Vous êtes sur la page 1sur 125

REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix – Travail – Patrie Peace – Work – Fatherland


********** **********
FACULTE DE THEOLOGIE CAMEROON FACULTY OF
EVANGELIQUE DU CAMEROUN EVANGELICAL THEOLOGY
FACTEC FACTEC
********** **********

Email:info@camfactec.org/www.camfactec.org
BP: 6402 YAOUNDE CAMEROUN

PROCREATION IN VITRO ET IMAGO – DEI:

ENJEUX ETHIQUES POUR L’EGLISE D’AUJOURD’HUI

Par

Surprise Boril PANDI MAKITA


Licencié en Théologie
Soumise à la Faculté de Théologie Evangélique du Cameroun
Comme condition partielle pour l’obtention du
Diplôme de Master en théologie, option Systématique

Sous la direction de:

Rév. Dr Charlemagne NDITEMEH, (LL.B ; LL.M ; M.Div ; DiMin ; Th.D)

Prof. Wilfred MBACHAM, (MS DS, ScD (Harvard), FASI, FCAS, FAAS)
Biotechnologiste de la santé publique (Université Yaoundé 1) /FACTEC

Juin 2022
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Paix – Travail – Patrie Peace – Work – Fatherland
********** **********
FACULTE DE THEOLOGIE CAMEROON FACULTY OF
EVANGELIQUE DU CAMEROUN EVANGELICAL THEOLOGY
FACTEC FACTEC
********** **********

Email:info@camfactec.org/www.camfactec.org
BP: 6402 YAOUNDE CAMEROUN

PROCREATION IN VITRO ET IMAGO – DEI:

ENJEUX ETHIQUES POUR L’EGLISE D’AUJOURD’HUI

Ce mémoire a été attesté par le jury suivant :

Président : Rév. Dr Phénom ASLO NGANON, Ph.D. ……………………………………….

Directeurs de recherche: Rév. Dr Charlemagne NDITEMEH, Th.D. …………………………

Prof. Wilfred MBACHAM, Ph.D. ………………………………….

Assesseur : Rév. Dr Jean Félix ABOUH, Ph.D. ……………………………………………….

Juin 2022

i
EPIGRAPHE

Le désir de l’enfant vient interpeller la foi en Dieu mais également la médecine


et la société. L’homme s’est-il trompé en prenant entre ses mains la possibilité
de la Procréation In-Vitro?
Surprise PANDI

ii
DEDICACE

A
Church of PATMOS, MEEC
&
Mon oncle Me Norbert M’FOUTOU

iii
REMERCIEMENTS

Grande est notre joie par la grâce du Très-Haut de voir l’œuvre qui se présente
porter notre nom. Mais la réalisation de ce mémoire n’aurait pas pu être
effective n’eut été la participation, le soutien et l’encouragement d’un grand
nombre de personnes. Le devoir qui s’impose maintenant à notre conscience
est celui de dire merci à chaque contributeur.
Tout d’abord, notre reconnaissance va vers notre Seigneur Jésus-Christ,
Lui qui nous a établi pour être la lumière des nations, pour apporter le salut
jusqu’aux extrémités de la terre (Ac.13.47).
Tout le personnel administratif de la FACTEC qui nous a servie avec
abnégation et nous a permis d’exercer à la bibliothèque en tant qu’étudiant, afin
d’assurer notre ration en l’occurrence : le Doyen Dr Samuel KWAK, Rév. Dr
Phénom ASLO, M. Samuel. Mme Salomé Bea. Plus particulièrement à cette
dernière qui nous a vraiment traité comme un fils.
Notre profonde reconnaissance va également à l’endroit du Rév. Dr
Charlemagne NDITEMEH qui nonobstant ses multiples casques, a accepté de
conduire ces travaux. Mais également de sa rigueur scientifique qui nous a
énormément aidé à rehausser le niveau et notre perception.
Notre profonde gratitude va à l’endroit du Prof. Wilfred MBACHAM,
ensemble avec sa famille, d’abord pour l’intérêt qu’il a accordé au sujet de ce
mémoire ; ensuite pour avoir accepté, en dépit de ses multiples occupations de
le conduire ; enfin de son amour à notre égard comme père, de son soutien
intellectuel, financier pour notre formation à la FACTEC.
Tout le corps enseignant de la FACTEC qui nous a traité avec amour et
nous a équipé de leur savoir-faire, en tant qu’enseignant et en tant que pasteur
pour certains qui restera indélébile dans notre mémoire.
Tous nos chers condisciples de la FECTEC dont nous avons eu à passer
les bons moments de joie, mais également de douleur.
Notre sincère gratitude va à l’endroit du Rév. Dr Martin BABOKA, qui
nous montré le chemin de la FACTEC, pour son soutien multiformes.

iv
Notre profonde gratitude à notre chère mère Anne MBAME, pour son
indéfectible amour à notre égard, son soutien financier, moral et spirituel.
Notre profonde reconnaissance à mon cher père le Rév. Simeon
ABANG, sa chère épouse maman Patricia ABANG et enfants, pour leur
incontestable amour, et soutien multiformes.
Notre profonde reconnaissance à Dr AKINDEH et sa précieuse épouse
Me Perps AKINDEH pour leurs soutiens financier, moral, mais également de
nous avoir assisté sur l’échantillonnage de ce travail en tant que statisticien.
Tous les membres de Patmos Church en l’occurrence : Ev. Dr Elias
NGOME et famille, Dr Henry NGUHMBI, Mr Oliva, sœurs Diane Valere,
Becky BISONG, Edith NDONKE, Macrina MANG, Brenda M. ; maman Sonia
Mbah, Béatrice NGOME, Pa Sam, pour leurs soutiens multiformes.
Notre sincère gratitude à nos deux chers parents Bonnel Nestor
MAKITA et Odile KIDIMBOU, ceux qui nous ont donné la vie.
Notre reconnaissance va également à tous nos parents, frères et sœurs,
amis, en l’occurrence Céline MOUKOUYOU, Marceline NGOUNDOU,
Carole MAKITA, Régina MAKITA, Cyndi MAKITA, Grâce MAKITA, Désie
MAKITA, Arno MISSENGUE, Wilfrid ZIMIKINA, Lety MBOMBI pour le
soutien multiformes.
Notre profonde reconnaissance à la famille TANG MBILA et maman
Rebecca, pour tout leur amour à notre égard et leurs soutiens multiformes.
Notre profonde reconnaissance aux Dr Grâce AWASON et pasteur
Marvel OBAKA pour leurs soutiens financier, moral et spirituel.
Notre profonde reconnaissance à notre aumônier le Rév. Dr Aimé
MOUSOUNGA et famille pour le soutien multiformes.
Nous ne pourrions oublier de dire grand merci à notre aimable fiancée
Nuptia Divine PICKA, pour sa présence à nos côtés, ainsi qu’à toute la famille
PICKA.

Que tous les membres de la famille, amis et connaissance trouvent ici


l’expression de toute notre reconnaissance pour leurs soutiens multiformes.

v
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

LIVRES BIBLIQUES

Ancien Testament

Gn. : Genèse
Ex. : Exode
Lv. : Lévitiques
Dt. : Deutéronome
Jg. : Juges
1Sa : 1 Samuel
1Ro : 1 Rois
2Ro : 2 Rois
Ps. : Psaumes
Pr. : Proverbes

Nouveau Testament

Lc. : Luc
Ac. : Actes
Rm. : Romains
1Co : 1 Corinthiens
2Co : 2 Corinthiens
Ep. : Ephésiens
Col. : Colossiens
1Pi : 1 Pierre

vi
vii
AUTRES ABREVIATIONS ET SIGLES

ADN : Acide Désoxyribo Nucléique


CBCHS : Cameroon Baptist Convention Health Services

CECOS : Centre d’Etudes et de Conservation des Œufs et du


Sperme
CHRACERH : Centre Hospitalier Recherche et d’Application en Churgie
Endoscopique et Reproduction Humaine

DGP : Diagnostique Génétique Preimplantation


Dr : Docteur
EEC : Eglise Evangélique du Cameroun
EPC : Eglise Presbytérienne du Cameroun
Ev. : Evangélique
FACTEC : Faculté de Théologie Evangélique du Cameroun

FIV : Fécondation In-Vitro


FIVETE : Fécondation In-Vitro Et Transfert d’Embryon

GIFT : Transfert Intra Tubaire de Gamètes


IA : Insémination Artificielle
IAC : Intra Conjugale pour Conjoint
IAD : Insémination Artificielle extra conjugale par Donneur

IAM : Intra-Conjugale pour Mari


ICSI : Injection Intra-Cytoplasmique de spermatozoïde

M. : Monsieur
Me : Maître

viii
NDB : Nouveau Dictionnaire Biblique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PA : Procréation Assistée
PIV : Procréation In-Vitro
Prof. : Professeur
RFI : Radio France Internationale
Rév. : Révérend
Sr. : Sœur
VIH : Virus Immunodéficience Humaine

ix
RESUME

La thématique du présent travail est intitulé « Procréation In-Vitro et Imago-Dei :


Enjeux éthiques pour l’Eglise d’aujourd’hui». Au-delà des masques et des
détours, cette étude situe les enjeux éthiques de la technique de la Procréation In-
Vitro et Imago-Dei au cœur des controverses qui se profilent au sein de l’Eglise.
Cette chicane est due à la foi, à l’éthique chrétienne. En effet, l’infertilité est une
situation préoccupante. Elle est par conséquent une maladie qui affecte tout comme
d’autres maladies qui a droit à une attention, à un traitement. Notons que nonobstant
le traitement administré à une maladie, en tant que chrétien, la prière doit être le
tout premier comprimé à mettre dans la bouche. Car Jésus-Christ est le premier
médecin. Cependant, la question que nous nous posons est celle de savoir : quels
pourraient être les enjeux éthiques de la Procréation In-Vitro par rapport à
l’Imago-Dei pour la foi chrétienne? Une réponse en cinq chapitres est donnée à
cette interrogation. La méthodologie mixte (qualitative et quantitative) fait notre
choix. Elle nous permet de fournir une vision du problème meilleure. Quantitative,
car elle nous permet la collection et l’analyse des données objectives, sous forme
numérique à partir d’un questionnaire élaboré. Qualitative, car elle permet de
comprendre la perception des individus sur le sujet, mais également les résultats de
l’étude quantitative sur la collecte de données, entretien, observation et examen.
Enfin, comme leçon théologique, il n’est pas question de diaboliser la technique de
la Procréation In-Vitro, si nous considérons l’infertilité comme une maladie et non
comme une malédiction ; Ensuite, si nous considérons la Bible comme source de la
médecine, de la science, dès la création ; Mais également si Dieu est la source de
toute intelligence; Si tout enfant est don de l’Eternel créé à l’image et à la
ressemblance de Dieu.

Mots clés : Procréation, In-vitro, Imago-Dei, Enjeux, Ethique, Eglise

x
ABSTRACT

The theme of the present paper is entitled "In-Vitro Procreation and Imago
Dei: Ethical stakes for the Church Today". Beyond the masks and the
detours, this study places the ethical stakes of the technique of In-Vitro
Procreation and Imago-Dei at the heart of the controversies that are emerging
within the Church. These controversies are due to faith and to Christian ethics.
Indeed, infertility is a matter of concern. It is therefore a health condition that
affects and it deserves attention and treatment. Let us note that notwithstanding
the treatment given to a disease, as a Christian, prayer must be the very first pill
to put in the mouth. For Jesus Christ is the first physician. However, the
question we ask ourselves is: what might be the ethical issues of In-Vitro-
Procreation in relation to Imago-Dei for the Christian faith? This question is
answered in five chapters. The mixed methodology (qualitative and
quantitative) is our choice. It allowed us to provide a better vision of the
problem. Quantitative, because it allowed us to collect and analyze objective
data, in numerical form, from an elaborate questionnaire. Qualitative, because
it allowed us to understand the perception of individuals on the subject, but also
allows the results of the quantitative study on data collection, interview,
observation and examination. Finally, as a theological lesson, there is no need
to demonize the technique of In-Vitro Reproduction, if we consider infertility
as a disease and not as a curse; Then, if we consider the Bible as the source of
medicine, of science, from the creation; and also if God is the source of all
intelligence; then every child is a gift of the Eternal created in the image and
likeness of God.

Keys words: Procreation, In-vitro, Imago-Dei, Stakes, Ethics and Church.

xi
TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE ......................................................................................................... ii
DEDICACE .......................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ........................................................................................... iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES ..................................................... vi
RESUME................................................................................................................ x
ABSTRACT .......................................................................................................... xi
CHAPITRE I……………………………………………………………………..1
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………..........1
I. JUSTIFICATION ET CHOIX DU SUJET ..................................................... 1
II. PROBLEMATIQUE........................................................................................ 2
III. QUESTION PRINCIPALE DE RECHERCHE .......................................... 3
2. Questions subsidiaires ................................................................................ 3
IV. OBJECTIFS POSSIBLES DE LA RECHERCHE ..................................... 3
1. Objectif principal ....................................................................................... 3
2. Objectifs spécifiques .................................................................................. 3
V. INTERET DE L’ETUDE ................................................................................ 4
VI. DELIMITATION DU SUJET ....................................................................... 4
VII. METHODOLOGIE DE CE TRAVAIL DE RECHERCHE .................... 5
VIII. DEFINITION DES CONCEPTS ............................................................... 6
1. Procréation In Vitro (Fécondation In Vitro): .......................................... 6
2. Imago Dei : .................................................................................................. 6
3. Enjeux : ....................................................................................................... 7
5. L’Eglise : ..................................................................................................... 8
IX. REVUE DE LA LITTERATURE ................................................................. 9
1. Ethique et Procréation In Vitro ................................................................ 9
2. Approche théologique d’éthique ............................................................. 14
3. Approche théologique sur Imago-Dei .................................................... 16
4. Rapport entre science et foi (théologie) .................................................. 17
X. PLAN DU TRAVAIL ..................................................................................... 20
CHAPITRE II : ................................................................................................... 21

xii
PRESENTATION DE LA PROCREATION IN-VITRO ET L’IMAGO-DEI
............................................................................................................................... 21
Introduction ..................................................................................................... 21
I. Historique de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) .................. 21
1. Origine de la Procréation Assistée .......................................................... 21
1.1. Les Pères de l’Eglise ou période patristique ................................... 24
1.2. Les penseurs contemporains ............................................................ 25
1.2.1. Différents types et techniques de la Procréation Assistée ............. 25
2. Principales causes d’infertilité ................................................................ 31
2.1. Dans la Bible ...................................................................................... 31
2.2. De nos jours ....................................................................................... 32
3. Différentes types d’infertilité .................................................................. 33
3.1. L’infertilité féminine ........................................................................ 33
3.2. L’infertilité masculine ...................................................................... 34
3.2.1. Infertilité idiopathique ..................................................................... 34
3.3. Durée d’infertilité ............................................................................. 35
4. L’impact de la Procréation In-Vitro ...................................................... 35
4.1. Sur la mère ............................................................................................ 35
4.2. Sur l’enfant à naître.......................................................................... 35
4.3. Sur le couple ...................................................................................... 36
4.4. Sur la société ...................................................................................... 36
5. Enjeux éthiques ........................................................................................ 36
1. Ethique et médecine .......................................................................... 36
1.2. Ethique de la médecine : besoin de repères et d’intuition morale
ancrée dans la foi chrétienne. ..................................................................... 37
2. Conceptualisation de la filiation ...................................................... 39
6. IMAGO-DEI ................................................................................................ 40
A. L’Imago-Dei selon la Bible ...................................................................... 40
B. La perception de l’Imago-Dei selon les Périodes ................................... 41
1. Période Patristique (Pères de l’Eglise) ............................................ 41
2. Au Moyen Âge ................................................................................... 44
Conclusion Partielle ..................................................................................... 48

xiii
CHAPITRE III :.................................................................................................. 49
LA COMPREHENSION DE LA PRATIQUE DE LA PROCREATION IN-
VITRO ET D’IMAGO-DEI A LA LUMIERE DES SAINTES ECRITURES.
............................................................................................................................... 49
Introduction ..................................................................................................... 49
Repères biblique .............................................................................................. 49
1. Textes : choix, canonicité et valeur ......................................................... 49
1.1. Le Choix ............................................................................................. 49
1.2. La Canonicité .................................................................................... 50
1.3. La Valeur ........................................................................................... 50
2. Considération préliminaires .................................................................... 51
Genèse ........................................................................................................... 51
3. Exégèse théologique ................................................................................. 51
3.1. Considérations étymologiques ......................................................... 51
a. Genèse 1: 27-28 ...…………………………………………………….51
b. Genèse 16: 1-4..……………………………………………………….54
3.2. Synthèse sémantique ……………………………………………....56
3.3. Leçon théologique ………………………………………………….57
Conclusion partielle ………………………………………………..57
CHAPITRE IV : .................................................................................................. 58
ANALYSE CRITIQUE DES ENJEUX SCIENTIFIQUES ET
THEOLOGIQUES DE LA PROCREATION IN-VITRO EN RAPPORT
D’IMAGO-DEI DANS LA VILLE DE YAOUNDE. ....................................... 58
Introduction ..................................................................................................... 58
I. Différents arguments sur la pratique de la PIV .................................... 58
1. Arguments pour ................................................................................ 58
2. Arguments contres ............................................................................ 58
3. Les Prochoix ...................................................................................... 60
II. Perception de la Procréation In-Vitro en rapport d’Imago-Dei dans la
ville de Yaoundé. ................................................................................................. 60
1. Présentation et Echantillonnage de la ville de Yaoundé. ...................... 60
1.1. Présentation de la ville de Yaoundé ................................................ 60

xiv
1.2. Echantillonnage .................................................................................... 61
2. Perception socio-anthropologique et philosophique ...................... 62
3. Perception Juridique ........................................................................ 62
4. Perception scientifique ..................................................................... 63
5. Perception théologique ..................................................................... 65
5.3. Musulman .......................................................................................... 67
III. Les nouvelles technologies de la reproduction humaine : progrès ou
menace pour l’Eglise ? .................................................................................... 68
1. La question éthique sur la gestion ou la conservation des
embryons... ................................................................................................... 69
2. Le clonage ................................................................................................. 70
2.1. Définition ........................................................................................... 70
2.2. Différent types de clonage ................................................................. 71
2.3. Les méthodes utilisées pour prélever l’ADN dans la cellule sont-elles
soumises à des restrictions ? ......................................................................... 71
2.4. La morte prématurée de Molly .......................................................... 72
2.5. La transformation de la mitochondrie de la mère ............................ 72
2.6. La communication entre le nouvel ADN nucléaire et
Cytoplasmique…. .......................................................................................... 72
2.7. Le clonage de l’esprit ......................................................................... 73
2.8. Le clonage de l’âme ........................................................................... 73
3. L’enfant dans le contexte Juif ................................................................. 74
4. L’enfant dans le contexte africain .......................................................... 75
5. L’infertilité dans la tradition africaine .................................................. 75
Conclusion partielle ......................................................................................... 81
CHAPITRE V : ................................................................................................... 82
ETHIQUE, SUGGESTIONS ET CONCLUSION GENERALE ................... 82
Introduction ..................................................................................................... 82
I. Ethique ...................................................................................................... 82
1. Définition ........................................................................................... 82
II. Enjeu de la foi chrétienne .................................................................... 83
III. Guérison divine ou la puissance de la prière ..................................... 84

xv
IV. La transformation au siècle présent ................................................... 85
V. L’Eglise face aux femmes désirant avoir d’enfants avec des pères
imaginaires (IA) ............................................................................................... 85
SUGGESTIONS .............................................................................................. 86
CONCLUSION GENERALE ............................................................................ 88
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................... 90

xvi
CHAPITRE I:

INTRODUCTION GENERALE

I. JUSTIFICATION ET CHOIX DU SUJET

Depuis le 19e siècle jusqu’à nos jours, l’Homme Image de Dieu fait face à des
nombreux défis dans son milieu (crise économique, politique, socio-culturelle,
écologique, la question de la bioéthique etc.), qui nécessitent effectivement un
apport scientifique et théologique. Aujourd’hui, la question éthique dans
l’application du génie génétique en médecine (procréation, transplantation,
l’euthanasie etc.) devient très préoccupante, et elle met la foi de nombreuses
personnes en question.
Par ailleurs, les causes exogènes et endogènes liées à l’infertilité poussent des
nombreuses personnes à adopter tous les moyens possibles même les plus illicites,
afin d’atteindre leurs objectifs. Pour certains couples chrétiens, le fait de rester
longtemps à l’Eglise sans enfants, malgré les prières, la pratique de la Procréation
In Vitro devient une aubaine. D’autres par contre, le fait de rester à l’Eglise pendant
plusieurs années sans se marier, donc sans enfants par crainte de tomber dans la
fornication et la vie de concubinage ; Mais, influencées par l’âge de la ménopause
ou elles ne peuvent plus tomber enceinte même si elles se mariaient et ayant la
connaissance du génie génétique médicale, se lancent à l’insémination artificielle.
Elles tombent enceinte sans être en contact avec un homme. Cependant, la question
de la nature de l’enfant pose problème à savoir si ce dernier est également à l’image
de Dieu. A ce propos, la commission nationale suisse Justice et Paix rapporte que : «
l’évolution de la médecine moderne place notre société face à un grand nombre de
problèmes et de questions d’une nature nouvelle. » En plus, que« les opportunités
ouvertes par la médecine moderne font aujourd’hui beaucoup parler d’elles, aussi
bien positivement que négativement » (KISSLING & ARZDEFALCO, 1999, pp.7,
9).
Il est alors à souligner qu’en Afrique, le problème d’infertilité dans bon nombres de
couples devient la cause principale du divorce, aussi d’un grand mépris dans la

1
société pour le fait de ne pas avoir d’enfants. D’où l’exposition de nombreux
chrétiens aux méthodes proposées par le génie génétique médical comme la
Procréation In Vitro.

II. PROBLEMATIQUE

Les différentes méthodes que les scientifiques proposent dans le domaine du génie
génétique médical pour résoudre le problème de l’infertilité tel que la Procréation
In Vitro pourraient être l’un des sujets impératifs théologiques du XXIe siècle de
l’Eglise en Afrique, parce qu’elles sont pratiquées dans l’Eglise et hors de l’Eglise
par des couples qui font face à l’infertilité. Mais également par certaines chrétiennes
influencées par l’âge de la ménopause, étant non mariés, et pour éviter la fornication
et l’adultère adoptent l’insémination artificielle afin de porter une grossesse sans
l’acte sexuel. Toutefois, la question éthique de la pratique et de la nature de l’enfant
d’« être à l’image de Dieu » se pose. Entre autres, lors d’une prière avec un couple
chrétien faisant face aux mépris et à l’opprobre dus à l’infertilité, dont la question
du divorce n’est pas à négliger, à cause de la pression familiale, ce couple a fait
savoir qu’après au moins deux tentatives de la Procréation In Vitro, il est devenu
un sujet de critique au sein de l’église. Parce que, d’aucuns pensent que la pratique
de la Procréation In-Vitro n’est pas adéquate à l’éthique chrétienne ; d’autres par
contre, se demandent si l’enfant conçu grâce au génie génétique médical peut
également porter l’identité ou la nature « d’être créé à l’image de Dieu ». C’est pour
cette raison que nous voulons mener une étude sur les enjeux éthiques de la
Procréation In-Vitro et l’Imago-Dei, afin d’apporter une lumière au sein de l’Eglise
à travers les Saintes-Ecritures.
Certes, les scientifiques apportent d’énormes contributions dans la vie de
l’homme. Néanmoins il est légitime de porter une réflexion critique bienveillante
sur les questions éthiques spécifiées sur les différentes pratiques et méthodes
utilisées
Quels pourraient être les enjeux éthiques de la Procréation In Vitro et
l’Imago-Dei par rapport à la foi chrétienne ?

2
III. QUESTION PRINCIPALE DE RECHERCHE

La question principale ou centrale qui va orienter et conduire cette recherche est la


suivante :
1. Quels pourraient être les enjeux éthiques de la Procréation In-Vitro par
rapport à l’Imago-Dei pour la foi chrétienne ?
2. Questions subsidiaires
Ces questions subsidiaires sont les suivantes :
a. Comment comprendre l’éthique de la pratique de la Procréation In-
Vitro et l’Imago-Dei à la lumière des Saintes Ecritures ?
b. Que dire des enjeux éthiques de la pratique de la Procréation In-
Vitro et l’Imago-Dei par les chrétiens d’aujourd’hui?
c. Comment surmonter les enjeux éthiques scientifiques et
théologiques de la pratique de la Procréation In-Vitro en rapport avec l’Imago-Dei
dans l’Eglise aujourd’hui à travers la Parole de Dieu ?

IV. OBJECTIFS POSSIBLES DE LA RECHERCHE

Afin de mieux saisir le but de notre recherche, nous avons comme objectifs :
1. Objectif principal
Notre objectif principal dans cette étude est de comprendre la pratique de la
Procréation In-Vitro et ses enjeux éthiques en rapport avec l’Imago-Dei à la lumière
des Saintes Ecritures pour la foi chrétienne.
2. Objectifs spécifiques
De l’objectif principal dérivent les objectifs suivants :
a. Comprendre les enjeux éthiques de la pratique de la Procréation In-
Vitro et l’Imago-Dei par les chrétiens d’aujourd’hui.
b. Comprendre la pratique de la Procréation In-Vitro et l’Imago-Dei à
la lumière des Saintes Ecritures.
c. Surmonter les enjeux éthiques scientifiques et théologiques de la
pratique de la Procréation In-Vitro en rapport avec l’Imago-Dei dans l’Eglise
aujourd’hui à travers la Parole de Dieu.

3
V. INTERET DE L’ETUDE

L’intérêt de cette étude se situe à trois niveaux : personnel, scientifique et pratique.


En ce qui concerne le niveau personnel de ce travail, nous voulons
comprendre à travers une analyse critique si la pratique de la Procréation In Vitro
est adéquate à l’éthique chrétienne, pour être pratiqué par les disciples du Christ
faisant face à l’infertilité.
Au niveau scientifique, les thèmes sur la question du rapport entre la science
et la théologie sont moins abordés dans les facultés de théologie en Afrique.
Lorsque nous essayons de jeter un regard au niveau de la bibliothèque de notre
faculté, nonobstant les travaux qui ont été menés, aucun document ne traite de la
science et de la théologie. Principalement, les questions éthiques dont les
scientifiques tentent d’apporter la solution par le moyen du génie génétique
médical. Nous voulons également apporter plus d’enthousiasme sur le cours de
science et foi qui est enseigné à la faculté, dont les étudiants accordent moins
d’importance.
Dans la pratique, il est question de vouloir apporter un éclaircissement sur
la méthode de la Procréation In Vitro dans l’Eglise à la lumière des Saintes Ecritures
; car il y a ceux qui approuvent et ceux qui désapprouvent cette méthode. De cette
pratique, nous acceptons le principe de la Procréation In-Vitro, seulement, notre
préoccupation demeure sur l’aspect éthique.

VI. DELIMITATION DU SUJET

Nous ne pouvons certes pas aborder tous les contours du sujet. Car, la contrainte du
temps, la pertinence du sujet et le volume d’un tel travail nous en empêche. En effet,
notre étude se concentre uniquement sur la ville de Yaoundé, avec la population
cible chrétienne 69,2% (Evangélique, Catholique, Pentecôtiste, Batiste,
Orthodoxe,) et musulmane 20,9%, selon (Cameroon-United States Department of
State) en 2020. La tranche d’âge va de 30 ans et plus, parce que, c’est une population
dont la majorité vit déjà en couple et peut être confronté à ce problème de stérilité.

Cependant, parmi les églises sélectionnées, nous avons : l’église catholique


de la Cité-Verte, pour la proximité et dans l’espoir de rencontrer les prêtres sur

4
place. L’église EEC de Melen pour la même raison de proximité. L’EPC-Tohi, là
nous avons la grâce d’avoir le pasteur responsable comme enseignant à la faculté,
dont le travail nous sera très bénéfique de sa perception sur la problématique, en
tant que pasteur et théologien. Cela va de même pour l’église MEEC Bon-berger
dont nous avons le responsable comme théologien vétérotestamentaire. Sans
oublier la MEEC Patmos dont nous sommes membre. Entre autres, une
communauté de Full-gospel, Baptiste-church d’Etoug-Ebé et communauté
musulmane de la briqueterie.
Une visite au CHRACERH est programmée tenant compte du fait que c’est
un établissement de l’Etat et dont la rencontre d’un personnel plus qualifié nous est
assurée.
Une visite programmée au service juridique (pour rencontrer un juriste
spécialisé en bioéthique) ; sociologique (service sociale de Yaoundé) et
psychologique, afin d’englober la totalité de la problématique.

VII. METHODOLOGIE DE CE TRAVAIL DE RECHERCHE

Notre approche méthodologique est mixte : quantitative et qualitative.


Quantitative pour permettre la compréhension du sujet au travers d’un
questionnaire entre les chrétiens (scientifiques, théologiens ou pasteurs, fidèles
simples) et les musulmans, qui constituent 90% de la population Camerounaise
selon Cameroon-United States Département of State de 2020.
Qualitative qui fera l’objet d’une discussion selon les groupes, afin de mieux
appréhender les enjeux du sujet.
Cependant, le travail exégétique de quelques textes bibliques est envisagé,
ainsi que le travail de documentation principalement effectué en bibliothèques et à
l’aide de l’internet.

5
VIII. DEFINITION DES CONCEPTS

Il est nécessaire de définir quelques concepts clés du sujet à traité, tels que :
1. Procréation In Vitro (Fécondation In Vitro):
La Procréation In Vitro est une technique de PMA qui consiste à féconder des
ovules en dehors du corps humain (en laboratoire), grâce aux ovocytes de la femme
et aux spermatozoïdes de l’homme, puis à transférer le ou les embryon(s) obtenu(s),
s’il y en a, directement dans l'utérus de la femme. On l’appelle également FIVETE
pour Fécondation In Vitro Et Transfert d'Embryons, (CONSTANTIN &
DAVERIO, 2010, p. 15).
Selon Edith Deleury, la Procréation In Vitro encore appelée Fécondation In-
Vitro est une méthode de fécondation extracorporelle qui consiste, après le
prélèvement des gamètes, à les placer dans un milieu de culture afin d’en favoriser
la fusion, pour ensuite transférer les embryons ainsi obtenus dans l'utérus. La FIV
peut être effectuée à partir des ovules provenant de la femme ou d’une donneuse, et
avec le sperme de son conjoint ou celui d’un donneur. Cette technique est utilisée
le plus généralement lorsqu'il y a obstruction des trompes de Fallope, dans les cas
d’infertilité inexpliquée ou d’infertilité masculine sévère. Lorsque le recours à un
don d’ovules est possible, elle constitue également une avenue pour les femmes qui
ont vécu une ménopause précoce ou qui présentent une insuffisance ovarienne. La
FIV constitue par ailleurs une pratique indispensable dans le cadre d'un don d'ovules
et d'un diagnostic préimplantatoire, (DELEURY, 2009, p.15).
Selon Evans D. la Fécondation In-Vitro n'est pas un mode de génération
moralement acceptable pour ceux qui s'engagent à chérir et à prendre soin de chaque
être humain, de la conception à la mort ; la FIV n'est pas une voie ouverte à ceux
qui veulent donner la vie et l'amour à un enfant juste pour son propre bien, comme
le mérite une personne (EVANS, 2000, p. 20). Nous partageons la définition
d’Edith Deleury qui va presque dans le même sens que celle de Constantin et
Daverio.
2. Imago Dei :
Selon le Dictionnaire de Théologie Biblique, le mot « image » peut traduire à la fois
l’hébreu selem et le grec eikôn, et l’hébreu demut et le grec homoiôsis (quoique ce
dernier terme soit plus souvent rendu par « ressemblance »). Pendant des siècles,

6
on a généralement admis que l’« image » de Dieu comprenait les caractéristiques
de la personne humaine qui avaient survécu à la chute d’Adam ; quant à la
« ressemblance », elle comprenait celles qui avaient été ôtées ou détruites lors de la
chute. L’« image (ressemblance) de Dieu » désigne un aspect permanent de notre
nature créée, qui n’a pas été affecté par la chute. Telle est la caractéristique
spécifique du genre humain, celle qui nous distingue des autres créatures et fait de
notre salut une question suprêmement importante pour Dieu, (ALEXANDER &
ROSNER, 2006, pp. 661, 663).
Selon Saint Thomas d’Aquin, être à l’image de Dieu est une chose propre
au Premier-Né, de qui l’Apôtre dit « Il est l’image de Dieu invisible, le Premier-Né
de toute créature.» Par conséquent l’image de Dieu ne se trouve pas dans l’homme.
Saint Hilaire cité par Thomas d’Aquin dit que : « l’image est une forme qui
ne présente aucune différence avec la chose sur le modèle de laquelle on
l’imagine. » et encore que « l’image est la ressemblance d’une chose destinée à
égaler cette chose sans discernement possible, dans l’unité ».
Pour Saint Augustin cité par Thomas d’Aquin, « là où il y a image, il y a à
coup sûr ressemblance, mais là où il y a ressemblance, il n’y a pas à coup sûr
image. » et encore « là où il y a image, il n’a pas nécessairement égalité», (D'Aquin,
1998, pp. 81, 83). Nous croyons que la définition d’Alexander et Rosner semble
bien nous convaincre, c’est-à-dire l’imago-dei c’est être différent des autres
créatures à travers la raison, étant un être spirituel, fait pour représenter Dieu et
entrer en relation avec lui, comme nous le verrons plus loin.
3. Enjeux :
Selon le dictionnaire Larousse 2001, l’enjeu signifie ce que l’on met en
commençant à jouer et qui sera le prix du gagnant. Ce que l’on peut gagner ou
perdre. Cependant, dans ce contexte il s’agit d’apporter un éclaircissement à
l’Eglise de la controverse qu’il y a sur la pratique de la Procréation In-Vitro et
l’Imago-Dei sur la foi chrétienne.

7
4. Ethique
Selon Samuel Waje K., l’éthique en Afrique est une question fortement personnelle,
communautaire et religieuse. Elle est personnelle par le fait qu’elle est
profondément enracinée dans l’être-même de la personne, affectant à la fois sa
pensée, son cœur, son corps et son esprit. Elle est communautaire dans le sens où
elle est rarement conçue en termes de décisions éthiques individuelle n’affectant
pas les autres (KUNHIYOP, 2016, p. 15). Selon CEST l’éthique n’est pas un
ensemble de valeurs ni de principes en particulier. Il s’agit d’une réflexion
argumentée en vue du bien-agir. Elle se propose de s’interroger sur les valeurs
morales et les principes moraux qui devraient orienter nos actions, dans différentes
situations, dans le but d’agir conformément à ceux-ci (CEST, 2020). Sans pourtant
nous opposer à Samuel Waje, nous partageons également la définition de CEST.
5. L’Eglise :
Selon le Dictionnaire de Théologie Biblique, le mot « Eglise » est un décalque du
grec Ekklèsia. Ce terme est formé à partir de la racine du verbe kaleô (appeler) et
du préfixe ek (hors de). En effet, si définir l’Eglise comme « l’ensemble de ceux
qui sont appelés hors (du monde) pour la communion avec Dieu », n’est pas
strictement faux théologiquement (cf. 1 P 2.9 ; le thème général de l’élection, etc.),
une telle définition ne correspondrait pas à l’usage qu’en font les auteurs du
Nouveau Testament, (ALEXANDER & ROSNER, 2006, p. 537).
Selon le Nouveau Dictionnaire Biblique Révisé, l’Eglise est la communauté
de tous les croyants de la Nouvelle Alliance que le lien de la foi et l’action
régénératrice du Saint-Esprit unissent d’une façon vitale à Jésus-Christ. Cette Eglise
spirituelle est le corps mystique du Seigneur, dont on devient membre par le
baptême de l’Esprit, et dans ce sens elle n’est discernée que par les yeux de la foi
(1 Cor. 12.13) ; elle est universelle parce que les enfants de Dieu de tous les pays et
de tous les milieux en fait partie (Ac.2.47 ; 9.31), (N.D.B., 1992, p. 381).
Selon Cyprien, l’Eglise est l’intermédiaire obligé de l’homme qui veut
arriver jusqu’à Dieu. Il dit : « Nul ne peut avoir Dieu pour père, s’il n’a pas l’Eglise
pour mère », (CYPRIEN, 1979, p. 16).

8
IX. REVUE DE LA LITTERATURE

Avant d’entreprendre tout travail de recherche, le bon sens et les normes


académiques exigent qu’on se réfère d’abord sur le travail de nos prédécesseurs en
ce qui concerne l’objet de notre étude. Ce n’est qu’après cela que l’on pourra
ressortir l’originalité du présent travail (NO'OUABE, 2013).

1. Ethique et Procréation In Vitro


La Commission nationale suisse Justice et Paix dans son ouvrage Ethique
chrétienne et médecine moderne : Points de repères sur les problèmes actuels
(1999), stipule que l’évolution de la médecine moderne place notre société face à
un grand nombre de problèmes et de questions d’une nature nouvelle. Il nous
manque fréquemment, pour y répondre, les connaissances spécifiques, mais aussi
les arguments éthiques. Lorsqu’elles nous affectent ou qu’elles touchent nos
proches ou nos amis, la maladie et la souffrance nous placent également, en tant
qu’individus, face à des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse. Les
nouvelles méthodes et possibilités de traitement ne permettent pas, en effet, de
s’appuyer sur des évidences qui ont fait leur preuve dans notre culture et dont nous
pouvons affirmer qu’elles sont éthiquement correctes.
Nous partageons la pensée des auteurs sur l’évolution de la médecine
moderne face aux problèmes de l’homme dans ce domaine. Ils professent, dans le
cas d’une maladie héréditaire des parents, on pourrait effectuer une fécondation in
vitro puis procéder à une cellule de cellules en laboratoire dans lesquelles on
supprimerait le défaut par génie génétique grâce à des virus, par exemple en
introduisant le gène sain ; ensuite, l’un des noyaux cellulaires réparés seraient
introduits dans une enveloppe ovulaire vide puis implantée dans la mère. La pensée
des auteurs est en phase avec notre sujet, parce que cette maladie dont les auteurs
font allusion peut être l’infertilité qui pourrait conduire à une fécondation in vitro.
Nous partageons effectivement la thèse des auteurs, car ils vont encore plus loin en
touchant jusqu’à la question de l’âme de l’être humain dans leurs propos, à savoir
« l’être humain n’a pas un corps et une âme, mais il est à la fois un corps et une
âme», (KISSLING & ARZ DE FALCO , 1999). Ce qui apporte un plus à notre
travail afin de mieux cerner l’essence de l’âme des enfants fécondé au laboratoire.

9
Edith Deleury dans son ouvrage Ethique et Procréation Assisté : Des
orientations pour le don de gamètes et d’embryons, la gestion pour autrui et le
diagnostic préimplantatoire (2009), soulignent que les thématiques liées aux débuts
comme à la fin de la vie ne laissent personne indifférent. La procréation assistée
(PA) ne fait pas exception à cette tendance. Si elle soulève les passions et les débats,
c’est probablement parce qu’elle suscite des sentiments profonds et qu’elle touche
à une sphère de la vie humaine très chargée en émotions et en symboles. Or, pour
faire une analyse lucide de cette question sur le plan éthique, il faut aussi porter un
regard plus détaché, plus rationnel sur les pratiques en cours ou qui pourraient avoir
cours dans un avenir rapproché. Nous partagions la thèse de l’auteur qui apporte un
plus à notre travail de recherche. L’expression « procréation assistée » fait référence
aux diverses formes de soutien apporté à la reproduction humaine par des
techniques médicales ou pharmaceutiques, ou par des manipulations en laboratoire
qui tentent de pallier les problèmes d’infertilité de couples hétérosexuels, ou
l’impossibilité de procréer naturellement dans le cas des couples homosexuels ou
des femmes seules. Ces techniques permettent également à des couples fertiles pour
lesquels il existe un risque de transmission d’une maladie grave, génétique ou
virale, de tenter d’avoir des enfants qui n’en seront pas atteints. La pensée de
l’auteure est en phase avec notre sujet et nous aide à mieux comprendre les
implications et la pertinence du sujet.
Richard Harries dans son ouvrage Questions of Life and Death: Christian
faith and medical intervention (2010), affirme que depuis la naissance du premier
bébé issu de la fécondation in vitro, il y a un peu plus de trente ans, les progrès
scientifiques dans ce domaine ont été fulgurants. Les développements liés au
clonage, aux hybrides homme-animal et au diagnostic génétique préimplantatoire,
si dérangeants pour de nombreuses personnes, soulèvent une question cruciale sur
le statut moral de l'embryon très précoce. Et, tout comme les arguments concernant
le droit d'interférer avec le début de la vie humaine, le débat sur le droit de l'individu
de choisir le moment de sa mort provoque également de fortes réactions
émotionnelles.
Selon lui, l'objectif de la Fécondation In Vitro (FIV) est d'aider le couple à
concevoir un enfant. Le diagnostic génétique préimplantatoire (DGP) les aide à

10
concevoir un bébé en bonne santé. Cependant, les chrétiens devraient faire preuve
de sensibilité à l’égard des personnes souffrant d’un handicap, quel qu’il soit ;
Empêcher que des bébés ne naissent avec le VIH, pour les parents vivant avec. Nous
partageons la pensée de l’auteur, qui ne voit pas la pratique de la fécondation in
vitro seulement dans le cas des personnes faisant face à l’infertilité comme nous
l’avions pensé au départ, mais aussi pour les personnes atteintes du VIH afin
d’épargner l’enfant de la maladie. Richard Harries nous aide à pouvoir enrichir de
plus en plus notre recherche sur ce sujet. Richard Harries et la Commission
nationale suisse Justice et Paix, partagent la même position morale et éthique celle
qu’est de laisser le choix à la personne. Pour nous, le choix de la personne est bon,
mais une analyse critique avant de se prononcer sur la pratique est très nécessaire.
Levy-Dutel L. et Berthaut I. dans leur ouvrage Le grand livre de la fertilité
(2015), stipulent que désirer un enfant et découvrir que des rencontres amoureuses
et intimes ne seront pas suffisantes pour lui permette de donner naissance peut être
très douloureux. C'est une déception et parfois la source de beaucoup d'angoisses.
Pour ces auteurs, la fécondation in vitro a induit une véritable révolution dans le
traitement de la stérilité et dans la biologie de la reproduction. Les auteurs donnent
l’exemple des enfants nés par in vitro comme preuve pour la pratique Louise
Brown, le premier « bébé-éprouvette au monde, est née en 1978 en Grande-
Bretagne (Dr Edwards, Dr Steptoe). Amandine est le premier enfant né par FIV en
1982 en France (Pr Frydman et Dr Testart). Ils présentent également les prérequis,
le processus de la FIV, ainsi que les risques majeurs surtout pour une grossesse
tardive. Cependant, par rapport à la pertinence du sujet, la pensée des auteurs est
partagée et bénéfique pour cette étude, mais la question éthique de la pratique reste
la plus préoccupante.
David K. Gardner et Carlos Simon dans leur ouvrage Handbook of In Vitro
Fertilization (2017), soulignent que les quatre dernières décennies ont été marquées
par des avancées remarquables dans le domaine de la conception humaine assistée.
Dans le sillage de Robert Edwards, Patrick Steptoe et Jean Purdy, de nombreux
scientifiques et médecins du monde entier ont travaillé sans relâche pour mettre au
point des procédures plus efficaces et plus sûres, pour traiter les couples infertiles.
Parallèlement aux améliorations dans les domaines de la stimulation ovarienne, de

11
la culture d'embryons et de la cryobiologie, nous avons assisté à l'introduction de la
fécondation assistée par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes. Plus
récemment, avec l'avènement de la microscopie time-lapse, nous avons maintenant
la capacité d'analyser la morphologie de l'embryon et la cinétique du
développement comme jamais auparavant. Il est important de souligner que dans
cet ouvrage, les auteurs ne se focalisent pas seulement des avancés scientifique dans
l’étude de la procréation, mais ils font également attention à ce que l’Eglise pense
de cette pratique à l’instar du message du Vatican qui dit que "le médecin est au
service des personnes et de la procréation humaine. Il n'a pas le pouvoir d'en
disposer ou de décider de leur sort". De plus, le document implique que pour aider
les couples infertiles, l'adoption devrait être encouragée. Ils déclarent que "la triste
réalité, souvent passée sous silence, est vraiment déplorable : les diverses
techniques de reproduction artificielle, qui disent au service de la vie et qui sont
fréquemment utilisées dans cette intention, ouvrent en fait la porte à de nouvelles
menaces contre la vie", décrivant l'élimination des embryons... Cependant,
l’opinion de Vatican n’est pas à négliger, car elle très pertinente, mais nous ne
saurions prendre une position entre les avancés scientifiques et l’opinion du Vatican
sans pourtant être avancé dans le travail au travers d’une analyse critique.
Charel Constantin et Julie-Vanessa Daverio dans leur ouvrage Fécondation
in Vitro : La bourse ou la Vie ? Stipulent que ce titre accrocheur est volontairement
provocateur. En effet lors de nos recherches nous avons réalisé que la Fécondation
In Vitro (FIV) n’était souvent accessible qu’à une certaine «élite» de la société. De
plus, l’acte permettant de donner la vie peut être, parfois au détriment de celle de la
mère, de par les traitements ou les risques liés aux grossesses multiples. Nous
partageons un peu la thèse des auteurs, que la pratique la FIV est plus accessible
aux personnes opulentes, car est-elle couteuse. Mais aussi lorsqu’ils disent que
malgré l’aide de la médecine, tous les couples infertiles n’arrivent pas à concevoir
un bébé. Certains trouvent alors des compensations pour pallier au manque de cet
enfant tant désiré. Certains vont reporter toute leur attention sur leurs neveux ou
nièces ou encore trouver un homme ayant des enfants d’une précédente union qu’ils
pourront élever comme les leurs.

12
D’autres encore, adopteront un chien ou un chat pour compenser le manque
affectif et avoir la possibilité de prendre soin de quelqu’un malgré tout. Ce qu’est
aussi marquant chez Charel et Julie c’est qu’ils présentent la défaillance de la
médecine sur la pratique de la FIV ainsi qu’en soutenant l’idée de David et Carlos
qui soulignent le message de Vatican contre cette pratique en adhérant à l’adoption
pour les couples infertiles.
Deborah Schorno dans son ouvrage Enfant de qui? Procréation assissée et
filiation en Suisse et au Québec (2007), présente la question de la filiation comme
une problématique des nouvelles technologies de la reproduction. Car ce processus
selon elle plonge l’être humain dans un paradoxe difficile : le manque de maîtrise
des conséquences interroge la maîtrise grandissante des causalités. L’idée que
Deborah Schorno présente dans son travail est vraiment soutenable, parce que les
conséquences de la procréation assistée grâce aux nouvelles technologies sont
multiples. Mais aussi lorsqu’elle parle du professeur Antinori, spécialiste italien de
la procréation assistée qui stipule que les premiers récits faisant état de procréations
assistées se trouvent dans la Bible ; Abraham serait le père comblé de Ismaël grâce
au recours à une « mère porteuse », sa servante Agar, et de Isaac, grâce à la
maternité tardive de sa femme Sara, à l’âge avancé de 90 ans. Cette pensée vient
effectivement étayer notre réflexion théologique sur les cas bibliques de
procréation. Ce cas spécifique que Deborah mentionne ici qui est attrait à certains
moyens utilisés dans les cultures africaines, fait partie de notre recherche, (Deborah,
2007).
EVANS D. dans son ouvrage, Without Moral Limits: women, reproduction,
and medical technology (2000), affirme que, les enfants ne sont pas une
marchandise pour être achetés ou vendus, cependant, ils sont un cadeau précieux de
Dieu, d’être acceptés, protégés en prenant soin d’eux sans discrimination ayant
comme bases le sexe, grandeur nature, code ADN, ou les bonnes conditions de
développement. Nous sommes en danger en devenant une culture qui néglige la
vérité de l’unicité de la vie humaine créée par l’homme et la femme. Nous pensons
parfois que nous pouvons acheter, dessiner, produire tout par un prix, y compris les
enfants. En tant que culture, nous n’avons pas atteint notre consensus éthique des
questions de conception et celle de la période prénatale. Nous partageons

13
effectivement la thèse de l’auteur. Sa recherche touche beaucoup notre projet,
parlant de la sacralisation de la vie humaine. Mais aussi en montrant qu’il ne peut
vraiment pas y avoir de cas idéal pour la fécondation in vitro. La FIV n'est pas un
mode de génération moralement acceptable pour ceux qui s'engagent à chérir et à
prendre soin de chaque être humain, de la conception à la mort ; la FIV n'est pas
une voie ouverte à ceux qui veulent donner la vie et l'amour à un enfant juste pour
son propre bien, comme le mérite une personne. Evans D., partage certaines pensées
avec Charel Constanrin et Julie-Vanessa qui sont un peu septique de la défaillance
de la médecine sur la pratique de la FIV. Mais aussi avec Deborah Schorno qui
parle de la question de la filiation des enfants fabriqués avec les parents. Cette étude
nous aide à comprendre que la FIV est une méthode qui suscite une controverse
pour l’éthique chrétienne. Cependant, nous nous allons nous prononcer une fois
mené l’étude. Mais également que les enfants sont un cadeau venant de Dieu.
2. Approche théologique d’éthique
Dietrich Bonhoeffer dans son ouvrage Ethique (1995), veut réviser la conception
théologique des relations (trinitairement pensées) entre Dieu, le Christ, l’Esprit, le
monde et l’histoire, afin de transcender une certaine identification du Christ et de
la réalité dans l’Ethique, mais également redéfinir l’articulation du théologique de
l’éthique, du social et de l’humain. Il montre que toute recherche éthique a alors
pour but de me rendre bon et de rendre bon le monde à travers mon action. Cette
recherche, m’aide à comprendre que l’éthique chrétienne est au centre de la société
pour son progrès. Cependant, Bonhoeffer ne traite pas la question de procréation In
Vitro, mais parle de la question éthique dans le respect et la légitimité de l’être
humain, qui est le but même de notre travail. Il souligne que Dieu désire la vie et il
lui donne une forme qui lui permet d’être, car laissée à elle-même, elle ne peut que
s’anéantir. Il est à souligner que c’est dans cette même lancée de Bonhoeffer parlant
de Dieu qui désire la vie que nous allons faire l’analyse critique de Procréation In
Vitro.
Wilbur O’Donovan dans son livre Pour un christianisme biblique en
Afrique : Quelle place pour la culture ? (1998), souligne que le message de la Bible
est donc pour les hommes de toutes les époques. Mais la vérité de la Bible semblera
quelque peu étrange à n’importe quel groupe humain, car il s’agit d’une révélation

14
de Dieu et non de l’homme. Comme Dieu veut que tout le monde comprenne le
message de sa Parole, il est de la plus haute importance que la Bible ait un sens pour
chaque groupe humain dans le monde. Il est d’une importance capitale de
comprendre la thèse de l’auteur. Il ne traite pas certes la question de la Procréation
In Vitro, mais il veut que nous puissions comprendre la volonté de Dieu dans nos
vies, en mettant la culture au second plan. Nous partagions effectivement sa pensée
surtout lorsqu’il dit que dans la vie africaine, la stérilité s’accompagne de grandes
souffrances à cause de la valeur qui est traditionnellement attachée à l’enfant. Il dit
que si Dieu persiste à ne pas donner d’enfant à un couple qui le lui a demandé dans
la prière, c’est qu’il a de bonnes raisons d’agir ainsi. Il sait peut-être que ce ne serait
pas une bonne chose pour eux ; il se peut que l’épouse mourait en couches, ou que
l’enfant qui naîtrait serait malade et mourait etc. Peut-être encore, Dieu refuse-t-il
d’accorder un enfant à un couple pour que celui-ci adopte un orphelin. Dans
certaines cultures, la naissance de jumeaux est considérée comme un mal. Aussi, à
leur venue au monde, les jumeaux sont-ils ou abandonnés. Selon l’auteur, un couple
chrétien stérile peut exercer un merveilleux ministère d’amour en prenant un enfant
abandonné et en lui offrant la chaleur d’un foyer chrétien. Cette position est
partagée par d’auteurs auteurs nous y compris.
Detlrf Kapteina dans son ouvrage La théologie évangélique en Afrique :
Naissance et évolution (1970 – 2000) (2001), stipule que la théologie évangélique
en Afrique est naturellement une théologie centrée sur l’ensemble des questions que
pose la vie humaine en Afrique. Elle se veut à la fois fidèle à la Bible, Parole de
Dieu et autorité en ce qui concerne la foi et la conduite, et aussi pertinente dans le
contexte africain. La thèse de Detlrf est partagée avec enthousiasme entant
qu’Africain parce qu’il prône l’orthodoxie dans la théologie évangélique Africaine
dans sa culture. Cet auteur ne traite pas de la Procréation In Vitro, tel est l’objet du
sujet, cependant il présente un aspect important face aux challenges que le couple
peut faire face dans le contexte Africain où la culture influence souvent le mariage
en disant que « Même un mariage sans enfant peut être voulu de Dieu et a toute sa
raison d’être » Il illustre également en tant qu’Africain d’évidentes priorités pour la
raison d’être du mariage. Il a été donné en premier lieu en vue de la communion,
ensuite en vue de la joie de l’union sexuelle et seulement en troisième lieu pour la

15
procréation. (KAPTEINA, La théologie évangélique en Afrique: Naissance et
évolution (1970 - 2000), 2001, p. 138). Ce point de vue partagé par Kato, nous le
partageons également, car nos vies dépendent de la volonté de Dieu. Il est
souverain, Il donne à qui Il veut et au moment où Il veut.
3. Approche théologique sur Imago-Dei
Patfoort et Gardeil dans l’ouvrage Saint Thomas d’Aquin somme théologique : Les
origines de l’homme (1998), parlent de l’originalité de la pensée de S. Thomas qui
se manifeste d’autre part ici par la place donnée à la question de l’image de Dieu :
« Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance », lisait-on dans le
récit de la création. Dans ce livre, les auteurs interprètent la pensée de S. Thomas
d’Aquin sur la question de l’homme image de Dieu et celle l’âme c’est-à-dire son
essence. Pour Saint Augustin cité par Thomas d’Aquin, « là où il y a image, il y a à
coup sûr ressemblance, mais là où il y a ressemblance, il n’y a pas à coup sûr
image. » et encore « là où il y a image, il n’a pas nécessairement égalité», Ce livre
est important pour comprendre la position des scientifiques sur la question de
l’Imago-Dei, l’essence de l’âme, homme image de Dieu pour les enfants conçus au
laboratoire (clonage…).
Hamman A.-G, dans son livre l’homme icône de Dieu : la Genèse relue par
l’Eglise des Pères (1998), souligne que le thème de l’image prend sa source, comme
tout ce qui vit, dans la tendresse créatrice de Dieu. L’homme, qui prend conscience
de ce mystère dévoilé dans le Prémier-Né de la création remonte le cours du fleuve
qui retrouve sa source. Comme pour le cas de Patfoort et Gardeil, avec Hamman
nous voulons également partager cette même vision sur les questions de l’image de
Dieu, l’essence de l’âme par rapport aux Pères de l’Eglise, afin de comprendre la
pensée des chercheurs scientifiques pour les enfants fabriqués au laboratoire.
Grégoire de Nysse dans son ouvrage La Création de l’homme, traduit par
Hamman A.-G (1982), étudie le thème sur le terrain ontologique, avec ouverture sur
le déroulement du temps et du devenir. La différence entre créé et incréé a comme
conséquence de situer l’homme dans le temps et le changement, Dieu est immuable
et n’est pas soumis au temps. Grégoire va plus loin en disant que, nous sommes
image mais dans la puissance presciente de Dieu qui, dès l’origine, crée l’humanité
comme un seul corps. En même temps nous devenons image que peu à peu, par le

16
choix de la liberté, rendu nécessaire par notre condition temporelle. Chaque
individu participe à sa manière personnelle « à toutes les activités par lesquelles la
nature divine est figurée chez celui qui est à son image. L’Esprit habite
semblablement en tous. Si l’image a bien une ressemblance avec le modèle, elle
mérite réellement son nom ; mais si elle s’écarte du modèle qu’elle devait imiter,
c’est autre chose, et l’on ne peut plus parler d’image. Grégoire ne traite pas le
problème de la Procréation In Vitro, mais cependant aborde une partie de notre
travail sur la question de l’Imago-Dei, dont nous apprécions belle et bien sa
position. Les arguments de Grégoire sont pratiquement les mêmes qu’avancent
saint Thomas et Alexander et Rosner.
4. Rapport entre science et foi (théologie)
BENTLEY, A. dans son livre The Edge of Reason ?: Science and Religion in
Modern Society (2008), montre le rapport entre la science et la religion dans la
société moderne, car les questions complexes de l'évolution culturelle, de la science
et des croyances religieuses dans la société exigent la connaissance de la riche
variété des systèmes de croyance dans les sociétés du monde (anthropologie), de la
religion sur plusieurs millénaires ou plus (archéologie), de ce que la religion fait
dans notre esprit (biologie), de ce que nous ne savons pas sur la nature et l'origine
du monde (sciences naturelles, philosophie, théologie), et même des opinions
personnelles des scientifiques eux-mêmes, dont beaucoup sont religieux. L’auteur
dans sa thèse nous montre de la complexité qui existe entre la science et la théologie.
Ce qui renforce notre recherche dans le rapport entre les deux sciences. Nous
comprendrons ici que les récits scientifiques et théologiques sont complémentaires.
Pour le dire crûment, le récit scientifique décrit comment cela s'est passé, le récit
théologique pourquoi cela s'est passé. Cependant, cette hypothèse nous aide à
comprendre que la science et la religion se complètent.
Aulagnier, J. dans son ouvrage Quand la Science rejoint la Foi (1997),
affirme que la Science et la Foi sont deux des rares mots fréquemment juxtaposés
que notre Histoire moderne. Mais c’est presque toujours pour dire que leur
rapprochement n’a aucun sens, sous prétexte qu’ils répondent à des préoccupations
différentes. Cette thèse nous permet d’avantage d’approfondir la question du
rapport entre la science et la théologie. Les propos de l’auteur sont clairs surtout en

17
disant que l’homme de science est, lui aussi, appelé à exercer un sacerdoce ; parce
qu’il perçoit mieux et davantage, il a le double devoir, d’abord de reconnaître, louer,
admirer et remercier Dieu dans les œuvres de sa Création, mais aussi de faire un
usage correct de ses découvertes, qui en sont le fruit. Cependant, dans ce brillant
ouvrage, nous comprenons qu’il n’y a pas de concurrence entre la science et la foi,
en ce qui concerne l’homme. Il y a plutôt complémentarité.
Yuval Noah Harari dans son ouvrage Homo deus : Une brève histoire du
futur (2017), dévoile ce que sera le monde de demain lorsque, à nos rythmes
collectifs tels que les dieux, l’argent, l’égalité et la liberté, s’allieront aux nouvelles
technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents,
pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l’Homo sapiens
devient un Homo deus, nous forgeons un nouveau destin. Certes, nous pouvons dire
que la thèse de l’auteur ne nous importe pas vraiment dans notre travail, mais
certaines idées que Yuval N. aborde nous aide en ce qui concerne la question du
rapport entre la science et la théologie, lorsqu’il dit que la science a en outre toujours
besoin d’aide religieuse pour créer des institutions humaines fiables. La science
nous explique que les hommes ne peuvent survivre sans oxygène. Pour autant, est-
il acceptable d’exécuter les criminels par asphyxie ? La science ne sait répondre à
cette question. Seules les religions nous fournissent l’aide nécessaire. Cependant,
cette recherche, si importante soit-elle, nous aide à comprendre que la science n’est
rien sans la religion.
Renneteau, M. dans son ouvrage La science commence par la crainte de
Dieu (1996), stipule que les nouveaux scientifiques s’empressèrent de rejeter tout
ce qui avait un parfum de croyance mystique ou religieuse. Ce faisant, ils « jetèrent
le bébé avec l’eau du bain », c’est-à-dire que ne sachant pas, ou ne voulant pas faire
la distinction entre le bon spirituel et le mauvais, ils jetèrent aux égouts toutes les
données scientifiques que la Bible suggère et sur lesquelles s’étaient appuyés les
scientifiques jusqu’alors. La thèse de l’auteur est partagée et coïncide également
avec la pensée d’Aulagnier J. surtout lorsqu’il cite le grand savant Luis Pasteur qui
dit qu’« Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science rapproche de Dieu
». Il continue en disant qu’une étude scientifique, menée sérieusement,
honnêtement, appuyée, confirmée par toutes les observations et expérimentations

18
effectuées par une majorité de scientifiques concernés par le sujet en question, cette
étude scientifique ne peut pas être en contradiction avec ce que la Bible enseigne.
La Bible ne peut pas être antiscientifique, puis que la Bible et ce que la science
étudie, à savoir la Nature, ont un même auteur : Dieu. Cependant, ces hypothèses
nous aident à comprendre qu’il n’y a pas d’opposition entre science et foi, lors que
les études scientifiques sont menées par les vrais scientifiques.
Collins, F. C., dans son livre De la génétique à Dieu : la confession d’un
des plus grands scientifiques (2010), affirme que, la foi, n’est pas l’ennemie de la
rationalité scientifique, mais son parfait complément. Cependant, dans ce brillant
ouvrage, nous comprenons que pour les vrais scientifiques, la foi et la science se
complètent lors qu’elles respectent ses principes et ses limites. Car le doute est une
occurrence incontournable de la foi. Comme Renneteau, M., Yuval Noah,
Aulagnier, J., et bien d’autres partagent l’idée de la complémentarité de la science
et la théologie. Cependant, nous sommes vraiment d’avis avec Collins en disant que
la science et la théologie se complètent lorsqu’elles respectent les principes et les
limites.
Chamberlain, T., and Hall, A. C. (2001), dans leur ouvrage, Realized
Religion: Research on the Relationship between Religion and Health (2001),
soulignent que la question qui se pose pour nous dans cet essai bibliographique est
de savoir si le fait d'être religieux améliore la santé, même si être en meilleure santé
n'est pas la motivation première de l'être. Dale Matthews, professeur de médecine
et médecin praticien, témoigne du pouvoir que la foi et l'engagement religieux
exercent sur la santé, le bien-être et même la guérison des personnes. Bien que ses
observations soient largement anecdotiques, elles sont celles d'un homme de foi qui
croit vraiment en l'efficacité de la médecine ainsi qu'en la puissance de la croyance.
Il fait partie d'un effort émergent et de plus en plus important pour étudier la relation
entre la religion et la santé, un effort qui a conduit à ce que certains ont appelé une
nouvelle ère de la médecine, une convergence potentiellement "révolutionnaire de
la médecine et de la santé qui transforme la façon dont les gens recherchent la
guérison". Les résultats de la recherche susvisée ne contribuent pas de manière
optimale à résoudre notre problématique, car elle ne traite pas de la procréation,
mais indirectement oui entre la science et la foi chrétienne ; lorsqu’ils disent que, la

19
religion donne accès à une force divine (Dieu) qui a le pouvoir perçu (souveraineté)
d'influencer les événements humains (transcendance) et qui entend les demandes
(prières) qui sont de nature à promouvoir la santé, voire à guérir. Cet ouvrage
m’aide à comprendre que la prière a une importance capitale dans la vie de
l’homme, dans sa santé et son comportement. Les auteurs réconfortent les couples
frappés par l’infertilité que la foi en Dieu peut changer la situation.

X. PLAN DU TRAVAIL

Notre réflexion dans le cadre de ce travail s’articulera autour de cinq chapitres. Le


premier chapitre tient lieu d’une introduction générale. Le second chapitre concerne
un aperçu sur la présentation de la Procréation In Vitro et l’Imago-Dei par les
chrétiens. Le troisième chapitre s’agit d’un regard sur la compréhension de la
pratique de la Procréation In-Vitro et l’Imago-Dei à la lumière des Saintes-
Ecritures. Le quatrième chapitre s’appuie sur une analyse critique des enjeux
éthiques scientifiques et théologiques de la Procréation In-Vitro en rapport avec
l’Imago-Dei dans l’Eglise aujourd’hui. Le Cinquième et le dernier chapitre contient
une conclusion générale et les suggestions.

20
CHAPITRE II :

PRESENTATION DE LA PROCREATION IN-VITRO ET L’IMAGO-DEI

Introduction
Dans cette partie de notre travail qui constitue le second chapitre, nous allons
essayer de manière perspicace la présentation de la Procréation In-Vitro et de
l’Imago-Dei. Dans un premier temps nous ferons d’abord une rétrospection sur la
Procréation Assistée (PA). En second lieu nous allons présenter proprement la
Procréation In-Vitro (PIV) et de l’Imago-Dei. Enfin nous procéderons à une
conclusion du chapitre.

I. Historique de la Procréation Médicalement Assistée (PMA)

Nous présentons un bref historique de la PMA et ses causes.


1. Origine de la Procréation Assistée
Deborah SCHORNO cite le Professeur Antinori, spécialiste italien de la procréation
assistée aussi éminent que controversé, qui selon lui, les premiers récits faisant état
de Procréations Assistées se trouvent dans la Bible ; Abraham serait le père comblé
de Ismaël grâce au recours à une « mère porteuse », sa servante Agar, et de Isaac,
grâce à la maternité tardive de sa femme Sara, à l’âge avancé de 90 ans. La vierge
Marie est également citée en exemple pour être devenue mère en l’absence de tout
rapport sexuel, avec « l’assistance » du Saint Esprit (DEBORAH2007, p.19).
L’expression « Procréation Assistée » souligne Edith Deleury, fait référence aux
diverses formes de soutien apporté à la reproduction humaine par des techniques
médicales ou pharmaceutiques, ou par des manipulations en laboratoire qui tentent
de pallier les problèmes d’infertilité de couples hétérosexuels, ou l’impossibilité de
procréer naturellement dans le cas des couples homosexuels ou des femmes seules.
Ces techniques permettent également à des couples fertiles pour lesquels il existe
un risque de transmission d’une maladie grave, génétique ou virale, de tenter
d’avoir des enfants qui n’en seront pas atteints (DELEURY, 2009, p. 15).
Parmi les dates marquantes de l’histoire de la Procréation Assistée nous
retenons celles-ci-dessous rapportées par Dufour et Lamoureux du journal La Croix
sur l’éthique et les sciences humaines. Mais bien avant celles de Dufour et

21
Lamoureux, Deborah Schorno souligne que des cas d’inséminations sont
documentés dès le XVIII ème siècle, d’abord sur des animaux (en 1777, un biologiste
italien est le premier à documenter une insémination artificielle réussie sur une
chienne), puis sur des humains (en 1791, un médecin anglais permet à des époux
dont le mari souffre d’une malformation d’enfanter (DEBORAH, 2007, p. 19).
Dans les années 1970, pour la première fois, une insémination de sperme est
pratiquée en dehors de l’acte sexuel et donne lieu à une naissance. L’idée est venue
au biologiste écossais John Hunter face à un patient souffrant d’hypospadias, une
malformation génitale. La première insémination artificielle avec donneur a eu lieu
en 1884 aux Etats-Unis.
Au début des années 1950, des chercheurs de l’université de l’Iowa aux
Etats-Unis mettent au point des techniques de préservation du sperme, évitant de le
détruire lors de la congélation. Ils parviennent également à réimplanter du sperme
ainsi conservé, et l’insémination aboutit à la première naissance à partir de sperme
congelé en 1953. Ce résultat conduira au développement des banques du sperme
dans les années 1970.
A la fin des années 1960 c’est-à-dire en 1968, le biologiste britannique
Robert Edwards parvient à féconder des ovocytes dans un milieu de culture, en
laboratoire. Il s’associe alors avec le gynécologue Patrick Steptoe pour transférer
l’embryon dans l’utérus d’une mère. Mais il faudra dix années de plus pour qu’une
grossesse puisse être menée à terme. Leurs recherches rencontrent alors une vive
opposition. Par ailleurs, Robert Edwards sera finalement récompensé par le prix
Nobel de médecine en 2010, 22 ans après le décès de Patrick Steptoe.
Parallèlement au développement des banques du sperme aux Etats-Unis, la
France crée les Centres d’Etudes et de Conservation des Œufs et du Sperme
(CECOS). Ces centres assurent le recueil et la gestion des dons de gamètes, et sont
encadrés par les lois de bioéthiques de 1994.
Le 25 juillet 1978 naît Louise Brown, premier « bébé éprouvette », à
Manchester, au Royaume-Uni. Elle est le premier à naître d’une Fécondation In-
Vitro. Après une décennie de recherches menée par Robert Edwards et Patrick
Steptoe. Sa mère souffrait d’un blocage des trompes utérines, empêchant le sperme
d’atteindre les ovaires. En France, la petite Amandine naît en février 1982. Depuis

22
la naissance de Louise Brown, plus de 5 millions d’enfants sont nés via cette
technique à travers le monde.
En 1984 on assiste à la première naissance après une congélation
embryonnaire. Zoé naît en mars de la même année après l’implantation d’un
embryon obtenu par Fécondation In-Vitro et congelé. La congélation des embryons
soulève de nouvelles questions éthiques. Que faire des embryons surnuméraires
obtenus lors d’une FIV mais qui ne sont pas implantés ? En France, la loi autorise
trois options : les détruire, les donner à la recherche, ou les confier à d’autres
parents. Faute de décision des parents, les embryons sont conservés 5 ans avant la
destruction.
En 1990, la question du transfert d’embryons post-moderm. Faut-il autoriser
une veuve à se faire implanter les embrayons qui ont été congelés du vivant de son
mari ? Non, décidé les législateurs français. En 1990, Maria Pirès, qui a déjà subi
six tentatives de FIV sans succès, perd son mari dans un accident. Après sa mort,
elle demande à bénéficier de nouvelles tentatives, à partir des embryons congelés
du couple. Mais les médecins refusent de « faire naître des orphelins ».
En 1992, des chercheurs belges développent l’injection intra-cytoplasmique
de spermatozoïde, ou ICSI, surtout utilisée dans le cadre de stérilité masculine.
Cette technique, qui consiste à isoler un seul spermatozoïde et à l’introduire de force
dans l’ovocyte lors d’une FIV, provoque alors la controverse d’une partie de la
communauté scientifique.
En juillet 1994, les lois bioéthiques autorisent et encadrent, entre autres, le
Diagnostic Préimplantatoire (DPI). Cette technique permet de détecter les maladies
génétiques graves et incurables. Le noyau des cellules de chaque embryon créé en
milieu de culture lors d’une FIV est examiné pour sélectionner l’embryon qui ne
porte pas l’anomalie génétique recherchée. Ce dernier est ensuite implanté dans
l’utérus tandis que les embryons porteurs de l’anomalie sont détruits.
En 1999, il y a eu le Développement de la Vérification Ovocytaire, qui est
une congélation ultrarapide permettant de conserver l’intégrité des gamètes
femelles. Les premières naissances consécutives à cette technique ont lieu dès 1999,
en Australie. Mais il faut attendre des années pour que le processus dépasse le stade
expérimental. En France, le procédé de vérification d’ovocytes est légalement

23
autorisé depuis 2011 et les premiers bébés issus d’ovocytes vitrifiés sont venus au
monde en 2012.
En 2000, la naissance d’Adam permet de sauver sa sœur Molly, atteinte
d’une pathologie létale, au moyen d’un prélèvement de cellules-souches. Le
principe est le même que celui du DPI : les embryons fécondés In-Vitro sont
sélectionnés pour ne pas être porteurs de la maladie, et également pour être
immunocompatibles avec le frère ou la sœur malade. Des cellules souches sont
prélevées à la naissance sur l’enfant sain et injectées à l’ainé pour le soigner. En
France cette pratique est autorisée mais très strictement encadrée, et concerne moins
de 5 enfants par an. Le premier enfant concerné par cette pratique est né en 2011 à
Clamart.
En 2000, la première tentative de greffe d’utérus à lieu en Arabie Saoudite
sur une femme de 26 ans, à partir d’une donneuse vivante de 46 ans. Il faut attendre
dix ans pour que la technique soit perfectionnée. En 2014, en Suède, une femme de
36 ans, greffe avec l’utérus d’une femme ménopausée, a ainsi pu, pour la première
fois, donner naissance à un enfant (DUFOUR & LAMOUREUX, 2015).
Toujours dans cette même optique historique, Laurence LEVY-DUTEL
stipule qu’environ 500 000 couples consultent chaque année afin d'être aidés:
L’infertilité concernerait 80 millions de personnes dans le monde. Selon l'INSEE,
821 047 enfants sont nés en France au cours de l'année 2012, dont 23 887, soit
environ 2,9 %, ont été conçus après une assis· tance médicale à la procréation
(AMP). Un enfant sur 35 est donc issu de PMA en 2012 (LEVY-DUTEL, 2015, p.
09).Des enquêtes démographiques reprises par des médecins et des historiens font
état d’un problème d’infécondité particulièrement grave et ancien en Afrique
subsaharienne et surtout en Afrique centrale où au moins 20 % de femmes étaient
sans enfant à la fin de leur vie féconde dans les années 1960. La première naissance
par FIV a lieu en 1984 en Afrique du Sud, soit six ans après la Grande-Bretagne et
deux ans après la France.(ETIENNE & NOLWEN, 2019, p. 180).
1.1. Les Pères de l’Eglise ou période patristique
Il est vrai que, le problème de stérilité dont la Procréation Assistée serait peut-être
une lueur de solution, date depuis la nuit de temps. Les Pères de l’Eglisec’est-à-dire
la période patristique, les théologiens du moyen âge ainsi que les Réformateurs en

24
ont fait également face comme nous aujourd’hui, puisque la question est biblique.
Cependant, les Pères de l’Eglise, bien que ne parlant pas de la pratique de la
Procréation Assistée, abordent néanmoins la question de la procréation à l’instar de
l’illustre théologien saint Augustin cité par René Simon en parlant du mariage qui
stipule que « la procréation est le premier bien du mariage », il va plus loin en
disant que « la propagation des enfants est la raison première naturelle et légitime
des noces » (SIMON, 2009, p. 499). Par ailleurs, la pratique de la Procréation
Assistée n’émane pas de leurs époques c’est-à-dire avant les années 70. En
revanche, la question de l’Imago-Dei fait bien surface depuis la période patristique
jusqu’à nos jours.
1.2. Les penseurs contemporains
Nous ne présentons pas une liste exhaustive des penseurs contemporains.
1.2.1. Différents types et techniques de la Procréation Assistée
Grâce aux progrès de la science moderne, il est possible que la vie humaine
commence en dehors du sein maternel (MBUNGA MPINDI, 2014, p. 281).
Les progrès de la médecine renforcent l’exercice du droit de vie et de la mort
par le monde médical. Les opportunités ouvertes par la médecine moderne font
aujourd’hui beaucoup parler d’elle, aussi bien positivement que négativement
(KISSLING & ARZ DE FALCO , 1999, p. 09).Par ailleurs, les techniques de
Procréation Assistée se caractérisent par le fait qu’elles font intervenir un ou
plusieurs tiers dans l’acte procréatif : le médecin devient partie intégrante du
processus, un à deux donneurs de gamètes pouvant se joindre à lui pour réaliser une
grossesse. Ainsi, la Procréation Assistée dissocie la reproduction de l’acte sexuel,
permettant de pallier ponctuellement l’infécondité, sans toutefois guérir l’infertilité
(DEBORAH, 2007, p. 22).
La procréation assistée comporte notamment les activités suivantes : la
stimulation ovarienne, le prélèvement, le traitement, la manipulation in vitro et la
conservation de gamètes humains, l’insémination artificielle avec le sperme du
conjoint ou celui d’un donneur, le diagnostic préimplantatoire, la conservation et le
transfert d’embryons humains. Ces techniques comportent certains risques. Le plus
important est la grossesse multiple qui constitue un risque pour la santé de la mère,

25
des fœtus et des enfants qui naîtront éventuellement, quelle que soit la technique de
procréation utilisée.(DELEURY, 2009, pp. 11, 12).
Parmi les différents types et techniques de Procréation Assistée nous
pouvons citer :
1.2.1.1. L’Insémination Artificielle (IA)
L’IA est un procédé technique qui consiste à recueillir du sperme, à la suite d'une
masturbation, et à l’aide d'une pipette et le faire pénétrer dans l'utérus de la femme,
au moment propice de son cycle. Lorsque le sperme utilisé est celui du conjoint de
la femme inséminée, on parle d'insémination artificielle Intra-conjugale ou
homologue ou endogène (lAC ou IAM, C pour conjoint ou M pour mari).
L'intervention du médecin n'est pas toujours requise pour cette opération. Lorsque
le sperme utilisé est celui d'un donneur étranger au couple, on parle d'insémination
artificielle extra-conjugale ou hétérologue (IAD, D pour donneur) (BRIERE, 1990,
p. 13). L’insémination est réalisée dans les 36 heures après le déclenchement de
l'ovulation. La préparation des spermatozoïdes est déposée dans un cathéter
d'insémination à usage unique. Les spermatozoïdes sont inséminés dans la cavité
utérine par voie naturelle. L’insémination est un acte clinique qui ne nécessite pas
d'hospitalisation ni d'arrêt de travail. Ce geste simple et indolore ne demande ni
anesthésie ni prémédication. Le taux d'obtention d'une grossesse peut varier de O à
25 % par cycle de traitement. Il dépend de l'âge de la femme, de l'origine de
l'infertilité, des techniques de préparation du sperme et de stimulation de
l'ovulation.(LEVY-DUTEL, 2015, p. 143).De toutes les techniques de procréation
assistée, l’IA est à la fois la plus ancienne, la plus facile à pratiquer et la moins «
artificielle ». Elle vient au secours de spermes de faible qualité, en raccourcissant
le trajet de spermatozoïdes peu endurants (DEBORAH, 2007, p. 20). L’IA est
devenue possible récemment est passablement généralisée grâce aux
extraordinaires propriétés du nitrogène1 liquide gelé. Le nitrogène tiendra un rôle
plus décisif dans la fondation de la famille et la procréation de la société de l’avenir
classique, ‘’trivialisé’’ au sein du couple. A. R. KAYAYAN trouve en cette
pratique de l’IA un danger permanent qui va ouvertement assassiner le mystère de
l’amour qui entoure le mariage et qui préside à la procréation normale. Il souligne

1Désignation de l’azote, un élément chimique (Petit Larousse).

26
également que durant la deuxième guerre mondiale, près de 20.000 tubes contenant
le sperme des soldats américains mobilisés hors de leur pays furent acheminés vers
leurs épouses afin de leur permettre en leur absence la grossesse souhaitée
(KAYAYAN, 1990, pp. 208, 209). Fut-elle une bonne méthode ? Et quelle serait la
vie de ses femmes et enfants pour le non-retour de ses soldats ? La motivation de
pratiquer l’IA varie selon les cas. Soit d’un couple à un autre, d’une famille à une
autre, mais également un problème de culture. Djimadjibaye ainsi que bien d’autres
penseurs soutiennent que « cette méthode est aussi utilisée dans le cadre de la pré-
sélection du sexe de l’enfant, dans le but, par exemple, d’éviter la transmission de
maladies génétiques particulières » (DJIMADJIBAYE, 2017, p. 22)
1.2.1.2. Procréation In-Vitro ou Fécondation en éprouvette

La PIV, est une technique qui consiste à cueillir l'ovule de la femme au moment où
celui-ci se détache de l'ovaire et à le mettre dans une éprouvette en présence du
sperme obtenu par masturbation. La fécondation est donc réalisée en laboratoire, et
après quelques divisions de l'œuf fécondé, l'embryon est transplanté dans l'utérus
de la mère. On parle alors de Fécondation In-Vitro et de Transfert l’embryon
(FIVETE). Il est à remarquer que seule la fécondation a lieu en éprouvette; il n'est
donc pas exact de parler de "bébé éprouvette"(BRIERE, 1990, p. 14).La Procréation
In-Vitro a induit une véritable révolution dans le traitement de la stérilité et dans la
biologie de la reproduction, (LEVY-DUTEL, 2015, p. 146).Si la fécondation a eu
lieu, l’embryon sera transféré dans l’utérus de la femme entre son 2 ème et 7ème jour
de développement (DEBORAH, 2007, p. 21).Gérald Etienne et Henaff Nolwen,
présentent un constat qui est très fondé à notre sens soulignant que le sujet de la
PIV est peu traité par les sciences sociales africanistes, comme si l’Afrique ne
participait pas au paysage mondial de la procréation médicale(ETIENNE &
NOLWEN, 2019, p. 181).
1.2.1.2.1. Différents types de Procréation In-Vitro
a. La PIV Classique
Elle reproduit au laboratoire ce qui se passe naturellement dans les trompes. Chaque
ovocyte est mis en présence d'un nombre suffisant de spermatozoïdes mobiles. En
général, un seul de ces spermatozoïdes parvient à traverser la zone pellucide, à

27
atteindre la surface de l'ovocyte et à pénétrer dans l'ovocyte : c'est la fécondation,
(LEVY-DUTEL, 2015, p. 148).
b. La FIV-ICSI : ICSI
L’injection intracytoplasmique ou (intracytoplasmic sperme injection) consiste à
injecter un spermatozoïde unique directement dans le cytoplasme de l'ovocyte
mature. Il s'agit d'une intervention très délicate, même entre des mains très expertes.
Complément de la fécondation in vitro conventionnelle, la FIV-ICSI se justifie dans
les situations où il est difficile d'obtenir du partenaire masculin une quantité et une
qualité de spermatozoïdes suffisantes, (LEVY-DUTEL, 2015, p. 149).
c. Le diagnostic préimplantatoire (DPI)
Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est proposé aux couples qui risquent de
transmettre à leur enfant une maladie génétique extrêmement grave. Il permet de
réaliser un diagnostic génétique sur un embryon, obtenu par fécondation in vitro,
avant le transfert dans l'utérus, pour débuter une grossesse avec un embryon non
atteint de la maladie recherchée, (LEVY-DUTEL, 2015, p. 150).
1.2.1.2.2. Méthodes et Technique de Procréation In-Vitro
Pourquoi adhérer à une telle pratique en refusant de vivre sans enfant ?
Dans les pays du sud, l’enfant est un soutien économique important pour les
familles et les conséquences de l’infécondité prennent une autre dimension. Les
femmes infécondes peuvent y faire l’objet de violences psychiques mais également
physiques (ELISE, 2019, p. 01).

Induction de l’ovulation : On prescrit généralement des inducteurs de


l’ovulation pour stimuler la production de plusieurs ovocytes pendant un même
cycle menstruel. Le développement des ovocytes dans l'ovaire est suivi au moyen
d'analyses du sang ou de I ‘urine ou par ultrasons, et les ovocytes sont prélevés juste
avant I ‘ovulation. Environ 15% des cycles de FIV sont annules à cause d'un
problème de développement de I ‘ovocyte ou parce que la patiente ovule avant le

prélèvement (CANADA, 2014, p. 15).

Prélèvement d'ovocytes : Les ovocytes sont prélevés à maturité, mais avant


d'être libères par l'ovaire. On administre a la patiente un anesthésique léger et le
médecin dirige une aiguille vers l’endroit du vagin situe le plus près de l’ovaire à

28
l’aide d'une sonde à ultrasons; il perce alors la paroi vaginale et aspire le liquide
contenu clans chaque follicule (structure de l'ovaire ou murissent les ovules)

(CANADA, 2014, p. 15).


Manipulation des gamètes : le sperme et les ovocytes peuvent être traites
en vue d'accroitre les chances de fécondation (CANADA, 2014, p. 16). Le sperme
recueilli par masturbation dans un contenant stérile est traité en laboratoire pour le
rendre fécondant; c'est la capacitation du sperme (BRIERE, 1990, p. 16).C’est le
spermogramme qui évalue la qualité du sperme en se basant sur les différents
critères suivants : ‣ Volume de l’éjaculat ‣ Nombre de spermatozoïdes par ml ‣
Mobilité ‣ Morphologie (CHARLOTTE, 2011, p. 11).
Transfert intra tubaire de gamètes (GIFT) : lorsque les trompes de la
patiente sont en bon état, l’ovocyte peut y être transféré avant d'être féconde. La
technique GIFT consiste justement à injecter des ovocytes avec du sperme dans la

trompe en espérant qu'il y aura fécondation (CANADA, 2014, p. 16).


Don d'ovocytes : une femme peut faire don de ses ovocytes à une autre
femme pour qu'ils soient féconds par le sperme du partenaire de cette dernière. Le
zygote obtenu est ensuite implante dans L’utérus de celle-ci pour la gestation

(CANADA, 2014, p. 16).


Fécondation de l'ovule et culture de l’embryon : Un échantillon de sperme
est obtenu du partenaire de la patiente (ou le sperme d'un donneur est décongelé) et
concentre par lavage. De 4 à 12 heures après le prélèvement des ovocytes, une
goutte de sperme est ajoutée au milieu contenant les ovocytes et le tout est retourne
dans l’incubateur (CANADA, 2014, p. 16).
Diagnostic préimplantatoire : les zygotes peuvent être analyses afin de
déceler les maladies déterminées par un seul gène et les altérations
chromosomiques. Cette technique diagnostique est encore expérimentale

(CANADA, 2014, p. 16).


Don d'embryons : les zygotes peuvent être donnés à une autre femme ou à

un autre couple infertile (CANADA, 2014, p. 16). Dans une clinique, le formulaire
fait état de 30 % d'échecs possibles lors d'un prélèvement d'ovule, et de 5 à 10% de
succès lors du transfert d'un seul embryon (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 62).

29
Transfert d'embryons : Lorsque le zygote atteint le stade de deux à huit
cellules, il peut être transfère dans L’utérus à l’aide d'un cathéter afin que l'on insère
par le col utérin, ou directement dans la trompe par la paroscopie (une option plus
invasive qui nécessite une anesthésie générale). Environ 20 pour 100 des transferts
d'embryons donnent une implantation mesurable par l’élévation du taux d'hormones
dans le sang de la patiente, ce qu'on appelle une « grossesse chimique ». Le taux de
naissances vivantes par zygote transferé n'est toutefois que d'environ 17,5%

(CANADA, 2014, p. 16).


Destruction ou recherche : les zygotes qui ne se développement pas,
normalement, qui ont une apparence anormale ou qui sont surnuméraires peuvent

être détruits ou utilisés pour la recherche (CANADA, 2014, p. 17).

30
Gérald Etienne et Henaff Nolwen présentent les premiers pays ayant réalisés
les premières PIV en Afrique Subsaharienne.
Année de naissance Pays
1984 Afrique du Sud
1989 Nigéria
1997 Togo
1998 Cameroun
2000 Mali
2002 RDC
2005 Mauritanie
2006 Kenya
2009 Côte d’Ivoire
2010 Gabon
2015 Rwanda

2. Principales causes d’infertilité


Les causes de la PA sont multiples et mitigées. De tous temps, l’Homme a cherché
à exercer un contrôle sur ses facultés procréatrices. En 1991, l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) estimait que 50 à 80 millions de personnes dans le
monde étaient dans l’incapacité d’avoir l’enfant qu’elles désiraient, soit une
personne sur 10 qui serait concernée par un problème d’infertilité (ELISE, 2019, p.
01).

2.1. Dans la Bible


Les récits de l’infertilité dans la Bible sont nombreux, dont les causes de cette
dernière semble toujours rester ambigus. D’une part, nous assistons aux premières
recommandations de l’Eternel Dieu dans le livre de Genèse de «féconder, multiplier
et remplir la terre » Gn. 1.28. D’autre part, nous voyons que dans l’Ancien
Testament, la stérilité était considérée comme une sorte de punition divine (Gn.
16:2; 20:18 ; 1Sa. 1:5-7). La Loi prédit également la stérilité comme châtiment à
des mariages consanguins interdits (Lé 20:20-21). Mais, parler de l’infertilité

31
comme une volonté de Dieu pour son peuple ne serait-elle pas contraire à son plan
et à son caractère de Dieu Créateur ?
D’après le Grand Dictionnaire de la Bible, le fait de ne pas avoir d’enfant
était pour une femme orientale non seulement un sujet de tristesse mais aussi un
motif de reproche pouvant conduire au divorce. La stérilité est la cause du rire amer
de Sara (Gn.18.12), de la prière silencieuse d’Anne (1 Sa.1.10ss), de la déclaration
enflammée de Rachel (des enfants ou la mort ; Gn.30.1) et de la prière d’Elisabeth
qui remercie le Seigneur d’avoir effacé ce qui faisait sa honte (Lc.1.25). On
considérait que le fait d’avoir des enfants ou de ne pas en avoir était un signe de
bénédiction ou de malédiction (Ex.23.26 ; Dt. 7.14) et il en était de même pour la
stérilité ou la fertilité du pays (Ps.107.33-35) (McKIM, 2010, p. 1598).
2.2. De nos jours

Ce fut un 22 Février 2022, que nous suivîmes lors d’une émission de priorité santé
de la radio RFI (Radio France Internationale) que l’endométriose2 est la cause
principale de l’infertilité de nos jours.
Selon Laurence Levy-Dutel et Isabelle Berthaut, les médecins parlent
d'infertilité lorsque, en l'absence de toute contraception et malgré des rapports
réguliers (au moins deux à trois fois par semaine), un couple ne réussit pas à
concevoir un enfant au bout de 12 à 18 mois (si la femme est âgée de moins de 35-
36 ans). Les causes de l'infertilité peuvent être multiples. Traditionnellement, en
cas de difficultés, on disait que le problème venait de la femme. L'augmentation de
l'infertilité constatée au cours de ces dernières années est en grande partie
provoquée par l'âge plus tardif de la première grossesse. En France, l'âge moyen est
de 30 ans. La fertilité des femmes est à son maximum vers 20 ans, puis diminue
lentement à partir de 30 ans jusqu'à 35 ans. Il est légitime de consulter si votre projet
de bébé tarde à se réaliser. Si vous avez plus de 37 ou 38 ans, il vaut mieux établir
un premier bilan après un délai d'attente de 6 à 9 mois parce que l'efficacité des
techniques d'AMP décroît également avec l'âge.

2Selonle dictionnaire Petit Larousse, l’endométriose c’est une prolifération de l’endomètre (tissu
richement vasculaire qui recouvre la paroi de l’utérus) en dehors de la cavité utérine.

32
Dans 30 % des cas, l'infertilité est d'origine féminine. - Dans 20 % des cas,
l'infertilité est d'origine masculine. - Dans 40 % des cas, l'infertilité est dite mixte
(féminine et masculine). - Dans 10 % des cas, l'infertilité est inexpliquée : aucune
cause n'est retrouvée (LEVY-DUTEL, 2015, p. 62). Il est important de noter qu'une
telle définition de l'infertilité, essentiellement basée sur la notion de temps, conduit
à confondre dans les faits les couples qui sont définitivement incapables de se
reproduire et ceux qui se reproduisent moins rapidement que la moyenne
(LAVOIE-ROUX, 1988, p. 15). La stérilité est l’incapacité pour un être vivant de
procréer. Elle peut être due à des troubles fonctionnels, à des lésions organiques des
organes génitaux ou à une stérilisation volontaire (DEBORAH, 2007, p. 17). Les
causes non retrouvées (mystiques) des certains cas surtout en Afrique, peuvent
signifier beaucoup de choses comme la sorcellerie etc. Par exemple, nous nous
souvenons d’un couple qui a eu à passer beaucoup d’années des complications de
procréer, dont la seule cause fut l’une des tantes paternelle qui n’était pas satisfaite
de la dot.
3. Différentes types d’infertilité
La question d’infertilité concerne les deux genres de la race humaine c’est-à-dire le
genre masculin et le genre féminin.
3.1. L’infertilité féminine
Dans 30 % des cas, l'infertilité est d'origine féminine. Cette infertilité peut être due
à des troubles hormonaux, à des troubles morphologiques ou autres. Les causes les
plus fréquentes d'infertilité d'origine féminine sont des troubles de l'ovulation : 35
% ; • une obstruction tubaire : 35 % ; • une endométriose : 20 %. Dans 10 % des
cas la cause reste inexpliquée. Certaines infections interfèrent avec la fertilité
féminine. Le germe le plus fréquent est la Chlamydia, (LEVY-DUTEL, 2015, p.
64). Chez la femme, les dysfonctionnements dans les changements hormonaux qui
interviennent pendant les différentes phases du cycle menstruel sont la forme
d’infertilité la plus courante. Viennent ensuite les altérations tubaires et utérines. Il
arrive aussi que l’infertilité soit imputable à des blocages psychologiques et,
éventuellement, à des facteurs génétiques (DEBORAH, 2007, p. 17). Les facteurs
d'infertilité se regroupent principalement en facteurs ovariens, facteurs tubaires et
péritonéaux, facteurs utérins et facteurs cervicovaginaux. Maladies sexuellement

33
transmissibles. C'est le cas de la gonorrhée résistant à la pénicilline, encore
marginale mais en forte augmentation au Québec (LAVOIE-ROUX, 1988, pp. 17,
20). Contrairement à Levy-Dutel, Deborah …, Noura Hachmane apporte un autre
vocable parlant de l’infertilité féminine. Elle stipule quelle terme infertilité à deux
définitions claires et sans ambiguïté. L’infertilité primaire signifie une absence de
grossesse après un an de rapports sexuels non protégés chez une femme qui n’a
jamais eu d’enfants auparavant, alors que l’infertilité secondaire indique que la
situation d’infertilité se manifeste après une ou plusieurs grossesses (NOURA,
2015, p. 52).

3.2. L’infertilité masculine


Dans le cadre d'une consultation d'infertilité, une cause masculine est trouvée dans
20 à 30 % des cas, essentiellement liée à un défaut de nombre et/ou de mobilité
et/ou de morphologie des spermatozoïdes. Les principales anomalies peuvent être
d'origine hormonale, génétique, infectieuse, anatomique, environnementale,
médicamenteuse etc. (LEVY-DUTEL, 2015, p. 70). L’absence totale de
spermatozoïdes dans le liquide séminal (azoospermie) ; la réduction du nombre de
spermatozoïdes (oligozoospermie) ; la diminution de la mobilité spermatique
(asthénospermie) ; les anomalies morphologiques des spermatozoïdes
(tératospermie) (DEBORAH, 2007, p. 17). Elle est due aux problèmes liés à la
spermatogénèse, les problèmes liés aux canaux excréteurs, et les problèmes liés à
des rapports sexuels déficients (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 16).
3.2.1. Infertilité idiopathique
L'infertilité idiopathique est une infertilité dont les causes échappent à
l’investigation médicale. L'infertilité idiopathique représenterait entre 5 et 30% de
la clientèle qui s'adresse aux cliniques, selon les sources. Cette Importante variation
serait due à l'absence de critères uniformes de mesure de l’infertilité ainsi qu'aux
niveaux d'investigation qui varient d'une clinique à l’autre (LAVOIE-ROUX, 1988,
p. 18). Les recherches effectuées par la Commission Canadienne ont montré que le
temps écoule entre le diagnostic et le traitement pouvait influer sur la fécondité
naturelle :

34
Je trouve injuste qu’on attende de la médecine qu'elle donne de meilleurs
résultats que ne peut en donner la nature elle-même. Je voudrais tenter de
montrer que la fécondation in vitro, dans sa version actuelle, donne en fait à
peu près les mêmes résultats qu'un couple serait en droit d'attendre si les
trompes de la femme étaient normales (CANADA, 2014, p. 22).

3.3. Durée d’infertilité


Une étude réalisée en Tunisie dans le centre de PMA de l’hôpital Aziza Othmana
Tunis sur un échantillon de 269 couples a objectivé que parmi les couples infertiles,
45% présentaient une infertilité datant de 1 à 5 ans, 37% une infertilité de 6 à 10
ans et 18% une infertilité de 11 ans et plus (NOURA, 2015, p. 56). Il a été souligné
que le délai d'un an utilisé dans la définition courante d’infertilité crée une certaine
part d'infertilité, amenant une confusion entre difficulté et impossibilité de
concevoir chez certains couples (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 21). Effectivement,
définir une durée quelconque peut mettre notre foi en cause, car Dieu est le Maître
du temps et des circonstances. Est-ce que la PIV a-t-elle un impact dans la vie de la
mère, de l’enfant ainsi que du couple ?

4. L’impact de la Procréation In-Vitro


4.1. Sur la mère
Parmi les risques les plus graves de la FIV figure le risque de grossesses multiples,
également associe aux inducteurs de l'ovulation souvent utilises conjointement avec
la FIV. Cette pratique occasionne, entre autres, des céphalées, de la fatigue et de
l'insomnie et on lui associe la formation de kyste ovarien (CANADA, 2014, p. 35). Ces
grossesses sont associées à une augmentation importante des risques de morbidité
et mortalité maternelles et infantiles (prématurité, hypotrophie, handicaps,
difficultés psychologiques) (ELISE, 2019, p. 4). En revanche, l’impression prévaut
que les patientes suivies pour infertilité ont un risque accru de cancer de l’ovaire et
que le risque est plus particulièrement présent chez celles qui ne parviennent pas à
mener une grossesse à terme malgré les traitements (NOURA, 2015, p. 91).
4.2. Sur l’enfant à naître
Ces enfants sont aussi plus vulnérables, plus tard, à la paralysie cérébrale, a des
troubles de la vision et de 1'attention, et a des difficultés d'apprentissage (CANADA,
2014, p. 36).

35
4.3. Sur le couple
Cette pratique a une influence négative sur le mari lorsque le donneur reste même
anonyme. Durant la grossesse de sa femme, il sera la proie d’une tension allant
jusqu’à dégénérer en hostilité autant contre le donneur inconnu que l’enfant attendu.
Le paroxysme de cette tension risque d’aboutir au divorce, ou bien se tourner en
aversion contre l’enfant ressenti comme un intrus indésirable et non aimé
(KAYAYAN, 1990, p. 210).
4.4. Sur la société
L'accès à des moyens de satisfaire ces préférences risque donc de créer des
modifications plus ou moins graves de l'équilibre démographique et social entre les
sexes3 chez les générations futures (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 40). Peut-on parler
des enjeux éthiques de la PIV en médecine ?
5. Enjeux éthiques
Il s’agit ici d’étudier les enjeux éthiques de la technique de la Procréation In vitro.

1. Ethique et médecine
Est-ce parce que le couple éprouve des difficultés pour avoir des enfants d’une
manière naturelle qu’il faut faire recours à la Procréation In-Vitro ? Cette
interrogation nous induit à apporter une critique éthique dans la médecine.
1.1. L’évolution de la médecine et la capacité de porter un jugement moral

La notion de la location de l’utérus d’une autre femme est incompatible avec la


morale chrétienne, quelle que soit la raison (MBUNGA MPINDI, 2014, p. 282).
Pour saint Augustin cité par Simon René « La bonté du mariage ne tient pas
seulement à la fécondité, mais encore à la société naturelle qu’il établit entre les
sexes (SIMON, 2009, p. 499). Le choix délibéré du sexe de l’enfant doit être refusé
pour des raisons éthiques. Stipule Christian Kissling et Andrea Arz de Falco que
« la sélection du sexe davantage encore que les techniques d’implantation
embryonnaire utilisées jusqu’à maintenant, fait passer l’enfant du cadeau inviolable
qu’il était à un objet pouvant être produit et modelé par la technique (KISSLING &
ARZ DE FALCO , 1999, p. 22). On peut déterminer le sexe de l'enfant à naître par

3
Plusieurs enquêtes, rapportées dans une étude récente du Conseil du statut de la femme"",
confirment que dans tous les pays étudiés, les couples en âge de procréer préféreraient en majorité
avoir un garçon comme premier-né ou comme enfant unique, (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 40).

36
la sélection des spermatozoïdes ou en identifiant le sexe de l'embryon par l'examen
des chromosomes (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 29).

1.2. Ethique de la médecine : besoin de repères et d’intuition morale ancrée


dans la foi chrétienne.
La procréation selon la Bible implique uniquement le couple marié, à savoir
l’homme et la femme. Que dire alors de l’introduction des tiers ? Car pour certains,
l’introduction d’un tiers dans le processus de la reproduction peut être vu comme le
seul moyen de concevoir un enfant biologiquement lié à l’un d’eux. A cet effet,
Thérèse Lavoie-Roux souligne que plusieurs couples qui avaient renoncé à avoir
des enfants vu leur risque élevé de transmission de maladie (héréditaires) dont
l’autre partenaire est porteur peuvent, en recourant à un tiers donneur, éviter ce
risque (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 33). En revanche, l’implantation d’une autre
personne en plus du couple constitue une infidélité conjugale. Comment ? Parce
que l’implantation de l’œuf fécondé dans l’utérus d’une autre femme signifie la
pénétration dans celle-ci du produit de la force sexuelle de l’homme ; ce qui
constitue un acte sexuel indirect (MBUNGA MPINDI, 2014, p. 282). La
conception augustinienne du rapport conjugal rapportée par René Simon, laisse
apparaître la même vision des choses : « seule la relation conjugale accomplie en
vue de la procréation est sans péché » il poursuit « celui qui va au-delà de cette
nécessite, ce n’est plus à la raison, mais à la passion qu’il obéit » (SIMON, 2009,
p. 501).Ce n’est que dans une communion intime et réelle que l’on devrait chercher
à procréer ; l’intimité du couple, mari et femme, et seulement lui et elle, doit
précéder, mais doit encore primer l’intention de donner naissance à des enfants
(KAYAYAN, 1990, p. 205). L’intuition, la conscience éthique « en action » peut
grandement contribuer à combler la faille qui existe souvent entre les principes
éthiques abstraits et le cas concret (KISSLING & ARZ DE FALCO , 1999, p. 22).
L'exploitation commerciale de banques de sperme ou d'ovules soulève déjà de
nombreuses questions éthiques; la vente d'embryons humains conçus in vitro en
soulève de plus complexes encore (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 39).

37
La façon dont la FIV est pratiquée à l'heure actuelle est inacceptable. Il est, en
effet, contraire à l'éthique et dangereuse de permettre le recours à la FIV pour
des indications ou son efficacité n'a pas été démontré. Les énormes écarts
observes dans la prestation des services peuvent, s'ils persistent, constituer une
source de risque, d'incertitude, de désinformation et d'injustice (CANADA,
2014, p. 3).

La «personne» humaine est ce qui dans l’homme fait que la morale existe.
Le Comité national d’éthique a essayé de donner une définition de la nature de
l’embryon comme personne potentielle. D’autres ont parlé de personne future ou
de personne possible (FAGOT-LARGEAULT, 2011, pp. 2, 3). La désignation de
l’embryon comme « personne humaine potentielle » a été proposée dans le premier
avis du CCNE en 1984 : « L’embryon ou le fœtus doit être reconnu comme une
personne humaine potentielle qui est, ou a été vivante et dont le respect s’impose à
tous » (CHAPELL & CHARMETANT, 2013, p. 12).
Pourquoi la question éthique de l’embryon est souvent traitée avec
désinvolture en PIV ?
1.3. Question éthique des embryons prometteurs
L’embryon4 humain congelé est-il une «personne» humaine ou une chose? En 1869,
l’Église catholique a changé de doctrine et a décidé que l’on devait considérer
l’embryon humain comme. Le courant kantien le philosophe Emmanuel Kant
pensait que le respect qu’on doit à la personne est «un respect pour quelque chose
qui est tout à fait autre que la vie» (FAGOT-LARGEAULT, 2011, pp. 2, 3). « Dire
que l’embryon doit être respecté dès sa conception comme un être humain serait
revenir sur notre législation, qui n’a jamais pris parti sur la nature et la qualification
de l’embryon humain, afin de ne pas remettre en cause l’interruption volontaire de
grossesse. » Cet argument pose problème tout simplement parce que l’interruption
volontaire de grossesse est autorisée. En revanche, l’article 16 du code civil français
rapport que : La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la
dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de
sa vie (CHAPELL & CHARMETANT, 2013, p. 15).
La mère possède le droit de disposer de son corps. Elle est la personne la
plus concernée par la conception, ayant un droit sur le sort de l’embryon (ROUX-

4
Ce mot désigne l’être «inachevé ». L’embryon de la femme enceinte est désigné par le même mot
qu’ « enfant » au pluriel (yeladim) (WOLFF H. W., 1974, p. 86).

38
DEMARE, 2012). « L’embryon humaine est une personne et appartient à la
communauté morale. » De ce point de vue, l’embryon humaine est sacré et ne peut
être utilisé à des fins objectales. Cette position éthique condamne la recherche
expérimentale sur l’embryon ainsi que l’avortement (ENGLERT & VAN
ORSHOVEN, 2000, p. 19).
Quand est-ce une vie commence ? Cette question pourrait être répondue au
chapitre IV de notre travail.

Nous sommes fortement opposés a la destruction des embryons « non


désires » in utero dans les cas d'implantations multiples résultant de la FIV. C'est
pourquoi nous recommandons l’interruption des programmes de FIV, à l’exception
de ceux qui utilisent l’ovule et le sperme des membres du couple demandeur et qui
n'éliminent ni ne détruisent délibérément aucun embryon (CANADA, 2014, p. 3).
Que dire de la conceptualisation de la filiation de cette pratique ?
2. Conceptualisation de la filiation
Nous présentons dans les lignes ci-dessous quelques notions de filiation.
2.1. Filiation par le sang
L’attachement à l’altérité des sexes ressort intrinsèquement de l’organisation de
l’établissement de la filiation par le sang, qui répond à des règles différentes pour
la mère et pour le père. La filiation paternelle en revanche est établie par le mariage
avec la mère, par reconnaissance ou par jugement. Il s’ensuit que la filiation
maternelle est inattaquable, alors que la filiation paternelle peut être remise en cause
(DEBORAH, 2007, p. 47).
La filiation de l'enfant conçu par insémination artificielle peut aussi, comme
celle de tout enfant, être contestée. Cependant, et c'est là qu'intervient la protection
juridique (LAVOIE-ROUX, 1988, p. 47).

39
2.2. Filiation maternelle
La filiation à l’égard de la mère s’établit par la naissance. La filiation maternelle ne
peut prendre fin que par voie d’adoption (DEBORAH, 2007, p. 47).
2.3. Filiation paternelle
Pour pouvoir établir une filiation paternelle, il faut d’abord que ce lien fasse défaut.
Il faut en outre que le lien à l’égard de la mère soit établi. Il n’est en effet possible
en droit suisse ni de reconnaître ni d’agir en paternité pour établir la filiation
paternelle d’un enfant trouvé dont la mère est inconnue. La filiation maternelle
constitue donc un préalable à l’établissement de la filiation paternelle (DEBORAH,
2007, p. 48). Que dire de l’Imago-Dei par rapport à la technique de la PIV ?

6. IMAGO-DEI

Il est question ici d’essayer de présenter la perception de l’imago-dei selon les


Saintes-Ecritures, mais également selon les périodes.
A. L’Imago-Dei selon la Bible
La doctrine5 (ELWELL, 1984) de l’imago-Dei n’apparaît de manière explicite que
quatre fois dans l’Ancien Testament, en Gen. 1,26-27, Gen. 5, 1 et Gen. 9,6. Dans
ces textes, l’image de Dieu est exprimée à travers les deux termes ‫ צֶ לֶם‬et ‫דמּות‬.ְ
Dans les quatre occurrences, les deux termes ne sont utilisés ensemble qu’une seule
fois en Gen. 1,26 ; le terme ‫ צֶ לֶם‬est utilisé trois fois seul (Gen. 1,27 ; Gen. 9,6), alors
que le terme ‫ ְדמּות‬n’est utilisé seul qu’une fois (Gen. 5,1).
Le Nouveau Testament traite assez peu de la question de l’image de Dieu.
On trouve principalement des références dans les épitres pauliniennes, dans le cadre
d’affirmations christologiques. La référence à l’image de Dieu apparaît alors
comme une spécificité de l’école paulinienne. Peu traité, le concept reste quand
même un concept important d’un point de vue théologique et anthropologique. En
effet, Paul identifie clairement l’image de Dieu au Christ (2 Co. 4,4), identification
directe qui est reprise par les successeurs de Paul en Col. 1,15, lui donnant
particulièrement le caractère d’archétype conjonctif : « Il est l'image du Dieu
invisible, Premier-né de toute créature » (Col. 1,15) (LAURAND, 2015, p. 95).
L’imago- Dei vue selon les périodes.

5
Elwell Walter qualifie de l’Imago-Dei comme une doctrine divine (ELWELL, 1984).

40
B. La perception de l’Imago-Dei selon les Périodes
La perception de l’imago-dei selon les périodes, allant des Pères d’Eglise au
moyen âge.

1. Période Patristique (Pères de l’Eglise)


1.1. La perception de Philon de l’Imago-Dei
Philon fait référence à l'image de Dieu dans sa discussion sur le logos. Dans le cadre
des idées de Philon, l'homme n'est pas lui-même l'image de Dieu, mais il est créé «
après » ou « selon lui ». En ce qui concerne l'interprétation de l'image et de la
ressemblance de Dieu, Philon distingue entre l'homme de (Gn. 1:26-27) et l'homme
de (Gn.2:7), le premier étant un idéal platonique et le second, l'espèce concrète de
humanité. Philon assimile l'homme idéal au logos qui se rapproche de
l'identification de l'homme à l'image, mais il n'identifie pas explicitement l'homme
à l'image ou au logos car il croit fermement que Dieu ne peut être conçu comme
physique. Selon Philon, l'image consiste en l'esprit ou la raison, dont on parle en
termes d'un esprit divin insufflé par le Créateur dans l’individu (SIMANGO, 2016,
p. 6). Bien vu, car de ce qui est sorti de terre rien ne ressembla plus à Dieu que
l’homme. Mais cette ressemblance ne marque pas de son empreinte le corps : Dieu
n’a pas de figure humaine, et le corps de l’homme n’est pas image de Dieu 6. Par
ailleurs, l’image est gravée dans l’intellect (noûs), guide de l’âme (HAMMAN,
1998, p. 132).
1.2. La perception d’Irénée de Lyon d’Imago-Dei
Tel est donc l’ordre, tel est le rythme, tel est les mouvements par lesquels l’homme
créé et modelé devient à l’image et à la ressemblance du Dieu incréé : le Père décide
et commande (Gn.1.26). Le Fils exécute et modèle (Gn.2.7). L’Esprit, enfin nourrit
et accroît (Gn.1.28), et l’homme progresse peu à peu et s’élève vers la perfection,
c’est-à-dire s’approche de l’Incréé : seul parfait est l’Incréé, c’est-à-dire Dieu. Pour
Irénée, seul incarné le Verbe est image de Dieu, par sa visibilité. Irénée accepte la
distinction gnostique entre image et ressemblance, pour justifier la perte de la
ressemblance, alors que l’image demeure. Irénée poursuit sa pensée en affirmant
ainsi quand l’Esprit, en se mélangeant à l’âme, s’est uni à l’ouvrage modelé, par
l’effusion de cet Esprit est réalité « l’homme spirituel et achevé » celui-là même qui

6
Affirmation qui peut s’expliquer chez Philon, mais qui reprise par Origène.

41
a été créé « à l’image et à la ressemblance » de Dieu. Si au contraire, l’Esprit fait
défaut à l’âme, un tel homme demeure « psychique et charnel, donc inachevé » : il
lui manque la ressemblance qu’apporte l’Esprit (HAMMAN, 1998, pp. 102,106).
Le point de vue d'Irénée sur l'humanité selon Daniel Simango dont nous trouvons
plus compréhensible mais du tout loin à celui du précédent, est que « l'homme est
une organisation mixte d'âme et de chair, qui a été formé à l'image de Dieu et
modelé par ses mains, c'est-à-dire par le Fils et le Saint-Esprit, à qui il a aussi dit :
Faisons l'homme (Gn.1:26) Selon Irénée, les incroyants créés à l'image de Dieu
possèdent une double nature : corps et âme. Les croyants, cependant, qui sont créés
à l'image et à la ressemblance de Dieu, possèdent une triple nature : corps, âme et
esprit. Le Saint-Esprit manque dans l'âme de l'incroyant, donc l'incroyant est une
personne charnelle, c'est un être imparfait, et il possède l'image (de Dieu) dans sa
formation mais ne reçoit pas la ressemblance (de Dieu) à travers l’Esprit. Selon
Irénée, à la chute (Gn. 3) l'homme a perdu sa ressemblance avec Dieu et pourtant il
a conservé l'image de Dieu. Irénée considère l'image résiduelle chez l'homme
comme consistant en la faculté rationnelle de l'homme et sa capacité à choisir, mais
d'une manière corrompue. Irénée considère la ressemblance de Dieu comme la «
robe de sainteté », ce qui implique la sainteté et la justice que le Saint-Esprit avait
conférées à Adam. Dans ses écrits, Irénée dit qu'à la chute l'homme a perdu la «
vraie rationalité » et il a commencé à vivre « de manière irrationnelle, opposé à la
justice de Dieu, s'abandonnant à tout esprit terrestre et servant toutes les convoitises
». Par son propre sang, Christ restaure les croyants à l'image et à la ressemblance
de Dieu (SIMANGO, 2016, p. 7).

1.3. La perception d’Origène de l’imago-Dei


La place de ce thème dans la doctrine d'Origène est aussi centrale que chez ses
devanciers et successeurs, et il touche à tous les aspects de sa personnalité, exégèse,
spiritualité, théologie. Il est en effet l'exégèse de plusieurs textes scripturaires,
surtout de (Col.1. 15) en ce qui concerne le Christ Image, et de (Gn., 1,26-27) pour
la création de l'homme selon l'image (CROUZEL, 1954, p. 10). L’homme créé,
d’après l’Ecriture « à l’image de Dieu » n’est évidemment pas l’homme corporel.
Notre corps façonné ne contient pas l’image de Dieu. Le corps, en effet, n’a pas été

42
« fait » mais « façonné ». Celui qui a été fait « à l’image de Dieu » en nous, c’est
l’homme intérieur, invisible, incorporel, incorruptible et immortel. S’imaginer que
c’est l’être corporel qui a été fait « à l’image et la ressemblance de Dieu », c’est
déduire que Dieu lui-même est incorporé et lui reconnaître une forme humaine
(HAMMAN, 1998, pp. 144, 145).
1.4. La perception de saint Augustin de l’Imago-Dei
Le point de départ d'Augustin était que l'homme est fait à l'image du Dieu
trinitaire. L'image de Dieu dans l'homme se trouve dans son âme (c'est-à-dire l'âme
rationnelle ou intellectuelle). L'image du Créateur, qui est immortelle, est
immortellement implantée dans son immortalité dans l'homme. Selon Augustin,
l'esprit est de constitution trinitaire qui est composé de mémoire, de compréhension
et de volonté. Augustin considère l'image de Dieu dans Genèse 1:26-27 comme le
pouvoir de la raison et de la compréhension placé sur toutes les créatures
irrationnelles :
Mais l'esprit7 doit d'abord être considéré tel qu'il est en lui-même avant de
devenir participant de Dieu, et son image doit se trouver en lui. Car, comme
nous l'avons dit, bien qu'usée et défigurée par la perte de la participation de
Dieu, l'image demeure. Car c'est son image en ce point même qu'elle est
capable de lui ; lequel si grand bien n'est rendu possible que parce qu'il est Son
image.

Lorsque l'homme est tombé, l'image de Dieu a été corrompue. La


participation de l'âme en Dieu a été perdue, mais Dieu restaure cette perte de
participation par la rédemption. La participation à Dieu amène l'image à la
perfection. Augustin voit en Jésus-Christ, le premier-né de toute la création, l'image
parfaite de Dieu qui reflète parfaitement Dieu (SIMANGO, 2016, p. 10). Adalbert
Hamman poursuit la pensée d’Augustin afin de comprendre que l’homme a été
« créé à l’image de Dieu » parce qui fait sa supériorité par rapport à la création

7
À l'appui de son point de vue, Augustin cite Romains 12:1-2 et il souligne que l'esprit du
croyant est renouvelé afin qu'il puisse comprendre la vérité. Lorsque l'esprit du croyant est
renouvelé, il fait ce qui est bon, acceptable et parfait aux yeux de Dieu (SIMANGO, 2016, p.
10).

43
irrationnelle : à savoir par sa raison, son esprit, son intelligence 8 (c’est-à-dire les
facultés qui constituent la différence et la supériorité de l’homme sur l’animal
(HAMMAN, 1998, p. 243).
Le sentiment qui a d’emblée prédominé, à la lecture de ces Pères ainsi que
bien d’autres qui ne sont pas présentés, est celui d’une perception de l’Imago-Dei
qui n’est pas relativement différente des uns des autres, car tous parlant du pouvoir
de la raison. Par ailleurs, la source de leurs interprétations diffère. Le point de vue
de Philon est plus influencé par la philosophie, alors que, celui d’Irénée, d’Origène
et de saint Augustin est plus influencé par les écrits pauliniens c’est-à-dire ceux du
Nouveau Testament. A cet effet, quelle serait la perception des ceux du moyen âge ?

2. Au Moyen Âge
Selon le dictionnaire Le Petit Robert 2014, le moyen âge est la période comprise
entre l'Antiquité et les Temps modernes, traditionnellement limitée par la chute de
l'Empire romain d'Occident (476) et la prise de Constantinople (1453). La
perception de quelques personnages ayant influencés le monde théologique au
moyen âge.
2.1. La perception de Thomas d’Aquin de l’Imago-Dei
Comme Irénée, Thomas d'Aquin distingue l'image et la ressemblance de Dieu dans
l'humanité. Selon Thomas d'Aquin, la « ressemblance de Dieu » est morale, car
l'homme a été créé bon. Lorsque l'homme est tombé, le péché a corrompu la
ressemblance morale avec Dieu et a perverti la volonté. L'homme a perdu la grâce
surnaturelle que Dieu lui avait accordée au début mais n'a pas détruit l'identité
essentielle de l'homme en tant qu'être rationnel. Thomas d'Aquin souligne que
l'homme déchu a besoin de la grâce surnaturelle de Dieu pour que sa ressemblance
morale puisse être restaurée (SIMANGO, 2016, p. 15). Il dit également que c’est
par son âme que l’homme est à l’image de Dieu. Par conséquent c’est bien par
création que l’âme est passée à l’être (D'AQUIN, 1998, p. 21).

8
La raison « ratio », l’esprit « mens », l’intelligence « intellectus ». A première vue les trois
sont synonymes. Cependant, Augustin préfère le terme mens, qui semble traduire le grec noûs, la
fine pointe de l’âme (HAMMAN, 1998, p. 243).

44
2.2. La perception de saint Hugh Victor de l’Imago-Dei
Hugh écarte ouvertement de nombreuses questions sur la définition et surtout sur
l'origine de l'âme. L'origine de l'âme, faisant peut-être ici allusion aux différentes
positions augustiniennes. Par ailleurs, en abrégeant la question à ce que la "Foi
Catholique" soutient, à savoir, que l'âme humaine originelle a été créée à partir de
rien lorsque le corps lui-même a été formé : "elle a été faite et associée au corps
simultanément par le Créateur lui-même ''. Il poursuit sa pensée en répondant sur
l’Imago-Dei que :
L'homme a été fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, car dans l'âme, qui
est la meilleure partie de l'homme, ou plutôt qui était l'homme lui-même, se
trouvait l'image et la ressemblance de Dieu : image selon la raison,
ressemblance selon l'amour ; l'image selon l'intelligence de la vérité, la
ressemblance selon à l'amour de la vertu (ROREM, 2009, p. 90).

Il sied de comprendre que la doctrine de saint Hugh Victor sur l’Imago-Dei


n’est pas différente à celle de ses Pères à l’instar de saint Augustin.

3. Chez les Réformateurs


D’après le cours d’histoire de l’Eglise en première année à la FACTEC, les
réformateurs étaient ces théologiens dont les carrières, les œuvres et les actions ont
provoqué la Réforme protestante du XVIe siècle. Nous présentons ici la perception
de l’imago-dei de certains d’eux. A l’instar de :
3.1. La perception de Martin Luther sur l’Imago-Dei
Contrairement à Irénée et Augustin, Luther ne distingue pas l'image de Dieu de la
ressemblance de Dieu. Cependant, il distingue l'image de Dieu en deux parties : «
l'image publique » et « l'image privée ». D'une certaine manière, cela rappelle la
distinction entre image et ressemblance chez Irénée et Thomas d'Aquin. L'image
publique est universelle parmi les hommes et se compose de la volonté et de
l'intellect, qui ont été préservés après la chute. L'image privée est la justice
originelle qui a été perdue à la chute et qui ne peut être rendue aux croyants que
lorsqu'ils sont convertis. Luther dit que Paul dans ses lettres s'adresse à l'image
privée plutôt qu'à l'image publique parce qu'elle a été affectée par la chute (Cairns
1953, 122). La rédemption restaure l'image brisée de Dieu (Col 3:10; Ep.
4:24). Christ est l'image céleste qui restaure l'image corrompue par la
rédemption. Dieu rend le croyant juste et saint, et il vit conformément au caractère

45
de Dieu. Cette image corrompue dans l'homme sera complètement restaurée au
dernier jour où les croyants seront glorifiés (SIMANGO, 2016, pp. 17,18).

3.2. La perception de Jean Calvin sur l’Imago-Dei


En outre, une preuve fiable de cette question peut être recueillie à partir du fait que
l'homme a été créé à l'image de Dieu (Gn. 1:27). En effet, si la gloire de Dieu brille
dans l'homme extérieur, il ne fait aucun doute que le siège de son image est dans
l'âme. L'homme extérieur, il ne fait aucun doute que le siège propre de son image
est dans l'âme. Je ne nie pas, en effet, que notre forme extérieure, dans la mesure où
elle nous distingue et nous sépare des animaux bruts, nous unit en même temps plus
étroitement à Dieu. En étendant l'image de Dieu au corps et à l'âme, mêle le ciel et
la terre. Il dit que le Père, le Fils et le Saint-Esprit placent leur image dans l'homme,
car aussi droit qu'ait pu rester Adam a pu rester droit, le Christ a dû se faire homme
(MCNEILL, 1960, pp. 254, 255). Contrairement à Luther, Calvin ne recourt pas
aux images publiques et privées. Il voit l'image et la ressemblance de Dieu (Gn. 1,
26-27) comme consistant en « la justice et la vraie sainteté ». Cette interprétation
est basée sur Col. 3:10 et Ep. 4:24 (SIMANGO, 2016, pp. 17,18).
4. Chez les contemporains (période moderne)
D’après, Karl Barth réplique que nous devons voir l'image comme ce qui, dans la
créature humaine, fait de celle-ci une contrepartie authentique de Dieu qui fait de
la créature humaine une contrepartie authentique de Dieu, c'est-à-dire comme ce
qui qui permet à la créature humaine d'être dans une relation "Je-Tu" avec Dieu.
Comme il le dit : "Ni le ciel, ni la terre, ni l'eau, ni la terre, ni les êtres vivants,
depuis les plantes jusqu'à la terre les créatures vivantes, depuis les plantes jusqu'aux
animaux terrestres, ne sont un "Tu" auquel Dieu que Dieu peut affronter comme un
"Je", ni ne sont dans une relation "Je-Tu" les uns par rapport aux autres, ni ne
peuvent entrer dans une relation de confiance entre eux, ni ne peuvent entrer dans
une telle relation (GRAIG, 2008, pp. 14, 15).
Selon Wayne Grudem, l'homme fait à l'image de Dieu signifie que l'homme
est comme Dieu et représente Dieu. En outre, être à l'image de Dieu signifie que
l'homme est comme Dieu dans les domaines suivants: capacité intellectuelle, pureté

46
morale, nature spirituelle, domination sur la terre, créativité, capacité à faire des
choix éthiques et immortalité (GRUDEM, 1994, pp. 382,383).
D’après Henri Blocher, l’homme à l’Imago-Dei réfère à la spiritualité :
l’homme à part l’esprit comme Dieu lui-même, tel est le terme implicite de la
comparaison. Dans l’esprit créé, les autres anciens font de la raison la part
« hégémonique ». A partir de saint Irénée et de Clément d’Alexandrie, plusieurs
distinguent entre l’image et la ressemblance comme entre la nature et la surnature :
l’image est la propriété métaphysique de l’homme qui le fait homme, et la
ressemblance signifie la conformation à Dieu que produit la grâce. Il poursuit en
disant que : « l’esprit conféré à l’homme n’émane pas, comme parcelle de l’Esprit
de Dieu » (BLOCHER, 2001, pp. 73, 75).
Selon Paul Hoff, la création de l’homme à l’image de Dieu ne s’agit pas de
son aspect physique, puisque Dieu est esprit et n’a pas de corps. Paul présente
l’Imago-Dei en quatre aspects :
➢ Seul l’homme a reçu le souffle de Dieu et possède par conséquent un esprit
immortel, par lequel il peut avoir communion avec Dieu ;
➢ Il est un être rationnel, capable de penser de façon abstraite et de former des
idées ;
➢ Il est un moral, non obligé d’obéir à ses instincts, comme les animaux, mais
possédant libre arbitre et conscience ;
➢ Tout comme Dieu, il règne sur la nature et aussi sur les êtres vivants.
« Il devait être le représentant de Dieu, investi d’autorité et de pouvoir, comme
monarque et chef visible du monde » (HOFF, 1983, p. 17).
Selon Hans Walter W., l’Imago-Dei prend le sens de la charge d’intendant que
l’humanité reçoit de Dieu. Les êtres humains doivent se compléter avec amour. Ils
sont à l’image de Dieu qu’en étant unis. On peut tout affirmer que les hommes ne
peuvent percevoir le mandat de créature à l’image de Dieu qu’en étant tournés l’un
vers l’autre et en se complétant comme l’homme et la femme. A cet effet, la
croissance de l’humanité et sa domination sur la terre et sur les animaux sont
intimement liées (WOLFF H. W., 1974, pp. 141,142).
Pour Christopher Wright, quoi qu’il en soit, il n’est pas nécessaire
d’imaginer l’image de Dieu comme une « chose » indépendante, que l’on pourrait

47
posséder, que Dieu nous aurait donnée. Au contraire, il s’agit d’un aspect de notre
création même. L’expression « à notre image » est adverbiale (elle décrit la manière
dont Dieu à créés) ; elle n’a pas de fonction adjectivale, comme si elle décrivait
simplement une qualité que nous possédons. L’image de Dieu n’est pas tant quelque
chose que nous possédons que quelque chose que nous sommes (WRIGHT, 2004,
p. 132).

Conclusion Partielle
En guise de conclusion de ce chapitre dont il était de la présentation de la
Procréation In-Vitro et de l’Imago-Dei nous pouvons dire que la PIV est une
méthode qui essaie d’apporter la solution au problème d’infertilité, mais qui reste
encore un dilemme. Par ailleurs, l’histoire d’interprétation de l’Imago-Dei, dont
plusieurs ont donné des avis par rapport aux époques et contexte, révèle certaines
divergences. Des rapprochements, des conciliations, seraient cependant possible. A
cet effet, l’enfant conçu par PIV peut-il bénéficier cette nature de l’Imago-Die ? La
compréhension de cette pratique (PIV) à la lumière des Saintes-Ecritures nous
aidera certainement à comprendre le fond de cette interrogation.

48
CHAPITRE III :

LA COMPREHENSION DE LA PRATIQUE DE LA PROCREATION IN-


VITRO ET D’IMAGO-DEI A LA LUMIERE DES SAINTES ECRITURES.

Introduction
Il est impossible de trouver le concept ‘‘ Procréation In-Vitro’’ dans la Bible. Par
contre, l’Imago-Dei est bel est bien une doctrine biblique que nous venons de
présenter largement dans le chapitre précédent. Cependant, ce chapitre cherche à
mettre en parallèle certaines méthodes bibliques qui ont essayé d’apporter la
solution à l’opprobre dû à l’infertilité à celles pratiquées de nos jours. Ce chapitre
sert également de fondement pour ce travail en général, et en particulier aux deux
autres chapitres qui suivront et à un intérêt étymologique, sémantique et
herméneutique.

Repères biblique
Nous faisons allusion ici à certains textes bibliques pourront aider à comprendre la
pratique de la PIV dans la Bible.

1. Textes : choix, canonicité et valeur


1.1. Le Choix
Nous allons, à travers des textes échantillons, essayer de comprendre quelques
éléments et aspects de l’infertilité (méthodes employées pour y faire face) selon la
pensée vétérotestamentaire. A cet effet, nous allons considérer trois points, à savoir
le choix des textes, leur canonicité et la valeur pour notre étude ; quelques
considérations préliminaires par la suite ; l’exégèse théologique termine la section.
Le choix, la canonicité et la valeur des textes 9 sont au centre de la cette
première section. Tout d’abord pour éviter une dispersion d’efforts sans profondeur
dans plusieurs textes bibliques (DJOUBAIROU, 2012, p. 123). Comme la notion de
procréation et l’Imago-Dei sont fondamentales à travers notre étude, le choix des
textes y afférents sont nécessaires. Ainsi, pour la Procréation les textes de Gn. 1 :27-

9
Les textes bibliques cités pour la plupart sont de la Bible Traduction Œcuménique(TOB). (2004).
L’Ancien et le Nouveau Testament. Paris : Le Cerf. Son choix est dû à sa littéralité et la richesse de
ses notes. Est associée à celle-ci La Bible Segond 21. (2007).L’Ancien et le Nouveau Testament.
Genève : Société Biblique de Genève grâce à sa traduction dynamique. Toutefois, d’autres versions
pourront intervenir.

49
28 et Gn. 16 :1-4 méritent notre attention. En dépit du fait que le mot ‘‘image de
Dieu’’ n’y apparaisse pas en Gn. 16 :1-4, ce texte offre toutefois le cadre de son
émergence comme une réalité.

1.2. La Canonicité
Parler du caractère canonique de ce livre nous semble important. Carle contenu d’un
livre est pris au sérieux lorsque la tradition biblique lui reconnaît une place dans
son canon hébreu. L’exemple à observer se trouve dans la considération des livres
deutérocanoniques par les protestants. Pour ces derniers, les deutérocanoniques ne
constituent pas des normes de foi et de doctrine. Par conséquent, ils n’ont aucune
valeur doctrinale et éthique (DJOUBAIROU, 2012, p. 123). Si l’étude des textes
choisis vise l’enracinement des notions de Procréation et d’Imago-Dei dans l’Eglise
aujourd’hui, il n’est pas inutile de chercher à comprendre leur place dans le canon
biblique.
Le canon selon Archer Gleason en est arrivé à désigner les écrits conformes
à la règle (norme) d’inspiration et d’autorité divines. Les Juifs considèrent trente-
neuf livres des Ecritures hébraïques comme canoniques. L’Eglise primitive et les
Eglises protestantes, depuis la Réforme, ont accepté ces mêmes écrits. L’Eglise
romaine y ajoute sept autres livres et plusieurs parties de livres, qui constituent les
apocryphes (ARCHER, 2001, p. 67). Mais il ne restera qu’apprécier leur valeur par
rapport à leur situation dans la Bible et à notre sujet.

1.3. La Valeur
La valeur de l’Ecriture et des textes qui la constituent se trouve d’abord en Dieu
Lui-même qui en est l’auteur. Car, Dieu a parlé à travers des hommes choisis et
animés par son Esprit. Sa Parole est aussi bien vie que Parole de vie. Elle est vie
parce qu’elle incarne Jésus-Christ et Parole de vie parce qu’elle offre la vie éternelle
(DJOUBAIROU, 2012, p. 126). Le livre de Genèse nous montre et informe sur
comment l’homme est venu à l’existence. En outre, comment il a obéi à l’ordre
divin de se multiplier et de remplir la terre. La valeur de l’ensemble du message des
textes est donc inestimable et ne peut être décrit en si peu de mots. Seule, l’exégèse
permettra de comprendre le sens profond de Dieu c’est-à-dire les méthodes
adéquates pour se multiplier et remplir la terre.

50
2. Considération préliminaires

Il s’agit ici du choix du livre dont le texte est tiré.


Genèse
Le livre de Genèse qui offre le premier passage mérite d’être considéré.
Historiquement, ce livre couvre une période d’environ 2.200 ans (KUEN, 1981, p.
11), entre la mort de Joseph qu’on situe en 1400 av. J.C. et la création, 4000 ans av.
J.C. Le Moyen-Orient est son cadre géographique (DJOUBAIROU, 2012, p. 126). Le
thème principal est celui des origines : origines du monde créé, de la race humaine,
des différentes nations de la terre, plus spécialement de la famille de l’alliance qui
constitue le peuple racheté de Dieu. Toutefois, selon la tradition, l’auteur a été
Moïse lui-même (ARCHER, 2001, p. 201).

3. Exégèse théologique
L’exégèse théologique ici c’est cette étude approfondie et systématique du texte
biblique choisi.
3.1. Considérations étymologiques

L’attention sera portée ici le sens que les premiers écrivains et leurs lecteurs ont
voulu donner à l’intervention de Dieu pour sauver l’homme sous l’emprise du mal.
Pour cela, la recherche de l’étymologie de certains termes ou expressions sera
centrale avec préalablement la prise en compte des éléments introductifs de chaque
texte. Une synthèse sémantique va suivre avant de terminer avec la leçon
théologique comme recette finale de l’exégèse.
Nous essayerons de comprendre des termes relatifs à la Procréation à partir de leurs
racines dans chaque texte choisi. L’accent portera davantage plus sur ces mots clés
que sur les autres termes théologiques que nous rencontrerons au passage.

a. Genèse 1 :27-28
Le passage s’ouvre au v.27 avec cette expression théologique:
‫לְמֹו‬
֔ ַ‫ת־האָ דָ םָ֙ בְ צ‬
ָֽ ָ ֶ‫ֱֹלהים׀ א‬
ִ֤ ִּ ‫וַיִּ בְ ָ ָ֙רא א‬ qui peut se traduire ainsi: «Dieu créa l’homme
à son image». Dieu fit l’homme comme couronnement de la création. Le fait que
les membres de la Trinité aient parlé entre eux (1.26) indique que ce fut là l’acte

51
transcendantal et la consommation de l’œuvre créatrice. Dieu créa l’homme pour
qu’il appartienne au monde spirituel aussi bien qu’au monde matériel, car il possède
un corps et un esprit (HOFF, 1983, p. 17). Le terme‫ֶ ֶ֥צלֶם‬ (tselem) est un nom
masculin singulier construit, qui à sa racine de l’ombre, ténèbres et peut signifier
image, ressemblance, idole, figure dont nous retenons image. Ce terme‫( בְ ָ ָ֙רא‬bara),
verbe du au qal parfait 3e personne, masculin singulier de (créer, tirer du néant,
faire naître, produire). Nous optons pour : créer (créa). Ce passage se ferme au v.
27, cependant avec l’expression théologique au‫בָרא אֹ ָ ָֽתם‬
ֶ֥ ָ ‫זָכָ ֶ֥ר ּונְ ק ָבָ֖ה‬ qui peut
se traduire ainsi « Mâle et femelle il les créa ». Le terme ‫( זָכָ ֶ֥ר‬zakar), nom masculin
singulier (ce qui est de sexe masculine, mâle, être pur, souvenir). Et le terme ‫נְ ק ָבָ֖ה‬
(neqebah), nom féminin singulier (femme, femelle). D’après Dietrich Bonhoeffer,
l'homme est libre pour l'homme, le Mâle et la Femme, il les a créés. L'homme n'est
pas seul, il est dans la dualité et c'est dans cette dépendance à l'autre que consiste sa
créaturité (BONHOEFFER D. , 1959, p. 38). Lorsque Moïse ajoute un peu plus tard
que Dieu les créa mâle et femelle, il nous recommande ce lien conjugal par lequel
la société des hommes est chérie. Car cette façon de parler, mâle et femelle il les
créa, à la même force que s'il avait dit que l'homme lui-même était incomplète. Dans
ces conditions, la femme lui a été ajoutée comme compagne, afin que tous deux ne
fassent qu'un, comme il l'exprime plus clairement dans la Genèse 2, (McGRATH
& PACKER, 2001, pp. 26, 27).
Le verset 28 du même chapitre s’ouvre par l’expression théologique :
‫וַיְ ָב ֶָ֣רְךאֹ תָ ֘ם אֱֹלהִּ י ֒ם ַו ָ֙י ֹאמֶ ר‬ qui peut se traduire par « Dieu les bénit et Dieu leur
dit : »
Le terme ‫( יְ ָב ֶָ֣רְך‬barek) : verbe au piel imparfait, 3e personne masculin
singulier de la racine ‫( ברך‬barak) (s’agenouiller, louer, bénir) employé seulement
au participe passé.
Au niphil : être béni, se bénir.Au piel : louer, exalter, invoquer (Dieu), bénir,
donner bénédiction. Au pouel : être loué, être béni. Au hiphael : faire ployer les
genoux. Nous optons pour bénir (bénit)
Le terme ‫( אֱֹלהִּ ים‬elohîm): nom masculin pluriel (singulier) signifie dieux,
Dieu. Ensuite, par l’expression théologique:

52
‫ּומלְ ֶ֥אּו אֶ ת־הָ ָ ָ֖א ֶרץ וְ כִּ בְ שֻׁ֑הָ ְּורד‬
ִּ ‫ פְ ֶ֥רּו ְּור ֛בּו‬qui peut se traduire par:« Soyez féconds et
prolifiques, remplissez la terre et dominez-la »
Le terme ‫( פְ ֶ֥רּו‬peru): verbe au qal impératif, 2e personne masculin pluriel de
la racine ‫( פרה‬parah) (produire, croître, être fertile, être fécond). Nous optons pour
être fécond (soyez féconds).
Le terme ‫ְר ֛בּו‬ (rebu): verbe au qal impératif, 2e personne masculin pluriel
de ‫רבה‬ (rabah) (se multiplier, s’accroître, augmenter, être nombreux). Au piel :
augmenter. Au pouel participe : rituel (une bénédiction abondante). Au hiphael :
multiplier, augmenter, enrichir, avoir beaucoup). Nous optons pour se multiplier
(multipliez). Le terme ‫( ִּמלְ ֶ֥או‬mil): verbe au qal imparfait, 2e personne du masculin
pluriel de la racine ‫מלא‬ (male) (remplir, être, devenir plein, rempli, accompli). Au
niphael : être rempli, accompli passé. Au piel : emplir, remplir, adjectif verbal
remplissant. Nous optons pour remplir (remplissez).
Le terme ָ‫כִּ בְ שֻׁ֑ה‬ (kibsuha): verbe au qal, impératif, 2e personne masculin
pluriel ou 3e personne féminin singulier de la racine ‫כבש‬ (kabash) (assujettir,
réduire, vaincre, subjuguer). Nous optons pour assujettir (assujettissez).
Le terme ‫( ְרד֞ ּו‬redu): verbe au qal, impératif, 2e personne masculin pluriel de
la racine ‫( רדה‬radah) (fouler, dominer, assujettir, tyranniser, régner, réduire). Au
piel : être réduit, être réduit, être dominé. Au hiphael : faire dominer (dominer).
Selon Dietrich Bonhoeffer, Soyez féconds et multipliez, remplissez la terre
et soumettez-la, affirme totalement l'homme dans le monde des vivants dans lequel
il est placé. C'est son existence empirique totale qui est ici bénie, sa créaturité, sa
mondanité et sa terrestrité (BONHOEFFER D. , 1959, p. 41). Mais ici, Moïse
déclare simplement qu'Adam et sa femme ont été formés pour produire une
descendance, afin que les hommes puissent reconstituer la terre ; (McGRATH &
PACKER, 2001, pp. 26, 27). Si la distinction sexuelle fait partie du dessein divin
de la création, l'activité sexuelle fait également partie du bon monde de Dieu. Il est
du devoir des partenaires sexuellement différenciés d'être féconds et de se
multiplier, et en accomplissant ce devoir, ils bénéficient d'une bénédiction spéciale
(MAHER, 1982, p. 30). La lecture de cette péricope nous incite à s’interroger, si
féconder et se multiplier est un devoir, est-ce celui-ci doit-être rempli par toutes les
femmes (ou couples) ? Sinon pourquoi assistons-nous aux cas d’infertilités qui

53
débutent depuis le temps des patriarches jusqu’à nos jours ? Est-ce semblerait-elle
à une simple ironie10 ?

b. Genèse 16 : 1-4
Notre deuxième texte est Gn. 16 : 1-4. Il fait suite au premier par son contenu,
notamment la pensée de féconder et se multiplier. Ce chapitre s’ouvre au verset 1
avec l’expression théologique:
qui se traduire par: ‫ּוש ָ ֶ֥מהָ ָגָֽר׃‬
ְ ‫וְ שָ ַריָ֙ ָ֣אשֶ ת אַ בְ ָ ֔רם ֶ֥ל ֹא יָלְ ָ ָ֖דה לֻׁ֑ ֹו וְ לָ ּ֛ה ִּשפְ ָחֶ֥ה ִּמצְ ִּ ָ֖רית‬
« Saraï, femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant …. Elle avait une
servante…». Le terme ‫( ֶ֥ל ֹא‬lo): adverbe de négation (ne pas)
Le terme ‫( יָלְ ָ ָ֖דה‬yalab): verbe au qal, 3e personne féminin singulier de la
racine ‫( יָלְ ד‬yalad) (engendrer, porter, produire, donner naissance). Nous optons
engendrer.
Le verset 2 « ָ֙‫» ַו ָ֙ת ֹאמֶ ר שָ ַ ַ֜רי אֶ ל־אַ בְ ָ ָ֗רם הִּ נה־ ָ֞נא עֲצָ ַ ִ֤רנִּ י יְ הוָהָ֙ ִּמ ֶ֔לדֶ ת ב ֹא־נָא‬qui peut se
traduire par : Voici que le Seigneur m’a empêchée d’enfanter. Va donc vers ma
servante, peut-être par elle j’aurai un fils… »
Le terme: ‫( עֲצָ ַ ִ֤רנִּ י‬atsar): verbe au qal, 3e personne masculin singulier de la
racine ‫( עֲצָ ר‬atsar) (priver, retenir, détenir, empêcher). Au niphael : (être retenu, être
privé, ne pas être capable …). Nous retenons : empêcher
Le terme ‫( ִּאבָ ֶנ‬baneh): verbe au niphael, imparfait, 1er personne masculin-
féminin singulier de la racine ‫( בנה‬banah): être productive/productif
Au verset 3:
‫לְשבֶ ת אַ בְ ָ ָ֖רם בְ ֶ ָ֣א ֶרץ כְ נָ ֻׁ֑עַן‬
ֶ֥ ֶ ‫הַמצְ ִּריתָ֙ ִּשפְ חָ ֔ ָתּה ִּמקץָ֙ עֶ ָ֣שֶ ר שָ ֔ ִּנים‬
ִּ ‫ו ִַּתקַ֞ ח שָ ַ ָ֣רי ָֽאשֶ ת־אַ בְ ָ ָ֗רם אֶ ת־הָ גָ ִ֤ר‬
‫ישּה לֶ֥ ֹו לְ ִּא ָ ָֽשה׃‬
ָ֖ ָ ‫ ו ִַּת ֶ֥תן אֹ ָ ֛תּה לְ אַ בְ ָ ֶ֥רם ִּא‬: qui peut se traduire par: “ Dix ans après qu’Abram
…, Saraï sa femme prit Hagar, sa servante égyptienne, pour donner comme femme
à Abram son mari.”
Le terme‫( ו ִַּתקַ֞ ח‬tiqqah): verbe au qal imparfait, 3e personne féminin
singulier, de la racine‫( לְ קַ ח‬laqach) (prendre, mélanger…). Nous optons pour
prendre.
Le terme ָ֙‫( ִּמקץ‬qês): preposition (après, à cause, parce que…)

10
L’ironie est une figure de la rhétorique en usage chez les peuples. Elle exprime en général le
contraire de ce que l’on veut faire entendre. C’est une moquerie, une plaisanterie, une raillerie ou
encore une dérision en vue de ridiculiser le ou les interlocuteurs du discours (ASLO, 2018, p. 15).

54
Le terme ‫)( ו ִַּת ֶ֥תן‬: verbe au qal imparfait, 3e personne féminin singulier de la
racine ‫( נ ֶ֥תן‬nathan) (donner, faire de… mettre…). Nous optons pour donner.
Cette péricope se ferme par le verset 4:
‫הָרתָ ה וַת ַ ֶ֥קל גְ בִּ ְר ָ ָ֖תּה בְ ע ֶינָֽיהָ׃‬
֔ ָ ‫ַו ָי ֶ֥ב ֹא אֶ ל־הָ גָ ָ֖ר ו ַ ַֻׁ֑תהַ ר ו ַָ֙ת ֶראָ֙ ִּכָ֣י‬

Qui peut se traduire par: «Il alla vers Hagar… qui devient enceinte… »
Le terme ‫( ו ַ ַֻׁ֑תהַ ר‬tahar): verbe au qal imparfait, 3e personne féminin singulier,
de la racine ‫( הַ רה‬harah) (concevoir, tomber enceinte, procréer …). Nous optons
pour tomber enceinte.
En ce qui concerne la différence entre Saraï et Hagar sur leur état de
procréer, McGrath et Packer stipulent que : « En effet, nous sommes féconds ou
stériles en ce qui concerne la descendance, car Dieu confère sa puissance à certains
et la refuse à d'autres. »

Moïse déclare ici que Saraï, par l'impatience d'un long délai, a rétabli une
méthode pour obtenir un enfant de son mari qui était en désaccord avec la parole de
Dieu. Elle vit qu'elle était stérile et qu'elle avait dépassé l'âge de porter des enfants,
et elle en déduisit la nécessité d'un nouveau remède pour qu'Abram puisse obtenir
la bénédiction promise. En réalité, la foi d'Abram a vacillé lorsqu'il s'est écarté de
la Parole de Dieu et s'est laissé convaincre par sa femme de chercher un remède qui
était divinement interdit (McGRATH & PACKER, 2001, pp. 150, 153).
En utilisant le pouvoir divin de procréation, ils n'entrent pas en communion
mystique avec les dieux, comme le suggéraient les promoteurs des cultes de fertilité
du Moyen-Orient. Lorsque Sarah désespère de voir se réaliser la promesse de Dieu
de lui accorder des enfants, elle donne sa servante à Abraham comme épouse de
substitution par laquelle il pourra engendrer un héritier. Ce faisant, elle semble avoir
suivi une coutume mésopotamienne qu'elle et Abraham auraient connue dans leur
pays d'origine. Ces enfants seraient cependant, par fiction juridique, considérés
comme la progéniture de l'épouse. Aussi, lorsque Sarah propose d'adapter cette
procédure afin d'acquérir les enfants que Dieu, en dépit de ses promesses, semble
lui refuser, Abraham exécute (MAHER, 1982, p. 30).

55
Est-ce que Sarah n’a pas eu raison de faire recours à la tradition, afin de
pouvoir remplir son droit divin de féconder comme toutes femmes malgré son
infertilité imposée par l’Eternel ? La méthode employée par Sarah est-elle
différente de la Procréation In-Vitro avec le progrès scientifique de nos jours ?
Après cette analyse sur la question de procréation, une synthèse est
essentielle.
3.2. Synthèse sémantique
Nous nous proposons de ramener la synthèse sémantique11 autour de deux termes
essentiels : fertilité et infertilité.
En effet, l’étude des deux textes du livre de Genèse en l’occurrence les
chapitres 1. 27-28 et 16. 1-4, nous ont permis d’essayer de comprendre le devoir
divin de toutes les femmes sinon de tous les couples, celui qui est de féconder et de
remplir la terre. Déjà nous voyons les termes« ‫( פְ ֶ֥רּו‬peru)» qui est un impératif de
« féconder ou d’être féconds» et « ‫( ְר ֛בּו‬rebu) » qui est également un impératif de
« se multiplier », semblent mettre Abraham et sa femme Sarah d’obéir à l’ordre
divin. Après une dizaine d’année sans enfant, le doute plane entre le couple vue leur
âge. Il est important de comprendre le souci de Sarah qui n’est guère anodin de
penser prendre « ‫( ו ִַּתקַ֞ ח‬tiqqah) » volontairement sa servante et donner « ‫נתן‬
ֶ֥
(nathan) » à son mari, il faut se poser la question « pourquoi ? » parce que, en tant
que femme elle avait le droit d’enfanter mais Dieu l’avait empêché « ‫( עֲצָ ַ ִ֤רנִּ י‬atsar) ».
Mais Abraham ne semble pas totalement d’avis d’application une méthode de sa
culture étant déjà sauvé, car il envisageait l’adoption de son serviteur Eliézar
comme fils héritier, mais l’Eternel l’en avait dissuadé (15.2-4). Christophere Wright
stipule que la parenté ou la famille, avec ses devoirs et ses droits, est l’exemple le
plus évident de structure socioculturelle commune à Israël et aux nations
environnantes. La préservation de l’héritage ancestral était vitale pour deux raisons
essentielles qui dépendaient des deux directions des liens verticaux de parenté.
D’une part, la préservation des terres qui leur serait plus tard « réuni ». D’autre part,
la famille et la terre étaient ainsi profondément unies au sein de cette matrice
culturelle (WRIGHT, 2004, pp. 395, 396). Est-ce que la méthode de Sarah de faire
recours à la culture, encourage-t-elle les chrétiens aujourd’hui à la Procréation In-
Vitro ?

56
Une telle synthèse, brève soit-elle, ne nous laisse pas sans leçons à tirer pour
une application contextuelle.

3.3. Leçon théologique


Au regard de la situation de Sarah que Dieu a intentionnellement rendue infertile,
certainement pour une bonne raison, ce qui serait peut-être différent de nos cas
d’infertilités aujourd’hui dont les causes sont multiples (les avortements, le manque
des soins, l’alimentation, les catastrophes environnementales etc.), nous prônons la
souveraineté de Dieu. Il est Souverain. Sa souveraineté est établie de par son œuvre
de création et son plan de rédemption pour l’Homme car son nom est Yahweh, le
Maître de temps et de circonstances. Michael Maher souligne que le couple sans
enfant, qui ne se contente plus de laisser Dieu faire, prend des mesures humaines
pour faire avancer les choses (MAHER, 1982, p. 105). Au regard de ce qui précède,
il convient de relever l’influence de la culture du Moyen Orient sur l’infertilité de
Sarah, notamment par les mots ‫( עֲצָ ר‬atsar) « priver » et ‫( בנה‬banah) « être
productive ». A cet effet, un petit résumé est nécessaire avant de continuer plus loin.

Conclusion partielle
Nous concluons cette partie réservée à l’exégèse des textes de Genèse 1.27-28 et
16.1-4 qui nous en permis de faire une analyse grammaticale de certains mots, une
synthèse sémantique et une leçon théologique. A cet effet, nous pouvons affirmer
que l’infertilité de Sarah fut bel est bien causée par Dieu pour des raisons
inexplicables sinon qui lui sont propres. Toutefois, une approche critique d’éthique
n’est pas à négliger. Par ailleurs, l’idée d’Abraham de penser à l’adoption semble
être plus adéquate et raisonnable par rapport à la pratique traditionnelle employée
par Sarah pour l’éthique chrétienne pour l’Eglise aujourd’hui. Le chapitre suivant
va nous permettre de faire une analyse critique sur les enjeux éthiques scientifiques
et théologiques de la Procréation In-Vitro en rapport de l’Imago-Dei dans l’Eglise
aujourd’hui.

57
CHAPITRE IV :

ANALYSE CRITIQUE DES ENJEUX ETHIQUES SCIENTIFIQUES ET


THEOLOGIQUES DE LA PROCREATION IN-VITRO EN RAPPORT
D’IMAGO-DEI DANS LA VILLE DE YAOUNDE.

Introduction
Pendant notre descente sur le terrain, nous avons fait face aux deux groupes de
personnes sinon trois lors de nos entretiens tant chez les chrétiens que chez les
musulmans. Il y avait les pours, les contres ainsi que les prochoix. D’autres par
contre sont restés très évasifs sur le sujet. Ce chapitre nous présente également la
taille de notre échantillon et le choix de travailler dans la ville de Yaoundé et non
pas ailleurs.
I. Différents arguments sur la pratique de la PIV
La Procréation In Vitro est un sujet pertinent qui divise, dont nous présentons ici
certains auteurs selon leurs positions.
1. Arguments pour
Selon Paul Mbunga, par rapport à certains exemples mentionnés, la Procréation In-
Vitro sort de la volonté de Dieu quand elle se fait pour toute autre raison que
l’infertilité du couple. En d’autres termes, cette pratique est permissible seulement
quand le couple est physiquement incapable de concevoir et de porter la grossesse
à terme naturellement (MBUNGA MPINDI, 2014, p. 282). D'autres postulent que
le potentiel à soulager la souffrance humaine constitue en lui-même un mandat
éthique pour agir (COLLINS, 2010, p. 30).
2. Arguments contres
Selon A. R. Kayayan, l’union sexuelle ne doit pas être envisagée ni employée
comme la satisfaction pure et simple d’un besoin biologique, même pas comme un
moyen de procréation. L’enfant ne constitue le but exclusif de l’amour
(KAYAYAN, 1990, p. 205). Le domaine de la médecine, quant à lui, suscite à
l'heure actuelle des débats enragés à propos du fait de savoir s'il est acceptable
d'effectuer des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines.
Certains affirment que ce type de recherche viole le caractère sacré de la vie
humaine (COLLINS, 2010, p. 30). Les femmes ne sont pas des machines de la

58
reproduction, bien sûr. Nous sommes toutes des personnes uniques et individuelles
dans notre corps, esprit et âme. Mais les techniques de la procréation assistée
manipulent les aspects biologiques de la maternité en dépit des énormes coûts
physiques, émotionnels, sociaux et spirituels associés à l’intervention de la haute
technologie dans la conception. Dans la PIV, le lien entre le rapport sexuel et la vie
est rompu ; la création de la vie est déplacée, désincarnée et déconnectée de
l’expérience sexuelle naturelle de la femme ; la joie de la conception devient une
bataille éreintante contre l’infertilité dans le cadre d’une procédure coûteuse et
douloureuse, avec un taux d’échec élevé. En fait, faire des bébés sans faire l’amour
est une proposition à haut risque et à faible rendement pour les femmes et les enfants
(EVANS, 2000, p. 56). La théologie morale de l’Eglise catholique motive son
rigorisme en invoquant le caractère dénaturé d’un procédé contraire au but naturel
du mariage, à savoir la procréation (BONHOEFFER D. , 1965, p. 139).
La FIV, comme d'autres avancées scientifiques, a donc soulevé
des problèmes nouveaux, auxquels la société n'avait jamais vraiment eu à réfléchir
auparavant. En ce sens et d'un point de vue général, il faut réajuster à chaque
innovation les principes moraux qu'on tient à ne pas franchir. Les attaques contre la
FIV portent également à un autre niveau : le bien-être des enfants. On entend parfois
que lorsque la conception d'un enfant passe par la participation d'une tierce
personne, des questionnements sur son identité peuvent ressurgir et conduire à des
malaises. Le contre à la Procréation In-Vitro se justifie également par le non
profération des couples homosexuels. Aussi plausible que cette argumentation,
nous voyons déjà qu’en France après deux de débats parlementaires sur l’adoption
de la loi permettant aux couples homosexuels de procréer, Emmanuel Macron avait
tweeté le 29 Juin 2021 sa victoire de son combat mené depuis 2017 rapporté par
Marc Olivier du journal Ouest-France disant : « Grâce à cette loi, nous
reconnaissons toutes les familles françaises, nous embrassons la richesse des formes
parentales, qu’elles soient hétérosexuelles, homosexuelles ou monoparentales, nous
proclamons leur égalité et nous disons haut et fort que seul compte l’amour porté
aux enfants » (OLIVIER, 2021). Hormis ceux-ci, il y a également certaines
personnes qui ne prennent pas de position fixe. Ils ne sont ni pour ni contre.

59
3. Les Prochoix
Pendant nos travaux sur le terrain, nombres de chrétiens et musulmans laissent le
libre arbitre aux couples faisant face au problème d’infertilité. Selon eux nonobstant
la méthode utilisée pour procréer, Dieu Lui-même le Créateur doit au préalable dire
son dernier mot, c’est-à-dire prouvée. Car tout enfant est un don de Dieu. En outre,
l’intelligence des scientifiques et des nouvelles technologiques de pouvoir mettre
en place les méthodes qui permettent de résoudre le problème de l’homme en
l’occurrence l’infertilité viennent de Dieu, Il est la source de toute connaissance.

II. Perception de la Procréation In-Vitro en rapport d’Imago-Dei dans


la ville de Yaoundé.

Il est question dans cette partie de la présentation du travail effectué sur le terrain
dans la ville sur la technique de la PIV et l’Imago-Dei.
1. Présentation et Echantillonnage de la ville de Yaoundé.
1.1. Présentation de la ville de Yaoundé
Yaoundé, la capitale du Cameroun, est à la fois le chef-lieu de la province du Centre
et du département du Mfoundi. La ville est située sur le plateau sud camerounais,
en pleine forêt équatoriale. Elle est éloignée d’environ 200 km de la côte atlantique
(HABITAT, 2007, p. 9). Selon l’organisation France Volontaires, Yaoundé vient
de " ongola " qui signifie enclos ou clôture car un des premiers résistants qui
s’appelait Ombga Bissogo disait à Essono Ela qui avait accueilli les premiers "
Blancs " en 1889, de ne plus leur donner du terrain et de fermer les frontières de la
ville à l’aide d’une clôture. La capitale a définitivement été fondée le 30 novembre
1889 par l’équipe Kurt von Morgen, George Zenker et un certain Mebenga Mebono
qui deviendra Martin Paul Samba, leur guide. Le premier nom de Yaoundé était
"Epsum", c’est-à-dire " chez Essomba ", ou encore " N’tsonum ", " chez Essono Ela
". Yaoundé fut dès sa fondation un poste militaire allemand sur une colline du pays
ewondo. La ville de Yaoundé (surnommée la ville aux sept collines), située au sud
de la province du centre, est implantée sur un réseau de collines dominées par les
monts Mbam Minkom (1 295 m) et le Mont Nkolodom (1 221 m) dans le secteur
nord-ouest de Yaoundé, ou le mont Eloumden (1 159 m) au sud-ouest. Température
moyenne sur l’année 23°C. La pluviométrie moyenne annuelle est de

60
1.747mm.Selon World Population Review, la population de la ville de Yaoundé est
estimée à 4.336.670 habitants. L’échantillonnage de la ville de Yaoundé.
https://www.worldpopulationreview.com
1.2. Echantillonnage
Le Cameroun et la ville de Yaoundé en particulier est le champ de notre étude. Ce
choix qui porte sur cette ville s’explique sur deux raisons simples. Premièrement,
parce qu’elle est la ville qui nous accueil, depuis pratiquement cinq ans que nous y
résidons. Et la population et certains milieux nous sommes un peu familiers.
Deuxièmement, c’est dans cette ville où se trouve le Centre Hospitalier de
Recherche d’Application en Churgie Endoscopique et Reproduction Humaine
(CHRACERH), qui est le centre national et nous dirons l’un des plus grands centres
de la reproduction humaine d’Afrique.
Par ailleurs, notre étude vise principalement comme population cible les
chrétiens et les musulmans de la ville. Avec une population d’environ 4.337.000
habitants dans la ville de Yaoundé, 69,2% sont chrétiens et 20,9% sont musulmans.
Les chrétiens et musulmans constituent au moins 90% de la population
camerounaise selon US Département of State 2020 rapport sur International
Religious Fredom. La tranche d’âge va de 30 ans et plus, parce que, c’est une
population dont la majorité vit déjà en couple et peut être confronté à ce problème
de stérilité. Nous convenons aisément que ce penchant est vrai.
https://www.macrotrends.net/20365/yaounde/population.
Afin de calculer le nombre correspondent de notre taille d’échantillon, nous
avons de (n), ce qui nous pousse de la formule de Taro Yamane11 ci-dessous :

N : Taille de la population chrétiens/musulmans de Yaoundé qui est


4.337.000 habitants. Cependant, 90% de 4337000 est notre N=3903300

11
Tora Yamane est un statiscien qui eut mis cette méthode ou formule Yamane en 1967 pour
déterminer la taille des échantillons d’une population donnée.
(https ://www.uniprojectmaterials.com2016).

61
e : Marge d’erreur (ou précision) de nos estimations est 5% e=0,05
En substituant tous les paramètres dans la formule de Yamane ci-dessus,
nous obtenons 399,9. Nous avons cependant, besoin au moins de 400 répondants
dans cette étude. Nous allons sélectionner nos répondants dans les deux
communautés chrétien/musulman. Nous aurons besoin de 300 chrétiens et 100
musulmans.
2. Perception socio-anthropologique et philosophique
Notre perception philosophique ici est le fruit d’un audimat avec le philosophe le
révérend Feussi Frédérick. Selon lui le scientifique dans la pratique de la
Procréation In-Vitro se voit tout puissant, orgueilleux, prétentieux, qui ne veut pas
admettre ses limites. Il poursuit sa réflexion disant que la bioéthique se demande si
l’être humain fabriqué au laboratoire peut être identique à l’homme issu du circuit
normal. Le révérend Feussi stipule en outre que l’épistémologie est un courant
philosophique qui est né pour réagir contre les dérapages des pratiques
scientifiques. A cet effet, la Procréation In-Vitro entre en droite ligne de ce que
Rabelain et Edgar appellent « science sans conscience ». Dans cette même lancée
il cite Henry Bergson qui souligne que la science a besoin d’un « supplément
d’âme » (FEUSSI, 2022). Il est très limpide de comprendre la position du révérend
FEUSSI sur cette question. En effet, il fait partie des pasteurs qui s’opposent à cette
pratique.
3. Perception Juridique
Selon un avocat à la cour suprême, il n’y a pas encore d’article existant dans l’un
des codes qui régissent la loi camerounaise qui ne prévoit d’alinéas stipulant le droit
qui légalise la pratique de la Procréation In-Vitro. En revanche, cette dernière est
autorisée par arrêté du ministère de la santé. Cet arrêté atteste que chaque enfant a
droit à un père. Par ailleurs, la pratique de PIV s’effectue en présence d’un médecin
d’état et en accord avec le couple.
Si le problème du couple qui le pousse à la pratique se trouve au niveau de
l’homme, l’état interdit la connaissance du donneur du sperme par le couple. Dans
ce cas l’enfant est connu comme légitime à la femme.

62
Si le problème du couple se trouve au niveau de la femme, la nécessité d’une
mère porteuse naturelle ou artificielle est impérative. Dans ce cas, l’enfant est connu
comme légitime à l’homme.
Si une femme délibérément cherche son propre donneur pour juste avoir le
sperme en absence d’un médecin de l’état c’est-à-dire en privé ou clandestinement,
certes l’existence d’un contrat qui ne doit se limiter qu’au niveau du sperme, dont
l’enfant ne doit jamais porter le nom du donneur, ni faire sa connaissance. Si un
jour ce donneur revenait auprès de la femme pour réclamer l’enfant, selon la loi
camerounaise, le donneur étant connu, mais également du fait que chaque enfant a
doit à un père, ce donneur aura bel et bien le droit sur l’enfant. Parce que le test
d’ADN prouvera bien le père de cet enfant.
Si un couple délibérément décide de choisir un donneur de sperme,
nonobstant le contrat signé, cet enfant a pour père le donneur du sperme. Si un jour
ce donneur venait réclamer son enfant, il aurait tout son droit (Me-EH KUM, 2022).
Dietrich Bonhoeffer apporte un appui dans la même lancé que la loi
camerounaise en ce qui concerne cette pratique que « le désir d’avoir un enfant
comprend le droit de choisir l’homme ou la femme qui seront le père ou la mère de
cet enfant. Par ce choix personnel, l’homme accomplit sa vocation biologique, qui
est de perpétuer l’espèce humaine (BONHOEFFER D. , 1965, p. 139).
4. Perception scientifique
Selon le Prof. Wilfred Mbacham, professeur en santé publique en biotechnologie,
expert en pathologie et dynamique et enseignant de science et Foi à la FACTEC,
chrétien évangélique de foi la pratique de la Procrétion In-Vitro n’est pas du tout
une mauvaise pratique, car elle aide les couples faisant face à l’infertilité de
retrouver le sourire en procréant. Toutefois, il est sans ignorer des questions
éthiques qui s’opposent à la pratique telle que la destruction des embryons
(MBACHAM, 2022).
La vision du Prof. Mbacham sur la PIV est également partagée par le Dr
Denis Nkemayim Gynécologue-Obstétricien à Cameroon Baptist Convention
Healph Services de Yaoundé. Certes, ne pratiquant pas la PIV à CBCHS,
néanmoins en tant que Gynécologue-Obstétricien, mais également son expérience
dans des grands hôpitaux en Allemagne dont il a eu à travailler sur la PIV et a même

63
fait des publications nous a également apporter une batterie de connaissance en ce
qui concerne la pratique soulignant qu’il est vrai que, sa foi catholique s’oppose à
cette technique, mais il travaille dans ce domaine parce qu’il apporte la solution aux
nombreux couples stériles qui veulent avoir l’enfant à tout prix et qui ne peuvent
procréer que par cette voie par rapport aux examens. Nonobstant, les nombreux
problèmes éthique, morale et spirituel qui se posent, c’est une technique qui aide à
satisfaire les couples. Le Dr Nkemayim dit que pendant son séjour en Europe, il a
eu à assister à un congrès en France réunissant plus de 3 mille médecins du monde
entier exerçant dans le domaine de la Procréation Médicalement Assistée, dont
certains ont justement manifesté leur mécontentement sur les dérives de cette
technique de procréation, notamment sur le clonage des êtres humains disant
« Non » à la PIV. Cette technique qui s’effectue couramment hors du corps humain
arrive à produire un certain nombre d’embryons dont la gestion du reste, la chirurgie
hypermichroscopique pose des problèmes éthique et morale. Sur la question de
savoir s’il y a une différence entre un enfant conçu naturellement et celui conçu
artificiellement, le Dr dit haut et fort qu’il n’y a pas de différence. Du point de vue
physique, il a autant d’organes que l’autre (NKEMAYIM, 2022). Selon Dr Grace
Awason, la PIV est une pratique humaine qui assiste les gens afin de procréer. Pour
elle, cette méthode n’est la perception de Dieu pour résoudre le problème de
l’infertilité. Elle poursuit en disant qu’en tant que scientifique chrétienne, la
technique de la Procréation In-Vitro est purement humaine qui assiste Dieu pour la
procréation, mais qui n’a pas besoin d’assistance. Le Dr Grâce Awasom, pour elle,
nous devons attendre et espérer en Dieu en citant le Psaume 46.10 de la Version
King James. La Procréation In-Vitro stipule-t-elle n’est pas un moyen d’attendre et
d’espérer en Dieu Créateur. Mais plutôt, un moyen de vouloir résoudre le problème
seule par nos propres manières. Toutefois, elle n’est pas contre de l’avancée
scientifique. Certes, la connaissance vient de Dieu, mais les résultats de certaines
recherches sont un défi pour Dieu. Rester attacher en gardant ses promesses et
continuer d’espérer en Dieu est la seule chose à faire. Elle chute en disant que « La
connaissance scientifique vient de Dieu, elle doit être utilisée pour glorifier, honorer
son Saint Nom, et non pour le défier » (AWASOM, 2022). Certes, nous n’avons
pas pu visiter les machines utilisées au CHRACERH pour la Procréation In-Vitro

64
par rapport à notre demande auprès du Directeur du centre, dans le cadre toujours
de notre recherche. Néanmoins, notre entretien avec le Dr Anny Ngassam
Gynécologue-Obstétricienne au CHRACERH a été en quelque sorte du saint
Thomas. Elle nous a fait connaître qu’au CHRACERH, la première de chose qu’ils
font avant de procéder à la technique de Procréation In-Vitro, c’est d’abord faire un
suivi approfondi des patients (couples), au travers les examens. Ensuite, chercher à
déceler l’anomalie ou le problème en sein du couple, puis essayer de le résoudre
par un traitement. De fois, ils arrivent à résoudre le problème. Car il s’agit parfois
des trompes bouchées à la sortie, l’impuissance du spermatozoïde à bien effectuer
sa course normale ou sa mauvaise qualité et bien d’autres. Enfin, vient la phase In-
Vitro (qui se fait en dehors du corps de la femme) en dernière position une fois
constaté que rien ne marche avec le traitement, en prélevant les gamètes mâle et
femelle. Dr Ngassam poursuit en disant que parmi les embryons recueillis, ils en
utilisent deux par cycle, puis les restes sont congelés. En cas de besoins du couple
ou les laisser afin de servir d’autres couples incapables de produire leurs propres
embryons. Certes, la possibilité de les détruire y est, mais ils conseillent plus aux
couples de les conserver, car un embryon est un « être vivant », qui a doit à vivre.
Elle nous a assuré que la seule différence entre enfant qui est né naturellement et
artificiellement c’est juste que l’enfant naturel son processus se passe dans l’utérus
de la femme (In-Vivo), par contre l’enfant artificiel son processus se passe hors de
l’utérus de la femme (In-Vitro). Entre autres, les deux enfants font le même nombre
de mois avant de naître. Leur taux de réussite par cycle est d’au moins 30%. La
somme par cycle commence à partir de 1.500.000 FCFA. Elle peut atteindre même
2 à 3 millions tout dépendra du traitement administré. (NGASSAM, 2022).

5. Perception théologique
Nous présentons ici la perception de différentes religions (chrétienne et musulman)
et dénominations sur la technique de la PIV et d’Imago-Dei.
5.1. Evangélique
Chez les chrétiens la question de faire recours à la science ou à la médecine moderne
afin de procréer divise. Selon le Révérend Dr. Patrice Nsouami, l’ancien président
de l’Eglise Evangélique du Congo (EEC), le recours à la médecine moderne dans
le cadre de la procréation médicalement assisté ne cause aucun problème. Il poursuit

65
son argument en disant que Dieu est celui qui donne l’intelligence, mais également
nous sommes ouvriers avec Dieu (1 Co.3.9) (NSOUAMI, 2021). Dans cette même
optique que Révérend Patrice, le Révérend Dr. SAP, pasteur de l’Eglise
Presbytérienne Camerounaise (EPC) ne voit pas également le mal en faisant recours
à la médecine moderne pour la procréation pour les couples en difficultés. Selon lui
refuser cette demande aux couples stériles c’est refuser la demande d’une personne
malade de se rendre à l’hôpital. Il poursuit en disant que cette question de la
procréation assistée l’EPC n’a pas encore menée une étude là-dessus afin de tirer
les conclusions (SAP, 2022).
A la suite de ces deux docteurs, nous avons également le révérend pasteur
Zamé Vahis qui soutient également l’avancée de la science dans la reproduction
humaine. De son point de vue, dès la création Dieu à donner à l’homme et à la
femme l’ordre de se multiplier et de remplir la terre. Il dit que la création même de
la femme est l’origine de la médecine. Déjà l’acte de faire endormir l’homme (nous
avons là de l’anesthésie en médecine), prendre sa côte (il y a là un prélèvement
d’organe, le fait de refermer donne l’image à un pansement) pour créer la femme.
Dieu crée l’homme de la poussière de la terre, mais Il crée la femme à partir d’un
être déjà créé. N’est-ce pas là un clonage ? Pour la révérend Zamé, Dieu n’a pas
donné la méthode par laquelle les hommes devraient reproduire. Certes, la voie
sexuelle étant la principale pour tous les êtres vivant. Mais quand il arrive de
problème de santé de l’homme ou de la femme, personnellement il ne voit pas de
problème en ça. Dans cette opération l’homme n’invente rien, car tout ce que la
médecine utilise a été créé par Dieu. L’homme ne met qu’ensemble de façon
technique ce que Dieu a créé afin d’aider ces couples. Cette technique ne peut
marcher que par la volonté de Dieu. Dieu est celui qui crée le spermatozoïde et
l’ovule qui sont mis en œuvre. Tout enfant est un don de Dieu. Il est celui qui donne
la matière première, la sagesse aux médecins. Il est celui qui donne le souffle de vie
(ZAME, 2022). Cet argument du révérend Zamé va dans le sens de Pierre Ganne
qui dit que : « l’homme n’est homme et ne devient humain que dans la mesure si
modeste soit-elle où il est lui-même créateur, sinon il est un animal dressé et bien
conditionné » (GANNE, 1979, p. 18). Contrairement, aux Eglises mais également
aux pasteurs qui prônent la Procréation In-Vitro certainement par rapport à leur

66
doctrine ou leur perception personnelle de l’avancée scientifique dans le génie
génétique de la médecine, le révérend pasteur Eto Martial président de l’Eglise
Presbytérienne Réformée du Cameroun s’oppose à la pratique de Procréation In-
Vitro, car selon lui Dieu est celui qui donne les enfants. Sur cette même lancée du
révérend Eto, nous avons entre autres le révérend pasteur Marvel Obaka qui, à son
humble avis « Faire la Procréation In-Vitro c’est arrêté de croire en Dieu, car Il est
le même hier, aujourd’hui et éternellement, Il n’est pas un Dieu mort.» Il poursuit
son argument en disant que le Dieu qui a donné un fils à Elizabeth, Sarah, à la
femme Manoach qui fut stérile (Jg. 13), et bien d’autres est capable de donner,
d’opérer encore les miracles. Dieu dès la création nous créé fécond, mais la graine
de l’infertilité a été semée par le diable, car la maladie vient du diable. Entre autres
selon le pasteur Marvel, le plus important dans la vie d’un chrétien ou couple
chrétien n’est pas les enfants mais le salut des âmes. Toutefois, le pasteur n’est pas
contre l’avancée scientifique, également reconnait que Dieu est celui qui donne la
connaissance. Mais selon lui cette pratique n’est pas adéquate aux Saintes-
Ecritures. Par ailleurs, le couple faisant face à ce dilemme d’infertilité doit demeurer
attacher et dans la prière (OBAKA, 2022).
5.2. Non évangélique
Parmi les personnes interviewer pour les chrétiens non évangéliques (les
catholiques et pentecôtistes). La majorité de ses frères et sœurs rencontré n’est pas
contre la Procréation In-Vitro. Car ils disent que c’est Dieu qui donne les enfants,
l’intelligence et la sagesse viennent également de Lui. C’est une pratique qui
soulage bon nombre des couples. Le seul problème que certains trouve en ça c’est
le coût qui est trop élevé. En outre, nous avons également eu l’occasion de partager
avec le révérend pasteur Marcel Letina, de Full gospel, enseignant de l’Ancien
Testament à la FACTEC. Paradoxalement, sa position sur la technique de la
Procréation In-Vitro ne change guère des chrétiens mentionnés juste avant qui
prônent la technique (LETINA, 2022).

5.3. Musulman
L’entretien avec imam Yaya de la mosquée cité-vert ainsi que celui avec certains
musulmans nous ont également montré les différents points vus au sein de l’islam.

67
Selon l’imam Yaya et comme tout musulman, la Sourate 8 et 17 interdise toute
atteinte à la vie humaine, car celle-ci est sacrée. Cependant, si la vie de la femme
enceinte est en danger, pour les raisons de santé d’après le médecin, l’islam permet
l’élimination de la grossesse. Par ailleurs, l’imam Yaya sur la Procréation In Vitro,
stipule que la terre a un poids qu’il ne doit pas perdre, c’est-à-dire qu’il faut
maintenir. Mais la mauvaise gestion de cette terre ou la question de la bioéthique
environnementale met l’être humain en difficulté, même pour remplir la terre. A cet
effet, l’apport de la science pour permette que les femmes accouchent afin de
remplir la terre est une bonne chose. Mais seulement il est contre la question du
choix de l’enfant et a toute éventuelle modification de l’enfant (YAYA, 2022).
Parmi les musulmans que nous avons interviewés nombreux soutiennent mordicus
que la Procréation In-Vitro s’oppose à leur foi en Dieu. Mais également, bon
nombres trouvent en cette pratique une avancée scientifique afin de donner le
sourire aux couples faisant face à l’infertilité.

III. Les nouvelles technologies de la reproduction humaine : progrès ou


menace pour l’Eglise ?
Cette question également divise. D’aucuns voient les nouvelles technologies de la
reproduction humaine comme un apport, une aide pour les couples faisant face à la
stérilité. Car Dieu est celui qui inspire et la source de toute connaissance. D’autres,
par contre voient ces nouvelles technologies de la reproduction comme une menace
pour l’Eglise. Car la foi et l’éthique chrétienne sont menacées. Selon Pierre
Fitzgibbon les modifications génétiques des cellules germinales et des embryons
précoces sont transmissibles à la descendance. Par conséquent, les risques associés
à ces modifications touchent non seulement l’embryon ciblé, mais aussi les
générations futures et le patrimoine génétique de l’humanité. Certains risques liés
à ce type d’intervention sont potentiellement graves et irréversibles. Or, selon
certains éthiciens, des risques qui ont le potentiel de causer des dommages très
graves et irréversibles à l’humain ou à l’environnement sont moralement
inacceptables et nécessitent le recours au principe ou à l’approche de précaution
(FITZGIBBON, 2019, p. 20).

68
1. La question éthique sur la gestion ou la conservation des embryons.
La gestion des embryons pose un grand problème éthique. Il est impossible de
recueillir un seul embryon lors d’une opération de la Procréation In-Vitro. Pendant
nos séances sur le terrain, la réponse sur la question suivante : « Est-ce que un
embryon est un être humain ?»La réponse du Prof. Wilfred Mbacham et du Dr
DNkemayim est « Oui » selon eux la vie commence dès qu’il y a fécondation. Selon
Emile Silas Njoumbe et Valince J. Fogha Zaboué la fécondation est interne chez les
mammifères. Dans l’espèce humaine, elle a lieu dans le tiers supérieur de la trompe.
Elle nécessite une rencontre entre les gamètes mâle et femelle (NJOUMBE &
ZABOUE, 2021, p. 55).
Nous pouvons nous amuser avec la formule génétique suivante :

69
n (gamète mâle) n (gamète femelle)

2n (fécondation zygote) = embryon

L’embryon in vitro peut être considéré comme un être humain, mais cette
expression ne renvoie à aucune réalité juridique précise. (ROUX-DEMARE, 2012,
p. 4). Ici Roux-Demare fait une différence entre un embryon fécondé par in-vitro et
celui in-vivo ou in-utero. Nous convenons aisément qu’un embryon est un être
vivant. Détruire un embryon c’est mettre fin à une vie, qui est un péché (Ex.20.13).

2. Le clonage
Les réponses qui concernent les questions sur le clonage sont le fruit d’un entretien
avec le Professeur Wilfred Mbacham, et bien d’autres en l’occurrence le Révérend
pasteur Zamé Vahis (responsable de la Paroisse Belle Lumière de l’EPC).
Selon le révérend Zamé Vahis, le clonage commence avec lui-même Dieu
Créateur. Il stipule que Dieu crée Adam à partir de la poussière de la terre (Gn.2.7),
mais Eve vient de la côte prise d’Adam déjà créé (Gn.2.22). Il semble que Eve ne
nait pas comme enfant mais ayant déjà la forme adulte. Cette procédure utilisée par
Dieu pour créer Eve à partir Adam n’est-elle pas un clonage ? Les réponses ci-
dessous sont selon le Prof. Wilfred Mbacham. Bien que le clonage soit une méthode
utilisée par Dieu pour créer Eve doit-elle aussi être utilisée par l’être humain afin
de procréer d’autres êtres ?

2.1. Définition
Selon lui le clonage signifie qu'une cellule a donné naissance à de nombreuses
cellules et que ces nombreuses autres cellules ont formé une colonie et donc que la
cellule unique qui était la cellule mère donne naissance à des cellules identiques.
C'est ce qu'on appelle le clonage. C'est le premier aspect du clonage. Le second

70
aspect du clonage est que l'ADN étranger a été introduit dans une autre cellule par
le biais de ce qu'on appelle un vecteur, ce qui permet à cette cellule d'exprimer
l'ADN étranger qui a été placé dans la cellule et d'exprimer une protéine
particulière, mais cette cellule particulière dans laquelle l'ADN a été introduit se
multiplie et donne naissance à des cellules similaires qui auront la même origine
parentale avec cet ADN étranger incorporé dans une cellule. Le troisième aspect est
une dérivation de ce deuxième aspect du clonage qui a donc à voir avec le fait que
vous pouvez retirer le noyau d'un parent et le mettre dans une cellule qui n'a pas de
noyau, cette cellule est appelée un totipotent. Une telle cellule peut se développer
en n'importe quel type de cellule, en n'importe quelle forme. Et donc, lorsque vous
prenez un noyau d'un parent et que vous le mettez dans cette cellule anucléée
totipotente, elle a le potentiel de se développer en de nombreuses cellules d'origine
similaire. Parfois, il peut devenir un individu, c'est-à-dire un être vivant. C'est
exactement comme cela que Molly la brebis a été clonée : on a pris le noyau de la
mère et on l'a mis dans une cellule totipotente, puis on lui a permis de se développer
en quatre animaux qui ont été nommés Molly.
2.2. Différent types de clonage
Oui, il y a différents types de clonage, comme je l'ai mentionné, celui qui consiste
à prendre une cellule et à la laisser se multiplier par elle-même, c'est le clonage.
Un autre type consiste à prendre de l'ADN étranger et à le mettre dans une
cellule pour qu'il s'exprime.
La troisième dérivation est que vous pouvez prendre une cellule et prendre
un noyau d'une cellule parent et le mettre dans une cellule totipotente et permettre
à cette cellule de se développer et elle peut se développer jusqu'à un être vivant
entier.
2.3. Les méthodes utilisées pour prélever l’ADN dans la cellule sont-elles
soumises à des restrictions ?
Il existe différentes méthodes pour introduire l'ADN dans une cellule :
Faire exploser la cellule avec un pistolet, ce n'est pas vraiment un pistolet
mais c'est une explosion lorsque vous envoyez de l'ADN à grande vitesse vers la
cellule et que l'ADN y pénètre.

71
On peut aussi faire passer de l'électricité en plaçant une cellule et un ADN
et en faisant passer de l'électricité, l'ADN entre dans la cellule en question.
L'autre possibilité est d'affaiblir une cellule et de créer des membranes. Une
fois créées, ces membranes permettent à l'ADN d'y pénétrer et lorsque la cellule
commence à guérir, l'ADN est guéri et cela inclut l'ADN dans la cellule.
Certaines sont réalisées par des injections microbiologiques, d'autres sont
maintenant réalisées avec des paquets de baleines lipidiques qui doivent être
introduits dans la cellule.
2.4. La morte prématurée de Molly
Molly est morte prématurément parce qu'il y a un certain nombre de choses que
nous devons comprendre. Ainsi, toutes les mitochondries proviennent de la mère et
cela signifie que la mitochondrie que vous trouvez dans une cellule du corps
provient de la mère, car la mitochondrie qui provient du sperme est coupée sur la
queue. Par conséquent, vous ne l'avez plus dans le cytoplasme et lorsque les zigotes
se forment. Cela signifie qu'il y a une communication entre la mitochondrie et
l'ADN dans une fécondation particulière. Maintenant, lorsque vous enlevez les
nucléons qui sont censés être en communication avec le cytoplasme et que vous
introduisez un nouveau nucléon qui n'est pas en communication avec ce
cytoplasme, alors beaucoup de choses vont mal, de sorte que la communication
entre le nucléon et le cytoplasme, nous n'avons pas de clou. C'est peut-être la raison
pour laquelle Molly la brebis est mort prématurément.

2.5. La transformation de la mitochondrie de la mère


Fondamentalement, le nucléon et le cytoplasme qui proviennent de la mère doivent
se communiquer. Maintenant, le père ne contribue en rien à la mitochondrie, mais
ce qui se passe, c'est que la plupart des mitochondries qui proviennent de la mère
doivent être en communication avec le nucléon, mais nous n'avions pas cette
situation et donc, les choses que nous avons ne sont pas en harmonie les unes avec
les autres.
2.6.La communication entre le nouvel ADN nucléaire et Cytoplasmique

72
Lorsque vous enlevez l'ADN de l'organisme, vous voyez et vous ne pouvez pas
dissocier complètement cet ADN. Et quand vous enlevez le nucléon vous devez le
mettre dans un autre nucléon alors la mitochondrie est dans le cytoplasmique pour
qu'aucune communication entre les deux.
2.7. Le clonage de l’esprit
Il est difficile de comprendre ou de répondre à cette question mais nous savons
maintenant que le corps est composé de trois parties dans chaque être vivant comme
l'homme par exemple. La première est le corps, la deuxième est l'esprit et la
troisième est l'âme. La condition de la vie humaine dit que lorsque le corps
commence à se développer, il est habitable par l'esprit et par l'âme. Maintenant, je
pense que parce que Jésus-Christ a demandé aux disciples afin de savoir qu'il n'était
pas un fantôme, cela veut dire que l’esprit a également une forme physique comme
le corps. Par conséquent, selon le Prof., étant donné que le corps est clonable,
l’esprit est également clonable.

2.8. Le clonage de l’âme


L’âme qui est amorphe a toujours occupée le corps au même temps que Dieu l’a
insufflée en menant l’homme à l’existence. Alors en raisonnant, pendant la
fertilisation on retrouve également cette âme, qui prend position du corps, d’esprit
et d’âme pour compléter les trois parties. En conséquence, l’âme n’est pas clonable.
Il faut noter que le clonage humain existe déjà dans certains pays. Brigitte
Boisselier membre de la secte raéliens qui est engagée depuis 1997 dans une course
au clonage humain, à la mi-décembre 2003, Mme Boisselier avait précisé que la
petite fille à naître serait "le clone de sa maman", ses deux parents - américains -
étant "infertiles". Le couple aurait ainsi choisi de transmettre à l'enfant l'entier
patrimoine génétique de sa mère par la technique du clonage, faisant ainsi d'elle sa
"jumelle" à distance dans le temps. Mais cette pratique est également prohibée dans
d’autres pays, le cas de la France et l’Allemagne "Quoi qu'il en soit de la réalité de
cette annonce, le président de la République saisit cette occasion pour renouveler
sa condamnation énergique de toute recherche concernant le clonage humain
reproductif et pour réaffirmer solennellement que, pour la France, cette pratique,
contraire à la dignité de l'homme, est criminelle", poursuit-il. M. Chirac rappelle

73
que la France et l'Allemagne ont présenté aux Nations unies "une convention visant
la prohibition universelle du clonage humain reproductif" et demande "à tous les
Etats de se rallier sans plus tarder à cette approche"(DUMAY, 2002). L’enfant
selon nos contextes.
3. L’enfant dans le contexte Juif
Comme tous les peuples sains, Israël voit dans la fécondité un signe de la
bénédiction divine : les enfants sont « la couronne des vieillards » (Pr.17.6), les fils
sont « des plants d’olivier autour de la table » (Ps.128.3). Dans l’Ancien Testament,
en raison même de sa faiblesse et de son imperfection natives, l’enfant apparaît
comme un « privilégié de Dieu ». Les enfants ne sont pas exclus du culte de
Yahweh. Le Fils de Dieu se fait enfant (nouveau-né de la crèche, petit et présent au
Temple, enfant soumis à ses parents, Lc.2) (LEON-DUFOUR, Vocabulaire de
théologie biblique, 1962, pp. 277, 278).
L’enfant occupe une place importante dans le judaïsme et à quel point, dans la
conception juive, le monde de l’enfance n’est jamais tout à fait éloigné du monde
de l’étude, en l’occurrence de l’étude de la Torah, le don le plus précieux que Dieu
ait fait au peuple d’Israël (PICARD, 2020, p. 4). Le premier, le judaïsme
traditionaliste et orthodoxe, ne reconnaît que la matrilinéarité de l’identité de
l’enfant, c’est-à-dire que seule la mère détermine l’identité de son enfant.
Autrement dit, l’enfant n’est juif que si sa mère est juive. Le deuxième courant, le
judaïsme libéral, estime quant à lui qu’il faut également admettre le principe de la
patrilinéarité de l’identité de l’enfant. Le père, s’il est juif, devrait donner naissance
à des enfants juifs quand bien même la mère ne serait pas juive (ATLAN, 2013).

74
4. L’enfant dans le contexte africain

Il serait prudent de parler des enfants en Afrique, vu la pluralité des contextes,


cependant on ne serait nier l’existence de traits généraux à cause des différences
interindividuelles. Selon Anna-Corinne Bissouma et Raymond N’guessan, «Un
enfant est important car il peut assister les parents quand ils sont vieux et pour
pérenniser la descendance». Les mères véhiculent des idéaux de respect,
d’obéissance, de soumission, d’écoute attentive des parents sans mot dire, de
serviabilité pour marquer la place de l’enfant qui était importante car, adulte, il
serait un soutien et un support pour ses parents (BISSOUMA & N'GUESSAN,
2014, p. 51). Pour Ferdinand Ezambe, il existe dans certaines sociétés Africaines
une conception cyclique de la vie. Les enfants viennent du monde des ancêtres,
restent un temps chez les vivants et à la mort rejoignent le monde des ancêtres. Les
Bétis du Sud Cameroun pensaient que le nouveau-né était un ancêtre véritablement
réincarné, venu parer à un danger qui menace la famille, voir ce qui se passe parmi
les descendants ou encore renaître parent tout simplement. Sur le plan historique,
l’Afrique noire à vue une ponction importante de sa population masculine
disparaitre depuis la traite des esclaves, aux travaux forcés pendant la colonisation,
et aux guerres successives. Le fait de faire des enfants correspond donc à un réflexe
de survie, une réponse inconsciente à la peur de voir la descendance disparaître. Le
second aspect est lié à l’économie, dans l’Afrique traditionnelle peu mécanisée,
l’enfant était une main d’œuvre facile avec un cout d’éducation très faible, grâce à
la parenté élargie ou les parents biologiques n’étaient pas obligatoirement ceux qui
seront chargés d’éduquer et de nourrir l’enfant (EZAMBE, 2010, p. 27).
5. L’infertilité dans la tradition africaine
Dans la société traditionnelle, la stérilité était mal vécue pour l’homme ou pour la
femme. Chez les Joola du Sénégal, l’impuissance ou la stérilité de l’homme pourrait
être compensée par le lévirat du vivant du mari, ou le prêt de l’épouse à un ami ou
un frère qui pourrait l’aider à procréer. Notons la même pratique chez les Balalis
du Congo. Les femmes stériles pouvaient recevoir des enfants des autres membres
de la famille, ou subir des rites censés favoriser leur fécondité (EZAMBE, 2010, p.
27). Jean Marc Ela et Anne Zoa parlent de la Conférence du Cairedu Programme

75
d'action de la CIPD sur le sujet des droits et de la santé sous le thème santé
reproductive disant : «Par santé en matière de reproduction, on entend le bien-être
général, tant physique que mental et social, de la personne humaine. Pour tout ce
qui concerne l'appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas
seulement l'absence de maladies ou d'infirmités. Cela suppose donc qu'une
personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu'elle est
capable de procréer et libre de le faire aussi souvent et peu souvent qu'elle le désire.
Cette dernière condition implique qu'hommes et femmes ont le droit d'être informés
et d'utiliser la méthode de planification familiale de leur choix, ainsi que d'autres
méthodes de régulation des naissances qui ne soient pas contraires à la loi, méthodes
qui doivent être sûres, efficaces, abordables et acceptables, ainsi que le droit
d'accéder à des services de santé qui permettent aux femmes de mener à bien
grossesse et accouchement et donnent aux couples toutes les chances d'avoir un
enfant en bonne santé » (ELA& ZOA, 2006, pp. 67, 68).

6. Graphiques sur le travail du terrain

genre
Fréquence Pourcentage
Valide 5 3,2
F 88 55,7
M 65 41,1
Total 158 100,0

76
Fig. 01

problèmes_stérilité
Fréquence Pourcentage
Valide 48 30,4
Alimentation 46 29,1
avortements 59 37,3
punition 5 3,2
Total 158 100,0

Fig. 02

re_piv_manque_de_foi?

77
Fréquence Pourcentage
Valide 53 33,5
Dieu donne 71 44,9
la vie
manque de 32 20,3
foi
un péché 2 1,3
permicible
Total 158 100,0

Fig. 03

re_enfant_piv_don?
Fréquence Pourcentage
Valide 44 27,8
approuvé 26 16,5
par Dieu
Dieu qui 75 47,5
permet
pas de Dieu 13 8,2
Total 158 100,0

78
Fig. 04

Enfant_piv_image_de_Dieu?
Fréquence Pourcentage
Valide 33 20,9
créé à 99 62,7
l’image
pas image 7 4,4
de Dieu
science est 19 12,0
créature de
Dieu
Total 158 100,0

79
Fig. 05

Interprétation des graphes (Fig. 01, Fig. 02, Fig. 03, Fig. 04, Fig. 05), selon les
différentes questions de notre sondage.
Fig. 01 : Présente le taux de participation, c’est-à-dire ceux qui ont pu rendre leur
questionnaire. Cependant, sur cette liste nous pouvons également ajouter ceux dont
nous avons pu passer l’interview, ceux dont on a eu des échanges dans les moyens
de transports (taxis). Il a eu en effet 55,7% des femmes, 41,1% des hommes et 3,2%
de ceux qui n’ont pas fait part de leur genre.
Fig. 02 : Répond à la question des causes de la stérilité ou l’infertilité de nos jours
A cette question : 29,1 % parle de l’alimentation
37,3% parle des avortements
3, 2% parle de la punition de Dieu
30,4% est neutre.
Fig. 03 : Répond à la question si la pratique de PIV est un acte de manque de foi
en Dieu.

80
A cette question : 44,9% stipule que c’est Dieu qui est l’auteur de toute vie ;
20,3% soutient cette hypothèse ;
1,3% stipule que c’est un péché permissif ;
33,5% est neutre sur la question.
Fig. 04 : Répond à la question si un enfant issu de la PIV est un don de l’Eternel
A cette question : 64% affirme que cet enfant est bel est bien un don de l’Eternel.
8,2% affirme que cet enfant n’est pas à l’image de Dieu
27,8% reste neutre.
Fig. 05 : Répond à la question si un enfant issu de la PIV est créé à l’image de
Dieu
A cette question : 62,7% affirme que cet enfant est bel et bien créé à l’image de
Dieu ;
4,4% dit non ;
12% affirme que la science vient de Dieu ;
20,9% reste neutre.

Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons voulu présenter la problématique de la
Procréation In Vitro par rapport à l’Imago-Dei dans notre contexte. Nous sommes
sans ignorer que le problème de l’infertilité dont la science via le génie génétique
médical essaie d’apporter la solution est également celui de l’Eglise. L’église
Catholique au Cameroun semble cependant reconnaitre la technique de la
Procréation In Vitro, car le 12 Mai 2022 au CHRACERH en est tenue une messe
pontificale d’action de grâce pour la célébration de trois cents (300) bébés issus de
la PIV en 6 ans. A notre humble avis, l’Eglise devrait en parler afin de mieux
orienter les couples en faisant face, mais également de préserver l’éthique
chrétienne contre d’autres pratiques. Déjà nous constatons au niveau de nos
enquêtes, interprétées par les diagrammes la nécessité d’éclairer le peuple de Dieu.
Les suggestions et une conclusion feront la fin de ce travail.

81
CHAPITRE V :

ETHIQUE, SUGGESTIONS ET CONCLUSION GENERALE

Introduction
Il serait injuste de clore ce travail sans parler de l’éthique chrétienne qui est
principalement l’objet de controverses ou l’enjeu de la pratique de la Procréation
In-Vitro au sein de l’Eglise aujourd’hui. Ma « foi » mon « éthique » est un chant
qui retentissait au sein de nos oreilles auprès de ceux qui s’opposent à la technique
de la Procréation In-Vitro et de l’Insémination Artificielle.

I. Ethique
1. Définition

Selon le nouveau dictionnaire biblique l’éthique biblique se préoccupe de


l’ensemble des principes et des règles de conduite de l’Ecriture. Elle a pour but de
guider les hommes sur le chemin de la sanctification (Lv.19.2) pour leur permettre
de discerner le bien et le mal afin de pratiquer le bien et d’éviter le mal ; d’exposer
le péché et de manifester à chaque individu qu’il est coupable et sans excuse devant
Dieu (Rm.7.7) ; de prescrire des sanctions appropriées à l’égard des méchants afin
de protéger les innocents (Dt.17.7) (Collectif, 2007, p. 439).

2. Ethique chrétienne
La question d’éthique chrétienne a été très dominante lors de nos entretiens avec
les chrétiens des dominations confondues (évangélique, catholique, pentecôtistes
etc.), sur le « non » à la technique de la Procréation In-Vitro et à l’Insémination
Artificielle. Cette question d’éthique ne laisse guère les musulmans. Qu’est-ce que
l’éthique chrétienne et quelle est sa place dans la vie d’un disciple de Christ ? Selon
Alain Nisus, Luc Olekhnovitch et Louis Schweitzer, l’éthique est au cœur de
l’ancienne alliance, au point que pour certains théologiens tout ce qui précède
l’alliance nouvelle peut être qualifié de « loi ». Il est vrai que l’alliance nouvelle
repose principalement sur un « tu dois faire » et non sur un « tu dois croire ». Ils
poursuivent disant que l’éthique chrétienne ne peut pas être guidée par la seule

82
recherche du plaisir sur cette terre : elle ne peut pas être une éthique « hédoniste ».
Elle n’est pas non plus guidée par le désir de souffrir pour souffrir, dans l’idée d’en
tirer un quelconque mérite « dolorisme ». L’éthique chrétienne est une éthique de
la sainteté.(NISUS, SCHWEITZER, & OLEKHNOVITCH, 2015, pp. 49, 189).
Selon Dietrich Bonhoeffer, la première tâche de l’éthique chrétienne consiste à
abolir la connaissance du bien et du mal. Car la connaissance du bien et du mal fait
voir la chute originelle. Car à l’origine l’homme ne connaît qu’une seule chose :
Dieu (BONHOEFFER D. , 1959). Compte à Samuel Waje K., si nous voulons
développer un système éthique à la fois chrétien et africain, nous devons
comprendre les valeurs et croyances éthiques qui guident l’action morale en
Afrique. Sans cette compréhension, enseigner l’éthique chrétienne revient à verser
de l’eau sur le dos d’un canard. L’eau coule sans se mouiller (KUNHIYOP, 2016,
p. 19). Les pensées de Nisus, Schweitzer, Oliknovitch qui ne voit l’éthique
chrétienne comme hédoniste et dolorisme ainsi que celle de Bonhoeffer D.
apportent une critique sur certains chrétiens qui jugent ceux qui adoptent la PIV, en
prêtant des grands moralistes de fois d’être plus spirituel que les autres.
II. Enjeu de la foi chrétienne
Selon Xavier Léon-Dufour, pour la Bible, la foi est la source de toute la vie
religieuse. Au dessein que Dieu réalise dans le temps, l’homme doit répondre par
la foi (LEON-DUFOUR, 1962, p.389). Pour Jean Marc Ela, la foi assume la totalité
des problèmes qui affectent l'ensemble de l'existence. Elle doit donc chercher à se
comprendre, à se vérifier et à rendre compte d'elle-même à partir du combat que
mènent les Africains pour sortir du cercle infernal dans lequel ils risquent d'être
enfermés. Dans cette perspective, il faut éclairer les chemins d'une foi, au ras du
sol, dans les structures du quotidien où les défis de la vie bousculent les croyants.
Or, les Africains sont de plus en plus préoccupés par des problèmes sociaux (ELA,
1971, p.47). La prière reste une puissance pour toute maladie.

83
III. Guérison divine ou la puissance de la prière
La stérilité est une maladie qui perturbe de nombreux couples physiquement,
moralement, financièrement et spirituellement. Elle mérite une attention
particulière afin d’aider à sauver ces couples. La prière avec ou sans le génie
génétique médical semble apporter une satisfaction à ce sujet. Par ailleurs les
chrétiens faisant face aux mépris dus à l’infertilité ne devraient justement regarder
que la Croix. Toutefois, nous sommes sans ignorer et ceci a été démontré lors de
notre travail sur le terrain où la majorité des femmes disaient « qu’il est très
climatérique à une femme de vivre sans enfant.» Certes, mais il est important
également de comprendre que souvent ce qui pousse certains couples d’utiliser les
moyens mêmes illicites sont les remords de la femme (de son passé), qui veut à tout
prix satisfaire son époux ainsi que sa belle-famille. Les avortements peuvent être la
source de certains remords. Affirme Jean Marc Ela « Les filles de 20 ans et moins
sont les plus représentées dans le groupe des avortements provoqués par rapport à
tous les cas d'avortement. La plupart de ces filles utilisent l'avortement comme
forme de contraception, en dépit des dangers que cela représente pour leur vie et
leur avenir obstétrical. Dans ce contexte, la nécessité et l'urgence des actions à
entreprendre pour la protection de la santé des adolescents en matière de procréation
ne sont plus à démontrer. Il s'agit de favoriser l'émergence d'une nouvelle
génération d'hommes et de femmes qui relèvent les défis de la procréation comme
une dimension des problèmes de santé publique dans les sociétés africaines en
mutation » (ELA & ZOA, 2006, p. 69). Il est vraisemblablement incontestable
l’affirmation de Jean Marc Ela et Anne Sidonie Zoa sur les avortements. Car, nous
connaissons une sœur dont nous partageons dans le cadre de la relation d’aide, qui
a les remords d’avoir avorté pendant son jeune âge et aujourd’hui à 31 ans, elle
évite de dire oui à un homme de peur de ne pas pouvoir donner un enfant à son
époux. Selon Xavier Léon-Dufour, l’Ancien Testament n’interdit nullement le
recours aux pratiques médicales : Isaïe les emploie pour guérir Ezéchias (2 R.20.7).
Les miracles de guérison anticipent donc en quelque mesure sur l’état de perfection
que l’humanité finalement dans le Royaume de Dieu, conformément aux
prophéties. Mais ils comportent aussi une signification symbolique relative au
temps actuel (LEON-DUFOUR, 1962, p.569).

84
IV. La transformation au siècle présent
Dans le verset 2 du chapitre 12 de l’épitre de saint Paul aux Romains, demande la
non conformation aux présents siècles, mais d’être transformé par un
renouvellement d’intelligence en discernant la volonté de Dieu, en ce qui est bon,
agréable et parfait. Est-ce que accepté la technique de la Procréation In-Vitro est
synonyme d’une transformation au siècle présent ?
Selon Warren W. Wiersbe, le monde veut contrôler votre intelligence mais
Dieu, lui, veut la transformer (Ep.4.17-24) ; le mot traduit par « transformer », ici,
est le même que celui qui est employé dans Matthieu 17.2, dans le sens
« transfigurer ». En français, le mot grec ainsi traduit a donné « métamorphose ».
Ce mot décrit un changement venu de l’intérieur. Le monde veut changer votre
intelligence et exercer ainsi sur elle une pression. Si le monde contrôle votre
intelligence, vous êtes un conformiste ; si Dieu la contrôle, vous êtes métamorphosé
(WIERSBE, 2013, p. 121).

V. L’Eglise face aux femmes désirant avoir d’enfants avec des pères
imaginaires (IA)
Les réflexions que nous avons menées sur le terrain nous ont révélé certaines
raisons qui insisteraient des nombreuses femmes chrétiennes de vouloir avoir des
enfants avec des pères imaginaires c’est-à-dire par Insémination Artificielle.
Nonobstant, l’âge de la ménopause qui les guette dont les mariages tardent à se
réaliser dans leurs vies, l’influence de la tradition, des parents, les amies, la société
ont fait partie. Mais il y a également les violences faites aux femmes. Notre entretien
avec Me Ambisiri Irène, une jeune femme avocate et chrétienne de foi, coïncide
avec le décès d’une sœur Nigériane musicienne chrétienne qui a été causé par son
époux. Me Ambisiri n’a pas vraiment hésité d’avouer ce que les femmes ressentent
avec les violences dans les foyers. Elles préfèrent à un moment donné faire un ou
deux enfants par IA, et s’occuper seules de leurs enfants en paix que de partager
une maison avec un assassin. Elle a donc fini en partageant le témoignage d’une de
ses sœurs qui a eu un garçon par IA. La question qui reste en suspension après avoir
comblé le désir des enfants, le devoir de remplir la terre, que dire de la satisfaction
des désirs sexuels pour cette femme chrétienne ? Acceptera-t-elle de vivre ainsi ?
Ne sera-t-elle pas tentée à chercher à satisfaire ses désirs ? Que doit faire l’Eglise

85
pour aider ses femmes ayant des telles pensées ? Toujours dans cette même ligne
Jean Marc Ela souligne que s'il y a un problème majeur pour l'Eglise en Afrique,
c'est celui de la chute spectaculaire des mariages réligieux; elle risque de tourner à
la catastrophe dans certaines régions. Or, si ce problème n'est pas traité à fond, nous
allons vers une Eglise de « célibataires» que l'on se plaît à traiter de ( pécheurs
publics» puisque, d'après le droit ecclésiastique, les chrétiens non mariés
religieusement sont classés comme tels officiellement et sont, de ce fait, exclus des
sacrements (ELA, Le cri de l'homme Africain: Questions aux chrétiens et aux
églises d'Afrique, 1980, p. 120). Selon la société civile camerounaise au moins ½
soit 52% des femmes subissent les violences faites aux femmes (selon la société
civile camerounaise sur la radio RFI, le 26-04-2022). Dans cette optique, il semble
utile de rester à l’écoute de ce qui se dit dans les milieux des femmes, des groupes
et des familles par l’Eglise.
Face aux multiples cas des sœurs qui au nom de l’éthique chrétienne,
croupissent dans la chasteté, l’église est encore interpelée. Que proposer à ce sujet ?

SUGGESTIONS

A notre humble avis et par rapport à notre travail sur le terrain, nous faisons les
suggestions suivantes :
✓ Mettre l’emphase sur l’enseignement de l’éthique chrétienne dans
l’Eglise,
✓ Enseigner le vrai sens et le but du mariage chrétien. Parce que,
certains hommes la première chose qu’ils demandent ou qui les intéressent auprès
de la femme se sont les enfants.
✓ Prôner les qualités, les valeurs de l’éthique chrétienne par rapport
aux certaines pratiques traditionnelles et scientifiques.
✓ Faire les suivis ou organiser les séances d’enseignements pour les
couples faisant face à l’infertilité. Mais également aux femmes célibataires afin de
fortifier d’avantage leur foi. Car nombreuses subissent les pressions endogènes et
exogènes, le fait d’atteindre l’âge de procréer et de se marier.

86
✓ Les couples qui adoptent la technique de la Procréation In-Vitro
doivent penser à mener leur vie normale, harmonieuse sans remords après l’échec.
Car souvent sa fragilise le foyer, moralement, financièrement, spirituellement. En
acceptons de vivre la volonté de Dieu.
✓ Le cours d’éthique en cycle de licence à la FACTEC

87
CONCLUSION GENERALE

Au bout de ce travail, bien qu’il reste encore une foule de questions et de zones
d’ombre à étudier, nous pouvons retenir que l’enfant est au centre des
préoccupations de la société ainsi que dans les cultures africaines. L’enfant reste
sans doute l’épicentre majeur dans un couple. D’après Alain Nisus, Luc
Olekhnovitch et Louis Schweitzer « l’enfant est un roi dans certaines familles et un
esclave dans d’autres. Or fondamentalement, il n’est ni l’un ni l’autre : il est un être
créé à l’image de Dieu, qui doit apprendre la droiture, la justice, l’honnêteté, la
responsabilité et le service envers autrui » (NISUS, SCHWEITZER, &
OLEKHNOVITCH, 2015, p. 133). En effet, un couple infertile qui est vu aux yeux
des autres, et surtout en Afrique comme étant un couple maudit, a besoin d’une
attention particulière de l’Eglise. Car même si la technique du génie génétique
médicale essaie d’apporter une réponse favorable à ce couple, les taux de réussite
est aussi faible. Toutefois, comme par accouchement naturelle, après 9 mois de
grossesse le non succès de ce dernier est parfois possible. Car Dieu est celui qui
donne les enfants. Certains couples prennent le risque de faire même plus de deux
In-Vitro, mais sans succès. Car sur toutes les naissances, Dieu est celui qui donne
l’approbation, qu’elle soit In-vitro ou In-vivo. Cependant, il est important de
comprendre que le scientifique ne crée rien en ce qui concerne la Procréation In-
Vitro. Le scientifique utilise juste ce qui Dieu le Grand architecte a créé. Le
scientifique ne crée ni le corps, ni l’âme ni l’esprit. Car dès les origines tous ceux-
ci ont été créé par Dieu Lui-même (Gn.2. 7). Le scientifique utilise juste
l’intelligence et la sagesse que Dieu lui a dotées. Dans le livre d’Exode 31.1-6, nous
voyons comment Dieu a choisi Betsaleel en lui remplissant de son Esprit d’habilité,
d’intelligence et de savoir-faire pour toutes sortes de travaux, ainsi qu’en lui rendant
capable d’inventions. L’apôtre Paul dans sa première épitre aux Corinthien nous dit
que « nous sommes ouvrier avec Dieu ». En revanche, le scientifique se verra d’un
très mauvais œil s’il croit mener, réaliser ses recherches pour se glorifier lui-même,
et vouloir se concurrencer avec le Tout-Puissant, L’Eternel Créateur, comme dans
le cas de la tour de Babel (Gn.11), qui voulait construire une ville et une tour dont
le sommet toucherait le ciel et se faire un nom, et oublier qu’il n’est qu’une simple
créature. Le grand savant Louis Pasteur cité par Michel Renneteau dit : « Un peu

88
de science éloigne de Dieu, beaucoup de science rapproche de Dieu ».
(RENNETEAU, 1996, p. 3). La pratique de la Procréation In-Vitro n’est pas
mauvaise en soi. Car l’idée première était de pouvoir apporter de l’aide à un couple
marié qui ne pouvait pas donner naissance par voie normale. C’est effectivement,
l’arrière-plan ou l’intention du scientifique qui peut ternir l’image de cette pratique,
car certains semblent le faire pour les fins égoïstes. Enfin, Dieu peut permettre que
tu restes stérile soit à court ou à long terme, même en faisant l’In-Vitro pour les
raisons qui lui sont propres. Tout enfant, In-Vitro ou In-Vivo, est un don de
l’Eternel et il est également à l’image de Dieu. Car cette image ne s’explique pas
par la manière dont nous naissons. Cette image comme nous l’avons vue largement
dans les chapitres précédents et comme Alain Nisus, Luc Olekhnovitch et Louis
Schweitzer stipule selon la tradition chrétienne, l’« image de Dieu » caractérise les
aspects rationnels et moraux de l’être humain, ainsi que son aptitude à la sainteté.
Ils poursuivent en disant que la justice, la connaissance et la sainteté sont des
caractéristiques de l’homme créé par Dieu, donc tel que Dieu le veut. La
ressemblance est liée à la domination sur le monde créé, comme si l’être humain,
« lieutenant » de Dieu, était le gérant de la création (NISUS, SCHWEITZER, &
OLEKHNOVITCH, 2015, p. 83). A notre humble avis, la technique de la
Procréation In-Vitro reste un choix dans le milieu chrétien, car son coût reste
également un défi pour nous encore africains. Mais il n’en est pas question de la
mystifier avec des préjugés. Par contre, l’Insémination Artificielle n’a pas vraiment
de la place dans le milieu chrétien. Certes, quelques dérives éthiques sur la
technique de la PIV, mais nous nous interrogeons s’il peut y avoir une œuvre
humaine sans dérives. Car la perfection ne semble être humaine, mais plutôt une
nature divine. Selon l’apôtre Paul « Tout nous est permis, mais ne nous est pas
utile ; tout nous est permis, mais tout ne nous édifie pas » (1 Co. 10.23). Nous
voulons juste dire à cet effet que : « Certes, la science vient de Dieu, mais tout ce
que la science propose ne semble pas forcement émaner de Lui, à nous de bien faire
le tri en tant que chrétiens». Que dire donc de ces 300 enfants nés de la Procréation
In Vitro en 6 ans du CHRACERH faisant partie de la population Camerounaise et
Africaine ? Jusqu’où un couple infertile peut-il aller pour avoir un enfant ?

89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. BIBLES ET DICTIONNAIRES
Anonyme (2007). Ancien Testament Interlinéaire : hébreu-français. Villiers-le-
Bel, Fr. : Editions Alliance Biblique universelle.
Collectif. (2007). Nouveau dictionnaire biblique révisé. Saint-Leger: Editions
Emmaüs.
Kahle, P., & Kittle, R. (1990). Biblia Hébraica Stuttgartensia: Germany. Vierte
verbesserte Auflage.
TOB (1988). Tradition Œcuménique de la Bible : Ancien & Nouveau Testaments.
Paris : Editions CERF.

2. OUVRAGES GENERAUX
ALEXANDER, D. T., & ROSNER, B. S. (2006). Dictionnaire de Théologie
Biblique. Charlos, Fr.: Editions Excelsis.
ARCHER, G. L. (2001). Introduction à l'Ancien Testament. Saint-Léger: Editions
Emmaüs.
ASLO, N. P. (2018). Voici l'homme est devenu comme l'un de nous...: Réalité ou
ironie biblique en Genèse 3.22. Yaoundé: Editions CLE.
ATLAN, G. (2013). Les statuts juridiques de l'enfant dans la loi juivre.
CAIRN.INFO, 195-208.
AULAGNIER, J. (1997). Quand le science rejoint la foi. Montsûrs: Editions
RESIAC.
BLOCHER, H. (2001). Révélation des origines: Le début de la Genèse.Genève:
Presses Bibliques Universitaires.
BONHOEFFER, D. (1959). Creation and Fall, Temptation: A Theological
Interpretation of Genesis 1-3. New York, USA: SCM Press LTD.
BONHOEFFER, D. (1965). Ethique. Genève: Labor et Fides.
CHAMBERLAIN, T. J., & HALL, C. A. (2001). Research on the Relationship
between Religion and Health : Realized Religion.Philadelphia: Templeton
Foundation Press.
COLLINS, F. C. (2010). De la génétique à Dieu: La confession d'une des plus
grands scientifiques. Paris: Presses de la Renaissance.
CONSTANTIN, C., & DAVERIO, J. V. (2010). Fécondation In Vitro: "La bourse
ou la Vie?". Université de Genève, 15.

90
CROUZEL, H. (1954). Théologie de l'image de Dieu chez Origène. Strasbourg:
Aubier: Editions Montaigne.
CYPRIEN. (1979). Unité de l'Eglise. Paris: Desclée De Brouwer.
D'AQUIN, S. T. (1998). Somme théologie: Les origines de l'Homme. Paris: Les
Editions du Cerf.
ELA, J. M. (1971). Ma foi d'Africain. Paris: KARTHALA.
ELA, J. M. (1980). Le cri de l'homme Africain: Questions aux chrétiens et aux
églises d'Afrique. Paris: Harmattan.
ELA, J. M., & ZOA, A. S. (2006). Fécondité et migration africaines: les nouveaux
enjeux . Paris: L'Harmattan.
ELISE, d. l. (2019, Novembre 17). Récupéré sur HAL: https://hal.archives-
ouvertes.fr
ELWELL, W. A. (1984). Evangelical Dictionnary of Theology. Grand Rapids,
USA: Published by Baker Books.
ENGLERT, Y., & VAN ORSHOVEN, A. (2000). L'Embryon humain in vitro.
Bruxelles: DeBoeck Université.
ETIENNE, G., & NOLWEN, H. (2019). Inégalité en perspectives: Infécondité,
procréation médicale et intégralité sociales, expérience africaines.France:
Editions des archives contemporaines.
EVANS, D. (2000). Without Moral Limits: Women, Reproduction and Medical
Technology.Wheaton, USA: Crossway Books.
GANNE, P. (1979). La création. Paris: Les Editions du CERF.
GARDNER, D. K., & SIMON, C. (2017). Handbook of in vitro fertilization. New
York: CRC Press.
GRAIG, C. A. (2008). Barth and the Imago-Dei. Toronto: Tyndale University.
GRUDEM, W. (1994). Systematic Theology: An introduction to Biblical
Docrine.Grand Rapids, USA.: Zondervan Publishing House.
HABITAT, O. (2007). Profil urbain de Yaoundé. Nairobi: Publishing Services
Section.
HAMMAN, A.-G. (1998). L'homme icône de Dieu: la Genèse relue par l'Eglise
des Pères. Paris: Migne: les Pères dans la foi.
HARARI, Y. N. (2017). Homo deus: Une brève histoire du futur .Paris: Editions
Albin Michel.
HARRIES, R. (2010). Questions of Life and Death: Christian faith and medical
intervention.London: SPCK.

91
HOFF, P. (1983). Le Pentateuque. Miami, Florida: Editions VIDA.
KAPTEINA, D. (2001). La théologie évangilique en Afrique: Naissance et
évolution (1970-2000). Paris: Excelsis.
KAYAYAN, A. (1990). Homme et femme il les créa. Palos Heights: Perspectives
Réformées.
KISSLING, C., & ARZ DE FALCO , A. (1999). Ethique chrétienne et médecine
moderne: Points de repères sur des problèmes actuels. Paris, Fr.: Labar et
Fides.
KUEN, A. (1981). Soixante-six en un: Introduction aux 66 livres de la Bible.
Saint-Légier: Editions Emmaüs.
MAHER, M. (1982). Genesis. Wilmington: Michael Glazier, Inc.
MAVINGA, J. N. (2016). Exégèse des textes vétérotestamentaires pour l'étudiant
Africain dans son contexte. Cotonou, Bénin: Presses Bibliques Africaines.
MBUNGA MPINDI, P. (2014). Morale chrétienne en Afrique: Vivre la foi
chrétienne au quotidien.Cotonou: Presses Bibliques Africaines.
McGRATH, A., & PACKER, J. (2001). The Crossway Classic Commentaries:
Genesis according John Calvin.Wheaton, Illinois: Crossway Books.
MCNEILL, J. T. (1960). Calvin Institutes of the Christian Religion, Volume
one.Washington: The Westerminster.
McKIM, D. K. (2010). Le Grand Dictionnaire de la Bible: Deuxième édition
révisée.Charols, Fr.: Editions Excelsis.
NISUS, A., SCHWEITZER, L., & OLEKHNOVITCH, L. (2015). Vivre en chrétien
aujourd'hui: Repère éthiques pour tous. Lausane: La Maison de la Bible.
NJOUMBE, E. S., & ZABOUE, V. J. (2021). Sciences de la Vie et de la Terre,
Education à l'Environnement, Hygiène et Biotechnologie. Yaoundé, Ca.:
Editions CLE.
O'DONOVAN, W. (1998). Pour un christianisme biblique en Afrique: Quelle place
pour la culture? Abidjan: Centre de publications Evangéliques.
RENNETEAU, M. (1996). La science commence par la crainte de Dieu (Proverbes
1:7). s/Loire, Fr. : Editions Le Lampiste.
ROREM, P. (2009). Great Medieval Thinker: Hugh of Saint victor. New York:
Oxford University Press.
KUNHIYOP, S. W. (2016). Ethique chrétienne Africaine. Chanois, Fr.: Excelsis
Diffusions.
SIMON, R. (2009). Pour une éthique commune: Réflexions philosophiques et
éclairages théologiques 1970-2000. Paris: Les Editions du Cerf.

92
WIERSBE, W. W. (2013). Soyez justes: Romains.Marpent, Fr.: BLF Editions.
WOLFF, H. W. (1974). Anthropologie de l'Ancien Testament. Genève: Labor &
Fides.
WRIGHT, C. J. (2004). L'éthique et l'Ancien Testament. Charols: Excelsis.
3. ARTICLES ET REVUES

BISSOUMA, A.-C., & N'GUESSAN, R. (2014). Regards maternels sur l'enfant


Ivorien, entre tradition et Modernisme. Revue Africaine d'Anthropologie,
Nyansa.
BRIERE, N. (1990). Discernements éthiques sur les nouvelles techniques de
reproduction humaine. Université du Québec à Trois-Riviers, 13.
CANADA, G. (2014, Mai 03). Traintraitement de l'infertilité: Fécondation In vitro.
Récupéré sur In vitro Z1-1989: https//publications.gc.ca
CEST. (2020). Ethique en science et en technologie. Récupéré sur Québec:
https://www.ethique.gouv.qc.ca/fr/
CHAPELL, A., & CHARMETANT, E. (2013). Avec soin ... la bioéthique pour
quelle humanité?: L'embryon reste un problème éthique et politique.
LACROIX, 12-20.
CHARLOTTE, D. (2011, Juin 03). Guide de la Procréation Médicalement Assistée
au Centre Hospitalier de Luxembourg. Maternité Grande, pp. 01-48.
DELEURY, E. (2009). Ethique et Procréation Assistée: Des orientations pour le
don de gamètes et d'embryons, la gestion pour autrui et le diagnostique.
AVIS, 15.
DJIMADJIBAYE, D. (2017). Procréation médicalement assistée: Enjeux éthique
et théologiques. DIAL, Université Catholique de Louvrain, 22.
DJOUBAIROU, D. (2012). Pour une enracinement des aspects fondamentaux du
salut dans l'esprit et le coeur du peuple Mundan. Faculté de Théologie
Evangélique de Bangui, 344.
DUFOUR, A., & LAMOUREUX, M. (2015, Novembre 09). Les grandes dates de
l'aide medicale à la procréation. Ethique et Sciences humaines, pp. 06-07.
DUMAY, J.-M. (2002). Une secte annonce la naissance du premier clone humain.
Le Monde.
ENGLERT, Y., & VAN ORSHOVEN, A. (2000). L'Embryon humain in vitro.
Bruxelles: DeBoeck Université.
EZAMBE, F. (2010). La place de l'enfant dans la famille en Afrique: Circulation
et Don. Revue Recherches Psychologiques et Educatives, 27-35.

93
FAGOT-LARGEAULT, A. (2011). Un regard de philosophie sur le statut de
l'embryon et de l'interruption volontaire de grossesse. CAIRN.INFO, 61 à
67 .
FITZGIBBON, P. (2019). Bébé Génétiquement modifiés: Enjeux éthiques soulevés
par la modification génétique des cellules germinales et des embryons.
Quebec: Commission de l'Ethique en Science et en Technologie.
LAURAND, R. F. (2015). L'être humain image de Dieu: un thème théologique
majeur relu à travers l'anthropologie relationnelle de Jean Ansaldi.
Strasbourg, France: Université de Strasbourg.
LAVOIE-ROUX, T. (1988). Rapport du comité de travail sur les nouvelles
technologies de la reproduction humaine. Québec: Ministère de la Santé et
Services Sociaux.
OLIVIER, M. (2021). Pour Emmanuel Macro, la PMA pour toutes est un
aboutissement majeur. Ouest-france, 10-15.
PICARD, N. (2020). L'enfant dans les écrits juifs: Etude de Solomon SC.
HECHTER. SIFRIATEN.
ROUX-DEMARE, F.-X. (2012, Janvier). Droit civil - Droit Penal Special- Droit
Européen: L'Embryon et le Foetus en droit. Récupéré sur
http/fixrd.blogspirit.com.

4. MEMOIRES ET THESES
DJOUBAIROU, D. (2012). Pour une enracinement des aspects fondamentaux du
salut dans l'esprit et le coeur du peuple Mundan. Faculté de Théologie
Evangélique de Bangui, 344.
NO'OUABE, G. (2013). Impact de l'éducation chrétienne dans la vie de l'Eglise et
dans la société: Cas de l'UEEC. Memoire de Master en théologie.
NOURA, H. (2015). Fécondation in vitro expérience du service de gynécologie
obstetique du CHU Mahammed VI de Marrakech. Université CADI
AYYAD.

94
5. INTERVIEWS
AWASOM, G. (2022, Avril 24). Professeur en science de la médecine à l'Université
Catholique d'Afrique Centrale (UCAC). (P. Surprise, Intervieweur).
FEUSSI, F. (2022, Avril 25). Pasteur à la MEEC, enseignant de philosophie à la
FACTEC. (S. Pandi, Intervieweur).
LETINA, M. (2022, Avril 05). Pasteur, doctorant et Enseignant de l'Ancien
Testament à la FACTEC. (S. PANDI, Intervieweur).
MBACHAM, W. (2022, Avril 16). Prof. en santé pubilque biotechnologie, expert
en pathologie et dynamique et enseignant de Science et Foi à la FACTEC.
(S. Pandi, Intervieweur).
Me-EH KUM, W. (2022, Avril 11). Avocat à la cour suprême. (S. PANDI,
Intervieweur).
NGASSAM, A. (2022, Avril 26). Docteur Gynécologue-Obstétricienne au
CHRACERH. (S. PANDI, Intervieweur).
NKEMAYIM, D. (2022, Avril 15). Médecin Gynécologue-Obstrétricien au
Cameroon Baptist Convention Health Services. (P. Surprise, Intervieweur)
NSOUAMI, P. (2021, Octobre 20). Ancien président de l'Eglise Evang. du Congo
(EEC), Docteur en théologie et enseignant à l'UPAC. (P. Surprise,
Intervieweur).
OBAKA, M. (2022, Mars 16). Pasteur, commissaire. (S. PANDI, Intervieweur).
SAP. (2022, Mars 29). Pasteur de L'EPC, Docteur en théologie, enseignant à la
FACTEC. (P. Surprise, Intervieweur)
YAYA. (2022, Avril 14). Imam de la mosquée Cité-verte. (P. Surprise,
Intervieweur)
ZAME, V. (2022, Avril 21). Pasteur à l'EPC, enseignant d'exégèse du NT à la
FACTEC. (S. PANDI, Intervieweur)

95
ANNEXES

a
FACULTE DE THEOLOGIE CAMEROON FACULTY OF
EVANGELIQUE DU CAMEROUN EVANGELICAL THEOLOGY
FACTEC FACTEC
Email: info@camfactec.org/ www.camfactec.org
BP: 6402 YAOUNDE CAMEROUN

FOI, SCIENCES ET SPIRITUALITÉ


QUESTIONNAIRES D’ENQUETE
IDENTIFICATION

Initial:
Genre: M F
Age:
Statut social/Profession :
Etat matrimonial :
Confession religieuse:

1. PROCREATION IN-VITRO

N° Questions Réponses Arguments Observations


Oui Non Au choix
01 Est-ce que la Elle n’est pas une
procréation In-Vitro garantie ;
est une garantie pour Son taux de
un couple stérile ? réussite par cycle
est très faible ;
Elle est un moyen
par lequel un
couple stérile peut
éventuellement
procréer ;
02 Y a-t-ils les risques Il y a le rejet de
pour les couples l’autre après les
stérile qui courent échecs ;
après cette pratique ? Appauvrissement
du couple ;
Pas de risques ;
03 Comment La science ne
comprendre les vient pas du diable
enjeux scientifiques mais une

b
et théologiques de la inspiration de
Procréation In-Vitro Dieu ;
ou de l’insémination Les scientifiques
artificielle ? ne luttent pas
contre Dieu, mais
travaillent pour
Dieu ;
Ces pratiques sont
vues comme la
transfusion
sanguine afin
d’aider l’homme.
04 Que dire des enjeux Manque de la
de la pratique de la patience et la
Procréation In-Vitro confiance en
et de l’insémination Dieu ;
artificielle pour les Refus de vivre
chrétiens selon la volonté
aujourd’hui ? de Dieu ;
Les chrétiens qui
font In-Vitro ou
IA., ne sont pas
loin de ceux qui
consultent les
marabouts en cas
de problèmes.
05 Est-ce qu’un enfant Il est un don de
conçu par l’Eternel. Car
Procréation In-Vitro l’homme se sert de
ou Insémination ce qui Dieu à
artificielle est-il un crée ;
don de l’Eternel Dieu L’Eternel est
Créateur ? l’auteur de toutes
vies ;
Cet enfant ne
vient pas de Dieu ;
06 Y a-t-elle une Il n’y a pas de
différence entre un différence ;
enfant conçu par voie La différence
normale et celui par commence par la
Procréation In-Vitro nature de
ou par Insémination. conception ;
Enfant conçu par
In-Vitro est plus
exposé à des
maladies ;
07 Pourquoi y a-t-il des L’alimentation ;
problèmes de La sorcellerie ;
stérilité ? Les mutilations ;

c
08 Peut-on parler de la Cela est démontré
fertilité en rapport scientifiquement ;
avec l’âge ? Dieu se manifeste
au-dessus des
principes
scientifiques ;
Il n’y pas de
rapport avec
l’âge ;
09 Peut-on être mère C’est une
après une ligature de impossibilité ;
trompes ? Avec une faible
chance ;
Le miracle de
Dieu existe ;
10 Est-ce que concevoir La Bible ne donne
par Procréation In- qu’une seule
vitro est un acte de manière de faire
manque de foi en Dieu l’enfant ;
pour les chrétiens ? L’Eglise est
contre cette
pratique ;
C’est Dieu qui
donne
l’intelligence ;
11 Faire un enfant sans Faire un enfant
père, est-ce bien sans père est
raisonnable ? contre nature ;
Un père est la
source de
l’identité de
l’enfant ;
Un enfant par viol
n’a pas de père ;
12 Combien d’essais Il faut laisser
peut-on en faire par passer quelques
an ? cycles après
l’échec;
Il faut d’abord la
reconstruction
des ovaires ;
Pas de temps fixe
13 Quel est le sentiment Malheureuse ;
d’une femme ayant Garde encore
fait l’In-Vitro sans l’espoir ;
succès ? Elle perd
d’estime ;

d
14 Comment se passe la Recrutement des
stimulation ovarienne ovocytes
lors d’un traitement ? matures ;
Les protocoles
longs : on bloque
le fonctionnement
ovarien sur le
cycle précédent la
stimulation par
spry nasal ou par
injection sous
cutanée ;
Les protocoles
courts :
l’ovulation
spontanée est
bloquée par
l’injection sous
cutanée
quotidienne ;
15 Quelles en sont les Trouble du bon
conséquences d’une fonctionnement
mauvaise stimulation du métabolisme ;
ovarienne pour la Maladies ;
femme ? Troubles de
l’humeur ;
16 Quelle est la Elle consiste à
physiologie de la provoquer la
Procréation In- rencontre d’un
Vitro ? ovule et d’un
spermatozoïde au
laboratoire ;
En utilise les
gamètes du couple
ou des donneurs ;
Une première
étape consiste à
stimuler les
follicules par un
traitement
hormonal avec
des doses de FSH
(Hormone
Folliculo
Stimilantes)
exogène.
17 Le don d’ovules de Un don
quoi s’agit-il ? (anonyme, gratuit
et altruiste) de
quelques ovules

e
d’une femme pour
qu’une autre
femme puisse
avoir un enfant ;
Ces ovules
proviennent de la
réserve naturelle
présente dans les
ovaires et que
chaque femme
perd, chaque
mois ;
18 Le don de gamètes Effectivement ;
n’est-il pas Joue sur le
dangereux ? comportement de
l’enfant ;
Pas du tout ;
19 Qu’est-ce qui se passe Deux, trois ou
lors de l’injection ? cinq jours après la
fécondation, les
embryons sont
transférés dans
l’utérus de la
femme au moyen
d’un cathéter
introduit sous
contrôle
échographique.
20 Est-ce que la femme Elle doit être en
doit avoir un état période
particulier ? d’ovulation ;
Peu importe la
période
Pas important ;
21 Comment fonctionne
la congélation
d’embryons ?
22 Les embryons Les embryons
congelés résistent-ils congelés ne
toujours à la résistent pas à la
décongélation ? décongélation ;
Peuvent parfois
résister ;
Ils résistent à 90%
à la
décongélation ;
23 Est-ce détruire un L’embryon est un
embryon c’est mettre individu
autonome.

f
fin à une vie L’embryon est
humaine ? membre de
l’espèce humaine.
L’embryon n’est
pas encore une
vie.
24 Peut-on toujours Les embryons
avoir des embryons à pourront être
congeler après une conservés durant
stimulation dans le cinq ans ;
cadre d’une Conserver les
Procréation In- embryons pour
Vitro ? une grossesse
ultérieure ;
Les détruire
après ;

25 Combien d’embryons Un à deux


sont implantés dans embryons sont
l’utérus ? placés dans la
cavité utérine ;
Trois jusqu’à 40
ans
Quatre après 40
ans
26 Y a –t-il un risque Par défaillance
accru de des appareils ;
malformation avec la Mauvaise
Procréation In- manipulation ;
Vitro ? Le risque est
négligeable ;
27 Quand faut-il L’âge de la
abandonner la femme ;
Procréation In- Les finances ;
Vitro ? Question de foi ;
28 A quel moment Après
décide-t-on du examination
nombre d’embryons d’embryon ;
transférés ? Après un accord
entre le couple et
le gynécologue ;
Le dossier
médical de la
femme (échecs,
avortements
antérieurs, âge,
cause
d’infertilité) ;

g
29 De quel type Souvent
d’anesthésie faut-il anesthésie locale
pour le transfert Sans anesthésie ni
d’embryons ? analgésie ;
30 Le transfert est-il Souvent ;
risqué ou Pas toujours ;
dangereux ? Sans risque
31 Une procréation C’est possible ;
peut-elle être annulée Pas du tout ;
pour des raisons
administratives ou
médicales ?
32 Est-ce que les Elles sont une
nouvelles menace,
technologies de la Elles sont pour
procréation humaine l’avancement de
sont-elles un progrès l’œuvre de Dieu ;
ou une menace pour Jésus-Christ est
l’Eglise ? venue pour que
nous ayons la vie ;
33 Est-ce que la Effectivement ;
Procréation In-Vitro Pas du tout ;
ne favorise-t-elle pas
l’exacerbation de
l’homosexualité ?

2. ASPECT CROYANCES SPIRITUELLES


N° Questions Réponses Arguments Observations
Oui Non
01 Est-ce que la science Effectivement ;
et les nouvelles Aucun lien ;
technologies font- Dieu est la source
elles parties des d’inspiration ;
révélations que Jésus
parle dans la Bible en
recevant le Saint-
Esprit ?
02 Si Jésus-Christ Bien sûr, il est
venait aujourd’hui, celui qui donne
apprécierait-il l’intelligence ;
l’avancement La transfusion
scientifique dans la sanguine aide ;
médecine ? L’avancement
scientifique en
médecine ne
glorifie pas le
Seigneur Jésus ;

h
03 Si les chrétiens C’est un manque
pratiquent la de foi ;
Procréation In-Vitro C’est un péché
ou l’insémination permicible ;
artificielle, est-ce que Dieu est celui qui
synonyme d’un donne la vie ;
manque de foi en
Dieu Création ?
04 Est-ce que concevoir C’est une pratique
par Procréation In- contre nature ;
Vitro ou La stérilité est une
insémination maladie curable ;
artificielle est-elle Elle soulage les
une aide pour chrétiens de cet
l’Eglise? opprobre ;
05 Que dire de l’enjeu de La Bible dit, qu’il y
la pratique de la aura pas de stérile,
Procréation In-Vitro Il faut garder la foi
ou Insémination en Dieu, car son
artificielle pour les temps compte ;
chrétiens La Bible parle des
aujourd’hui ? eunuques qui ne
peuvent pas avoir
d’enfants ;
06 Est-ce qu’un enfant Il est approuvé par
conçu par Dieu ;
Procréation In-Vitro C’est Dieu qui
par Insémination permet tout ;
artificielle est-il un Il ne vient pas de
don de l’Eternel Dieu Dieu ;
Créateur ?
07 Pourquoi tant de Alimentation ;
problèmes de Mutilation
stérilité (avortements)
aujourd’hui ? Une punition de
Dieu ;
08 Est-ce que la C’est une forme de
demande de Sarah à PIV ou
Abraham pour avoir d’insémination
un enfant, présente la artificielle ;
Procréation In-Vitro La demande de
aujourd’hui ? Sarah s’est passée
par voie sexuelle ;
Pas de lien avec ;
09 Est-ce que notre Pas du tout ;
confiance totale en Consulter un
Dieu, nous conduit- médecin n’est pas
elle de s’abstenir aux un manque de
confiance en Dieu ;

i
pratiques Les scientifiques
scientifiques ? travaillent pour
Dieu ;
10 La pratique de la La Procréation est
Procréation In-Vitro une option
est-elle une perte inspirée par Dieu ;
d’indenté chrétienne Un couple sans
ainsi que des valeurs enfant est vue
africaine ? comme maudit ;
L’enfant est une
bénédiction pour
les africains ;
11 Est-ce que la C’est une pratique
Procréation In-Vitro purement
est adéquate à la foi humaine ;
chrétienne ? Elle ne met pas la
foi chrétienne en
exergue ;
La science
s’oppose à la foi ;
12 Est-ce un enfant Tout être humain
conçu au laboratoire est créé à l’image
est-il aussi à l’image de Dieu ;
de Dieu ? Tout ce que la
science utilise est
créature de Dieu
Il n’est image de
Dieu ;
13 Est-ce que la La transfusion
procréation In Vitro sanguine est
n’est pas une aide différente de la
semblable à Procréation In-
transfusion sanguine Vitro ;
pour un couple Les deux sont les
stérile ? pratiques
scientifique pour
aider l’être
humain ;
Dieu est pour la
vie ;
14 Est-ce que refuser la Cette pratique ne
Procréation In-Vitro marche que par la
ou l’insémination volonté de Dieu ;
artificielle n’est pas Mourir sans
synonyme d’un enfant n’est pas un
peuple qui périt par péché ;
ignorance ? Les enfants ne
donnent pas le
salut ;

j
15 Est-ce un enfant Il n’y a pas de
conçu par différence ;
Procréation In-Vitro Dieu est celui qui
ou insémination donne la vie ;
artificielle est-il Il y a une
différent de celui par différence ;
la fornication?

3. ASPECT PSYCHO-SOCIAL

k
N° Questions Réponses Arguments Observations
Oui Non
01 Existe-t-elle une Incompatibilité à
différence entre un travers le sang
couple qui adopte un (ADN) ;
enfant et celui passe Pas de différence ;
par Procréation In- L’éducation de
Vitro ? base ;
02 Il y a t-elles des Croissance des
conséquences de la enfants de la rue ;
pratique de la Taux de mortalité
Procréation In-Vitro élevé
ou de l’Insémination Pas de
artificielle dans la conséquence
société ?
03 Il y a t-elles des Fragilité du couple
conséquences de la Le mépris pour
pratique de la l’enfant ;
Procréation In-Vitro Dieu est celui qui
ou de l’Insémination donne les enfants ;
artificielle dans la
vie du couple et de
l’enfant?
04 Est-ce que la C’est juste une
pratique de la question de choix ;
Procréation In-Vitro Ça met la foi en
et l’Insémination question ;
artificielle cause-t- Une mauvaise
elle problème pour image dans la
la foi chrétienne ? société ;
05 Pourquoi y a-t-il des Problème
problèmes de psychologique ;
stérilité ? Alimentation ;
Mutilations ;
06 Est-ce que les Une vraie menace
nouvelles Pas du tout
technologies de la Elles sont pour le
procréation humaine bien de la société et
sont-elles un de l’Eglise ;
progrès ou une
menace pour l’Eglise
et la société ?
07 Est-ce que la Pas du tout ;
Procréation In-Vitro Effectivement ;
et l’Insémination Il est possible ;
artificielle
favorisent-elles
l’exacerbation de
l’homosexualité dans
la société?

l
08 Dans la culture Donner sa femme à
africaine, il est son frère fertile et
possible pour lutter avoir le sexe est
contre la stérilité de préférable ;
donner sa femme à La Procréation In-
son frère fertile. Est- Vitro est
ce que cette pratique préférable ;
est préférable à la Les deux pratiques
Procréation In-Vitro n’aident pas la
pour la société ? société ;
09 Est-ce que la Effectivement ;
Procréation In-Vitro Pas du tout ;
est-elle un bien pour Contribue à la
la société ? dépravation ;
10 Comment les
psychologues et les
sociologues
peuvent-ils aider les
couples stériles sans
pratiquer In-Vitro ?
11 Les sociologues
sont-ils d’avis à
l’Insémination
Artificielle ?
12 Est-il raisonnable de
faire un enfant sans
père ?

Vous aimerez peut-être aussi