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ECOLE DE FORMATION DES PERSONNELS DE LA SANTE DE

BATCHENGA

ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL GENITAL FEMININ

Par

Dr BAH Joseph Landry (MD)

Cibles : IDE1/TEK1
Année académique 2022/2023

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectifs de la leçon est de :
➢ Connaître l’anatomie de l’appareil génital féminin ;
➢ Décrire les ovaires, les voies génitales, le périnée, les organes génitaux externes et les
glandes mammaires ;
➢ Décrire la physiologie de l’appareil génital féminin ;
➢ Décrire le cycle menstruel.

PLAN

CHAPITRE I : ANATOMIE DE L’APPAREIL GENITAL FEMININ


I. GENERALITES
II. LES OVAIRES
III. LES VOIES GENITALES
IV. LES ORGANES GENITAUX EXTERNES
V. LE PERINEE

CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL GENITAL FEMININ

1. Ovogénèse
2. Cycle ovarien
3. Cycle menstruel
4. Déroulement de la fécondation

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CHAP I : ANATOMIE DE L’APPAREIL GENITAL FEMININ
I. GENERALITES

L'appareil génital féminin correspond à l'ensemble des organes chargés de la reproduction. On le subdivise
généralement en deux parties.
1. Les organes génitaux internes (OGI) qui comprennent :
➢ Les gonades, qui synthétisent les gamètes et les hormones sexuelles : Ovaires
➢ Les voies génitales, qui véhiculent et accueillent les gamètes : la trompe, l’utérus et le vagin
2. Les organes génitaux externes (OGE), organes de la différenciation sexuelle et de la copulation.

II. LES OVAIRES

1. Définition
Les ovaires sont les glandes sexuelles paires de la femme. Leur fonction est double : exocrine (synthèse des
gamètes féminins : les ovocytes) et endocrine (synthèse d'œstrogènes et de progestérone).

2. Situation
L'ovaire est situé dans la cavité pelvienne, contre la paroi latérale du pelvis. C'est le seul organe véritablement
intrapéritonéal de l'organisme.

3. Morphologie externe
Les ovaires sont des glandes ovoïdes à grand axe vertical, de consistance ferme avec une couleur blanche rosée,
de taille et de régularité de surface variables selon l'âge et la période du cycle

4. Morphologie interne
Au sein de l'ovaire, on distingue deux zones :
➢ Une zone périphérique : le cortex qui contient les follicules (futurs gamètes) ;
➢ Une zone centrale : la médulla qui contient les vaisseaux et des cellules musculaires : les myocytes. L'ovaire
est lui-même entouré par un épithélium superficiel doublé d'une tunique albuginée

5. Vascularisation
Les ovaires sont vascularisés par deux artères :
➢ L'artère ovarique, branche de l'aorte abdominale ;
➢ L'artère utérine, branche de l'artère iliaque interne.
Ils sont drainés par des plexus veineux qui se regroupent en une veine unique se jetant dans la veine cave
inférieure.

6. Rapports
Les ovaires se situent :
➢ Contre la paroi latérale de la cavité pelvienne au niveau de la fossette ovarienne ;
➢ En arrière des ligaments larges ;
➢ Au-dessous des trompes utérines.

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III. VOIES GENITALES

1. Définition
Les voies génitales féminines transportent les gamètes masculins et féminins. Elles prennent en charge à partir
du vagin les spermatozoïdes (qui vont migrer jusqu'à la trompe utérine grâce à leur mobilité intrinsèque) et les
gamètes féminins (les ovules qui vont cheminer dans la trompe utérine où ils pourront être fécondés par les
spermatozoïdes). On distingue ainsi :
➢ Les trompes utérines ou salpynx (organes pairs) ;
➢ L'utérus qui est un organe impair dont la fonction est d'accueillir le fœtus, de contribuer à son développement
puis à son expulsion ;
➢ Le vagin (organe impair de la copulation).

2. Situation
La filière génitale féminine se situe dans la loge moyenne de la cavité pelvienne.

3. Morphologie externe

a. Les trompes utérines ou salpynx sont un conduit musculo- membraneux pair prolongeant la corne utérine.
Elles livrent passage aux spermatozoïdes qui fécondent l'ovocyte dans son tiers distal ou pavillon. Chaque trompe
comporte quatre segments :
➢ Le pavillon (ou infundibulum), bordé de franges dont la frange ovarienne, accolée à l'ovaire et destiné à
recueillir l'ovule lors de l'ovulation ;
➢ L'ampoule tubaire, segment dilaté faisant suite au pavillon ;
➢ L'isthme rétréci, qui continue l'ampoule tubaire ;
➢ Le segment interstitiel : transition entre l'isthme et la corne utérine dont il perfore la paroi.

b. L'utérus a la forme d'un cône tronqué aplati d'avant en arrière à sommet inférieur. On lui décrit trois parties :
➢ Une partie supérieure : le corps qui possède une base supérieure ou fond utérin et deux angles supéro-latéraux
ou cornes utérines ;
➢ Une partie transitionnelle, rétrécie : l'isthme ;
➢ Une partie inférieure : le col, qui s'insère en partie dans le vagin, délimitant ainsi une partie supra (exocol) et
infravaginale (endocol). L'utérus subit lors de la grossesse des modifications morphologiques décrites dans
la partie « Physiologie de la reproduction ».
Dans son ensemble, l'utérus est normalement incliné de bas en haut, d'arrière en avant. Il est à la fois :
➢ Antéversé : l'axe de l'utérus forme avec l'axe du vagin un angle ouvert en bas et en avant ;
➢ Antéfléchi : l'axe du corps forme avec l'axe du col un angle ouvert en bas et en avant d'environ 120°.
L'utérus est attaché aux parois de la cavité pelvienne par trois paires de ligaments qui jouent un rôle important
dans le maintien de sa statique.

c. Le vagin est un conduit musculo-membraneux en forme de sac aplati d'environ 10 cm de long, qui s'étend du
col utérin à la vulve. Il s'insère sur le col utérin plus loin en arrière qu'en avant, ce qui détermine un cul-de-sac
postérieur plus profond que l'antérieur. Son extrémité inférieure est fermée chez la femme vierge par l'hymen.

4. Morphologie interne
➢ La trompe utérine est un conduit creux avec une couche musculaire développée servant au transport des
gamètes, voire de l'œuf fécondé. Sa muqueuse est tapissée de cellules ciliées à bordures en brosse jouant
également un rôle dans le transport de l'ovule.
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➢ L'utérus possède une cavité corporéale triangulaire, virtuelle en l'absence de gestation et un canal cervical :
cavité fusiforme remplie de glaire cervicale.
➢ Le vagin est un conduit virtuel avec une couche musculaire mince.

5. Vascularisation
➢ Les trompes utérines sont vascularisées par des branches de l'artère utérine et de l'artère ovarique.
➢ L'utérus est vascularisé par l'artère utérine.
➢ Le vagin est vascularisé par l'artère vaginale, branche de l'artère utérine.

6. Rapports
La filière génitale féminine répond :
➢ En avant à la vessie, via le cul-de-sac péritonéal vésico-utérin ;
➢ En arrière au rectum, via le cul-de-sac de Douglas ;
➢ En haut aux anses grêles et au côlon sigmoïde, via le fond utérin.

IV. ORGANES GENITAUX EXTERNES

1. Définition
La vulve est l'organe génital externe de la femme.

2. Situation
La vulve se situe au niveau du périnée, dont elle est indissociable.

3. Morphologie externe
La vulve est occupée à sa partie moyenne par une dépression médiane ou vestibule où s'ouvrent en avant le méat
urétral et en arrière le vagin. Le vestibule est limité de chaque côté par deux replis cutanés :
➢ L'un externe, cutanéo-muqueux : les grandes lèvres ;
➢ L'autre interne, muqueux : les petites lèvres supérieures.
À la partie antérieure de la vulve, en avant du vestibule, on trouve le clitoris, organe érectile médian de la femme.
Le clitoris est richement vascularisé et innervé, d'où son intumescence lors de l'excitation sexuelle.
Par extension, sont annexés à la vulve :
➢ Deux organes érectiles, ou bulbes, placés de part et d'autre des orifices de l'urètre et du vagin ;
➢ Deux glandes vestibulaires, ou glandes de Bartholin, glandes excrétrices situées de chaque côté de la moitié
postérieure de l'orifice vaginal

4. Vascularisation
La vulve est essentiellement vascularisée par les artères pudendales latérales et surtout médiales.

V. ANATOMIE DU PERINEE
Le périnée, ou plancher pelvien, est constitué par l'ensemble des parties molles fermant en bas la cavité pelvienne.
Il est partiellement caché par les cuisses et indissociable des organes génitaux externes et du canal anal. Il a la
forme d'un losange à grand axe antéro-postérieur, avec le périnée uro-génital en avant et le périnée anal en arrière.
Entre le périnée antérieur et le périnée postérieur se trouve le centre tendineux du périnée (corps périnéal), une
formation fibro-musculaire sous-cutanée servant à l'insertion de muscles.
Le périnée a grossièrement la même disposition chez l'homme et chez la femme avec :
➢ Un plan sus-aponévrotique ;
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➢ Trois plans musculo-aponévrotiques constitués de trois plans musculaires : superficiel, moyen (diaphragme
uro-génital) et profond (diaphragme pelvien).
Ces trois plans sont séparés par trois plans aponévrotiques (aponévroses ou fascias).

VII. LES GLANDES MAMMAIRES

Ce sont deux glandes qui sécrètent le lait (ce sont les organes de la lactation). Elles sont situées de chaque côté
du sternum, sur la face antérieure de la cage thoracique. Leurs dimensions moyennes sont de 11 à 12 cm de
hauteur et de 10 cm de large. Leur forme, leur volume, leur consistance peuvent subir de grandes variations
individuelles. Les glandes mammaires présentent sur la partie moyenne de leur face antérieure une zone
pigmentée : l'aréole. Le centre de l'aréole est occupé par le mamelon, qui présente les orifices des canaux
excréteurs de la glande ou canaux galactophores. La glande mammaire est formée par la juxtaposition de 10 à 20
lobes glandulaires.

CHAP II : PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL GENITAL FEMININ

De la puberté à la ménopause, la femme voit s'écouler par la vulve, tous les mois, un écoulement sanglant appelé
« règles » résultant de l'élimination de la couche superficielle fonctionnelle de l'endomètre.
La durée moyenne du cycle est de 28 jours, mais elle peut varier (de 21 à 40 Jours) selon les femmes. Pendant ce
délai, plusieurs modifications ovariennes, utérines et vaginales s’opèrent orchestrées par la sécrétion d’hormones.

1. L’ovogenèse
L’ovogenèse désigne le processus, se déroulant dans les ovaires, qui conduit à la production des ovules. La femme
naît avec une réserve de cellules reproductrices qui va diminuer à chaque nouveau cycle ovarien, jusqu’à
l’épuisement total lors de la ménopause.
L’ovogenèse débute dès la période fœtale. Durant cette période, les cellules souches des ovaires (ovogonies) se
multiplient, puis se transforment en ovocytes, encore immatures.
On estime qu’à la naissance, alors que l’ovogenèse s’interrompt jusqu’à la puberté, une jeune fille possède entre
700 000 et 2 millions de ces ovocytes. La majorité de ces ovocytes dégénère durant l’enfance, et l’on en compte
approximativement 400 000 au début de la puberté. À la puberté, le cycle ovarien s’installe, caractérisé par la
maturation des ovocytes.
À chaque cycle ovarien, un seul ovocyte arrive à maturation, apte à être fécondé par un spermatozoïde. Seuls 500
d’entre eux donneront naissance à des ovules au cours de la vie d’une femme.

2. Le cycle ovarien
Un cycle ovarien se divise en 3 phases :
→ La phase folliculaire (aussi appelée préovulatoire) ;
→ La phase ovulatoire (aussi appelée ovulation) ;
→ La phase lutéale (aussi appelée postovulatoire).

a. La phase folliculaire
Phase variable du cycle ovarien, elle s’étend typiquement du jour 1 au jour 14. Durant cette phase, quelques
follicules primaires sont stimulés par l’hormone folliculostimulante (FSH), sécrétée par la glande hypophyse.
Généralement, un seul follicule arrive à maturité et les autres dégénèrent. C’est pendant cette phase que les
follicules commencent à sécréter des œstrogènes.

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b. La phase ovulatoire
Se situant toujours au 14ème jour précédant l’écoulement menstruel, elle est marquée par une augmentation
importante de l’hormone lutéinisante (LH), qui provoque la rupture du follicule devenu mature et l’expulsion de
l’ovocyte mature vers les trompes de Fallope. Elle ne dure que quelques minutes.

c. La phase lutéale
Débutant au moment de l’ovulation et se terminant au premier jour de l’écoulement menstruel, elle dure
toujours 14 jours, quelle que soit la durée totale du cycle. Le follicule rompu se transforme en corps jaune et
se met à sécréter de la progestérone et un peu d’œstrogènes, qui déclenchent l’épaississement final de la
muqueuse utérine. Si l’ovocyte est fécondé, le corps jaune demeure actif jusqu’à ce que le placenta sécrète
les hormones à sa place. Sinon, le corps jaune commence à dégénérer environ 10 jours après sa formation et
cesse de sécréter des hormones.

3. Le cycle menstruel
Le cycle menstruel correspond aux phénomènes qui se dé roulent dans l’utérus. Pendant que les ovaires
produisent chaque mois un ovocyte mature, l’utérus se prépare à héberger l’embryon en cas de fécondation.
Coordonné avec le cycle ovarien, le cycle menstruel typique dure lui aussi 28 jours et comporte trois phases :
→ La phase menstruelle ;
→ La phase proliférative (ou préovulatoire) ;
→ La phase sécrétoire (ou postovulatoire).

a. La phase menstruelle
Elle s’étend du jour 1 au jour 5. Au cours de cette phase, l’épaisse couche fonctionnelle de l’endomètre
développée sous l’action des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone) se détache de la paroi utérine et
provoque des écoulements de 25 à 65 ml de sang, de liquide interstitiel, de mucus et de cellules épithéliales. Ces
écoulements, qui durent en moyenne de 3 à 5 jours, sont appelés les menstruations. Seule la partie fonctionnelle
de l’endomètre est modifiée pendant le cycle, la couche profonde restant intacte.

b. La phase proliférative
Elle s’étend généralement du jour 6 au jour 14. La couche fonctionnelle de l’endomètre se reconstitue sous
l’influence des œstrogènes sécrétés par les follicules ovariens. La paroi de l’endomètre s’épaissit et se vascularise
à nouveau.

c. La phase sécrétoire
C’est la période où l’utérus se prépare à recevoir un ovule fécondé. Elle est d’une durée constante, soit 14 jours
après l’ovulation. Sous l’effet de la progestérone sécrétée par le corps jaune, la muqueuse de l’endomètre se
transforme. Elle devient plus vascularisée et commence à sécréter des nutriments prêts à soutenir l’éventuel
embryon jusqu’à ce qu’il soit implanté dans la muqueuse de l’utérus. Sans fécondation, le corps jaune situé dans
l’ovaire dégénère. La chute du taux de progestérone prive l’endomètre de son soutien hormonal et la muqueuse
se désagrège, provoquant le retour de la phase menstruelle : un nouveau cycle commence.

4. Déroulement de la fécondation
La fécondation est la première étape de la reproduction : un spermatozoïde et un ovule s’unissent pour donner
naissance à un embryon, puis à un fœtus.
Lorsque l’ovocyte mûr est libéré, il est expulsé dans la trompe de Fallope qui le guide jusqu’à l’utérus. Pendant
ce temps, les spermatozoïdes déposés dans le vagin doivent se déplacer rapidement pour rejoindre l’ovocyte, qui
n’est viable que pendant 12 à 24 heures après son expulsion de l’ovaire. Un seul des spermatozoïdes atteignant
l’ovocyte réussit à le féconder en fusionnant son noyau à celui de l’ovocyte, formant ainsi la première cellule de

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l’embryon : le zygote. Durant sa migration vers l’utérus, la division cellulaire est rapide. Environ 4 à 5 jours
après la fécondation, une centaine de cellules forment un blastocyte, premier stade du développement
embryonnaire, qui ira se loger dans la paroi de la muqueuse utérine : c’est la nidation. Les ovaires demeurent
inactifs jusqu’à l’accouchement. En général, comme un spermatozoïde peut vivre jusqu’à 72 heures et un ovocyte,
24 heures, la période de fertilité d’une femme commence environ trois jours avant la date d’ovulation calculée et
se termine 24 heures après la date d’ovulation calculée la plus tardive.

FIG 1 : LA VULVE

FIG 2 : CYCLE OVARIEN

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FIG 3 : CYCLE MENSTRUEL

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