Vous êtes sur la page 1sur 4

DETRESSES RESPIRATOIRES NEONATALES

I- Introduction-Définition
Difficultés respiratoires avant l’â ge de 28 jr = manifestations en rapport avec une perturbation
des échanges gazeux au niveau pulmonaire, qu’elle qu’en soit l’origine.
La DRNN est une urgence ; le but = éviter les conséquences de l’asphyxie, l’anoxie cérébrale.

II – Diagnostic positif= triade :


1 – La cyanose :
 manque d’oxygène tissulaire ; taux d’Hb réduite > 5 g pour 100 ml.
 à différencier des hématomes liés à la présentation et de l’érythro-cyanose de la
polyglobulie.

2 – Anomalies de la fréquence respiratoire :


 tachypnée ou polypnée : FR> 60 cycles /minute.
 La bradypnée rare : obstruction des voies aériennes ou épuisement.
 Un rythme respiratoire irrégulier ou apnée définie par un arrêt respiratoire > 20 sec,
font craindre un épuisement du nouveau-né

3 - Signes de rétraction ou signes de lutte respiratoire :


Cinq paramètres
0=respiration normale.
Détresse,=total augmente

Score de Silverman :
0 1 2
Tirage intercostal Absent Modéré Marqué
Battement des ailes Absent Modéré /intermittent Marqué
du nez
Entonnoir xiphoïdien Absent Modéré Marqué
Balancement thoraco- Absent (Respiration Thorax immobile Respiration
abdominal synchrone) (abdomen se soulève seul) paradoxale
Geignement Absent Audible au Audible à l’oreille
expiratoire stéthoscope

III- Diagnostic de gravité

1 – Détresse respiratoire 2– Troubles 3– Troubles neurologiques :


intense : hémodynamiques

Cyanose généralisée TRC > 3 sec Hypotonie ou hypertonie


SLR (score Silverman ≥ 5). Tachycardie. Convulsions.

Signes d’épuisement : diminution Hypotension artérielle. Troubles de la vigilance


SLR et irrégularité respiratoire Hypo réactivité

IV-CONDUITE A TENIR EN URGENCE=douceur+asepsie :


Le traitement d’urgence : éviter le retentissement cérébral d’anoxie ou asphyxie prolongée,
avant tout examen complémentaire :
1. Incubateur/table chauffante : température correcte entre 36°C- 37°C.
2. Désobstruction rhinopharyngée : libérer voies aériennes supérieures et vérifier
l’absence d’atrésie des choanes.
3. L’arrêt de toute alimentation entérale.
4. Sonde gastrique buccale (nné à respiration nasale) : évacuer l’estomac et éviter les
accidents d’inhalation.
5. Monitorage continu (FC, FR, TA, SaO2)
6. Une voie veineuse périphérique / cathétérisme ombilical : apport adéquat en eau,
glucose et électrolytes et un remplissage en cas de troubles hémodynamiques.
7. Une assistance respiratoire : support respiratoire.

V– ENQUETE ETIOLOGIQUE
En même temps que dc positif et mise en condition urgente
1– Anamnèse :
 ATCD familiaux : consanguinité.
 ATCD obstétricaux et pathologie maternelle : prématurité, avortements, mort fœtale in
utero, diabète gestationnel, HTA gravidique...
 Grossesse : â ge gestationnel, RCIU, grossesse multiple, malformation dépistée à
l’échographie, hydramnios, oligoamnios, sérologies, infection maternelle, rupture prolongée
ou prématurée des membranes...
 Accouchement : durée du travail, notion de souffrance, aspect du liquide amniotique, fièvre
maternelle, mode, Apgar à la naissance.
 Corticothérapie anténatale : menace d’accouchement prématuré.
 Médicaments anesthésiques ou morphiniques administrés à la mère...

2- Examen clinique :
Orientant le diagnostic étiologique :
 Bombement hémithorax + auscultation asymétrique: suspecter Px/hernie diaphragmatique
 Anomalie à l’auscultation cardio-pulmonaire, déviation des bruits du cœur.
 Existence de râ les humides : retard de résorption du liquide pulmonaire.
 Vérification de la perméabilité des choanes et de l’œsophage.
 Signes cliniques d’infection...

3– Examens complémentaires :

Trois indispensables
 Les gaz du sang : Pour apprécier la gravité de la détresse respiratoire :
• Hypoxie : Pa O2< 50mmhg, Hypercapnie : PCO2> 45mmHg,
• Acidose : PH< 7.30

 Radiographie thoraco-abdominale : face et symétrique.


 Bilan infectieux : bilan bactériologique et inflammatoire.
En fonction de l’orientation étiologique : ionogramme sanguin, crase sanguine, glycémie...

Toute DRNN est une infection néonatale jusqu’à preuve du contraire.

VI-Etiologies : D’ORIGINE CHRURGICALE :

Atrésie de l’œsophage : devant hydramnios non expliqué +test de la seringue négatif (silence
épigastrique) confirmé par la radio, risque d’inhalation pulmonaire.
Dc tardif : hyper salivation et une détresse respiratoire d'apparition secondaire.
Ttt : position proclive et l’aspiration continue en attendant la chirurgie

Atrésie choanes : obstruction uni/bilatérale de l'orifice post FN par un mur fibreux/ osseux.
Dc :DRNN immédiate (si bilatérale)=dyspnée intense + cyanose et un tirage bucco-facial et sous
mentonnier disparaissant aux cris.
Ttt :canule de Mayo pour une respiration buccale, en attendant la chirurgie
Hernie diaphragmatique : passage de viscères abdominaux dans le thorax par l'orifice de
Bochdalek.
Dc :échographie anténatal, à la naissance : DRNN majeure + abdomen plat + thorax globuleux et
Déviation des bruits du cœur. Confirmé par la radio
Ttt : stabilisation hémodynamique, ventilatoire et métabolique puis chirurgie

Attention devant une hernie diaphragmatique : Toute ventilation au masque est proscrite.

Syndrome de Pierre Robin :


poly-malformatif congénital =un micro-rétrognathisme+une fente palatine +glossoptose
=DRNN par chute de la langue en arrière.
Obstacles laryngés.
Malformations pulmonaires : emphysème lobaire géant, kyste broncho génique, malformation
Adénomatoïde kystique pulmonaire...

VII-Etiologies D’ORIGINE MEDICALE :

La maladie des membranes hyalines (MMH) :


Absence /insuffisance quantitative et /ou qualitative du surfactant=atélectasies alvéolaires.
= zones non aérées mais perfusées= shunt droit- gauche intra pulmonaire et hypoxémie.
D’autant plus fréquente que l'â ge gestationnel est bas.

Signes cliniques(1ère minutes) Rx pulmonaire Biologie


Cyanose croissante Poumons rétractés Hypoxémie
Accélération FR Syndrome alvéolaire Hypercapnie
SLR Min :simple granité pulmonaire Acidose métabolique.
diffus
Mauvaise ampliation thoracique Max : opacité globale effaçant la Complications :
silhouette médiatisnale et Aggravation pendant 24h
Râ les crépitant fins et diffus. broncho gramme aérien net. « Phase de plateau de 24 à 48h
Poumon « blanc » Amélioration à partir de 72h

Ttt :
Préventif :accélérer maturation pulm :glucocortico en menace d’accouchement entre 25,35 SA.
Curatif : ventilation mécanique, à l’oxygénothérapie et surfactant exogène en intra- trachéal

Détresse respiratoire transitoire : par retard de résorption du liquide pulmonaire :


FF : césarienne avant le début du travail, asphyxie périnatale, polyglobulie.

Signes cliniques :DR Radiographie thoracique Evolution


La tachypnée est le signe opacités alvéolaires puis interstitielles oxygénothérapie
principal
SLR + distension thoracique diminution transparence pulmonaire. disparait en 24 à 48h
Bon pc
Cyanose
Auscultation : râ les.

Détresse par inhalation de liquide amniotique


1 - L'inhalation de liquide amniotique clair :
Idem DR par retard de résorption du liquide pulmonaire.
2 - Inhalation de liquide amniotique méconial :
Nné à terme ou post mature. La plus grave des DRNN : contexte d’asphyxie périnatale aigue,
anoxie fœtale  émission in utero du méconium + mouvements respiratoires à type de « gasp »
=l’inhalation du méconium.
Cliniquement : méconium Radiologiquement Traitement
recouvre nné
DR immédiate +râ les Distension thoracique Naissance en « état de mort
bronchiques humides. opacités alvéolaires irrégulières apparente » (Apgar <4), toute
en mottes ds les 2 champs ventilation au masque est CI.
Formes sévères : tachypnée zones claires d'emphysème Pas de stimulation, ni
importante+ thorax bloqué+ localisé séchage NI lavage alvéolaire
SLR l’aspiration intra-trachéale
après intubation
nné crie et vigoureux : pas de vérification des cordes vocales, pas d’intubation pour aspiration
intra-trachéale

Devant une inhalation méconiale : Toute ventilation au masque est formellement CI

Infection pulmonaire : doit toujours être évoquée


Infection primitive : Streptocoque B, Escherichia coli, Listéria.
Infection secondaire : staphylocoque, mycoplasme, chlamydiae, VRS.
Cliniquement Radiographie Traitement :
DR isolée /+ signes de choc septique Tous les aspects sont Antibiothérapie parentérale.
possibles Bilan infectieux

Epanchements gazeux intra thoraciques :


1 - Le pneumothorax :
Signes cliniques Radio Traitement
Détérioration de l’état respiratoire Décollement Formes bénignes : surveillance
pariétal

Distension et immobilité de l’hémithorax Déviation Cas intermédiaire : oxygénothérapie


médiastinale. + exsufflation à l’aiguille
Déplacement des bruits du cœur Pneumothorax important et mal
parfois bradycardie +asphyxie ~ décès toléré : drainage pleural

2 Pneumo médiastin :
Borde la silhouette médiastinale d’un halo clair et dégage le thymus « thymus volant ». Bonne
tolérance .Formes compressives graves par retentissement HD.

Causes plus rares de DRNN


HTAP
Hémorragie pulmonaire.
Epanchements liquidiens pleuraux : chylothorax, hémothorax.
Devant un pneumothorax suffocant : CI absolue à la ventilation au masque.
Immédiates A long terme
Pneumothorax+ pneumo médiastin Dysplasie broncho-pulmonaire
Sous ventilation artificielle + pressions élevées Rétinopathie du prématuré. PCA
d’insufflations Séquelles et handicaps neurologiques
VII-COMPLICATIONS DES DETRESSES RESPIRATOIRES :

Vous aimerez peut-être aussi