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Institut Supérieur des Sciences Infirmières de Sousse

2ème année - Certificat de Pathologie Infectieuse


Principaux examens complémentaires en Infectiologie
1- Examen cytobactériologique des urines (ECBU)
❖ Définition :
- L’examen cytobactériologique des urines consiste en un prélèvement aseptique des
urines dans un récipient stérile afin d’en effectuer une analyse cytologique (leucocytes,
hématies) et bactériologique (culture) pour affirmer ou infirmer la présence d’une infection
urinaire et contribuer à son diagnostic médical.

❖ Objectifs de l’infirmier:
- Recueillir les urines de manière aseptique.
- Respecter les conditions techniques nécessaires au prélèvement, à son identification et au
transport.

❖ Préparation du patient :
- Prévenir la personne, lui expliquer le but et le déroulement du prélèvement.
- Mesurer les capacités du patient à réaliser seul ce prélèvement et, dans ce cas, lui expliquer
clairement les étapes à respecter pour une plus grande fiabilité des résultats.

❖ Matériel :
- plateau
- haricot ou poubelle
- matériel pour la toilette (eau, savon, gants, serviette)
- compresses stériles
- antiseptique (dakin)
- pot à ECBU (flacon conique, stérile)
- gants non stériles
- protection pour le lit pour personnes dépendantes ou alités
- bon de laboratoire

❖ Technique :
- Se laver les mains avec un savon doux
- Toilette génito-urinaire à l’eau et au savon suivie d’un rinçage abondant pour éliminer le
savon, puis de séchage
- Asepsie du méat urétral avec des compresses stériles imbibées d’antiseptique (dakin)
- Récolter le milieu du jet dans le pot à ECBU (tenir le pot par l’extérieur). Le début et la fin
de la miction présentent un risque de contamination des urines
- Vérifier la bonne fermeture du pot
- Etiqueter l’examen juste après le recueil des urines au nom, prénom ; matricule ; date.
- Envoyer rapidement le prélèvement en Microbiologie accompagné du bon de laboratoire.

❖ Un ECBU peut se faire également sur sonde urinaire :


- Il existe un site de prélèvement. On clampe au niveau du collecteur d’urines. Après une
attente d’environ 2 heures, on désinfecte au niveau du site de ponction et on prélève à l’aide
d’une seringue et d’une aiguille.

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2- Hémocultures

❖ Définition :
- Prélèvement de sang veineux périphérique à la recherche de bactéries. Cet examen s’effectue
à chaque fois qu’on suspecte une septicémie ou une endocardite infectieuse, de préférence au
moment des pics fébriles (>38,5°C), d’hypothermie (<36°C), ou de frissons, signes de
décharges bactériennes.

❖ Objectifs de l’infirmier :
- Prélèvement de sang d’une manière aseptique.
- Respecter les conditions techniques nécessaires au prélèvement, à son identification et au
transport.

❖ Préparation du patient :
- Prévenir le patient, lui expliquer l’intérêt et le déroulement du prélèvement.
- Installer confortablement le patient dans son lit, dans les mêmes conditions qu’une ponction
veineuse.
- Poser la main du patient sur le bord du lit ou sur le bras du fauteuil, paume au-dessus.
- Mettre une protection sous le bras à ponctionner.

❖ Matériel :
- Aiguilles pour prélèvement d’hémocultures
- Compresses stériles
- Antiseptique (Bétadine)
- Flacons à hémocultures (un flacon aérobie + un flacon anaérobie)
- Garrot
- Gants à usage unique, non stériles
- Conteneur à aiguilles
- Sac à poubelles

❖ Technique :
- Se laver les mains
- Poser le garrot à distance du point de ponction
- Mettre les gants
- Désinfecter largement le site de ponction
- Désinfecter les bouchons des deux flacons d’hémoculture ;
- Prélever le flacon aérobie, ensuite le flacon anaérobie (8 à10 ml de sang par flacon)
- Agiter les flacons immédiatement après le prélèvement ;
- Retirer le garrot, l’aiguille, et comprimer avec une compresse sèche le point de ponction
- Jeter l’aiguille dans le conteneur
- Prévenir le patient de la fin du prélèvement
- Etiqueter les flacons au nom du patient
- Enlever les gants
- Se laver les mains
- Acheminer rapidement les flacons au laboratoire accompagnés du bon de laboratoire qui
renferme certains renseignements cliniques du patient.

➢ Nombre d’hémocultures : 2 à 3 ; à 30 minutes - 1 heure d’intervalle

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3- Ponction lombaire (PL)

❖ Définition :
- La ponction lombaire consiste à prélever du liquide céphalo-rachidien (LCR) dans les
espaces sous-arachnoïdiens, habituellement entre les 4ème et 5ème vertèbres lombaires. Elle doit
être pratiquée en urgence à chaque fois qu’on suspecte une méningite.

❖ Objectifs de l’infirmier :
- Aider le médecin à réaliser la ponction lombaire dans le respect des précautions d’asepsie.
- S’assurer de la coopération du patient pour le bon déroulement du geste.
- Apporter un soutien psychologique au patient.
- Surveiller l’état du patient (malaise vagal+++) pendant et après la ponction.
- Respecter les modalités de prélèvement et d’acheminement des examens aux laboratoires.

❖ Préparation du patient :
- Prévenir le patient, lui expliquer l’intérêt et le déroulement du geste ; le rassurer.
- Aider à installer le patient +++ :
→ En position assise :
• au bord du lit
• pieds sur un support
• dos rond (bras croisés sur un oreiller maintenu sur l’abdomen)
• tête fléchie, menton sur la poitrine
→ En position couchée :
• en chien de fusil, dos au bord du lit
• tête fléchie, menton sur sternum
• genoux pliés touchant l’abdomen

❖ Matériel :
- Aiguille et mandrin à ponction lombaire dont le calibre dépend de l’âge du patient
- Tubes de recueil en fonction des examens à prévoir (en général 3 tubes)
- Bons de laboratoire (cytobactériologie ; biochimie)
- Plateau et haricot non stériles
- Compresses stériles, antiseptique (Bétadine), alcool à 70°, sparadrap
- Gants stériles
- Container d’élimination des aiguilles souillées

❖ Technique :
- Lavage simple des mains
- Veiller au respect de l’intimité du patient en fermant la porte de la chambre
- Installer le patient en lui indiquant la position à prendre
- Désinfecter la zone de ponction avec des compresses imbibées d’antiseptique (Bétadine)
- Demander au patient de rester immobile et de respirer calmement
- L’infirmier ouvre l’emballage de l’aiguille de ponction
- Le médecin pique horizontalement la peau entre L4 et L5
- Le médecin retire le mandrin, disposer le 1er flacon de prélèvement avant que le LCR ne
s’écoule. Recueillir environ 20 gouttes (1 cc) par flacon
- Boucher les tubes immédiatement de manière aseptique
- Le médecin remet le mandrin à l’intérieur de l’aiguille puis retire le tout

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- Rincer la peau à l’alcool 70°
- Appliquer un pansement stérile
- Jeter l’aiguille à ponction dans le conteneur des objets souillés
- Installer le patient en décubitus dorsal ou latéral, le conseiller de garder cette position
pendant quelques heures, et de boire beaucoup d’eau afin d’éviter des céphalées
- Acheminer immédiatement les tubes aux laboratoires, une fois étiquetés au lit du malade
en vérifiant son identité

➢ Remarque :
- En plus des 2 tubes prélevés systématiquement (cytobactériologie + biochimie), il est
recommandé de garder un 3ème tube au frigo (pour éventuelle étude supplémentaire. exp :
recherche de BK, PCR herpès…)

4- Coproculture
❖ Définition :
- La coproculture consiste à recueillir des selles en vue d’un examen cytologique (leucocytes,
hématies) et bactériologique. Elle doit être pratiquée devant toute diarrhée invasive
(glairosanglante avec fièvre et douleur abdominale).

❖ Réalisation :
- Les selles sont recueillies dès leur émission et une petite quantité est prélevée à l’aide d’une
spatule puis transférée dans un flacon propre à usage unique.
- Préciser le nom, le prénom, et la matricule du patient, ainsi que la date et l’heure du
prélèvement.
- Le prélèvement doit être aussitôt acheminé au laboratoire de Microbiologie mais peut être
conservé une nuit à +4° C.
- Quand c’est possible, il est préférable de pratiquer le recueil des selles directement au
laboratoire (pour augmenter les chances d’isoler la bactérie).

5- Examen parasitologique des selles


❖ Définition :
- L’examen parasitologique des selles consiste à recueillir des selles en vue d’un examen
cytologique (leucocytes, hématies) et parasitologique. Elle doit être pratiquée devant toute
diarrhée qui peut être d’origine parasitaire (glairosanglante, sans fièvre)

❖ Réalisation :
- idem coproculture sauf que l’examen doit être réalisé 3 jours de suite du fait du caractère
intermittent de l’élimination des parasites.

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6- Scotch test

❖ Définition :
- Recherche d’œufs d’oxyures sur la marge anale à l’aide d’un scotch. L’oxyurose est une
parasitose qui touche essentiellement les enfants et qui se manifeste avec un prurit anal avec
parfois une douleur abdominale.

❖ Technique :
- Le matin, avant la toilette
- Mettre des gants à usage unique pour se protéger
- Appliquer un scotch transparent sur la marge anale, bien faire adhérer
- Coller ensuite le scotch sur une lame
- Envoi rapide au laboratoire de parasitologie, accompagné d’un bon contenant les
renseignements cliniques.

7- Examen cytobactériologique des crachats (ECBC)

❖ Définition :
- L’ECBC consiste à recueillir des sécrétions des voies aériennes inférieures, émises lors
d’une expectoration, en vue d’un examen cytologique (leucocytes, hématies) et bactériologique.
Il est indiqué lors des pneumonies.

❖ Technique :
- Recueil des crachats le matin à jeun
- après lavage antiseptique puis rinçage de la cavité buccale
- au cours d’un effort de toux, si possible provoqué (kinésithérapie)
- retenant plutôt les échantillons émis après plusieurs rejets
- dans un flacon conique stérile
- envoi rapide au laboratoire de Microbiologie, accompagné d’un bon contenant les
renseignements cliniques

8- Recherche de BK dans les crachats

❖ Indication : suspicion de tuberculose pulmonaire


❖ Technique :
- idem ECBC, avec en plus :
. portage de masque FFP2 par l’infirmier lors de l’expectoration
. répétition de l’examen 3 jours de suite (car l’excrétion des BK est intermittente)
- En l’absence d’expectoration, des tubages gastriques doivent être effectués 3 jours de suite,
le matin à jeun.

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