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Module de pneumo Faculté de médecine d’Alger – 4ème année (2019/2020) Ghomari Chakib
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Module de pneumo Faculté de médecine d’Alger – 4ème année (2019/2020) Ghomari Chakib
2. Stade d’hépatisation rouge (J2-J3) -> micro : alvéolite fibrino-leucocytaire et hémorragique (obstruction de la lumière des
alvéoles par un dépôt de fibrines en mailles renfermant des PN et des GR en grande qtité) / macro : poumon de couleur rouge
et de consistance du foie (granuleuse).
3. Stade d’hépatisation grise (J4-J6) -> micro : lyse de la fibrine et afflux de PNN dans les alvéoles / macro : poumon grisâtre.
4. Stade d’hépatisation jaune (J7-J9) -> liée à la lyse des PNN suite à des surinfections bactériennes (exp : abcès pulmonaire ou
pleurésie purulente).
R! Par contraste avec les pneumonies bactériennes, l’espace alvéolaire dans les pneumonies atypiques est indemne d’infiltrat
inflammatoire.
- Les pneumonies virales se caractérisent par :
Pneumonie grippale -> paroi des alvéoles et des bronches parsemée de lympho-plasmocytes agencés en nodules, et les
bronches/bronchioles peuvent être le siège de grandes ulcérations.
Pneumonie à CMV -> présence d’inclusions virales intranucléaires au niveau de l’épithélium des bronches et des alvéoles.
Pneumonie à VRS -> infiltration de l’épithélium des bronches et des alvéoles par des plasmocytes et des cellules géantes
multinucléées (contiennent des inclusions virales intra-cytoplasmiques).
R! La pneumopathie rougeoleuse est aussi à cellules géantes, mais porteuses d’inclusions intra-cytoplasmiques ET
intranucléaires.
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*Anapath :
Micro -> inflammation chronique des parois bronchiques avec une muqueuse remplacée par un tissu de granulation
inflammatoire (souvent hémorragique, responsable d’hémoptysies), des glandes hypertrophiées (hypersécrétion muqueuse),
destruction de l’épithélium (altération de l’épuration muco-ciliaire), et disparition de l’armature cartilagineuse et musculo-
élastique.
Macro -> les bronches dilatées présentent une paroi mince et rigide, la muqueuse est rouge et épaisse, et la lumière renferme
des sécrétions purulentes.
R! Toutes les bronches peuvent être atteintes, mais les lésions se trouvent fréquemment au niveau des bases+++.
Types :
Cylindriques ou fusiformes -> dilatation régulière des lumières bronchiques, réalisant l’aspect « d’arbre mort ».
Kystiques ou ampullaires -> augmentation progressive de la taille des bronches et se terminent en cul-de-sac.
Monoliformes ou variqueuses -> dilatations irrégulières alternant avec des rétrécissements en « chapelet ».
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*Anapath :
Micro -> cavité centrée de pus (PNA), bordée par une membrane pyogène (granulome inflammatoire) et coque fibreuse
périphérique (fibroblastes et fibres de collagène).
Macro -> lésion unique ou multiple, au début plage jaunâtre de consistance ferme, par la suite se creuse une cavité bordée par
une membrane pyogène.
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granuleuse et dépourvue de cellules, une zone périphérique de caséification incomplète avec des éléments cellulaires, et des
fines fibrilles de collagène apparaissent, puis vont s’épaissir et se réunir pour lobuler ou encercler le foyer).
R! Ces lésions caséo-exsudatives sont habituellement très riches en BK.
Lésions folliculaires -> l’inflammation aiguë peut évoluer vers un stade à prédominance cellulaire qui se caractérise par une
réaction folliculaire, cette inflammation à prédominance cellulaire associe 3 éléments (cellules épithélioides = macrophages
de forme variée, leur noyau est ovoïde, allongé ou encoché / cellules géantes plurinucléées dites de Langhans : plasmodes
contenant de nombreux noyaux qui se disposent en couronne ou en « fer à cheval » / lymphocytes).
R! Certains foyers folliculaires sont pourvus de caséification centrale (follicules caséo-folliculaires).
R! Puisque le follicule induit la nécrose de BK, il n’en contient plus.
Lésions enkystées ou fibreuses -> la réaction folliculaire évolue vers une lésion chronique fibreuse, le collagène dissocie les
cellules puis les remplace totalement, tantôt il envahit tout le foyer et forme au centre une masse dense et homogène, tantôt
il réalise une épaisse coque fibreuse qui enserre le bloc caséeux (lésion caséo-fibreuse).
- Macro :
Lésions nodulaires -> granulations miliaires (nodules < 1 mm, bien séparés les uns des autres et également répartis),
tubercules miliaires (à peine plus gros que les granulations, souvent groupés par 2 ou 3, confluents), tubercules crus (plus
gros, 8-10 mm), tubercules enkystés (centre cru et coque fibreuse périphérique) et tuberculome (volumineuse masse
caséeuse de plusieurs cm, fait de couches concentriques séparées par des zones calcifiées).
Infiltrations -> lésions étendues, non systématisées, à bords flous, il en existe 3 types : gélatiniforme, grise et jaune.
Lésions dues au ramollissement du caséum -> cru (tubercules et infiltration grise) ou en voie de ramollissement (infiltration
jaune).
Cavernes -> caverne à paroi nécrotique et exsudative (simple fente creusée dans un bloc de caséum) ou caverne détergée
(souvent arrondie, à paroi scléreuse).
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Ascite tuberculeuse, tuberculose péritonéale, mal de Pott (tuberculose vertébrale), tuberculose péricardique,
Autres TEP
tuberculose cutanée…
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*Anapath :
- Emphysème :
Micro -> les cavités alvéolaires dilatées sont irrégulières et séparées par une charpente conjonctive qui contient d’abord
beaucoup de fibres de collagène, puis ces dernières disparaissent et la paroi n’est plus représentée que par une mince bande
de substance fondamentale très opaque.
Macro -> les poumons sont volumineux et les tranches de section montrent des cavités alvéolaires dilatées, de grande taille.
- Bronchite chronique -> caractérisée par : hyperplasie des glandes, hyperplasie de l’épithélium de revêtement avec
augmentation du nbre de cellules à mucus et diminution du nbre des cellules ciliées (-> accumulation de mucus et obstruction
bronchique), foyers de métaplasie malpighienne fréquents et infiltrat lympho-plasmocytaire de la paroi.
- FDR : tabac, âge > 45 ans avec prédominance masculine, exposition professionnelle, pollution, déficit en α-1 antitrypsine, facteurs
génétiques…
- Clinique+++ :
o SF -> toux persistante ou intermittente (toux productive pdt au moins 3 mois/an, au moins 2 années consécutives, sans autre
cause décelable = bronchite chronique), expectoration, dyspnée qui s’aggrave à l’effort ou lors des exacerbations, et
infections respiratoires basses (IRB) répétées ou trainantes.
o SP -> principalement signes de distension : respiration en « lèvres pincées », thorax en tonneau avec hypersonorité diffuse à la
percussion, signe de Campbell (descente du cartilage thyroïde vers le thorax pdt l’inspiration) et signe de Hoover (le thorax se
rétracte au lieu de s’étendre à l’inspiration).
R! L’examen clinique peut être normal, et les signes de gravité sont le tirage, la cyanose, l’hippocratisme digital et l’ICD.
- Examens complémentaires+++ :
o Spirométrie + test de réversibilité (dg positif et sévérité) -> le rapport VEMS/CVF < 70% permet de poser le dg, le VEMS post-β2
permet de stadifier la BPCO (voir la classification GOLD 2009), et l’obstruction est non réversible après β2 mimétiques
(réversibilité = augmentation du VEMS de 12% ET 200 ml de sa valeur de base).
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> à la recherche d’un emphysème (signes de distension :
thorax élargi et quadrangulaire, élargissement des espaces intercostaux, horizontalisation des côtes, coupoles
diaphragmatiques aplaties et rectilignes, et aspect du cœur « en goutte » / signes de destruction : hyperclarté diffuse et
images bulleuses), et pour faire le dg diff ou rechercher une complication.
R! Voir les clichés « 55 -> 58 » dans « Emphysème & Kc bronchique et dg diff ».
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mMRC 0 ou 1 2 3 4
IMC > 21 Kg/m2 ≤ 21 Kg/m2
- Score = 0-2 -> mortalité à 15%.
- Score = 3-4 -> mortalité à 30%.
- Score = 5-6 -> mortalité à 40%.
- Score = 7-10 -> mortalité à 80%.
- Prévention+++ : sevrage tabagique (meilleure mesure de prévention), éviction des polluants (domestiques/professionnels) et
vaccination antigrippale/anti-pneumococcique (permet d’éviter les exacerbations infectieuses).
Exacerbation de BPCO :
- Définition : c’est un évènement aigu avec aggravation des symptômes respiratoires durables (> 24-48h) au-delà des variations
habituelles et imposant une modification du trt.
R! Décompensation = exacerbation + signes d’IRA.
- Dg positif : il y a 2 cas de figure :
o Malade connu BPCO -> majoration des symptômes (dyspnée, toux et/ou expectoration) et l’existence de râles bronchiques à
l’auscultation est en faveur de l’exacerbation.
o Malade inconnu -> l’exacerbation peut être inaugurale et parfois sévère d’emblée.
- Sévérité de l’exacerbation :
o Légère -> ne nécessite pas de thérapeutique (modification des doses du trt habituel par le malade lui-même).
o Modérée -> nécessite une assistance médicale (consultation).
o Sévère -> nécessite une hospitalisation (détérioration majeure ou rapide).
- Signes de gravité+++ :
o Signes respiratoires -> dyspnée de repos, toux inefficace, tirage, cyanose…
o Signes cardiovasculaires -> IVD, tachycardie, hypotension, troubles du rythme…
o Signes neurologiques -> agitation, confusion, obnubilation, coma…
- Examens complémentaires+++ :
o NFS-hémocultures -> hyperleucocytose à PNN.
o Gazométrie -> acidose respiratoire décompensée (voir « IRC »).
o ECG -> signes d’ICD.
o TLT -> anomalie radiologique en faveur d’un sd bronchique.
R! En cas de décompensation cardiorespiratoire, tjrs associer un examen complémentaire qui permet d’évaluer le retentissement
respiratoire (gazométrie si désaturation ou cyanose, sinon NFS-hémocultures), avec un examen complémentaire qui permet d’évaluer
le retentissement cardiovasculaire (ECG).
- Étiologies : infections (80% des cas), complications (IC, PNO, EP…), inobservance du trt ou trt mal adapté, pollution et autres facteurs
environnementaux, ou cause inconnue (1/3 des cas).
- Trt+++ :
- Augmentation des BCD inhalés et réhabilitation respiratoire.
Exacerbation légère (1) - ATBthérapie (amoxicilline/macrolides) si crachats purulents.
R! Hospitalisation en médecine si échec.
- Hospitalisation en médecine.
- Oxygénothérapie (systématique en hospitalisation, et doit être de faible débit pour ne
pas majorer l’hypercapnie qui est chronique chez le patient BPCO, l’objectif est une
saturation de 88-92%).
- BCD (β2-agoniste +/- anticholinergique) en nébulisation (la voie inhalée est privilégiée :
Exacerbation modérée à sévère
en aérosol à domicile et en nébulisation à l’hôpital).
sans signes de gravité (2)
- Corticothérapie en PO.
- Anticoagulation préventive (prévention de la MTEV).
- ATBthérapie (amoxicilline/macrolides) si crachats purulents.
- Diurétiques si IVD.
R! Hospitalisation en USI/réa si échec.
- Hospitalisation en USI/réa et mesures de réanimation (oxygénothérapie…).
- VNI si acidose (intubation si CI).
Exacerbation avec signes de - Corticothérapie en IV.
gravité (3) - Anticoagulation préventive.
- ATBthérapie systématique (amoxicilline-acide clavulanique/C3G).
- Diurétiques si IVD.
R! Dans les cas cliniques, c’est simple, soit il y a des signes de gravité (3) ou non (2).
R! Les critères d’hospitalisation sont les signes de gravité, l’absence de réponse au trt médical initial, l’incertitude dg, l’absence de
soutien à domicile et les comorbidités. Et il ne faut pas oublier l’insulinothérapie chez le diabétique.
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- Surveillance+++ :
o Dans l’immédiat -> retour à l’état base et amélioration des signes cliniques.
o À distance -> consultation de contrôle (EFR + TLT) pour évaluer le nv stade de la maladie après l’exacerbation et adapter le trt
de fond si besoin.
- Prévention+++ : sevrage tabagique (+++), trt de la porte d’entrée si retrouvée, éducation thérapeutique, vaccination et réhabilitation
respiratoire.
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- Etiologies :
Atteinte de l’échangeur
Inadéquation VA/Q (+ atteinte de la
BPCO TV obstructif
surface d’échange si emphysème)
DDB / Mucoviscidose TV mixte Inadéquation VA/Q
PID TV restrictif Atteinte de la surface d’échange
Atteinte de la pompe ou de la commande centrale
Atteinte de la paroi thoracique, obésité,
paralysie diaphragmatique, patho neuro- TV restrictif Hypoventilation alvéolaire
musculaires et hypoventilation centrale
Atteinte de la vascularisation
HTAP Pas de TV Atteinte de la surface d’échange
- Trt :
o Trt symptomatique :
IRC par atteinte de l’échangeur pulmonaire -> oxygénothérapie de longue durée (OLD)+++ lorsque la PaO2 < 55 mmHg (60
mmHg si IVD, polyglobulie ou HTAP) dans les patho obstructives et PaO2 < 60 mmHg dans les patho restrictives.
IRC par atteinte de la pompe ventilatoire -> ventilation non-invasive (VNI) lorsque la PaCO2 < 45 mmHg dans l’IRC restrictive
ou la CV < 50% lors d’une patho neuromusculaire.
o Trt étiologique :
Asthme et BPCO -> bronchodilatateurs +/- corticoïdes inhalés.
Fibrose et connectivites -> corticothérapie systémique et immunosuppresseurs.
HTAP et embolies -> anticoagulants.
Paralysie diaphragmatique -> stimulateur électronique…
o Autres mesures -> réadaptation à l’effort (activité physique régulière et kinésithérapie respiratoire), sevrage tabagique,
vaccination (antigrippale et anti-pneumococcique), et trt des comorbidités et des complications.
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o Spirométrie -> n’est pas nécessaire pour le dg (clinique), elle est utile pour évaluer le degré d’obstruction :
Si elle est normale -> dg posé sur la clinique seule.
Si elle est pathologique -> révèle un trouble ventilatoire obstructif, on complète par un :
Test de réversibilité -> inhalation de salbutamol, puis réalisation d’une 2ème spirométrie, le test est positif si le VEMS augmente
de 12% ET 200 ml de sa valeur de base.
Test d’hyperréactivité bronchique -> inhalation de la métacholine (bronchoconstricteur), le test est positif si le VEMS diminue
de 15% de sa valeur de base.
Test de provocation (rarement pratiqué) -> inhalation d’un allergène, le test est positif si le VEMS diminue de 12% OU 200 ml
de sa valeur de base.
- Classification+++ :
Asthme persistant
Critère Asthme intermittent
Léger Modéré Sévère
Fréquence des Entre 1 fois par semaine
< 1 fois par semaine Quotidiens Permanents
symptômes diurnes et 1 fois par jr
Fréquence des
≤ 2 fois par mois > 2 fois par mois > 1 fois par semaine Fréquents
symptômes nocturnes
DEP ≥ 80% 80-60% < 60%
Variabilité du DEP < 20% 20-30% > 30%
Limitation de la vie
/ Mineure Modérée Majeure
quotidienne
R! La présence d’un seul critère suffit pour classer le malade dans la catégorie supérieure.
- Trt+++ :
o Asthme intermittent -> BCD à la demande (pas de trt de fond).
o Asthme persistant léger -> BCD à la demande + CSI à faible dose (antileucotriènes sinon).
o Asthme persistant modéré -> BCD à la demande + CSI à moyenne dose + BLD (antileucotriènes sinon).
o Asthme persistant sévère -> BCD à la demande + CSI à forte dose voire corticothérapie en PO + BLD (antileucotriènes sinon).
R! L’éviction antigénique est essentielle pour le contrôle de la maladie et le sevrage tabagique est essentiel pour l’efficacité du trt.
- Surveillance :
Fréquence de consultations
Intermittent Tous les 6 mois à 1 an
Persistant léger Tous les 6 mois
Persistant modéré Tous les 3 mois
Persistant sévère Tous les mois
Niveau de contrôle+++
Contrôlé (tous les critères Partiellement contrôlé (1-2 critères Non contrôlé (3-4 critères
Critère
présents) présents) présents)
Symptômes diurnes Aucuns ou ≤ 2 par semaine > 2 par semaine
Limitation des activités Aucune Présente
Symptômes nocturnes Aucuns Présents
Nécessite des BCD Aucuns ou ≤ 2 par semaine > 2 par semaine
Fonction respiratoire (EFR
Normale < 80% du théorique ou du meilleur DEP du patient
ou DEP)
Exacerbations Aucune ≥ 1 par an 1 au cours de la semaine
- Si l’asthme est contrôlé -> le palier le plus bas est recherché puis maintenu.
- Si l’asthme est partiellement contrôlé -> un palier supérieur est envisagé pour atteindre le contrôle.
- Si l’asthme est non contrôlé -> un palier supérieur est obligatoire pour atteindre le contrôle.
Exacerbation d’asthme :
- Définition : c’est une augmentation progressive des symptômes de la maladie asthmatique, sans retour à la normale après prise de
BCD, avec signes d’obstruction bronchique.
- Dg positif : apparition de signes pour une durée pouvant aller jusqu’à 48h (dyspnée sifflante, signes de détresse respiratoire et baisse
du DEP).
- Facteurs déclenchants : surinfection bronchique, PNO, exposition à un allergène (en cas d’asthme allergique), stress important et
pollution ou changement climatique.
- Classification+++ :
Paramètre Légère Modérée Sévère Très sévère
En marchant, peut Au repos, assis
Dyspnée En parlant, préfère s’assoir Permanente
s’allonger penché en avant
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Kc bronchique :
- Terrain : sujet âgé (mais de plus en plus fréquent chez les sujets < 40 ans, à cause de la précocité du début du tabagisme) et
prédominance masculine (mais tendance à l’augmentation permanente chez la femme, à cause du tabagisme féminin actif et passif).
- FDR+++ : tabagisme, exposition professionnelle, radiations ionisantes, pollution, certaines patho (BPCO, séquelles de tuberculose,
fibrose interstitielle diffuse…), alimentation, génétique…
- Clinique+++ :
o SG -> AMG +/- AEG.
o SF -> signes respiratoires (toux, hémoptysie, douleur thoracique, dyspnée d’effort…), signes extra-respiratoires (dysphonie,
dysphagie, cervico-brachialgies, déficit moteur…), voire sd paranéoplasique (hippocratisme digital, Schwartz-Bartter,
Lambert-Eaton…).
R! Les sd paranéoplasiques sont particulièrement fréquents dans les carcinomes à petites cellules (CPC).
R! La présence de n’importe lequel de ces signes chez un fumeur doit évoquer le dg de Kc bronchique.
o SP -> thoraciques (voussure, asymétrie, sd de Claude Bernard-Horner, sd cave sup…) et extra-thoraciques (ADP, métastases
cutanées…).
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R! Sd de Claude Bernard-Horner = myosis, ptosis, énophtalmie et anhydrose homolatérale / Sd cave sup = œdème en
pèlerine++, CVC…
R! La tumeur de l’apex (ou Pancoast-Tobias) réalise un tableau clinique typique associant une lyse osseuse, des névralgies
cervico-brachiales (C8-D1) et un sd de Claude Bernard-Horner.
R! L’examen clinique peut être complètement normal.
- Examens complémentaires+++ :
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> plusieurs images sont possibles :
Opacité ronde intra-parenchymateuse -> souvent hilaire ou parahilaire, à limites externes irrégulières ou spiculées+++ dites
« en oursin » (émettant des prolongements).
Pneumopathie alvéolaire non rétractile -> image de pneumonie trainante.
Pneumopathie alvéolaire rétractile -> atélectasie par compression d’une bronche.
Image hydroaérique -> Kc excavé.
Lâcher de ballons -> métastases pulmonaires.
R! Voir les clichés « 59 -> 66 » dans « Emphysème & Kc bronchique et dg diff ».
R! Le TLT peut être normal (tumeur non visible, car situation exclusivement endobronchique, taille trop petite…), donc il
n’élimine pas le dg.
o TDM thoracique -> systématique après le TLT, elle est utile pour le bilan d’extension local, préciser la nature tissulaire de
l’opacité et éliminer les dg diff.
o Étude histo -> dépend du siège de la lésion :
Biopsie d’une lésion périphérique -> métastases périphériques (ADP superficielle, métastase cutanée…).
Fibro bronchique + prélèvements -> biopsie d’une lésion endoscopique (bourgeon, sténose, muqueuse bronchique
anormale…), biopsie transbronchique en cas de lésion périphérique ou cyto du liquide d’aspiration bronchique (recherche de
cellules malignes).
Biopsie transpariétale écho/scannoguidée -> si fibro normale ou masse très périphérique.
R! Il faut penser à la biopsie pleurale s’il existe des métastases pleurales.
- Anapath+++ :
o Carcinome à petites cellules (CPC) (15%) -> localisé ou diffus.
o Carcinomes non à petites cellules (CNPC) (85%) -> ADK, carcinome épidermoïde ou carcinome à grandes cellules.
R! L’ADK est actuellement le type histologique le plus fréquent (plus de 40% des cas).
Type Description Marqueurs
- Aspects architecturaux divers (tubuleux, acineux, papillaire,
broncho-alvéolaire…).
- Cellules remplies de mucus (les vacuoles de mucus intra-
ADK TTF1+
cellulaires sont mises en évidence par des colorations comme le
Bleu Alcian), en forme de « bague à chaton ».
- Localisé préférentiellement en périphérique du poumon.
- Cellules polygonales ou fusiformes pseudo-malpighiennes
(avec un noyau hyperchromatique).
- Présence de ponts d’union entre les cellules et de signes de
Carcinome épidermoïde CK 5/6+, P63+ et P40+
kératinisation (globes cornés…).
- Localisé préférentiellement dans les bronches lobaires ou
segmentaires.
- Cellules de petite taille, ressemblant à des lymphocytes à index
mitotique élevé (chromatine dense en « poivre et sel »).
Chromogranine,
CPC - Infiltrat en nappe, sans chorion avec nécrose importante.
Synaptophysine et CD56+
- Localisé préférentiellement dans les VA proximales et le
médiastin.
Morphologie qui peut ressembler aux types précédents (non
Carcinome à grandes cellules /
spécifique).
- Bilan d’extension+++ :
o Bilan systématique -> examen clinique, TLT, fibro bronchique, TDM thoracique et écho/TDM abdo.
o Autres examens :
TDM cérébrale -> systématique en cas d’ADK et de CPC, et en présence de signes d’appel neurologiques.
Scinti osseuse -> systématique en cas de CPC et en présence de signes d’appel osseux.
Autres -> en fonction des signes d’appel.
- Classification+++ :
o CPC -> localisé (limité aux poumons et aux gg lymphatiques régionaux) ou diffus (toute atteinte en dehors du poumon et des
gg locorégionaux, même un épanchement pleural métastatique homolatéral est considéré comme diffus).
o CNPC -> classification TNM : (voir dans la page suivante)
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- Trt de la toux : codéine si toux sèche, fluidifiants et kinésithérapie si grasse (voire corticoïdes).
- Trt de la dénutrition : réhydratation et alimentation riche en protéines.
- PEC psychologique : tout au long de la thérapie.
- PEC des EI médicamenteux : obligatoire et prioritaire.
- Méta osseuses : biphosphonates, RT et chir.
- Méta cérébrales : RT, corticothérapie et anticonvulsivants si multiples / neurochir (d’emblée ou après RT), puis
Trt des
irradiation totale de l’encéphale, puis chir thoracique si unique.
métastases
- Compression médullaire : laminectomie, RT et corticothérapie.
- Méta hépatique, surrénalienne ou pulmonaire unique : chir thoracique, puis exérèse de la méta.
- Surveillance : il n’existe pas de consensus sur les modalités de surveillance.
- Prévention : sevrage tabagique+++.
Hémagglutination indirecte -> positive si 1 > 320 (entre 1/160 et 1/320 -> douteuse / < 1/160 -> négative).
R! Une sérologie est un examen d’orientation dg (ne confirme pas le dg, sauf si présence de l’arc 5).
o TDM thoracique -> en cas de KHP stade I, elle permet de poser le dg diff avec un Kc bronchique ou un tuberculome, en
montrant une densité liquidienne.
o Fibro bronchique -> en cas de vomique, elle permet de visualiser les membranes et ainsi poser le dg de certitude de KHP.
o Biologie (non spécifique) -> hyperéosinophilie (inconstante, retrouvée en cas de fissuration ou de rupture) ou
hyperleucocytose à PNN (en cas de surinfection).
R! Il faut penser à demander une NFS-hémocultures si l’expectoration est purulente.
- Dg diff+++ -> selon l’aspect radiologique :
o Image ronde unique -> tuberculome et tumeurs bénignes/malignes.
o Image hydroaérique avec niveau horizontal -> abcès du poumon et Kc nécrosé.
o Image en grelot -> aspergillome et hématome intra-cavitaire.
o Polykystose pulmonaire -> lâcher de ballons métastatique.
- Dg positif (faisceau d’arguments)+++ -> arguments anamnestiques (FDR), radiologiques (TLT) et biologiques (sérologie+).
- Dg de certitude -> parasitaire à l’examen des pièces opératoires, ou par la découverte de protoscolex lors d’une vomique, d’une
broncho-aspiration ou d’un lavage bronchique.
- Trt+++ :
o Chir -> trt de 1ère intention si KHP unique, quelle que soit sa taille (bilan pré-thérapeutique -> spirométrie + écho/TDM abdo, car
exploration hépatique systématique).
o Trt médical -> par albendazole, si hydatidose multiple.
o Surveillance -> chez le sujet âgé, et si CI à la chir.
- Prévention : la prophylaxie (abattage des chiens errants, contrôle vétérinaire des moutons, mesures d’hygiène individuelle et
collective…) reste la pierre angulaire pour lutter contre cette maladie.
Pneumothorax (PNO) :
- Définition : c’est la présence anormale d’air dans l’espace pleural.
- FDR+++ : tabagisme, sexe masculin, morphologie (sujets maigres et longilignes surtout), grandes variations de pression (personnel
navigant surtout), génétique…
- Types :
o Provoqué -> iatrogène ou traumatique.
o Spontané+++ -> primitif (poumon sain, sujet jeune++, souvent bénin, dû à la rupture de bulles physiologiques « blebs » ou à
l’inflammation bronchique liée au tabac) ou secondaire (poumon pathologique = emphysème, BPCO…, sujet âgé++, moins
bien toléré que le PNO spontané primaire avec risque de décompenser la patho sous-jacente).
R! Il y a le cas particulier du PNO suffocant, secondaire à une fistule broncho-pleurale à soupape qui s’ouvre à l’inspiration et se ferme à
l’expiration, ainsi la plèvre se remplit d’air à chaque inspiration, mais ne vide pas à l’expiration, entraînant un effet compressif sur le
thorax.
- Clinique+++ :
o SF -> douleur thoracique typique (brutale en « coup de poignard », unilatérale, de type point de côté, oppressante, diminue
avec le temps, aggravée par la toux et l’inspiration profonde, et accompagnée de sensation de mvment intra-thoracique et
d’angoisse/agitation), dyspnée (inconstante, d’intensité variable, survient surtout à l’effort) et toux (sèche et irritative).
o SP -> sd d’épanchement pleural aérien (trépied de Gaillard).
R! Les signes de gravité sont : désaturation, cyanose, polypnée avec signes de lutte, tachycardie/bradycardie, hypotension, PNO
bilatéral ou sur poumon unique (exceptionnellement)…
- Examens complémentaires+++ :
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> le PNO peut être total (hyperclarté avasculaire qui
s’étend du sommet à la base, peu importe la distance avec la paroi thoracique) ou partiel (l’hyperclarté rejoint la paroi
thoracique avant d’atteindre la base, peu importe la distance avec la paroi thoracique).
R! Voir les clichés « 44 -> 54 » dans « Patho pleurales et dg diff ».
o Gazométrie -> si le patient désature.
o ECG -> si le patient présente des signes cardiovasculaires.
- Dg diff :
o Douleur thoracique aiguë -> EP, IDM, dissection aortique…
o Dyspnée aiguë -> exacerbation de BPCO, exacerbation d’asthme, OAP…
o Radio -> volumineuse bulle d’emphysème (intérêt de la TDM thoracique).
- Trt+++ :
o PNO spontané primitif bien toléré -> en fonction de la distance avec la paroi :
Si < 3 cm en axillaire et < 2 cm en thoracique -> repos et surveillance.
Si > 3 cm en axillaire ou > 2 cm en thoracique -> exsufflation (drainage thoracique si récidive homolatérale / pleurodèse si 2 ème
récidive homolatérale / pleurodèse d’emblée si récidive controlatérale).
o PNO spontané secondaire bien toléré -> drainage thoracique peu importe la distance avec la paroi (pleurodèse si récidive).
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o Cas particuliers :
Personnel navigant -> pleurodèse dès le 1er épisode.
PNO mal toléré ou PNO suffocant -> exsufflation suivie d’un drainage.
Hydro ou pyoPNO -> drainage d’emblée.
R! Drainage thoracique = « Pleurotomie à minima ».
R! Il semblerait que l’oxygénothérapie à fort débit accélère la vitesse de résorption du PNO, mais aucune étude n’a confirmé ce
phénomène. Par contre, elle est obligatoire si le patient désature.
- Surveillance+++ :
o PNO primitif non drainé -> examen clinique et TLT (à J1, J8 et 30).
o PNO drainé -> contrôle quotidien, clampage à l’arrêt du bullage, et TLT 24h après l’arrêt du drainage.
o Bilan étiologique -> après retour du poumon à la paroi, TDM thoracique++, dosage de l’α-1 antitrypsine…
o Bilan fonctionnel -> EFR à distance en cas de BPCO.
- Prévention+++ :
o Primaire -> sevrage tabagique, et prévention et PEC des causes de PNO secondaires.
o Secondaire -> limiter les efforts, éviter les voyages en avion, interdiction de la plongée sous-marine et des sports extrêmes,
voire changement de poste de travail à risque.
R! L’effort à glotte fermée ne favorise ni la survenue, ni la récidive de PNO. Et le voyage en avion (même prolongé) ne provoque pas,
mais il aggrave un PNO préexistant.
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*Anapath :
- Tumeurs épithéliales du thymus (TET) :
Classification OMS : A (médullaire) et AB (mixte) -> tumeur bénigne / B1 (organoïde) -> tumeur de bas grade de malignité / B2
(cortical) et B3 (carcinome thymique bien différencié) -> tumeur de grade de malignité intermédiaire / C -> carcinome
thymique (malin).
Les TET présentent un double contingent cellulaire lymphocytaire et épithélial (seul le contingent épithélial est tumoral et
responsable de l’agressivité de la tumeur).
La présence de cellules épithéliales avec des cloisons fibreuses, associées à qq lymphocytes, doit faire évoquer un thymome.
- Lymphome :
La présence de cellules de grande taille, de gros nucléoles multiples en « yeux de hibou », un cytoplasme abondant et un
noyau bilobé « aspect en miroir » doit faire évoquer un lymphome.
À l’immunohistochimie (IHC), on retrouve : CD15 et CD30 positifs.
R! Si absence des cellules de Reed-Sternberg et des marqueurs IHC -> lymphome non Hodgkinien.
Sarcoïdose médiastino-pulmonaire :
- Définition : la sarcoïdose ou la malade de Besnier-Boeck-Schaumann (BBS) est une maladie inflammatoire systémique
granulomateuse, de cause inconnue, elle fait partie des pneumopathies infiltrantes (=/= interstitielles) diffuses (PID).
R! La localisation médiastino-pulmonaire représente 80-85% des cas de la maladie.
- FDR : facteurs génétiques (HLA II et III) et environnementaux (infection, exposition professionnelle, bas niveau socio-économique…).
- Terrain : adulte jeune (entre 20 et 40 ans) et femme après 40 ans.
- Circonstance de découverte : asymptomatique de découverte radiologique fortuite (45%), SF respiratoires non spécifiques (35%), de
façon aiguë par le sd de Lofgren (5-10%) ou à l’occasion d’une localisation extra-thoracique (5-10%).
- Clinique+++ :
o SG -> fièvre et asthénie (++).
R! Une asthénie isolée doit faire évoquer 2 dg : hépatite et sarcoïdose.
o SF -> toux sèche persistante (++), dyspnée tardive et douleur thoracique (parfois).
o SP -> souvent normal, parfois présence de râles sous-crépitants ou crépitants.
R! Il existe une forme particulière appelée sd de Lofgren qui associe « FAVELA » : F = Fièvre, A = Arthralgies, V = VS accéléré, E
= érythème noueux, L = lymphADP hilaires et A = anergie de l’IDR (la présence de ce sd complet càd association des 6 signes,
suffit pour poser le dg de certitude de la sarcoïdose).
- Examens complémentaires+++ : (dans cet ordre)
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> elle permet de typer la sarcoïdose :
Type 1 (50%) = ADP médiastinales isolées.
Type 2 (15%) = ADP médiastinales + opacités réticulo-nodulaires.
Type 3 (10%) = opacités réticulo-nodulaires isolées.
Type 4 (10%) = fibrose pulmonaire (opacités réticulo-nodulaires + images de destruction « aspect en rayon de miel » + signes
de rétraction) qui représente la phase terminale (irréversible) et la complication la plus redoutée de la maladie.
R! Les ADP médiastinales peuvent être hilaires bilatérales (97%, à bords externes réguliers et polycycliques++), dans la fenêtre
aorto-pulmonaire (76%), paratrachéale droite (71%), sous-carinaire (21%) ou médiastinale post (2%). Elles sont souvent
symétriques et non compressives (l’inverse est rare).
R! On parle de types pas de stades, car l’évolution se fait dans les 2 sens (imprévisible), càd qu’une sarcoïdose de type 2 peut
passer au type 1, spontanément ou sous trt.
R! Voir les clichés « 96 -> 100 » dans « Patho médiastinales & PID et dg diff ».
o TDM thoracique -> permet une analyse plus fine des anomalies (précise les caractéristiques des ADP et met en évidence une
atteinte parenchymateuse qui peut être invisible au TLT).
R! L’apparition de nouvelles anomalies à la TDM ne change pas le type de sarcoïdose (exp : le TLT montre des ADP isolées
(type 1) et la TDM montre une atteinte parenchymateuse associée (type 2) non objectivée au TLT, la sarcoïdose ne va pas être
reclassée en type 2, elle restera au type 1).
o Fibro bronchique -> systématique (s’il n’y a pas d’autre localisation accessible), afin d’orienter le dg, on retrouve une
muqueuse bronchique soit normale, soit inflammatoire avec présence de granulations, et également un épaississement des
éperons. 2 examens doivent être réalisés :
Biopsie étagée des éperons -> systématique, pour étude histologique.
Lavage broncho-alvéolaire (LBA) -> si atteinte parenchymateuse (types 2 et 3), on retrouve des signes d’alvéolite
(hypercellularité à macrophages et LT, avec augmentation du rapport CD4/CD8, si ce rapport est ≥ 3,5x la normale, il renforce
le dg de sarcoïdose) et la recherche de BK est systématique (dg diff).
o Examens d’orientation : (il n’y a pas de priorité, en fonction du contexte et surtout de la contribution au dg)
IDRT++ -> le plus souvent négative (80% des cas), voire anergique.
Examens biologiques -> NFS (+/- lymphopénie), EPP (hypergammaglobulinémie), bilan phosphocalcique (hypercalcémie avec
hypercalciurie) et dosage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA)++ (sécrétée par les macrophages, élevée, si elle
est ≥ 2x la normale, elle renforce le dg de sarcoïdose).
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o Étude anapath -> sur n’importe quel prélèvement thoracique ou autre, mais surtout des biopsies cutanées, bronchiques ou
ADP périphériques. On retrouve un granulome tuberculoïde (GEGC) sans nécrose caséeuse, cette lésion n’est pas spécifique à
la sarcoïdose, mais si les granulomes sont de même âge, ceci renforce le dg.
- Dg positif+++ : le dg repose sur un faisceau d’arguments cliniques et para-cliniques, aucun élément n’est spécifique à lui tout seul.
- Dg diff : tuberculose, lymphome, maladies auto-immunes, causes professionnelles ou environnementales…
- Bilan minimal ou d’extension+++ : à la recherche de localisation secondaires, il est réalisé systématiquement en plus de l’examen
clinique complet, par ordre de priorité : examen ophtalmo avec FO (localisation secondaire la plus fréquente et la plus grave), écho
abdomino-pelvienne, ECG (si normal, il élimine l’atteinte cardiaque), radio des mains et des pieds, et bilan biologique (NFS, EPP, bilan
phosphocalcique, hépatique, rénal…).
- Bilan de retentissement : permet d’apprécier la sévérité de l’atteinte fonctionnelle : EFR (normale au début, souvent sd restrictif,
rarement sd obstructif), diffusion de CO « DLCO » (normale ou abaissée), gazo (normale ou hypoxie) et écho-cardio (à la recherche
d’une HTAP).
- Bilan d’évolutivité : permet d’évaluer l’activité de la maladie : dosage de l’ECA (souvent élevée, 60% des cas) et scinti au galium
(image « en panda »).
R! La disposition des ADP médiastinales dans la sarcoïdose peut être de forme « lambda », l’association « panda-lambda » suffit pour
poser le dg de certitude.
- Évolution :
o Guérison spontanée -> type 1 = 80% / type 2 = 66% / type 3 = 33% / type 4 = 0%.
o Complications -> thoraciques (PNO, surinfection, IRC…) et extra-thoraciques (atteinte oculaire avec risque de cécité, troubles
de la conduction ou du rythme, insuffisance rénale, déficit neurologique ou endocrinien…).
- Trt+++ :
o Type 1 -> abstention thérapeutique et surveillance.
o Types 2 et 3 (symptomatique et/ou retentissement fonctionnel) -> corticothérapie (immunosuppresseurs si CI ou résistance).
o Type 4 -> trt symptomatique et surveillance.
- Surveillance :
o Sarcoïdose type 1 -> tous les 3 à 6 mois pdt 2 ans.
o Sarcoïdose type 2 à 4 -> tous les 3 à 6 mois pour une durée indéterminée.
R! La fréquence des contrôles est plus élevée si le trt est débuté (évaluation de l’efficacité thérapeutique et recherche des EI).
- Pronostic :
o Critères favorables :
Majeurs -> début récent, érythème noueux et type 1 asymptomatique.
Mineurs -> ATCD familial de sarcoïdose favorable.
o Critères défavorables :
Majeurs -> début après 40 ans, chronicité, types 2 et 4, sd obstructif à l’EFR, HTAP et localisations extra-thoraciques graves.
Mineurs -> origine afro-américaine, trt systémique, dissémination, progression rapide, dyspnée modérée à sévère, LBA
neutrophilique et ATCD familial de sarcoïdose grave.
Pneumoconioses :
- Définition : une pneumoconiose ou « poumon empoussiéré » est une maladie respiratoire, subaiguë ou chronique, qui résulte de la
réaction de l’app pulmonaire à l’agression de particules inorganiques inhalées au cours de certaines expositions professionnelles.
- Types : il y en a 2 :
o Pneumoconioses de surcharge (pas d’effets toxiques, pas de dysfonction cellulaire…) -> sidérose, anthracose…
o Pneumoconioses sclérogènes (inflammation chronique, fibrose…) -> silicose, asbestose…
- Définition : c’est l’inhalation prolongée de silice libre.
- Epidémio : c’est la pneumoconiose la plus fréquente.
- Professions à risque+++ : industrie minière (tailleurs de pierre, mineurs de fond…), industrie céramique
(faïence, porcelaine…), industrie métallique (sableurs, ébardeurs…) et certaines industries chimiques (savons,
poudres à nettoyer…).
- Anapath+++ : la maladie évolue en plusieurs stades :
1. Plaque silicotique -> alvéolite macrophagique suite à une accumulation des poussières dans les
alvéoles.
Silicose 2. Granulome silicotique -> les particules de silice pénètrent dans les cloisons inter-alvéolaires et
entraînent la formation d’un granulome histiocytaire.
3. Nodule silicotique -> de taille variable (0,5-1,5 cm), de coloration gris ou noir, bien limité, fibreux
réalisant un nodule sclérogène organisé en « bulbe d’oignon » (centre fibreux acellulaire et périphérie
fibreuse cellulaire).
4. Bloc silicotique -> agglomération de nodules silicotiques (à l’origine de complications).
R! Il y a des formes massives ou pseudo-tumorales, il s’agit d’une masse noirâtre volumineuse dont le
diamètre peut atteindre 10 cm, leur enveloppe est scléro-hyaline acellulaire, et le centre est vide ou
chargé d’un produit de nécrose.
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- Clinique : en l’absence de PEC, elle évolue en 3 phases : BC -> BPCO -> IRC (-> CPC).
- Complications+++ : IRC avec retentissement sur le cœur droit, surinfections (tuberculose, greffe
aspergillaire…), sd d’Erasmus (sclérodermie + silicose), sd de Caplan-Colinet (PR + silicose)…
- Examens complémentaires+++ :
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> il permet de classer la maladie
selon les critères du bureau international du travail (BIT) :
Classe 0 = absence d’images évocatrices (plusieurs images sont possibles).
Classe 1 = petites opacités (p : punctiformes, jusqu’à 1,5 mm / q : micronodulaires, 1,5 à 3 mm / r :
nodulaires, 3 à 10 mm).
Classe 2 = grandes opacités qui résultent de la confluence des éléments précédents qui aboutissent à la
formation de masses pseudo-tumorales (catégorie A : 1 à 5 cm ou plusieurs opacités > 1 cm / catégorie
B : surface totale des opacités ≤ 1/3 du poumon / catégorie C : surface totale des opacités > 1/3 du
poumon).
R! Les lésions sont tjrs bilatérales et prédominent au niveau des sommets+++. On peut retrouver un
emphysème des bases et des ADP hilaires bilatérales en « coquille d’œuf » (pathognomonique).
R! Voir le cliché « 101 » dans « Patho médiastinales & PID et dg diff ».
o TDM -> elle s’impose si absence d’images évocatrices (permet une détection précoce et une analyse
plus fine des lésions) ou présence d’une ADP médiastinale calcifiée (dg diff avec un Kc par exp).
o Fibro bronchique -> systématique, avec biopsie bronchique (pour étude anapath) et LBA
(hypercellularité sans changement de l’équilibre leucocytaire et présence de particules silicotiques).
o EFR -> systématique, retrouve un trouble ventilatoire mixte à prédominance restrictive (VEMS abaissé,
CVF abaissé, indice de Tiffeneau abaissé, mais proche de la normale) dans les silicoses avancées (les
perturbations fonctionnelles sont tardives par rapport aux signes radiologiques).
o ECG -> s’il y a un retentissement sur le cœur droit.
- Trt+++ : il n’y a pas de trt curatif, le trt est symptomatique (oxygénothérapie, ATBthérapie en cas de
surinfection…) avec des mesures associées (déclaration de la maladie et changement de poste de travail).
- Prévention :
o Mesures personnelles -> contrôles médicaux périodiques avec examen clinique, TLT et EFR.
o Mesures générales -> aspiration des poussières dans le milieu de travail, bonne ventilation,
humidification de l’air, utilisation de masques de protection…
- Professions à risque+++ : professions qui exposent à l’amiante (extraction des roches, industrie automobile,
fibrociment, industrie navale…).
- Clinique : signes non spécifiques (dyspnée progressivement croissante, toux sèche, douleur thoracique…).
R! Les signes peuvent apparaître très longtemps après l’exposition professionnelle (jusqu’à 20-30 ans après).
- Complications+++ : IRC, surinfections, mésothéliome pleural (rare, mais caractéristique) et Kc bronchique.
*Anapath du mésothélium pleural :
Micro -> hyperplasie mésothéliale réactionnelle = présence d’invasion stromale.
Macro -> nodule/masse nodulaire ou épaississement diffus ou association des 2.
Dg -> anapath (biopsie pleurale, biopsie scannoguidée ou biopsie par thoracoscopie) + IHC
(indispensable : calrétinine, WT1…).
Types -> épithélioide (architecture tubulo-papillaire acineuse ou amas de cellules mésothéliales
atypiques, 50%), sarcomatoide (cellules fusiformes, 20%) ou mixte/biphasique (association des 2 types
précédents, 30%).
Asbestose - Examens complémentaires :
o TLT (tjrs en 1ère intention, systématiquement donné dans l’énoncé) -> on utilise la classification BIT
comme pour la silicose, on peut objectiver 2 types de lésions : atteinte parenchymateuse (opacités
réticulo-nodulaires en « verre dépoli » au début, puis aspect en « rayon de miel » ou de « nid d’abeille »
au stade de fibrose) et atteinte pleurale (calcifications, plaques ou épaississements pleuraux)+++.
R! Contrairement à la silicose, les lésions prédominent au niveau des bases+++.
o TDM -> c’est l’examen de référence, elle s’impose si découverte d’une image en « rayon de miel » ou de
« nid d’abeille » au TLT.
o Fibro bronchique -> avec LBA qui retrouve une hypercellularité mixte et des corps asbestosiques (fibres
longues et fines, de couleur brune, ayant l’aspect de baguettes de tambour).
o EFR -> le plus souvent trouble ventilatoire restrictif à la spirométrie, bloc alvéolo-capillaire (hypoxie et
hypo/normocapnie) à la gazo et DLCO diminuée.
- Trt+++ : idem que la silicose.
- Prévention : idem que la silicose.
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