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Chirurgie de la stérilité tubaire distale


C. Dechanet, A. Flandrin, L. Reyftmann, S. Hamamah, B. Hedon, H. Dechaud

Une pathologie tubaire distale est retrouvée chez 40 à 50 % des couples qui consultent pour infertilité.
L’atteinte de l’ampoule et de la trompe est responsable d’une modification des rapports tubo-ovariens et
d’une perturbation de la capture et de la migration ovocytaire. Actuellement, deux possibilités s’offrent
pour une prise en charge de cette infertilité tubaire : la chirurgie réparatrice par cœlioscopie et la
fécondation in vitro. Le traitement chirurgical consiste en une adhésiolyse, une fimbrioplastie ou une
néosalpingostomie en fonction du type d’atteinte tubaire. Les taux de grossesse suite à une prise en
charge chirurgicale reconstructrice se situent aux alentours de 30 à 40 %. Une sélection rigoureuse des
patientes à partir des données hystérographiques et cœlioscopiques est indispensable afin de déterminer
les patientes candidates à une chirurgie réparatrice ou à une fécondation in vitro. L’évaluation de la
trompe et notamment de la muqueuse tubaire lors de la cœlioscopie est un des éléments majeurs lors de
la décision thérapeutique et dans le pronostic de grossesse spontanée. La chirurgie se place en
complément de la fécondation in vitro et l’objectif est de savoir combiner ces deux possibilités
thérapeutiques afin d’améliorer les taux de grossesse intra-utérine.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Pathologie tubaire distale ; Infertilité ; Cœlioscopie ; Adhésiolyse ; Néosalpingostomie ;


Fimbrioplastie

Plan ■ Bilan pelvien préopératoire


Ce premier bilan est réalisé afin de déterminer les patientes
¶ Bilan pelvien préopératoire 1
présentant une pathologie tubaire distale, d’inclure les patientes
¶ Adhésiolyse 1 candidates à une cœlioscopie diagnostique et thérapeutique.
Épidémiologie 2 Il comprend :
Physiopathologie 2 • un bilan hormonal d’ovulation ;
Définitions 2 • une hystérosalpingographie ;
Étiologies 2 • une échographie pelvienne ;
Technique chirurgicale 2 • un bilan masculin avec spermogramme ;
Choix de la technique 4 • un test postcoïtal.
Résultats de l’adhésiolyse 4 L’hystérosalpingographie permet le diagnostic de pathologie
Indications 5 tubaire distale, d’hydrosalpinx, d’obstruction distale, et de
Intérêt d’un « second look » 5 suspecter la présence d’adhérences péritubaires.
Conclusion 5 L’échographie donne des informations sur le diamètre de
l’hydrosalpinx.
¶ Chirurgie de la trompe distale 5 Au terme de ce premier bilan d’opérabilité seront exclues
Physiopathologie 6 d’une chirurgie réparatrice les patientes présentant :
Description des lésions tubaires distales 6 • une cause d’infertilité autre, féminine ou masculine ;
Salpingostomie par cœlioscopie 6 • une tuberculose génitale ;
Fimbrioplastie 7 • une atteinte bifocale de la trompe ;
Traitements adjuvants 8 • une infection utéroannexielle au stade aigu.
Résultats 8
Choix de la technique 8
Critères pronostiques 9 ■ Adhésiolyse
Autres moyens diagnostiques 9
L’adhésiolyse consiste en la libération d’organes anormale-
Conduite à tenir devant une pathologie tubaire distale 9 ment accolés entre eux du fait d’adhérences.
¶ Place de la chirurgie dans la prise en charge d’une infertilité Le rôle des adhérences pelviennes dans l’infertilité est
tubaire 9 actuellement établi et leur traitement permet une amélioration
¶ Conclusion 10 de la fertilité. La prévention des adhérences postopératoires
semble nécessaire pour diminuer leurs récidives et leurs compli-
cations et pour améliorer les fonctions de reproduction.

Techniques chirurgicales - Gynécologie 1


41-527 ¶ Chirurgie de la stérilité tubaire distale

Épidémiologie Tableau 1.
[13].
Score adhérentiel (American Fertility Society)
Les adhérences pelviennes sont un problème majeur en
chirurgie de la reproduction car elles sont une cause d’infertilité Organe Type d’adhérence Surface
chez 15 % des patientes et sont une complication de toute 1/3 2/3 3/3
chirurgie de l’infertilité. De façon générale, 93 % des patientes
Ovaire Vélamenteuse 1 2 4
ayant eu une chirurgie abdominopelvienne présentent des
adhérences postopératoires contre 10 % des patientes qui n’ont Dense 4 8 16
jamais été opérées [1, 2]. Trompe distale Vélamenteuse 1 2 4
Dense 4 8 16
Physiopathologie
Stade léger ou stade I : 1 à 6 points ; stade moyen ou stade II : 7 à 15 points ; stade
Après traumatisme chirurgical ou infectieux de la surface sévère ou stade III : supérieur à 15 points.
péritonéale, la cicatrisation se fait de façon uniforme sur toute
la surface de la plaie par multiplication de cellules mésothélia-
les. Cette zone de cicatrisation est le siège d’une inflammation Tableau 2.
locale avec participation de polynucléaires et de macrophages. Classification des adhérences récidivantes et des adhérences de novo.
Toute interaction avec cette inflammation par un produit
Type 1 : adhésion de novo ou développement d’adhésion à un site
chimique ou un corps étranger peut altérer le processus de dépourvu initialement
cicatrisation en accroissant cette réaction inflammatoire.
- type 1a : pas de geste chirurgical à l’endroit de la formation de cette
Le développement d’adhérences péritonéales fait suite à un
adhérence de novo
processus dynamique de cicatrisation, dans lequel deux surfaces
en regard se retrouvent liées par un pont de fibrine dont - type 1b : un geste chirurgical a été réalisé à l’endroit de la formation
de cette adhérence de novo
l’organisation fait appel à des cellules inflammatoires et
fibroblastiques, conduisant à la formation d’une bride de tissu Type 2 : reformation d’une adhérence à un endroit où une adhésiolyse
conjonctif, recouverte de mésothélium, pouvant contenir des a été effectuée
structures vasculaires et nerveuses. Une diminution de l’activité - type 2a : pas de geste chirurgical autre que l’adhésiolyse effectuée sur
fibrinolytique est observée lors de la formation de cette bride et ce site
semble accentuée en présence d’infection, de corps étranger (fils - type 2b : geste chirurgical en plus de l’adhésiolyse effectuée sur ce site
de suture, prothèse...), de traumatisme thermique (laser,
électrocoagulation...), d’hémostase incomplète [2-4]. La formation
d’adhérences a lieu dans les 36 heures suivant l’irritation • Infections :
péritonéale [5]. C utéroannexielles ;
Les adhérences péritubaires sont responsables d’une perte de C digestives : appendicite, diverticulite... ;
souplesse de la trompe altérant le processus de captation de • endométriose pelvienne ;
l’ovocyte par modification du rapport tubo-ovarien. La rigidité • intervention chirurgicale ;
tubaire induite par ces adhérences nuit au transport normal de • irritations chimiques : rupture d’un kyste dermoïde, dialyse
l’embryon au travers des différentes parties tubaires et induit péritonéale...
des implantations ectopiques.
La présence d’adhérences périovariennes est associée à une
altération de la folliculogenèse lors de stimulation ovarienne [6], Technique chirurgicale [15, 16]

à une diminution de la diffusion des gonadotrophines dans le Principes généraux


liquide folliculaire lors de fécondation in vitro [7] et à des
anomalies de rupture folliculaire [8]. Cette action délétère sur la L’objectif de l’adhésiolyse est de réséquer les adhérences afin
folliculogenèse et l’ovulation est probablement induite par un de libérer des organes normalement libres et d’éradiquer les
effet barrière à la surface ovarienne et par un effet constrictif sur foyers d’endométriose associés et délétères sur la fertilité.
la vascularisation normale de l’ovaire. La difficulté du geste dépend du type d’adhérence et des
organes intéressés. La résection des adhérences de type a est
.

Définitions simple et non hémorragique. La libération d’adhérence de type


b nécessite une coagulation préalable du vaisseau intra-
Les adhérences sont des structures tissulaires responsables adhérentiel pour éviter un saignement. Les adhérences de type
d’un accolement d’organes normalement libres et indépendants. c sont les plus difficiles à réséquer, laissant de vastes zones
Plusieurs types d’adhérences sont à distinguer [9] : dépéritonisées et dilacérées.
• les adhérences de type a : elles sont fines, avasculaires et Les adhérences proches des structures digestives et urinaires
forment un voile entre les organes concernés ; doivent être réséquées à distance de celles-ci afin d’éviter des
• les adhérences de type b : elles sont de même morphologie complications lourdes et invalidantes pour la patiente.
que les précédentes mais plus épaisses et vasculaires ; Lorsque les adhérences sont trop sévères et que le geste risque
• les adhérences de type c : denses, elles réalisent de véritables d’être hémorragique ou dangereux, il est préférable de renoncer.
accolements entre les organes. En effet, un geste trop hémorragique et de vastes zones dépéri-
Selon leur siège, deux formes d’adhérences sont différenciées : tonisées sont à l’origine de récidives importantes. En revanche,
• les adhérences localisées, ovariennes ou tubaires ; renoncer d’emblée devant des adhérences trop étendues est une
• les adhérences étendues, s’étalant des annexes et de l’utérus erreur, car un plan de clivage peut être découvert et l’adhésio-
à l’épiploon, au côlon et aux anses grêles, barrant complète- lyse prudemment poursuivie.
ment le pelvis, réalisant au maximum le « pelvis gelé » ;
De nombreuses classifications ont été établies en fonction de Technique d’adhésiolyse
leurs localisations, types et étendues [10-13] (Tableau 1).
Une adhérence doit être sectionnée après mise en tension, à
Actuellement, du fait d’une prise en charge chirurgicale
l’aide d’une pince atraumatique ou par écartement des organes
répétée des adhérences pelviennes, une distinction a été établie
concernés, en respectant au maximum le péritoine viscéral des
entre les adhérences récidivantes et les adhérences de novo. Une
organes adjacents.
définition a été établie pour différencier ces deux entités [14]
Lorsque la mise en tension est difficile (adhérences de type c),
(Tableau 2).
une dissection douce et progressive à l’aide de ciseaux est
recommandée.
Étiologies L’adhésiolyse doit débuter par les zones les plus simples afin
Les adhérences font suite à une agression du péritoine de dégager certains organes pour exposer ensuite certains
viscéral. Les étiologies sont les suivantes. accolements plus étendus.

2 Techniques chirurgicales - Gynécologie


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L’intervention doit être conduite du dedans en dehors, en Traitées Contrôle OR


commençant par une levée des adhérences du cul-de-sac de n/N n/N (IC 95 %)
Douglas.
Les annexes sont libérées du dedans en dehors. Cependant, Dextran 14/156 36/154 0,64 (0,36-1,14)
cette règle peut être contournée. En effet, une fixation de
l’ovaire par une adhérence au ligament large permet une
Stéroïdes 21/31 19/30 1,22 (0,42-3,50)
immobilisation de celui-ci et facilite alors la lyse des adhésions
entre la trompe et l’ovaire.
L’hémostase est nécessaire et réalisée à l’aide de la pince 0,1 0,2 0,5 1 2 5 10
bipolaire. Figure 1. Taux de grossesses cliniques après prévention des adhérences
En fin d’intervention, une toilette péritonéale à l’aide de par adjuvants. D’après [17, 18]. OR : odds ratio ; IC : intervalle de
sérum physiologique chaud permet de ramener les caillots confiance.
sanguins et de vérifier l’absence de saignement. Plusieurs
toilettes sont parfois nécessaires et le sérum aspiré doit revenir
Prévention des adhérences postopératoires
clair pour affirmer l’absence de saignement actif.
Prévention peropératoire
Cas particuliers Des précautions sont à prendre en période périopératoire :
Adhérences tubaires • mobilisation des annexes de façon atraumatique ;
• éviter toute ischémie tissulaire par diminution des temps
• La mise en tension de la trompe peut se faire par préhension d’utilisation des instruments d’électrocoagulation et du laser ;
douce de la séreuse de celle-ci ou par écartement de la trompe • réaliser une hémostase soigneuse et limitée à la zone de
de la paroi à l’aide d’une pince refoulant la paroi pelvienne. saignement ;
• Les adhérences lâches sont réséquées minutieusement afin • éviter toute dépéritonisation des organes adjacents ;
d’éviter une lésion tubaire. • laver au sérum chaud.
• Les adhérences type c ou accolements sont plus difficilement Agents pharmacologiques
accessibles.
De nombreux agents pharmacologiques, fluides et barrières
• La dissection doit éviter de léser le pédicule lombo-ovarien et ont été évalués au cours de ces dernières années.
le mésosalpinx. Les objectifs de ces produits dans la prévention des adhéren-
• La libération du pavillon doit être minutieuse. ces postopératoires sont les suivants :
• diminuer la réaction inflammatoire ;
Adhérences ovariennes
• favoriser la fibrinolyse ;
Ces adhérences peuvent être secondaires à une endométriose. • éviter le contact entre deux zones lésées.
Les adhérences sont exposées après préhension et traction de Adjuvants.
l’ovaire vers l’avant. La libération de l’ovaire du ligament large Corticostéroïdes. L’inhibition de la réaction inflammatoire, la
permet l’exploration de sa face antérieure. diminution de la colonisation fibroblastique, l’altération de la
production d’histamine par les corticoïdes ont suggéré un
Lors d’accolement ou adhérence de type c, l’adhésiolyse doit apport de ces molécules dans la réduction des adhérences
être fine et ne pas se compliquer de dépéritonisation sévère de postopératoires. Cependant, aucun bénéfice évident n’a été
la surface ovarienne, source de récidives. Il est souvent utile de montré, quelle que soit la voie d’administration, sur la diminu-
repérer l’uretère lors d’adhérences sévères pour ne pas le blesser tion des adhérences postopératoires et sur l’amélioration des
lors d’une dissection ou d’un geste hémostatique. taux de grossesse [17] (Fig. 1).
Prométhazine (Phénergan®). L’administration de prométhazine,
Adhérences utéro-ovariennes
agent antihistaminique dont l’objectif est de diminuer la
Elles sont souvent sévères et de type c. Leur libération est perméabilité vasculaire, n’a pas fait preuve de son efficacité dans
souvent difficile mais non dangereuse. L’ovaire est tracté vers la prévention d’adhérences postopératoires, quelle que soit la
l’extérieur et l’utérus du côté opposé à l’aide de la canulation voie d’administration [17, 19].
utérine. La section des adhérences doit être effectuée au plus Solutions.
près de l’ovaire, sans risquer une lésion de la corticale, afin de Solutions cristalloïdes.
diminuer le risque de saignements au niveau de l’utérus. • Ringer lactate : l’hydroflottation à l’aide d’une solution de
Ringer Lactate pour diminuer la récurrence des adhérences et
Adhérences du cul-de-sac de Douglas la formation d’adhérences de novo n’a pas montré son
efficacité [20] . Son inefficacité est probablement due à la
Elles concernent la face postérieure de l’utérus, le rectum, le rapidité de la résorption [21].
ligament large et parfois l’épiploon, les ovaires, les trompes et • 32 % dextran 70 : il s’agit d’un polymère de glucose soluble
l’iléon. dont l’absorption péritonéale est lente. Les résultats quant à
Lorsque les adhérences sont vélamenteuses, la canulation de son efficacité dans la prévention des adhérences postopéra-
l’utérus avec antéversion de celui-ci permet la mise en tension toires sont discordants [19, 22, 23] (Fig. 1, 2). Lors de l’utilisa-
des lésions et leurs dissections. tion de 32 % dextran 70 ont été décrits de nombreux effets
Lorsque les différents organes sont intimement accolés, la secondaires à type d’ascites et d’œdème vulvaire [22].
dissection peut être dangereuse avec risque de perforation Noxytioline. La noxytioline a une action cytotoxique sur les
digestive. Dans tous les cas, l’adhésiolyse doit se faire le plus fibroblastes et antibactérienne. Actuellement, aucune preuve de
près possible de l’utérus pour protéger les viscères digestifs. son efficacité chez la femme dans la prévention des adhérences
et sur l’amélioration des taux de grossesse n’a été mise en
Adhérences épiploïques et digestives évidence par faute de preuve statistique [17, 24].
4 % icodextrine (Adept®). 4 % icodextrine est un polymère de
Les adhérences sont mises en tension par préhension douce glucose. Son absorption lente dans la cavité péritonéale fait que
du tube digestif. La section des brides est réalisée après dissec- sa durée de résidence dans la cavité est estimée à 4 jours. Son
tion et toujours proche de l’appareil génital. La libération des effet antiadhésiogène est dû à une hydroflottation prolongée.
adhérences épiploïques nécessite souvent un geste d’hémostase Actuellement, il n’existe pas une preuve évidente de son
associé. Le risque principal lors d’adhérences digestives est la efficacité dans la prévention des adhérences en chirurgie
plaie digestive. Lorsque les adhérences sont trop denses, il faut gynécologique faute d’effectif suffisant lors de son évalua-
savoir renoncer pour ne pas risquer une perforation digestive. tion [17, 25] (Fig. 2).

Techniques chirurgicales - Gynécologie 3


41-527 ¶ Chirurgie de la stérilité tubaire distale

Traitées Contrôle OR absorption au travers du péritoine. Son efficacité dans la


n/N n/N (IC 95 %) prévention des adhérences postopératoires a été démontrée mais
nécessite actuellement [2, 41, 42] confirmation sur des échan-
Dextran 73/110 68/100 0,93 (0,46-1,90) tillons plus importants (Fig. 2).
Sepracoat ® . L’acide hyaluronique est un polysaccharide
Icodextrine 10/27 4/26 3,24 (0,86-12,12) linéaire présent dans les fluides et les tissus biologiques, au
niveau des tissus conjonctifs. Son utilisation en chirurgie
Spraygel® 2/18 1/13 1,50 (0,12-18,54) gynécologique a actuellement montré une réduction unique-
ment sur les adhésions de novo mais sans efficacité sur la
0,1 0,2 0,5 1 2 5 10 prévention des récidives des adhérences [43].
Figure 2. Amélioration du score adhérentiel par les adjuvants. Actuellement, seuls Gore-Tex® et Seprafilm® semblent avoir
D’après [17, 18]. OR : odds ratio ; IC : intervalle de confiance. démontré une efficacité dans la prévention des adhérences
postopératoires en chirurgie gynécologique bénigne. D’autres
études seront nécessaires afin d’évaluer l’efficacité de Spraygel®
Traitées Contrôle OR et icodextrine dans la prévention des adhérences postopératoires
n/N n/N (IC 95 %) et dans l’amélioration des taux de grossesse.
Gore-Tex® D’autres molécules ont été étudiées chez l’animal et sont à
13/21 19/21 0,21 (0,05-0,87) évaluer dans l’espèce humaine. Il s’agit des agents bloqueurs des
De novo
canaux calciques, des stimulants gastro-intestinaux, des proges-
tatifs, la colchicine...
0,1 0,2 0,5 1 2 5 10
Figure 3. Effets sur l’incidence des adhésions par les barrières. Choix de la technique
D’après [17, 18]. OR : odds ratio ; IC : intervalle de confiance.
Laparotomie versus cœlioscopie
Historiquement, les premières adhésiolyses ont été effectuées
Traitées Contrôle Différence moyenne par laparotomie. Depuis l’avènement de la cœlioscopie et de la
59 68 faisabilité d’une adhésiolyse par cette technique, la laparotomie
Surface (mm²) (IC 95 %)
n’a gardé que des indications limitées et bien précises.
13,20 18,10 Le traitement des adhésions par cœlioscopie diminue le
Seprafilm® -5,50 (-10,09,-0,91)
risque d’adhésions postopératoires par rapport à une chirurgie
par laparotomie [44] . La cœlioscopie minimise la taille de
l’incision abdominale et de la plaie péritonéale, diminue le
-10 -5 0 5 10
risque de contact avec des corps étrangers tels que des compres-
Figure 4. Effet des barrières sur la prévention des adhésions. ses, la poudre et le talc des gants chirurgicaux, les fibres de
D’après [17, 18]. IC : intervalle de confiance. textile des champs opératoires. Elle réduit le risque de dessèche-
ment de la surface péritonéale en diminuant la fuite du liquide
péritonéal protecteur. Elle minimise les traumatismes tissulaires
Barrières solides. induits par les manipulations des viscères lors de la chirurgie
Gore-Tex® surgical barriere. Gore-Tex® est une barrière chirur- ouverte.
gicale à base de polytétrafluoroéthylène, non résorbable qui doit Cependant, la cœlioscopie réputée comme étant moins
être apposée sur la région lésée. Son inconvénient réside dans adhésiogène n’est pas un garant d’une absence d’effet délétère
le fait qu’une cœlioscopie est nécessaire pour son ablation. sur les tissus péritonéaux. En effet, de hautes pressions intra-
Actuellement, son efficacité a été démontrée dans la diminution abdominales induites par l’insufflation peuvent altérer les
des adhérences postopératoires sur des cicatrices de myomecto- cellules mésothéliales et induire une ischémie sous-séreuse. Un
mie par cœlioscopie [17, 18, 26-28] (Fig. 3). Son efficacité lors flux élevé de CO 2 peut diminuer l’humidité abdominale,
d’autres indications de chirurgie pelvienne de l’infertilité n’est conduisant à une hypothermie et à une altération des tissus
pas actuellement évaluée. péritonéaux [45].
Interceed®. Interceed® est une membrane de cellulose oxydée, En termes de fertilité, même si l’adhésiolyse par cœlioscopie
résorbable en 28 jours. Interceed ® s’applique sur les zones doit être préférée par rapport à la laparotomie, la cœlioscopie ne
d’intérêt et son humidification à l’aide de solution saline montre pas de supériorité par rapport à la laparotomie sur les
permet la constitution de cette barrière. L’efficacité d’Interceed® taux de grossesse [46-48].
est approuvée par de nombreux auteurs [29-34] et non retrouvée
par d’autres [35, 36]. Son efficacité est diminuée en présence de Utilisation du laser
saignements ; une bonne hémostase doit être réalisée avant sa
Le laser est largement utilisé comme outil de section et
pose. Une diminution de son efficacité peut être due à une
d’hémostase dans l’adhésiolyse. Actuellement, l’utilisation du
migration de la membrane après fermeture de la paroi abdomi-
laser dans cette indication ne montre pas de supériorité sur la
nale, ce qui expliquerait des résultats contradictoires.
prévention des récidives des adhérences [49-51], ni sur les taux de
Seprafilm®. Seprafilm® est une membrane résorbable compo-
grossesse [52].
sée de hyaluronate de sodium et de carboxy-méthyl-cellulose,
formant un gel au bout de 24-48 heures. Sa durée dans la cavité
péritonéale est estimée à 7 jours [37]. Aucun effet toxique n’a Résultats de l’adhésiolyse
actuellement été décrit avec l’utilisation de Seprafilm®. Ce film
doit être appliqué sur les zones lésées. Son efficacité a été Résultats sur la fertilité
démontrée sur la diminution des adhérences, de leur étendue et L’intérêt de l’adhésiolyse dans le traitement de l’infertilité
de leur sévérité après chirurgie pelvienne [38-40] (Fig. 4). tubo-ovarienne due à des adhérences périovariennes pose le
Gels. problème de son efficacité, notamment quand les risques de
Spraygel®. Spraygel® est un gel hydrique synthétique conte- récidives et de formations d’adhérences de novo sont
nant du polyéthylène glycol. La membrane est obtenue par omniprésents.
vaporisation de l’hydrogel et se moule à la surface de la zone Tulandi a montré l’intérêt d’une adhésiolyse chez les patien-
sur laquelle elle est appliquée. Elle forme alors une barrière tes infertiles dont les adhérences pelviennes étaient l’étiologie
absorbable, flexible et antiadhésive. Elle doit être appliquée sur majeure. Les taux de grossesse sont multipliés par trois chez les
les zones potentiellement adhésiogènes, ayant bénéficié d’un patientes traitées par rapport aux patientes non traitées.
traumatisme chirurgical. Son hydrolyse, qui se situe entre 5 et Après adhésiolyse, les taux de grossesses intra-utérines se
7 jours après son application, permet son élimination par situent aux alentours de 50 % [46, 53-56] (Tableau 3).

4 Techniques chirurgicales - Gynécologie


Chirurgie de la stérilité tubaire distale ¶ 41-527

Tableau 3. une corrélation entre les scores adhérentiels et les scores


Taux de grossesse après adhésiolyse. muqueux n’est pas toujours évidente [55, 65].
Nombre de cas GIU (%) GEU (%)
Lors d’adhérences liées à une maladie infectieuse utéroan-
nexielle où l’atteinte pelvienne fait suite à l’atteinte tubaire, une
Gomel, 1983 92 28,7 8,2 corrélation est démontrée entre les scores muqueux et les scores
Marana, 1995 92 63 5,4 adhérentiels [54, 66]. Lors de pelvis adhérentiel secondaire à une
Marana, 1999 24 50 infection utéroannexielle, une bonne adhésiolyse ne semble pas
Milingos, 2000 104 39,4 suffire pour restaurer une fertilité correcte et l’état de l’endosal-
Alborzi, 2003 90 40,2 pinx semble tout autant déterminant.
Lors d’adhérences secondaires à une endométriose sévère,
Popovic, 2005 104 39,4
l’endosalpinx est de bonne qualité et aucune corrélation n’est
GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine. mise en évidence entre score adhérentiel et score muqueux [67].
Lors d’adhérences secondaires à une chirurgie abdomino-
pelvienne, il semble licite de penser que l’endosalpinx soit de
Tableau 4. bonne qualité et qu’une bonne adhésiolyse puisse restaurer les
Score tubaire coopératif français, établi par Mage, concernant la trompe rapports anatomiques et la fonctionnalité de la trompe.
la moins atteinte [11]. En dehors du pelvis gelé, tous les autres stades sont une
Aspect tubaire Aspect muqueuse Aspect paroi bonne indication d’adhésiolyse. Seule une adhésiolyse complète
ampullaire ampullaire et exhaustive conduit à une anatomie pelvienne normale et
HSG
HSG cœlioscopie permet ensuite l’étude des organes pelviens et un éventuel geste
Normal Plis normaux Normale chirurgical associé.
0 0 0
Obstruction partielle Diminution des plis Mince
Intérêt d’un « second look »
(phimosis)
Sur le résultat anatomique
2 5 5
De nombreux auteurs ont évalué l’intérêt d’une cœlioscopie
Obstruction totale Pas de pli Épaisse ou rigide
de second look afin de diminuer les récidives et les formations de
5 5 10 novo. La période optimale se situe entre 1 et 12 semaines [60,
68-70]. Lors de cette période, l’adhésiolyse est moins dangereuse,
Grade I : 2-5 ; grade II : 6-10 ; grade III : 11-15 ; grade IV : > 15 ; HSG :
hystérosalpingographie. moins hémorragique et plus efficace sur la réduction des scores
adhérentiels qu’une cœlioscopie de second look effectuée plus
tardivement.
Tableau 5.
Score muqueux établi suite à une salpingoscopie [64].
Sur la fertilité
I : plis normaux Si la cœlioscopie de second look montre un intérêt dans la
II : plis séparés, aplatis mais normaux (correspond à un stade I diminution du score adhérentiel, malgré la récidive et la
mais avec une trompe distendue) formation d’adhérences de novo, il est important d’évaluer son
III : adhésions focales entre les plis muqueux bien visualisés rôle dans l’amélioration de la fertilité.
IV : adhésions étendues entre les plis et/ou présence de larges zones Lors d’adhésiolyse, la cœlioscopie de second look effectuée
muqueuses aplaties précocement ou tardivement après une adhésiolyse première ne
V : perte totale des plis muqueux et du profil muqueux normal semble pas augmenter les taux de grossesse intra-utérine par
rapport à des patientes ne bénéficiant pas de cœlioscopie de
second look [56, 58].
La plupart des grossesses sont obtenues au décours de la
première année qui suit l’intervention avec un déclin du taux Conclusion
de fécondité les années suivantes [51, 57-59].
Les adhérences sont une cause d’infertilité et une complica-
Résultat anatomique tion de toute chirurgie pelvienne. L’adhésiolyse a fait preuve de
son efficacité en permettant des taux de grossesse proches de
Malgré une résection complète des adhérences, les taux de
50 % dans les infertilités induites par des adhérences pelvien-
reformation des adhérences se situent entre 50 et 92 % [60, 61]
nes. La prévention des adhérences postopératoires repose sur des
avec des adhérences de novo entre 10 et 50 % [46, 60, 62]. Au
précautions minutieuses à prendre pendant l’intervention afin
niveau ovarien, après une première adhésiolyse, 80 % des
de minimiser les traumatismes péritonéaux et sur l’utilisation
adhésions sont reformées et au niveau tubaire, 67 % des
d’adjuvants permettant une réduction des récidives et des
adhésions récidivent [60].
adhérences de novo.
Indications
Même si un stade adhérentiel sévère est associé à de faibles
taux de conception [46, 56], les taux de grossesse ne diffèrent pas
en cas de stade adhérentiel léger et modéré [47, 63], suggérant
“ Point fort
que les adhérences périannexielles ne sont pas les seules
responsables d’infertilité mais que l’état de la trompe et Adhésiolyse
notamment de l’endosalpinx semble aussi être déterminant Intérêt de l’adhésiolyse avec multiplication des taux de
dans le pronostic. L’état de la trompe est évaluable par le score grossesse par 3 par rapport à un groupe non traité.
tubaire suite aux constatations hystérosalpingographiques et
cœlioscopiques et l’état de l’endosalpinx par le score muqueux
établi suite aux constatations salpingoscopiques (Tableaux 4,
5) [64]. ■ Chirurgie de la trompe distale
Il semble important de différencier les adhérences postopéra-
toires, les adhérences secondaires à une endométriose et les Les obstructions tubaires représentent 40 à 50 % des étiolo-
adhérences pelviennes liées à une infection pelvigénitale, où gies d’infertilité féminine. Deux types de prise en charge
dans ces situations différentes, l’état de la trompe varie d’une permettent actuellement à ces patientes des chances de concep-
étiologie à l’autre. En effet, lors de pelvis souffrant d’adhérences, tion : l’assistance médicale à la procréation et la chirurgie

Techniques chirurgicales - Gynécologie 5


41-527 ¶ Chirurgie de la stérilité tubaire distale

tubaire distale. Celle-ci, dont l’objectif est la reconstitution


d’une trompe fonctionnelle, permet des taux de grossesse intra-
utérine aux alentours de 30 %. Durant ces vingt dernières
années, les techniques de microchirurgie distale de la trompe
ont laissé la place à la cœlioscopie thérapeutique. Une bonne
maîtrise des techniques chirurgicales de cœlioscopie est néces-
saire et permet une reconstitution d’un ostium et des rapports
tubo-ovariens. La reconstitution de cet ostium se conçoit
actuellement comme une technique complémentaire de la
fécondation in vitro.

Physiopathologie
La partie distale de la trompe composée de l’ampoule, du
pavillon, de l’ostium muqueux a un rôle primordial dans la
reproduction. Lors de l’ovulation, la trompe, normalement
mobile, permet au pavillon de coiffer l’ovaire et de capturer
l’ovocyte entouré du cumulus oophorus qui se retrouve alors
dans l’ostium tubaire. Un respect de l’anatomie tubo-ovarienne
et du rapport tubo-ovarien est indispensable. Lors de l’ovula-
tion, des mouvements répétés du pavillon permettent un
contact de l’ostium avec la surface ovarienne [71] . Après le
contact entre l’ovocyte et la muqueuse du pavillon, l’ovocyte
est transporté vers l’utérus à l’aide des mouvements ciliaires et
du péristaltisme tubaire. L’intégrité de l’ostium, le nombre de
cellules ciliées et la surface de la zone muqueuse au niveau
distal sont des éléments essentiels dans la fonction de captation
ovocytaire. Figure 5. Néosalpingostomie. Incision de la paroi de l’hydrosalpinx.
Les pathologies tubaires distales sont le fait d’infections
utéroannexielles et pelviennes.
• Chlamydia trachomatis est impliqué dans 60 à 75 % [72, 73]. Il Intervention
s’agit d’une bactérie à développement intracellulaire respon-
Après avoir effectué une adhésiolyse complète, un bilan
sable d’une réponse cellulaire immunoallergique locale où
tubaire (Tableau 4) [11] permet de définir un bilan d’opérabilité
interviennent les lymphocytes, des cytokines créant des
tubaire.
lésions de sclérose autoentretenue.
Les stades tubaires I et II peuvent bénéficier d’une chirurgie
• Neisseria gonorrhoeae est responsable d’un abrasement de
tubaire distale.
l’épithélium tubaire avec réaction inflammatoire atteignant
En ce qui concerne les stades III, la décision est prise en
jusqu’à la couche musculaire et prédisposant la trompe à une
fonction de l’état de l’endosalpinx évalué par salpingoscopie.
surinfection par des germes opportunistes aérobies et anaéro-
Les stades IV sont une contre-indication formelle de chirurgie
bies présents dans la sphère génitale [74].
tubaire distale, et il se discute dans ces cas particuliers une
• Le bacille de Koch, responsable de tuberculose génitale, est
indication de salpingectomie.
devenu une étiologie anecdotique dans les pays industrialisés.
La néosalpingostomie est réalisée en trois temps [16] :
Les autres étiologies d’obstruction tubaire sont représentées
• l’ouverture ;
par l’endométriose et les pathologies iatrogènes au premier rang
• l’incision ;
desquelles figurent les adhérences postopératoires et les lésions
• l’éversion.
dues à des traumatismes instrumentaux tubaires peropératoires.
Ouverture de la trompe (Fig. 5)
Description des lésions tubaires distales [75] L’extrémité distale de la trompe est maintenue par une
On distingue : préhension douce de la séreuse à environ 2 cm de l’extrémité
• les lésions ampullaires, les plus fréquentes : tubaire. Une distension de l’extrémité est réalisée par injection
de bleu de méthylène. L’ancien orifice siège habituellement
C la salpingite aiguë, catarrhale ou suppurée ;
.

dans une zone avasculaire à paroi fine et ressemble souvent à


.

C la salpingite chronique dans sa forme sclérocicatricielle


une cicatrice étoilée blanchâtre.
correspondant à l’hydrosalpinx ;
Un petit pertuis avec passage faible de bleu est parfois
C ou sous forme scléroévolutive ; visualisé.
• les lésions pavillonnaires : elles sont l’expression externe des L’augmentation de pression induite par l’injection de bleu de
lésions décrites intra-ampullaires, avec une réaction périto- méthylène peut parfois suffire à générer une rupture de la paroi
néale adhérentielle. tubaire à l’endroit le plus fragile, correspondant à l’ancien
Cinq stades sont décrits [75] : ostium tubaire.
• accolement limité de quelques franges ; En l’absence de réouverture, une pince atraumatique est
• agglutination par coalescence des franges rétractées ; introduite dans l’ancien orifice et retirée après ouverture douce
• symphyse des franges et invagination sous-séreuse correspon- des mors permettant un écartement des berges de l’orifice.
dant au phimosis vrai ; L’écoulement du bleu de méthylène et l’affaissement des parois
• sténose ostiale ; de la trompe témoignent de l’ouverture de l’obturation tubaire.
• obturation complète avec recouvrement péritonéal complet.
Incision (Fig. 6)

Salpingostomie par cœlioscopie .


L’orifice peut être agrandi à l’aide des ciseaux froids prolon-
geant l’orifice dans le mur tubaire. L’incision doit concerner
toute l’épaisseur de la paroi et non pas seulement la séreuse. Elle
Définitions .
peut être aussi élargie par tractions divergentes de deux pinces
La néosalpingostomie terminale consiste en la réalisation atraumatiques saisissant les berges de l’orifice. La traction
d’un ostium tubare de novo au niveau de la zone de l’ancien divergente des pinces écarte les franges pavillonnaires. Le geste
orifice. est répété trois à quatre fois de façon à réaliser trois à quatre

6 Techniques chirurgicales - Gynécologie


Chirurgie de la stérilité tubaire distale ¶ 41-527

Figure 6. Néosalpingostomie. Ouverture du néo-ostium par écarte- Figure 7. Néosalpingostomie. Maintien de l’éversion par suture de la
ment des franges. séreuse.

franges pavillonnaires. La première traction a lieu en direction


de l’ovaire afin de reconstituer la frange de Richard.
Les franges pavillonnaires sont générées à partir de zone de
fragilité et de fibrose et donc peu vascularisées. Ces tractions
sont responsables de peu de saignement. Si un saignement
apparaît malgré tout, l’hémostase sera réalisée à l’aide de la
pince bipolaire électrocoagulante avec un courant de faible
intensité afin de minimiser les dommages tissulaires. Un nouvel
orifice est ainsi créé avec un diamètre d’environ 12 mm se
rapprochant le plus possible d’un diamètre normal.
Un ostium nouvellement créé permet la réalisation à ce stade
d’une salpingoscopie. L’évaluation de la muqueuse se fera
quelques instants après l’ouverture, afin de laisser le temps à la
muqueuse de retrouver un aspect normal. En effet, un change-
ment d’aspect de la surface de l’endosalpinx se produit lorsque
la pression exercée sur la paroi chute après ouverture de
l’hydrosalpinx. Elle permet d’établir un score muqueux, selon
les critères décrits dans le Tableau 5 [64]. Elle permet d’établir un
pronostic sur les chances de grossesse postnéosalpingostomie,
réalisée pour les stades tubaires I et II.
Pour les stades III tubaires, elle est une aide supplémentaire à
la décision thérapeutique. Une altération sévère de la muqueuse
correspondant à des stades III, IV ou V est associée à un
mauvais pronostic sur les chances de grossesse et contre-
indique une néosalpingostomie.
Éversion (Fig. 7)
Le pavillon est éversé par traction divergente de la muqueuse
Figure 8. Fimbrioplastie. Écartement des mors de la pince après intro-
et des franges pavillonnaires à l’aide d’une pince atraumatique.
duction dans l’ostium.
Un maintien de l’éversion est réalisé à l’aide d’une suture des
franges avec la séreuse tubaire au Vicryl 7/0.
Cinq ou six points sont nécessaires au maintien de l’éversion. La fimbrioplastie consiste alors à les sectionner ou réséquer à
Une injection transcervicale de bleu de méthylène est réalisée l’aide de ciseaux fins.
en fin d’intervention afin de contrôler une bonne reperméabi- Si les franges muqueuses du pavillon sont agglutinées, il suffit
lisation tubaire. .
le plus souvent de dilater la sténose en introduisant la pince
fine atraumatique, les mors fermés, puis d’ouvrir ces derniers
Fimbrioplastie doucement (Fig. 8).
Si cela ne suffit pas, les bandes de tissus sclérosés seront
Définitions incisées aux ciseaux. Parfois une éversion du pavillon est
nécessaire en créant un anneau séreux péripavillonnaire par
La fimbrioplastie consiste en la réfection de l’anatomie suture à l’aide de fils monobrins.
normale du pavillon à partir de l’ancien ostium tubaire à À la fin de l’intervention, le moindre saignement doit être
lumière diminuée. contrôlé grâce à une irrigation péritonéale soigneuse à l’aide de
sérum chaud. S’il s’agit d’une petite hémorragie, le pavillon sera
Technique cœlioscopique immergé tout entier dans le sérum chaud pendant quelques
Après section des adhérences, le phimosis tubaire devient minutes, permettant le plus souvent un arrêt du saignement.
ainsi accessible à la vision. Sinon, il faut réaliser une coagulation élective à l’aide de la fine
.
Une pince fine atraumatique est introduite dans la trompe électrode monopolaire.
via un trocart controlatéral en l’ouvrant doucement ; les Enfin une épreuve au bleu termine l’intervention afin de
adhérences et brides du pavillon peuvent être exposées. contrôler la perméabilité tubaire retrouvée.

Techniques chirurgicales - Gynécologie 7


41-527 ¶ Chirurgie de la stérilité tubaire distale

Tableau 6. Tableau 7.
Taux de grossesse après néosalpingostomie par cœlioscopie. Taux de grossesse après fimbrioplastie par cœlioscopie.
Nombre de cas GIU (%) GEU (%) Auteurs Nombre de GIU (%) GEU (%)
patientes
Dubuisson, 1990 34 29,4 3
McComb, 1991 22 22,7 5 Dubuisson, 1990 31 25,8
Canis, 1991 87 33 6,9 Larue, 1991 11 40
Eyraud, 1993 24 16,7 8,33 Eyraud, 1993 44 35,7
Dugli, 1994 113 13 5,3
Dequesne, 1994 63 64 5
Marana, 1995 26 27 3,8
Filippini, 1996 33 32,5 4,8
Dubuisson, 1994 30 32 4,9
Fillipini, 1996 104 26,4 4,4 Kasia, 1997 53 33,3 4
Kasia, 1997 86 10 5,8 Audebert, 1998 35 51,4
Dunphy, 1997 44 18 4,5 GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.
GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.

Tableau 8.
Résultats en fonction du score tubaire après néosalpingostomie.
Traitements adjuvants
Stade I Stade II Stade III Stade IV
Les traitements adjuvants, dont l’objectif est de diminuer les
adhérences postopératoires, ont été traités dans le chapitre Dubuisson, 1994 GIU (%) 60 51 12 0
précédent. GEU (%) 0 7 6 4
Les hydrotubations en postopératoires précoces et tardifs avec
Canis, 1991 GIU (%) 50 32 8 0
corticoïdes n’ont pas montré une amélioration des résultats en
termes de taux de grossesse intra-utérine et extra-utérine, de GEU (%) 0 13 8 0
même que l’utilisation de prothèses tubaires [76]. GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.

Résultats
paroi difficilement manipulable. La trompe a non seulement
Résultats anatomiques perdu son rôle de transporteur de l’ovocyte, mais l’altération
sévère du pavillon et de la muqueuse ostiale ne lui permet plus
La perméabilité tubaire est le reflet de l’aspect purement de capter l’ovocyte, expliquant le faible taux de grossesses aussi
technique de la réussite de l’intervention. bien intra-utérine qu’extra-utérine. En effet, malgré des taux de
Affirmée par hystérosalpingographie ou par cœlioscopie, 70 à reperméabilisation aux alentours de 70 % dans les stades IV
85 % des trompes ont retrouvé une perméabilité, tous stades tubaires, peu de grossesses sont observées.
tubaires confondus. Dans les stades tubaires I et II, les résultats La majorité des grossesses intra-utérines ont lieu au cours de
attendus se situent aux environs de 90-100 % [77, 78]. Les taux la première année avec une chute de la probabilité de concep-
de reperméabilisation sont d’autant meilleurs que le score tion au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’intervention [85,
tubaire l’était en peropératoire. Les taux de réobstruction 86, 88]. Les taux cumulés de grossesse intra-utérine à 1 an se
complète avoisinent les 4 %. La reprise chirurgicale des réobs- situent aux alentours de 25 % [79, 85].
tructions montre de mauvais résultats avec des taux de grossesse
inférieurs à 10 % [79-81].
L’intérêt d’un contrôle postopératoire, par hystérographie ou
Choix de la technique
par cœlioscopie, est discutable. En effet, les taux de reperméa-
Cœlioscopie versus microchirurgie
bilisation sont excellents [82] et malgré une perméabilité tubaire
correcte, les chances de grossesse intra-utérine ne sont pas
par laparotomie
identiques à une population de patientes à trompes saines. Les La réparation de la partie distale de la trompe s’est pendant
études histologiques de parois tubaires à distance d’une reper- longtemps réalisée grâce aux techniques de microchirurgie par
méabilisation retrouvent une déciliation persistante au niveau laparotomie.
de l’épithélium tubaire [83], confirmant le caractère chronique et Les techniques de microchirurgie tubaire obtiennent des
irréversible des lésions cellulaires. La restitution de la perméabi- résultats similaires avec 17 à 37 % de grossesses intra-utérines et
lité tubaire est nécessaire mais pas suffisante dans le traitement de 0 à 18 % de grossesses extra-utérines [10, 57, 93-99] lors de
des obstructions tubaires. néosalpingostomie.
Pour la fimbrioplastie, les résultats observés par microchirur-
Résultats sur la fertilité [84] gie sont aux alentours de 35 à 53 % de grossesses intra-utérines
Néosalpingostomie et fimbrioplastie sont souvent assimilées et de 4 à 14 % de grossesses extra-utérines.
et il est parfois difficile d’appréhender les résultats de l’une ou Quelle que soit la technique, cœlioscopie ou microchirurgie,
l’autre prise en charge chirurgicale. les résultats sont similaires [86, 100] et, actuellement, une
Les taux de grossesse pour la néosalpingostomie sont situés fimbrioplastie ou une néosalpingostomie par microchirurgie ne
entre 10 et 33 % [54, 72, 78, 79, 85-89] et pour la fimbrioplastie doivent se réaliser que dans certaines indications limitées
entre 20 et 60 % [72, 85, 87, 88, 90-92] (Tableaux 6, 7). (contre-indications à la cœlioscopie, geste chirurgical associé
Les résultats de la chirurgie tubaire distale sont bien corrélés imposant une laparotomie...).
au score tubaire déterminé par les conclusions de l’hystérogra- Bien qu’une bonne maîtrise et un long apprentissage des
phie et de la cœlioscopie (Tableau 8). techniques de néosalpingostomie et de fimbrioplastie par
Les grades I et II sont une excellente indication de cœlioscopie soient nécessaires, elles doivent supplanter la
néosalpingostomie. microchirurgie tubaire.
Les stades III tubaires sont associés à des taux de grossesse
intra-utérine entre 0 et 10 % avec des taux de grossesse extra-
Apport du laser
utérine identiques [72, 86, 87]. L’incision, l’ouverture peuvent être réalisées à l’aide des
Face à un stade IV, les chances de grossesses intra-utérine et instruments classiques, des instruments d’électrochirurgie et du
extra-utérine sont inférieures à 5 %. Il s’agit dans la plupart des laser.
cas d’hydrosalpinx à parois épaisses et rigides. Le caractère rigide Le laser CO2 focalisé est un outil de section nette et précise,
rend la néosalpingostomie techniquement difficile avec une induisant une séparation des cellules par échauffement de la

8 Techniques chirurgicales - Gynécologie


Chirurgie de la stérilité tubaire distale ¶ 41-527

phase aqueuse intracellulaire. Il permet une coagulation thermi- propage de façon ascendante, l’atteinte pelvienne fait suite à
que des petits vaisseaux de moins de 0,5 mm de diamètre, l’atteinte tubaire et explique la présence d’adhérences intra- et
diminuant les saignements peropératoires, ce qui le rend très extratubaires.
intéressant dans la néosalpingostomie par cœliochirurgie. Après En effet, lors d’adhérences pelviennes secondaires à une
section par laser, la cicatrisation est minime et rapide [101]. Les maladie infectieuse utéroannexielle, une corrélation entre ces
lésions tissulaires induites par le laser se situent dans une zone différents scores a été mise en évidence [54, 66].
située à 1 mm en périphérie de la cible [102]. Le laser semble Lors d’endométriose pelvienne, qui peut être responsable
responsable d’altérations des cellules ciliées [103, 104], de fibrose d’adhérences majeures, la salpingoscopie retrouve la plupart du
tissulaire et de nécrose de la muqueuse tubaire [105] . Pour temps un endosalpinx sain [67].
diminuer la conduction de la chaleur aux alentours de la cible
tissulaire et atténuer les dommages cellulaires, il est nécessaire de Fimbrioscopie
diminuer le temps d’exposition et la puissance de tir. Cependant La fimbrioscopie consiste en l’examen de la muqueuse du
malgré les effets délétères induits par le laser, les taux de pavillon après salpingostomie à l’aide d’un agrandissement de
grossesse intra-utérine sont similaires lorsque l’ouverture de la celui-ci au travers du cœlioscope. Cette technique est plus
trompe est réalisée par laser ou instruments classiques [98, 101]. aisément réalisable qu’une salpingoscopie au décours de
Le maintien de l’éversion peut être réalisé par coagulation de l’intervention.
la séreuse à l’aide des instruments d’électrochirurgie et du laser L’examen du pavillon a permis d’établir un score aussi
ou par une suture de la séreuse. Les taux de grossesse sont performant que le score tubaire dans le pronostic chirurgical sur
similaires quelle que soit la technique utilisée [98, 106]. le taux de grossesse [84]. Malheureusement, une corrélation n’est
Cependant, des difficultés techniques sont rencontrées lors du pas toujours évidente entre les données de la fimbrioscopie et
maintien de l’éversion par le laser en cas d’hydrosalpinx à les données de la salpingoscopie [65].
parois épaisses, et le recours à une suture de l’éversion semble
plus judicieux. Biopsie muqueuse
Les études histologiques de parois d’hydrosalpinx retrouvent
Critères pronostiques une déciliation importante au niveau de l’épithélium pavillon-
Différents éléments identifiables au cours du bilan pelvien naire et ampullaire [83, 111], avec diminution quantitative et
peropératoire ont été décrits comme associés à un mauvais qualitative des cils par cellule et une diminution de la fréquence
pronostic sur les taux de grossesse. du battement ciliaire des cellules ciliées. Le degré de déciliation
Ces éléments sont les suivants : semble corrélé aux capacités de capture ovocytaire par le
• une paroi rigide, épaisse et fibrosée de l’hydrosalpinx [107, 108] ; pavillon [111] et au diamètre du salpinx [111]. La paroi est le siège
• la taille de l’hydrosalpinx, avec un diamètre au-delà de d’un œdème muqueux, d’un envahissement par les cellules
2 cm [108, 109]. Cependant, la dilatation d’un hydrosalpinx est plasmatiques, d’une atrophie muqueuse avec fibrose tissulaire,
permise du fait d’une certaine élasticité de la paroi tubaire. Il d’une diminution de la vascularisation et d’une diminution des
semble important de noter qu’un hydrosalpinx peu dilaté à récepteurs aux hormones stéroïdiennes.
paroi rigide soit de moins bon pronostic qu’un hydrosalpinx Les études en microscopie électronique à balayage montrent
très dilaté associé à une paroi encore souple et peu fibrosée ; une corrélation positive entre déciliation et dysfonction
• la présence d’adhérences épaisses, denses et vasculaires [105]. tubaire [112].
Par ailleurs, pour les stades adhérentiels léger et moyen, Malheureusement, cette technique n’est pas applicable en
aucune corrélation n’existe entre les différents stades et les pratique courante, et les résultats dépendent du site de biopsie.
chances de conception [72, 87, 88, 96, 110] ; En pratique courante, seules les observations macroscopiques
guident la prise en charge.
• une diminution des plis muqueux ;
• la présence d’adhérences intraluminales [55] permettant de
distinguer les hydrosalpinx follicularis des hydrosalpinx Conduite à tenir devant une pathologie
simplex ; tubaire distale (Fig. 9)
• la présence de plus de 50 % de surface muqueuse
atteinte [108] ; Après stadification des trompes et de l’état de l’endosalpinx
• la présence d’adhérences périhépatiques [109] ; à l’aide des scores tubaires et muqueux, les patientes éligibles à
• le caractère bilatéral des lésions [79]. une chirurgie réparatrice sont les patientes dont le score tubaire
Le délai de prise en charge, en rapport avec la chronicité de correspond à un stade I ou II et les stades tubaires III avec un
la pathologie, est souvent cité comme facteur aggravant bien score muqueux I ou II.
qu’aucune étude n’ait pu mettre en évidence cette notion de Les patientes dont la trompe correspond à un stade tubaire III
délai. Ce critère est extrêmement difficile à évaluer compte tenu et un stade muqueux III, IV et V et les patientes avec un stade
du caractère asymptomatique des infections utéroannexielles. tubaire IV constituent une contre-indication à toute chirurgie
réparatrice. La patiente doit bénéficier d’une prise en charge par
fécondation in vitro. Dans ce cadre-là, une salpingectomie [113]
Autres moyens diagnostiques est réalisée afin d’éradiquer l’environnement inflammatoire et
d’augmenter les chances d’implantation en fécondation in vitro.
Apport de la salpingoscopie
La salpingoscopie permet l’étude et l’évaluation de l’état de
l’endosalpinx, aboutissant à un score muqueux (Tableau 5) [64]. ■ Place de la chirurgie dans la prise
L’état de la muqueuse et la présence d’adhérences intralumina- en charge d’une infertilité tubaire
les semblent être déterminants dans le pronostic tubaire postopé-
ratoire. Une diminution nette du taux de grossesse est observée La fécondation in vitro a été initialement décrite et proposée
au fur et à mesure que le score augmente, avec une différence pour des femmes présentant une stérilité d’origine tubaire.
nette entre les stades I et II et les stades III, IV et V sur les En ce qui concerne la stérilité tubaire distale, la fécondation
chances de grossesse après chirurgie tubaire distale [54, 55, 65]. in vitro reste bien sûr indiquée en cas de contre-indication à la
Ce score, tenant compte de la pathologie intratubaire, n’est chirurgie et devant des lésions tubaires inopérables qui sont,
pas toujours corrélé au score tubaire et encore moins au score rappelons-le :
adhérentiel. En effet, lors d’adhérences pelviennes induites par • tuberculose génitale ;
une affection autre qu’une infection génitale, comme par une • lésions tubaires bifocales ;
péritonite appendiculaire ou sigmoïdienne, le pelvis peut être • hydrosalpinx sévère ;
atteint et adhérentiel mais la trompe libre de toute adhésion • score tubaire supérieur à III ;
intraluminale. Dans les infections pelvigénitales, où l’atteinte se • score muqueux de grade IV-V ;

Techniques chirurgicales - Gynécologie 9


41-527 ¶ Chirurgie de la stérilité tubaire distale

% grossesses
cumulées
Stade adhérentiel
60

40 Chirurgie + FIV
Stade adhérentiel Pelvis gelé
léger à modéré
30 Chirurgie seule

Score tubaire
12 24 mois
Figure 10. Taux de grossesse lors d’une prise en charge par cœlioscopie
puis par fécondation in vitro (FIV).
I II III IV

patientes non enceintes pendant ces 6 premiers mois ont


Score muqueux bénéficié d’une fécondation in vitro et le taux cumulé de
grossesse s’élève à 65 % au bout de 12 mois.
Il serait intéressant de comparer la prise en charge par
chirurgie + fécondation in vitro versus chirurgie seule ou
I et II III et IV Salpingectomie fécondation in vitro seule avec un délai de 1 an qui semble être
le délai au-delà duquel le taux de grossesse semble stagner.
Comme l’avait montré Audibert lors d’une prise en charge
par microchirurgie puis par fécondation in vitro avec un délai
Chirurgie tubaire
distale
de 1 an entre les deux prises, une prise en charge par cœliosco-
pie puis par fécondation in vitro en l’absence de grossesse dans
l’année qui suit la chirurgie permettrait une potentialisation des
chances de grossesse (Fig. 10).
Grossesse Délai de 12 mois FIV
sans grossesse
■ Conclusion
Figure 9. Arbre décisionnel. Conduite à tenir en cœlioscopie. FIV :
fécondation in vitro.
La pathologie tubaire distale regroupe toutes les atteintes
tubaires, péritubaires et endotubaires distales. Le traitement
chirurgical s’adresse à des patientes rigoureusement choisies à
partir des données hystérographiques et cœlioscopiques,

“ Point fort
évaluant l’état de la trompe et notamment de la muqueuse
tubaire. Le traitement chirurgical consiste en une adhésiolyse
complète et une restauration de l’ostium tubaire et des rapports
tubo-ovariens. Après chirurgie réparatrice, la majorité des
Contre-indications à une chirurgie tubaire distale
grossesses ont lieu dans les douze premiers mois. Les patientes
reconstructrice
dont l’état tubaire contre – indique un geste chirurgical répara-
Préopératoires : teur et les patientes non enceinte un an après chirurgie doivent
• autre cause d’infertilité associée féminine ou bénéficier d’une prise en charge par assistance médicale à la
masculine ; procréation. La chirurgie tubaire distale s’inscrit au sein d’une
• tuberculose génitale ; alternative thérapeutique, complémentaire de la fécondation in
• salpingite au stade aigu ; vitro et son objectif est de potentialiser les résultats de la
• atteinte tubaire bifocale. fécondation in vitro lorsqu’une grossesse n’est pas observée.
Peropératoires : .

• pelvis gelé ;
• endométriose active ; ■ Références
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C. Dechanet, Interne (clodechanet@caramail.fr).


A. Flandrin, Interne.
L. Reyftmann, Praticien hospitalier.
S. Hamamah, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
B. Hedon, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
H. Dechaud, Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Service de médecine et biologie de la reproduction, Hôpital Arnaud de Villeneuve, 371, rue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dechanet C., Flandrin A., Reyftmann L., Hamamah S., Hedon B., Dechaud H. Chirurgie de la stérilité
tubaire distale. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Gynécologie, 41-527, 2007.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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