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IPFM AGORA HEALTH LEKIE CENTRE

AFFECTIONS DU SYSTEME URINAIRE

Par

Dr BAH Joseph Landry (MD)

Cibles : IDE2
Année académique 2022/2023

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectifs : A la fin de ce cours, l’étudiant IDE 2 doit être capable de :
 Décrire la sémiologie du système urinaire
 Expliquer les pathologies du système urinaire ;
 Expliquer la prescription des médicaments dans un but thérapeutique du système urinaire ;
 Elaborer le diagnostic infirmier et le plan de soins pour chaque pathologie urinaire.

PLAN
PARTIE I : RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
PARTIE II : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS URINAIRES
PARTIE III : PRINCIPALES PATHOLOGIES URINAIRES
PARTIE IV : SOINS INFIRMIERS EN UROLOGIE
PARTIE V : PHARMACOLOGIE EN UROLOGIE

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PARTIE IV : SOINS INFIRMIERS EN UROLOGIE

LE SONDAGE VESICAL
1. Définition
C’est l’introduction aseptique d'une sonde dans la vessie par le méat urinaire en suivant l'urètre pour permettre
l'écoulement des urines et la vidange de la vessie, selon les principes d’un système clos.
Le but du système clos est de retarder la colonisation des urines et d’ainsi prévenir le risque d’infections lors de
sondage.

2. Indications
 Rétention urinaire
 Chirurgie
 Surveillance des entrées et sorties
 Incontinence

3. Contre – indications
 Traumatisme de l’urètre
 Suspicion de traumatisme de l’urètre : fracture du bassin par ex.
 Syndrome infectieux : urétrite par ex.
 Sténose ou rétrécissement de l’urètre

4. Principes de bases
 Vérification de la prescription médicale, du protocole et de l'identité du patient ;
 Vérification de l'intégrité et des dates de péremption du matériel utilisé ;
 Information préalable du patient ;
 Environnement propre : nettoyage de la chambre, réfection du lit et toilette du patient ok
 Préparation du chariot (désinfecté) en ne prenant en chambre que le matériel nécessaire (voire une sonde
en supplément) ;
 Acte stérile +++
 Montage en système clos, puis interdiction formelle de déconnecter la poche de la sonde vésicale ;
 Ne jamais utiliser de sérum physiologique pour le gonflage du ballonnet (risque de cristallisation) ;
 Organisation logique du chariot : le set à sondage vers le patient, les autres matériels plus éloignés
 Protéger le lit ;
 En chambre : toujours respecter le triangle : chariot > patient > poubelles ;
 Installation du patient : décubitus dorsal, jambes fléchies et écartées ;

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 Choix de sonde : type Foley de bon diamètre (18-16 homme, 16-14 femme).

5. Pose de la sonde
a. Matériel
 Une solution/gel hydro-alcoolique pour la désinfection des mains
 Une protection de lit
 Des gants non stériles
 Des masques de soin
 Compresses stériles
 Un champ stérile ;
 Champ fendu stérile
 Seringue de 20 ml
 Pince stérile
 Eventuellement une cupule stérile
 Eau stérile
 Une paire de gants stériles
 Un antiseptique pour les muqueuses
 Gel lubrifiant stérile
 Pour l’homme, seringue de gel anesthésique stérile urétrale à usage unique (sur prescription médicale),
 Une sonde vésicale stérile
 Un sac collecteur stérile muni d’un système anti-reflux, d’une bague de prélèvement et d’un robinet de
vidange
 Container à aiguille ;
 Sacs poubelles ;
 Bassin (pour la toilette génitale de la femme) et alèse absorbante pour l’homme ;
 Support de sac à urine.

b. Technique chez la femme


 Faire une friction des mains avec une solution hydroalcoolique ;
 Installer la patiente les jambes repliées +/- sur un bassin ;
 Enfiler les gants à usage unique non stériles ;
 Réaliser une toilette génitale large intégrant le pubis, l’intérieur des cuisses, la région génitale puis la
zone anale. Utiliser un savon doux avec un gant de toilette à usage unique ;
 Rincer avec de l’eau stérile et sécher ;
 Réaliser l’antisepsie de la vulve et du méat urinaire ;
 Poser une compresse imbibée d’antiseptique et la laisser sur le méat urinaire ;

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 Oter les gants ;
 Faire une friction des mains avec une solution hydroalcoolique ;
 Préparer le matériel sur le champ stérile ;
 Mettre des gants stériles ;
 Vérifier l’étanchéité du ballonnet selon les recommandations du fabricant, avec de l’eau stérile
uniquement (risque de cristallisation avec le NaCl à o, 9%) ;
 Monter le système clos et vérifier la fermeture du sac collecteur ;
 Lubrifier la sonde ;
 Oter la compresse à l’aide de la pince stérile, éliminer la pince ;
 Mettre en place le champ fendu sur la patiente ;
 Introduire la sonde vésicale par le méat urinaire jusqu’à apparition d’urine dans le sac collecteur ;
 Cathétériser encore de quelques centimètres pour s’assurer du bon positionnement de la sonde dans la
vessie ;
 Gonfler le ballonnet avec de l’eau stérile (selon les recommandations du fabricant) ;
 Retirer la sonde délicatement jusqu’au moment où l’on sent une résistance ;
 Fixer la sonde sur la cuisse ;
 Positionner le sac collecteur en position déclive ;
 Oter les gants stériles ;
 Eliminer les déchets (poubelles) ;
 Réaliser une friction des mains avec une solution hydroalcoolique ;
 Réinstaller la patiente ;
 Annoter sur le dossier de soins infirmiers : date de pose, type et calibre de la sonde, contenance du
ballonnet, aspect des urines et quantité, réactions de la patiente.

c. Technique chez l’homme


 Faire une friction des mains avec un P.H.A. ;
 Installer le patient ;
 Enfiler les gants à usage unique ;
 Réaliser une toilette génitale large en commençant par le gland, la verge, les testicules et le pubis, bien
décalotter le gland. Utiliser un savon doux avec un gant de toilette à usage unique ;
 Rincer avec de l’eau stérile et sécher ;
 Réaliser l’antisepsie du méat urétral ;
 Injecter le gel anesthésiant dans l’urètre par le méat urinaire, et laisser agir au moins 5 minutes ;
 Poser une compresse imbibée d’antiseptique et la laisser sur le méat urinaire ;
 Oter les gants ;
 Réaliser une friction des mains avec un P.H.A. ;

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 Préparer le matériel sur le champ stérile ;
 Enfiler les gants stériles ;
 Vérifier l’étanchéité du ballonnet selon les recommandations du fabricant, avec de l’eau stérile
uniquement (risque de cristallisation avec le NaCl à o, 9%) ;
 Monter le système clos et vérifier la fermeture du sac collecteur ;
 Oter la compresse à l’aide de la pince stérile, éliminer la pince ;
 Mettre en place le champ fendu sur le patient ;
 Mettre la verge à la verticale afin d’effacer la première courbure de l’urètre et faire progresser la sonde
jusqu’à sentir une légère résistance ;
 Abaisser la verge afin de passer la courbure naturelle de l’urètre et monter la sonde dans la vessie
jusqu’à apparition d’urine dans le sac collecteur ;
 Cathétériser encore de quelques centimètres (jusqu’à la garde) pour s’assurer du bon positionnement de
la sonde dans la vessie (si résistance, prévenir le médecin) ;
 Gonfler le ballonnet selon les recommandations du fabricant ;
 Retirer la sonde délicatement jusqu’au moment où l’on sent une résistance ;
 Recalotter le gland ;
 Fixer la sonde sur l’abdomen ;
 Positionner le sac collecteur en position déclive ;
 Oter les gants stériles ;
 Eliminer les déchets (poubelles) ;
 Réaliser une friction des mains avec un P.H.A. ;
 Réinstaller le patient ;
 Annoter sur le dossier de soins infirmiers : date de pose, type et calibre de la sonde, contenance du
ballonnet, aspect des urines et quantité, réactions du patient et les éventuelles difficultés technique lors
du sondage.

6. Complications
 Fausse-routes et lésions de l'urètre (femme et homme)
 Impossibilité de sonder car obstacle prostatique ;
 Douleur ;
 Hémorragie et hématurie à vacuo : en cas de vidange trop rapide ! En prévention, vidange progressive
en clampant la sonde quelques minutes tous les 500 ml évacués ;
 Absence d'urines (attention, le ballonnet n'est-il pas gonfler dans l'urètre) ;
 Infections, soin à haut risque infectieux !! Infections nosocomiales...
 Escarres dues à la sonde...

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7. Surveillance
 Diurèse
 Bilan des entrées et sorties ;
 Aspect, couleur et odeur des urines
 Intégrité du système clos
 Vidange de la poche avant chaque mobilisation
 Température
 Hygiène et manipulations

8. Retrait de la sonde
a. Matériel
 Une solution/gel hydro-alcoolique pour la désinfection des mains ;
 Des gants non stériles ;
 Protection pour le lit ;
 Un bocal de recueil ;
 Une seringue de 20 ml ;
 Une poubelle

b. Déroulement du soin
 Se désinfecter les mains ;
 Installer la patiente ;
 Mettre la protection du lit sous le siège ;
 Se désinfecter les mains
 Mettre une paire de gants non stériles
 Vider le sac collecteur et quantifier les urines dans un bocal de recueil
 Retirer le système de fixation de la sonde ;
 Connecter la seringue à l’embout du ballonnet ;
 Dégonfler le ballonnet en aspirant l’eau. Vérifier que le ballonnet est complètement vidé de l’eau stérile
 Demander à la patient de faire une bonne inspiration – expiration ;
 Retirer délicatement la sonde ;
 Vérifier l’intégralité de la sonde ;
 Jeter la seringue, la sonde et le sac collecteur dans la poubelle ;
 Retirer les gants ;
 Se désinfecter les mains
 Réinstaller la patiente ;
 Ranger le matériel ;

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 Se désinfecter les mains ;
 Evaluer l’impact psychologique du retrait de la sonde chez la patiente
 Noter le soin.

FIG 1 : Sonde avec ballonnet gonflé

FIG 2 : Gonflage du ballonnet FIG 3 : Zones à risque d’infection

LA DIALYSE
 C’est un processus artificiel d’élimination des résidus et des liquides en excès de l’organisme
nécessaire lorsque les reins ne fonctionnent pas correctement.
 Il existe 2 types de dialyses :

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L’hémodialyse (réalisée chez plus de 90% des patients) ;
La dialyse péritonéale (chez plus de 5%)

1. L’hémodialyse
 Dans l’hémodialyse, le sang est extrait de l’organisme et pompé par un appareil situé à l’extérieur de
celui-ci vers un dialyseur (rein artificiel) qui filtre les résidus métaboliques du sang et renvoie le sang
purifié dans l’organisme du patient
 L’hémodialyse nécessite des accès répétés à la circulation sanguine soit par :
Fistule artérioveineuse qui est considérée comme la meilleure voie d’abord conventionnelle
pour l’hémodialyse. Elle se définit comme l’anastomose latéro-latérale ou latéro-terminale
d’une artère et d’une veine de voisinage du bras, de l’avant-bras +++ (l’artère radiale et la veine
céphalique) ;
Cathéter veineux central
 Pour la réalisation de l’hémodialyse, les techniciens placent des aiguilles dans la fistule afin que le sang
puisse être extrait et filtré ;
 Un anticoagulant sera administré au cours de l’hémodialyse pour éviter la formation des caillots
sanguins dans le dialyseur ;
 Le traitement nécessite généralement 3 à 5 heures et est effectué 3 fois par semaine.

2. La dialyse péritonéale
 Le péritoine est une membrane qui tapisse la cavité abdominale et recouvre ses organes.
 Dans la dialyse péritonéale, ce péritoine agit comme filtre car ayant une grande surface et riche en
réseaux des vaisseaux sanguins ;
 Les substances présentent dans le sang peuvent facilement traverser le péritoine et pénétrer dans la
cavité péritonéale ;
 Un liquide (dialysat) est injecté dans la cavité par un cathéter inséré dans la cavité abdominale, et
celui-ci (dialysat) doit rester dans l’abdomen pendant un temps suffisant pour que les résidus
métaboliques du sang passent peu à peu dans le liquide de dialyse ;
 Le dialysat est alors évacué à l’extérieur de la cavité abdominale, éliminé et remplacé par du dialysat
frais.

3. Les complications de la dialyse


 La complication la plus fréquente est l’hypotension artérielle
 Les autres complications fréquentes comprennent :
Les crampes
Le prurit ;

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Les nausées et vomissements
Céphalées
Douleur thoracique et dorsale
Le syndrome des jambes sans repos

4. PRÉPARATION DU PATIENT À LA DIALYSE


L’infirmièr(e) doit :
 Veiller à préserver le capital veineux du patient avant la création de la fistule artérioveineuse, puis
veiller à la préservation de le fistule artérioveineuse après sa création ;
 Contrôler que le malade est bien protégé contre le virus de l’hépatite B ;
 Vérifier la compliance aux traitements et au régime ;
 Préparer psychologiquement le patient. Commencer un traitement par la dialyse est toujours une
épreuve pour un malade porteur d’une IRC terminale.
 Quelle que soit la technique utilisée, la perte d’autonomie est ressentie douloureusement.
 Pour le malade qui va débuter l’hémodialyse, les craintes portent sur la douleur liée aux ponctions de la
fistule, la vue du sang dans la circulation extracorporelle, la longueur des séances, la crainte d’être
fatigué par les séances ;
 Tandis que chez le patient qui va débuter la dialyse péritonéale, les craintes portent plus sur la gêne
occasionnée par le cathéter péritonéal et les techniques de manipulation des poches.
 Sur tous ces points, l’infirmièr(e) doit pouvoir donner des réponses et rassurer le malade. Elle doit aussi
lui faire comprendre que le traitement par la dialyse ne réduit pas sa mobilité ou son autonomie. Il doit
adopter une organisation différente de son mode de vie mais ne doit pas arrêter ses activités habituelles
(travail, sport).

5. SURVEILLANCE DE L’HÉMODIALYSE
a. Surveillance du patient
Surveiller et tracer sur le carnet de suivi du patient hémodialysé :
 La pression artérielle et fréquence cardiaque toutes les heures ;
 L’état de vigilance et de conscience du patient ;
 Les points de ponction, la fistule, les aiguilles et la bonne fixation des lignes ;
 La température corporelle du patient avant et après la séance ;
 La glycémie chez les patients diabétiques ;
 L’apparition de signes tels que : crampes, hypotension, nausées, vomissements, spasmes intestinaux.

b. Surveillance du générateur
Surveiller et tracer sur le carnet de suivi du patient dialysé les paramètres par heures donnés par le générateur :

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 Le débit héparine : vérifier que le débit affiché est identique au débit prescrit ;
 La vitesse de pompe sang : affichage identique à la vitesse prescrite ;
 La pression veineuse : comprise entre 50 et 220mmHg selon le débit artériel de la fistule ;
 L’ultrafiltration horaire : affichage correspondant à la prescription ;
 La perte de poids totale : vérifier que le poids perdu lors de la surveillance correspond à
l’ultrafiltration programmée ;
 Vérifier que les conductivités affichées correspondent à celles prescrites ;
 Contrôler la température du bain de dialyse : comprise entre 36° et 38°C ;
 Vérifier les niveaux des pièges à bulles ;
 Selon la demande du médecin : réaliser des bilans d’hémostase.

FIG 4 : TECHNIQUES DE DIALYSE

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