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Stérilité par endométriose


J.-L. Pouly, M. Canis, B. Rabischong, R. Botroschvili, L. Janny, K. Jardon,
R. Peikrishvili, L. Velemir, G. Mage

L’endométriose, comme la stérilité qu’elle engendre, garde encore beaucoup de mystère sur le plan
physiopathologique, particulièrement dans les formes légères. En dépit de ces inconnues, la prise en
charge est relativement bien colligée. Le traitement de première ligne est la chirurgie par cœlioscopie. Les
traitements médicaux isolés ou en complément de la chirurgie n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité.
En cas d’échec de la chirurgie, les stimulations de l’ovulation couplées à des inséminations peuvent être
proposées dans les cas sans facteurs péjoratifs. La fécondation in vitro reste le moyen ultime. Ses résultats
sont satisfaisants dans l’endométriose.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Endométriose ; Endométriomes ; Cœlioscopie ; FIV ; IIU

Plan efficaces, leur application reste encore très empirique, voire


contestée pour certaines modalités.
¶ Introduction 1 Dans ce chapitre, nous essayerons sans parti pris d’aborder
ces différents sujets, en nous en tenant autant que possible aux
¶ L’endométriose est-elle une cause de stérilité ? 1 faits.
Dans l’endométriose sévère 1
Dans l’endométriose modérée ou légère 1
Endométriose comme cofacteur d’infertilité 1 ■ L’endométriose est-elle une cause
¶ Physiopathologie de la stérilité par endométriose 2
Stérilité mécanique 2 de stérilité ?
Réserve ovarienne 2
La question peut paraître en elle-même surprenante. Mais en
Folliculogenèse 2
pratique, la réponse n’est pas aussi simple.
Transport tubaire 3
Implantation 3
Effet antisperme 3 Dans l’endométriose sévère
Fausses couches 3
Dyspareunie 3
Dans ce cas de figure, et surtout s’il existe des atteintes
adhérentielles et tubaires, la causalité est évidente. Mais il est
¶ Traitements de l’infertilité 3 bien difficile d’aller plus loin que de dire que cela paraît
Chirurgie 3 évident. En effet, la littérature ne comporte pas à notre
Traitements médicaux 4 connaissance d’étude ayant étudié la fertilité spontanée sans
Assistance médicale à la procréation 5
traitement dans ce groupe. Pourtant, tous les spécialistes de la
Résultats 6
stérilité ont en mémoire quelques grossesses surprises chez
¶ Stratégie du traitement de l’infertilité 6 certaines de ces femmes.
Traitement de première intention 6
Traitements de deuxième intention 6
Dans l’endométriose modérée ou légère
¶ Conclusion 7
Dans le groupe des endométrioses légères et modérées, les
données sont plus claires suite aux études de Marcoux [1] et
Parazzini [2] . Ces deux études prospectives randomisées et
■ Introduction contrôlées avaient pour but d’évaluer l’efficacité du traitement
chirurgical cœlioscopique. Elles comportaient un bras sans
Au fil des années, l’endométriose tend à devenir la deuxième traitement. Or dans ces deux études, la fertilité spontanée n’a
cause d’infertilité féminine après les troubles de l’ovulation et pas été négligeable et de l’ordre de 20 % en 9 à 12 mois.
avant la pathologie tubaire postinfectieuse. Cette pathologie Une conclusion s’impose donc, l’endométriose est un facteur
garde aujourd’hui encore une lourde part de son mystère. Son important d’hypofertilité.
étiologie reste inconnue et les théories associant une prédispo-
sition génétique à des facteurs d’environnement tardent à être Endométriose comme cofacteur d’infertilité
démontrées. L’impact de l’endométriose dans l’infertilité n’est
pas toujours évident et son mécanisme largement hypothétique C’est une autre question qui se pose. On peut en effet
dans bien des cas. Enfin, si les traitements sont relativement émettre l’hypothèse que l’endométriose, qui est en elle-même

Gynécologie 1
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un facteur d’hypofertilité, potentialiserait certains autres facteurs reusement, l’expérimentation sur ce sujet est particulièrement
d’hypofertilité comme les troubles de l’ovulation ou les altéra- ardue et la plupart des éléments reposent sur des éléments
tions du sperme. Mais là encore, les données sont inexistantes indirects. Ce peut être des altérations des sécrétions hormonales
ou peu exploitables. ou des altérations de la qualité ovocytaire et donc
embryonnaire.
Cahill et Hull [12] se sont beaucoup intéressés à cet aspect. En
■ Physiopathologie de la stérilité cas d’endométriose, ils notent un allongement de la fin de la
phase folliculaire avec des taux d’œstradiol diminués, un pic de
par endométriose luteinizing hormone (LH) de moindre amplitude et des sécrétions
plus faibles de progestérone et d’E2 dans le début de la phase
Stérilité mécanique lutéale. Cependant, d’autres auteurs n’ont pas retrouvé ces
altérations [13]. De plus, la relation taux d’E2 et qualité ovocy-
La stérilité par endométriose peut être rattachée en totalité ou
taire et embryonnaire est largement contestée [14, 15] . Ces
en partie à des phénomènes mécaniques dans 10 % des cas.
divergences n’ont rien d’étonnant. Toutes les séries étaient
L’atteinte tubaire directe est finalement peu fréquente et la
relation entre endométriose et pathologie tubaire proximale relativement courtes. Et il paraît assez illusoire de pouvoir
reste incertaine. Cette pathologie variablement dénommée montrer des altérations endocrines au sein du follicule par des
endosalpingiose, salpingopathie isthmique noueuse ... a vu sa dosages hormonaux périphériques.
fréquence baisser considérablement en 20 ans alors que, dans le Les études sur le follicule lui-même sont plus intéressantes.
même temps, celle des pathologies tubaires postinfectieuses Certains auteurs ont retrouvé une augmentation de la propor-
baissait également et celle de l’endométriose « externe » tion de cellules apoptotiques dans la granulosa. De plus, cette
augmentait. augmentation serait corrélée au stade de l’endométriose et à la
Ce sont beaucoup plus les phénomènes adhérentiels qui sont qualité des embryons obtenus en FIV [10, 16]. Pellicer [17] retrouve
la cause de l’infertilité mécanique. Ils touchent principalement une augmentation de l’interleukine (IL) 6 et une diminution du
les ovaires qui sont fixés dans la fossette ovarienne. Les trompes vascular endothelial growth factor (VEGF) avec une corrélation de
peuvent occasionnellement être incluses dans ce processus ces deux anomalies avec la qualité ovocytaire. Carlberg [18]
adhérentiel. Elles peuvent également présenter des adhérences retrouve une production accrue d’IL1 d’IL8 et de tumor necrosis
directes à l’ovaire par accolement de la partie ampullaire à la factor (TNF) dans la granulosa. Toutes ces cytokines sont
face supérieure ou antérieure de l’ovaire. Enfin, dans les connues pour leur action inflammatoire. Lee retrouve une
endométrioses très extensives, ces adhérences peuvent entraîner corrélation inverse entre le taux de TNF, la quantité de liquide
des accolements à des structures digestives.
folliculaire et la qualité embryonnaire.
La particularité des adhérences endométriosiques est qu’elles
En se basant sur l’argument : mauvaise maturation folliculaire
sont denses, vascularisées sans plan de clivage. Leur dissection
est difficile et hémorragique. Mais surtout, la récidive après → ovocytes de mauvaise qualité → embryon de mauvaise
adhésiolyse est extrêmement fréquente [3, 4]. qualité, certains auteurs accréditent cette théorie. Pellicer et
Finalement, si cet aspect est indiscutable dans quelques cas, Simon notent un nombre de blastomères plus faible au jour
il est loin d’expliquer la physiopathologie de l’infertilité dans 3 en cas d’endométriose. Pouly note une moindre fréquence
l’immense majorité des cas où les trompes paraissent d’obtention de blastocystes dans ce cas. Brizek note une plus
fonctionnelles [5]. grande fréquence d’embryons avec des altérations nucléaires
(multinucléation) ou cytoplasmiques (granulation). D’ailleurs,
Pellicer note qu’en cas de dons d’ovocytes, les receveuses avec
Réserve ovarienne endométriose ont des résultats normaux alors que si la don-
Parmi les hypothèses émises pour expliquer l’hypofertilité neuse a de l’endométriose, les résultats sont très sensiblement
dans l’endométriose, une diminution du stock folliculaire a été abaissés.
proposée par plusieurs auteurs. La nécessité de doses plus fortes On peut largement argumenter ces travaux et bien d’autres.
de follicle stimulating hormone/human menopausal gonadotropin Tous sont réalisés dans des conditions extraphysiologiques de
(FSH/hMG) pour stimuler l’ovulation est l’argument avancé par stimulation de l’ovulation. La relation entre les anomalies
certains [6-8]. D’autres jugent que cette altération est d’autant détectées pour les cytokines et la mauvaise qualité ovocytaire et
plus sévère que le stade de l’endométriose est élevé [9]. D’autres embryonnaire est spéculative car cette physiologie endocrine est
ne notent ce problème qu’en cas d’endométriomes sévères [10, très mal connue. Les données sur l’apoptose sont plus
11].
convaincantes.
Plusieurs réserves peuvent être faites. Dans les séries de Finalement, les données les plus intéressantes sont celles de
fécondation in vitro (FIV), on note trois éléments importants : Loh [19] et de l’équipe de Hull [20] . Le premier a suivi, en
le nombre de patientes déprogrammées pour mauvaise réponse échographie, des patientes endométriosiques et note plus
est un peu plus élevé que dans les autres indications, les fréquemment une réduction du nombre de follicules se déve-
discordances nombre de follicules-nombre d’ovocytes sont un
loppant durant la fin de la phase folliculaire. Le deuxième a
peu plus fréquentes, mais au bout du compte, le nombre moyen
réalisé des FIV sans stimulation dans des cas d’endométriose et
d’ovocytes recueillis est identique ou marginalement diminué.
dans des stérilités tubaires. Le recueil ovocytaire est notoirement
De plus, comme tous ces cas ont été préalablement traités
chirurgicalement, on peut raisonnablement se demander si ces réduit en cas d’endométriose, de même que le taux de féconda-
différences sont le fait de l’endométriose ou la conséquence tion, à tel point que seulement 30 % des patientes étaient
d’une chirurgie trop extensive. transférées contre plus de 70 % en cas de stérilité tubaire.
En tout état de cause, rien ne permet d’affirmer qu’une Ces données sont d’autant plus intéressantes que finalement,
diminution de la réserve ovarienne soit la cause de l’hypoferti- comme nous allons le voir plus loin, il y a peu de différence
lité, même si ce doute paraît légitime dans certains cas. pour la plupart des étapes de FIV dans les cas d’endométrioses.
Ceci laisse à penser qu’il existe des anomalies de cette phase de
la maturation folliculaire par un déficit de l’effet des gonado-
Folliculogenèse trophines, mais que ce déficit peut largement être compensé par
Les altérations de la folliculogenèse sont une deuxième l’administration de FSH/hMG.
hypothèse. Il ne s’agit pas de troubles de l’ovulation au sens Au total, nous retiendrons que ce trouble de la folliculogenèse
classiques du terme mais d’anomalies mineures de la croissance dans la période j10-j14 est un élément qui concourt en grande
folliculaire et de troubles de la maturation ovocytaire. Malheu- partie à l’hypofertilité par endométriose.

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Transport tubaire péritonéal qui pourraient expliquer une déstabilisation de la


membrane des spermatozoïdes et leur rapide inactivation.
Un défaut de transport tubaire a été évoqué et il a même été Nous retiendrons cet effet antispermatozoïdes comme une des
décrit un inhibiteur de la captation ovocytaire ! Aucun argu- hypothèses les plus probables pour expliquer l’hypofertilité
ment ne supporte cette théorie. Les grossesses extra-utérines induite par l’endométriose.
(GEU) ne sont pas plus fréquentes en cas d’endométriose, sauf
atteinte tubaire directe, et les résultats du transfert intratubaire Fausses couches
de gamètes (GIFT) en cas d’endométriose sont bons.
Aucun argument épidémiologique ne soutient cette hypo-
thèse qui a été avancée par certains. Les grandes séries de FIV
Implantation en cas d’endométriose ne s’accompagnent pas d’une augmenta-
La physiologie de l’implantation est très mal connue. Mais tion du taux de fausses couches.
c’est surtout un moment qui met en jeu l’endomètre qui peut
être altéré du fait d’une mauvaise phase folliculaire et un Dyspareunie
embryon dont la qualité peut être médiocre par le même
mécanisme. C’est sûrement un élément non négligeable par les troubles
Sur le plan fondamental, plusieurs travaux plaident pour une sexologiques qu’elle entraîne mais aucune étude ne s’est jamais
altération de l’implantation. Leyendecker [21] puis Kunz [22] ont vraiment attachée à la quantifier. Son importance est variable
décrit des perturbations de la région sous-endométriale, tant en mais elle est particulièrement nette dans les cas de nodules
échographie qu’en imagerie par résonance magnétique (IRM) rectovaginaux pouvant aller jusqu’à une quasi-absence de
avec un aspect d’infiltrat inflammatoire. Ils en concluent que rapport.
cet élément peut représenter une des causes de l’hypofertilité
par endométriose.
Taylor [23] rapporte une expression aberrante des gènes ■ Traitements de l’infertilité
homebox HOXA10 et HOXA11 qu’il considère comme essen-
tiels dans le mécanisme d’implantation en milieu de phase Chirurgie
lutéale. Lessey [24] note l’absence d’expression de certaines
intégrines et en particulier de V3 qu’il considère comme La chirurgie de l’endométriose est apparue sous l’influence de
spécifique et indispensable pour l’implantation. Mais Hii et Kistner dans les années 1950. Il s’agissait d’une chirurgie par
Rogers [25] ne retrouvent pas cette anomalie. laparotomie. Progressivement, les principes de la microchirurgie
Cette approche fondamentale, aussi passionnante qu’elle soit, ont été appliqués à cette chirurgie mais avec beaucoup de
n’apporte pas grand-chose puisque la physiologie elle-même est difficulté. La chirurgie cœlioscopique est apparue dans les
très mal connue. années 1985 avec la mise au point de la vidéo et du laser CO2
Sur le plan épidémiologique, les données sont tout autres. Les percœlioscopique, conduisant Nezhat à développer le concept
données de Pellicer [15] concernant le don d’ovocytes vont de videolaseroscopy [31].
contre un effet anti-implantatoire de l’endométriose. Enfin, Progressivement, l’approche cœlioscopique a permis d’aller de
dans la plupart des séries de FIV, le taux implantatoire est plus en plus loin dans les traitements et de permettre des
similaire dans l’endométriose à ce qu’il est dans les autres exérèses chirurgicales plus étendues et plus précises que celles
indications. Il ne nous semble pas que cet aspect puisse être possibles par laparotomie. Aussi dans ce paragraphe, nous ne
retenu pour expliquer l’hypofertilité rencontrée dans considérons que les approches cœlioscopiques qui sont
l’endométriose. aujourd’hui le gold standard. Le propos de ce paragraphe n’est
pas non plus de traiter en détail des techniques chirurgicales.
Effet antisperme Nodules superficiels
Cette explication est souvent avancée avec des arguments Ils peuvent être traités par exérèse ou par destruction.
mais sans preuve scientifique évidente. L’exérèse au ciseau et dissecteur a pour limite le nombre
Le principal argument épidémiologique est la forte potentia- d’implants. Au-delà d’une dizaine, il devient peu rationnel de
lisation de l’endométriose et de l’hypofertilité masculine. Dans répéter ces gestes et il est préférable d’utiliser les techniques de
une série personnelle [26] après chirurgie, le taux de grossesse destruction.
était de 52 % en cas de sperme normal et de 18 % en cas de Le laser CO 2 est indiscutablement la technique la plus
sperme légèrement altéré. Par ailleurs, nous notions un sperme séduisante qui permet de vaporiser du tissu avec un minimum
globalement plus faible en cas d’endométriose par rapport aux de dégâts collatéraux. Les autres méthodes, coagulation unipo-
indications tubaires. laire, bipolaire, laser Yag ou argon, sont moins efficaces, moins
Sur le plan fondamental, la difficulté provient du fait que la précises et laissent plus de dégâts tissulaires. Cependant, la
plupart des études ont étudié la survie et la mobilité des supériorité du laser CO2 n’a jamais été démontrée car aucune
spermatozoïdes dans le liquide péritonéal. Or, celui-ci n’est étude n’a été réalisée. Le coût du laser a limité sa diffusion au
qu’une traduction partielle du liquide tubaire. Là aussi les profit de l’électrocoagulation bipolaire.
arguments pour et contre s’affrontent.
Pillai [27] note la présence accrue d’anticorps antitransferrine Endométriomes
et d’anti-alpha 2-HS glycoprotéine dans le liquide péritonéal.
Ces deux anticorps inhibent fortement la mobilité des sperma- Deux techniques chirurgicales s’affrontent depuis des années :
tozoïdes. Ils en concluent que les phénomènes auto- la kystectomie intrapéritonéale (KIP) qui a été développée par
immunitaires sont fréquents dans l’endométriose et induisent notre école et la vaporisation de la paroi interne du kyste
un effet antisperme. En revanche, Szczepanska ne note pas développée par Donnez [32]. Dans notre méthode, le traitement
d’augmentation du taux d’anticorps antispermatozoïdes. est réalisé d’emblée. Dans la technique de Donnez, le kyste est
Oral [28], après bien d’autres, note une chute rapide de la d’abord drainé puis la patiente mise sous analogues pendant
mobilité des spermatozoïdes incubés dans du liquide péritonéal 3 mois. Lors d’une deuxième cœlioscopie, le kyste est ouvert et
de femme endométriosique. En revanche, Sharma [29] ne note l’intérieur de celui-ci est vaporisé à l’aide du laser CO2. Une
pas ce phénomène. Quant à Jha [30], il note plus de macropha- variante consiste a réaliser cette destruction en un temps
ges dans le liquide péritonéal et une augmentation de la directement après l’ouverture du kyste et en assurant la destruc-
phagocytose des spermatozoïdes. Pour notre part, nous avons tion tissulaire, soit au laser CO2, soit par un balayage à l’élec-
noté des anomalies de la concentration en lipides du liquide trocoagulation bipolaire.

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L’opposition entre ces deux méthodes a suscité bien des Dès lors, deux questions se posent :
débats, qui sont aujourd’hui plus ou moins clos, suite en • est-il nécessaire d’opérer l’endométriose ? L’étude prospective
particulier aux publications de Wyns [33], Saleh [34] et Beretta [35]. de Marcoux [1] répond clairement oui et celle de Parrazini [2]
La KIP va avec une perte un peu plus importante du stock non. La mise en commun des chiffres est en faveur de la
ovocytaire [36]. En revanche, le risque de récidive est moindre chirurgie. Ces études portent uniquement sur des endomé-
après KIP et le taux de grossesse paraît légèrement supérieur. La trioses légères. Pour les cas plus sévères, aucune étude n’a
KIP paraît donc la technique de choix ; cependant, elle n’est pas jamais été faite car il est admis que la chirurgie est indispen-
toujours facile à mettre en œuvre dans les cas où le plan de sable ;
clivage est difficile à trouver et dans ces cas-là, la destruction de • existe-t-il des facteurs influençant les résultats de la chirur-
la capsule interne doit être préférée à une KIP hasardeuse et gie ? Là non plus les études ne sont pas cohortes et nous
destructrice du stock ovocytaire. C’est particulièrement le cas répondrons plus par des impressions que par des certitu-
pour les petits endométriomes situés près du hile ovarien. des [26].
C Le stade (défini par la classification de l’American Fertility
Nodules profonds Society [AFS]) n’est pas prédictif dès lors qu’il n’y a pas
d’adhérences importantes.
L’exérèse des nodules situés variablement dans les ligaments C La présence d’endométriome n’est pas un facteur négatif
larges, dans la paroi vésicale mais surtout au niveau des dès lors qu’il n’y a pas d’adhérences importantes.
ligaments utérosacrés et de la cloison rectovaginale est un geste C La présence de nodules rectovaginaux est plutôt un facteur
difficile et qui ne se conçoit qu’en en réalisant une exérèse. Les de bon pronostic dès lors qu’il n’y a pas d’adhérences
techniques de destruction sont inadaptées à ces lésions importantes.
profondes. C La présence d’adhérences importantes sur les trompes et les
Un débat reste néanmoins ouvert entre les tenants d’une ovaires est connue depuis fort longtemps comme le prin-
chirurgie d’exérèse complète et ceux qui s’en tiennent à une cipal facteur péjoratif.
chirurgie reconstructive, plus connue sous le nom de « debulk- C L’âge et la durée d’infertilité en sont d’autres qui sont bien
ing », qui vise à libérer les annexes et à ouvrir le cul-de-sac de classiques dans tous les cas de stérilité.
Douglas mais sans chercher à enlever toutes les lésions et qui, Nous arrivons donc aux conclusions suivantes : il est très
de ce fait, laisse souvent en place une partie des lésions, en vraisemblable que la chirurgie améliore l’infertilité par endomé-
particulier sur le rectum. À défaut d’études précises sur ce sujet, triose. Le résultat se situe entre 25 et 35 % de grossesse. Il est
il n’est pas possible de conclure. La chirurgie d’exérèse est particulièrement défavorable en cas d’adhérences importantes.
d’évidence plus satisfaisante mais s’accompagne de plus de
complications. En revanche, elle connaît moins de récidives à
long terme. Traitements médicaux
L’idée du traitement médical provient de deux constatations :
Adhérences l’endométriose est rendue quiescente par la grossesse et disparaît
après la ménopause.
C’est le dernier volet. L’endométriose s’accompagne souvent
d’adhérences. De plus, la chirurgie de l’endométriose est grande Progestatifs
pourvoyeuse d’adhérences de novo et de récidives [3]. L’adhésio-
lyse est un temps essentiel qui peut être réalisé, soit avec le laser Ce fut le premier traitement. Le but était de reproduire un
CO2, soit par dissection classique. Rien ne permet de soutenir état de pseudogrossesse pendant 6 à 9 mois et d’espérer l’obten-
une quelconque supériorité d’une technique sur une autre. En tion rapide d’une grossesse avant la récidive. De nombreux
revanche, tous les auteurs s’accordent sur la nécessité d’utiliser produits ont été utilisés, depuis les progestatifs vrais jusqu’aux
des techniques de prévention de la récidive. progestatifs du type norstéroïdes. Les effets secondaires sont
Les techniques d’hydroflottation comme l’Adept ® sont surtout marqués avec les norstéroïdes et quelquefois avec les
utilisables en cas d’adhérences légères mais présentent un risque dérivés de la 19-norprogestérone susceptibles d’avoir un effet
lors de grande dépéritonisation du fait de la fuite du liquide anabolisant et d’occasionner des prises de poids importantes.
d’ascite dans le tissu cellulaire sous-péritonéal. Dans ces cas-là,
comme en cas de chirurgie ovarienne importante, les techni- Danazol
ques de barrière sont plus efficaces et en particulier l’Inter-
ceed® [37] qui permet d’empaqueter l’ovaire et réduit le risque C’est un stéroïde de type androgénique dont l’effet n’est pas
d’accolement ou de réaccolement de celui-ci dans la fossette très éloigné des progestatifs norstéroïdes, avec une action plus
ovarienne. Des progrès devraient être enregistrés dans les années spécifique sur l’endomètre. Son principal inconvénient est un
à venir du fait de nombreuses études actuelles, tant il a été effet anabolisant et éventuellement androgénique dont la
prouvé que ce problème adhérentiel est un des facteurs majeurs traduction principale est une prise de poids notable, voire
des échecs de la chirurgie de l’endométriose pour infertilité. l’apparition d’un hirsutisme.

Analogues du gonadotropin-releasing hormone


Résultats de la chirurgie
(GnRH)
C’est un sujet très épineux et paradoxalement assez mal Les analogues du GnRH bloquent les récepteurs au GnRH et
connu. entraînent, après une brève phase de stimulation ovarienne, un
Certes il est facile de trouver des publications datant d’une blocage complet de la folliculogenèse. Ils plongent la patiente
dizaine d’années ou plus et qui affichent des taux de grossesse dans un état d’hypoestrogénie intense du type ménopause. Les
supérieurs à 50 % voire 60 %. Mais il s’agit toujours de séries effets secondaires sont ceux de la ménopause, à savoir bouffées
sélectionnées et de séries non contrôlées. de chaleur, troubles de l’humeur, chute de la libido, perte
Dans les deux séries contrôlées de la littérature, les résultats osseuse ... Ils sont plus souvent administrés sous forme retard
sont sensiblement moins élogieux. Pour Marcoux [1], le taux de que sous forme journalière.
succès est de 34 % et pour Parazzini [2] de 19 %. Nardo [38]
rapporte plus récemment un taux de 23 %. Antiaromatases
Dans notre expérience et sur une série prospective contrôlée,
les résultats sont de l’ordre de 30 % de grossesse évolutive (22/ Ces produits bloquent l’aromatisation de la testostérone en
76) hors prise en charge en assistance médicale à la procréation œstradiol et de ce fait produisent un état d’hypoestrogénie très
(AMP). intense. Leurs effets secondaires sont majeurs, du même type

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que ceux des analogues. La plupart des patientes supportent très C Le taux de déprogrammation ou de ponction blanche est
mal ces drogues. Il est à noter qu’ils n’ont pas l’autorisation de légèrement augmenté.
mise sur le marché (AMM) dans le cadre de l’endométriose. C Le nombre moyen d’ovocytes est très légèrement abaissé.
C Le taux de fécondation est très légèrement abaissé.
Nouveaux traitements C Le taux de transfert est normal.
C Le taux d’implantation est bon.
De nouveaux concepts sont en cours de développement, C Au final, le taux d’accouchement par cycle commencé est
jouant sur les cytokines comme les immunomodulateurs. Les sensiblement le même que dans les autres indications et en
anti-TNF, les anti-IL12, la pentoxifylline et l’interféron alpha particulier que dans les indications tubaires.
2 sont en cours d’expérimentation animale ou clinique [39].
• Le stade de l’endométriose ne semble par avoir une influence
Cependant, ces essais n’en sont qu’à une phase extrêmement
sur le résultat, ni les lésions spécifiques comme les nodules
préliminaire et ne devraient aboutir à aucune application
clinique avant au moins 5 ans. rectovaginaux ou les endométriomes.
• Doit-on retraiter l’endométriose avant la pris en charge en
AMP ?
Efficacité des drogues C’est une autre question pour laquelle nous disposons de
Si l’usage des traitements médicaux dans le cadre de l’endo- données assez pertinentes. La présence d’une endométriose
métriose est fréquent, la revue de la littérature est affligeante par active n’a pas d’influence sur le résultat de l’AMP de façon
son vide dès lors que l’on s’intéresse aux bénéfices en cas globale [44]. Des auteurs comme Aboulghar [45] recommandent
d’infertilité. Pratiquement aucune publication n’existe sur le même de ne pas opérer l’endométriose sévère, jugeant que
sujet depuis plus de 10 ans. Toutes se focalisent sur la douleur. l’impact de la chirurgie sur les résultats de la FIV est plutôt
Aussi nous en revenons à la conclusion de la méta-analyse négatif par risque d’altération du stock folliculaire. Nous
d’Adamson [40] en 1994 qui concluait en l’inefficacité quasi- partageons globalement cette idée, pour les cas où il existe des
totale de ces drogues pour traiter l’infertilité. Dans cet article, adhérences massives et où la chirurgie présente certains risques.
Adamson n’était pas plus tendre pour les traitements postopé- Mais surtout, il est inutile de réopérer les patientes qui d’évi-
ratoires qu’il jugeait au mieux inefficaces. À notre connaissance, dence récidivent [44] . Une deuxième chirurgie offre peu de
aucune étude n’est venue depuis contredire cette donnée. Quant possibilités de fertilité naturelle et n’améliore pas le pronostic de
au traitement préopératoire, il est le « serpent de mer ». la FIV. En tout cas, la meilleure démonstration de l’absence
Les études qui ont tenté de comparer les différents produits d’impact de l’endométriose sur les résultats de l’AMP est celle de
sont toutes anciennes, sujettes à caution, mais globalement ne Minguez [8] qui, dans des indications masculines d’intracytoplas-
montrent pas d’effet plus important d’une drogue sur une autre. mic sperm injection (ICSI), obtient les mêmes résultats en
présence ou non d’endométriose. Aussi, le seul cas pour lequel
il semble raisonnable de réopérer est celui d’une très mauvaise
Assistance médicale à la procréation réserve ovarienne avec l’idée de libérer les ovaires pour amélio-
rer leur fonctionnement [46] . Ceci n’a d’ailleurs jamais été
L’AMP a bouleversé la prise en charge de tout type d’inferti- prouvé.
lité et en particulier de l’endométriose. Plusieurs questions • Peut-on pratiquer une FIV en présence d’un endométriome ?
restent en débat dans le contexte particulier de l’endométriose. Cette question est proche de la précédente mais inquiète
• Est-il toujours nécessaire de recourir à la FIV ou peut-on user particulièrement de nombreux gynécologues. Les données sont
de techniques plus légères comme les inséminations intra- suffisantes pour considérer qu’un endométriome n’a pas
utérines (IIU) ? d’impact négatif sur le résultat de la FIV et qu’il n’est donc pas
Les avis sur la question divergent entre ceux qui, comme nécessaire de les réopérer. Les taux de recueil ovocytaire ne sont
Dmowski [41], pensent que seule la FIV a une place, et ceux qui, pas sensiblement abaissés ni les taux de fécondation, ni les taux
comme nous, trouvent une place logique dans cette prise en d’implantation, même s’il y a eu contamination du liquide de
charge.
ponction par du liquide endométriosique.
En pratique, ce point manque, comme beaucoup dans • Quels sont les risques de la FIV en cas d’endométriose ?
l’endométriose, de données fiables, comparatives et prenant en
Indiscutablement, la FIV, en présence d’endométriome,
compte la dimension économique.
expose au risque d’abcès de l’ovaire. L’immense majorité de
La série de Dmowski est certes comparative mais aboutit à des
ceux-ci ont été rapportés dans de tels cas. Il est donc recom-
taux de grossesses très élevés en FIV (47 % au premier cycle) et
mandé si possible d’éviter de ponctionner les endométriomes et
très bas en IIU (11 % globalement). Notre expérience est assez
éventuellement de donner une antibiothérapie de précaution
fondamentalement différente, avec un taux d’accouchement de
dans ces cas-là.
14 % en IIU et de 26 % en FIV. En taux cumulatif, les chances
d’accouchement de trois IIU sont à peine inférieures à celles de Le risque de faire flamber une endométriose pendant la
deux FIV pour un coût très sensiblement inférieur puisque le stimulation ou après est souvent évoqué. Aucune étude ne
prix d’une IIU est 6 fois inférieur au prix d’une FIV. Quant aux permet de corroborer cette crainte. L’évolution de l’endomé-
résultats de la FIV, il est clair que l’amélioration considérable des triose est fort mal connue et cette éventualité peut parfaitement
résultats passe souvent par le transfert de multiples embryons et survenir de façon fortuite au décours d’une FIV. Une étude à
des taux très élevés de grossesses multiples. long terme et à grande échelle est en cours dans notre service
Au-delà de cette discussion, le point d’importance est que les qui devrait permettre de répondre à cette question de manière
IIU donnent des résultats non négligeables dans cette indica- précise d’ici 2 ou 3 ans.
tion, particulièrement si elles suivent de près le traitement • Quels sont les risques en cas de grossesse ?
chirurgical. Faut-il commencer immédiatement après celui-ci ou Quelques rares accidents ont été décrits en cas de grossesse
peut-on raisonnablement attendre 6 à 9 mois ? Ce sont les deux lors d’une endométriose. Il s’agissait presque toujours d’accident
options. Aucune étude ne permet de répondre à cette interro- de type rupture d’endométriome, hémorragie sur des nodules
gation. profonds, voire perforation digestive. On peut penser que c’est
• Les résultats de l’AMP sont-ils corrects en cas d’endomé- la transformation endométriale occasionnée par la grossesse qui
triose ? est à l’origine de ces accidents. Ils restent cependant rarissimes
• La littérature comprend un assez bon nombre de séries et sûrement moins fréquents que les complications potentielles
d’endométrioses prises en charge en FIV qui permettent de de la chirurgie qui aurait dû viser à une éradication totale des
donner une réponse assez claire [42, 43]. lésions.

Gynécologie 5
150-A-70 ¶ Stérilité par endométriose

Résultats La place du traitement préopératoire ne peut se concevoir


qu’en cas d’endométriose certaine authentifiée par la présence
L’interprétation des résultats de l’AMP est moins simple que d’un nodule rectovaginal ou d’un endométriome. Le bénéfice ni
celle de la chirurgie. Après intervention chirurgicale, un taux de les désavantages n’ont jamais été clairement démontrés. L’inter-
grossesse (ou mieux d’accouchement) peut être mesuré après un vention est rendue plus facile mais a contrario, le traitement par
certain délai. Ce taux est relativement indépendant du compor- les analogues masque les petites lésions qui ne seront pas
tement du couple. traitées durant la chirurgie. Pour notre part, nous ne l’utilisons
En AMP, le résultat rapporté le plus souvent est le taux que très rarement et seulement dans des cas extrêmement
d’accouchement par ponction ; et il est souvent tentant d’extra- sévères. Dans ces cas-là, la chirurgie a plus une place dans le
poler de ce chiffre un taux cumulatif sur trois ou quatre traitement de la douleur que dans celui de la stérilité.
ponctions. Plusieurs points doivent être bien pris en compte. Pendant la cœlioscopie, il peut s’avérer raisonnable de
• Ce taux peut varier grandement d’un centre à l’autre en renoncer à une chirurgie difficile, voire dangereuse si d’évidence
fonction de la qualité du centre et de la politique de transfert l’apport de celle-ci sera très faible en termes de fertilité, du fait
embryonnaire. en particulier d’adhérences tubo-ovariennes massives.
• Le résultat doit inclure les succès avec transfert d’embryons Enfin rappelons que les traitements postopératoires n’ont
frais et d’embryons congelés (TEC). Dans les séries les plus jamais fait la preuve de leur efficacité.
défavorables, 10 % des grossesses proviennent des TEC, mais
ce chiffre peut aller jusqu’à 40 % dans les centres qui Traitements de deuxième intention
pratiquent largement le transfert électif d’un seul embryon.
• Les taux devraient toujours être donnés en accouchement par Après cette cœlioscopie, on distingue les patientes pour
tentative et non par ponction puisque de 10 à 15 % des lesquelles la FIV (ou l’ICSI) est justifiée d’emblée, et les autres.
patientes n’atteignent pas ce stade.
• Enfin un taux cumulatif théorique ne rend pas compte d’une Recours d’emblée à la FIV
réalité méconnue : 20 à 40 % des couples subissant un échec
lors d’une AMP abandonnent définitivement tout traitement Il doit être envisagé dans plusieurs cas assez divers.
d’infertilité. Et encore faudrait-il pouvoir prendre en compte • L’âge de la patiente est un argument important. La chute
les couples qui refusent d’emblée l’AMP. importante de la fertilité naturelle et en AMP à partir de
Ainsi, en prenant comme base des chiffres européens [47], à 37 ans justifie de ne pas perdre de temps.
savoir un taux d’accouchement par ponction de 20 %, un • La durée de l’infertilité : au-delà de 8 ans d’infertilité, le taux
taux de déprogrammation de 12 %, un apport de 20 % du de succès baisse assez dramatiquement dans notre expérience
nombre d’accouchement grâce aux TEC et un taux d’abandon et ceci indépendamment de l’âge. Cependant, ces deux
de 25 %, il ressort qu’après quatre tentatives, 45,4 % des éléments sont fréquemment corrélés, ce qui justifie de ne pas
patientes ont accouché. En ne tenant pas compte des dépro- attendre et de profiter du bénéfice de la chirurgie.
grammations et des abandons, on arrive à 66,6 %. On voit • Les altérations majeures du sperme relèvent bien sûr d’un
donc que l’on est loin des chiffres qui font de l’AMP une passage immédiat en ICSI.
arme absolue de lutte contre l’infertilité, et que la chirurgie, • Mais les altérations mineures du sperme ont un impact
avec ces modestes 30 à 35 %, n’est pas aussi ridicule que cela particulièrement négatif sur les résultats postopératoires. Aussi
et pour un coût sensiblement moindre. Or, rappelons qu’en doit-on discuter le passage immédiat vers la FIV ou la prise
France, en 2003, le taux d’accouchement par ponction a été en charge en IIU sans délai.
de 18 % et le bénéfice des TEC au mieux de 15 %, ce qui • Les atteintes tubaires et adhérentielles sont de très mauvais
laisse penser que le taux cumulatif réel d’accouchement se pronostic, même si un geste chirurgical a été réalisé et qu’il
situe vers 40 %. paraît satisfaisant. Aussi, dans ces cas et a fortiori lorsque la
sévérité des lésions a conduit à l’abstention chirurgicale, le
recours direct à la FIV va de soi, avec toujours l’argument
hypothétique de résultats d’AMP supérieurs lorsque le délai
■ Stratégie du traitement est bref après l’ablation chirurgicale des lésions.
• La nécessité de recourir à du sperme de donneur est aussi
de l’infertilité pour nous un argument en faveur de cette prise en charge
immédiate.

Traitement de première intention Expectative postopératoire


Dans le cas le plus classique, l’endométriose est suspectée Dans les autres cas, l’attitude la plus couramment admise est
durant un bilan d’infécondité sur un faisceau d’arguments : l’expectative durant une certaine période avant d’envisager un
dysménorrhée, dyspareunie, spotting prémenstruel, anomalie du traitement de deuxième intention. La durée de cette expectative
toucher pelvien ou mise en évidence échographique d’un est variable selon les équipes.
endométriome ou d’adhérences, taux de Ca 125 élevé. Cette L’argument pour une durée brève est comme précédemment
suspicion mène logiquement à une cœlioscopie qui fera le celui d’une meilleure efficacité à peu de distance après la
diagnostic et évaluera les lésions. Ce temps diagnostique sera le chirurgie.
plus souvent suivi d’un temps opératoire dont l’importance Les arguments pour une durée plus longue repose d’une part
dépendra grandement à la fois du type de lésions mais aussi du sur le fait que les grossesses postchirurgie surviennent pour
handicap occasionné par la symptomatologie douloureuse. 80 % dans l’année qui suit et d’autre part que tous les traite-
En dehors des rares cas de contre-indications à la cœlioscopie, ments de seconde intention augmentent fortement le risque de
elle peut aussi être évitée dans deux circonstances : lorsqu’on a grossesse multiple.
connaissance d’une pathologie tubaire associée et de mauvais Le traitement de deuxième intention peut se discuter entre :
pronostic, mais sans hydrosalpinx, ou en cas d’infertilité • un traitement médical ;
masculine majeure justifiant un recours obligatoire à l’ICSI. • une réintervention chirurgicale ;
Dans ces deux situations, le recours direct à la FIV avec ou sans • les AMP légères type IIU ;
micro-injections est rationnel et permet d’éviter une interven- • les AMP lourdes type FIV ou ICSI.
tion sans bénéfice. Pour certains comme Aboulghar [45], ceci est Aucun argument ne permet de supporter l’idée de recourir à
le cas dès lors que l’examen clinique et/ou l’échographie laissent un traitement médical comme seul moyen thérapeutique, ce qui
présager une endométriose sévère. Nous ne partageons pas son suggère de traiter par exemple 3 à 6 mois avec des analogues
opinion, en particulier en cas de nodules rectovaginaux. puis d’attendre à nouveau.

6 Gynécologie
Stérilité par endométriose ¶ 150-A-70

La chirurgie de deuxième intention après échec d’une pre- Lors de la première tentative de FIV, il a été discuté de
mière a été très peu étudiée. Une première publication s’est l’avantage de refaire un traitement médical préalable décrit sous
intéressée à ce sujet. Pagidas [48] a comparé celle-ci à une prise le terme de protocole hyperlong. Il consiste à traiter par des
en charge en FIV et a conclu au peu d’intérêt de cette réinter- analogues pendant 3 à 6 mois et de profiter du dernier traite-
vention, même s’il permet d’obtenir un peu plus de 20 % de ment pour démarrer la stimulation. Les données sur cette
grossesse dans son étude. Pour Fedele [49] une deuxième inter- pratique sont très confuses, de Nakamura qui y voit un avan-
vention donne des résultats sensiblement identiques à la tage majeur, à Cheddid qui n’en voit aucun. Cependant, la
première (32 % contre 40 %). Dans les deux cas, la méthodolo- dernière revue de la Cochrane Library sur ce sujet plaide en
gie reste très discutable. Finalement c’est une option qui ne se faveur de cette pratique [50].
conçoit que chez des femmes jeunes ou en cas de refus des La vraie difficulté réside dans les cas de mauvaises réponses
techniques d’AMP.
à la stimulation malgré des taux de FSH basale normaux. Une
Le choix de la technique d’AMP repose finalement sur trois
nouvelle chirurgie est possible pour libérer les adhérences
éléments :
ovariennes mais son efficacité est très incertaine et n’a jamais
• un choix stratégique de chaque centre comme nous l’avons
été démontrée [46]. L’équipe de Pellicer propose des stimula-
discuté plus haut ;
tions en protocoles longs avec association d’antiaromatases.
• le type de lésions ;
• l’impression clinique et/ou échographique de l’évolutivité de L’efficacité paraît certaine mais il existe un risque de compli-
la maladie. cations et l’industrie pharmaceutique refuse ce type de
Bien sûr, ces deux derniers éléments ne se posent pas pour prescriptions. En dernier recours, le don d’ovocytes est une
ceux qui optent de façon constante pour la FIV. Pour ceux qui solution.
admettent l’IIU comme deuxième ligne thérapeutique, il est des
cas qui néanmoins doivent être pris en charge directement en
IIU. Ce sont essentiellement les situations suivantes :
• lésions importantes au départ avec, en particulier, présence
■ Conclusion
d’adhérences ;
• récidives d’endométriose évaluées sur une reprise de la La stérilité par endométriose est de plus en plus fréquente et
symptomatologie douloureuse, sur la réapparition d’un sa physiopathologie reste très imprécise. La chirurgie et l’AMP
nodule rectovaginal ou sur la récidive ou l’apparition d’un sont les deux principaux moyens de traitements qui sont
endométriome. complémentaires. Les traitements médicaux n’ont qu’une place
Il ne nous semble pas raisonnable de proposer plus de trois limitée en préparation pour la FIV. Un schéma thérapeutique
ou quatre IIU dans ce contexte et encore cette décision peut assez logique peut être proposé dans ce type de stérilité (Fig. 1).
être remise en cause après toute tentative en cas de récidives ou Il est bien évident que seule la recherche fondamentale qui
en cas de mauvaise réponse à la stimulation. permettra de découvrir l’étiologie de l’endométriose permettra
Au-delà de trois ou quatre IIU sans succès, le recours à la FIV une avancée notable dans les résultats qui restent aujourd’hui
doit être la règle. encore relativement médiocres.

Figure 1. Arbre décisionnel. Diagramme de


prise en charge de la stérilité par endométriose.
Cœlioscopie diagnostique GnRH : gonadotropin-releasing hormone ; FIV :
fécondation in vitro ; ICSI : intracytoplasmic
sperm injection ; IIU : inséminations intra-
utérines.

Chirurgie impossible Traitement chirurgical


ou dangereuse

Facteurs péjoratifs ?
Âge ≥ 38 ans
oui Infertilité > 8 ans non
Adhérences
Facteurs tubaires
Hypofertilité masculine

?
Expectative
de 3 à 12 mois

Analogues du GnRH oui


Récidive clinique ou échographique
pour 3 à 6 mois

non
?

FIV ou ICSI 3 à 4 IIU avec stimulation

Gynécologie 7
150-A-70 ¶ Stérilité par endométriose

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• Le traitement par analogues avant la FIV améliore les [20] Cahill DJ, Wardle PG, Maile LA, Harlow CR, Hull MG. Ovarian
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Pouly J.-L., Canis M., Rabischong B., Botroschvili R., Janny L., Jardon K., Peikrishvili R., Velemir L., Mage G.
Stérilité par endométriose. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Gynécologie, 150-A-70, 2007.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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Gynécologie 9

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