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Une pathologie tubaire distale est retrouvée chez 40 à 50 % des couples qui consultent pour infertilité.
L’atteinte de l’ampoule et de la trompe est responsable d’une modification des rapports tubo-ovariens et
d’une perturbation de la capture et de la migration ovocytaire. Actuellement, deux possibilités s’offrent
pour une prise en charge de cette infertilité tubaire : la chirurgie réparatrice par cœlioscopie et la
fécondation in vitro. Le traitement chirurgical consiste en une adhésiolyse, une fimbrioplastie ou une
néosalpingostomie en fonction du type d’atteinte tubaire. Les taux de grossesse suite à une prise en
charge chirurgicale reconstructrice se situent aux alentours de 30 à 40 %. Une sélection rigoureuse des
patientes à partir des données hystérographiques et cœlioscopiques est indispensable afin de déterminer
les patientes candidates à une chirurgie réparatrice ou à une fécondation in vitro. L’évaluation de la
trompe et notamment de la muqueuse tubaire lors de la cœlioscopie est un des éléments majeurs lors de
la décision thérapeutique et dans le pronostic de grossesse spontanée. La chirurgie se place en
complément de la fécondation in vitro et l’objectif est de savoir combiner ces deux possibilités
thérapeutiques afin d’améliorer les taux de grossesse intra-utérine.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Épidémiologie Tableau 1.
[13].
Score adhérentiel (American Fertility Society)
Les adhérences pelviennes sont un problème majeur en
chirurgie de la reproduction car elles sont une cause d’infertilité Organe Type d’adhérence Surface
chez 15 % des patientes et sont une complication de toute 1/3 2/3 3/3
chirurgie de l’infertilité. De façon générale, 93 % des patientes
Ovaire Vélamenteuse 1 2 4
ayant eu une chirurgie abdominopelvienne présentent des
adhérences postopératoires contre 10 % des patientes qui n’ont Dense 4 8 16
jamais été opérées [1, 2]. Trompe distale Vélamenteuse 1 2 4
Dense 4 8 16
Physiopathologie
Stade léger ou stade I : 1 à 6 points ; stade moyen ou stade II : 7 à 15 points ; stade
Après traumatisme chirurgical ou infectieux de la surface sévère ou stade III : supérieur à 15 points.
péritonéale, la cicatrisation se fait de façon uniforme sur toute
la surface de la plaie par multiplication de cellules mésothélia-
les. Cette zone de cicatrisation est le siège d’une inflammation Tableau 2.
locale avec participation de polynucléaires et de macrophages. Classification des adhérences récidivantes et des adhérences de novo.
Toute interaction avec cette inflammation par un produit
Type 1 : adhésion de novo ou développement d’adhésion à un site
chimique ou un corps étranger peut altérer le processus de dépourvu initialement
cicatrisation en accroissant cette réaction inflammatoire.
- type 1a : pas de geste chirurgical à l’endroit de la formation de cette
Le développement d’adhérences péritonéales fait suite à un
adhérence de novo
processus dynamique de cicatrisation, dans lequel deux surfaces
en regard se retrouvent liées par un pont de fibrine dont - type 1b : un geste chirurgical a été réalisé à l’endroit de la formation
de cette adhérence de novo
l’organisation fait appel à des cellules inflammatoires et
fibroblastiques, conduisant à la formation d’une bride de tissu Type 2 : reformation d’une adhérence à un endroit où une adhésiolyse
conjonctif, recouverte de mésothélium, pouvant contenir des a été effectuée
structures vasculaires et nerveuses. Une diminution de l’activité - type 2a : pas de geste chirurgical autre que l’adhésiolyse effectuée sur
fibrinolytique est observée lors de la formation de cette bride et ce site
semble accentuée en présence d’infection, de corps étranger (fils - type 2b : geste chirurgical en plus de l’adhésiolyse effectuée sur ce site
de suture, prothèse...), de traumatisme thermique (laser,
électrocoagulation...), d’hémostase incomplète [2-4]. La formation
d’adhérences a lieu dans les 36 heures suivant l’irritation • Infections :
péritonéale [5]. C utéroannexielles ;
Les adhérences péritubaires sont responsables d’une perte de C digestives : appendicite, diverticulite... ;
souplesse de la trompe altérant le processus de captation de • endométriose pelvienne ;
l’ovocyte par modification du rapport tubo-ovarien. La rigidité • intervention chirurgicale ;
tubaire induite par ces adhérences nuit au transport normal de • irritations chimiques : rupture d’un kyste dermoïde, dialyse
l’embryon au travers des différentes parties tubaires et induit péritonéale...
des implantations ectopiques.
La présence d’adhérences périovariennes est associée à une
altération de la folliculogenèse lors de stimulation ovarienne [6], Technique chirurgicale [15, 16]
Physiopathologie
La partie distale de la trompe composée de l’ampoule, du
pavillon, de l’ostium muqueux a un rôle primordial dans la
reproduction. Lors de l’ovulation, la trompe, normalement
mobile, permet au pavillon de coiffer l’ovaire et de capturer
l’ovocyte entouré du cumulus oophorus qui se retrouve alors
dans l’ostium tubaire. Un respect de l’anatomie tubo-ovarienne
et du rapport tubo-ovarien est indispensable. Lors de l’ovula-
tion, des mouvements répétés du pavillon permettent un
contact de l’ostium avec la surface ovarienne [71] . Après le
contact entre l’ovocyte et la muqueuse du pavillon, l’ovocyte
est transporté vers l’utérus à l’aide des mouvements ciliaires et
du péristaltisme tubaire. L’intégrité de l’ostium, le nombre de
cellules ciliées et la surface de la zone muqueuse au niveau
distal sont des éléments essentiels dans la fonction de captation
ovocytaire. Figure 5. Néosalpingostomie. Incision de la paroi de l’hydrosalpinx.
Les pathologies tubaires distales sont le fait d’infections
utéroannexielles et pelviennes.
• Chlamydia trachomatis est impliqué dans 60 à 75 % [72, 73]. Il Intervention
s’agit d’une bactérie à développement intracellulaire respon-
Après avoir effectué une adhésiolyse complète, un bilan
sable d’une réponse cellulaire immunoallergique locale où
tubaire (Tableau 4) [11] permet de définir un bilan d’opérabilité
interviennent les lymphocytes, des cytokines créant des
tubaire.
lésions de sclérose autoentretenue.
Les stades tubaires I et II peuvent bénéficier d’une chirurgie
• Neisseria gonorrhoeae est responsable d’un abrasement de
tubaire distale.
l’épithélium tubaire avec réaction inflammatoire atteignant
En ce qui concerne les stades III, la décision est prise en
jusqu’à la couche musculaire et prédisposant la trompe à une
fonction de l’état de l’endosalpinx évalué par salpingoscopie.
surinfection par des germes opportunistes aérobies et anaéro-
Les stades IV sont une contre-indication formelle de chirurgie
bies présents dans la sphère génitale [74].
tubaire distale, et il se discute dans ces cas particuliers une
• Le bacille de Koch, responsable de tuberculose génitale, est
indication de salpingectomie.
devenu une étiologie anecdotique dans les pays industrialisés.
La néosalpingostomie est réalisée en trois temps [16] :
Les autres étiologies d’obstruction tubaire sont représentées
• l’ouverture ;
par l’endométriose et les pathologies iatrogènes au premier rang
• l’incision ;
desquelles figurent les adhérences postopératoires et les lésions
• l’éversion.
dues à des traumatismes instrumentaux tubaires peropératoires.
Ouverture de la trompe (Fig. 5)
Description des lésions tubaires distales [75] L’extrémité distale de la trompe est maintenue par une
On distingue : préhension douce de la séreuse à environ 2 cm de l’extrémité
• les lésions ampullaires, les plus fréquentes : tubaire. Une distension de l’extrémité est réalisée par injection
de bleu de méthylène. L’ancien orifice siège habituellement
C la salpingite aiguë, catarrhale ou suppurée ;
.
Figure 6. Néosalpingostomie. Ouverture du néo-ostium par écarte- Figure 7. Néosalpingostomie. Maintien de l’éversion par suture de la
ment des franges. séreuse.
Tableau 6. Tableau 7.
Taux de grossesse après néosalpingostomie par cœlioscopie. Taux de grossesse après fimbrioplastie par cœlioscopie.
Nombre de cas GIU (%) GEU (%) Auteurs Nombre de GIU (%) GEU (%)
patientes
Dubuisson, 1990 34 29,4 3
McComb, 1991 22 22,7 5 Dubuisson, 1990 31 25,8
Canis, 1991 87 33 6,9 Larue, 1991 11 40
Eyraud, 1993 24 16,7 8,33 Eyraud, 1993 44 35,7
Dugli, 1994 113 13 5,3
Dequesne, 1994 63 64 5
Marana, 1995 26 27 3,8
Filippini, 1996 33 32,5 4,8
Dubuisson, 1994 30 32 4,9
Fillipini, 1996 104 26,4 4,4 Kasia, 1997 53 33,3 4
Kasia, 1997 86 10 5,8 Audebert, 1998 35 51,4
Dunphy, 1997 44 18 4,5 GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.
GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.
Tableau 8.
Résultats en fonction du score tubaire après néosalpingostomie.
Traitements adjuvants
Stade I Stade II Stade III Stade IV
Les traitements adjuvants, dont l’objectif est de diminuer les
adhérences postopératoires, ont été traités dans le chapitre Dubuisson, 1994 GIU (%) 60 51 12 0
précédent. GEU (%) 0 7 6 4
Les hydrotubations en postopératoires précoces et tardifs avec
Canis, 1991 GIU (%) 50 32 8 0
corticoïdes n’ont pas montré une amélioration des résultats en
termes de taux de grossesse intra-utérine et extra-utérine, de GEU (%) 0 13 8 0
même que l’utilisation de prothèses tubaires [76]. GIU : grossesse intra-utérine ; GEU : grossesse extra-utérine.
Résultats
paroi difficilement manipulable. La trompe a non seulement
Résultats anatomiques perdu son rôle de transporteur de l’ovocyte, mais l’altération
sévère du pavillon et de la muqueuse ostiale ne lui permet plus
La perméabilité tubaire est le reflet de l’aspect purement de capter l’ovocyte, expliquant le faible taux de grossesses aussi
technique de la réussite de l’intervention. bien intra-utérine qu’extra-utérine. En effet, malgré des taux de
Affirmée par hystérosalpingographie ou par cœlioscopie, 70 à reperméabilisation aux alentours de 70 % dans les stades IV
85 % des trompes ont retrouvé une perméabilité, tous stades tubaires, peu de grossesses sont observées.
tubaires confondus. Dans les stades tubaires I et II, les résultats La majorité des grossesses intra-utérines ont lieu au cours de
attendus se situent aux environs de 90-100 % [77, 78]. Les taux la première année avec une chute de la probabilité de concep-
de reperméabilisation sont d’autant meilleurs que le score tion au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’intervention [85,
tubaire l’était en peropératoire. Les taux de réobstruction 86, 88]. Les taux cumulés de grossesse intra-utérine à 1 an se
complète avoisinent les 4 %. La reprise chirurgicale des réobs- situent aux alentours de 25 % [79, 85].
tructions montre de mauvais résultats avec des taux de grossesse
inférieurs à 10 % [79-81].
L’intérêt d’un contrôle postopératoire, par hystérographie ou
Choix de la technique
par cœlioscopie, est discutable. En effet, les taux de reperméa-
Cœlioscopie versus microchirurgie
bilisation sont excellents [82] et malgré une perméabilité tubaire
correcte, les chances de grossesse intra-utérine ne sont pas
par laparotomie
identiques à une population de patientes à trompes saines. Les La réparation de la partie distale de la trompe s’est pendant
études histologiques de parois tubaires à distance d’une reper- longtemps réalisée grâce aux techniques de microchirurgie par
méabilisation retrouvent une déciliation persistante au niveau laparotomie.
de l’épithélium tubaire [83], confirmant le caractère chronique et Les techniques de microchirurgie tubaire obtiennent des
irréversible des lésions cellulaires. La restitution de la perméabi- résultats similaires avec 17 à 37 % de grossesses intra-utérines et
lité tubaire est nécessaire mais pas suffisante dans le traitement de 0 à 18 % de grossesses extra-utérines [10, 57, 93-99] lors de
des obstructions tubaires. néosalpingostomie.
Pour la fimbrioplastie, les résultats observés par microchirur-
Résultats sur la fertilité [84] gie sont aux alentours de 35 à 53 % de grossesses intra-utérines
Néosalpingostomie et fimbrioplastie sont souvent assimilées et de 4 à 14 % de grossesses extra-utérines.
et il est parfois difficile d’appréhender les résultats de l’une ou Quelle que soit la technique, cœlioscopie ou microchirurgie,
l’autre prise en charge chirurgicale. les résultats sont similaires [86, 100] et, actuellement, une
Les taux de grossesse pour la néosalpingostomie sont situés fimbrioplastie ou une néosalpingostomie par microchirurgie ne
entre 10 et 33 % [54, 72, 78, 79, 85-89] et pour la fimbrioplastie doivent se réaliser que dans certaines indications limitées
entre 20 et 60 % [72, 85, 87, 88, 90-92] (Tableaux 6, 7). (contre-indications à la cœlioscopie, geste chirurgical associé
Les résultats de la chirurgie tubaire distale sont bien corrélés imposant une laparotomie...).
au score tubaire déterminé par les conclusions de l’hystérogra- Bien qu’une bonne maîtrise et un long apprentissage des
phie et de la cœlioscopie (Tableau 8). techniques de néosalpingostomie et de fimbrioplastie par
Les grades I et II sont une excellente indication de cœlioscopie soient nécessaires, elles doivent supplanter la
néosalpingostomie. microchirurgie tubaire.
Les stades III tubaires sont associés à des taux de grossesse
intra-utérine entre 0 et 10 % avec des taux de grossesse extra-
Apport du laser
utérine identiques [72, 86, 87]. L’incision, l’ouverture peuvent être réalisées à l’aide des
Face à un stade IV, les chances de grossesses intra-utérine et instruments classiques, des instruments d’électrochirurgie et du
extra-utérine sont inférieures à 5 %. Il s’agit dans la plupart des laser.
cas d’hydrosalpinx à parois épaisses et rigides. Le caractère rigide Le laser CO2 focalisé est un outil de section nette et précise,
rend la néosalpingostomie techniquement difficile avec une induisant une séparation des cellules par échauffement de la
phase aqueuse intracellulaire. Il permet une coagulation thermi- propage de façon ascendante, l’atteinte pelvienne fait suite à
que des petits vaisseaux de moins de 0,5 mm de diamètre, l’atteinte tubaire et explique la présence d’adhérences intra- et
diminuant les saignements peropératoires, ce qui le rend très extratubaires.
intéressant dans la néosalpingostomie par cœliochirurgie. Après En effet, lors d’adhérences pelviennes secondaires à une
section par laser, la cicatrisation est minime et rapide [101]. Les maladie infectieuse utéroannexielle, une corrélation entre ces
lésions tissulaires induites par le laser se situent dans une zone différents scores a été mise en évidence [54, 66].
située à 1 mm en périphérie de la cible [102]. Le laser semble Lors d’endométriose pelvienne, qui peut être responsable
responsable d’altérations des cellules ciliées [103, 104], de fibrose d’adhérences majeures, la salpingoscopie retrouve la plupart du
tissulaire et de nécrose de la muqueuse tubaire [105] . Pour temps un endosalpinx sain [67].
diminuer la conduction de la chaleur aux alentours de la cible
tissulaire et atténuer les dommages cellulaires, il est nécessaire de Fimbrioscopie
diminuer le temps d’exposition et la puissance de tir. Cependant La fimbrioscopie consiste en l’examen de la muqueuse du
malgré les effets délétères induits par le laser, les taux de pavillon après salpingostomie à l’aide d’un agrandissement de
grossesse intra-utérine sont similaires lorsque l’ouverture de la celui-ci au travers du cœlioscope. Cette technique est plus
trompe est réalisée par laser ou instruments classiques [98, 101]. aisément réalisable qu’une salpingoscopie au décours de
Le maintien de l’éversion peut être réalisé par coagulation de l’intervention.
la séreuse à l’aide des instruments d’électrochirurgie et du laser L’examen du pavillon a permis d’établir un score aussi
ou par une suture de la séreuse. Les taux de grossesse sont performant que le score tubaire dans le pronostic chirurgical sur
similaires quelle que soit la technique utilisée [98, 106]. le taux de grossesse [84]. Malheureusement, une corrélation n’est
Cependant, des difficultés techniques sont rencontrées lors du pas toujours évidente entre les données de la fimbrioscopie et
maintien de l’éversion par le laser en cas d’hydrosalpinx à les données de la salpingoscopie [65].
parois épaisses, et le recours à une suture de l’éversion semble
plus judicieux. Biopsie muqueuse
Les études histologiques de parois d’hydrosalpinx retrouvent
Critères pronostiques une déciliation importante au niveau de l’épithélium pavillon-
Différents éléments identifiables au cours du bilan pelvien naire et ampullaire [83, 111], avec diminution quantitative et
peropératoire ont été décrits comme associés à un mauvais qualitative des cils par cellule et une diminution de la fréquence
pronostic sur les taux de grossesse. du battement ciliaire des cellules ciliées. Le degré de déciliation
Ces éléments sont les suivants : semble corrélé aux capacités de capture ovocytaire par le
• une paroi rigide, épaisse et fibrosée de l’hydrosalpinx [107, 108] ; pavillon [111] et au diamètre du salpinx [111]. La paroi est le siège
• la taille de l’hydrosalpinx, avec un diamètre au-delà de d’un œdème muqueux, d’un envahissement par les cellules
2 cm [108, 109]. Cependant, la dilatation d’un hydrosalpinx est plasmatiques, d’une atrophie muqueuse avec fibrose tissulaire,
permise du fait d’une certaine élasticité de la paroi tubaire. Il d’une diminution de la vascularisation et d’une diminution des
semble important de noter qu’un hydrosalpinx peu dilaté à récepteurs aux hormones stéroïdiennes.
paroi rigide soit de moins bon pronostic qu’un hydrosalpinx Les études en microscopie électronique à balayage montrent
très dilaté associé à une paroi encore souple et peu fibrosée ; une corrélation positive entre déciliation et dysfonction
• la présence d’adhérences épaisses, denses et vasculaires [105]. tubaire [112].
Par ailleurs, pour les stades adhérentiels léger et moyen, Malheureusement, cette technique n’est pas applicable en
aucune corrélation n’existe entre les différents stades et les pratique courante, et les résultats dépendent du site de biopsie.
chances de conception [72, 87, 88, 96, 110] ; En pratique courante, seules les observations macroscopiques
guident la prise en charge.
• une diminution des plis muqueux ;
• la présence d’adhérences intraluminales [55] permettant de
distinguer les hydrosalpinx follicularis des hydrosalpinx Conduite à tenir devant une pathologie
simplex ; tubaire distale (Fig. 9)
• la présence de plus de 50 % de surface muqueuse
atteinte [108] ; Après stadification des trompes et de l’état de l’endosalpinx
• la présence d’adhérences périhépatiques [109] ; à l’aide des scores tubaires et muqueux, les patientes éligibles à
• le caractère bilatéral des lésions [79]. une chirurgie réparatrice sont les patientes dont le score tubaire
Le délai de prise en charge, en rapport avec la chronicité de correspond à un stade I ou II et les stades tubaires III avec un
la pathologie, est souvent cité comme facteur aggravant bien score muqueux I ou II.
qu’aucune étude n’ait pu mettre en évidence cette notion de Les patientes dont la trompe correspond à un stade tubaire III
délai. Ce critère est extrêmement difficile à évaluer compte tenu et un stade muqueux III, IV et V et les patientes avec un stade
du caractère asymptomatique des infections utéroannexielles. tubaire IV constituent une contre-indication à toute chirurgie
réparatrice. La patiente doit bénéficier d’une prise en charge par
fécondation in vitro. Dans ce cadre-là, une salpingectomie [113]
Autres moyens diagnostiques est réalisée afin d’éradiquer l’environnement inflammatoire et
d’augmenter les chances d’implantation en fécondation in vitro.
Apport de la salpingoscopie
La salpingoscopie permet l’étude et l’évaluation de l’état de
l’endosalpinx, aboutissant à un score muqueux (Tableau 5) [64]. ■ Place de la chirurgie dans la prise
L’état de la muqueuse et la présence d’adhérences intralumina- en charge d’une infertilité tubaire
les semblent être déterminants dans le pronostic tubaire postopé-
ratoire. Une diminution nette du taux de grossesse est observée La fécondation in vitro a été initialement décrite et proposée
au fur et à mesure que le score augmente, avec une différence pour des femmes présentant une stérilité d’origine tubaire.
nette entre les stades I et II et les stades III, IV et V sur les En ce qui concerne la stérilité tubaire distale, la fécondation
chances de grossesse après chirurgie tubaire distale [54, 55, 65]. in vitro reste bien sûr indiquée en cas de contre-indication à la
Ce score, tenant compte de la pathologie intratubaire, n’est chirurgie et devant des lésions tubaires inopérables qui sont,
pas toujours corrélé au score tubaire et encore moins au score rappelons-le :
adhérentiel. En effet, lors d’adhérences pelviennes induites par • tuberculose génitale ;
une affection autre qu’une infection génitale, comme par une • lésions tubaires bifocales ;
péritonite appendiculaire ou sigmoïdienne, le pelvis peut être • hydrosalpinx sévère ;
atteint et adhérentiel mais la trompe libre de toute adhésion • score tubaire supérieur à III ;
intraluminale. Dans les infections pelvigénitales, où l’atteinte se • score muqueux de grade IV-V ;
% grossesses
cumulées
Stade adhérentiel
60
40 Chirurgie + FIV
Stade adhérentiel Pelvis gelé
léger à modéré
30 Chirurgie seule
Score tubaire
12 24 mois
Figure 10. Taux de grossesse lors d’une prise en charge par cœlioscopie
puis par fécondation in vitro (FIV).
I II III IV
“ Point fort
évaluant l’état de la trompe et notamment de la muqueuse
tubaire. Le traitement chirurgical consiste en une adhésiolyse
complète et une restauration de l’ostium tubaire et des rapports
tubo-ovariens. Après chirurgie réparatrice, la majorité des
Contre-indications à une chirurgie tubaire distale
grossesses ont lieu dans les douze premiers mois. Les patientes
reconstructrice
dont l’état tubaire contre – indique un geste chirurgical répara-
Préopératoires : teur et les patientes non enceinte un an après chirurgie doivent
• autre cause d’infertilité associée féminine ou bénéficier d’une prise en charge par assistance médicale à la
masculine ; procréation. La chirurgie tubaire distale s’inscrit au sein d’une
• tuberculose génitale ; alternative thérapeutique, complémentaire de la fécondation in
• salpingite au stade aigu ; vitro et son objectif est de potentialiser les résultats de la
• atteinte tubaire bifocale. fécondation in vitro lorsqu’une grossesse n’est pas observée.
Peropératoires : .
• pelvis gelé ;
• endométriose active ; ■ Références
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Dechanet C., Flandrin A., Reyftmann L., Hamamah S., Hedon B., Dechaud H. Chirurgie de la stérilité
tubaire distale. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Gynécologie, 41-527, 2007.