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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 689-A-20

Cancer du sein de la femme âgée


D Serin R é s u m é. – Le cancer du sein de la femme âgée est de par sa fréquence croissante un
M Escoute problème de santé publique. Cinquante pour cent des cancers du sein surviendront dans les
années à venir chez des femmes de plus de 70 ans. Les spécificités biologiques des cancers
du sein survenant à cette période de la vie devraient avoir des conséquences sur les
stratégies de dépistage, de diagnostic et de prise en charge thérapeutique.
L’âge n’est pas en soi un facteur de révision à la baisse des ambitions thérapeutiques. Les
comorbidités associées, le respect de la volonté et de l’autonomie de ces patientes sont les
seuls éléments à prendre en compte dans l’établissement des plans de traitement.
© 1999, Elsevier, Paris.

Introduction Le National Institute of Aging a défini trois catégories : les 65-74 ans, jeunes-
vieux ; les 75-84 ans, vieux-âgés ; les plus de 85 ans, très vieux [77]. En France,
Le cancer du sein de la femme âgée représente, en cette fin de siècle, un des l’âge de 65 ans a longtemps été considéré socialement comme l’âge de début
plus importants problèmes de santé publique puisqu’en l’an 2000 les de la vieillesse en rapport avec le départ à la retraite de certaines catégories
projections épidémiologiques prévoient que plus de 50 % des cancers du sein professionnelles, alors qu’il est aux États-Unis de 70 ans pour des raisons
surviendront chez des femmes de plus de 70 ans. similaires.
La finalité des traitements, l’adéquation des moyens thérapeutiques à l’âge Pendant longtemps, la ménopause ou l’âge de 50 ans ont constitué, pour les
des patientes, le respect de leur volonté, de leur dignité ainsi que de leur études sur le cancer du sein, un seuil discriminant pour une certaine forme de
autonomie, soulèvent des questions qui ne sont pas spécifiques du cancer. vieillesse.
Comme bien souvent, le cancer du sein représente un archétype médical et On pourrait plus simplement parler d’adulte âgé entre 50 et 70 ans et de sujet
scientifique et le cancer du sein chez la femme âgée ne fait pas exception à âgé pour les plus de 70-75 ans. Cette population âgée se distingue des plus
cette règle. Les avancées conceptuelles dans ce domaine ont bénéficié bien jeunes par un certain nombre de caractéristiques : l’augmentation
entendu des progrès de la gériatrie. proportionnelle à l’âge de la variabilité individuelle, l’inadaptation
L’âge est souvent un facteur de révision à la baisse de l’offre de soins. Cette augmentée aux efforts, aux stress et aux conditions de la vie et enfin à
baisse affecte à la fois l’ambition des objectifs et la nature des moyens mis en l’augmentation de la comorbidité. Cette inadaptabilité se traduit par une
jeu pour les atteindre. fragilité qui amène au moins une fois dans l’année 40 % des sujets de plus de
Cette attitude fondée sur la seule référence à l’âge paraît aujourd’hui 75 ans à une consultation médicale ou une hospitalisation.
inacceptable car l’allongement de l’espérance de vie de la population
féminine dans les pays développés, l’amélioration de l’efficacité et de la
tolérance des traitements anticancéreux, nécessitent de revoir nos stratégies Existe-t-il des spécificités du cancer du sein
dans un sens plus curateur que palliatif. de la femme de plus de 70 ans ?
L’âge est un facteur d’exclusion de la recherche clinique, tant pour le
dépistage que pour l’étude des nouveaux traitements. Cette exclusion est
regrettable car elle nous prive de références solides pour les indications Épidémiologie
thérapeutiques.
La Société française de sénologie et de pathologie mammaire a fait de ce La population française augmentera d’ici la fin du siècle de 20 % pour les plus
thème, « Le cancer du sein de la femme de plus de 70 ans », le sujet de ses de 60 ans et de 55 % pour les plus de 85 ans. En 2020, les prévisions donnent
19es Journées nationales tenues à Avignon en octobre 1997. un taux de 27 % de personnes de plus de 60 ans, soit une proportion supérieure
à celle des moins de 20 ans [59].
L’âge réel doit être reconsidéré en fonction de l’âge physiologique sans
Définir la femme âgée ? handicap car, à âge chronologique égal, les disparités sont fréquentes entre
les patients, traduisant les variations de l’adaptabilité déjà signalées.
La définition de la vieillesse est sujette à de nombreuses variations. Les L’espérance de vie brute à la naissance sera, en 2020, de 78,1 ans pour les
personnes âgées de 1998 ne sont pas comparables à celles de 1958, tant par hommes et de 86,4 ans pour les femmes (en 1991, respectivement 73 et
leur nombre que par leur état mental et physique, leurs besoins et leurs 81,1 ans). Une personne ayant atteint l’âge de 70 ans a encore une espérance
attentes. de vie de 14,2 ans, à 80 ans elle est de 7,7 ans et à 85 ans de 5,4 ans [49].
L’incidence du cancer du sein augmente avec l’âge (119 pour 100 000 par an
entre 40 et 44 ans, contre 232 pour 100 000 par an entre 70 et 74 ans).
La mortalité reste stable mais élevée, avec un effet significatif de l’âge [1, 4].
Daniel Serin : Médecin radiothérapeute.
Michèle Escoute : Médecin radiologue. Les éléments de comorbidité interfèrent de façon majeure.
Service d’oncologie, clinique Sainte-Catherine, chemin du Valentin, BP 846, 84082 Avignon
© Elsevier, Paris

cedex 2, France.
Facteurs de risque spécifiques
Toute référence à cet article doit porter la mention : Serin D et Escoute M. Cancer du sein Ils sont peu étudiés, mais les facteurs environnementaux (alimentation)
de la femme âgée. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Gynécologie, 689-A-20, 1999, 6 p.
seraient prépondérants [3, 37]. La ménopause précoce est protectrice surtout
689-A-20 CANCER DU SEIN DE LA FEMME ÂGÉE Gynécologie

chez les femmes de plus de 70 ans [38, 55]. Le traitement hormonal substitutif Participation
augmente le risque de cancer du sein lorsque la prise dure plus de 5 à 10 ans
selon les études [14, 15]. Il y a incertitude en ce qui concerne la contraception Après 75 ans, le taux de participation aux campagnes diminue en deçà des
orale [15, 75]. 60 % nécessaires et indispensables au bon fonctionnement et surtout à l’utilité
du dépistage. Cette constatation a été faite en Suède [68] et en Hollande, qui
sont les seuls pays ayant inclus ces femmes mais où les centres de dépistage
Évaluation psychosociologique sont centralisés, à l’inverse de la France, par exemple, où les patientes peuvent
Dans cette population de femmes âgées, la place de l’évaluation aller dans le cabinet de radiologie le plus proche quand ce ne sont pas des
psychologique est fondamentale pour une adéquation satisfaisante entre unités mobiles qui se déplacent vers elles (Hérault). De plus, il peut exister
traitement et qualité de vie. Trois catégories de femmes sont définies par les une peur, chez ces femmes, de la découverte d’une pathologie risquant de
gérontologues [36] : mettre en péril, par ses thérapeutiques, une autonomie parfois précaire mais
réelle, et associée à des notions de déchéance et de dépendance.
– les femmes âgées valides et autonomes supportent dans l’ensemble plutôt
bien les traitements ; la mastectomie sera en revanche toujours mal ressentie Face à ces résultats, un groupe d’experts, dans une attitude non consensuelle
(altération supplémentaire de l’image de la femme vieillissante) ; la mais de réflexion, a émis l’hypothèse d’un guide de bonnes pratiques à
chimiothérapie sera habituellement moins traumatisante et moins perturbante adopter. Il a été admis :
sur la vie quotidienne et sociale que chez les femmes jeunes ; – en cas de dépistage de masse organisé (DMO) dans la région, il faudra
– les femmes âgées fragiles apparemment en bonne santé, mais orienter les femmes de plus de 69 ans vers ce type de dépistage par
psychologiquement fragiles car isolées et seules, sont plus sujettes à des l’intermédiaire des médecins généralistes(MG) à qui seront transmises les
troubles anxiodépressifs liés aux traitements du cancer. Leurs réactions sont informations par le biais des formations médicales continues (FMC) ;
variables et complexes avec une peur marquée de la perte de l’autonomie ; – en l’absence de DMO et/ou pour les femmes de plus de 75 ans, la
– enfin, les femmes âgées malades et dépendantes. prescription individuelle d’une mammographie biennale ou triennale par le
MG pourra être réalisée, et cela en l’absence de comorbidité donnant une
espérance de vie inférieure à 5 ans.
Dépistage
À la lumière des différents résultats des programmes de dépistage réalisés Particularités diagnostiques
dans le monde, on peut définir une attitude quasi consensuelle de dépistage
des cancers du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. On commence à À partir de l’étude de la littérature et d’une expérience de la fondation
s’intéresser à une population jusque-là évincée et pourtant de plus en plus Bergonié (Bordeaux : analyse de 958 mammographies faites en 1996 chez des
nombreuse, celle des femmes de plus de 70 ans. femmes de plus de 70 ans), on peut retenir la prévalence plus basse que chez
Les nouvelles données épidémiologiques concernant cette tranche d’âge en les femmes plus jeunes des images à faible probabilité de malignité [22]. La
constante augmentation et à laquelle se trouve corrélé un nombre croissant de pathologie est plus tranchée, typiquement maligne ou bénigne, avec une
cancers du sein (l’âge étant un des facteurs de risque le plus important), ont sémiologie radiologique beaucoup plus pathognomonique du type de lésion
permis aux organisateurs de campagne de dépistage d’envisager l’extension des en raison d’une involution graisseuse qui améliore la visibilité des anomalies.
programmes à ces femmes. En effet, les Pays-Bas et les États-Unis vont inclure Caractéristiques bénignes
dans leurs campagnes les femmes de 70 à 75 ans car celles-ci représentent,
aujourd’hui aux États-Unis, 12 % de la population et représenteront 20 % en – Opacités avec macrocalcifications d’adénofibromes anciens.
2030, ce qui correspondra à une forte incidence du nombre de cancers du sein [65]. – Calcifications artérielles et cutanées.
– Ganglions intramammaires bénins typiques au voisinage d’un vaisseau.
Effets positifs
– Fibrose péricanalaire avec atrophie mamelonnaire.
Étendre le dépistage à cette tranche d’âge comporte des effets positifs.
Caractéristiques malignes
Réduction de la mortalité [11, 73]
– Opacités stellaires.
L’essai randomisé des Deux-Comtés, en Suède, et l’étude cas-témoins de – Lésions rétroaréolaires plus fréquentes avec rétraction mamelonnaire.
Nimègue, en Hollande, montrent une réduction de la mortalité de 32 % à 45 %
dans cette tranche d’âge, ce qui augmente le nombre de vies sauvées par – Lésions bourgeonnantes intrakystiques.
rapport aux 50-65 ans. – Cancers mucineux plus fréquents à aspect pseudokystique.
Or en France, à ce jour, il y a plus de décès par cancer du sein chez les femmes Les kystes ou les aspects pseudokystiques peuvent faire l’objet d’une
de plus de 65 ans (95/100 000) que pour les femmes en dessous de 65 ans confirmation échographique qui permet, dans le même temps, une
(74/100 000). Aux États-Unis, une étude a montré que, pour les formes cytoponction ou une microbiopsie. Les indications de cytologies ou de
évoluées, la mortalité par cancer du sein est plus importante chez les femmes microbiopsies guidées sont les mêmes qu’avant 70 ans ; elles dépendent des
de plus de 85 ans (171/100 000) que chez celles de moins de 75 ans difficultés diagnostiques et des stratégies thérapeutiques adoptées et
(101/100 000), ce qui montre l’intérêt du dépistage précoce. permettent de réduire les biopsies chirurgicales pour lésions bénignes.
Vitesse de croissance cellulaire lente [60]
Performance de la mammographie chez la femme âgée
La cinétique cellulaire cancéreuse semble proportionnellement plus lente
chez la femme âgée. Il existe dans cette population plus de cancers avec des Une étude issue du BCDDP (Breast Cancer Detection and Demonstration
récepteurs hormonaux positifs de meilleur pronostic [13] : il y a donc un réel Project) [64] , sur 280 000 examens, montre une détection de cancers
progrès à réaliser, dans le cadre du dépistage de lésions de petite taille, ce qui infracentimétriques de 2/1 000 à 70-74 ans contre 0,3/1 000 dans la tranche
permettrait de se rapprocher des chiffres donnés par les essais suédois. 35-39 ans. Chez des femmes de plus de 75 ans, 97 % des lésions sont
décelables sur la mammographie [76]. La sensibilité du premier tour de
Aspects radiologiques pathognomoniques dépistage passe de 77,3 % à 30-39 ans à 91,2 % à plus de 70 ans [44] .
La réalisation et surtout l’interprétation des mammographies sont beaucoup L’élargissement de la prescription de traitement hormonal substitutif chez des
plus aisées car l’évolution du tissu glandulaire se fait vers une involution femmes après 70 ans permet de voir réapparaître une densification du tissu
adipeuse de lecture plus facile. La sensibilité et la spécificité sont plus glandulaire mammaire dans 20 à 25 % des cas.
élevées [26] et permettent d’obtenir des valeurs prédictives positives (VPP) de L’efficacité de la mammographie systématique dans cette tranche d’âge et
biopsie de l’ordre de 80 % [72] avec des lésions de taille inférieure à celle l’excellente tolérance des examens d’imagerie justifient pleinement
retrouvée chez les non-participantes et un nombre moins élevé l’utilisation de ces moyens diagnostiques chez les femmes de plus de 70 ans
d’envahissement ganglionnaire [65]. en bonne santé [17].
Effets négatifs
Particularités cytologiques et anatomopathologiques
Notion de comorbidité [51]
Aucune donnée morphologique ne permet de penser que les cancers du sein
Le problème majeur de l’intérêt du dépistage dans ces tranches d’âge est développés au-delà de 70 ans diffèrent de ceux développés entre 40 et 69 ans [20].
représenté par l’existence d’autres pathologies pouvant grever le pronostic
vital et rendant inutile tout diagnostic précoce car n’influant pas sur la survie. Ainsi :
– les carcinomes canalaires prédominent (> 80 %) et les mucineux,
Coût, bénéfice [5] papillaires et lobulaires sont plus fréquents après 70 ans ; mais il existe moins
Au-delà de 75 ans, le coût du dépistage dépasse le bénéfice en nombre de composantes intracanalaires extensives ;
d’années de vie sauvées et le risque de faux positifs et de biopsies inutiles – les grades I ne sont pas plus fréquents que dans la tranche 40-69 ans, mais
(même considérablement réduit) reste trop élevé pour cette population. il y a moins de grades III ;

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Gynécologie CANCER DU SEIN DE LA FEMME ÂGÉE 689-A-20

Tableau I. – Variation de facteurs de pronostic suivant l’âge.


Âge < 50 ans (%) 50-59 ans (%) 60-69 ans (%) > 70 ans Probabilités
T0-1 42 42 30 25 0,0001

T3 7 6 8 14

SBR I 42 41 42 39 0,25

SBR II 10 12 13 8

N- 60 65 64 67 0,58

N+ 4 4 4 3

Tableau II. – Répartition de la positivité des récepteurs d’hormones.


Âge < 50 ans (%) 50-59 ans (%) 60-69 ans (%) > 70 ans Probabilités
RE+ (%) 72 75 83 82 < 0,0001

RP+ (%) 84 74 78 78 0,009

Tableau III. – Cancer du sein. Corrélation entre âge, phase S et ploïdie.


Âge Phase S médiane (%) Cancer aneuploïdie (%)
< 35 ans 4.9 14.4

35-65 ans 3.6 11.4

> 65 3.2 8.8

– la présence de récepteurs hormonaux augmente avec l’âge, mais surtout les humérale ou de la paroi thoracique, lymphœdème) sont plus contraignantes
récepteurs d’œstrogènes ; chez des patientes parfois déjà handicapées par des douleurs articulaires ou
– les phases S faibles prédominent avec l’âge (72 % > 70 ans) mais de façon des troubles moteurs.
non significative ; les mutations de p53 semblent moins fréquentes mais Au vu de la littérature [2, 67], il n’existe aucune raison médicale pour modifier
seulement en comparaison des patientes de moins de 40 ans. le schéma thérapeutique appliqué chez une femme âgée. À noter en effet que
Namer rapporte l’expérience du centre A Lacassagne [54]. L’analyse porte sur les décès provoqués par des maladies intercurrentes augmentent avec l’âge,
2 023 patientes opérées pour un cancer du sein de 1975 à 1990 et permet de mais que le cancer reste toujours la principale cause de mortalité.
corréler les facteurs de pronostic habituels avec l’âge (tableaux I, II, III).
En fait, il existe une forte proportion de lésions probablement peu évolutives, Radiothérapie
bien différenciées, RH+, avec aspect clinique inquiétant (squirrhe, lésion La radiothérapie postopératoire s’impose dans le cadre du traitement
ancienne « négligée ») mais il existe également une proportion de tumeurs conservateur et l’indication de l’approche conservatrice repose non seulement
aux caractères péjoratifs qui nécessitent de ne pas être sous-traitées. sur les critères anatomiques habituels mais aussi sur la faisabilité de la
radiothérapie et des déplacements qu’elle implique entre le domicile et le
centre de radiothérapie. En effet, le problème essentiel chez la femme âgée
Traitements locorégionaux réside dans la durée du traitement, obligeant à des transports quotidiens,
source de fatigue, qui conduisent parfois les patientes à interrompre
précocement leur traitement.
Cancers de stades I et II
Dans ce cas, et afin d’améliorer la compliance au traitement radiothérapique,
L’approche thérapeutique de ces patientes repose sur une analyse précise des on peut modifier le rythme et l’étalement de l’irradiation : protocoles dits
comorbidités qui seront les éléments discriminants à prendre en compte. « protractés ». Les résultats de la littérature [19, 58] ainsi qu’un essai pilote
L’âge ne doit pas jouer comme facteur limitant des indications thérapeutiques réalisé à Lyon de janvier 1993 à décembre 1994 sur 29 patientes montrent
car ni la morbidité ni la mortalité ne sont significativement augmentées qu’une irradiation conduite sur ce mode hypofractionné, deux à trois séances
lorsqu’on traite la femme âgée de façon habituelle. par semaine pendant 4 à 5 semaines, permet d’obtenir le même contrôle local
et un taux de résultats cosmétiques comparable [61].
Chirurgie L’hospitalisation pendant la durée des séances est une autre solution
envisageable, mais elle peut déstructurer des patientes fragiles.
Il n’y a pas de contre-indication au traitement conservateur chez les patientes En cas de traitement radical, on peut réserver l’irradiation postopératoire aux
âgées porteuses de tumeurs de petite taille. Cependant le recours à la formes à haut risque de récidive locale : T > 3 cm, N1 ou N+, grade III, RH−,
mastectomie, même sur des tumeurs de petite taille [8], est très fréquent soit infiltration cutanée.
parce que la radiothérapie est redoutée (par la patiente ou par le médecin !) ou
peu envisageable, soit en raison d’un a priori contestable. Le schéma corporel La tolérance locorégionale à l’irradiation n’est pas différente de celle des
de la femme âgée ne diffère pas sensiblement de celui de la femme plus jeune femmes plus jeunes. Les précautions concernant les soins dermatologiques
et l’information de la patiente ne doit pas occulter cette possibilité de sont identiques avec une attention particulière pour les zones de plis et le
traitement conservateur. La mastectomie entraîne, à cet âge, une altération sillon mammaire chez des patientes aux seins souvent pendulaires.
plus grande de l’image corporelle et génère des troubles psychiques
importants [42, 50]. Cancers de stades III et IV
Lors de la consultation préopératoire anesthésique, l’évaluation et la prise en
charge médicale de la patiente seront effectuées [16]. Celles-ci se font en Les décisions thérapeutiques dans les cancers évolués du sein chez la femme
coopération avec l’équipe médicale et chirurgicale. L’appréciation des âgée doivent être prises en tenant compte de la taille tumorale, de l’extension
altérations liées à l’âge et des handicaps réels permet de raisonner en âge locorégionale et éventuellement métastatique, des comorbidités associées et
physiologique avec ou sans incapacité. La recherche d’une polymédication pas uniquement du seul critère de l’âge. Il faudra donc choisir une option
est importante. thérapeutique qui offrira un contrôle locorégional maximal avec la meilleure
Les règles de l’utilisation de la chirurgie sont, dans la majorité des cas, les qualité de vie.
mêmes que celles de la femme jeune. Le traitement doit être Dans ces formes localement évoluées ou métastatiques, le geste chirurgical
carcinologiquement satisfaisant : radical en cas de nécessité, conservateur si est radical et fréquemment associé à la radiothérapie de la paroi thoracique,
la radiothérapie est possible, le curage axillaire doit être pratiqué, sauf pour du creux sus-claviculaire, de la chaîne mammaire interne.
certains en cas de tumeur de très petite taille. Dans l’étude du NSABP Les risques opératoires, la morbidité des traitements locorégionaux sont
B-04 [30], il est démontré que le curage axillaire n’améliore pas la survie, mais souvent exagérés et les progrès de l’anesthésie autorisent des gestes
en revanche 18 % des patientes ont besoin, par la suite, d’une chirurgie chirurgicaux curateurs dans la plupart des cas [9, 47].
secondaire de rattrapage qui nécessite alors une nouvelle anesthésie. En cas d’importantes comorbidités associées, le traitement locorégional doit
Les séquelles chirurgicales mammaires sont peu invalidantes. Celles liées au être modulé selon le risque opératoire et l’espérance de survie de ces malades.
curage axillaire (périarthrite scapulohumérale, névralgie soit axillaire, C’est dans ces cas où l’utilisation du tamoxifène en première ligne [7] peut

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permettre de réduire le volume tumoral et d’envisager, dans un second temps, générale des antimitotiques avec risque d’hypoplasie, voire d’aplasie,
soit un geste chirurgical s’il devient possible (associé ou non à une postchimiothérapique. Les marges de tolérances sont donc plus étroites chez
radiographie thoracique [RT] postopératoire), soit une radiothérapie les individus âgés et nécessitent une évaluation précise. La diminution de
exclusive en rythme normal ou protracté [39]. l’intensité de dose qui peut être tentante afin de favoriser la tolérance est
L’approche thérapeutique consistant à ne prescrire que du tamoxifène n’est à toujours délétère pour l’efficacité [6].
proposer que dans des cas très sélectionnés [66]. En effet, dans 40 à 60 % des Les indications de la chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvantes chez les
cas, une rechute locale peut survenir et imposer une chirurgie ultérieure dans femmes de plus de 70 ans sont pour l’instant exceptionnelles car porteuses de
de moins bonnes conditions. toxicités importantes [18] et réservées aux formes de mauvais pronostic N+ ou
Le tamoxifène seul ne peut être comparé à une mastectomie en termes inflammatoires. Elles doivent faire l’objet d’une discussion collégiale au coup
d’efficacité : la littérature [32], et notamment l’essai thérapeutique de par coup [54]. Lorsque l’indication est retenue, l’adaptation des doses en
Robertson [62] a montré, avec des séries comparatives entre mastectomie et fonction de la clairance à la créatinine [33] a permis de diminuer la fréquence et
tamoxifène seul, un taux de contrôle local bien meilleur avec la mastectomie. l’intensité des effets secondaires avec une légère baisse de l’efficacité non
En effet, seule la moitié des patientes traitées par tamoxifène sont en vie et significative statistiquement. Les considérations relatives à la qualité de vie
sans récidive locale à 2 ans. sont parmi les critères les plus importants à évaluer avant de choisir un
traitement adjuvant chez des patientes à faible risque de récidive [25].
Le protocole le plus couramment utilisé est le CMF (cyclophosphamide,
Traitements médicaux du cancer du sein méthotrexate, 5-fluoro-uracile) pour les N+ 1-3 et les N− à haut risque de
de la femme âgée récidive (RH − [récepteurs hormonaux négatifs], SBR-III [grade
histoprognostique de Scarff-Bloom-Richardson III]).
Les caractéristiques biologiques et évolutives des cancers du sein de la femme Les régimes contenant des anthracyclines ont démontré leur efficacité chez
âgée amènent à considérer l’approche hormonale comme la plus logique tant les patientes N+ ≥ 4, RE−. Aucune relation n’a été établie entre l’âge et la
en phase adjuvante qu’en phase métastatique [34]. Nous avons évoqué au tolérance à ce produit, cependant la cardiotoxicité est une donnée importante
chapitre précédent son intérêt et ses limites en situation néoadjuvante. à considérer chez les patientes âgées, eu égard à leurs éventuels antécédents.
Cependant la chimiothérapie représente dans certains cas une alternative L’évaluation prospective en phase adjuvante de la mitoxantrone, de
thérapeutique à ne pas éliminer a priori, aussi bien en phase néoadjuvante l’idarubicine, de la vinorelbine, du paclitaxel et de la gemcitabine qui
qu’adjuvante ou métastatique avant d’en avoir évalué les bénéfices et les semblent avoir un profil toxicologique acceptable, mériterait d’être réalisée,
risques potentiels. Il n’y a pas de place pour l’instant pour des traitements ainsi que celle des schémas hebdomadaires d’application de ces traitements.
préventifs du cancer du sein en dehors du tamoxifène. Chez les patientes à bon pronostic N− RE+, la place de la chimiothérapie est
très discutée. Elle améliorerait les résultats par rapport au tamoxifène seul [29]
en termes de SSR, avec une tendance à l’amélioration de la SG. Cependant,
Traitements médicaux en phase adjuvante chez ces mêmes patientes N− [21], la prolongation de survie obtenue par la
Le traitement médical de référence en phase adjuvante après la ménopause chimiothérapie adjuvante au-delà de 75 ans, après ajustement sur la qualité
est le tamoxifène [31, 57]. Les nouveaux antiœstrogènes (SERM : specific de vie et sur l’espérance de vie active, ne serait que de 1,8 mois et 2 semaines !
estrogen receptor modulator), les antiaromatases ou les progestatifs Elle souffre le plus de l’absence d’essais randomisés. En effet, seulement 3 %
pourraient être utilisés en cas d’intolérance ou s’ils faisaient la preuve d’une des patientes porteuses d’un cancer du sein sont incluses dans des essais
meilleure efficacité. cliniques, alors que 50 % seraient susceptibles de l’être [63] . Le taux
La publication récente dans le Lancet de la troisième méta-analyse d’inclusion le plus bas observé correspond à un protocole d’étude chez des
(EBCTCG, 1998, # 4076) apporte la confirmation de certaines données déjà personnes âgées [ 4 3 ] . Pourtant, la prévalence des cancers du sein et
publiées précédemment [23, 27, 28, 29]. l’augmentation de l’espérance de vie après 70 ans invitent à poser le problème
du meilleur traitement possible, et donc de celui des essais cliniques [74],
La pertinence de cette compilation concernant le tamoxifène en situation malgré les réunions de consensus réunissant des panels qui orientent les
adjuvante doit être rappelée car elle repose sur l’étude de 36 689 femmes, pratiques régulièrement [35].
incluses dans 55 essais prospectifs. On a constaté 14 140 récidives et
13 268 patientes sont décédées au cours d’une durée moyenne de surveillance
d’environ 10 ans. Chez la femme âgée, les principaux éléments à retenir sont : Traitements médicaux en phase métastatique
– les bénéfices du tamoxifène adjuvant ne semblent pas âge-dépendants, Le cancer du sein métastatique reste incurable et la survie moyenne est
même si une tendance est notée d’une amélioration des taux de survie sans d’environ 2 ans après le diagnostic. Certaines patientes peuvent avoir une
récidive (SSR) et de survie globale (SG) chez les patientes les plus âgées ; survie beaucoup plus longue, étendue parfois sur 10 ans.
– le tamoxifène améliore pendant les 5 premières années le taux de SSR et le La radiothérapie ne doit pas être négligée dans son apport essentiel en cas de
bénéfice apparaît ensuite plus fort sur la SG. Chez des patientes âgées, cette récidive cutanée, de métastases osseuses et cérébrales.
notion est intéressante car les états de comorbidité associées peuvent obérer
le pronostic à court ou moyen terme sans que l’intérêt du tamoxifène adjuvant Cependant, le traitement médical hormonal et/ou chimiothérapique est une
soit remis en cause pour un bénéfice à moyen ou long terme qui devient alors nécessité en cas de métastases multiples et viscérales.
illusoire. Quel que soit le résultat du dosage des récepteurs hormonaux sur la tumeur
Les cancers du sein survenant chez des patientes ménopausées recevant un primitive, une femme âgée peut bénéficier d’une première ligne
traitement hormonal substitutif (THS) sont généralement moins agressifs que d’hormonothérapie dans la mesure où les métastases apparues ne mettent pas
ceux survenant chez les femmes sans THS [41]. Le taux de prolifération en cause immédiatement sa vie.
cellulaire bas et la taille plus petite des tumeurs mesurées sur les tumeurs RE+ Les essais thérapeutiques et l’évidence clinique ont montré que les réponses
chez les patientes sous THS suggèrent un effet d’inhibition directe du THS objectives au traitement hormonal étaient positivement corrélées :
sur les tumeurs préexistantes. – au taux de positivité des récepteurs hormonaux :
Les bénéfices de la chimiothérapie adjuvante en termes de SSR et de SG ont – taux inconnu 30-35 % ;
été clairement démontrés chez les patientes postménopausées N+ [23, 24]. Ils – ER+ 45-50 % ;
diminuent avec l’âge et ne sont pas formellement démontrés après 70 ans [52], – RE+ou RE++ et/ou RP++ 55-65 % ;
d’autant que moins de 300 patientes ont été incluses dans la méta-analyse de
Peto. D’autre part, son efficacité plus marquée sur la survie 5 ans après le – à la durée de l’intervalle libre ;
traitement peut être limitée par l’espérance de vie de la patiente considérée [10]. – au grade histologique de la tumeur primitive (bas grade) ;
La toxicité des produits de chimiothérapie est potentiellement plus grande – à un faible index de prolifération ;
après 70 ans en raison des modifications de la pharmacocinétique et de la – au site tumoral de la récidive tissus mous, os.
pharmacodynamique des médicaments. Plusieurs mécanismes sont en cause : Ils ont aussi montré que les réponses objectives ont toujours une durée limitée,
– diminution de la filtration glomérulaire d’environ 35 % ; même si elles peuvent être parfois très longues. La maladie reprend toujours
– diminution du volume du foie et des activités enzymatiques ; sa progression et les chances d’efficacité d’une hormonothérapie de seconde
– réduction des volumes de distribution des produits liposolubles par ligne sont meilleures :
diminution de la masse musculaire et augmentation relative de la masse – si la première ligne d’hormonothérapie a donné une réponse objective
grasse ; durable ;
– enfin augmentation de la fraction libre des médicaments par – si la nouvelle récidive survient dans les tissus mous ou les os ;
hypoalbuminémie. – et si les récepteurs hormonaux initiaux étaient positifs.
La baisse de capacité de régénération tissulaire peut augmenter les effets Le taux de réponse de cette deuxième ligne concerne en général 20 à 30 %
secondaires des traitements : cardiotoxicité des anthracyclines, myélotoxicité des patientes.

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Gynécologie CANCER DU SEIN DE LA FEMME ÂGÉE 689-A-20

Aujourd’hui, deux types de nouvelles molécules sont développés : les patientes étaient suffisamment sévères pour qu’on ne puisse pas appliquer
antiœstrogènes et les inhibiteurs de l’aromatase. directement les mêmes conclusions à une population tout-venant de femmes
Les nouveaux antiœstrogènes sont soit non stéroïdiens de type torémifène, âgées, tout-venant dont le performance status serait probablement très
droloxifène, raloxifène, TAT-59 ou idoxifène. Ils sont caractérisés par une différent. Les adaptations de doses peuvent se faire, comme nous l’avons déjà
efficacité proche de celle du tamoxifène, mais avec un rapport activité évoqué en phase adjuvante, sur l’état de la fonction rénale et hépatique et ne
agoniste-antiagoniste différent. compromettent pas les résultats en phase métastatique [33]. La myélotoxicité
Les antiœstrogènes purs (ICI-182780, SCH-57050) n’ont pas d’action est plus marquée chez les femmes âgées, mais ni sa sévérité ni sa durée n’ont
agoniste. eu d’effets délétères sur la mortalité par aplasie fébrile, infection ou
hémorragie.
Les inhibiteurs de l’aromatase, dont l’aminoglutéthimide a été longtemps le
seul représentant, sont maintenant plus nombreux et représentent chez les Le protocole le plus couramment utilisé est le CMF et environ 50 % des
femmes ménopausées une nouvelle ligne d’activité potentielle après échec du patientes présenteront une réponse (10 % de réponse complète ; 40 % de
tamoxifène. réponse partielle). La durée de ces réponses est plus courte que celle obtenue
avec l’hormonothérapie et les réponses durent de 6 à 12 mois.
Qu’il s’agisse des inhibiteurs stéroïdiens de type I comme le formestane ou
L’efficacité, la tolérance et les bénéfices liés à l’emploi de la mitoxantrone, de
l’exemestane, ou des inhibiteurs non stéroïdiens comme le létrozole,
la vinorelbine, des taxanes, de la doxorubicine liposomale ou de la
l’anastrozole ou le vorozole, leur activité est comparable à celle de
gemcitabine font l’objet de nombreuses publications comme celles de
l’aminoglutéthimide, mais avec une bien meilleure tolérance ne nécessitant
produits répondant à une nouvelle forme galénique (idarubicine) pour leur
pas d’opothérapie substitutive. Leur emploi chez la femme âgée fait l’objet
usage per os ou des schémas.
de développements multicentriques.
Les chimiothérapies de deuxième, voire de troisième ligne, ne sont pas utiles
Les progestatifs acétate de médroxyprogestérone ou acétate de mégestrol chez les femmes âgées (sauf rares exceptions), vu leur taux très faible de
agissent à la fois en tant qu’antiœstrogènes, mais ils ont aussi une efficacité réponses et leur toxicité.
sur l’état général. Leurs effets secondaires veineux en limitent l’emploi.
Les antiprogestérones n’ont pas donné, pour l’instant, de résultats •
thérapeutiques. • •
Les taux de réponse à l’hormonothérapie seront d’autant plus importants que
Le cancer du sein de la femme âgée représente un espace ouvert à la
le délai d’apparition des métastases aura été long, qu’elles seront osseuses ou
recherche clinique et un vaste domaine d’intervention en pratique
touchant les parties molles et, bien sûr, si les récepteurs sont positifs [53].
quotidienne vu le vieillissement de la population.
Environ 20 % de patientes RE− pourront avoir des réponses partielles, voire
complètes, sous hormonothérapie [71]. Deux essais randomisés comparant Le dépistage doit être adapté à l’espérance de vie des patientes et les
hormonothérapie versus chimiothérapie chez des patientes âgées en phase procédures de diagnostic répondre à une rigueur méthodologique
métastatique ont montré que la survie globale n’est pas compromise lorsqu’on identique à celle appliquée aux femmes plus jeunes.
débute le traitement par l’hormonothérapie, même si le traitement initial par Le traitement locorégional, gage du contrôle de la maladie primitive,
la chimiothérapie a un taux plus important de réponse que l’hormonothérapie nécessite une approche pluridisciplinaire tenant compte des
[69, 70]. comorbidités et des possibilités techniques de son application. Le
La chimiothérapie doit être considérée lorsque les métastases sont réfractaires traitement, en phase adjuvante comme en phase métastatique, repose
ou devenues résistantes à l’hormonothérapie, ce qui peut être immédiat ou sur l’utilisation du tamoxifène chez les patientes porteuses de tumeurs
retardé. La littérature n’est pas très riche en essais spécifiquement dédiés à la hormonosensibles. La place de la chimiothérapie en phase adjuvante
chimiothérapie des cancers du sein survenant chez la femme âgée, on et en phase métastatique chez la femme âgée demande une décision
extrapole par rapport aux données obtenues chez les femmes plus jeunes et pluridisciplinaire pour bien en apprécier les bénéfices potentiels
les résultats sont voisins [12]. Pour Christman, il n’apparaît pas de relation entre comme les effets secondaires prévisibles.
l’âge et le taux de réponse, ni pour la survie, ni pour les toxicités majeures. La L’âge en lui-même ne doit pas être considéré comme un élément
médiane de survie n’a pas été significativement différente entre les groupes discriminant de l’offre de soins chez la femme âgée atteinte de cancer
de moins de 50 ans, 50-69 ans et plus de 70 ans. Les critères d’éligibilité des du sein.

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