Vous êtes sur la page 1sur 38

IPFM AGORA HEALTH LEKIE CENTRE

AFFECTIONS DU SYSTEME RESPIRATOIRE

Par
Dr BAH Joseph Landry (MD)

Cibles : EIDE2

Année académique : 2022/2023

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectif général :
✓ A la fin de ce cours, l’apprenant doit être capable d’expliquer les éléments diagnostics, de traitement et
de surveillance de toutes les affections du système respiratoire.

Objectifs spécifiques :
✓ Définir et donner les causes de chaque pathologie ;
✓ Expliquer la physiopathologie de chaque pathologie ;
✓ Citer les signes cliniques et les complications de chaque pathologie ;
✓ Faire la prise en soin de chaque pathologie ;
✓ Faire l’IEC aux malades et à la famille

PLAN DU COURS
PARTIE I : SEMIOLOGIE RESPIRATOIRE
PARTIE II : PATHOLOGIES RESPIRATOIRES
PARTIE III : SOINS INFIRMIERS EN PNEUMOLOGIE

Dr. BAH Joseph Landry 2


PARTIE I : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS RESPIRATOIRES

I. GENERALITES
La sémiologie respiratoire est l’étude des symptômes et des signes des maladies du système respiratoire.
Les différents signes à analyser peuvent être classés en trois catégories : les signes fonctionnels, les signes
généraux et les signes physiques :
➢ Les symptômes (ou signes fonctionnels) sont les manifestations pathologiques ressenties par le malade. Ils
sont recueillis par l’interrogatoire du malade et/ou de son entourage.
➢ Les signes généraux sont mesurés de manière précise en unités de mesure : le poids (kilogramme), la taille
(centimètre), la température (degré centigrade), la diurèse (litre), la pression artérielle (centimètre de mercure).
Ils constituent également des éléments de surveillance objectifs qui peuvent être recueillis par l'infirmier. Et
désignent aussi les manifestations de la maladie qui affectent l’ensemble de l’organisme (Amaigrissement,
asthénie, anorexie).
➢ Les signes (ou signes physiques) sont constatés par le médecin lors de l’examen clinique grâce à ses organes
des sens : la vue, le toucher et l'ouïe, ils sont analysés lors des différents temps de l'examen clinique :
l'inspection, la palpation, la percussion et l'auscultation (IPPA).

II. SIGNES FONCTIONNELS


a. La toux est un réflexe ou acte volontaire qui a pour résultat d’expulser violemment l’air ou secrétions et dans
certains cas des corps étrangers, contenus dans les voies respiratoires. C’est un mécanisme de défense.
Elle peut être aigue ou chronique ; sèche ou grasse avec ou sans production ; matinale, diurne ou nocturne.

b. La dyspnée est une perception anormale (subjective) et désagréable de la respiration, c’est une respiration
pénible, difficile ou inconfortable (essoufflement, souffle court, coupé, blocage, mal à respirer). Elle peut être
aigue ou chronique ; déclenchée par l’effort (dyspnée d’effort) ou par le repos. En fonction du rythme, on
distingue :
➢ Apnée : arrêt plus ou moins prolongé et fréquent de la respiration
➢ Bradypnée : ralentissement du rythme respiratoire
➢ Tachypnée : fréquence respiratoire augmenté
➢ Polypnée : respiration rapide, éventuellement superficielle
➢ Orthopnée : dyspnée au décubitus dorsal complet, améliorée par la mise en position verticale du thorax.
➢ La fréquence respiratoire normale : 12 à 16 cycles par minute.

c. Hémoptysie : est le rejet par la bouche du sang rouge vif provenant des voies respiratoires inférieures au cours
d’un effort de toux. C’est une urgence car le risque vital est l’asphyxie par inondation alvéolaire. Elle peut être

Dr. BAH Joseph Landry 3


minime (crachats striés de sang), de faible abondance (< 50 ml/24H), de moyenne abondance (> 50 ml/24H), de
grande abondance (> 200 ml/24H).
L’hémoptysie est à différencier de l’hématémèse, l’épistaxis postérieure, d’une gingivorragie…

d. Expectoration est le rejet par la bouche au cours d’un effort de toux des secrétions provenant des voies
aériennes. Il en exixte de nombreuses variétés (aspects) :
➢ Muqueuse : expectoration blanchâtre, visqueuse ou grisâtre épaisse
➢ Purulente : expectoration verdâtre
➢ Muco-purulente : expectoration jaunâtre, compacte
➢ Sanglante : soit des filets de sang striant une expectoration muqueuse (crachat hémoptoïque), soit du sang
mêlé à l’expectoration donnant une couleur rouge brun ou d’une émission de sang pur (hémoptysie)
➢ Séreuse : expectoration transparente, fluide et aérée
Si les sécrétions sont plutôt fluides et incolores, c’est un facteur rassurant.

e. Douleur thoracique : est une sensation douloureuse intéressant une partie ou l’ensemble du thorax, qu’elle soit
profonde ou superficielle. Certains éléments doivent être préciser :
➢ Siège :
✓ Douleurs rétro-sternales → cardiaque et média-stinale
✓ Douleurs latéro-thoraciques → affections pleurales ou pleuro-parenchymateuses.
➢ Irradiations :
✓ Cou, la mâchoire et bras → douleur d’origine coronarienne
✓ Vers le dos → dissection aortique et la pancréatite
✓ Vers l’épaule → douleurs pleurales
➢ Etendue/ localisée
➢ Type de douleur (serre, pince, brûle)
➢ Intensité
➢ Durée
➢ Circonstances déclenchantes
✓ A l’effort → angor
✓ Après un traumatisme thoracique → fractures de côte
➢ Les signes associés

III. SIGNES PHYSIQUES


Ces signes correspondent à des données objectives, des données de l’observation visuelle (inspection) :
L’habitus du patient : ce sont les habitudes de vie, l’aspect physique (personne maigre et essoufflée), la
morphologie et la cinétique du thorax.
L’examen de la peau et des muqueuses recherchera :

Dr. BAH Joseph Landry 4


a. La cyanose est la coloration anormale, bleutée de la peau et des muqueuses. Elle traduit une réduction de la
saturation en O2 de l’hémoglobine du sang artériel (hypoxémie). La cyanose est surtout visible au niveau des
lèvres, des lobes d’oreille et des ongles.
b. L’hippocratisme digital : est l’augmentation de courbure des ongles bombés dans les deux sens longitudinal
et transversal réalisant une déformation en "verre de montre" ; Avec un élargissement de la dernière phalange,
donnant l'aspect clinique de doigts en "baguette de tambour".
c. Anomalies morphologiques du thorax :
➢ Distension thoracique : Augmentation du diamètre antéro-postérieur du thorax, le diaphragme est aplati.
➢ Cyphose : courbure anormale du rachis dans le plan antéro-postérieur
➢ Scoliose : courbure anormale du rachis dans le plan latéral
➢ Thorax en entonnoir : dépression du sternum avec une protrusion antérieure
➢ Thorax en carène : déformation inverse, c’est-à-dire une protrusion sternale antérieure
d. Les sueurs : C’est un symptôme important qui lorsqu’il n’est pas expliqué par la fièvre, évoque une
hypercapnie.
A l’habitus et à l’examen cutanéo-muqueux peuvent s’ajouter les examens MEDICAUX suivants :
➢ La palpation du thorax.
➢ La percussion du thorax.
➢ L’auscultation.

IV. SIGNES GENERAUX


➢ Asthénie (affaiblissement de l'organisme, fatigue physique)
➢ Anorexie
➢ Amaigrissement
➢ Fièvre

V. LES EXEMENS PARACLINIQUES EN PNEUMOLOGIE


1. L’imagerie thoracique
a. La radiographie du thorax
b. L’endoscopie bronchique ou bronchoscopie
2. L’exploration pleurale
3. Gazométrie artérielle
4. EFR (Exploration Fonctionnelle Respiratoire)
5. L’intradermo-réaction (IDR)
Il cherche à démontrer si le patient a été ou non en contact avec le bacille de Koch responsable de la tuberculose.
La réaction tuberculinique est une allergie à la tuberculine et se produit quand l’organisme a été en contact avec ;
Le BK (= « virage spontané » par primo-infection).
Le BCG (= vaccin contre le BK).

Dr. BAH Joseph Landry 5


C’est une injection intradermique de 0,1mL de tuberculine dosée à 100 UI par flacon (soit 10 UI). L’injection se
fait sur la face interne de l’avant-bras ou sur la face externe du bras. C’est le seul test fiable et quantitatif.
Rôle IDE :
Préparer 10 UI de tuberculine dans une seringue.
Désinfecter la peau.
Insérer l’aiguille juste sous l’épiderme, biseau en l’air et injecter (ce qui forme une papule avec un aspect peau
d’orange).
Entourer la zone au marqueur ou au stylo bille.
Faire la lecture à la 72ème heure, par palpation et mesure de la papule avec une règle.
Le test est positif si la papule > 9mm.
Entre 5 et 9mm, il faut faire une radio et refaire une IDR.
Une papule > 15mm traduit un nouveau contact avec le BK.
Un test négatif traduit une perte d’activité du BCG ou une baisse générale de l’immunité.

6. L’EXAMEN CYTOBACTERIOLOGIQUE DES CRACHATS


a. Définition
C’est un examen destiné à recueillir les expectorations d’origine broncho-pulmonaires, afin de les analyser pour
rechercher un germe et pour réaliser un antibiogramme.
Dans le cas de la tuberculose, cet examen permet la recherche du BK.

b. Technique
➢ Si le patient sait cracher :
Le prélèvement peut être obtenu après un effort de toux (et non en se raclant la gorge car le crachat doit provenir
des bronches). Il doit être réalisé le matin au réveil (si possible), avant le petit déjeuner. Le crachat doit être déposé
dans un poudrier stérile étiqueté et adressé au laboratoire.
Le patient peut éventuellement se faire aider par le kiné.
➢ Si le patient ne sait pas cracher :
Le prélèvement peut être obtenu par un tubage gastrique.
Il est également possible de réaliser le prélèvement par la canule de trachéotomie. Dans ce cas, il faut utiliser un
kit stérile.

c. Analyse du prélèvement
L’analyse est réalisée directement au microscope, ce qui permet un résultat dans les 24h.La méthode utilisée est
celle de Ziehl Nielsen : le BK est coloré en rouge par la fuscine qui met en évidence le BAAR.

Dr. BAH Joseph Landry 6


PARTIE II : PATHOLOGIES RESPIRATOIRES

BRONCHITES AIGUES

I. DEFINITIONS
La bronchite aigue est une inflammation aigue des bronches et/ou bronchioles avec augmentation des secrétions
bronchiques.
Elle prédomine pendant les mois d’Hiver et dans la plupart des cas fait suite à un rhume, une rhinopharyngite ou
une grippe. Elle touche tous les âges.
II. ETIOLOGIES
La bronchite aigue est le plus souvent d’origine infectieuse (la plupart du temps virale, parfois bactérienne)
a. Causes virales (90% des cas)
Les virus en cause peuvent être les Myxovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS), adénovirus, rhinovirus, le
virus de la rougeole…
b. Causes bactériennes (10% des cas)
Il s’agit essentiellement des surinfections de bronchites virales, les germes responsables sont surtout le
Pneumocoque, Haemophilus influenzae, Moraxella catarrhalis, Mycoplasma pneumoniae et Chamydia
pneumoniae

III. CLINIQUE
1. Toux initialement sèche puis productive avec expectoration muqueuse voir muco-purulente ;
2. Une douleur thoracique diffuse à type de brulures rétro-sternale (accentuée par la toux et l’inspiration de l’air
froid)
3. Une fièvre légère d’environ 38,5°C peut persister pendant 3 à 5 jours
4. La respiration peut être sifflante surtout chez les enfants ;
5. D’autres signes peuvent être présent comme : les céphalées, la polyarthralgie, une dysphagie…

IV. EXAMENS COMPLEMENTAIRES


Aucun n’est justifié
Indiqué si les symptômes sont sévères ou persistent ou si doute diagnostic.

V. EVOLUTION ET COMPLICATION
L’évolution est généralement simple en 7 - 10 jours chez un sujet sain.
La principale complication est la pneumonie
Les sujets fragiles, le pronostic peut être sévère avec une détresse respiratoire nécessitant la mise sous ventilation
assistée.

Dr. BAH Joseph Landry 7


VI. TRAITEMENT
Dans la plupart des cas, avec ou sans traitement symptomatique, la guérison de la bronchite aigue est spontanée.
1. Forme simple
➢ Traitement symptomatique : antipyrétiques ou analgésiques
➢ Eventuellement des antitussifs ou expectorants (en fonction de la nature de la toux)
➢ Repos au lit + hydratation

2. Forme compliquée
La prescription d’antibiotiques chez des sujets atteints de bronchite aigue ne se justifie pas. Si une surinfection est
présente et qu’une pneumonie se développe, il est clair qu’un traitement antibiotique se justifie :
➢ Antibiothérapie en générale
➢ Arrêt du tabac
➢ Kinésithérapie respiratoire en d’hypersécrétion bronchique

PNEUMONIE OU PNEUMOPATHIE AIGUE

I. DEFINITION ET CAUSES
La pneumonie est l’atteinte infectieuse des poumons. La contamination se fait par voie aérienne et les germes les
plus fréquents sont : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus inflenzae, Mycoplasma pneumoniae, Influenza
virus A…
Les principaux facteurs de risque sont : le tabac, la pollution, l’âge (les jeunes enfants et les personnes âgées), une
pathologie sous-jacente (VIH…). Elle se présente sous 2 formes :
➢ La pneumonie typique
➢ La pneumonie atypique

II. CLINIQUE
1. Forme typique
➢ Le début est brutal
➢ Fièvre élevée (39 - 40°C) accompagnée de frissons
➢ Toux initialement sèche
➢ Expectoration purulente, parfois hémoptoïque (crachats rouillés)
➢ Douleurs thoraciques
➢ Dyspnée avec polypnée
➢ AEG (altération de l’état général)
➢ Autres : céphalées, polyarthralgies
2. Forme atypique
➢ Le début est progressif
Dr. BAH Joseph Landry 8
➢ Fièvre < 39°C
➢ Toux sèche quinteuse
➢ Douleurs thoraciques rares
➢ Etat général conservé…

III. EXAMENS PARACLINIQUES


1. Radiographie du thorax (F/P)
➢ Recherche une opacité (zone blanche) d’un lobe ou d’un segment pulmonaire
2. Bilan biologique :
➢ NFS (Hperleucocytose, Leucopénie, Anémie)
➢ CRP (Syndrome inflammatoire)
➢ SEROLOGIE HIV (Bilan de terrain)
➢ CRACHATS BARR 1,2,3…(pour exclure une tuberculose)

IV. EVOLUTION ET COMPLICATIONS


L’évolution est en générale bonne sous antibiothérapie
La principale complication est l’insuffisance respiratoire aigüe imposant une ventilation assistée. La formation
d’un abcès du poumon, un épanchement pleural et un choc septique (infection généralisée de l’organisme due au
passage de la bactérie des poumons vers le sang) sont possibles comme complications.

V. TRAITEMENT
➢ Traitement symptomatique : antipyrétiques et analgésiques
➢ Traitement étiologique : antibiothérapie (7 à 14 jours)
➢ Mesures générales : repos au lit, hydratation…

VI. CONDUITE A TENIR


➢ Surveillance de la fréquence respiratoire
➢ Surveillance de la courbe de la température
➢ Surveillance de l’évolution de la dyspnée
➢ Administration des médicaments

Dr. BAH Joseph Landry 9


TUBERCULOSE PULMONAIRE

I. DEFINITION
C’est une maladie infectieuse transmissible due à une bactérie : MYCOBACTERIUM TUBERCULOSIS ou BK
(Bacille de Koch).
C’est une maladie à déclaration obligatoire qui touche particulièrement les poumons, mais peut toucher d'autres
organes du corps.
L’infection par la tuberculose se fait lors de la toux (contamination aérienne +++). Le patient tuberculeux est donc
contagieux (ou bacillifère) ; il peut transmettre la maladie à un sujet contact.
Il existe deux stades :
➢ La primo-infection tuberculeuse (PIT)
➢ La tuberculose maladie

II. FACTEURS FAVORISANTS


➢ Alcoolisme
➢ Dénutrition
➢ Déficit immunitaire (toxico, VIH +++…)
➢ Milieu socio-économique défavorisé
➢ Promiscuité avec les autres
➢ Logement insalubre

III. CLINIQUE

1. La primo-infection tuberculeuse
Les manifestations cliniques surviennent suite à un premier contact avec le BK et son diagnostic repose sur le
virage tuberculinique à l’IDR.
Elle peut être :
a. Latente : la plus fréquente
Asymptomatique avec IDR positif
b. Patente
Symptomatique avec IDR positif, survient généralement chez les immunodéprimés
Dans 10% des cas, elle évolue vers la tuberculose maladie.
Cliniquement :
➢ Toux
➢ Fièvre
➢ Lésions cutanées
➢ Diarrhée
Dr. BAH Joseph Landry 10
➢ Adénopathies
➢ Kérato-conjonctivite…

2. La tuberculose - maladie
Les signes cliniques sont
➢ AEG avec 3A,
➢ Fièvre vespérale prolongée,
➢ Toux persistance avec expectoration
➢ Hémoptysies
➢ Sueurs nocturnes
➢ Adénopathies

IV. EXAMENS COMPLEMENTAIRES


➢ L’IDR à la recherche d’un virage tuberculinique à 72H
➢ La radiographie du thorax : chercher un aspect typique des lobes supérieurs des poumons (caverne,
microexcavations, micronodules…), un épanchement pleural ;
➢ L’examen cyto-bactériologique des crachats (ECBC) à la recherche des BAAR (Bacilles Acido-Alcoolo
Résistants) dans les expectorations 3 jours de suite
✓ Soit crachats matinaux
✓ Soit recueil de sécrétions gastriques : Tubage gastrique (le matin, au réveil, à jeun) => 150 ml de sécrétion
bronchique sont dégluti dans la nuit
✓ Si négativité de l'examen direct des 3 premiers prélèvements : Prélèvement des sécrétions bronchiques par
Fibroscopie Bronchique et 3 BK crachats les 8 jours suivants.
➢ La biologie : CRP, NFS, SEROLOGIE HIV, GAJ...

V. EVOLUTION
Favorable sous traitement
Défavorable si complications respiratoires, immunodéprimés, traitement tardif…

VI. TRAITEMENT ET SOINS INFIRMIERS


➢ Isolement respiratoire pendant les premières semaines de traitement si présence des BAAR à l’ECBC
➢ Le traitement consiste en une association de plusieurs antituberculeux (3 ou 4), à prendre tous les jours, à jeun
le matin (toujours à la même heure, en une prise) sur plusieurs mois.
➢ Ces traitements nécessitent une surveillance infirmière :
✓ Surveiller la bonne prise du traitement.
✓ Surveiller la négativation bactériologique (en 5 à 10 jours).
✓ Surveiller l’amélioration radiologique.

Dr. BAH Joseph Landry 11


✓ Effectuer les examens nécessaires à la surveillance des effets indésirables (urines orange, perturbation du
champ visuel et de la vision de couleurs).

VII. LA PREVENTION DE LA TUBERCULOSE


A. Isolement : dans les cas de tuberculose expectorante dans les premières semaines de traitement
B. Traitement dans tous les cas de tuberculoses pulmonaires confirmées
C. Vaccination par le BCG
D. Chimioprophylaxie Primaire
Proposée aux jeunes enfants et adolescents non immunisés qui vivent sous le même toit qu'un sujet contagieux =>
BCG + à l'examen direct, expectorations
Elle est proposée aussi aux sujets immunodéprimés au contact de tuberculeux bacillifère
TTT : ISONIASIDE* 5mg / KG / jour pendant 3 mois et Suivi pour les enfants d'un vaccin BCG si test
tuberculinique deviennent négatif
Il faut savoir que pour un sujet expectorant de BAAR : 1/3 de son entourage familial sera contaminé et 1/10 ème
seulement fera la tuberculose maladie dans les cas si non immunodéprimés
Pour être atteint de la tuberculose il faut : passer au moins 8 H dans la même pièce qu'une personne contaminée,
fenêtre fermée)

ABCES DU POUMON

I. DEFINITION ET CAUSES
C’est une collection suppurée au sein d’une cavité néoformée dans le parenchyme pulmonaire sain par une
infection aigue non tuberculeuse.
Survient toujours quand le terrain est déficient : éthylisme, diabète, VIH…
Deux modes de contamination des voies aériennes sont possibles :
➢ Voie aérogène par inhalation des secrétions oropharyngées ++++
➢ Voie hématogène par embolie septique
Les germes rencontrés sont des germes bucco-dentaires, les bactéries anaérobies prédominent
(peptostreptococccus, Fusobacterium, Bacteroides…) On peut aussi retrouver le staphylocoque et les bacilles gram
négatifs.

II. CLINIQUE
Un abcès pulmonaire se collecte en 3 phases :
➢ La phase de constitution ou foyer fermé avec de la pneumonie vers la suppuration ;
➢ La phase de vomique : la collection suppurée s’évacue dans les bronches avec expectorations purulentes et
fétides ;
Dr. BAH Joseph Landry 12
➢ La phase de foyer ouvert : AEG + alternance des 2 premières phases : Rétention suppurée fébrile + rémission
de la fièvre avec expectorations purulentes et fétides

III. EXAMENS COMPLEMENTAIRES


1. Radiographie du thorax : opacité avec niveau hydroaérique dont les parois sont fines et régulières
2. Scanner thoracique : mieux apprécier l’image et aide au diagnostic différentiel
3. Echographie thoracique : Ponction échoguidée et drainage
4. Biologie
➢ NFS : Hyperleucocytose à PNN
➢ VS accélérée ou CRP augmentée
➢ ECBC

IV. EVOLUTION
Favorable sous traitement +++++
Complications : hémoptysies, extension à la plèvre, pleurésie purulente, pyopneumothorax…
Séquelles possibles : bronchectasie localisée, surinfection de la cavité…

Parfois l’abcès devient chronique

V. TRAITEMENT
➢ Antibiothérapie
➢ Évacuation du pus avec kiné respiratoire, drainage percutané, fibro-aspiration…
➢ Parfois chirurgie (résection)

COQUELUCHE
I. DEFINITION
La coqueluche est une infection respiratoire d’évolution longue et hautement contagieuse due à une bactérie
appelée Bordetella pertussis (Bacille Gram négatif).
Elle se développe par épidémie
Elle est potentiellement sévère chez le jeune nourrisson et responsable dans le monde d’environ 400.000 décès par
an chez l’enfant sur les 60 millions de sujets atteints.
La majorité des coqueluches du nourrisson diagnostiquées actuellement est liée à une contamination par un adulte
de son entourage proche.

II. MODE DE TRANSMISSION


La transmission est strictement interhumaine et se fait par voie respiratoire par des gouttelettes de salive expulsées
lors de la toux ou d’un éternuement et généralement dans la phase catarrhale de la maladie. La source de
Dr. BAH Joseph Landry 13
contamination est essentiellement constituée par les enfants d’âge préscolaire ou scolaire et aussi par les adultes et
sujets âgés dont les symptômes sont souvent mal identifiés.

III. CLINIQUE
1. Incubation
➢ Silencieuse dure 7 à 10 jours environ
2. Invasion ou phase catarrhale
➢ On observe généralement un écoulement nasal, une fièvre modérée et une toux, parfois des vomissements
➢ Cette phase dure 1 à 2 semaines. La toux rebelle devient progressivement spasmodique, émétisante
surtout nocturne
3. Phase d’état ou paroxystique
➢ Dans cette période qui dure 2 à 4 semaines les quintes de toux deviennent caractéristiques, elles sont très
intenses pendant 3 semaines puis s’atténuent progressivement pouvant persister près de 3 mois le jour
comme la nuit.
➢ L’enfant à du mal à respirer pendant la toux « apnée respiratoire » la reprise de l’inspiration est bruyante
c’est « le chant du coq » le visage de l’enfant devient rouge, ses yeux sont gonflés et sa langue jaillit hors
de la bouche.
➢ Les quintes gênes l’alimentation et sont parfois suivies de crachats ou de vomissement entre les crises
l’enfant n’éprouve aucune gêne comme si rien ne s’était passé.
4. Déclin et convalescence
➢ Cette phase dure 3 à 4 semaines pendant cette phase les quintes sont de moins en moins fréquentes et de
moins en moins intenses on note souvent pendant plusieurs mois la réapparition de toux quinteuses avec
reprise bruyante « tic coqueluchoide »

IV. PARACLINIQUE
➢ NFS à la phase paroxystique : hyperleucocytose avec forte lymphocytose et pas d’anémie
➢ VS normale ou modérément élevée
➢ Une hyperplaquettose
➢ Rx pulmonaire : opacité péri bronchique, atélectasie …
➢ Bactériologie : identification du germe dans les sécrétions respiratoires ou par culture du prélèvement de
gorge

V. COMPLICATIONS
➢ Complications mécaniques liées à l’intensité de la toux
➢ Dénutrition, malnutrition, déshydratation par la répétition des vomissements et les difficultés alimentaires.
➢ Complications infectieuses : otites, surinfection broncho-pulmonaire, bronchite, atélectasie
➢ Complications neurologiques : surtout chez les jeunes enfants (convulsions, encéphalite)

Dr. BAH Joseph Landry 14


VI. TRAITEMENT
1. CURATIF
➢ Des médicaments antitussifs et des antibiotiques sont généralement prescrits. Ces derniers permettent
d’éliminer la présence de la bactérie dans sécrétions diminuant ainsi le risque de contamination ;
➢ Les ATB sont également préconisés pour toutes les personnes de l’entourage proche du malade quel que soit
leur âge ou leur état d’immunisation
➢ Et dans les formes graves on peut avoir recourt à la corticothérapie
➢ Veiller au bon état d’hydratation et de nutrition
➢ Assurer un apport alimentaire suffisant fractionné, si besoin supplément énergétique
➢ Favoriser l’évacuation bronchique (kinésithérapie)
➢ Isolement et surveillance

2. PREVENTIF
➢ Le vaccin anticoquelucheux : il est administré en 3 prises +le rappel les premières trois prises sont espacées
l’une de l’autre de la durée d’un mois et le rappel est à 18 mois
➢ Déclaration obligatoire de la maladie aux autorités sanitaires

DIPHTERIE
I. DEFINITION
La diphtérie est une maladie infectieuse, contagieuse des voies respiratoires supérieures due à une bactérie : le
Corynebacterium diphteriae. Cette bactérie se rencontre chez l’homme et touche principalement les enfants. Cest
une maladie immunisante. On distingue deux formes de la maladie :
1. La diphtérie respiratoire qui induit une paralysie du système nerveux central, ou du diaphragme et de la
gorge, entrainant la mort par asphyxie
2. La diphtérie cutanée
Il existe un vaccin efficace, obligatoire pour les enfants et les professionnels de santé.

II. MODE DE TRANSMISSION


Corynebacterium diphteriae se transmet directement par le biais des secrétions rhinopharyngées ou des plaies
cutanées et très rarement par contact indirect avec les objets souillés par des secrétions des malades. C’est un
germe très résistant dans l’air et particulièrement contagieux. La période de contagiosité est relativement longue
allant de 2 à 3 semaines.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
Après avoir pénétré dans l’organisme, la bactérie responsable de la maladie se multiplie au niveau de la gorge, des
amygdales et du nez, parfois à la peau ou des muqueuses. Elle secrète également une toxine qui est responsable
d’atteintes de certains organes comme le cœur, les nerfs périphériques et les reins.
Dr. BAH Joseph Landry 15
IV. CLINIQUE
➢ La période d’incubation est habituellement de 2 à 5 jours
➢ Le symptôme le plus caractéristique de la diphtérie est la présence des fausses membranes blanchâtres au
niveau des amygdales ou de la plaie
➢ Les signes de début sont banals : un coryza, un fébricule, une gorge vaguement rouge. Quelques heures plus
tard apparaît l’angine à fausses membranes (angine diphtérique) caractérisée par un enduit blanc sur les
amygdales, de la fièvre, des adénopathies cervicales bilatéraux, une asthénie, une pâleur et une céphalée.

V. PARACLINIQUE
➢ Le diagnostic repose sur la clinique et sur le prélèvement de gorge pour la recherche du germe

VI. TRAITEMENT
1. CURATIF
➢ Isolement du patient
➢ Sérothérapie pour neutraliser la toxine
➢ Antibiothérapie
➢ Repos et traitement spécifique des complications

2. PREVENTIF
➢ Gérer les sujets contacts
➢ Eviction scolaire
➢ Vaccination obligatoire
➢ Déclaration obligatoire

VII. COMPLICATIONS
Elles sont nombreuses :
➢ Cardio-vasculaires : myocardite, hypotension…)
➢ Rénales (oligurie, protéinurie)
➢ Viscérales (hépatomégalie, vomissement…)
➢ Paralysie du voile du palais, de l’oeil
➢ Dysphonie

Dr. BAH Joseph Landry 16


L’ASTHME

I. DEFINITION ET CAUSES
L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique des voies aériennes, responsable d’une obstruction
bronchique réversible et variable dans le temps.
Cette obstruction est due à :
➢ Une hypersécrétion de mucus.
➢ Une bronchostriction par bronchospasmes des muscles lisses.
➢ Un œdème bronchique.

Certains éléments favorisent l’apparition de crise d’asthme :


1. Les facteurs immuno-allergiques constituent un terrain atopique :
➢ Poussières de maison.
➢ Acariens.
➢ Phanères de chat ou de chien.
➢ Moisissures.
➢ Pollens (rythmé par les saisons).
➢ Trophallergènes (aliments).
2. Facteurs professionnels (rythmés par le travail).
Il est alors recommandé d’effectuer des tests cutanés (prick-tests) pour doser les IgE totales et spécifiques.
3. Les infections respiratoires : Sinusite, rhinite, bronchite.
4. Les irritants :
➢ Tabac actif ou passif
➢ Pollution.
5. Certains médicaments (Aspirine, AINS…)
6. Les reflux gastro-oesophagiens.
Dr. BAH Joseph Landry 17
7. L’effort (asthme d’effort).

II. CLINIQUE
1. La crise d’asthme qui se manifeste par un début brutal souvent nocturne par des quintes de toux avec une
dyspnée expiratoire plus difficile et plus longue. Le patient ressent une oppression thoracique, une respiration
sifflante avec râles sibilants à l’auscultation. Souvent une sensation d’asphyxie, d’angoisse et de mort.

2. L’attaque d’asthme se caractérisant par la succession de crises pendant plusieurs jours et entre les crises la
dyspnée peut être absente ou présente mais sur un mode mineur.

3. Asthme à dyspnée continue est une complication d’un asthme mal traité avec dyspnée persistante entre les
différentes crises.

4. État de mal asthmatique = asthme aigu grave (AAG) est une forme grave de l’attaque, les crises se répètent
en s’intensifiant progressivement, elles résistent aux traitements. En quelques jours (1à 3) un état asphyxique
s’installe imposant un séjour hospitalier en réanimation.

III. EXAMENS PARACLIQUES


➢ Radiographie du thorax : Thorax distendu
➢ Epreuve fonctionnelle respiratoire : Trouble obstructif réversible
➢ Biologie : NFS à la recherche d’une Hyperéosinophilie

IV. COMPLICATIONS
➢ Pneumothorax suite aux quintes de toux
➢ Insuffisance respiratoire
➢ Aggravation de l’asthme
➢ Infections

V. TRAITEMENT
Comme l’asthme est une maladie chronique, le traitement sera un traitement au long cours.
1. Contrôle de la maladie par les trois objectifs thérapeutiques :
➢ L ‘inflammation (corticoïdes)
➢ Le bronchospasme (bronchodilatateurs)
➢ Les facteurs déclenchants (antihistaminiques)

2. Contrôle de l’environnement et des FF


➢ Arrêt du tabac.

Dr. BAH Joseph Landry 18


➢ Eviction des allergènes.
➢ Démarche éducative sur gestion de l’asthme et de l’importance de son traitement…

BRONCHITE CHRONIQUE

I. DEFINITION
On parle d’une bronchite chronique par l’apparition d’une toux productive et d’expectoration qui dure pendant 3
mois consécutifs depuis au moins 2 ans consécutifs. Elle est la principale cause de l’insuffisance respiratoire
chronique.
La consommation du tabac joue un rôle très important dans cette maladie
La fréquence de la bronchite chronique chez les non-fumeurs est de l’ordre de 8%, alors qu’elle atteint 50% chez
les sujets fumant plus de 20 cigarettes par jour.
D’autres facteurs interviennent également : la pollution atmosphérique (parfois liée au travail) et les infections à
répétitions.

II. LES STADES EVOLUTIFS DE LA BRONCHITE CHRONIQUE


1. Bronchite chronique simple
➢ Elle est caractérisée par des sécrétions anormalement abondantes des muqueuses du système respiratoire
(catarrhal) et évolue par poussées
➢ Elle s’installe insidieusement par une expectoration fluide ou mucopurulente, voire franchement purulente et
épaisse, s’accompagne fréquemment des excès de toux
➢ L’importance de ces sécrétions peut entrainer une gêne respiratoire (dyspnée) surtout à l’effort. A ce stade, la
fonction respiratoire est encore préservée hormis des poussées infectieuses et fébriles.

2. Bronchite chronique obstructive


➢ Elle se caractérise surtout par la dyspnée
➢ Le patient éprouve une difficulté de plus en plus grande à respirer
➢ Au début, cette dyspnée n’apparait qu’à l’effort, à la monté des escaliers par exemple, puis elle s’installe,
réduisant l’existence du malade à une sorte de vie cloîtrée pénible aussi bien pour lui que pour la famille
➢ La respiration est courte, rapide, irrégulière, superficielle. Le malade cherche son souffle même au repos. Une
cyanose apparaître, visible surtout aux lèvres et aux ongles. La toux et l’expectoration persistent et
s’accentuent.

III. EXAMENS PARACLINIQUES


1. La radiographie du thorax
➢ Distension pulmonaire prédominant aux sommets
Dr. BAH Joseph Landry 19
➢ Gros cœur
2. NFS : montrera une polyglobulie
3. La spirométrie
4. Scanner thoracique : diagnostic précoce des lésions d’emphysème
5. ECG : insuffisance ventriculaire droite

IV. COMPLICATIONS
Le malade souffrant d’une bronchite chronique est menacé à tout moment d’insuffisance respiratoire aigue
➢ Lors d’une infection respiratoire virale ou bactérienne
➢ Lors d’une embolie pulmonaire ou d’un œdème aigu du poumon
➢ Lors d’un pneumothorax

V. TRAITEMENT
La thérapeutique permet l’amélioration de la fonction, ce qui diminue la dyspnée, l’infection bronchique,
l’expectoration et la souffrance du muscle cardiaque.
La prise en charge au long cours utilise :
1. Les bronchodilatateurs pour le traitement de la crise et le traitement de fond
2. Les fluidifiants bronchiques pour la diminution de la viscosité du mucus
3. Les antibiotiques lors des surinfections
4. Les anti-inflammatoires stéroïdien
5. La kinésithérapie respiratoire
6. L’oxygénothérapie dans les formes évoluées
La bronchite chronique évolue sans traitement vers une insuffisance respiratoire chronique

VI. SOINS, SURVEILLANCE ET EDUCATION DU PATIENT


➢ Arrêt du tabac impératif ++++
➢ Le patient doit connaître et comprendre sa maladie.
➢ Il faut lui expliquer l’importance du drainage (qui permet l’évacuation correcte des sécrétions).
➢ Hygiène bucco-dentaire
➢ Le vaccin antigrippal et antipneumococcique sont indiqués lorsque la maladie est installée

DILATATION DES BRONCHES

I. DEFINITION
La dilatation des bronches (DDB) ou bronchectasie est une augmentation permanente et irréversible du calibre des
bronches sous-segmentaires avec bronchorrhée permanente. Il s’agit donc d’une bronchite chronique au sens
propre du terme, cependant c’est aussi une suppuration bronchique.
Dr. BAH Joseph Landry 20
II. ETIOLOGIES
Il existe deux grands types de dilatations des bronches :
1. DDB localisée
Elle est secondaire à une sténose bronchique non tuberculeuse : corps étranger, tumeur bronchique bénigne ou
maligne, séquelles de la tuberculose
2. DDB diffuse
Elle est par contre la conséquence d’une maladie plus spécifique à la dilatation des bronches : la maladie des cils
immobiles, la mucoviscidose

III. CLINIQUE
L’évolution de la dilatation des bronches peut être comparée à celle de la bronchite chronique avec une phase où la
bronchorrhée est le seul signe clinique, puis d'une phase où le handicap respiratoire s'installe et se complique
d'insuffisance respiratoire. L’expectoration est caractérisée par son abondance (200 à 400 ml/24H), elle prédomine
le matin et favorisée par certaines positions. Elle présente un aspect mucopururlent et s'aggrave en période de
surinfections. Il peut exister des hémoptysies associées qui sont fréquentes. La dyspnée est variable selon l'étendu
des lésions et s'accompagne d'une toux quinteuse.

IV. EXAMENS PARACLINIQUES


➢ Bronchographie : Confirme le diagnostic
➢ Scanner thoracique (examen clé) : Bronches dilatées
➢ Fibroscopie bronchique : elle est indispensable à la recherche d'une tumeur ou corps étranger

V. EVOLUTION ET COMPLICATIONS
➢ Insuffisance respiratoire
➢ Hémoptysies qui peuvent être gênantes leur abondance ou leur répétition
➢ Surinfection bronchique fréquente

VI. TRAITEMENT

1. Médical
➢ Fondé sur la kinésithérapie de drainage bronchique biquotidienne
➢ Les antibiotiques sont indiqués en cas de surinfection

2. Chirurgical
➢ Il n'est indiqué que s'il existe des DDB

Dr. BAH Joseph Landry 21


PNEUMOTHORAX (PNO)

I. DEFINITION
Le pneumothorax est un épanchement gazeux (air) de la cavité pleurale.
Le PNO spontané survient le plus souvent chez des hommes jeunes (20 - 40 ans) au morphotype souvent
longiligne sans autre maladie associée.
Le plus souvent, des petites bulles se forment dans le tissu conjonctif sous-pleural de l’apex (blebs), et ce, à cause
du tabagisme +++.
Il peut aussi être d'origine iatrogène après un traumatisme externe ou un acte médical (ponction ou biopsie
pleurale).

II. SIGNES CLINIQUES


Le début est brutal et le patient se plaint d'une :
➢ Douleur thoracique brutale, permanent et homolatérale, classiquement décrite comme un coup de poignard,
augmentant avec les efforts et les mouvements.
➢ Toux sèche, de nature irritative.
➢ Dyspnée.
➢ Cyanose, tachycardie et hypotension (signes de gravité).
➢ Diminution de l’ampliation thoracique.
➢ Syndrome d’épanchement gazeux de la plèvre :
✓ Tympanisme à la percussion.
✓ Diminution ou abolition des vibrations vocales à la palpation.
✓ Diminution voir abolition du murmure vésiculaire (= silence auscultatoire) à l’auscultation.

III. FORMES CLINIQUES


1. Pneumothorax minime :
➢ Fréquent.
➢ Peu symptomatique.
➢ Pas de traitement.

2. Pneumothorax suffocant : c’est une fistule à soupape :


Signes cliniques francs, avec détresse respiratoire et refoulement du médiastin.

3. Pneumothorax bilatéral :
Rarissime, mais gravissime.

Dr. BAH Joseph Landry 22


4. Hémo-pneumothorax : c’est un pneumothorax associé à un épanchement de sang :
Secondaire à une rupture de bride (le plus souvent).

IV. EXAMENS COMPLEMENTAIRES


➢ Radiographie du thorax
➢ Scanner thoracique

V. TRAITEMENT
Pneumothorax minime :
➢ Repos au lit.
➢ Antalgique
➢ Surveillance.

Pneumothorax complet :
➢ Exsufflation à l’aiguille (si la fistule est fermée).
➢ Drainage pleural.

En cas de persistance de fistule ou de récidive :


➢ Thoracoscopie (permet de réséquer les blebs et de réaliser une symphyse pleurale en collant les 2 feuillets
pleuraux par abrasion ou par du talc).

PLEURESIE

I. DEFINITION
Une pleurésie est la présence de liquide dans la cavité pleurale.

II. SIGNES CLINIQUES


Les circonstances de découverte sont variables selon l’abondance et l’étiologie des signes.
➢ Douleur thoracique augmentée à l’inspiration, avec dyspnée et toux sèche aux changements de position.
➢ Signes généraux comme un état infectieux ou une altération de l’état général.
➢ Diminution de l’amplitude thoracique (à l’inspection).
➢ Abolition des vibrations vocales (à la palpation).
➢ Matité (à la percussion).
➢ Abolition du murmure vésiculaire (à l’auscultation).

III. EXAMENS PARACLINIQUES


Dr. BAH Joseph Landry 23
➢ Radiographie pulmonaire ++++++: met en évidence une opacité concave en haut et en dedans
➢ Echographie et/ou scanner.
➢ Ponction pleurale exploratrice (indispensable au diagnostic, par analyse du liquide) au bord inférieur de la
côte inférieure, sous la pointe de l’omoplate. L’analyse biochimique du liquide ponctionné permet
différencier :
✓ Les transsudats, avec un taux de protéines < 30 g/L.
✓ Les exsudats, avec un taux > 30 g/L.
✓ L’analyse bactériologique est systématique à la recherche d’un germe ou du BK et l’étude cytologique
peut mettre en évidence des cellules néoplasiques.

IV. ETIOLOGIES ET TRAITEMENTS


1. Le transsudat possède 3 étiologies principales :
➢ L’insuffisance cardiaque gauche.
➢ L’insuffisance hépatique.
➢ Le syndrome néphrotique.
Le traitement est causal +/- associé à une ponction évacuatrice.

2. L’exsudat peut être


a. D’origine infectieuse :
➢ Pleurésie parapneumonique, réactionnelle à une pneumopathie infectieuse.
➢ Pleurésie purulente (présence de pus dans la cavité pleurale).
➢ Pleurésie tuberculeuse…
Il faut alors traiter l’infection (ATB prolongé) et associé un traitement par kinésithérapie respiratoire (pour
éviter les adhérences) et un drainage pleural.

b. D’origine néoplasique :
➢ Cancer primitif ou mésothéliome.
➢ Extension d’une tumeur de la plèvre.
➢ Epanchement réactionnel (atélectasie).
Il faut administrer un traitement anti-tumoral, associé à des ponctions évacuatrices +/- à la thoracoscopie et
au talcage.
c. D’origine inflammatoire :
➢ Polyarthrite rhumatoïde.
➢ Pancréatite.
➢ Abcès abdominal ou hépatique.
➢ Rupture oesophagienne…..
Il faut alors traiter la maladie causale.

Dr. BAH Joseph Landry 24


OEDEME AIGU DU POUMON (OAP)

I. DEFINITION
L'œdème aigu du poumon est une inondation des alvéoles pulmonaires secondaires à un passage de liquide
plasmatique à travers la membrane alvéolo-capillaire. Il s’agit d’une urgence médicale où le pronostic vital est
engagé. L’OAP est la forme aiguë d’une insuffisance cardiaque gauche décompensée.

Physiopathologie
➢ Dysfonction du ventricule gauche entraînant une accumulation de sang dans celui-ci
➢ Augmentation de la pression dans l'oreillette gauche et les capillaires pulmonaires

II. FACTEURS FAVORISANTS ET ETIOLOGIES


1. Les facteurs favorisants sont les suivants :
➢ Surinfection pulmonaire
➢ Erreurs diététiques
➢ Poussée HTA
➢ Troubles du rythme
2. Les étiologies sont les suivantes :
➢ Insuffisance cardiaque gauche
➢ Valvulopathie
➢ Hypertension artérielle
➢ Pneumopathie

III. DIAGNOSTIC
1. Signes cliniques
➢ Difficultés respiratoires d’apparition brutale
➢ Polypnée

Dr. BAH Joseph Landry 25


➢ Douleurs thoraciques
➢ Toux
➢ Crachats mousseux rosés ou blancs
➢ Cyanose possible
➢ Sueurs (signe d’hypercapnie)
➢ Angoisse / agitation
➢ Œdèmes des membres inférieurs
➢ Râles crépitants à l’auscultation
2. Examens complémentaires
➢ Bilan biologique et ECG pour déterminer l’étiologie
➢ Radio pulmonaire montrant des opacités floconneuses des 2 champs pulmonaires

IV. COMPLICATIONS
➢ Choc cardiogénique
➢ Acidose respiratoire
➢ Récidive
➢ Fibrose pulmonaire
➢ Décès

V. TRAITEMENT
Le traitement doit être administré en urgence, et simultanément la recherche du facteur déclenchant doit avoir lieu.
➢ Position demi-assise, si possible jambes pendantes
➢ Voie veineuse périphérique
➢ Restriction hydrosodée
➢ Oxygénothérapie au Masque Haute Concentration (MHC)
➢ Vasodilatateurs
➢ Tonicardiaques
➢ Diurétiques d’action rapide (Furosémide par exemple)
➢ Dérivés nitrés
➢ Possibilité de pose de sonde à demeure
➢ Possibilité de traitement par antibiotiques
➢ Traitement étiologique

VI. ROLE INFIRMIER


➢ Évaluation de la dyspnée (Fréquence respiratoire, signes de lutte, amplitude)
➢ Installation du patient (décubitus dorsal proscrit)
➢ Mise en place des thérapeutiques sur prescription médicale (gazométrie artérielle, diurétique…)

Dr. BAH Joseph Landry 26


➢ Surveillance de l’efficacité des traitements
➢ Surveillance de la voie veineuse périphérique
➢ Surveillance de la diurèse
➢ Surveillance rapprochée du patient avec chariot d’urgence à proximité
➢ Approche relationnelle importante : rassurer sans trop solliciter le dialogue
➢ Rôle éducatif : régime hyposodé, activité physique raisonnable

INSUFFISANCE RESPIRATOIRE AIGUE (IRA)

I. DEFINITION
L’insuffisance respiratoire est définie par l’incapacité du poumon d’assurer normalement l'oxygénation du sang
artériel, c’est-à-dire d’assurer une hématose correcte, ce qui a pour conséquence une hypoxie cellulaire.
C’est une urgence médicale.

II. DIAGNOSTIC
1. SIGNES CLINIQUES
A. Signes respiratoires : le maître symptôme est la dyspnée
➢ Dyspnée ++++
➢ Sueurs s’y associe les battements des ailes du nez, céphalées en relation avec l’hypercapnie
(augmentation du taux de CO2 dans le sang)
➢ La cyanose débutant aux lèvres, ongles puis lobes des oreilles
➢ La tachypnée
➢ L’orthopnée
➢ Signes de luttes : tirage des muscles respiratoires accessoires

B. Signes cardiovasculaires
➢ Bradycardie (signe d’alerte)
➢ Marbrures et extrémités froides
➢ Tension basse
➢ Les signes d’insuffisance cardiaque droite (tachycardie, œdèmes des membres inférieurs, turgescence des
veines jugulaires…)

C. Signes neurologiques
Agitation, confusion, obnubilation, somnolence jusqu’au coma

2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Dr. BAH Joseph Landry 27


➢ Gaz du sang : mise en évidence de l’hypoxémie associée à une hypercapnie, avec baisse du pH (car
l’hyperventilation ne compense plus).
➢ Radiographie du thorax mettant en évidence une cardiomégalie ou pathologie pleurale.
➢ EFR (Epreuve Fonctionnelle Respiratoire)
➢ ECG, NFS, Glycémie…

III. ETIOLOGIES
1. IRA par atteinte de la paroi thoracique
Pleurésie, pneumothorax, Traumatisme thoracique
2. IRA par obstruction des voies aériennes
➢ Voie aérienne supérieure : épiglottite, tumeurs laryngo-trachéale, oedème glottique
➢ Obstacle bronchique : asthme aiguë grave, décompensation aiguë de BPCO, bronchite chronique,
Dilatation des bronches…
3. IRA par atteinte du parenchyme pulmonaire
Pneumopathie infectieuse, œdème aigu pulmonaire
4. IRA par trouble de la commande centrale
AVC, traumatisme crânien, prise de toxique, poliomyélite….
5. IRA par atteinte vasculaire
Embolie pulmonaire

IV. TRAITEMENT
Lorsque l’insuffisance respiratoire est installée, son traitement consiste à restaurer une ventilation permettant une
hématose normale :
➢ Oxygénothérapie nasale à faible débit (1L/min) afin d’éviter l’aggravation de l’hypercapnie ;
➢ Kinésithérapie respiratoire, drainage, aspiration
➢ Bronchodilatateurs en IV et/ou par nébulisation
➢ Corticothérapie en IV
➢ Antibiothérapie selon les causes
➢ Fluidifiants bronchiques si besoin

V. CONDUITE A TENIR (ROLE INFIRMIER)


➢ Assurer la liberté des voies respiratoires supérieures
➢ Pose d’une VVP
➢ Rassurer
➢ Surveiller la FR, FC, TA
➢ Installation en position demie-assise, bras surélevés pour faciliter l’inspiration
➢ Rechercher des signes de cyanose, tirage musculaire, sueurs

Dr. BAH Joseph Landry 28


➢ Détecter les signes de gravités : difficulté à parler, trouble de la conscience, trouble du rythme cardiaque
➢ Appeler le médecin en cas d’urgence

CANCER BRONCO-PULMONAIRE PRIMITIF

I. DEFINITION
➢ C’est une tumeur maligne qui se développe au niveau de la muqueuse bronchique et parenchyme pulmonaire
➢ Le cancer bronco-plumonaire est secondaire, lorsque les métastases pulmonaires proviennent d’un cancer
extra thoracique (sein, prostate et colon)
➢ C’est la première cause de décès par cancer chez les hommes et en augmentation chez les femmes
➢ Le pronostic est mauvais : seulement 10 % de survie à 5 ans
➢ Il existe deux types :
✓ Le cancer bronco-pulmonaire non à petites cellules (CNPC), dont l’évolution est généralement
lent représente 75% des cancers
✓ Le cancer bronco-pulmonaire à petites cellules (CPC) représente 15 à 20% des cancers, et est à
évolution extrêmement rapide

II. FACTEURS DE RISQUE


➢ Le tabac représente 85% des cancers bronchiques chez l’homme.
➢ La pollution atmosphérique représente 5% des cancers (particules diesel, benzopyrènes, oxyde de souffre...).
➢ Les expositions professionnelles interviennent dans 30% des cas (amiante).
➢ Les radiations jouent également un rôle dans certains cancers bronchiques.

III. CANCER BRONCO-PULMONAIRE NON A PETITES CELLULES


➢ C’est le plus fréquent = 80 % des cancers bronchiques
➢ Évolution lente, il est opérable et peu chimiosensible
1. CLINIQUE
a. Signes respiratoires :
➢ Toux persistante
➢ Dyspnée
➢ Infection qui traîne

Dr. BAH Joseph Landry 29


➢ Hémoptysies dans 2/3 des cas
b. Signes de l’extension locorégionale :
➢ Douleur thoracique
➢ Compression médiastinale avec dysphagie, dysphonie (modification de la voix), dyspnée…
c. Signes généraux :
➢ AEG avec les 3A (amaigrissement, anorexie, asthénie)
➢ Fièvre
d. Syndrome métastasique : foyers secondaires d’une affection, disséminés par voie lymphatique ou sanguine >
hépatiques, osseuses, cérébrales, surrénales > adénopathies

2. EXAMENS PARACLINIQUES
➢ Radio / scanner thoracique : opacité tumorale, atélectasie…
➢ Fibroscopie bronchique : examen clé du diagnostic ! Observation de la lésion avec bourgeon bronchique
et infiltration muqueuse
➢ Ponction transpariétale : ponction à l’aiguille guidée par un scanner de la masse pulmonaire…

3. TRAITEMENT
➢ Avant tout, faire un bilan d’extension locorégionale + un bilan d’extension à distance (recherche de
métastases)
➢ Ensuite, faire un bilan d’opérabilité (cardio, respi…)
➢ Formes opérables = chirurgie + radio post-opératoire. Survie > 5 ans ! (Lobectomie, pneumonectomie,
curage ganglionnaire…)
➢ Formes inopérables = radio + chimio. Survie médiocre !

IV. CANCER BRONCO-PULMONAIRE A PETITE CELLULES


➢ 20 % des cancers bronchiques
➢ Évolution très rapide !
➢ Rapide diffusion systémique > métastases très fréquentes
➢ Chimiosensible mais tendance à la récidive et non opérable

1. CLINIQUE
➢ Idem que le CBNPC avec des métastases révélatrices plus fréquentes et un AEG important
2. EXAMENS PARACLINIQUES
➢ Idem
3. TRAITEMENT
➢ Évolution spontanée défavorable = décès en 1 à 4 mois
➢ Intérêt de la chimio contre les métastases

Dr. BAH Joseph Landry 30


PARTIE III : SOINS INFIRMIERS EN PNEUMOLOGIE

L’ASPIRATION RHINO-PHARYNGEE

I. PRINCIPE
Les aspirations permettent d’évacuer les sécrétions bronchiques par l'intermédiaire d'une sonde et d'une aspiration,
chez un patient trop épuisé pour tousser et cracher efficacement.

II. BUTS
➢ Maintenir la liberté des voies aériennes supérieures.
➢ Drainer les sécrétions bronchiques.
➢ Prévenir l'infection pulmonaire et l'encombrement.

III. MATERIEL
➢ Gants non stériles.
➢ Sonde d'aspiration « juponnée », technique « no touch » ou sonde à demeure.
➢ Système d’aspiration : source de vide, poche réceptacle à usage unique, tuyau d'aspiration, stop-vide.
➢ Flacon d'eau stérile ou sérum physiologique.
➢ Antiseptique (selon le protocole du service).
➢ Compresses.

IV. TECHNIQUE
➢ Installer le patient en position ½ assise.
➢ Préparer le matériel en raccordant : la prise de vide → un tuyau → le bocal de réception → un tuyau → le
stop-vide → la sonde.
➢ Mettre les gants.
➢ Lubrifier la sonde.
➢ Prévenir le patient du geste (désagréable et non-douloureux si le patient participe).
➢ Introduire délicatement la sonde par une narine.
➢ Descendre la sonde jusqu'au carrefour pharyngé, avec douceur et SANS ASPIRER (la sonde a franchi la
trachée lorsque le patient tousse (10 à 15cm)).
➢ ASPIRER en retirant lentement la sonde et en lui faisant faire des petits mouvements de rotation afin d'éviter
l'effet ventouse.
➢ Rincer la sonde dans la bouteille et renouveler si nécessaire.
➢ Autrement jeter la sonde et éliminer les gants.
➢ Effectuer un lavage des mains.
➢ Noter le soin : l’heure - l’état du patient - la quantité et la nature des secrétions aspirées
Dr. BAH Joseph Landry 31
Si l’encombrement est trop important, une fibro-aspiration sera réalisée.

OXYGENOTHERAPIE

I. OBJECTIFS
L’oxygénothérapie consiste à faire pénétrer de l’O2 dans l’arbre trachéo-bronchique pour rétablir ou maintenir un
taux normal d’O2 dans le sang. C’est un enrichissement en O2 de l’air respiré par le patient.
C’est donc un traitement appliqué en cas de troubles de la ventilation pulmonaire.

II. INDICATIONS
Tout état pathologique caractérisé par la baisse de la pression artérielle en O2 nécessite l’oxygénothérapie ; à
savoir :
➢ Les causes respiratoires (asthme, pneumopathie, bronchite chronique obstructive…).
➢ Les causes circulatoires (choc, OAP, embolie pulmonaire).
➢ Les anémies (déficit en hématie entraînant un déficit en O2).
➢ Les causes centrales (intoxication).

III. MATERIEL
➢ Une prise murale, de couleur blanche
➢ Un manomètre détendeur, qui se branche sur la source d’O2 et qui indique la mesure de la pression en O2.
➢ Un humidificateur branché sur le manomètre, avec de l’eau.
➢ Un prolongateur reliant l’appareil d’oxygénation à la source.
➢ L’appareil d’oxygénation :
✓ La sonde nasale : elle est introduite par une narine ; elle mesure une longueur égale à la distance entre
l’aile du nez et le lobe de l’oreille. Il faut la fixer sur l’aile du nez, à l’aide d’un sparadrap.
✓ Les lunettes sont plus confortables, mais moins efficaces.
✓ Le masque est plus difficile à supporter, à cause de la sensation d’étouffement (il faut prévoir un
relais par lunette lors des repas).

IV. SOINS INFIRMIERS


La réalisation de ce soin allie efficacité, sécurité, confort et hygiène. L’infirmière doit :
➢ Informer et rassurer le patient et la famille (il faut les prévenir de l’installation de l’oxygène).
➢ Installer le patient confortablement, dans une position adaptée (position ½ assise +++).
➢ Faire se moucher le patient ou l’aspirer.
➢ Rester près du patient lors de la mise en route.

Dr. BAH Joseph Landry 32


➢ Vérifier le bon fonctionnement du système, et ce tous les jours (étanchéité, absence de coudure ou de clamp,
débit, présence d’eau dans le nébuliseur, branchement correct, bonne installation des lunettes ou du masque).
➢ Prévenir les escarres de l’aile du nez ou du dessus des oreilles.
➢ Ajouter une rallonge lors des déplacements du patient (la retirer dès qu’elle n’est plus utile).
➢ Evaluer l’efficacité du traitement :
✓ Régression des signes d’hypoxie et d’hypercapnie (disparition de la cyanose et des sueurs).
✓ Normalisation de la FR.
✓ Régression de la dyspnée.
✓ Normalisation des gaz du sang.
➢ Observer le patient : FR, cyanose, polypnée, agitation, sueurs, céphalées, ressenti et verbalisation (sensation
d’étouffement ou non), gestes de la vie courante, GDS (pour réajuster les ttt).
➢ Changer tous les jours l’eau et la sonde à oxygène.
➢ Jeter tout le matériel après usage (sauf le manomètre, qu’il faut nettoyer avec une lingette désinfectante à
peine humide), en fonction du service et des budgets.
➢ Eviter les dangers :
✓ Ne jamais utiliser de corps gras sur la peau ou sur le matériel à oxygène (risque de brûlure).
✓ Ne jamais lubrifier la sonde avec un corps gras, de la pommade ou de la vaseline.
✓ Interdire de fumer à proximité du matériel à oxygène (patient et famille), afin d’éviter les risques
d’explosion.

V. RISQUES DE L’OXYGENOTHERAPIE
L’oxygène est un gaz médical qui présente :
➢ Un risque de toxicité au niveau de la membrane alvéolaire quand il est utilisé pur (100%) et longtemps
(plus de 48h).
➢ Un risque de polypnée et de cyanose, en case de dose insuffisante.
➢ Un risque d’atélectasie s’il est administré sans humidificateur.
➢ Un risque de coma, en cas de surdosage.
➢ Un risque d’explosion ou d’accident corporel, en cas d’erreur de manipulation, de matériel défectueux ou
de mauvais stockage.

De plus, il ne faut jamais administrer plus de 2L/min à un insuffisant respiratoire, car il risque un arrêt
respiratoire.

Dr. BAH Joseph Landry 33


SOINS INFIRMIERS ET TUBERCULOSE PULMONAIRE

L’IDE joue un rôle important dans la prise en charge du patient tuberculeux.


➢ Il assure les mesures d’isolement quand cela est nécessaire.
➢ Il participe au diagnostic.
➢ Il participe à la démarche éducative (prise des traitement, compréhension de la pathologie).
➢ Il s’intéresse au contexte social et contribue à la continuité des soins.

I. LA MISE EN ISOLEMENT
La mise en isolement est une décision médicale mise en place lorsqu’un patient est suspect. En cas d’isolement, il
faut informer le patient, les visiteurs et les autres personnes entrant dans la chambre. Il faut également informer
l’unité d’hygiène et d’épidémiologie et de la médecine du personnel.

1. Isolement géographique
➢ Isolement de 15 jours à 3 semaines.
➢ Chambre individuelle.
➢ Porte constamment fermée, avec indications sur la porte.
➢ Traitement de l’air ou aération fréquente en ouvrant la fenêtre (au moins 2h par jour) et en fermant la
porte.
➢ Sorties limitées du patient (avec un masque).
➢ Nombre et durée des visites limités (enfants et personnes âgées interdits).
➢ Allées et venues limités (penser à regrouper les soins).

2. Port du masque
➢ Le port d’un masque adhérant parfaitement au visage, pour les soignants et les visiteurs, est obligatoire
(même si le patient n’est pas dans la chambre).
➢ Un masque ne filtre les particules extérieures que le malade rejette dans son environnement que pendant
3h.
➢ Une boite à masque est disposée à l’extérieur de la chambre
➢ L’élimination du masque se fait après chaque usage (dans un sac jaune).
➢ Lorsque le patient sort de sa chambre, il doit porter un masque chirurgical simple avec ficelles.

3. Prise en charge du patient


➢ Regrouper les soins pour limiter l’exposition des soignants.
➢ Dire de ne pas cracher ni tousser dans autre chose que du papier absorbant (fournir mouchoirs et crachoirs
à usage unique).
➢ Eviter les examens à expectoration forcée.
Dr. BAH Joseph Landry 34
➢ Eviter les déplacements du patient.
➢ Pour les investigations nécessitant une sortie du service, prévenir les services receveurs et prendre des
RDV en fin de journée.

4. Mesures d’hygiène générales


➢ Nettoyer et désinfecter les locaux tous les jours.
➢ Fermer immédiatement les sacs (poubelle ou à linge) après utilisation.
➢ Ne pas appliquer de mesure particulière pour la vaisselle.
➢ Eviter de regrouper les immunodéprimés et les tuberculeux.

5. Prévention
➢ Isolement des bacillifères 15 jours à 3 semaines.
➢ Port du masque.
➢ Vaccination contre le BCG.
➢ Surveillance IDR du personnel soignant des sidéens et des tuberculeux.

6. Levée de l’isolement
➢ La levée de l’isolement est une décision médicale qui nécessite l’avis du pneumologue, du
microbiologiste et de l’infectiologue.
➢ La gravité de la maladie est prise en compte (tuberculose multirésistante, terrain fragilisé), ainsi que le
contexte socio-économique.
➢ Les médecins décident de la levée d’isolement uniquement si les contrôles s’avèrent négatifs : l’isolement
respiratoire dure aussi longtemps que nécessaire, tant qu’on n'a pas la preuve q’il n’existe plus de BK.

II. LA PRISE MEDICAMENTEUSE

➢ Surveiller la bonne prise médicamenteuse : à jeun (pour une meilleure absorption), en une seule prise, tous les
jours à la même heure.
➢ Surveiller les effets secondaires.
➢ Prévenir le patient de la couleur des urines (orangées en cas de prise de Rifampicine *).
➢ Effectuer un suivi des examens : transaminases, SGOT et SGPT (Rifadine *, Rimifon *, Pirilène *), acide
urique (Pirilène *), champ visuel et vision des couleurs (Ethambutol *).
➢ Surveiller l’efficacité des traitements : le prélèvement de BK doit se négativer rapidement (en 10 à 15 jours) et
la VS doit des normaliser.
➢ Surveiller l’amélioration de l’état général et la régression des signes locaux (baisse de la fièvre en 10j, reprise
de poids, diminution des symptômes respiratoires).

Dr. BAH Joseph Landry 35


III. LES SOINS RELATIONNELS D’EDUCATION DU PATIENT
➢ Expliquer les conditions de la prise médicamenteuse (auto-gestion à prévoir).
➢ Eduquer le patient en ce qui concerne les mesures d’isolement ; il faut lui expliquer les raisons de l’isolement
dans le cas d’une suspicion et dans le cas d’une tuberculose annoncée.
➢ Informer que la suppression de l’isolement dépend du respect des consignes.
➢ S’assurer du contexte social, pour connaître les conditions de vie du patient qui sont parfois précaires et
apprécier sa compréhension par rapport à la maladie.
➢ Expliquer que l’entourage doit subir des tests de dépistage et que ceux-ci se font à l’aide de tests
tuberculiniques, d’un examen clinique et d’un contrôle radiologique (pour les enfants de moins de 5 ans et les
immuno-déprimés).

PARTICIPATION INFIRMIERE LORS DE LA PONCTION PLEURALE

I. DEFINITION
La ponction pleurale est un acte médical consistant à introduire une aiguille dans la cavité pleurale, pour prélever
le contenu à des fins diagnostiques et/thérapeutiques.
Elle peut être :
➢ Exploratrice (à visée diagnostique) : l’objectif étant d’analyser le liquide prélevé ;
➢ Évacuatrice (thérapeutique) : l’objectif étant d’évacuer le liquide, trop abondant.

II. INDICATION
Elle est indiquée généralement en cas de pleurésie

III. RÔLE INFIRMIER


1. Préparation du patient
➢ Expliquer le déroulement de l’acte et répondre aux questions du malade
➢ S’assurer de l’hygiène corporelle (toilette, rasage)

2. Préparation du matériel : acte stérile


➢ Matériel pour asepsie cutanée : compresse stériles, gants stériles, antiseptiques, champ stérile troué
➢ Matériel pour AL si besoin
➢ Matériel de ponction et de prélèvement : plateau stérile, cathéters à PP, sérum physiologique, seringues,
flacons de prélèvements…
➢ Bocal propre en verre gradué pour les ponctions évacuatrices (avec tubulure)
➢ Matériel pour réaliser un pansement sec

Dr. BAH Joseph Landry 36


➢ Un collecteur d’aiguille et une poubelle

3. Installation du patient
➢ Patient assis au bord du lit, torse nu
➢ En position dos arrondi, les épaules en avant, entourant un oreiller ou en position décubitus latéral, côté
opposé au point de ponction, bras relevé au-dessus de la tête.

4. Déroulement de la ponction pleurale

a. LE MEDECIN
➢ Le médecin réalise une asepsie de la peau
➢ Prend ses repères grâce à l’auscultation et la percussion et en fonction de la RP
➢ Il installe le champ fendu
➢ Anesthésie locale jusqu’à la plèvre
➢ Il pique avec le cathéter dans la zone d’épanchement, sous l’omoplate du patient et prélève le liquide ;
➢ Soit il raccorde un prolongateur au cathéter et évacue dans un bocal, soit il retire son aiguille et met des
échantillons de liquide pleural dans les flacons pour analyse ;
➢ Désinfection du point de ponction et pansement sec.

b. L’INFIRMIER
➢ Sert le médecin et surveille le patient
➢ Il lui demande de ne pas tousser et d’éviter de parler pendant le geste, et surtout ne pas bouger
➢ Il soutient le patient pendant la ponction et demande de ne pas respirer juste le temps d’introduire le cathéter
➢ Il surveille attentivement : la douleur, les mimiques, le faciès et la respiration
➢ Si ponction évacuatrice, il surveille de près le patient pendant l’écoulement et change de bocal si le premier
est plein
➢ Il surveillera également le pansement et l’ôtera le lendemain

5. Après la ponction
➢ Le médecin prescrit systématiquement une RP de contrôle pour éliminer le risque de pneumothorax ;
➢ L’infirmier achemine les prélèvements et les bons au laboratoire
➢ Il réalise les transmissions (liquide : aspect et quantité) + état du patient
➢ Il réalise une surveillance à distance des paramètres (TA, T°, FR)
Normalement, le patient est soulagé et respire beaucoup mieux
Parfois, il rentre chez lui le même jour.

Incidents possibles à connaître

Dr. BAH Joseph Landry 37


➢ Risque de malaise vagal dû à l’émotivité
➢ Allergie à la xylocaïne
➢ Risque de pneumothorax
➢ Risque infectieux
➢ Risque d’un choc à vacuo

Dr. BAH Joseph Landry 38

Vous aimerez peut-être aussi