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IPFM AGORA HEALTH LEKIE CENTRE

UE : AFFECTIONS DU SYSTEME NERVEUX


CIBLES : IDE - NIVEAU 2

Année : 2022/2023

PAR

Dr BAH Joseph Landry (MD)

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectif général :
 A la fin de ce cours, l’étudiant IDE2 doit être capable de comprendre la sémiologie, les pathologies
et la pharmacologie du système nerveux afin de pouvoir élaborer un programme de soins infirmiers
adaptés à chaque pathologie.
Objectifs spécifiques : Plus spécifiquement, l’étudiant IDE2 doit être capable de :
 D’expliquer les notions de base sur la sémiologie, les pathologies et la pharmacologie du système
nerveux ;
 Expliquer l’aide à l’entretien du corps et confort, prévention des escarres ;
 Expliquer les examens de laboratoire et les explorations fonctionnelles tels que : la ponction
lombaire, l’électroencéphalogramme, l’électromyogramme, le scanner cérébral et les potentiels
moteurs ;
 Décrire la surveillance des paramètres spécifiques (conscience et sensibilité) ;
 Définir les notions de participation à la réadaptation et rééducation des personnes hémiplégiques,
paraplégiques et tétraplégiques ;
 Décrire la prise en soins des patients comateux et l’aide à l’observance des médicaments

PLAN DU COURS

PARTIE I : RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES


PARTIE II : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS DU SYSTEME NERVEUX
PARTIE III : PRINCIPALES AFFECTIONS DU SYSTEME NERVEUX
PARTIE IV : LES SOINS INFIRMIERS MEDICAUX
PARTIE V : PHARMACOLOGIE CLINIQUE

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PARTIE IV : SOINS INFIRMIERS MEDICAUX

I. PARTICIPATION INFIRMIERE A LA REALISATION DES EXPLORATIONS


FONTIONNELLES ET LES EXAMENS DE LABORATOIRE

SCANNER CEREBRAL
Principe Indications Rôle IDE
Avec injection :
Visée diagnostic : taille et nature des lésions
Utilisation de rayons X, * A jeun
tumorales, épanchement liquidien, hernie
avec ou sans injection * Préparation (si allergie a l’iode)
lombaire, arthrose, visualisation de la moelle
de produit de contraste * Explications au patient
et du canal rachidien
* Dosage de la créatinine
IRM
Principe Indications, contre-indications Rôle IDE
 Toutes les lésions de petites tailles, tumorales
ou vasculaires
 Malformations
 Hémorragies et hématomes
 Kystes
Définition en 3D
 Infarctus cérébral
supérieure au scanner Information sur le
 Suivi de l’évolution des maladies
(principe d’utilisation déroulement : bruit,
dégénératives
d’un champ claustrophobie
 Polytraumatisés
magnétique)
Contre-indications :
 Pace maker
 Valve métallique
 Femme enceinte

EEG / ELECTROENCEPHALOGRAMME
Principe Indications Rôle IDE
 Examen indolore
Enregistrement du comportement  Epilepsie  Prévoir un shampoing
spontané du cortex cérébral par  Pathologies du sommeil après (utilisation de pâte
des électrodes placées sur le scalp (apnée) pour les électrodes)
(= tête) et reproduites par un  Coma  Interprétation par un
tracé ; l’examen dure 20 min (40  Traumatismes crâniens neurologue
min avec la préparation)  Mort cérébrale  Noter sur l’EEG les
stimulations
ELECTROMYOGRAMME
Principe Indications, contre-indications Rôle IDE
 Diagnostic d’une atteinte neurogène
 Avertir le malade avant
périphérique
Etude de la réponse car l’examen nécessite sa
 Différencier une atteinte tronculaire et
musculaire après coopération
radiculaire
stimulation électrique  Rassurer le patient sur le
directe du muscle caractère à usage unique
Contre-indications :
des aiguilles
 Troubles de l’hémostase

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PONCTION LOMBAIRE
Indications, contre-
Principe Rôle IDE
indications
Préparation :
* Expliquer le déroulement, son caractère désagréable
* +/- PM
* Geste stérile : préparation du matériel (gants,
Diagnostic : champs …) et prévoir 3 poudriers à ponction lombaire
* Syndrome méningé (1 pour l’étude biochimique, 1 pour la bactério, 1 pour
* Sclérose en plaque l’électrophorèse des protéines)
* Pathologies tumorales
Etude du LCR Installation et surveillance :
dans lequel baigne Thérapeutique : * Soit en chien de fusil, soit assis au bord du lit, enroulé
le SNC, à l’aide * Injection d’ATB dans le LCR sur un oreiller
d’une ponction (après retrait de LCR) * Lui tenir les mains
dans l’espace * Injection d’antalgiques * Le faire respirer calmement
méningé, entre L4 * Servir le médecin
et L5 Contre-indications :
* Hypertension intracrânienne Surveillance après :
* Troubles de la coagulation * Repos à plat pendant 24 heures (sans oreiller) pour
* Infection locale au niveau du éviter céphalées, vomissements et nausées
dos * Etat de conscience
* Douleurs locales
* Mobilité des membres
* Diurèse et hydratation 2h après (avec paille)
* Etat du pansement qui ne doit pas être mouillé

BIOPSIE NEURO MUSCULAIRE


Principe Indications, contre-indications Rôle IDE
Surveillance après :
* Mise en évidence d’une myopathie ou
* Le patient ne doit pas prendre appuie sur
neuropathie périphérique
Etude de la la partie biopsiée
structure du nerf * Elévation du membre pour éviter
Contre-indications :
sensitif et/ou du l’œdème
* Anomalie de l’hémostase
muscle au bloc, * Surveillance hémorragique
* Infection locale
sous AL ou AG * Surveillance infectieuse
* Mauvaise vascularisation du territoire
* Surveillance de la cicatrice
concerné
* Fourmillements et paresthésie régressifs

II. SOINS INFIRMIERS AUX PATIENTS HEMIPLEGIQUES, PARAPLEGIQUES ET


TETRAPLEGIQUES

1. AVC et hémiplégie en phase aiguë


a. L’accueil du patient
 Hospitalisé an soins intensifs si les fonctions vitales sont atteintes
 Sinon en médecine et/ou en neurologie
 Rassurer le patient, l’informer
 Evaluer les capacités de compréhension et les troubles du langage
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 Recueillir des informations sur les antécédents du patient (HTA, diabète, traitement anticoagulant…)
et autres symptômes : céphalées, gêne à la lumière…
 Installer le patient le plus près possible de la salle de soins (surveillance)

b. La surveillance neurologique axée sur l’apparition des signes d’aggravation


 Surveillance au niveau de conscience
 Le patient répond aux stimuli verbaux, il est endormi mais réveillable, ne répond pas aux ordres
simples ;
 Le patient répond aux stimuli douloureux, de façon adaptée, non adaptée ou pas de réaction ;
 Le patient présente ou non des troubles neurovégétatifs, hyperthermie, trouble du rythme, sueurs…
 Des grosses perturbations neurovégétatives avec des signes de décérébration

 Surveillance de la force musculaire et de la mobilité des membres : évaluer toute


modifications
 Apprécier l’asymétrie du visage par une grimace ;
 Lui faire serrer la main ;
 Lui faire mobiliser les membres supérieurs et inférieurs

 Surveillance du réflexe photomoteur


 Recherche d’une mydriase aréactive ;
 Ne pas dilater pour un fond d’œil (≠ surveillance)

 Surveillance des troubles de la déglutition


 Dépister les fausses routes avec une cuillère d’eau ;
 Si fausses routes importantes, arrêt de l’alimentation orale ⇒ mise en œuvre de l’alimentation
parentérale (sonde gastrique)

 Surveillance des troubles vitaux


 Surveillance pouls, TA, T° ;
 Pour dépister les modifications tensionnelles ;
 Assurer la surveillance du traitement anti-hypertensif ;
 Dépister les arythmies (= risque d’embole)
 Dépister une hyperthermie (thermorégulation ou infection)

 La prévention des troubles thromboemboliques


 Massage et mobilisation des membres ;

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 Hydratation par voie veineuse ;
 Vasodilatateurs (Praxilène®) ;
 Héparine (SAP), anti vitamines K, Calciparine® (AVC ischémique) ;
 Eviter les efforts et assurer les soins de suppléance (AVC hémorragique)

c. Les explorations
 Le bilan cardio-vasculaire : ECG, Doppler des vaisseaux du cou ;
 Le bilan pulmonaire : Radio pulmonaire ;
 Le bilan cérébral : scanner ou IRM ;
 Le bilan sanguin et urinaire : état général, adapter le traitement ;
 Dépister les facteurs de risque méconnus…

d. Objectifs de soins en phase aiguë


 Eviter l’apparition de troubles liés à l’alitement ;
 Assurer une suppléance lors des soins quotidiens

i. L’installation du patient pour lutter contre


o Le haut risque de syndrome d’immobilité
o Et le risque d’altération de l’état cutané
 Repos strict au lit avec un matelas anti-escarres ;
 En décubitus dorsal, la tête surélevée ;
 Corriger l’enfoncement de l’hémicorps hémiplégique dû à la spasticité en redressant son alignement :
 La tête droite, un drap plié sous l’omoplate
 Un drap plié en dessous de la fesse hémiplégique sous la cuisse au-dessus du creux poplité ;
 Rien sur le pied, ou une gouttière en U ;
 Membre supérieur écarté du corps, le coude fléchi, les doigts à plat, le pouce écarté ;
 Changement de position en décubitus latéral du côté sain pour diminuer la spasticité
 Rééducation dès que possible

ii. L’installation du patient pour lutter contre le haut risque d’héminégligence


 La porte du côté hémiplégique ;
 Les objets à saisir du côté sain ;
 Les autres objets du côté hémiplégique ;
 La famille doit se tenir du côté hémiplégique ;
 Lors de la toilette encourager le patient à regarder son membre hémiplégique, dans cette direction
 Eviter de mettre 2 patients hémiplégiques ensemble

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iii. L’hygiène pour gérer : l’incapacité totale ou partielle à effectuer ses soins d’hygiène
 La toilette quotidienne du patient doit être assurer ;
 Surveiller l’état des téguments ;
 Massages aux points d’appui

iv. Prise en compte de l’algoneurodystrophie : pour préserver la fonctionnalité


 C’est un rhumatisme réactionnel réflexion à l’hémiplégie, caractérisé par un syndrome douloureux
de l’épaule et une limitation des mouvements du membre supérieur ;
 Une main rouge, œdémateuse, douloureuse ;
 Ne pas tracter le membre ;
 Maintenir le patient par le thorax sous l’omoplate ;
 Pendant l’installation demander au patient de prendre en charge son membre avec son bras sain ;
 Mettre une orthèse de l’épaule, ou un filet de suspension ;
 L’avant-bras sera posé sur un oreiller maintenant le coude, la main légèrement surélevée ;
 Ne pas perfuser du côté hémiplégique, ni faire de ponction veineuses de ce côté

v. Gérer l’élimination pour lutter contre : l’incontinence urinaire, le risque de constipation, le


risque infectieux
 Surveiller la diurèse, rechercher un globe vésical ;
 Signaler une incontinence ;
 Préférer les protections à la SVD (porte d’entrée) ;
 Chez l’homme poser un péniflow ;
 Noter les selles quotidiennes ;
 Alimentation riche en fibre ;
 Administration de laxatifs doux si besoin

vi. Surveiller l’alimentation pour lutter contre : le risque de déficit nutritionnel, l’incapacité à
s’alimenter
 Couper les aliments ;
 Aider le patient s’alimenter ;
 Surveiller d’éventuelles fausses routes ;
 Faire boire le patient (1,5l/24h à intervalles réguliers) ;
 Noter la quantité de liquide ingéré ;
 Proposer des compléments alimentaires (à 10h et 16h) ;
 Si fausses routes, alimentation parentérale (sonde gastrique)
 Alimentation hyperprotéinée (prévention des escarres) ;
 Une alimentation riche en fibre (le transit)
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vii. Dépister l’encombrement pulmonaire pour lutter contre le risque infectieux
- Exercices respiratoires réguliers avec le kinésithérapeute
- Faire tousser le patient et le faire cracher
- Pratiquer des vibrations thoraciques pour favoriser l’expectoration
- Pratiquer des aérosols simples et sur PM avec des mucolytiques, des antibiotiques ou des corticoïdes
- Toute augmentation de température est à signaler

viii. Entrer en communication pour gérer l’altération de la communication (l’aphasie)


ix. Bilan orthophonique le plus rapidement possible
x. Rééducation du langage au plus tôt
xi. Prendre en charge : l’anxiété, la perturbation de l’image corporelle
- Soutenir le patient
- Lui faire verbaliser ses peurs
- Expliquer les examens, l’objectif des soins, lui faire entrevoir les effets de la rééducation
- Lui faire rencontrer un autre hémiplégique qui est en fin de rééducation

2. AVC et hémiplégie en phase de réacquisition de l’autonomie


a. Objectif de soins
 La participation du malade aux actes de la vie quotidienne

b. Mobilisation dans le lit


 Installer un perroquet et barrières pour l’aider à se positionner

c. 1er lever et installation


 Sur avis médical ;
 Sous surveillance de la tension artérielle ;
 Durée ½ heure le 1er jour, avec un kinésithérapeute (observation du tonus du dos) ;
 Bras paralysé soutenu, main légèrement surélevée ;
 Buste bien calé au fond du fauteuil, les pieds chaussés posés sur le sol à plat (si fauteuil de repos) ;
 Préférer le fauteuil roulant (meilleur soutien du dos), un seul cale pied du côté hémiplégique pour
marcher assis

d. Participation du patient à sa rééducation : exercices d’automobilisation


 Lui apprendre à lâcher les objets ;
 Lui conseiller de tenir son bras paralysé au niveau du poignet avec sa main valide et de l’élever le
plus haut possible ;
 Valoriser les efforts réalisés
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Verticalisation et aide à la marche
Objectifs de soins
- Assurer la sécurité du patient
- Réduire sa fatigabilité
- L’encourager à persévérer dans ses réapprentissages

Prise en charge
- Favoriser la marche en accompagnant le patient
- Corriger son équilibre
- Le faire asseoir dès que la fatigabilité se fait sentir
- L’aider à faire ses transferts debout/assis en utilisant les techniques d’accompagnement :
- Aide à la marche avec soutien du soignant
- Verrouillage du genou hémiplégique
- Aide au quart de tour…

L’hygiène : début de la participation à la toilette du patient


- Progressivement
- 1er temps : installation confortable au lit
- Toilette du visage
- Puis des bras et du thorax
- 2ème temps : Au lavabo
- Avec toilette intime an suppléance

L’habillement : réapprentissage avec des vêtements amples et pratiques


- Vêtements personnels amples avec des fermetures aisées
- Des pantoufles « Corolles »
- Enfiler les vêtements par le bras déficitaire, puis peu à peu ce geste sera exécuté par le patient

L’alimentation : en semi autonomie


- Adaptée aux besoins et goûts
- Couper les aliments, début d’utilisation des couverts pour hémiplégiques
- Le soignant servira l’eau
- Disposer les aliments du côté sain (héminégligence)

L’élimination : calendrier mictionnel et apprentissage des règles d’hygiène de vie


L’élimination urinaire
- Si persistance de l’incontinence urinaire : changes réguliers
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- Elaboration d’un calendrier mictionnel (contrôle de la diurèse et du confort du patient)
- Pointer les heures de miction
- Pour proposer ensuite le bassin ou conduire aux toilettes de façon adaptée, on prépare ainsi le mode
de vie à domicile
- Si la SVD a été nécessaire, l’ôter rapidement
- Bilan sphinctérien par un kinésithérapeute spécialisé
- Rééducation sphinctérienne

L’élimination intestinale
- Surveiller l’émission des selles
- Proposer à des moments clefs le bassin, la chaise pot ou conduire le patient aux WC (cela favorise la
rééducation sphinctérienne et l’autonomie)
- Alimentation riche en fibre
- Apprentissage du massage du cadre colique
- Laxatifs doux non systématique mais être vigilant

La surveillance de l’état psychologique : le deuil de la fonctionnalité antérieure


Le patient peut exprimer
- De la révolte
- De l’agressivité
- Un repli sur soi
- Un refus de s’alimenter
- Un refus de collaborer
⇒ Il est entrain de réaliser que rien ne sera plus comme avant, il faut qu’il fasse le deuil de sa perte
L’infirmière aura alors un rôle de soutien :
- Elle écoutera le patient
- Fera preuve de patience
- Elle l’aidera à verbaliser ses sentiments
- Si besoin elle proposera l’aide d’un psychologue
- Expliquera à la famille la phase dans laquelle il se trouve

3. Phase chronique ou autonomie déficitaire

Bilan d’autonomie : soins répondants aux besoins du patient


- Un bilan d’autonomie est effectué au niveau des besoins de bases (s’inspirer de géronte) déterminant
le type d’aide à apporter en réponse (un bilan de kinésithérapie apportera un éclairage précis sur le
pronostic fonctionnel)
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- L’installation tient compte du degré de déficit, tonus…
- Et a pour but de limiter les rétractions et mal position

La surveillance porte sur


- L’alimentation
- L’élimination urinaire et intestinale
- L’encombrement pulmonaire
- L’état cutané
- Le dépistage des problèmes respiratoires

Préparation de la sortie de l’hôpital


- En collaboration avec le kinésithérapeute, envisager des mesures concrètes visant à optimiser
l’autonomie (aménagement du domicile, faire apporter plan, canne tripodes, transfert restant à
apprendre…)
- Mise en contact avec des associations de paralysés
- Orienter vers l’assistance sociale pour aides (préserver la personne ressource, augmenter le confort
du patient)
- Epauler la famille, le patient dans la préparation du retour à domicile

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