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SEMIOLOGIE

RESPIRATOIRE

Pr Adil Zegmout
C-Les signes physiques

 Les conditions d’examen


 L’inspection
 La palpation
 La percussion
 L’auscultation

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LES SIGNES PHYSIQUES

Les conditions d’examen:

 Salle éclairée
 Torse nu, position debout ou
assise
 Les 4 faces du thorax

 Examen méthodique et
comparatif
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C-Les signes physiques

 Les conditions d’examen


 L’inspection
 La palpation
 La percussion
 L’auscultation

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L’INSPECTION

En pathologie thoracique, l’inspection doit apprécier

 la morphologie du thorax,

 l'état des téguments thoraciques,

 la dynamique respiratoire,

 les éventuels syndromes paranéoplasiques,

 Le retentissement à distance des affections


respiratoires.
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I- MORPHOLOGIE DU THORAX

A- Morphologie normale

B- Modifications de la morphologie du thorax:

1- Distension du thorax

2- Rétraction

3- Déformations squelettiques

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I- MORPHOLOGIE DU THORAX

A- Morphologie normale

Comporte deux principales variantes :

• Sujet longiligne, maigres à thorax long

et étroit.

• Sujet bréviligne, à thorax court et

large
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I- MORPHOLOGIE DU THORAX
B- Modifications de la morphologie du thorax:

1- Distension du thorax
 C’est l’augmentation du volume thoracique. Elle
peut être globale ou unilatérale.
 La distension thoracique globale est une
augmentation de toutes les mensurations du
thorax avec élargissement des espaces
intercostaux et horizontalisation des côtes,
donnant un thorax « en tonneau » qui se voit
habituellement dans les broncho-pneumopathies
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chroniques obstructives.
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BPCO distendu
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I- MORPHOLOGIE DU THORAX
B- Modifications de la morphologie du thorax:
1- Distension du thorax
 La distension thoracique unilatérale
intéresse un seul hémi thorax. Elle peut être
totale ou partielle. La distension de tout l’hémi
thorax se voit dans les grandes tumeurs
thoraciques, les pleurésies abondantes, les
volumineux kystes hydatiques de l’enfant, et le
pneumothorax.
 La distension partielle ou localisée dite aussi
voussure thoracique est le plus souvent en
rapport avec une tuméfaction pariétale 11
VOUSSURE OU TUMÉFACTION

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VOUSSURE OU TUMÉFACTION

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I- MORPHOLOGIE DU THORAX
2) Rétraction :
 Elle est habituellement unilatérale. C’est
l’affaissement d’un hémi thorax par rapport à l’autre.

 La rétraction peut être totale ou partielle. Elle se voit


dans l’atélectasie pulmonaire, dans les pachypleurites
(plèvre épaisse et rigide qui bloque l’expansion
pulmonaire) et en cas de résections
parenchymateuses.
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ASYMÉTRIE DU THORAX

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VOLET THORACIQUE

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I- MORPHOLOGIE DU THORAX
A. Déformations de la colonne vertébrale :
Cyphose, scoliose, lordose ou gibbosité
B. Déformations de la cage thoracique. Les
principales sont :
 Le thorax « en entonnoir » ou « pectus excavatum »
caractérisé par une dépression plus ou moins
profonde siégeant à la partie inférieure du
sternum.
 Le thorax « en carène » caractérisé par une saillie
du sternum en avant et un aplatissement latéral
du thorax qui ressemble à celui d’un oiseau. 17
Thorax en entonnoir

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• Statique vertébrale :

Scoliose Cyphose Lordose

Colonne vertébrale
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CYPHOSE

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II- Revêtement cutané
 Cicatrice traumatique ou d’intervention
chirurgicale.
 Lésions cutanées (Une éruption
cutanée, des nodules …)
 Gynécomastie : C’est une augmentation du
volume du sein avec hypertrophie des glandes
mammaires chez l’homme. Elle est confirmée
par la palpation. Elle évoque un syndrome
paranéoplasique
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 Circulation veineuse collatérale
CICATRICE THORACIQUE

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● Turgescence des veines
• Circulation collatérale
jugulaires

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III- LA DYNAMIQUE RESPIRATOIRE

A) Fréquence respiratoire : La
fréquence est de 15 à 20
mouvements par minute chez
l’adulte et de 20 à 25 chez l’enfant.

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RESPIRATION NORMALE

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RESPIRATION NORMALE

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OXYMÉTRE

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III- LA DYNAMIQUE RESPIRATOIRE
B) Signes de lutte respiratoire (SLR)
 Tirage :
 Creusement des parties molles du cou
et du thorax
 Sus-sternal, sus-claviculaire, intercostal

 Épuisement des muscles respiratoires
et mise en jeu des muscles accessoires
 Battement des ailes du nez
 Balancement thoraco-abdominal ou
respiration paradoxale, respiration à 36
lèvres pincées (BPCO)
SIGNES DE LUTTE RESPIRATOIRE (SLR)
SIGNES DE LUTTE RESPIRATOIRE (SLR)
TIRAGE

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EXPIRATION NORMALE

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EXPIRATION ACTIVE

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RESPIRATION PARADOXALE

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RESPIRATION LÈVRES PINCÉES

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III- LA DYNAMIQUE RESPIRATOIRE

C) La cyanose : C’est une coloration


bleu violacé des téguments et des
muqueuses secondaire à une
hypoxémie. La cyanose peut être
généralisée ou localisée (lèvres, nez,
pavillon de l’oreille, extrémités des
doigts).

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CYANOSE

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IV- RETENTISSEMENT DES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES :
A) Hippocratisme digital :
 C’est une hypertrophie de la pulpe de la dernière phalange
des doigts et/ou des orteils avec incurvation des ongles dans
le sens longitudinal et transversal.
 L’ongle a un aspect en « verre de montre ».
 L’ensemble du doigt a un aspect en baguette de tambour.
 Il se voit dans le cancer bronchique dans le cadres des
syndromes paranéoplasiques, les suppurations bronchiques
chroniques, les cardiopathies cyanogènes et les fibroses
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pulmonaires.
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IV- RETENTISSEMENT DES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES :
B) Syndrome cave supérieur :
 Circulation collatérale veineuse thoracique due à
une dilatation des veines superficielles
thoraciques.
 Turgescence des veines jugulaires.
 Œdème « en pèlerine ». C’est un œdème
intéressant la face, le cou, les épaules et la partie
supérieure du thorax avec comblement des creux
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sus claviculaires
SYNDROME CAVE SUPÉRIEUR

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SYNDROME CAVE SUPÉRIEUR

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IV- RETENTISSEMENT DES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES :

C) Syndrome de Claude Bernard-Horner :

 Ptosis

 Myosis (diminution du diamètre de la pupille).

 Enophtalmie (le globe oculaire rentré


profondément dans l’orbite).

Il se voit en cas de compression du nerf


sympathique le plus souvent par une tumeur de
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l’apex pulmonaire.
Syndrome de Claude Bernard Horner

Ptosis Myosis Énophtalmie

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IV- RETENTISSEMENT DES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES :

D) Signes d’insuffisance cardiaque droite :

 Turgescence spontanée des veines jugulaires.

 Œdème des membres inférieurs.

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ŒDÈMES DES MEMBRES INFÉRIEURS

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C-Les signes physiques

 Les conditions d’examen


 L’inspection
 La palpation
 La percussion
 L’auscultation

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LA PALPATION

1. DEPISTER ET PRECISER LES ANOMALIES


PARIETALES :

tuméfaction, gynécomastie, œdème, battement


vasculaire, point douloureux, emphysème sous
cutanée .

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EMPHYSÈME SOUS CUTANÉE

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LA PALPATION
2. RECHERCHER DES ADENOPATHIES
PERIPHERIQUES :
dans les régions sus-claviculaires et axillaires. Cette recherche
doit évidemment intéresser aussi les aires ganglionnaires extra-
thoraciques : cervicales, épitrochléennes, inguinales.
3. Rechercher les signes d’insuffisance cardiaque droite
4. CHIFFRER LA FREQUENCE RESPIRATOIRE :
Poser la main à plat contre la face antérieure du thorax en
regardant la montre tout en comptant le nombre des
mouvements respiratoires (la main est soulevée à chaque
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inspiration).
LA PALPATION
4. Transmission des vibrations vocales
• Technique :
 Sujet assis
 Mains préalablement réchauffées :
o Pour éviter la contracture musculaire
o Posées à plat, doigts réunis et parallèles aux
espaces intercostaux
 Palpation bilatérale, symétrique, comparative des 2
côtés
 On fait prononcer au patient à voix haute : « 44 »
en arabe,
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 « 33 » en français
LA PALPATION
4. Transmission des vibrations vocales
• À l’état normal :
• Le thorax transmet les vibrations pharyngo-laryngées de la voix
que la main perçoit normalement
• Les VV sont plus fortes à droite, plus intenses en avant, mieux
perçues chez l’homme, mal perçues chez les obèses

• En pathologie :
• ↗↗ VV : Syndrome de condensation « pneumonie »
• ↘↘ VV ou abolies : pleurésie, pneumothorax, obstruction d’un
gros tronc bronchique (atélectasie), raréfaction du parenchyme
(bulle d’emphysème)
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PALPATION (VIBRATIONS VOCALES ET
AIRES GANGLIONNAIRES)

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C-Les signes physiques

 Les conditions d’examen


 L’inspection
 La palpation
 La percussion
 L’auscultation

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LA PERCUSSION
• Permet de rechercher les modifications du son normalement perçu
en percutant le thorax
• 2 Techniques :

Percussion médiate Percussion immédiate


LA PERCUSSION
I. ETAT NORMAL :

 On perçoit une sonorité pulmonaire dont l’intensité est


variable.

 Pour un même sujet, l’intensité varie selon la région percutée:


Elle est plus faible dans les régions supérieures du thorax
qu’aux bases où la musculature est moins importante.

 D’un sujet à l’autre, l’intensité est fonction du développement


de la musculature et de l’adiposité.
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LA PERCUSSION
II - MODIFICATIONS PATHOLOGIQUES :

A. Hypersonorité : (ou TYMPANISME). C’est une


exagération de la sonorité du thorax. Elle traduit une
interposition d’air entre la paroi et le parenchyme

B) Matité : C’est une abolition de la sonorité normale.


Elle donne un son plein. Elle traduit la présence d’un
volume liquide ou solide sous-jacent.
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MATITÉ ET TYMPANISME

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C- Les signes physiques

 Les conditions d’examen


 L’inspection
 La palpation
 La percussion
 L’auscultation

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L’AUSCULTATION
Temps le plus important de l’examen physique

1- Technique:
 Ambiance silencieuse
 Cooperation du malade
 Examen minutieux
 De façon méthodique et symétrique de tout le thorax
 Respiration calme et profonde par la bouche 73
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L’AUSCULTATION
2- Auscultation normale:
 Les murmures vesiculaires: On
l’ausculte au niveau de la paroi thoracique, à distance
des grosses voies aériennes. C’est un bruit doux, de
faible intensité, perçu pendant l’inspiration et au début
de l’expiration.
 Le souffle laryngo-tracheal: On l’ausculte
au niveau des faces latérales du cou à proximité des
grosses voies aériennes, perçu à l’inspiration et
l’expiration.
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3-L’AUSCULTATION PATHOLOGIQUE
3.1: Abolition ou diminution du MV
Elle se voit essentiellement en cas :
- d’interposition gazeuse (pneumothorax
ou emphysème ).
- d’interposition liquidien (pleurésie,
kyste liquidien) ou solide (pachypleurite).
- d’obstacle des grosses voies aériennes
(trachées et bronches proximales) 81
3-2: Bruits et souffles surajoutés
a : Les râles :
 Râles crépitants :
Ils seraient provoqués par l’ouverture brusque
des alvéoles en fin d’inspiration.
Ce sont des bruits fins, secs ou humides,
souvent perçus en fin d’inspiration.
Les crépitants secs ressemblent au bruit
provoqué par le froissement d’une mèche de
cheveux près de l’oreille.
Ils sont perçus essentiellement en cas de
pneumonie, d’œdème pulmonaire ou de fibrose
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pulmonaire.
3-2: Bruits et souffles surajoutés:

 Râles sibilants
 Ils sont provoqués par le passage de l’air dans des
bronchioles rétrécies (par vibration de leur paroi).
 Ce sont des bruits sifflants, aigus, intenses et à
prédominance expiratoire (car le rétrécissement
bronchiolaire est maximal à l’expiration) et
généralement diffus.
 Ils sont perçus essentiellement dans les
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exacerbations d’asthme et de BPCO.
3-2: BRUITS ET SOUFFLES SURAJOUTÉS

 Râles ronflants :
 Ils seraient provoqués par la présence de
sécrétions dans les bronches.
 Ils réalisent un bruit comparable à un
ronflement perçu aux deux temps de la
respiration.
 Ils peuvent diminuer ou disparaître 84

transitoirement après la toux.


LES AUTRES BRUITS SURAJOUTÉS :
a) Frottement pleural : C’est un bruit produit
par le contact des deux feuillets pleuraux
enflammés. C’est un bruit ressemblant au bruit
de froissement du cuir neuf, rythmé par la
respiration et perçu aux deux temps
respiratoires. Il se voit en cas de pleurésie
minime.
b) Stridor, cornage : Ce sont des bruits très
intenses provoqués par la sténose incomplète
de la trachée ou du larynx et souvent entendus 85
à distance.
STRIDOR

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CONCLUSION : EXAMEN PHYSIQUE

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EXERCICE

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EXAMEN GÉNÉRAL

• Doit compléter systématiquement l’examen du thorax


• Doit être attentif et complet → Signes extra-thoraciques
• Orientant vers une étiologie
• Lésions associées
• Comprend :
• Examen cardio-vasculaire
• Examen abdominal
• Examen ORL
• Examen des aires ganglionnaires
• Examen gynécologique
• Examen uro-génital… 89

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