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"Demandez et on vous donnera" :


Pentecôtisme et crise économique au Cameroun

PROEFSCHRIFT

ter verkrijging van de graad van Doctor aan


de Universiteit Leiden, op gezag van
Rector Magnificus prof.mr. PF van der Heijden, volgens besluit van
het College voor Promoties te verdedigen op dinsdag 26 juni
2007 klokke 15.00 uur

porte
Robert Mbe Akoko
geboren te Ngwo (Kameroen) en 1960
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Commission promotionnelleÿ:

Promoteursÿ: Prof. Dr. P. Pels


Prof.dr. PL Geschière

Co-promoteur : Dr. P. Konings (Afrika-Studiecentrum, Leiden)

Référent: Dr R. van Dijk (Afrika-Studiecentrum, Leiden)

Overige leden: Prof.dr. R. Bedaux Prof.dr. B.


Meyer (Vrije Universiteit, Amsterdam)
Prof. Dr. F. Nyamnjoh (CODESRIA, Dakar)
Dr J. van Santen
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Collection d'études africaines


du Centre d'études africaines, vol. 2

"Demandez et on vous donnera"


Pentecôtisme et crise
économique au Cameroun

Robert Mbé Akoko


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Ce projet de recherche a été rendu possible grâce à une subvention des Pays-Bas
Fondation pour l'avancement de la recherche tropicale (WOTRO) et la
Centre d'études africaines, Leiden

Robert Mbe Akoko


Département de sociologie et d'anthropologie
Faculté des sciences sociales et de gestion
Université de Buea PO Box 63, Buea
Cameroun akokorm@yahoo.com

Publié par :
African Studies Centre
PO Box 9555 2300 RB
Leiden Pays-Bas
asc@fsw.leidenuniv.nl

http//:asc.leidenuniv.nl

Conception de la couverture : Heike Slingerland

Imprimé par PrintPartners Ipskamp BV, Enschede

ISBN 978 90 54 48007 5

© Robert Mbe Akoko, 2007


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Contenu

Remerciements vii

1 PRÉSENTATION 1

Expliquer le thème central : De l'ascèse à l'accumulation 2


Sujets connexes : Pentecôtisation des églises principales et
implication dans la politique 7
Contexte de crise et questions centrales 12
Pertinence des débats généraux sur le pentecôtisme et le changement
religieux pour cette étude 14
Techniques de collecte de données 39
Plan du livre et aperçu des chapitres 44

2 LE NOUVEAU PENTECÔTISTE AU SUJET DE LA CRISE ÉCONOMIQUE EN


CAMEROUN 48

Raisons de l'explosion du pentecôtisme au Cameroun 50


Certains des problèmes auxquels est confrontée la croissance du pentecôtisme 53
Le message économique des pentecôtistes 58
conclusion 63

3 DE L'ASCÉTISME À UN ÉVANGILE DE PROSPÉRITÉÿ:


LE CAS DE FULL GOSPEL MISSION CAMEROUN 66

Transition vers la prospérité 69


Facteurs qui ont influencé l'adoption de l'évangile de la prospérité 73
Présenter le message 80
Les réactions des followers 90
conclusion 100

v
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4 UNE ANALYSE COMPARATIVE DES RÉACTIONS DES


ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE ET PLEIN ÉVANGILE MISSION À LA
CRISE ECONOMIQUE AU CAMEROUN 102
Nature de la crise économique 105
Les églises en comparaison et comment chacune a été affectée par la
crise 107
Réactions à la crise : comment chaque groupe interprète la crise et
fournit une solution 121
Financement du crédit de Zion 132
conclusion 140

5 « TU DOIS ÊTRE NÉ DE NOUVEAU » : LA PENTECÔTISATION DES


EGLISE PRESBYTERIENNE AU CAMEROUN 143

Tentatives antérieures controversées d'introduction des pratiques


pentecôtistes dans le PCC 146
Les pratiques pentecôtistes en cours dans l'église 157
Facteurs qui ont contribué à ce développement dans l'église 170
Pourquoi les autorités ont rejeté les tentatives précédentes mais tolèrent l'évolution
actuelle 181
conclusion 183

6 LES ÉGLISES CHRÉTIENNES ET L'ÉNIGME DE LA DÉMOCRATISATION DANS


CAMEROUN 186

Rationalisation de l'émergence de la théologie de la libération au Cameroun 187


L'Église presbytérienne du Cameroun et la
processus démocratique 193
L'Église catholique romaine et le processus démocratique 201
conclusion 208

Références 209

Résumé 216
Samenvatting 220
Curriculum Vitae 225

vi
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Remerciements

Bien que je sois l'auteur de ce livre, le livre est à bien des égards le résultat des efforts
collectifs de beaucoup. Puisqu'il est littéralement impossible de mentionner tous ceux qui
m'ont aidé à écrire ce livre, je souhaite profiter de cette occasion pour exprimer ma profonde
gratitude à tous ceux qui ont contribué à l'écriture de ce livre, en particulier ceux mentionnés
ici
Ma première gratitude va à ceux qui m'ont guidé intellectuellement depuis la conception
du thème jusqu'à la rédaction finale de ce livre. Outre l'orientation, ces universitaires ont en
fait jeté les bases qui ont facilité mon ascension dans le noyau de l'enseignement supérieur
du Cameroun. En effet, avant même la fin des travaux, j'avais déjà commencé à réaliser une
mobilité ascendante grâce aux fruits du travail. La recherche menant à cela aurait été difficile
sans la subvention de la Fondation néerlandaise pour l'avancement de la recherche tropicale
(WOTRO). C'est grâce à la subvention de quatre ans de WOTRO que j'ai pu mener à bien ce
travail. Je dois remercier cette fondation pour son soutien continu à la recherche en Afrique.

C'est aussi un grand plaisir pour moi de souligner que Lenie Schoenmakers et son mari
Piet ont fini par occuper une place particulière dans ma vie. Ils ont non seulement joué le rôle
de parents pour moi aux Pays-Bas, mais l'ont également étendu à ma famille à la maison. Ils
ont fait de Posterholt un lieu de détente le week-end pour moi.
À Posterholt, Lenie connaissait très bien mes plats préférés, qui étaient généralement
combinés avec du lapin, du chou rouge, des œufs et de l'eau bouillante qu'elle s'assurait de
me fournir. Mon petit fils, Piet, sera toujours un rappel du lien qui existe entre les deux familles.

Je suis extrêmement redevable au Centre d'études africaines de Leiden, qui m'a apporté
un soutien vital chaque fois que j'étais aux Pays-Bas. Le Centre a fourni des bureaux, l'accès
à toutes ses installations et a complété la bourse de vie de WOTRO. C'est durant la période
d'une bourse de visite que m'a offerte le Centre en juillet et août 2006, qu'une partie du livre
a été écrite. Je tiens à remercier tout particulièrement tous les membres du groupe thématique
Culture, Politique et Inégalités (CPI) du Centre qui ont apporté de précieuses contributions à
ma recherche lors d'un séminaire, que j'ai présenté sur la proposition de recherche menant à
ce livre.
Leurs critiques et suggestions perspicaces ont ensuite été incorporées dans le livre. Je suis
également redevable aux membres du personnel du Centre de m'avoir fait sentir chez moi
pendant mon séjour aux Pays-Bas. Je suis à cet égard particulièrement reconnaissant au
professeur Jan Abbink, au professeur Leo de Haan (directeur) au Dr Stephen Ellis, au Dr

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Dick Foeken, Dr Gerti Hesseling, Marieke van Winden, Maaike Westra, Joop Nijssen, Karl
Dorrepaal, Gitty Petit, Dr Ineke van Kessel, Dr Klaas van Walraven, Julie Ndaya, Professeur
Wim van Binsbergen, Dr Rijk van Dijk (mon chercheur principal sur pentecôtiste de qui j'ai
beaucoup appris), Dr Han van Dijk, Dr Mirjam de Bruijn, Ann Reeves, Dr Sabine Luning,
Karin Nijenhuis, Lucien et Willem qui se sont assurés que mon ordinateur portable était
toujours en bon état pour que je puisse effectuer la tâche même en dehors du bureau. Je
tiens à remercier Kiky van Til, mon collègue de bureau lors de mon premier séjour aux Pays-
Bas, qui s'est assuré que j'avais un café ou un thé pour braver le froid hivernal. Les "gouttes"
et les informations générales sur la vie aux Pays-Bas, qu'elle m'a proposées, ont été en effet
utiles. L'ensemble du personnel de la bibliothèque du Centre n'est pas en reste pour m'aider
à me guider dans la bibliothèque, à commander des livres dont j'avais besoin mais qui
n'étaient pas disponibles à la bibliothèque et à faire plusieurs dons de livres qui ont gonflé ma
bibliothèque au Cameroun. Je tiens également à remercier le prof. Birgit Meyer (maintenant
à l'Université libre d'Amsterdam) pour son intérêt très stimulant pour mon travail. Je tiens
également à souligner la coopération des membres de l'École de recherche en études
asiatiques, africaines et amérindiennes (CNWS) de l'Université de Leiden, en particulier Ilona
Beumer pour la traduction néerlandaise du résumé.

Je voudrais exprimer ma gratitude aux autorités de l'Université de Buea pour m'avoir


accordé un congé d'études pour faire le doctorat aux Pays-Bas. Je tiens à souligner l'aide
financière qu'ils m'ont accordée dans le cadre de l'initiative de perfectionnement du personnel
de l'Université. Je remercierai en particulier l'ancien vice-chancelier, le professeur Cornelius
Lambi (mon doyen à l'époque où j'ai dû m'absenter) et le titulaire, le professeur Vincent Titanji
(à l'époque vice-chancelier adjoint en charge de l'enseignement) pour le rôle qu'ils ont joué
dans me conseillant toujours de faire le doctorat et facilitant l'avancement rapide de mon
dossier de demande de congé d'études malgré quelques obstacles initiaux. En effet, je dois
faire référence à l'ensemble du personnel enseignant et administratif de la Faculté des
Sciences Sociales et de Gestion pour leur collaboration.

Cependant, tous les efforts auraient été vains sans la coopération confiante de plusieurs
de mes informateurs des diverses églises pentecôtistes. Je me réfère à cet égard au révérend
Paul Ewome de Full Gospel Mission. Le révérend Ewome était une personne extrêmement
ouverte et paternelle qui offrait toutes les informations dont j'avais besoin. Je l'ai approché
n'importe quand et n'importe où chaque fois que j'avais besoin de son aide et il n'y a jamais
eu de moment où il n'a pas voulu me parler. Ma relation étroite avec lui a renforcé la
coopération que j'ai reçue des membres de cette église à Buea. Je souhaite également
apprécier l'aide du Dr Pius Oben, ancien de l'Assemblée Molyko de la Mission du Plein
Evangile. Il m'a permis d'obtenir une autorisation pour effectuer des recherches sur la mission
du plein évangile auprès du siège de l'église de Douala. je souhaite payer

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un merci particulier au missionnaire fondateur de l'église, le révérend Werner Knorr, qui, sans préavis,
a accepté d'être interviewé dans sa résidence à Bamenda. Les documents sur la position de l'église
sur la prospérité et une publication à l'occasion du 40e anniversaire de l'église au Cameroun, que j'ai
reçus de lui, ont été très utiles. Le pasteur Vincent Ebong et Isaiah Ndifor de la Deeper Life Bible
Church Buea m'ont aidé à me fournir des informations sur l'église, y compris des documents écrits.
Pour la recherche sur les églises principales, je souhaite par la présente reconnaître la coopération
des révérends Drs Michael Bame Bame, Isaac Elangwe, Joshua Muyo, Edwards Lekenze, l'évêque
George Nkuo et le père Moses Tazoh.

Je dois également reconnaître le soutien matériel et moral que j'ai reçu de mes parents. C'est grâce
à leur sacrifice que j'ai eu l'opportunité de recevoir une bonne base académique qui m'a préparé pour
le programme de doctorat. Mes frères et sœurs de la famille Akoko ne sont pas non plus oubliés car
nous avons toujours travaillé en équipe, avec succès, pour permettre à tous les membres de la famille
de progresser. Je suis également reconnaissant à mes oncles maternels pour leur amour et leur
soutien infatigables. Je pense volontiers ici à Monsieur Daniel Awum de Yaoundé et Monsieur Jacob
Anaraban de Bamenda.

Je dois exprimer ma sincère gratitude à mes amis et camarades qui m'ont généralement soutenu
au cours de cette recherche. Il est ici fait référence au Dr Mike Yanou, au Dr Antoine Socpa, au Dr
Sounders Balgah, au Dr Basil Ndjio, au Dr Margaret Niger-Thomas, au Dr Nicodemus Awasom, au Dr
Moses Anyi, au Dr Isaac Ndambi et à M. Moses Ebah.

Enfin, Georgina est là pour moi en tant que partenaire depuis des années. Elle a non seulement
influencé tout ce que j'ai fait depuis que je la connaissais, mais elle m'a également permis de vivre
dans le monde plutôt que d'habiter simplement l'espace. En mon absence, elle s'est occupée seule de
la maison et de mon petit garçon Piet. Pour cela, il ne peut y avoir de remerciements adéquats à
donner.
Croyez-moi, je suis tout à fait capable de faire mes propres erreurs - aucune de ces
les gens avaient quelque chose à voir avec les erreurs ou les omissions dans ce livre.

ix
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1
Introduction

Ce livre se compose de cinq articles publiés et d'une introduction générale. Les articles concernent
les changements récents au sein des églises pentecôtistes et autres dans le sud-ouest du
Cameroun. Un thème central est la transition - dans ce domaine dans les années 1980 - de ce que
j'appelle le pentecôtisme « classique » au pentecôtisme « moderne », c'est-à-dire d'un évangile
d'ascèse sur la terre afin d'acquérir des richesses spirituelles et des bénédictions dans l'après- vie,
à une célébration de l'accumulation de richesses déjà dans ce monde. Au Cameroun, comme
ailleurs en Afrique, cette transition assez brutale a dure
-, qui coïncidé avecnos
jusqu'à le début d'une
jours et qui acrise économique
entraîné
l'appauvrissement général, à côté de l'enrichissement de quelques privilégiés.

Ce thème d'un passage de l'ascétisme à l'accumulation touche à deux thèmes connexes qui
ont émergé au cours de mon travail de terrain et sont également traités dans les articles ci-dessous.
Tout d'abord, le thème de ce que je propose d'appeler la « pentecôtisation » des églises plus
anciennes et plus établies. Dans cette zone, notamment les presbytériens et les catholiques
semblent, après des hésitations initiales, prêts à reprendre certains rituels pentecôtistes,
apparemment dans l'espoir de contrer ainsi la croissance spectaculaire du mouvement pentecôtiste
dans la zone. Un deuxième thème connexe qui s'est posé avec une certaine urgence lors de mon
travail sur le terrain concerne les différences entre ces églises plus anciennes et les églises
pentecôtistes.
congrégations dans leur position politique. Les Églises majoritaires se sont montrées plus
disposées – comme ailleurs en Afrique – à dénoncer certains abus découlant de la situation
politique actuelle. Cela a soulevé la question de savoir pourquoi la position politique des églises
pentecôtistes était assez différente.
Dans cette introduction, je propose de replacer ces sujets dans un contexte historique et socio-
politique plus large, et aussi d'indiquer comment les cinq articles ci-dessous se rapportent à
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l'un l'autre. Par la suite je discuterai de la pertinence des débats actuels sur la montée rapide
du pentecôtisme en Afrique et ailleurs pour mes recherches. Une question centrale est ici sur
quels aspects ces débats plus généraux offrent des points de départ séminaux pour ma
recherche dans le sud-ouest du Cameroun. Enfin je rendrai compte de mon travail de terrain
et des choix que j'ai dû faire au cours de mes études. Cette introduction se terminera par un
survol rapide des cinq articles qui forment les chapitres suivants de cette thèse.

Expliquer le thème central : De l'ascèse à l'accumulation


Le pentecôtisme, en tant que religion, a de nombreux volets. Certains des facteurs qui
diffèrent d'un groupe à l'autre sont la structure organisationnelle, les doctrines, les pratiques
et l'origine. Ce qui les unit le plus, c'est que les membres croient qu'ils sont des chrétiens «
nés de nouveau ». Ceci est basé sur l'expérience de conversion biblique d'être « né de
nouveau » par un acte individuel de repentance et de soumission. Cela implique de «donner
votre vie au Christ», qui est la pierre angulaire doctrinale du christianisme (Marshall 1992).
Un autre principe central partagé par les pentecôtistes est le baptême du Saint-Esprit, dont
le signe est le parler en langues ou glossolalie, exprimé dans le verset du récit de la Pentecôte
dans les Arts des Apôtres : « Et ils furent remplis du Saint fantôme, et se mit à parler en
d'autres langues, selon que l'esprit leur donnait des paroles ». Être «né de nouveau» est
considéré comme la pierre angulaire du christianisme, mais les pentecôtistes croient que les
membres des principaux groupes chrétiens n'ont pas encore eu cette expérience de
conversion dans leur vie parce que certaines des doctrines et pratiques de ces églises ne
sont pas conformes au christianisme.
Par exemple, ils ont souvent considéré l'affichage des statues de Marie ou de Jésus dans les
églises principales comme le culte des idoles.
Une différence frappante de doctrine distinguant un groupe pentecôtiste d'un autre
concerne le message économique. En effet, mes recherches ont été principalement inspirées
par mon constat que dans la région où je vis et travaille, le Sud-Ouest Cameroun – tout
comme ailleurs en Afrique – une transition frappante s'était opérée depuis ce que j'aimerais
appeler le pentecôtisme « ancien » ou « classique ». à une variante plus "moderne". Le
pentecôtisme primitif prêchait une doctrine ascétique, qui mettait l'accent sur la perfection,
une éthique morale stricte et l'inerrance biblique. Les voies du « monde » étaient considérées
comme les voies du péché, de sorte que les croyants étaient exhortés à éviter tous les
plaisirs matériels et charnels inutiles. Le pentecôtisme moderne, d'autre part, a embrassé un
évangile d'accumulation, qui ne voit plus les voies du « monde » comme les voies du péché.
Cela encourage les « croyants » à accumuler déjà ici sur terre. Cette différence de message
économique est la principale distinction entre le pentecôtisme classique et le pentecôtisme
moderne. Ailleurs en Afrique, les premières églises pentecôtistes ont adopté la doctrine
ascétique du pentecôtisme classique,
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tandis que les nouvelles églises mettent l'accent sur un évangile d'accumulation. Par exemple,
David Maxwell (1998) discute d'une transition similaire au sein de l'Assemblée de Dieu du
Zimbabwe, Afrique (ZAOGA). Alors qu'une majorité de nouveaux groupes pentecôtistes
prêchent un message d'accumulation, quelques-uns - par exemple, Deeper Life Bible Church
Nigeria - maintiennent l'ascétisme. Deeper Life Bible Church va jusqu'à dire à ses membres
de ne pas regarder la télévision, de boire des boissons gazeuses, de porter des bijoux et de
refuser tout contact avec des non-croyants (Ojo 1992). Un développement récent du
pentecôtisme africain est que certains des premiers groupes du continent, qui ont adopté la
doctrine ascétique du pentecôtisme classique, se sont tournés vers le nouveau message
d'accumulation.
Au Cameroun, les premières églises pentecôtistes - notamment l'église apostolique,
introduite par un Nigérian (IO Oyoyo) en 1948 et Full Gospel Mission, introduite par un
Allemand (le révérend Werner Knorr) en 1961 - sont des exemples de groupes qui ont fait ce
changement. Au centre de ma recherche était l'intention d'enquêter et d'analyser la Mission
du Plein Evangile (actuellement la plus grande au Cameroun) comme un cas particulier. Un
aperçu rapide de mes données sur cette Église peut indiquer à quels changements je fais
référence. Mes découvertes sur cette église révèlent que ce changement vers une perspective
plus "moderne" a commencé en 1988, après environ 27 ans de maintien d'une position
d'ascétisme complet. Dans ce cas, il s'agissait également d'une transition relativement douce.
La décision de passer de l'ascèse complète à l'accumulation s'est avérée cruciale pour la vie
quotidienne de l'Église puisqu'il s'agissait d'une position doctrinale en matière de foi. Pour
cette raison, seules les autorités de l'Église peuvent sanctionner une telle transition. En 2001,
j'ai réussi à avoir deux entretiens avec le Missionnaire Fondateur de l'Église, le Révérend
Werner Knorr, dans sa résidence de Bamenda. Mon but était surtout d'en savoir plus sur la
position de l'église sur l'accumulation. En réponse, il me présenta un document censé résumer
la position officielle de l'Église.

Le document, intitulé Full Gospel Mission : Que dit la Bible ? Notre position sur la prospérité
a été préparée et signée par le Missionnaire Fondateur lui-même. Le document met en lumière
des passages bibliques défendant la prospérité et il encourage également les membres à
accumuler. Le révérend m'a dit qu'il avait été préparé en 1988 lorsque les autorités
ecclésiastiques ont vu la nécessité de mettre moins l'accent sur l'ascèse, laissant place à un
évangile qui permettrait à l'église et à ses membres de prospérer. Comme le révérend était le
missionnaire fondateur de l'église et le premier surintendant de mission, jouant dès le début
un rôle clé dans l'adoption de l'ascèse par l'église, il était clair que - puisque ce document
venait de lui - les autorités de l'église sanctionnaient le passage de l'ascèse à la prospérité. Il
est frappant de constater que les entreprises commerciales de la Mission n'ont été créées
qu'après cette date. Aujourd'hui, la Mission gère des entreprises dans les zones
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de la santé, de l'éducation et de la vente de livres, mais avant tout cela était inexistant. La majorité
de ces entreprises n'ont été créées qu'après 1990.
Une chose que le document clarifie est que l'église ne tourne pas complètement le dos à
l'ascétisme. Bien qu'une majorité de ses membres semblent célébrer l'idée d'accumulation, ceux
qui ne la soutiennent pas sont autorisés à pratiquer l'ascétisme ; ceci est confirmé par d'autres
citations de la Bible. Pour cette raison, il n'est pas surprenant de constater que certains membres
de Full Gospel Mission s'accrochent encore à l'ascèse. Cependant, cela concerne principalement
certains membres âgés, et il est probable que dans un avenir proche, alors que la plupart d'entre
eux doivent être morts, l'ascèse au sein de cette église deviendra quelque chose du passé. Mais
contrairement au cas de Full Gospel Mission, la transition au sein de ZAOGA n'a pas été aussi
fluide car elle a dû faire face à la résistance de certains membres de l'église, en particulier la
génération plus âgée dirigée par les premiers pasteurs de l'église.

La collecte de données sur cette transition m'a fait réaliser que l'accumulation est un phénomène
nouveau chez les pentecôtistes au Cameroun. Il s'est développé principalement après le début de
la crise économique dans le pays - c'est-à-dire après 1987. Depuis la crise économique, il y a eu
une explosion du pentecôtisme au Cameroun et pratiquement tous les nouveaux groupes chérissent
ce message d'accumulation alors que, comme on l'a noté, le La vieille génération d'églises
pentecôtistes, qui avant la crise avaient toutes adopté un évangile d'ascèse, est également passée
à un évangile d'accumulation.
La crise économique qui affecte le pays a certainement influencé la décision de Full Gospel Mission
(tout comme dans le cas de l'Église apostolique) d'embrasser l'accumulation parce que ces églises
l'utilisent comme stratégie pour collecter des fonds pour leurs activités. Toutes ces églises ne
reçoivent plus beaucoup de soutien financier et matériel extérieur (comme certaines d'entre elles
avant la crise). Le message à accumuler est transmis aux membres à travers des sermons à l'église
et à la radio, à travers la littérature, mais aussi à travers les modes de vie clinquants de certains
dirigeants d'église. Dans le cas de la Mission du Plein Evangile, le nombre de membres a augmenté
depuis qu'elle a adopté cette position. Pourtant, le fait même que ce passage à l'évangile de
l'accumulation ait coïncidé avec le début d'une crise, qui dure jusqu'à présent et entraîne un
appauvrissement général, soulève des questions urgentes : comment est-il possible de maintenir
cet accent sur la richesse déjà au cours de la vie dans une situation de désarroi économique ?
Comment les églises pentecôtistes gèrent-elles la déception inévitable de leurs croyants puisque
beaucoup d'entre eux restent pauvres ? Et comment les croyants peuvent-ils maintenir leur foi
malgré une telle déception ?

Il est clair que ce passage du pentecôtisme « moderne » de l'ascétisme à


l'accumulation est un phénomène plus général. Il a été reconnu par de nombreux spécialistes du
pentecôtisme en Amérique latine et en Afrique (Gifford 1991, 1998 ; 2001 ; Marshall 1992, 2001 ;
Maxwell 1998 ; Meyer 1998). Il est attribué en grande partie à la diffusion généralisée et intensive
continue par divers pentecôtistes
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leaders d'opinion, travaillant à l'échelle mondiale, d'un évangile de prospérité (Gifford 1991, 1998,
2001). Selon cet évangile, Dieu a miséricordieusement pourvu à tous les besoins de l'humanité
dans la souffrance et la mort du Christ, et chaque chrétien devrait maintenant partager la victoire
du Christ sur la maladie et la pauvreté. Un croyant a droit à la bénédiction de la santé et de la
richesse gagnée par Christ, et il ou elle peut obtenir ces bénédictions simplement par la
confession emphatique de son péché. Cette théologie enseigne que la fortune spirituelle et
matérielle d'un « croyant » dépend de la foi et de ce qu'il donne spirituellement et matériellement
à Dieu ou à son représentant dans le monde. Bien que cela s'applique non seulement au matériel
mais aussi au don spirituel - et de la même manière non seulement au matériel mais aussi à la
prospérité spirituelle au sens biblique - la plupart des groupes soulignent l'importance de la
prospérité financière et du don financier ici et maintenant. L'aspect du don spirituel et de la
prospérité semble avoir été mis de côté parce que les dirigeants pentecôtistes utilisent l'accent
mis sur le don financier comme tremplin pour collecter des fonds pour l'église et aussi pour eux-
mêmes. Comme Fomum (1988ÿ: 42) le dit en référence à l'évangile, « vous prospérez en
plantant une graine financière dans la foi, dont le rendement répondra à tous vos besoins
financiers ». Ce qui m'intéresse dans cette étude n'est pas la doctrine et la façon dont elle est
déduite des significations bibliques, mais plutôt la façon dont les groupes pentecôtistes utilisent
cette signification dans la pratique quotidienne. Les dirigeants s'appuient sur des textes bibliques
fortement sélectionnés soulignant l'importance de la dîme (qui va au pasteur et à l'église locale).
Il y a une promesse que donner de cette manière conduira à la prospérité magique, ce qui est
clairement attrayant dans les sociétés où la pauvreté sévit et où il semble y avoir peu de moyens
d'y échapper. Parfois, les dîmes des pauvres soutiennent un pasteur dans le maintien d'un train
de vie de haut vol. C'était le cas de feu l'archevêque Benson Idahosa au Bénin, au Nigeria.
Gifford (2004) révèle que dans certaines des nouvelles églises pentecôtistes du Ghana, les
membres sont parfois invités à emprunter de l'argent, si nécessaire, afin de donner à l'église ; on
leur dit qu'ils se qualifient ainsi pour une bénédiction monétaire surnaturelle.

L'évangile de la prospérité est sans aucun doute une création américaine. Son développement
historique est traçable par des évangélistes bien connus comme EW Kenyon, AA Allen, Oral
Roberts, TL Osborn, Kenneth Hagin, Kenneth Copeland et d'autres.
Son essor et sa diffusion rapides dans les années 1970 se sont avérés propices à l'établissement
de véritables « empires » de ces « évangélistes médiatiques ». Aux États-Unis, dans les années
1960 et au début des années 1970, lorsque l'économie était en plein essor et qu'il y avait de
nombreuses opportunités d'emploi, les dirigeants pentecôtistes ont propagé l'évangile comme
un moyen d'obtenir des fonds pour l'évangélisation et de construire des empires médiatiques et
des églises pour soutenir leurs dirigeants. Cela s'est avéré très fructueux : d'énormes ressources
ont été mises à disposition pour atteindre les objectifs ci-dessus (Gifford 1998ÿ: 39). Marshall
(1992) dans son étude sur les pentecôtistes du Nigéria révèle qu'en Afrique, la montée de ces
mouvements a été profondément influencée par la portée de l'évangélisation américaine.
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De nombreux pasteurs pentecôtistes en Afrique ont reçu leur formation dans les collèges
bibliques dirigés par les prédicateurs de la prospérité en Amérique, soit en y étudiant à plein
temps, soit par correspondance. Par exemple, Benson Idahosa a été formé au Rhema Bible
College de Kenneth Hagin dans l'Oklahoma. De retour au Nigeria, il fonde sa propre école
biblique à Benin City ; Les Africains qui ne pouvaient pas aller aux États-Unis pour s'entraîner
y allaient. L'évangile de la prospérité s'est ainsi répandu en Afrique et en Amérique latine. En
effet, même certaines Églises principales - par exemple, l'Église presbytérienne au Cameroun
ont commencé à suivre une approche similaire afin de collecter-, des
particulier
fonds également,
pendant la en
période
d'action de grâces de la récolte.

Mon choix de me concentrer sur ce passage à un évangile de la prospérité n'implique


certainement pas que je considère les facteurs économiques comme déterminants dans la
propagation récente et rapide du pentecôtisme sur le continent africain. Au contraire, de
nombreux travaux récents sur les évolutions africaines (voir Meyer 1995 et van Dijk 2000 et
2002) ont montré de manière convaincante les limites du déterminisme économique qui
semblaient implicites dans certaines études antérieures sur l'Amérique latine (voir, par
exemple, Cleary et Steward- Gambino 1992 ou Brain 1998) et qui plane également dans les
travaux antérieurs de Gifford (par exemple dans Gifford 1991). En effet, l'un des aspects
intéressants de mon sujet secondaire de la tendance récente à la «ÿpentecôtisationÿ» dans
les églises principales du sud-ouest du Cameroun (déjà mentionné ci-dessus), est qu'il
souligne précisément l'importance des aspects plus spirituels et rituels - le grand enthousiasme
qui le parler en langues et d'autres aspects extatiques des services pentecôtistes évoquent
pour comprendre la popularité du pentecôtisme. Par conséquent, le passage à un évangile de
la prospérité, et la position plus impliquée que cela implique de la part de nombreuses églises
pentecôtistes sur les préoccupations économiques, ne peuvent être considérés que comme
un facteur de la prolifération continue du pentecôtisme au Cameroun. Cependant, il est clair
que c'est un aspect qui attire beaucoup l'attention des convertis potentiels.
De plus, ce passage assez spectaculaire de l'ascèse à l'accumulation semble marquer des
développements ailleurs également. En général, le pentecôtisme a déjà été étudié dans de
nombreux pays africains. Cependant, à ce jour, peu de recherches s'intéressent explicitement
à ce passage de l'ascèse à l'accumulation, à ses trajectoires et à ses effets spécifiques selon
les pays. Cette étude espère combler cette lacune pour le Cameroun. Dès le début de mon
travail de terrain, mon intention principale était donc d'étudier comment les pentecôtistes
appliquaient ce nouveau message de prospérité dans le contexte camerounais marqué par un
grave malaise économique.
Les questions centrales de mon travail de terrain étaient les suivantesÿ:

- Qu'est-ce qui explique la prolifération du pentecôtisme au Cameroun au cours de la dernière décennie ?


- Quelles réponses le pentecôtisme (en général et pour les différents courants en particulier) apporte-t-il aux
difficultés des Camerounais, ce que les églises principales n'ont pas réussi à faire ? Dans ce contexte, j'ai
prêté attention aux aspects spirituels et matériels.
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sept

Dans ce contexte plus large, je me suis concentré sur ma question spécifiqueÿ:


- Comment les dirigeants pentecôtistes maintiennent-ils leur message de salut économique face à une
déception inévitable ? Ils promettent aux gens la richesse par l'évangile de la prospérité ;
cependant, très peu de gens s'enrichissent grâce à cette méthode, pourtant le mouvement reste
attractif pour de nombreux Camerounais. Comment est-ce possible?

Sujets connexesÿ: Pentecôtisation des églises


principales et implication dans la politique

Au cours de mes recherches, deux thèmes connexes ont émergé, étroitement liés à ces
questions centrales. Tout d'abord, j'ai vite découvert que les membres des églises chrétiennes
principales étaient de plus en plus influencés par les doctrines et les pratiques pentecôtistes ;
en pratique, cela signifiait que ces églises étaient « pentecôtistes ». Cela m'a fait développer
un intérêt à savoir pourquoi et comment se déroulait ce processus de pentecôtisation des
églises principales. Un autre sujet connexe concernait le contexte politique. Mon étude a été
réalisée à une époque où le Cameroun traversait des transitions démocratiques et
économiques difficiles ; il l'est encore, jusqu'à nos jours.
Les citoyens luttent pour de véritables réformes démocratiques comme étape vers une
situation économique stable, mais beaucoup pensent que le gouvernement n'est pas disposé
à promouvoir cela. J'ai découvert aussi que les églises principales, en tant que partie de la
société civile, font de plus en plus pression sur le gouvernement pour qu'il réalise de
véritables réformes démocratiques. Leurs membres ont été touchés par la crise, ce qui
implique invariablement que les Églises aussi sont touchées. J'ai donc développé un intérêt
à savoir quelles églises sont impliquées dans cette lutte et aussi si les églises pentecôtistes
étaient également parmi les églises et si non, pourquoi pas ?
En ce qui concerne le premier sujet connexe, la « pentecôtisation » des églises principales,
il est clair que ce développement est le résultat de la montée du pentecôtisme au cours des
dernières décennies. Le pentecôtisme est florissant parce que les membres des églises
principales continuent de faire défection vers ces nouveaux groupes religieux pour des raisons
telles que la guérison spirituelle que le pentecôtisme prétend apporter -, les opportunités
d'emploi, les services de culte animés et les stratégies d'évangélisation agressives adoptées
par les pentecôtistes sous la forme de "croisades". ,' des rassemblements de campagne et la
distribution gratuite de littérature et d'autocollants. Cette évolution n'est certainement pas
propre au Cameroun.
Comme ailleurs en Afrique, certaines églises principales ont pris conscience de l'influence
des églises pentecôtistes sur leurs membres et commencent à prendre des précautions en
s'accommodant avec prudence de certaines des pratiques qui ont rendu le pentecôtisme
attractif. Par exemple, Gerry ter Haar (1994) montre que les Églises méthodiste et catholique
romaine au Ghana le font. Dans le cas de l'Église catholique romaine au Ghana, elle note
que les pratiques de réveil ont d'abord été
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introduit en 1971 lorsqu'une sœur du Saint-Esprit a créé un groupe de prière à Koforida après
son retour des États-Unis. Un autre groupe a été créé à Accra la même année, et un an plus
tard, deux sœurs missionnaires médicales, également des États-Unis, ont commencé le
mouvement à Kumassi, qui est devenu en quelque sorte un centre de renouveau charismatique.
Aujourd'hui, de nombreuses paroisses de l'Église catholique au Ghana ont des groupes de
prière dans lesquels la guérison est un élément important, comme c'est d'ailleurs le cas dans
de nombreuses autres églises au Ghana. Dans une autre étude menée au Ghana, Opoky
Onyinah (sans date) soutient que les Africains en général croient fermement à la sorcellerie,
aux démons, aux malédictions ancestrales ou aux maladies. Ainsi, lorsqu'ils se sentent menacés
par l'un d'entre eux, ils rechercheront une guérison spirituelle. Il soutient que chaque église
trouve qu'il vaut la peine d'inclure la guérison spirituelle dans son programme, car ne pas le
faire revient à perdre des membres au profit d'églises qui incluent de telles activités. Cela
contribue à nouveau à la pentecôtisation continue du christianisme en Afrique.
Alors que de tels développements sont autorisés dans certaines églises principales, d'autres
ne tolèrent pas les changements dans leur propre cadre. Au sein de ces églises, chaque fois
qu'un membre ou un prêtre essaie d'introduire des pratiques pentecôtistes, il rencontrera des
problèmes avec les autorités de l'église. Par exemple, dans le diocèse de Buea de l'Église
catholique romaine, l'un de ses prêtres a lancé un mouvement de réveil dans sa paroisse, qui
a attiré de nombreux adeptes. Lorsque l'évêque s'est rendu compte que le mouvement, inspiré
par l'expansion du pentecôtisme dans la région, avait adopté plusieurs pratiques pentecôtistes,
il l'a interdit. Il en résulta de graves tensions entre le groupe et l'évêque – d'autant plus qu'elles
semblaient liées à l'opposition entre « autochtones » et « étrangers », tension particulièrement
virulente en la matière. Les habitants locaux du Sud-Ouest estimaient que l'évêque (originaire
de la province du Nord-Ouest et donc considéré comme un « étranger ») avait réagi ainsi parce
que le fondateur du groupe était un « autochtone » du Sud-Ouest (Konings 2003). Ce cas offre
un exemple révélateur de la manière dont les autorités ecclésiastiques peuvent réussir à
réprimer une tentative de pentecôtisation d'une église. Dans certains cas, de telles tensions
aboutissent soit à la défection de certains membres vers des groupes pentecôtistes où ils
croient pouvoir avoir cet accomplissement spirituel, soit à la fondation d'une nouvelle église
pentecôtiste, où ils peuvent poursuivre leurs activités.

Par exemple, Meyer (1995) note que l'Église pentecôtiste du Seigneur du Ghana a fait
sécession de l'Église presbytérienne évangélique (EPC) lorsque l'un des dirigeants, Samuel
Yao Amedzro, a créé un groupe de prière, qui a adopté des éléments pentecôtistes au sein de
l'EPC contre la volonté de les autorités ecclésiastiques. Lui et d'autres dirigeants ont été
excommuniés parce qu'ils ont résisté. Là-dessus, ils ont réagi en fondant l'église de la Pentecôte
du Seigneur (Meyer 1995).
Au Cameroun, il y a un processus graduel de pentecôtisation, qui se déroule dans l'Église
presbytérienne du Cameroun (PCC). Le cas du PCC, discuté dans le chapitre cinq ci-dessous,
est particulièrement intéressant car ici des changements semblent venir
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par le bas. La conséquence est que les autorités de l'église, qui ont d'abord résisté, ont été
contraintes de céder progressivement au souhait des membres ordinaires.
Deux tentatives antérieures ont été faites par des personnalités de l'église pour introduire les
pratiques pentecôtistes, mais chacune s'est heurtée à une forte résistance de la part des
autorités de l'église. Le premier cas a commencé à la fin des années 1970 et le second au
début des années 1990. Chaque cas a abouti à la formation d'une nouvelle église pentecôtiste,
une grande partie des adhérents étant des convertis du PCC. Les questions auxquelles cette
étude a tenté de répondre étaient de savoir pourquoi les membres du PCC voulaient imiter le
pentecôtisme et pourquoi les autorités, qui avaient résisté aux tentatives antérieures, se sont
ouvertes plus récemment aux pratiques pentecôtistes. Deux facteurs semblent être d'une
importance capitale pour expliquer les degrés divers et les voies variables de ce processus de
pentecôtisation des églises principales du sud-ouest du Cameroun. Le premier est l'influence
du pentecôtisme nigérian. La plupart des groupes pentecôtistes du Cameroun et de Molyko en
particulier sont originaires du Nigeria. Cela fait de la scène pentecôtiste dans cette partie du
Cameroun, presque une réplique de ce qui se passe au Nigeria. La musique pentecôtiste
nigériane est jouée partout au Cameroun ; à la radio, dans les maisons, les bars, les
restaurants, les marchés, les discothèques et même les boîtes de nuit.
Les Camerounais l'apprécient en chantant et en dansant à son rythme lors des funérailles,
dans les églises et lors des mariages. À Molyko, il y a la station de radio Revival Gospel (une
station de radio FM dirigée par un pasteur de Full Gospel Mission), spécialisée dans la
prédication de la parole de Dieu et la lecture de musique gospel, la plupart provenant du
Nigéria. Cette station est très écoutée à Buea et ses environs en raison de ses sermons
émouvants et de ses chants pentecôtistes nigérians. La station a eu une influence sur le chant
et la danse en cours de la musique pentecôtiste, par exemple, dans la congrégation
presbytérienne de Molyko, car les chansons émouvantes dans l'église sont généralement
entendues pour la première fois plusieurs fois pour le divertissement du public sur cette station.

Un deuxième facteur est que la crise économique a rendu les soins médicaux très coûteux
pour la grande majorité des Camerounais ; cela pousse certains d'entre eux à se tourner vers
la guérison spirituelle. Plutôt que d'aller vers des groupes pentecôtistes pour cela, les membres
de la congrégation pensent qu'il est préférable pour eux d'adopter la méthode dans leur propre
congrégation. Ma principale conclusion au chapitre cinq est que, apprenant une leçon du
passé, les autorités de l'église tolèrent une certaine pentecôtisation d'en bas parce qu'elles
veulent éviter de nouvelles défections vers des groupes pentecôtistes.

En ce qui concerne le rôle politique des églises, il existe une abondante littérature sur
l'implication des groupements chrétiens dans la lutte pour la démocratisation dans divers pays
d'Afrique (Gifford, éd. 1995) et d'Amérique latine (Cleary et Steward-Gambino, éd. 1992). ;
Stoll, 1990 ; Chesnut, 1997). La lutte générale pour des réformes démocratiques sur tout le
continent et ailleurs dans le Sud
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dix

hémisphère est clairement liée à la fin de la guerre froide. A la fin des années 1980, les Africains
ont de plus en plus exprimé le sentiment d'avoir été gouvernés pendant de nombreuses années
par des dictateurs et qu'il était temps de se battre pour des réformes démocratiques qui mettraient
fin à cela. Les églises de nombreux pays africains sont connues pour avoir joué un rôle important
dans ce contexte. Une comparaison de ces développements dans divers pays montre des
différences frappantes : dans la plupart des pays, certaines églises ont uni leurs forces dans la
lutte pour des réformes démocratiques tandis que d'autres se sont alignées sur le gouvernement
pour étouffer le processus. Gifford (1995) révèle que dans de nombreux pays africains
francophones, les églises ont uni leurs forces en appelant à une conférence nationale pour aborder
les problèmes affectant la nation. Dans les pays où les dictateurs ont cédé, l'église a joué un rôle
clé car la plupart des personnes désignées pour présider les conférences étaient des chefs
religieux. Par exemple, au Bénin, ce rôle a été joué par Mgr Isidore de Sousa (archevêque de
Cotonou) ; au Gabon par Mgr Basil Mve Engone (évêque d'Oyem) ; au Togo par Mgr Sanouko
Kpodzro (évêque d'Atakpame) ; et au Congo par Mgr Ernest Kombo (évêque d'Owando).

Dans certains pays, les chefs d'église ont exercé une influence considérable en publiant des lettres
pastorales, exprimant la position de l'église sur les questions politiques affectant le pays. Dans
d'autres pays, certaines Églises se battaient pour des réformes démocratiques, tandis que d'autres
s'alignaient sur le gouvernement. Par exemple, alors que les principales églises du Kenya étaient
opposées au régime du président Moi à la fin des années 1980 et au-delà, la Redeemed Gospel
Church (une église pentecôtiste) l'a soutenu. Ce rôle joué par les églises a toujours amené des
conflits entre le gouvernement et les églises ou les clergés au franc-parler.

En Amérique latine, où cette lutte des Églises pour des réformes démocratiques a commencé
plus tôt, les clergés catholiques romains en ont été le fer de lance. Dans ces pays, les prêtres
étaient de plus en plus intéressés à participer aux décisions pastorales de l'Église, mais ils
voulaient surtout que l'Église rompe ses liens avec un ordre injuste et se batte pour les masses
qui, selon eux, souffert de la misère et des privations. Certains prêtres ont participé à la politique,
souvent en alignement avec des groupes révolutionnaires. En conséquence, certains d'entre eux
ont été assassinés ou déportés, des chrétiens persécutés, la presse catholique romaine attaquée
et des locaux ecclésiastiques perquisitionnés par les autorités politiques (Gutierrez, 1977).

Le Vatican n'a pas toujours soutenu les prêtres, et son manque de soutien a parfois conduit à des
frictions entre les évêques et les représentants du pape.
Dans le contexte camerounais, les principales Églises telles que l'Église catholique romaine
(RCC) - et en particulier ses clergés anglophones - et le PCC, qui se concentre
exclusivement
presque sur les
questions touchant les anglophones, ont été à l'avant-garde des efforts visant à voir une véritable
démocratie société s'enracine au Cameroun.
Il est toutefois frappant de constater que les églises pentecôtistes semblent conserver une position
périphérique. Le chapitre six a abordé quelques raisons qui peuvent expliquer ce contraste.
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Au Cameroun, à la différence d'ailleurs en Afrique - par exemple, au Nigeria où la plupart


de ces églises ont leur origine - les églises pentecôtistes ont maintenu une position politique
et sociale périphérique. Contrairement aux églises principales, elles n'ont eu qu'une influence
périphérique en politique. C'est parce que leurs dirigeants disent à leurs fidèles que les
églises doivent avant tout se préoccuper d'un programme spirituel, comme la prière, l'étude
de la Bible, la préparation à la Sainte-Cène, l'évangélisation et le conseil pastoral individuel.
Chaque groupe, en tant que corps, ne s'engage dans la politique que pour défendre son
enseignement et ses intérêts officiels. Cependant, les membres individuels ne sont pas
exclus des questions politiques, mais ils ne s'impliquent pas activement - du moins pas au
même degré que les membres des principales églises chrétiennes. Les pentecôtistes au
Cameroun soulignent qu'ils ne peuvent pas appartenir à des partis politiques ou faire
campagne pour eux, et ne peuvent pas former de partis politiques ou participer à des
manifestations politiquesÿ; ils peuvent toutefois s'inscrire et voter.
Bien sûr, cette différence apparente d'engagement politique entre certaines églises
principales et la plupart des pentecôtistes doit être considérée dans un contexte plus large.
Déjà dans son étude de 1985 sur une « église indépendante en Afrique du Sud », Jean
Comaroff avertissait qu'une notion comme la « résistance » devait avoir une interprétation
large dans ce contexte et qu'elle ne devrait pas être limitée à la seule arène politique formelle.
C'est certainement vrai aussi pour le pentecôtisme au Cameroun, que nombre de ses aspects
- ses services hyperactifs, le comportement autonome de nombreux dirigeants et partisans,
prenant constamment de nouvelles initiatives - s'accordent mal avec les normes établies de
la période de nation puissante - construction et un partiisme dès la première décennie après
l'indépendance. En effet, le pentecôtisme n'a commencé à fleurir que lorsque cet ordre très
contrôlé s'est progressivement assoupli au cours des années 1980. Dans une telle perspective,
si l'on adopte une vision plus large de ce qui constitue la « politique », se focaliser uniquement
sur le soutien apparent du pentecôtisme pourrait être trompeur. Sous d'autres aspects, cela
a des implications qui affectent certainement le statu quo.

Cependant, dans une situation politique hautement conflictuelle, comme au Cameroun


dans les années 1990, la question de savoir pourquoi certains chefs religieux ont élevé la
voix dans l'arène politique formelle, tandis que d'autres se sont abstenus de le faire, est
certainement importante. Comme on l'a dit, le début de la démocratisation dans le pays
depuis 1990 a entraîné de grands troubles populaires. Pendant un certain temps, il a semblé
que le régime de Biya serait renversé par une opposition déterminée, en particulier de la part
des régions anglophones du pays (où le pentecôtisme se répandait particulièrement). Il y eut
aussi une grande indignation populaire face à la manière dont le régime réussit à truquer les
élections successives et à conserver ainsi le pouvoir. Les difficultés de la crise économique
persistante ont ajouté à cette indignation. Dans ce contexte, il est frappant de constater que
ce sont surtout des représentants des principales Églises - et notamment de l'Église catholique
romaine - qui ont ouvertement protesté contre la politique du régime.
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Ci-dessous (notamment au chapitre six), j'analyserai plus en détail les facteurs qui peuvent
expliquer la différence de cet aspect avec les églises pentecôtistes, à la fois leaders et
adeptes.

Contexte de crise et questions centrales

Depuis le milieu des années 80, le Cameroun traverse une grave crise économique qui n'a
laissé que peu de gens intacts et a considérablement retardé les progrès. Bien que prévisible
et en fait prévue (voir Jua, 1991), la crise semble avoir pris le gouvernement par surprise car
très peu a été fait pour l'éviter ou pour s'y préparer. La crise a engendré une aggravation de
la pauvreté, de la misère et du chômage et fait fermenter la peur, le doute et l'incertitude
jusqu'à accroître l'insécurité sociale.
Le banditisme armé est désormais monnaie courante, les bandits opérant au grand jour et
souvent en toute impunité. De plus en plus de jeunes et même des familles entières (cf.
loterie américaine organisée chaque année par le gouvernement américain pour les autres
ressortissants souhaitant émigrer aux États-Unis) rêvent ou migrent vers l'Ouest pour
chercher des pâturages plus verts. Avec les avantages supplémentaires d'Internet et des
téléphones portables, les Camerounais de la diaspora sont quotidiennement en contact avec
des parents et des amis à la maison, les apprenant à éviter les obstacles à l'immigration
toujours plus sophistiqués dressés par les gouvernements occidentaux.
Les causes de la crise sont nombreuses, complexes et très difficiles à définir pour l'homme
ordinaire, ou même pour les universitaires et autres experts (voir Tedga, 1990 ; Jua, 1991 ;
van de Walle, 1993 ; Konings, 1995, 1996a et b, 1998 ; Nyamnjoh, 1999).
Pourtant, les efforts du gouvernement pour le contrôler ont depuis plus de vingt ans donné
peu de dividendes en termes concrets, bien qu'il y ait beaucoup de rhétorique officielle et des
affirmations contradictoires de reprise en cours. Le classement en 1998 et 1999 du Cameroun
comme le pays le plus corrompu du monde, selon les critères élaborés par Transparency
International et la candidature du pays au Club de Paris pour être considéré comme un pays
pauvre très endetté en 2000, qui a finalement conduit à son admission dans le l'Initiative en
faveur des pays pauvres très endettés en 2006, parlent autant de l'échec du gouvernement à
redresser l'économie.
Les Églises s'inquiètent également de la crise L'Église presbytérienne du Cameroun
(PCC) et l'Église catholique romaine, en particulier, ont apporté leur propre contribution
spirituelle à la lutte contre celle-ci. Ils l'ont souvent exprimé lors de sermons dans les églises
et par des lettres pastorales. Mais ils n'ont réussi ni à arracher les concessions qu'ils
souhaitent au gouvernement, ni à convaincre leurs membres de la pertinence pratique de
leurs options et stratégies (Titi Nwel, 1995 ; Médard, 1997).

Dans les mêmes années où se dessine la crise économique, le Cameroun a connu la


prolifération et l'épanouissement des groupes pentecôtistes, notamment en
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les provinces anglophones. Certains de ces groupes sontÿ: l'Église apostolique, la mission
du plein Évangile, l'Église du Christ, l'Église de Dieu, la véritable Église du Christ, les
Assemblées de Dieu, l'Église biblique d'Afrique, la Communauté missionnaire chrétienne
internationale, la chapelle des gagnants, la Bible de la vie profonde Church, Arm of God
Church, New Generation Church, The Celestial Frontiers Millennial Church, United Pentecostal
Church, Bethel World Outreach Ministry, Living World Church, Universal Church of the
Kingdom of God, Living Faith Worldwide Church et Cameroon Church of Christ.

La montée et la propagation du pentecôtisme pendant cette période de crise - comme


dans de nombreuses autres régions d'Afrique, associées à des défections massives des
églises établies vers les nouvelles églises - pourraient être interprétées comme un signe
public de mécontentement des chrétiens quant à la manière dont les églises établies se sont
occupés de répondre aux besoins spirituels et matériels de leurs disciples. Une telle
désillusion croissante montre qu'un nombre croissant de chrétiens ne considèrent pas qu'il
soit suffisant pour les églises principales de simplement faire des déclarations critiques sur la
détérioration de la situation économique ou de condamner les quelques personnes qui vivent
dans une opulence obscène tandis que la majorité se vautre dans la misère et la pauvreté.
Ainsi en République Démocratique du Congo, par exemple, face à cette incompétence des
Églises majoritaires et de l'État, les Églises charismatiques guérisseuses ont proliféré à
Kinshasa et dans d'autres centres urbains (espaces tragiques où l'on est constamment
confronté à la misère et à l'épreuve ) recherchant l'autonomisation de leurs communautés par
toutes sortes de moyens innovants (Devisch, 1996).
Une étude rapide de cette situation au Cameroun indique que la plupart de ces églises
pentecôtistes sont importées du Nigéria via la partie anglophone du pays où elles se sont
d'abord établies avant de se déplacer vers d'autres parties du pays. Par exemple, les
premières églises pentecôtistes (notamment l'Église apostolique et la mission du plein
évangile, auxquelles je me réfère parfois dans ce livre comme des églises pentecôtistes
principales au Cameroun) ont été importées du Nigéria en 1948 et 1961 respectivement.
Cette racine nigériane a fait du pentecôtisme au Cameroun de nombreuses caractéristiques
du pentecôtisme nigérian. De plus, presque tous les pionniers ou co-pionniers locaux des
églises pentecôtistes étaient à l'origine des ministres ou des anciens d'une église établie qui
étaient mécontents d'un aspect particulier du culte ou de la doctrine de l'église à laquelle ils
appartenaient avant la scission. Par exemple, la Christian Missionary Fellowship International
a été fondée par Zacharias Fomum, un universitaire Don, qui était autrefois un ancien dans
l'une des principales églises (l'église presbytérienne) à Yaoundé et accessoirement le fils d'un
pasteur à la retraite de l'église.

Dans ce contexte d'épanouissement des regroupements pentecôtistes dans un contexte


de crise économique persistante, cet ouvrage tente d'apporter des réponses aux questions
suivantes :
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1) Quelle réponse le pentecôtisme a-t-il apporté aux difficultés matérielles des Camerounais ?
Plus particulièrement : comment le nouvel évangile de l'accumulation et de la prospérité se rapporte-t-il à ces
difficultés quotidiennes ?
2) Qu'est-ce qui explique la prolifération des groupements pentecôtistes et pourquoi y a-t-il une défection continue
des membres des églises principales vers de tels groupes pentecôtistes dans le pays ?
3) Quel(s) facteur(s) peuvent expliquer la pentecôtisation croissante de la ligne principale
Des églises?
4) Comment les églises pentecôtistes se rapportent-elles à l'impasse de la démocratisation au Cameroun ?

Pertinence des débats généraux sur le pentecôtisme et


le changement religieux pour cette étude

La transformation remarquable du pentecôtisme mondial au cours des dernières


décennies a attiré l'attention de nombreux universitaires. La plupart des chercheurs
semblent soutenir que ce phénomène doit être compris comme un aspect de la
mondialisation et d'une domination américaine, qui est à la fois culturelle, économique
et politique. Cette section de l'Introduction offre un aperçu des travaux de cinq
chercheurs sur le pentecôtisme en Afrique et les principaux points qu'ils soulèvent.
L'objectif est de mettre en évidence leur pertinence pour mon étude de l'évolution de
la position du pentecôtisme au Cameroun. Ces cinq chercheurs ont été choisis avant
tout parce qu'ils sont parmi les meilleurs spécialistes des études pentecôtistes en
Afrique. Ils ont mené des études sur différents aspects du pentecôtisme dans divers
pays, ce qui m'a permis de comparer divers aspects de ce courant religieux à mes
études au Cameroun. Se concentrer sur une question ou sur un pays pourrait rendre
impossible de décrire les aspects généraux et les différences au sein du pentecôtisme.
Les chercheurs dont j'ai choisi de discuter du travail sont Ruth Marshall-Fratani, Paul
Gifford, David Maxwell, Birgit Meyer et Rijk van Dijk.

Ruth Marshall-Fratani
Ruth Marshall-Fratani est chercheuse associée au CEMAF, Université Paris 1.
C'est une politologue qui s'est intéressée à l'étude du pentecôtisme. Elle a effectué
des recherches approfondies sur la politique en Côte d'Ivoire et a été consultante sur
la violence et les conflits dans ce pays et en Afrique de l'Ouest en général pour
l'ONG International Crisis Group et l'Organisation des Nations Unies. Dans son étude
antérieure sur le pentecôtisme, son domaine d'intérêt était le Nigeria. Certaines de
ses publications sur le pentecôtisme sont « Dieu n'est pas un démocrate » :
Pentecostalism and democratization in Nigeria (1995) et Mediating the global and
local in Nigerian Pentecostalism (1998). Comme mon travail sur le Cameroun, son
travail s'est concentré sur la façon dont les pentecôtistes nigérians se rapportent à la
politique et aussi comment, avec l'évangile de la prospérité, ils ont embrassé
l'économie mondiale. Elle écrit moins sur un autre sujet dans mon travail, l'influence
que le pentecôtisme exerce sur le christianisme dominant au Cameroun.
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L'une de ses publications, dont je parlerai ici plus en détail, est son chapitre sur 'Pentecostalism in
Southern Nigeria: An overview', in Gifford, ed., New Dimensions in African Christianity, 1992. Son
objectif principal dans ce chapitre est d'offrir un aperçu de la prolifération de nouveaux groupes chrétiens
dans la ville nigériane de Lagos (l'une des villes où la prolifération est la plus évidente car c'est la capitale
économique et la plus grande ville de ce pays). Elle examine trois questions dans cet ouvrage : les
différences entre les différents groupes, leurs traits communs et leur implication politique.

a) Distinguer les groupes


Le travail de Marshall soulève avec force la même question qui est au cœur de mon étude : la transition
récente au sein de ce mouvement d'une doctrine ascétique à une

évangile de la prospérité. Cependant, elle formule cela un peu différemment. Elle distingue deux
groupes : le mouvement de la sainteté et les pentecôtistes. Son argument pour faire cette distinction est
que le pentecôtisme est un mouvement hétérogène avec des différences internes marquées dans les
doctrines, les pratiques, les bases sociales des divers groupes et organisations para-groupes, les degrés
variables d'affiliation confessionnelle et la manière dont les pentecôtistes se rapportent à la contexte
sociopolitique de leur société. Pour cette raison, elle pense qu'il serait faux de supposer que l'ensemble
du mouvement forme un tout homogène. Elle préfère utiliser le mot « né de nouveau », tel qu'il est utilisé
dans le contexte nigérian, pour désigner ce mouvement, que les spécialistes appellent généralement le
pentecôtisme. Les Nigérians les appellent « Born-agains » parce que les membres se désignent
catégoriquement comme des chrétiens « born-agains ». Bibliquement, cette expression fait référence à
l'expérience de conversion d'être « né de nouveau » par un acte individuel de repentance et de
soumission. C'est-à-dire « donner sa vie à Christ », ce qui est attendu de tout chrétien. Les membres de
ces groupes prétendent avoir satisfait à cette exigence biblique et ils accusent continuellement les
étrangers de ne pas être « nés de nouveau ». Le mouvement Holiness consiste en la vision de Marshall
des premiers groupes «nés de nouveau», qui mettaient l'accent sur l'ascèse comme message
économique. En tant qu'églises appartenant à ce groupe, elle mentionne Faith Tabernacle, l'Église
apostolique, la foi apostolique, les Assemblées de Dieu et l'Église biblique Deeper Life. La plupart de
ces églises ont été établies en tant qu'églises missionnaires des États-Unis d'Amérique et de Grande-
Bretagne des années 1930 aux années 1950. Seule la Deeper Life Bible Church a été fondée par un
Nigérian. Toutes ces églises adoptent une théologie de la «ÿsaintetéÿ» ou de la «ÿjusticeÿ», qui met
l'accent sur la perfection, l'éthique personnelle stricte et l'inerrance biblique. Le matérialisme et les

plaisirs charnels sont des péchés, donc les « croyants » sont censés les éviter. Ils mettent l'accent sur
la repentance et la restitution des torts passés.

On ne s'attend pas à ce que les croyants mentent, trichent, volent, se disputent, bavardent, donnent ou
acceptent des pots-de-vin, fument, forniquent, battent leurs conjoints, s'emportent ou refusent de l'aide à
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autres membres dans le besoin. Seuls des contacts limités sont autorisés entre les membres du
sexe opposé et un code vestimentaire strict pour tous les sexes est appliqué. L'infidélité conjugale
ou le divorce n'est pas autorisé. La guérison par la foi et les miracles sont au cœur des églises
qui appartiennent à ce groupe dans la mesure où certaines refusent même un traitement médical.
L'église biblique Deeper Life va jusqu'à dire à ses membres de s'abstenir de regarder la télévision,
de boire même des boissons gazeuses, de porter des bijoux et d'avoir des contacts avec des
incroyants.
Le groupe « pentecôtiste » est composé des plus jeunes églises « nées de nouveau », qui
ont vu le jour entre les années 1970 et les années 1980. Ce groupe adhère à la doctrine de la
prospérité, qui permet à ses membres d'accumuler. Les doctrines de ce groupe ont été influencées
par la littérature sur la prospérité par des prédicateurs des États-Unis d'Amérique. De plus,
certains des pasteurs nigérians de ce groupe, par exemple Benson Idahosa, ont été formés aux
États-Unis d'Amérique dans des écoles bibliques dirigées par les pasteurs pionniers de la
prospérité du pays - comme le Rhema Bible College dirigé par Kenneth Hagin en Oklahoma.
Certains « pentecôtistes » avaient été membres du mouvement de la sainteté avant l'arrivée des
doctrines « pentecôtistes ». Christ Chapel, fondée par un Nigérian, le pasteur Tunde Joda, est
parmi les premières églises du groupe pentecôtiste à Lagos et c'est la plus populaire. Les
membres sont choisis parmi des gens d'affaires éminents, des étudiants universitaires et des
conférenciers et même des stars de la pop. Les membres ont tendance à porter des robes
occidentales, à écouter de la musique gospel de style occidental et à consommer de la littérature
religieuse occidentale. Ceci, soutient Marshall, met en lumière à quel point les notions de «
modernité » ont été « intériorisées » par ce groupe. Les dirigeants de l'église s'efforcent de créer
des liens internationaux qui leur permettront

accumuler. Plus ils voyagent et acquièrent des articles de luxe, plus les membres voient cela
comme un signe de la bonté de Dieu envers ses fidèles disciples. Les membres ont tendance à
donner beaucoup d'argent à l'église dans l'espoir d'en recevoir davantage en retour.

b) Traits communs à tous les groupes Marshall


souligne également que malgré ces différences, les « nés de nouveau » se considèrent comme
une communauté spéciale et sacrée dont l'identité et l'unité doivent être promues de manière
agressive auprès de ceux qui sont à l'extérieur. Ils ont encouragé cette identité, travaillant à
l'unisson. Elle examine les facteurs qui ont fait croire aux membres qu'ils devaient être unis. Elle
soutient que la pression économique et politique constante exercée sur les citadins du Nigeria a
rendu nécessaire le besoin d'unité. La pression a fait croire aux membres qu'en travaillant
ensemble, ils peuvent élaborer des stratégies doctrinales, économiques ou sociales qui peuvent
leur permettre de surmonter les difficultés économiques et la pauvreté. Par exemple, sur le plan
doctrinal, les doctrines de l'ascétisme et de la prospérité sont censées apporter une solution aux
difficultés économiques ; dans le contexte social quotidien.
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Être un membre nécessiteux d'un tel groupe garantit que l'on sera toujours aidé par d'autres
membres ou par l'église. Les églises fournissent un soutien institutionnel, à la fois formel et
informel, dans des domaines tels que la santé, l'éducation et la vie familiale à leurs membres.
Pour consolider cette unité, la Pentecostal Fellowship of Nigeria (PFN) a été créée à la fin
des années 1980. PFN est l'association faîtière nationale qui rassemble tous les groupes «
nés de nouveau » au Nigeria. Il parle au nom de tous les groupes et il défend leurs intérêts
lorsque le besoin s'en fait sentir. Il met fortement l'accent sur l'unité entre les membres.
Depuis sa fondation, il a résolu un certain nombre de différends au sein de la communauté.

c) Engagement politique
Marshall montre que les « nés de nouveau » au Nigeria, sont francs sur les questions
politiques. Ils croient qu'en prenant part à la vie politique, ils sont capables d'éliminer, par une
élection, « l'ennemi » qui dirige le pays. L'ennemi ici se réfère le plus souvent aux non-
chrétiens. En plus d'être actifs pendant les élections, ils ont protesté contre les décisions
politiques qui ne les favorisaient pas. Par exemple, pendant la période de régime militaire et
l'admission du Nigéria dans l'Organisation de la conférence islamique (OCI) en 1985, ils se
sont joints à d'autres groupes chrétiens pour lutter contre ce qu'ils ont appelé « l'islamisation
du pays ». Ils ont toujours été francs sur la crise religieuse qui oppose les chrétiens aux
musulmans dans le nord du Nigeria. Marshall donne une analyse détaillée de cette relation
entre le pentecôtisme nigérian et la politique dans son article, « » Dieu n'est pas un démocrate
»
Pentecostalism and Democratization in Nigeria', in Gifford, ed., The Christian Churches and
the Democratization of Africa, 1998.
Quelle est la pertinence de ces idées pour mon étude des développements au Cameroun ?
Certaines questions soulevées par Marshall à propos du pentecôtisme nigérian ne
correspondent guère à mon propre travail - même si la plupart des groupes pentecôtistes au
Cameroun sont originaires du Nigeria. Le premier problème est sa distinction entre les
groupes de «ÿsaintetéÿ» et les «ÿpentecôtistesÿ». La différence qu'elle donne réside dans
les messages économiques des groupes : tandis que le premier est ascétique, le second est
cumulatif. Au Cameroun, il n'y a plus de groupe exclusivement 'ascétique' et le nom général
de tous ces croyants est 'born-again' comme c'est le cas au Nigeria.
Alors que les nouveaux groupes sont déjà arrivés avec un message accumulatif, les églises
ascétiques plus anciennes sont également progressivement passées à l'accumulation.
Marshall mentionne la Deeper Life Bible Church comme l'un des groupes de « sainteté »,
mais au Cameroun, cette église, qui a été fondée par un Nigérian et est toujours gérée depuis
son siège international à Lagos, n'est pas ascétique. Elle a ses propres entreprises sous
forme d'écoles au Cameroun, tout comme les autres églises. J'ai expliqué comment les
écoles, ainsi que d'autres institutions dirigées par des églises au Cameroun, doivent être
considérées comme des entreprises commerciales, par exemple en raison de la
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frais élevés payés (voir chapitre quatre). De plus, les membres de la Deeper Life Bible Church
regardent la télévision, s'habillent comme les autres pentecôtistes et s'engagent également dans
des entreprises commerciales dans le but d'accumuler. Compte tenu de tout cela, il est très
probable qu'au Nigeria également, cette église ne soit plus ascétique. Marshall a fait ses études
il y a plus de quatorze ans et il est possible que l'église soit ensuite passée à l'accumulation. Les
pratiques d'accumulation, qu'elle attribue aux pentecôtistes au Nigeria, sont très similaires à
celles du Cameroun - par exemple, s'habiller magnifiquement et posséder des voitures chères,
voyager dans le but d'accumuler et de s'impliquer dans des entreprises.

La deuxième question concerne l'unité des pentecôtistes au Nigeria, en particulier dans leur
implication politique. Là encore, les différences avec la situation au Cameroun sont frappantes.
Les pentecôtistes du Cameroun n'ont pas le genre d'unité qui existe parmi ceux du Nigeria. Ils
n'ont pas d'association faîtière comme le PFN. Chaque église fait ses propres choses,
indépendamment des autres. Mais ils ont tous en commun qu'ils ne s'impliquent pas dans la
politique et ne l'ont jamais fait, contrairement aux églises principales qui ont toujours été franches
sur les questions de politique dans les sermons, les lettres pastorales et ont également participé
à des pourparlers visant à résoudre une impasse politique. .

Paul Gifford
Paul Gifford enseigne au Département d'études des religions du Centre d'études africaines de
l'École des études orientales et africaines de l'Université de Londres. Professeur de christianisme
africain, ses intérêts de recherche portent sur les développements récents du christianisme
africain et le rôle sociopolitique de la religion en Afrique. Il a fait des recherches approfondies sur
ces sujets avec un accent particulier sur des pays comme le Libéria, le Ghana, le Cameroun,
l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.
Il fut le premier universitaire à se rendre compte de l'influence du mouvement « Born-again » en
Afrique. Il a écrit une impressionnante série de livres et d'articles sur le sujet, parmi lesquels les
droits religieux en Afrique australe (1988), le christianisme et la politique au Libéria de Doe
(1993), les églises charismatiques du Ghana
(1994), La provenance complexe de certains éléments de la théologie pentecôtiste africaine
(2001) et le nouveau christianisme du Ghana : le pentecôtisme dans une économie africaine en
voie de mondialisation (2004b). Dans les travaux ci-dessus, Gifford a examiné deux grandes
questions qui reviennent également dans mon travail. Le premier est l'implication de ces églises
dans la politique. Contrairement à Marshall, qui s'est principalement concentré sur le rôle politique
des églises pentecôtistes, Gifford (comme moi) a examiné à la fois les églises principales et le
pentecôtisme dans leur rôle en politique. Une autre question qui est centrale dans le travail de
Gifford et le mien est le passage à un évangile de prospérité. Dans sa publication de 2001,
Gifford utilise le travail de Crowder parmi les Yoruba du Nigéria pour affirmer que bien que cette
doctrine de la prospérité puisse être une création américaine, ce n'est pas
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quelque chose de vraiment nouveau pour les Africains puisque dans la religion traditionnelle
africaine, la prospérité des membres est également centrale. Cela implique qu'elle faisait
partie de la culture africaine, qui sur ce point convergeait avec la doctrine chrétienne sur la
prospérité. Cependant, tout comme Marshall, Gifford n'a pas abordé le troisième sujet de mon
travail, la « pentecôtisation » des principales églises chrétiennes. .
Le rôle de pionnier de Gifford et le volume considérable de ses publications signifiaient
que les universitaires spécialisés dans les nouveaux mouvements chrétiens en Afrique
avaient tendance à les voir à travers ses yeux. En raison de sa maîtrise du sujet et des
recherches approfondies qu'il avait déjà menées sur le sujet, la Conférence des Églises de
toute l'Afrique (CETA) - un organe composé de la plupart des principales Églises chrétiennes
d'Afrique, mais pas de l'Église catholique romaine - lui a demandé en 1990 pour coordonner
un projet d'étude de ces nouvelles églises. Dans le cadre de ce projet, Gifford a entrepris
diverses activités. Il s'agissait d'abord d'importants déplacements de la part du coordinateur,
dans le but de se faire une idée générale du phénomène. Il a présenté ce tableau général
lors d'un symposium de l'AACC sur le thème "L'Afrique au-delà de l'an 2000 : problèmes et
promesses pour les missions" qui s'est tenu à Mombassa au Kenya, en novembre 1991. Le
deuxième élément était de discuter avec les dirigeants d'églises à travers le continent, dans
un effort pour élever prise de conscience des enjeux en cause. Le troisième élément était de
parler aux universitaires des séminaires et des départements d'études religieuses des
universités, dans le but de les intéresser à faire des études plus détaillées du phénomène et
même d'encourager les étudiants à rédiger des articles de recherche sur les nouveaux
mouvements dans leur propre région. Le projet AACC a pris fin en 1992 et diverses études
menées par des universitaires sous le parrainage du projet ont été éditées et rassemblées
par Gifford dans un volume intitulé «Nouvelles dimensions du christianisme africain». Ce
volume traite du phénomène au Nigeria, au Libéria, au Malawi, à Kinshasa et au Mozambique.

J'ai déjà souligné que Gifford avait un intérêt particulier pour le visage public du
christianisme africain dans son interface avec les questions socio-politiques. . Outre ses
ouvrages cités plus haut sur les Églises et la politique, il y en a d'autres : par exemple, il a
édité Christian Churches and the Democratization of Africa, 1995, dans lequel il a fait une
contribution sur le Libéria intitulée «ÿDirigé par les mains de Dieuÿ»ÿ: Le rôle du christianisme
libérien pendant la guerre civile », en 1998, il a publié Christianisme africain : son rôle public
dans lequel il a analysé le rôle politique joué par les églises au Ghana, au Cameroun, en
Zambie et en Ouganda. Je me concentrerai sur l'un de ses travaux sur les églises et la
politique : son travail de 1995 sur le christianisme au Libéria pendant la guerre civile. Dans
ce travail, Gifford visait à analyser les efforts déployés par les différentes églises du pays
pour ramener la paix pendant la guerre civile. Il donne d'abord une présentation historique du
rôle joué par les églises ou les chefs d'église pendant la guerre civile libérienne. Il montre que
même si les églises étaient intéressées à parvenir à la paix et malgré toutes sortes d'activités
- participation à des pourparlers de paix, émission
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lettres pastorales, entretiens et sermons - ils n'ont jamais apporté de contribution positive
dans cette direction. Ils se sont plutôt appuyés sur l'évangile de la foi soulignant que le Libéria
était un pays chrétien, qui, comme Israël d'autrefois, était puni par Dieu pour ne pas être à la
hauteur de sa vocation. Autrement dit, ils croyaient que Dieu était derrière tout ce qui se
passait dans le pays. Dans cette vision catégoriquement biblique, Dieu a son propre temps
et ses propres raisons de faire ce qu'il fait et c'est lui qui décrète toute souffrance sur cette
terre. Gifford conclut que cette position a fait des diverses églises une partie intégrante des
structures d'oppression, de corruption et de mauvaise gestion qui ont caractérisé
l'administration Doe. Il soutient que les églises ne voulaient pas être considérées comme
étant contre l'État ; ils ne pouvaient pas non plus être décrits comme parallèles à l'État; ils
doivent plutôt être considérés comme faisant partie intégrante de l'appareil d'État.
Idéologiquement, le christianisme a été utilisé pour sanctionner ou expliquer toutes sortes de
réalités douteuses, et il a fourni les catégories et la rhétorique pour justifier divers événements
et structures.
Trois ans après la publication de cet ouvrage, Gifford a publié un autre livre sur les églises
et la politique intitulé Christianisme africain : son rôle public. Dans ce livre, il a fait une analyse
comparative du rôle du christianisme sur les questions politiques au Cameroun, en Zambie,
au Ghana et en Ouganda. Pour certains pays, il a souligné le soutien apporté au gouvernement
par des organismes chrétiens : par exemple, dans le cas du soutien pentecôtiste à
l'administration Chiluba en Zambie. Pour d'autres, cependant, il met l'accent sur l'opposition
de l'Église à l'État - par exemple, en se référant à l'opposition de l'Église catholique romaine
au gouvernement au Cameroun.
Le travail de Gifford sur les églises et la politique a une relation directe avec mon étude
puisque l'un de mes objectifs centraux était aussi de voir comment les églises chrétiennes se
rapportent à la politique au Cameroun. Mon étude suggère que les principales églises du
Cameroun sont plus conflictuelles avec l'État que celles du Libéria - du moins
si l'on accepte l'accusation de Gifford selon laquelle ces derniers faisaient partie intégrante
des structures d'oppression, de corruption et de mauvaise gestion qui caractérisaient
l'administration Doe. Cependant, comme dit, Gifford a reconnu que c'était moins le cas
ailleurs. Dans les autres pays qu'il a étudiés, les églises principales se sont impliquées dans
les débats politiques, ont critiqué l'action du gouvernement qui pourrait ne pas être bonne
pour les citoyens et ont publié des lettres pastorales, ce qui a souvent provoqué des conflits
entre elles et l'État. Contrairement aux Églises du Libéria, qui souhaitaient parvenir à la paix
pendant la guerre en le demandant dans des sermons et en publiant des lettres pastorales,
mais paradoxalement croyaient en une solution surnaturelle au problème, les principales
Églises du Cameroun croient que les mauvaises politiques gouvernementales sont souvent
au centre des problèmes socio-politiques ; en effet, ils soulignent très puissamment qu'en
tant que tel, seul l'État, par le biais de bonnes politiques, peut résoudre les problèmes. C'est
pourquoi ils continuent d'affronter l'État sur des questions sociopolitiques. Cependant, les
églises pentecôtistes du Cameroun pourraient être assimilées à
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les principales Églises du Libéria en ce sens qu'elles n'affrontent pas l'État sur les problèmes
sociopolitiques. Cependant, elles diffèrent encore des églises du Libéria en ce sens qu'elles
s'abstiennent complètement de toute implication dans les débats ou activités politiques.

David Maxwell
David Maxwell est maître de conférences en histoire à l'Université de Keele, en Angleterre.
Ses recherches portent sur l'histoire du christianisme africain. La plupart de ses écrits sont
basés sur l'Afrique australe, où il a passé près de cinq ans, vivant et travaillant au Zimbabwe,
en Afrique du Sud et au Mozambique. Il a écrit des monographies sur les rencontres
missionnaires au Zimbabwe et l'émergence de mouvements chrétiens africains transnationaux
plus autonomes en Afrique australe. Le sien
approche est celle d'un historien social intéressé par les relations complexes entre la religion
traditionnelle africaine et le christianisme vus dans un contexte social plus large.
Les thèmes dominants de ses œuvres sont la relation du christianisme au changement
économique et politique, et son rôle dans la création d'identités de classe, de sexe, de
génération et d'ethnie. Certaines de ses œuvres sont Chrétiens et chefs au Zimbabwe : Une
histoire sociale du peuple Hwesa 1870-1990 (1999) ; Les dons africains de l'esprit :
l'intégrisme et la montée du mouvement born-again en Afrique
(2002); et « Survival, Revival and Resistance » : continuité et changement dans la religion et
la politique d'après-guerre au Zimbabwe (2005). L'un de ses ouvrages, dont je parlerai ici
plus en détail, est "'Livré de l'esprit de pauvreté?"' Pentecostalism, Prosperity and Modernity
in Zimbabwe', dans Journal of Religion in Africa 28, 3. 1998. Dans cet article , Maxwell
présente une version particulière de l'évangile de la prospérité proposée par l'Assemblée de
Dieu du Zimbabwe, Afrique (ZAOGA), une église pentecôtiste indigène zimbabwéenne, qui
prétend être la plus grande église du pays. Il montre que, alors que les dirigeants de l'église
s'inspirent de diverses versions américaines de l'évangile de la prospérité pour légitimer
l'accumulation, ils ont exploité les préoccupations principalement zimbabwéennes pour
façonner leur propre version particulière de l'évangile. Il explique la prévalence de la doctrine
non pas en termes de si elle est fausse ou juste, mais comme un moyen de permettre aux
pentecôtistes de tirer le meilleur parti d'un changement social rapide. Il soutient que pour
certains membres de l'église, cela a engendré une mobilité sociale.

Pour d'autres, il a fourni un code de conduite qui les empêche de tomber dans la pauvreté et
le dénuement. Pour tous, il a fourni un modèle pour accepter et bénéficier des valeurs et des
institutions modernes dominantes.
Maxwell note que ZAOGA a été fondée en 1967 par des pentecôtistes zimbabwéens
dirigés par Ezekiel Guti (archevêque de l'église), qui en 1967 ont été expulsés des assemblées
pentecôtistes (introduites au Zimbabwe par des Canadiens) suite à une lutte avec ces
missionnaires. Initialement ZOAGA
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a continué à mettre en œuvre la doctrine ascétique des anciennes églises pentecôtistes, mais dans
les années 1990, elle est passée à l'évangile de la prospérité. Les dirigeants de l'église ont pris cette
décision lorsqu'ils ont réalisé que le nombre de membres augmenterait ainsi et qu'il était nécessaire
d'explorer les moyens d'en tirer un capital politique.
ZOAGA a affiné son nouvel évangile de prospérité à travers deux enseignements interdépendants,
qui sont devenus au cœur de l'identité de l'église. Celles-ci concernent les questions du « talent » et
de « l'esprit de pauvreté ». Sur la question des talents, tous les trois ans, chaque travailleur talentueux
(homme d'affaires) doit promettre combien il gagnera au cours des six prochains mois et quel
pourcentage de ce montant sera donné à l'église. Cet évangile a été présenté à à une époque où le
coût de la vie augmentait au Zimbabwe en raison d'un programme d'ajustement structurel imposé au
pays par la Banque mondiale. Maxwell révèle que les Zimbabwéens, en particulier les femmes, ont
réagi aux difficultés économiques en développant divers moyens d'autonomie, ce qui a grandement
amélioré leur vie économique. Les dirigeants de l'église ont ensuite exploité ce succès financier de
ses membres en instituant cette doctrine.

Chaque fois que cela est sur le point d'avoir lieu, Guti décrétera quel nouveau projet l'église doit
entreprendre afin que les gens recueillent beaucoup d'argent pour elle grâce aux talents. Lorsque les
promesses sont faites, des services religieux spéciaux d'encouragement sont organisés et la plupart
des gens y travaillent volontiers. Au bout du 'talent'-
période, l'argent est recueilli avec beaucoup de célébration. En annonçant avec ostentation combien
chaque personne a gagné pendant cette période et le montant versé à l'église, les autres sont
encouragés à donner plus.
Maxwell soutient que les gens travaillent volontairement pour cela non seulement parce qu'ils
attendent beaucoup en retour, mais aussi parce qu'ils croient que l'argent sera nettoyé, peu importe
par quel moyen il a été gagné. L'argent reçoit une bénédiction sacrée et plutôt que de le considérer
comme une "force satanique noire" - comme le faisaient les anciens groupes pentecôtistes - les
membres de ZAOGA cherchent à le transformer pour le royaume de Dieu.
De plus, la doctrine a inculqué le travail acharné dans les habitudes des membres, car chacun
travaillera dur pour remplir son engagement (ou moins souvent le sien).
La doctrine de « l'esprit de pauvreté », d'autre part, implique fondamentalement une attaque de
grande envergure contre la tradition africaine. Selon la doctrine, les Africains restent pauvres, non
pas à cause d'une injustice structurelle, mais à cause d'un esprit de pauvreté.
Même s'ils sont « nés de nouveau », seules leurs âmes ont été rachetées. L'explication en est que
l'esprit ancestral, avec son influence maléfique, reste toujours dans leur sang. Les ancêtres n'ont
jamais mené une bonne vie sur terre parce qu'ils étaient violents, indolents, ivrognes et polygames,
et aussi parce qu'ils vénéraient les ancêtres et pratiquaient la sorcellerie. Guti ne cesse de souligner
que ces vices sont toujours dans le sang des Africains. Tous les échecs dans la vie, ainsi que l'état
précaire du pays en général sont attribués à cela. L'incapacité d'accumuler,
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mais aussi le fait que la voiture tombe toujours en panne, la stérilité, le célibat, les problèmes
dans les foyers conjugaux, le divorce et bien d'autres mésaventures sont attribués à cet esprit.
Le malheur est transmis d'une génération à l'autre via l'esprit ancestral démoniaque. La
délivrance, selon l'enseignement, est le seul moyen de se débarrasser de cet esprit. Il est reçu
de deux manières. Le premier passe par le don. Les membres apprennent que la bénédiction
vient en donnant au service de Dieu. En plus de donner des talents, les membres de ZAOGA
paient des dîmes, ce qui est considéré comme une prescription biblique. Ils font également
des «ÿoffrandes d'amourÿ», des «ÿoffrandes volontairesÿ» et des «ÿdons spéciauxÿ». Une
offrande d'amour est une taxe prélevée sur une assemblée lors de la visite d'un surveillant ou
d'un pasteur itinérant. Il est remis au visiteur pour compléter son salaire. Des offrandes
volontaires sont collectées pour des choses telles que l'aide aux orphelins, l'organisation de
croisades, de funérailles, l'achat de robes de chorale et l'acquisition d'équipements musicaux.
Le cadeau spécial ou l'hommage est rendu à Mgr Guti à Noël et le jour de son anniversaire. La
réalisation de ces dons est donc une condition préalable à la « délivrance ». La doctrine de
«l'esprit de pauvreté» est le plus souvent exposée pendant la période de «talent» et la
«délivrance» est effectuée sur les membres concernés pour leur permettre de travailler avec
succès à la réalisation de leurs promesses de «talent».

Maxwell soutient que la doctrine de «l'esprit de pauvreté» est particulièrement attrayante


pour les membres car elle prétend fournir une solution à leurs problèmes quotidiens. Le succès
des deux doctrines repose sur deux ensembles de raisons interdépendantes. D'abord, ils sont
effectivement « commercialisés » par ceux qui ont une perception aiguë des aspirations
populaires. Deuxièmement, ils travaillent dans des idiomes familiers et accessibles à un large
éventail de Zimbabwéens. L'accumulation est devenue la doctrine formelle de l'église et elle
est prêchée avec régularité. Elle est encouragée à tous les niveaux. Les jeunes pasteurs sont
encouragés à utiliser leurs premières «ÿoffrandes d'amourÿ» pour acheter des robes, des
chaussures, des cravates, etc. coûteuses, afin qu'ils puissent avoir l'air intelligent, comme un
entrepreneur prospère. Les membres de l'église croient que s'ils tiennent compte de l'évangile,
ils pourront accumuler à leur tour pour rencontrer les réalités de la modernité. Cette croyance
explique évidemment pourquoi les membres travaillent volontairement si dur pour obtenir de
l'argent à payer à l'église.
Maxwell note que certains des pasteurs les plus âgés, qui ont rejoint l'église dans les
années 1960 et 1970, n'ont pas soutenu le passage de l'ascèse à l'évangile de la prospérité.
Ils croyaient davantage aux doctrines ascétiques traditionnelles. Ils soutiennent également que
l'enseignement de «l'esprit de pauvreté» suggère que le Christ avait fait «un travail imparfait
de rédemption». Certains d'entre eux, y compris des membres de l'église, n'étaient pas non
plus satisfaits du culte de la personnalité construit autour de Guti, qui souvent confond ou
confond son identité avec celle de Jésus-Christ. Maxwell montre également que lorsque l'église
a pris la décision d'embrasser l'accumulation, elle a également décidé de s'impliquer dans les
questions politiques comme stratégie pour collecter de l'argent auprès des
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l'État et les politiciens. Les politiciens du parti au pouvoir étaient souvent invités aux fonctions
de l'église et les dirigeants de l'église soutenaient les positions du gouvernement sur les
grandes questions politiques. Tout cela dans le but de soutirer de l'argent aux politiciens et à
l'État.
Une question soulevée dans cette étude, qui se rapporte directement à mon propre travail,
est le passage de l'évangile de l'ascèse à celui de la prospérité. Comme ZAOGA, les
principales églises pentecôtistes du Cameroun (par exemple, la Mission du Plein Evangile, du
moins au début) ont adopté l'ascèse comme message économique, mais sont maintenant
passées à l'accumulation. Il est également intéressant de souligner que le changement dans
les deux églises a eu lieu à un moment où le Cameroun et le Zimbabwe subissaient une crise
économique provoquée par les programmes d'ajustement structurel imposés par la Banque
mondiale avec les difficultés qui en découlaient pour les citoyens. Cela suggère que la doctrine
de la prospérité en Afrique fonctionne mieux dans une situation de difficultés économiques.
Alors que les églises l'utilisent pour accumuler, les membres croient qu'en donnant à l'église,
une solution surnaturelle sera fournie à leurs problèmes économiques. Une différence est,
cependant, que dans le cas de ZOAGA, la transition a été loin d'être fluide : elle a dû faire
face à l'opposition de ses premiers pasteurs et de certains autres membres qui n'étaient pas
à l'aise avec le culte de la personnalité construit autour de l'archevêque Guti. En revanche, au
sein de la Mission du Plein Evangile, la transition semble s'être déroulée beaucoup plus
facilement. Cependant, Maxwell n'indique pas comment cette opposition au sein de ZOAGA a
fonctionné - c'est-à-dire si le groupe mécontent a quitté l'église ou a décidé de poursuivre son
opposition de l'intérieur. Ma propre étude révèle des situations similaires de crise doctrinale
au sein de l'une des principales églises du Cameroun (le PCC) ; ici, la crise a pris fin avec la
fondation de nouvelles églises par des membres qui avaient des positions doctrinales
opposées à celles de l'église.
Un autre point de l'ouvrage de Maxwell, qui rejoint le mien, concerne le rôle politique des
églises. Comme déjà indiqué, les églises pentecôtistes au Cameroun ne participent pas à la
politique et n'essaient pas d'extraire de l'argent de l'État ou des politiciens. Cela marque une
nette différence avec ZAOGA. De plus, la position des principales églises camerounaises
diffère de celle de ZAOGA en ce sens qu'elles n'acceptent la position du gouvernement sur
aucune question sociopolitique si elles sont convaincues que le gouvernement a tort.

Birgit Meyer
Birgit Meyer est professeur d'anthropologie au Centre de recherche sur la religion et la société
de l'Université d'Amsterdam et au Département d'anthropologie sociale et culturelle de
l'Université libre d'Amsterdam. Elle a fait des recherches approfondies au Ghana avec un
accent particulier sur les missions et les appropriations locales du christianisme, du
pentecôtisme, des films vidéo populaires et de la culture populaire en général.
Certaines de ses œuvres sont « Délivrées des puissances des ténèbres » : Confessions de
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Richesses sataniques au Ghana chrétien (1995); « Faire une rupture totale avec le passé » :
mémoire et modernité postcoloniale dans le discours pentecôtiste ghanéen
(1998); et le cinéma ghanéen et « Africa Heritage » (1999). Ce que mon travail a en commun
avec le sien, c'est qu'ils traitent tous les deux des églises missionnaires et des effets de leur
contact avec le pentecôtisme. Nous différons en ce qu'elle s'est longuement développée sur
l'utilisation des médias comme outil d'évangélisation pentecôtiste - un aspect qui est moins
important dans mon étude de la diffusion des idéologies pentecôtistes au Cameroun. En revanche,
Meyer accorde moins d'attention au rôle politique des Églises, un sujet qui occupait une place
importante dans mes recherches. .Deux de ses œuvres seront discutées ici en détail. Le premier
est « Traduire le diable » : une appropriation africaine du protestantisme piétiste : le cas des Peki
Ewe dans le sud du Ghana, 1847-1992. Cet ouvrage, basé sur sa thèse de doctorat antérieure,
montre comment les Africains, dans un jeu dialectique d'aliénation et d'appropriation, se sont
appropriés le christianisme des missionnaires occidentaux, et comment cette appropriation se
réalise dans le passé et le présent. L'ouvrage porte sur les activités de la Norddeutsche Mission
(MNG - une société missionnaire piétiste allemande du XIXe siècle) chez les Peki, qui font partie
de l'ethnie Ewe, du sud-est du Ghana et du sud du Togo.

Meyer note que le MNG a été le premier groupe missionnaire occidental à s'établir parmi les
Peki en 1847. Il a mené ses activités sans être dérangé jusqu'à la Première Guerre mondiale,
date à laquelle il a finalement été contraint de se retirer en raison de la responsabilité des
Allemands dans le déclenchement de la guerre. guerre. Elle a été remplacée par l'église
presbytérienne Ewe (une église missionnaire mais toujours contrôlée par MNG), qui s'appelait
plus tard l'église presbytérienne évangélique (EPC). L'EPC a cependant obtenu son indépendance
de l'église mère en 1922 et à partir de là, ses affaires ont été dirigées principalement par des
pasteurs et des enseignants africains, dont beaucoup étaient originaires de Peki.
La nouvelle église a maintenu le monopole du protestantisme parmi le peuple jusqu'en 1930, date
à laquelle des églises indépendantes ont commencé à émerger. L'effet de ceci sur EPC fut qu'elle
perdit beaucoup de ses membres au profit des nouvelles églises. En 1961, à la suite d'un conflit
sur la guérison par la prière, une sécession s'est produite dans la congrégation de l'EPC à Peki
Blengo, ce qui a abouti à la formation d'une église `` spirituelle '' indépendante appelée Agbelengor
(plus tard appelée l'Église pentecôtiste du Seigneur). Afin d'éviter la perte de plus de membres,
l'EPC a commencé à africaniser sa liturgie.
Cependant, vers la fin des années 1970, il a également accepté un groupe de prière orienté vers
la pentecôte au sein de l'église. Ces tentatives d'africanisation de la liturgie n'ont pas plu à la
plupart des pasteurs EPC locaux. En particulier, le groupe de prière orienté vers la pentecôte s'y
est fortement opposé. Ces conflits ont fini par diviser l'Église en deux Églises EP, l'EPC et l'EPC
« du Ghana », qui prétendent chacune être le successeur légitime du MNG.
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Meyer a divisé ce travail en deux grandes parties. La première partie va de l'entrée du MNG
à Peki (1847) à 1957. Dans cette partie, elle fait une étude détaillée des pratiques et des
activités du MNG à Peki avant son départ.
Elle s'attarde également sur les développements qui ont conduit au conflit au sujet du groupe
de guérison spirituelle de la congrégation Peki Blengo de l'EPC et à la formation de l'Église
pentecôtiste du Seigneur. La deuxième partie de l'ouvrage traite des doctrines et des pratiques
contradictoires qui ont divisé l'Église en trois groupes indépendants : l'Église pentecôtiste du
Seigneur, l'EPC et l'EPC « du Ghana ». Mon intérêt pour ce livre concerne surtout cette
deuxième partie car elle se rapporte directement à mes travaux sur la pentecôtisation du
christianisme dominant et, plus généralement, les facteurs expliquant l'essor du pentecôtisme
au Cameroun. Je vais donc me concentrer sur cette partie du travail, en mettant l'accent sur les
questions qui se rapportent ou diffèrent de mon propre travail au Cameroun. Je commencerai
par présenter chaque groupe et les événements et problèmes qui ont conduit à sa séparation
d'avec l'EPC.

a) La formation de l'Église pentecôtiste du Seigneur


L'Église pentecôtiste du Seigneur a commencé comme un groupe de prière fondé par Samuel Yao
Amedzro au sein de la congrégation EPC à Peki Blengo. Le fondateur du groupe, a affirmé avoir été
guéri avec succès d'une maladie grave en 1958 - après plusieurs tentatives infructueuses de se guérir
par toutes sortes d'autres méthodes conventionnelles et surnaturelles -, par un "groupe de prière" au
sein de l'EPC dans sortes
à toutes un village voisinsociaux
de vices . Avant comme
d'être guéri,
boire,Amedzro
fumer etmenait
danser;une vie insouciante,
il avait eu plusieursse livrant
femmes
et ridiculisé sa mère pour ses prières bruyantes. Il s'est converti après cette guérison et après plusieurs
visions d'un ange lui disant "d'aller travailler pour le Seigneur", il a changé son nom en John Sam
Amedzro, ce qui a marqué sa nouvelle identité de converti.

À son retour à Blengo, il a fondé le groupe de prière Tekrom au sein de la congrégation


locale d'EPC. Le groupe attirait même des membres de l'église méthodiste (l'autre groupe
chrétien de la région) car on croyait qu'il guérissait les malades par la prière, exorcisait les
mauvais esprits et accomplissait d'autres miracles. Il a développé certaines pratiques, qui
étaient remarquablement différentes de celles de l'EPC et de l'église méthodiste. Celles-ci
comprenaient le tambour, les applaudissements et la danse, la dîme, la glossolalie, la guérison
par la prière, le retrait des chaussures en entrant dans la salle de prière et le jeûne tous les
jeudis matin. Il était également associé à certains tabous; par exemple, il était interdit aux
femmes menstruées d'assister aux réunions et les rapports sexuels n'étaient pas autorisés la
nuit précédant le service du dimanche. Les personnes malades n'étaient pas autorisées à se
rendre à l'hôpital ou à prendre des médicaments, mais devaient compter uniquement sur la
prière. Il a mis en lumière, tant dans son discours que dans ses rituels, la question de l'esprit
malin. Ses dirigeants prenaient l'existence de l'esprit malin aussi au sérieux que celle du Saint-
Esprit et qualifiaient la religion traditionnelle de royaume de Satan. Meyer
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soutient que le traitement des problèmes impliquant l'esprit du mal était la principale source
de son attrait, parce que d'autres églises l'ont négligé.
Ces différences et l'attractivité du groupe ont amené les autorités EPC et méthodistes,
mais aussi d'autres chrétiens, à être hostiles au groupe Tekrom Prayer. L'EPC (la plus
touchée car la grande majorité des membres du groupe est issue de cette église) a pris des
mesures pour dissuader ses membres de rejoindre le groupe. L'une des mesures consistait
à cesser de pratiquer les rites de passage chrétiens, par exemple le baptême ou l'enterrement,
à toute personne appartenant au groupe de prière. Mais cela n'a pas empêché le groupe de
grandir car il a commencé à effectuer ces rituels à ses membres. Irrité par cela, le synode de
l'EPC a pris la décision d'excommunier les membres du groupe qui continuaient à participer
à ses activités. L'EPC n'était pas content de perdre des membres, mais en même temps, il
était déterminé à maintenir son autorité sur tout groupe qui opérait au sein de l'église. Par
cela, il s'attendait à ce que le groupe obéisse à la décision du synode. Le groupe a refusé et
en 1961, il s'est séparé de manière décisive de l'EPC pour former l'Église du Seigneur-
Agbelengor. En 1985, le nom de l'église a été changé pour Lord's Pentecostal Church.

Parmi les facteurs, soutient Meyer, qui expliquaient l'attrait de l'Église pentecôtiste du
Seigneur était sa capacité à résoudre les problèmes de sorcellerie ou de forces sataniques,
ce que l'EPC n'a pas fait. Un autre facteur était la mauvaise situation économique du pays,
qui a poussé un nombre toujours croissant de personnes à chercher des moyens de sortir de
leurs problèmes. C'était pour leur permettre de maintenir ou d'atteindre la prospérité qu'ils
avaient jusque-là tenue pour acquise.

b) Formation de l'EPC Meyer


souligne qu'à peu près au même moment où l'Église pentecôtiste du Seigneur s'est scindée, d'autres
églises indépendantes, la plupart d'entre elles inclinées vers la pentecôte, ont émergé. Le résultat était
que l'EPC perdait des membres au profit de ces églises. Afin de stopper l'exode des membres, les
autorités de l'EPC ont décidé d'apporter des changements fondamentaux dans ses services.
Celles-ci comprenaient l'introduction de certains éléments des cultures africaines, tels que l'utilisation de
tambours traditionnels, de nouvelles chansons avec des airs africains remplaçant l'ancien recueil de
cantiques par des traductions d'hymnes européens et la danse pendant l'offertoire.

Certains membres de l'église n'étaient pas satisfaits de la décision d'africaniser l'église.


Ces membres ont formé divers groupes de prière dans de nombreuses congrégations de
l'église. Ces groupes avaient des tendances pentecôtistes. Afin d'éviter de perdre plus de
membres, l'église a demandé aux groupes de se fier uniquement à la prière et de supprimer
les tabous et les objets tels que les bougies et l'encens, auxquels ils croyaient. Plutôt que de
rejoindre d'autres églises, les membres des groupes de prière ont préféré rester avec l'EPC
afin d'apporter des changements. L'un de leurs principaux objectifs était de mettre un terme
à l'africanisation de l'Église. Pour eux, l'africanisation était incompatible avec le christianisme.
C'est pourquoi ils ont essayé en 1991 d'avoir un autre
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Modérateur de l'église élu qui, pensaient-ils, arrêterait la théologie de l'africanisation. Mais ils
n'y sont pas parvenus et ont donc décidé de se séparer de l'EPC et de former l'EPC "du
Ghana" en 1991.
Meyer soutient que ce phénomène d'églises indépendantes émergeant avec des doctrines
qui différaient de manière frappante de celles des Églises de la mission, montre le refus des
Africains d'accepter une domination continue des colonisés par un effort pour arrêter la
suppression et l'aliénation provoquées par les influences occidentales en général et par le
christianisme en particulier.
Il y a deux enjeux principaux dans ce travail, qui sont liés à mon travail. L'un est la question
de la guérison spirituelle en tant que force d'attraction puissante pour le pentecôtisme et
l'autre est la pentecôtisation d'une église principale.
Sur le premier point, les résultats de mes recherches au Cameroun révèlent qu'un bon
nombre de personnes rejoignent les groupes pentecôtistes parce qu'elles veulent être guéries
ou parce qu'elles croient avoir déjà été guéries spirituellement. Beaucoup m'ont témoigné à
ce sujet. Incapables de se soigner par des méthodes plus conventionnelles, ils étaient allés
dans des églises pentecôtistes qui prétendaient guérir spirituellement les gens.
De même, Meyer montre que le fondateur de l'Église pentecôtiste du Seigneur, Samuel Yao
Amedzo, avait été guéri spirituellement après avoir essayé en vain d'autres méthodes. Après
cette guérison, il a non seulement rejoint le mouvement pentecôtiste, mais est allé jusqu'à
former un groupe de guérison par la prière qui est devenu si attrayant qu'il est devenu une
église pentecôtiste indépendante. Un autre point connexe que Meyer soulève est l'impact de
la dépression économique au Ghana à l'époque, qui a contribué à ce que les gens se tournent
vers le pentecôtisme comme un moyen de sortir de leurs problèmes. Je fais le même
argument pour le Cameroun. Le pentecôtisme a commencé à prospérer au Cameroun alors
que le pays connaissait déjà une grave crise économique.
Par son évangile de la prospérité, il a fourni un message économique qui, apparemment,
s'adressait particulièrement aux pauvres. Le travail de Meyer illustre graphiquement l'attrait
de ce message d'accumulation parmi les pentecôtistes de Peki.
Sur le deuxième point, une situation similaire de pentecôtisation des églises principales
est enregistrée dans mon propre travail au Cameroun. Au Cameroun, en particulier l'Église
presbytérienne, offre des exemples frappants de ces tendances pentecôtistes. Les travaux
de Meyer, tout comme mes données, montrent que cette pentecôtisation ne découlait pas
d'une décision des autorités de l'Église, mais qu'elle était plutôt promue de l'intérieur de
l'Église. Tout comme au sein de l'EPC au Ghana, cela s'est produit également au sein du
PCC au Cameroun plus d'une fois et sous différentes directions. La direction du PCC s'est
opposée à deux reprises à un tel mouvement de l'intérieur et dans les deux cas, cela a abouti
à la scission du groupe mécontent et à la formation de sa propre église (voir le chapitre cinq
ci-dessous).
Le deuxième travail de Meyer à discuter ici plus en détail est
'Commodités et pouvoir de la prièreÿ: Attitude pentecôtiste envers la consommation
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in Contemporary Ghana', in: Development and Change 29, 1998. Son objectif principal dans cet
article est de montrer comment, par le rituel de la prière, les pentecôtistes ghanéens croient qu'ils
purifient la consommation moderne, ce qui les aide à gérer la mondialisation et la consommation
de produits étrangers afin que il n'y a plus de danger d'être lésé par les marchandises. Dans cet
article, elle met en lumière le grand désir du peuple pour les biens occidentaux et les propriétés
problématiques (fétichistes) de ces biens, qui pourraient être résolues par des prières pour les dé-
fétichiser. .

Dans cet article, reprenant l'exemple de Peki, Meyer retrace le début de la consommation de
biens étrangers au Ghana depuis les premiers missionnaires piétistes et les périodes de traite des
esclaves. Pendant cette période, les gens ont eu l'occasion d'entrer en contact avec des
marchandises occidentales, apportées par ces étrangers. Les gens ont rapidement développé un
intérêt pour ces produits, qui ont remplacé les produits fabriqués localement. Meyer soutient qu'ils
ont surtout développé un intérêt pour eux parce que ces biens symbolisaient la «ÿcivilisationÿ».
La consommation de ces biens était considérée comme une marque de modernité et leur
consommation aidait les gens à se construire une nouvelle identité moderne. Bien que les premiers
missionnaires considéraient ces produits occidentaux comme un ingrédient nécessaire d'un mode
de vie chrétien, ils étaient préoccupés par l'enthousiasme débordant des gens. . Les missionnaires
ont plutôt maintenu une position ascétique sur la consommation et pour cette raison ils n'aimaient
pas l'intérêt que les « indigènes » développaient pour ces biens. Pourtant, avec le temps, l'afflux
de marchandises occidentales a augmenté rapidement en raison de la culture du cacao, qui a
permis aux agriculteurs d'acquérir de l'argent pour les acheter.

Meyer montre que lorsque le pentecôtisme est arrivé, il a plutôt adopté une position différente
sur la consommation, ce qui l'a rendu attractif. Il a adopté la doctrine de la prospérité comme
message économique, ce qui a fait comprendre aux gens que la consommation des biens n'était
pas un péché. Elle révèle que ce message s'est prononcé à partir des années 1980 lorsque le
Ghana a commencé à connaître des difficultés économiques marquées par une grave famine.
Ces difficultés économiques ont rendu le pentecôtisme populaire parce qu'il prétendait apporter
une solution aux difficultés économiques.
S'appuyant sur les idées ascétiques plus anciennes des missionnaires, les prédicateurs
pentecôtistes ont souligné qu'en effet, ces choses matérielles en elles-mêmes étaient dangereuses
pour l'homme parce que le «diable» les utilise pour éloigner les gens de Dieu. Cependant, ils ont
ajouté que par la prière, l'emprise du diable sur ces biens peut être brisée. De cette façon, le
pentecôtisme encourageait l'accumulation mais il exhortait aussi les membres à prier sur toutes
les choses matérielles qu'ils avaient afin de retirer l'influence du «ÿdiableÿ» sur eux. L'implication
ici est que le «ÿdiableÿ» a le contrôle sur toute chose matérielle à moins qu'elle ne soit purifiée
par la prière. La croyance est que les marchandises telles qu'elles se trouvent sur le marché sont
de véritables fétiches ; le problème est que la plupart des gens n'en sont pas conscients et les
considèrent comme inoffensifs. Cette force maléfique dans les marchandises
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doivent être dépouillés avant de pouvoir être consommés. De cette façon, les objets à la mode
comme les montres, les voitures, les robes, l'électronique, etc., que le «ÿdiableÿ» peut utiliser
pour détourner les gens de Dieu, peuvent être purifiés et donc rendus utilisables par les
«ÿcroyantsÿ» sans problème.
Meyer soutient qu'en faisant cela, le pentecôtisme a transformé les «croyants» en vases du
Saint-Esprit, capables de combattre le «diable» et ses démons par la prière. Cela leur a permis
de transformer les marchandises en simples objets et leur a également fourni le rituel pour
comprendre les magies de la modernité. Meyer soutient que cette pratique est un tel succès
parce qu'elle prend comme point de départ à la fois le désir d'avoir accès au monde et les
craintes existantes quant à la nature du marché mondial et aux liens des gens avec lui.

Cette étude sur les pentecôtistes ghanéens montre une relation claire avec mon matériel sur
le Cameroun, en ce sens que les pentecôtistes ghanéens et camerounais embrassent l'évangile
de la prospérité. Tout comme au Ghana, cet évangile leur a permis d'embrasser la consommation
des matières premières occidentales et la mondialisation car les deux vont de pair. Il convient
également de noter le moment où les pentecôtistes ont commencé à opter pour l'évangile de la
prospérité. Tout comme avec la ZAOGA et le pentecôtisme au Cameroun, le message a été
introduit au Ghana au moment où le pays faisait face à de graves difficultés économiques. Une
différence est cependant qu'au Cameroun, les pentecôtistes semblent moins préoccupés par la
nécessité de prier pour de nouveaux produits parce qu'ils sont censés être chargés d'une force
maléfique. Les pentecôtistes camerounais prient pour certaines choses avant qu'elles ne soient
utilisées - par exemple, un nouvelle voiture ou maison. Cependant, la raison n'est pas qu'ils
croient qu'il y a déjà un esprit « mauvais » dans la marchandise, qui doit être exorcisé avant
qu'il ne soit prêt à l'emploi ; ils prient plutôt que Dieu protège l'objet pendant qu'il est utilisé. La
Mission du Plein Evangile Cameroun, que j'ai particulièrement étudiée, encourage les membres
à prier pour les biens, y compris ceux déjà utilisés ; de plus, les membres ne semblaient pas
prendre cela très au sérieux. .

Rijk van Dijk


Rijk van Dijk, anthropologue, est chercheur au Centre d'études africaines de Leiden. Il a mené
des recherches sur le pentecôtisme au Malawi, au Ghana et, plus récemment, au Botswana.
Pour le Ghana où il a effectué la plupart de ses travaux, ses recherches ont porté sur la
croissance du pentecôtisme dans ce pays et ses relations avec la diaspora ghanéenne, en
particulier aux Pays-Bas. Certaines des œuvres de van Dijk sont Du camp à l'englobement :
Discours de la transsubjectivité dans la diaspora pentecôtiste ghanéenne (1997) ; Temps et
technologies transculturelles du soi dans la diaspora pentecôtiste ghanéenne (2001) ; et religion,
réciprocité
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et restructuration de la responsabilité familiale dans la diaspora pentecôtiste ghanéenne


(2002).
Je vais discuter plus en détail de deux de ses autres œuvres. Le premier est Christian
Fundamentalism in Sub-Saharan Africa: The Case of Pentecostalism, un document
occasionnel du Centre d'études africaines, Université de Copenhague, février 2000. Bien que
ce travail et d'autres de van Dijk se concentrent sur la croissance du pentecôtisme au Ghana
en rapport avec la diaspora ghanéenne, mon travail s'est plutôt concentré sur le pentecôtisme
au Cameroun, son rapport à la crise économique et politique.

L'objectif principal de l'article de van Dijk était d'aborder les questions de la croissance et
de la propagation des églises pentecôtistes charismatiques en tant que tournant
fondamentaliste du christianisme africain, leurs caractéristiques fondamentales et leurs
paramètres idéologiques essentiels. La fascination des pentecôtistes pour les styles et les
appétits de consommation modernes, pour les nouvelles technologies et pour la conquête
d'une place dominante dans les secteurs modernes de la vie quotidienne l'intéressait
particulièrement. S'inspirant d'études sur le Ghana et le Malawi, son argument principal dans
l'article est que cette idéologie pentecôtiste semble être profondément inspirée par un
paradigme anti-nostalgique, une politique du temps dans laquelle la «ÿtraditionÿ» et le
«ÿpasséÿ» sont suspectés, sinon immorales, sources de pouvoir politique et social.
Pour étayer ses arguments, van Dijk a classé les groupes chrétiens sous quatre rubriques.
Cette catégorisation est basée sur l'histoire de chaque groupe et son attrait idéologique dans
un contexte africain. Ces catégories sont les Églises missionnaires principales, les Églises
missionnaires pentecôtistes, les Églises africaines indépendantes et la nouvelle vague
d'Églises pentecôtistes.
Van Dijk note qu'avant l'introduction des églises missionnaires par les Blancs, les Africains
croyaient fermement en l'influence des esprits, des ancêtres, des sorcières et des pouvoirs
maléfiques et que la protection et la purification rituelles étaient considérées comme
essentielles dans la vie quotidienne. Lorsque les missionnaires blancs sont arrivés, ils ne
pouvaient pas s'adapter à ces aspects et ils ont dit aux Africains que ces forces devaient être
ignorées car elles n'existaient même pas. Par implication, les missionnaires ne pouvaient
offrir aucune forme de culte, de protection et de purification qui pourrait faire face aux effets
de ces forces, qui sont réels pour les Africains. Van Dijk soutient que cette position de fermer
les yeux sur ces forces était en ce sens une conversion à la modernité en ce qu'elle diabolisait
les soi-disant «croyances traditionnelles».
Le groupe suivant qu'il distingue - les Églises indépendantes africaines -, a émergé des
églises missionnaires dans les premières décennies du XXe siècle et a commencé à aborder
ces questions. Ils ont fait croire aux Africains que ces forces cachées étaient réelles et que le
christianisme pouvait les contrecarrer. Ces églises qui ont été fondées et dirigées par des
Africains comprenaient très bien la vision africaine de l'univers et des forces qui le contrôlent ;
en effet, ils ont construit leurs idéologies
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autour de ça. Les éléments centraux de ces nouvelles églises étaient la guérison et la
protection contre ces forces. Ils ont combiné la guérison, la protection et la purification -
comme on dit, les pratiques africaines traditionnelles - avec des éléments du christianisme et
du culte chrétien. Cela a rendu les églises plus attrayantes pour de nombreux Africains que
les églises missionnaires. Dans les villes émergentes des années 1930 et 1940 comme Accra
et celles de la ceinture de cuivre en Afrique du Sud, bon nombre de ces églises existaient,
attirant de nombreux citadins qui avaient émigré des zones rurales pour travailler dans les
villes. Par conséquent, van Dijk soutient que la croissance rapide des nouvelles Églises
indépendantes africaines pourrait s'expliquer en termes de leur capacité à s'attaquer au
fonctionnement des forces cachées qui étaient réelles pour de nombreux Africains.

La prochaine vague d'églises (pentecôtistes) est venue après la colonisation. Celles-ci


n'ont pas été créées par des missionnaires blancs et n'ont pas non plus émergé d'églises
antérieures; ils se sont plutôt développés sous l'influence des églises noires américaines. Une
caractéristique de cette nouvelle vague est qu'elle combine certaines caractéristiques des
églises pentecôtistes antérieures telles que le parler en langues, l'extase religieuse, la
guérison par la prière, avec d'autres éléments si attrayants pour les jeunes. En général, cette
forme de pentecôtisme se manifeste fortement chez les jeunes ; de plus, ils sont cantonnés.
Ils ont généralement un leader charismatique et utilisent les moyens de communication
modernes : vidéo, radio et magazines.
L'auteur montre qu'au Ghana, les églises pentecôtistes de ce groupe ont adopté l'évangile
de la prospérité, qui est si attrayant pour les jeunes que leur message économique. Les
églises célèbres au Ghana, qui appartiennent à cette catégorie, sont l'International Central
Gospel Church of Mensa Otabil et Action Faith Ministries of Nicholas Duncan-William. Ils
disent à leurs disciples que le christianisme est synonyme de prospérité et non de pauvreté.
Ils leur disent également de s'abstenir des pratiques traditionnelles car elles sont des barrières
au développement et au progrès.
Cela implique qu'ils doivent rompre tous les liens avec le passé et embrasser une nouvelle
idéologie religieuse du modernisme. Parfois, ils délivrent leurs membres dans le but de les
sauver des enchevêtrements de ce passé maléfique. Comme il le dit :

Parfois, les gens sont invités à remplir des questionnaires détaillés qui traitent de chaque aspect du
passé d'une personne en termes d'implication dans la guérison traditionnelle, les sanctuaires, les rituels
traditionnels de toutes sortes (initiation, naissance, etc.), la protection spirituelle et la maladie, etc. etc.
En d'autres termes, la fascination pour le moderne, la consommation moderne et l'utilisation et la
possession d'objets modernes est abordée par ces églises pentecôtistes dans les heures de délivrance
qu'elles offrent à grande échelle.

Au Ghana, les groupes pentecôtistes de cette catégorie s'engagent sur les questions de
pauvreté et de progrès ; mais au Malawi, les jeunes prédicateurs born-again, que l'auteur
classe aussi dans cette catégorie, abordent plutôt les questions de structures de pouvoir
gérontocratiques dans leur société pour tenter de se couper
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de la tradition. Ici, les jeunes prédicateurs ne s'affilient à aucune église mais diffusent leur
idéologie de répudiation du passé à tout le monde. Leur idéologie du born-again consiste à
s'opposer de front à l'autorité des personnes âgées, qui, selon eux, sont les auteurs de la
tradition. Ils ridiculisent l'ancienne génération lors de leurs réunions ou rassemblements et
déplorent toute tendance à copier leur comportement en matière de pratique religieuse. Pour
eux, il n'y a pas de place pour toute négociation avec le passé pervers, qui fait toujours partie
de l'ancienne génération. Le groupe a un large public au Malawi en raison de cette idéologie.

L'auteur souligne la force de la structure du pouvoir gérontocratique dans le pays, telle


qu'elle a été renforcée par l'ancien dictateur Kamuzu Banda. Cette structure a fortement
contribué à l'émergence de ce groupe. Van Dijk souligne que cette structure gérontocratique,
qui déplaît à la jeunesse, a favorisé l'émergence de ces prédicateurs et de l'idéologie born-again
puisqu'elle les a aidés à affirmer l'influence de la jeunesse dans la société et à saper le système.
Il conclut que ces nouveaux groupes réussissent surtout en ville parce que là-bas les gens ne
veulent plus revenir à la tradition. Ils veulent plutôt embrasser ce qui est moderne. En effet, à
l'heure actuelle, ces prédicateurs se sont paradoxalement transformés en agents de changement,
de progrès et de développement.

L'étude de Van Dijk pourrait être liée à mon travail dans la mesure où la plupart des
pentecôtistes au Cameroun ont adopté cette théologie de rompre les liens avec la tradition et
sont désireux d'embrasser le « modernisme ». Mes données montrent également qu'ils ne
participent pas aux activités culturelles et aux réunions où les gens contribuent de l'argent pour
le développement de leurs différentes localités. Ils refusent d'y assister parce qu'ils croient que
la tradition est mauvaise, également dans ce contexte. Van Dijk souligne également l'adoption
de l'évangile de la prospérité au Ghana par la nouvelle vague d'églises pentecôtistes par
opposition à l'évangile ascétique des premières églises pentecôtistes - tout comme au
Cameroun. La rupture des liens avec le passé et l'adoption de l'évangile de la prospérité, comme
je l'ai soutenu, ont permis aux chefs religieux du Cameroun de s'engager également dans des
pratiques d'accumulation, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant.
Un autre point soulevé par van Dijk, qui a également joué un rôle dans mon travail sur
l'épanouissement du pentecôtisme au Cameroun, est la guérison spirituelle. d'avoir accès aux
soins médicaux en raison de leurs problèmes financiers.

Le deuxième ouvrage de van Dijk dont je veux discuter est « Au-delà des fleuves d'Éthiopie
» : panafricanisme pentecôtiste et identités ghanéennes dans le domaine transnational », sous
la direction de van Binsbergen et van Dijk, Situating Globality : African Agency in the
Appropriation of Culture mondiale, 2004.
L'objectif principal de Van Dijk dans cette contribution est de montrer pourquoi un nouveau
type d'idéologie panafricaniste d'inspiration pentecôtiste (théologie de la libération) s'est propagée
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par le révérend Mensa Otabil dans son ouvrage intitulé «ÿAu-delà des fleuves d'Éthiopieÿ»,
ne gagne pas du terrain parmi tous les pentecôtistes ghanéens, notamment pas dans la
diaspora aux Pays-Bas. Il soutient que la ferme politique identitaire des Néerlandais et leur
politique d'immigration ont laissé peu de place à la proclamation affirmée de «l'africanité».

La première partie de ce texte intitulée « Panafricanisme et transnationalisme pentecôtiste


» souligne le rôle central que le Ghana, au fil des années, a joué dans la promotion du
panafricanisme ; cela explique aussi pourquoi les dirigeants ghanéens attachent tant
d'importance aux Ghanéens de la diaspora. Van Dijk note que le premier président du Ghana,
Kwame Nkrumah (un panafricaniste de première ligne), a montré beaucoup d'intérêt à
maintenir des liens avec les Africains de la diaspora dans le but de diffuser les idéaux
panafricanistes et aussi de garder vivante la mémoire de la traite des esclaves. pour les
générations à venir. Lorsque Jerry Rawlings a pris le pouvoir en 1981, il a essayé de continuer
à propager les idéaux du panafricanisme. Par exemple, la politique de l'État consistait à
accroître la sensibilisation du grand public à son patrimoine culturel en tant que stratégie de
renforcement de la cohésion nationale. C'était aussi la politique de Rawlings de maintenir
des liens avec les Ghanéens de la diaspora afin de les impliquer dans les affaires intérieures.
Le président actuel, John Kufuor, reconnaît que le pays dépend fortement des membres de
la diaspora pour sa survie, car le montant d'argent rapatrié par les membres de la diaspora
est récemment devenu la troisième source de revenus du pays après l'or et le cacao. Van
Dijk révèle qu'au cours des deux ou trois dernières décennies, le Ghana est devenu un pays
d'émigration à grande échelle, une forme de mobilité qui au départ était centrée sur les lieux
où existaient déjà des communautés noires d'anciens descendants de la côte des esclaves ;
plus tard, dans les années 1970, les Ghanéens se sont de plus en plus déplacés vers d'autres
pays pour des opportunités d'emploi en raison de la récession économique à laquelle le pays
était confronté. Le premier pays vers lequel ils ont émigré pour des raisons économiques était
le Nigéria (le Nigéria avait une économie en plein essor à cause du pétrole), mais lorsque le
Nigéria a également commencé à faire face à une récession économique au début des
années 1980, de nombreux Ghanéens ont été expulsés du pays et depuis lors, l'attention
s'est déplacée vers l'émigration vers les pays occidentaux, notamment les États-Unis
d'Amérique, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas. Van Dijk note que plus de 12 %
des Ghanéens vivent actuellement dans la diaspora, un pourcentage qu'aucun dirigeant ne
peut se permettre de négliger. La migration vers les pays occidentaux s'est accompagnée
d'une nouvelle forme de pentecôtisme charismatique (cette nouvelle forme est déjà discutée
dans son ouvrage ci-dessus), qui s'inspirait de mouvements similaires rencontrés au Nigeria.
Comme indiqué dans les travaux précédents, ces églises comprennent l'International Central
Gospel Church de Mensa Otabil et les Christian Action Faith Ministries de Duncan William,
qui ont été fondées à la fin des années 1970. Ils ont attiré de nombreuses personnes,
notamment des jeunes de la classe moyenne urbaine à la recherche de
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succès et prospérité dans la vie. Dans la diaspora, d'autres mouvements de ce type ont été
fondés et certains d'entre eux ont créé des succursales au Ghana, tout comme certains de
ceux fondés dans ce pays ont créé des succursales en Occident.
Dans la partie suivante du texte, van Dijk résume le contenu du message panafricain de
Mensa Otabil. Il présente d'abord la personnalité d'Otabil et l'influence qu'il exerce dans la
société en raison de son franc-parler sur les questions politiques, ses idéologies panafricanistes
et pentecôtistes, qui sont présentées sous forme de littérature, de sermons et sur les médias
publics. Van Dijk note qu'Otabil, une personne flamboyante, est de loin le plus influent, le plus
renommé et le plus franc de tous les dirigeants pentecôtistes de la nouvelle vague au Ghana.
Ses critiques des maux de
la société (que l'on pense être causée par l'État), ainsi que ses sentiments panafricains ont
fait de lui le chien de garde moral de la société. Ses critiques politiques, sentiments panafricains
et idéologies pentecôtistes combinées, lui ont donné une certaine popularité parmi les
Ghanéens en Afrique ainsi que dans la diaspora.
De plus, il fournit d'autres services vitaux à ses disciples, par exemple, par le biais de son
université et de son «centre de solutions», où les gens vont pour la guérison spirituelle et la
délivrance - qui, en pratique, visent à permettre aux personnes affectées de réussir
matériellement et spirituellement.
Concernant l'idéologie panafricaniste d'Otabil, telle qu'exprimée dans son livre Beyond the
Rivers of Ethiopia (1992), van Dijk note qu'ils sont très inspirés par la négritude de Senghor.
Ils proclament la rédemption mondiale de la race noire non par un retour à un héritage africain
traditionnel, mais par une appropriation africaine de la Bible et de l'évangile. Otabil enseigne
que les Blancs ont déformé la Bible et ses messages dans la mesure où les Africains semblent
croire qu'ils sont une race maudite, qui doit toujours dépendre de la race blanche ou des
mendiants. Mais grâce à l'appropriation de l'Évangile, les Africains et les descendants de la
race noire dans toutes les régions du monde peuvent rechercher la prouesse et la fierté d'être
noirs et d'avoir joué un rôle si crucial pour sauver l'humanité à l'époque biblique et actuelle.
Dans le livre, Otabil rejette « l'esclavage » mental et proclame une « rupture » des attitudes
qui ne confirment pas cette quête d'estime de soi, d'initiative et d'entrepreneuriat. Otabil révèle
que lorsqu'il a été appelé au ministère, l'une des choses que le Seigneur voulait qu'il fasse
était de libérer son peuple d'un tel esclavage mental et d'élever l'image de la race noire en
prêchant l'évangile. Van Dijk souligne qu'une autre stratégie qu'Otabil a utilisée pour diffuser
le message est la création de la conférence panafricaine des "croyants", qui est une réunion
annuelle de représentants des communautés et des églises chrétiennes africaines et afro-
américaines. En 1998, l'auteur assiste lui-même à l'une des conférences, qui avait pour thème
« Lève la tête, Afrique ». Dans son discours d'ouverture, Otabil a exprimé ses idéologies
panafricaines en critiquant les dirigeants africains, dont le président Rawlings, pour avoir placé
les Africains sous le joug du néocolonialisme en
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les soumettant aux dures conditions imposées par les institutions financières mondiales au
nom des programmes d'ajustement structurel.
Van Dijk note que le message d'Otabil a été très attrayant au Ghana et dans d'autres
parties de l'Afrique, ainsi que parmi certaines communautés ghanéennes de la diaspora et
pour les communautés afro-américaines. Mais il soutient que dans d'autres pays d'outre-mer
– notamment les Pays-Bas – le message n'a pas été attrayant en raison de la politique
d'immigration stricte des Pays-Bas. Son argument est basé sur les hypothèses de liberté de
prendre des initiatives, de développer des capacités entrepreneuriales, de voyager à travers
le monde ou de vivre dans n'importe quelle partie du monde pour des raisons économiques,
qui sont ancrées dans le message d'Otabil. Dans le cas des Pays-Bas, van Dijk soutient
qu'avec les récentes politiques d'immigration strictes de l'État, il a été très difficile pour les
émigrants d'entrer dans le pays. De plus, ceux qui vivent déjà aux Pays-Bas n'ont pas
réellement la liberté de circuler. Ils sont strictement contrôlés et pourraient facilement être
expulsés, s'ils commettent un crime ou s'ils sont découverts comme émigrants illégaux. Les
émigrés ou candidats à l'émigration sont donc plus soucieux de s'occuper des choses qui
peuvent leur permettre de surmonter ces obstacles sur leur chemin vers le succès plutôt que
de s'appuyer sur un message qui ne résoudra pas leurs problèmes. Il note que chez les
pentecôtistes des Pays-Bas, on enseigne aux gens que la délivrance et « rompre les liens
avec le passé » sont les seules solutions aux problèmes. Ceci, croit-il, explique en grande
partie le succès de certaines de ces églises aux Pays-Bas parce qu'elles sont précisément
préoccupées par ces pratiques. Beaucoup de gens y vont pour la délivrance dans le but de
réussir.

Comme preuve que le message n'a pas séduit les pentecôtistes ghanéens aux Pays-Bas,
van Dijk indique que l'église d'Otabil est l'une des plus petites églises pentecôtistes
ghanéennes aux Pays-Bas et que les différentes
les magazines liés à ses activités (tels que Greener Pastures ou le magazine universitaire
Pathfinder) ne circulent pas largement aux Pays-Bas, pas plus que ses cassettes ou ses
enregistrements vidéo.
L'argument de Van Dijk selon lequel la «ÿdélivranceÿ» et la «ÿrupture des liens avec le
passéÿ» ont rendu le pentecôtisme si attrayant au Ghana, comme cela a déjà été révélé, est
également vrai pour le Cameroun. Mon travail révèle que les pentecôtistes camerounais
optent également pour la délivrance chaque fois que les choses ne vont pas comme ils le
souhaitent ; ils mettent également l'accent sur la rupture des liens avec le passé maléfique.
Une autre question soulevée par van Dijk s'applique moins à mes données sur les dirigeants
pentecôtistes au Cameroun - c'est-à-dire la sensibilité d'Otabil aux injustices politiques.
Comme indiqué, seuls les principaux dirigeants d'églises ont été francs sur ces injustices au
Cameroun. De plus, les dirigeants de ces églises principales sont intéressés à libérer les
Camerounais non pas tant en faisant appel au panafricanisme qu'invoque Otabil, mais plutôt
d'un régime politique qui au Cameroun est largement soupçonné d'avoir refusé une véritable
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réformes démocratiques. Le message panafricain d'Otabil n'a eu aucune influence sur les
pentecôtistes du Cameroun. De plus, sa littérature n'est pas connue des pentecôtistes du
Cameroun. Mes découvertes montrent que de nombreux dirigeants pentecôtistes internationaux
ont visité le Cameroun, mais Otabil n'en fait pas partie. .
L'aperçu ci-dessus des travaux des cinq auteurs montre qu'ils s'accordent tous à dire que
le pentecôtisme moderne a embrassé l'évangile de la prospérité par opposition à la doctrine
ascétique du pentecôtisme classique. Alors que Gifford soutient fermement que l'évangile de
la prospérité avait été ancré dans la religion africaine traditionnelle et a simplement été
renforcé au cours des dernières décennies par la version américaine, les autres chercheurs -
utilisant des études de cas de trois pays différents (Nigeria, Zimbabwe et Ghana) - montrent
plutôt comment cet évangile est diffusé et mis en pratique dans les différents pays. Chacune
des études souligne que la doctrine classique avant l'avènement de l'évangile de la prospérité
était que les « croyants » évitent le matérialisme et tous les plaisirs charnels comme condition
préalable pour entrer dans le royaume de Dieu ; et que ce n'est que plus tard qu'il y a eu un
changement vers la prospérité. Tandis que Maxwell parle des enseignements du «ÿtalentÿ»
et de «ÿl'esprit de pauvretéÿ» utilisés par les dirigeants de la ZAOGA du Zimbabwe pour faire
passer le message, Meyer a développé la stratégie des rituels de purification appliquée au
Ghana pour encourager l'accumulation tandis que van Dijk a souligné sa prévalence parmi un
nouvelle vague d'églises pentecôtistes au Ghana. Alors que Maxwell, Gifford et Marshall
soutiennent que les pasteurs pentecôtistes ont encouragé le message en grande partie à
cause des avantages qu'ils en retireraient, Meyer s'intéresse davantage à la manière dont
l'accumulation de biens modernes pourrait être purifiée afin de les rendre inoffensifs.

En général, il est clair que de nombreux dirigeants se sont enrichis grâce au nouvel
évangile de prospérité ; dans certains cas, cela a généré des conflits entre eux et les membres.
Le résultat du nouveau message aux membres et aux dirigeants est qu'ils doivent s'impliquer
dans les entreprises au niveau local, dans le but d'accumuler. Van Dijk note qu'en plus de
cela, ils essaient de créer des réseaux internationaux afin de voyager à l'étranger pour gagner
de l'argent. Tous les auteurs s'accordent à dire que les pentecôtistes sont maintenant
impatients d'intégrer la mode moderne dans leur mode de vie. En s'engageant dans de telles
démarches nouvelles, tous les auteurs s'accordent à le dire, les pentecôtistes projettent une
nouvelle vision du monde, répondant notamment aux processus et aux promesses de «
modernité » et de « modernisation ». Même les jeunes prédicateurs born-again du Malawi
qui, comme le montre van Dijk, ne mettent pas l'accent sur la doctrine de la prospérité,
prêchent une doctrine connexe, dans le sens où elle vise également à embrasser la modernité
en rompant les liens avec le passé.
Un autre problème que certains des auteurs soulignent est que les pentecôtistes, comme
le christianisme traditionnel, sont prêts à s'impliquer dans les débats politiques dans leurs
différents pays. Certains d'entre eux apportent leur soutien au gouvernement au pouvoir dans
leur propre intérêt. D'autres soutiennent plutôt l'opposition tandis que d'autres maintiennent
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une position neutre mais objective. Gifford a révélé comment en Zambie, des groupes
pentecôtistes ont apporté leur soutien à l'administration de Chiluba malgré l'opposition
populaire simplement parce qu'il était pentecôtiste. Les études de Maxwell au sein de ZAOGA
montrent que les dirigeants ont continuellement soutenu la position du gouvernement sur
n'importe quelle question dans le but d'extraire de l'argent de l'État et des politiciens. Pour le
Nigeria en revanche, Marshall note que lorsque les pentecôtistes ont réalisé qu'ils étaient
devenus une force suffisamment forte pour être prise en compte, ils ont formé le PFN, dont
l'un des objectifs était de faire connaître la voix des pentecôtistes sur les questions politiques.
En effet, le PFN a commencé à dénoncer les maux du gouvernement. Par exemple, le PFN
a fermement condamné la décision de l'administration Babangida d'incorporer le Nigeria
dans l'Organisation de la conférence islamique (OCI) ; en outre, il a accusé le gouvernement
d'être à l'avant-garde d'une série d'émeutes religieuses qui ont eu lieu dans le nord, qui ont
conduit à la destruction d'églises par les musulmans.

Sur les cinq auteurs, seul Gifford dans ses écrits sur le Libéria s'est longuement attardé
sur les églises chrétiennes principales et leur rôle dans la politique. Il a fait valoir que les
églises n'avaient pas joué un rôle positif dans la fin de la guerre civile dans le pays. En
revanche, mon travail révèle que les églises traditionnelles ont joué un grand rôle dans le
processus de démocratisation au Cameroun.
Concernant le rôle politique des églises pentecôtistes, il y a un net contraste entre, d'une
part, les conclusions de Maxwell sur le Zimbabwe et Gifford sur la Zambie où ces églises
soutiennent le régime et, d'autre part, Marshall sur le Nigeria et van Dijk sur le Ghana où les
dirigeants pentecôtistes critiquent plutôt le gouvernement. Mon travail sur le Cameroun
montre une tendance différente. Cela suggère que ce n'est pas partout que les pentecôtistes
sont concernés par les questions politiques affectant leur pays. Au Cameroun, ils ne
s'impliquent pas dans les débats politiques. Alors que les églises principales ont clairement
fait entendre leur voix sur les questions politiques par le biais de lettres pastorales, de
sermons et d'entretiens avec la presse, les pentecôtistes ont continuellement maintenu une
position silencieuse
Une tendance commune importante dans tous ces cas – Cameroun inclus – est le
passage du pentecôtisme « moderne » à un évangile de prospérité et d'accumulation.
Dans le cas du Cameroun, des groupes antérieurs, qui avaient adopté la doctrine ascétique,
se sont mis à mettre l'accent sur la prospérité, apparemment avec peu ou pas de résistance
de la part des membres. Mais c'était différent dans le cas de ZAOGA au Zimbabwe car
décrit par Maxwell. Pour le Cameroun, force est de constater que ce basculement intervient
exactement au même moment que le début d'une grave crise économique. Les chercheurs
cités ci-dessus ont souligné une tendance similaire dans les autres pays. Cela suggère qu'un
passage à un évangile de prospérité devient presque inévitable pour un groupe pentecôtiste,
s'il vise à aller de l'avant dans une situation de crise économique.
Alors que ces églises au Cameroun l'ont utilisé comme stratégie de collecte de fonds,
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les membres croient aussi sincèrement que grâce à elle, ils peuvent surmonter des difficultés
financières.
La pratique est évidemment différente. Tous les « croyants » ne deviennent pas prospères.
Ils peuvent croire qu'ils «connaissent les détails techniques» de le faire, mais malheureusement
mes conclusions révèlent que beaucoup restent pauvres, tout comme la plupart des autres
Camerounais. L'argument avancé par la plupart de ceux qui n'ont pas atteint la prospérité
escomptée était que le «ÿdiableÿ» était celui qui bloquait leur chemin. Ils ont expliqué que le
« diable » est toujours à l'œuvre pour faire souffrir les enfants de Dieu afin qu'ils se détournent
de Dieu et le suivent. Malgré leur pauvreté réelle, la plupart de mes informateurs sont
cependant restés optimistes en espérant qu'ils finiront par atteindre la prospérité car Dieu peut
toujours sauver ses enfants des mains du «ÿdiableÿ». Par implication, ils soutiennent qu'il
existe une sorte de guerre entre Dieu et le «ÿdiableÿ» au sujet des «ÿcroyantsÿ». Alors que
Dieu veut qu'ils soient prospères, le « diable » préfère qu'ils souffrent ; cependant Dieu est
toujours victorieux et cela donne de l'espoir. Pourtant, il y en avait aussi d'autres qui soutenaient
que Dieu faisait parfois souffrir ses disciples dans le but de tester leur foi. L'argument ici est
qu'un croyant fidèle ne se détournera jamais de Dieu, même en temps de difficulté.

Cette question des membres restant pauvres malgré l'évangile du salut - et de la façon dont
les églises pentecôtistes font face à une déception inévitable - n'a été abordée par aucun des
érudits cités ci-dessus. Dans les pays où ces auteurs ont travaillé, de nombreux pentecôtistes
restent pauvres même s'ils tiennent compte du nouveau message. Mais ces auteurs
n'approfondissent pas la question de savoir pourquoi ces « croyants » continuent d'accepter le
message, malgré une déception continue.
Pour moi, gagner plus de clarté dans ce paradoxe apparent a été l'un des principaux défis lors
de mon travail de terrain. Dans le chapitre trois, j'essaie de formuler une explication, dans le
sens esquissé ci-dessus.

Techniques de collecte de données

Partant des objectifs de mon étude, j'ai distingué quatre grands domaines sur lesquels je
devais collecter des données. Il s'agissait du pentecôtisme, de la crise économique, de la
pentecôtisation des principales églises chrétiennes et de la démocratisation. En raison de la
spécificité de chaque problème et de la situation de terrain, les méthodes anthropologiques
employées ont varié. C'est pour cette raison que j'ai dû employer diverses méthodes
anthropologiques afin d'atteindre mes objectifs. Les méthodes employées étaient l'observation
participante, les entrevues, les sources dans les journaux, les documents gouvernementaux
et les sources historiques et savantes. Le travail de terrain pour l'étude s'est déroulé en trois
phases : phase un (octobre 2001-juillet 2002), phase deux (avril 2003-mars 2004), phase trois
(juillet 2004-juin 2006).
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La collecte de données sur le pentecôtisme au Cameroun s'est avérée très délicate pour
des raisons évidentes. La première est que le domaine est encore très vierge au Cameroun en
matière de recherche. Il y a très peu de littérature sur le pentecôtisme au Cameroun par rapport
à des pays comme le Nigeria, l'Ouganda, le Libéria, le Ghana, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud.
Avec cette pénurie de données secondaires, j'ai été obligé de me fier largement aux données
primaires. Deuxièmement, la recherche de terrain sur le pentecôtisme peut être frustrante, si
elle n'est pas correctement menée, pour un chercheur qui n'appartient pas au mouvement. Le
plus souvent, les informateurs sont réticents à coopérer parce qu'ils voudraient que le chercheur
fasse partie d'eux – c'est-à-dire qu'il se convertisse au pentecôtisme, comme condition préalable
à leur coopération. Une autre raison est qu'ils se méfient souvent de l'intention du chercheur.
Le plus souvent, ils ont tendance à croire que le travail vise à les critiquer (et il est vrai qu'ils
sont souvent critiqués par des étrangers comme eux aussi les critiquent) ou que le chercheur
pourrait être un agent de quelqu'un qui a l'intention d'utiliser l'information contre le mouvement.
La première question que la plupart d'entre eux m'ont posée lorsque je les ai approchés pour
obtenir des informations était : « Êtes-vous croyant ou né de nouveau ? Même si je redoutais
qu'on me pose cette question parce que je n'étais pas pentecôtiste, j'ai réussi à donner une
réponse qui pouvait plaire à la personne dans une certaine mesure. Je n'ai jamais essayé de
cacher que j'étais membre de l'Église presbytérienne et que j'avais l'intention de le rester.
Pourtant, je soulignerais également que j'ai fortement sympathisé avec de nombreuses
doctrines et pratiques du pentecôtisme. J'ajouterais aussi que j'ai souvent constaté, en
comparant les pentecôtistes avec les chrétiens des églises principales, que non seulement les
premiers connaissent mieux les enseignements de la Bible, mais qu'ils font également un plus
grand effort pour les mettre en pratique.

Ce sont quelques-uns des problèmes que j'ai rencontrés lorsque je suis arrivé sur le terrain.
Cependant, ces problèmes ont été minimisés peu de temps après, grâce à l'intervention d'un
collègue de l'Université de Buea qui est une figure influente de Full Gospel Mission, j'ai reçu
une lettre d'autorisation du surintendant de la mission (le plus haut fonctionnaire de l'église) à
son siège national. à Douala le 9 octobre 2001. Bien que mon collègue soit intervenu en ma
faveur, le surintendant de la mission m'a tout de même posé une condition avant que je puisse
être autorisé à effectuer des recherches sur son église. C'était pour moi de promettre que je
devais mettre une copie de la publication de recherche à la disposition de l'église pour
évaluation ; finalement, il serait conservé dans la bibliothèque de la mission. J'ai fait la promesse
et j'ai ensuite reçu la lettre d'autorisation. Avec cette lettre en main, je pouvais facilement
pénétrer partout où j'allais chercher des informations. Cette lettre de la mission Full Gospel
était particulièrement importante car la majeure partie du travail était centrée sur cette église et
j'en avais le plus besoin, pour pouvoir obtenir des informations notamment dans d'autres parties
du pays où je serais un parfait étranger. Jusque-là, j'avais principalement travaillé à Buea, où
je vis et où je connais quelques responsables locaux de l'église. En ce qui concerne
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les autres églises pentecôtistes, j'ai essayé d'établir des relations locales avec certaines
d'entre elles et cela a payé. Par exemple, le pasteur régional de Buea de Deeper Life Bible
Church était très compréhensif parce qu'il était mon étudiant à l'Université de Buea, tandis
que pour l'Église apostolique, cela a aidé qu'un de mes collègues à l'université soit un ancien
de l'église ; elle connaissait très bien le but de mon travail et m'a mis en contact avec le
pasteur local.
Les principales méthodes que j'ai utilisées pour recueillir des données sur le pentecôtisme
étaient l'observation des participants et les entretiens. Pour faciliter le travail, j'ai fait appel à
une assistante de recherche, diplômée en anthropologie de l'Université de Buéa.
L'observation participante combine la participation à la vie des personnes étudiées avec le
maintien d'une distance professionnelle qui permet une observation et un enregistrement
adéquats des données. C'est en fait une immersion dans une culture. Idéalement, le
chercheur vit et travaille dans la communauté pendant six mois à un an ou plus, apprenant la
langue et observant des modèles de comportement au fil du temps. La résidence à long
terme aide le chercheur à intérioriser les croyances fondamentales, les peurs, les espoirs et
les attentes des personnes étudiées (Spradley 1980, Fetterman 1989). Ce fut la première
méthode ethnographique dans laquelle j'ai décidé de me lancer. En utilisant cette méthode,
j'assistais régulièrement à des rassemblements qui réunissaient des membres pentecôtistes,
par exemple, en assistant aux cultes du dimanche, à des rassemblements, des croisades,
des réunions de communauté de maison et des campagnes d'évangélisation à Buea, en
observant, comprenant et analysant les «ÿrèglesÿ» non écrites qui régissent leurs interactions.
Cela m'a aidé à établir un rapport avec eux à tel point qu'ils ont continué leurs activités
comme d'habitude même lorsque je me suis présenté. A Buea, j'ai alterné entre les différents
groupes religieux. Par exemple, j'ai fait un programme dominical incluant tous les groupes
mais en donnant la préférence à Molyko Full Gospel Mission parce qu'une grande partie de
la recherche devait se concentrer sur cette église. Pendant l'observation, j'avais un cahier
pour noter certains points qui pouvaient facilement m'échapper de l'esprit ; un appareil photo
avec lequel j'ai pris des photos d'événements tels que la guérison spirituelle et la délivrance
et un petit magnétophone sensible qui, même dans ma poche, enregistrerait des événements
tels que des sermons, des témoignages et des annonces à distance sans que personne ne
le sache afin de ne pas attirer inutilement l'attention (même si, bien sûr, je demanderais
toujours aux personnes concernées leur permission si je voulais utiliser leur texte – elles
étaient toutes heureuses que leurs paroles soient également mises sur papier).

Au cours de cette étape préliminaire d'observation participante, j'ai eu l'occasion de


côtoyer de nombreux membres de groupes pentecôtistes qui, par la suite, se sont montrés
intéressés à m'aider chaque fois que le besoin s'en faisait sentir. Et d'ailleurs certains d'entre
eux m'ont par la suite été très utiles. Par exemple, grâce à eux, j'ai pu interviewer autant de
personnes que je voulais. Un avantage que j'ai retiré du fait de commencer le travail par
l'observation participante était qu'il m'a fourni un guide sur la façon dont je
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pourrait aller de l'avant avec les méthodes ultérieures de collecte de données. Par
exemple, j'ai pu sélectionner dans le groupe, qui je voulais interviewer et sur quel
aspect. De plus, certaines des questions posées lors des entretiens eux-mêmes
émanaient de l'examen et de l'analyse des informations issues de cette phase
préliminaire.
Outre la formation d'un œil pour l'observation, j'ai réalisé qu'il était nécessaire pour
moi de développer une oreille pour l'interview. Les entretiens sont finalement devenus
ma méthode la plus importante car ils m'ont aidé à expliquer et à mettre dans un
contexte plus large ce que je voyais et vivais. A Buéa, l'heure et le lieu de l'entretien ont
été choisis à la convenance des informateurs. La plupart d'entre eux ont pris
lieu au domicile du dénonciateur pendant les périodes de non-travail. Cependant,
certains d'entre eux - en particulier ceux en dehors de Buea - se sont déroulés sans
aucun arrangement préalable en raison de difficultés de communication. Par exemple,
j'ai eu un long entretien avec le missionnaire fondateur de l'église, le révérend Werner
Knorr, qui est basé à Bamenda sans aucun rendez-vous car je n'avais pas son numéro
de contact. Heureusement qu'il était en ville le jour où je suis allé chez lui et avec la
lettre d'autorisation du surintendant de mission, il s'est ouvert à moi. L'interview, qui a
eu lieu dans son salon, m'a donné un aperçu du passage de l'église de l'ascèse à la
prospérité. J'ai également eu l'occasion d'obtenir une copie d'un document sur la position
de la mission sur la prospérité, qu'il a préparé de lui.

Je ne prétendrai pas que tout s'est bien passé avec les entretiens car certains
membres, après avoir pris des rendez-vous pour des entretiens, m'ont déçu. Les raisons
allaient de l'oubli à d'autres engagements plus urgents. Certaines des entrevues ont été
enregistrées sur bande tandis que d'autres ne l'ont pas été. J'avais souhaité que toutes
les interviews soient enregistrées, mais certains informateurs ont refusé l'idée
d'enregistrer leur voix. Ils n'en voulaient pas parce qu'ils étaient soit sceptiques quant à
l'intention de la recherche, soit parce qu'ils ne voulaient pas simplement que leur voix
soit enregistrée. Dans un tel cas, j'étais obligé d'utiliser mon cahier pour noter l'essentiel.
Sur la pentecôtisation des grandes églises chrétiennes, je me suis appuyé sur
l'observation participante, des entretiens et des sources documentées. Puisque pour
cette ligne de recherche la congrégation Molyko de l'Eglise Presbytérienne au Cameroun
devenue l'étude de cas centrale, j'ai dû me fier fortement à l'observation participante
dans cette église. Je suis un presbytérien pratiquant et je suis un membre actif de cette
congrégation depuis plus de 13 ans. Au cours de cette période, j'ai eu un très vif intérêt
à observer le processus de pentecôtisation qui s'est déroulé dans l'église. Bien que
Fetterman (1989) affirme que dans la recherche ethnographique, un cadre familier est
parfois trop familier et le chercheur prend les événements pour acquis, laissant des
données importantes inaperçues et non enregistrées, dans mon propre cas de la
congrégation de Molyko où l'on pourrait à juste titre affirmer que j'étais travailler sur mon
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propre culture, j'ai essayé de minimiser cela autant que possible et avec la longue période de temps,
je pouvais facilement me souvenir, pour la correction, des données que j'avais prises pour acquises.
En plus de participer aux services réguliers du dimanche, j'ai assisté à des séances de prière en
milieu de semaine et j'ai suivi certaines des activités de l'équipe d'évangélisation de maison en
maison chaque fois qu'elle était en action. En tant que personne si proche de nombreux responsables
de l'église, y compris le pasteur, je les ai parfois persuadés de me permettre de participer à certaines
réunions où je savais que je pouvais recueillir des informations sur la question de la pentecôtisation
dans l'église. Par exemple, j'étais un observateur participant à une réunion qui a pris la décision de
suspendre le groupe Christian Youth Fellowship (CYF) pour ses pratiques pentecôtistes.

En plus de l'observation participante de la congrégation de Molyko, j'ai utilisé des entretiens pour
mieux comprendre la pentecôtisation de l'église. J'ai dû interroger certains des acteurs de la crise de
pentecôtisation antérieure de la fin des années 1970 et du début des années 1990 (voir chapitre
cinq) pour savoir ce qu'ils pouvaient me dire sur les premiers problèmes. Par exemple, le révérend
Bame Bame à Yaoundé, les révérends Elangwe et Muyo de Kumba. Dans l'église de Molyko, j'ai
interviewé les pasteurs, les anciens, certains membres du groupe Christian Youth Fellowship et la
congrégation. Les entretiens ont été enregistrés sur cassettes.

J'ai aussi utilisé des sources documentaires. Il y avait quelques sources documentées sur la crise
de pentecôtisation précoce de l'église. L'un d'eux était un témoignage oculaire des événements et
un autre était un document sur la position de l'église sur l'évangélisation lorsque le problème dans
l'église de Bastos était à son apogée. Dans les archives du PCC à Buea, j'avais aussi quelques
documents utiles sur la crise. Par exemple, les lettres officielles qui ont été lues dans diverses églises
sur la question et celle suspendant le groupe de «ÿréveilÿ» à Bastos et leurs dirigeants.

Sur les églises et la démocratisation, les données ont été recueillies principalement par le biais
d'interviews (y compris des interviews médiatiques de clergés), d'articles de journaux, de lettres
pastorales et de quelques documents publiés. Pour comprendre la position du PCC sur la
démocratisation, j'ai interviewé le secrétaire à la communication de l'église. En plus de cela, il y a eu
un certain nombre d'occasions où, j'ai suivi des interviews accordées par le Modérateur à des
journalistes de radios locales et nationales sur certains débats politiques pertinents. Chaque fois que
je manquais l'une des interviews, je me rendais à la station locale de Buea pour la faire enregistrer
pour moi. Il en va de même pour l'Église catholique romaine et les groupes pentecôtistes. Journaux
catholiques, (L'Effort Camerounaise et Cameroun Panorama), la Poste, Le

Herald et Le Messager m'ont donné des informations précieuses sur diverses mesures prises par
l'église pour favoriser la démocratie au Cameroun. Ces journaux ont accordé des interviews à
certains membres du clergé de l'église, en particulier au cardinal Tumi, sur diverses questions
politiques affectant la nation. Ils portaient également des lettres pastorales sur des questions
politiques dont je n'ai pas pu mettre la main sur les originaux. Lettres pastorales (la plupart
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concernaient les débats politiques) étaient une source d'information particulièrement utile car à
la fin de chaque conférence épiscopale, les évêques publiaient une lettre, qui était largement
diffusée. En raison de la régularité (parfois deux fois par an) avec laquelle ils se réunissaient et
publiaient les lettres, il m'a été possible d'analyser l'évolution de la position de l'église sur la
politique. Sur le pentecôtisme, j'ai interviewé certains de leurs dirigeants (par exemple le
pasteur du district de Buea) et des membres ; J'ai également suivi certains de leurs sermons
et réactions, en particulier en 2004, avant l'élection présidentielle de cette année-là, lorsque les
principales églises étaient très préoccupées par l'élection alors que les pentecôtistes ne
montraient aucune inquiétude.
Les données sur les églises et la crise économique ont été recueillies principalement par le
biais d'entretiens, de sources historiques, de sources savantes et de journaux. Pour ce sujet,
mon étude s'est concentrée sur l'Église catholique romaine et la mission du plein évangile.
Pour avoir une bonne compréhension de ce que faisait la Full Gospel Mission, j'ai dû utiliser
les données que j'avais recueillies sur son message économique en cours, qui, selon moi, est
une réaction directe à la crise économique. De plus, j'ai utilisé des interviews pour savoir
comment les membres réagissaient réellement au message. Grâce à cette méthode, j'ai pu,
par exemple, obtenir des informations sur le fonctionnement du programme de formation et de
prêt des femmes de Full Gospel Mission Buea auprès de son leader et de certains bénéficiaires
des programmes. Il en va de même pour l'Association des femmes catholiques romaines du
diocèse de Buea, qui a un programme similaire. Pour la Mission catholique romaine, des
informations supplémentaires ont été recueillies par le biais de rapports annuels rédigés par
son président.

Pour bien comprendre les effets de la crise économique sur l'Église catholique romaine en
particulier, il m'est devenu impératif de faire une analyse historique de la situation car ce n'est
qu'à travers cette approche que l'on pouvait comprendre la gravité des effets sur l'Église. C'est
pour cette raison que j'ai utilisé des documents historiques, notamment sur l'enseignement
catholique, dont je me suis rendu compte qu'il était le plus touché. Ceux-ci ont été obtenus à
partir des archives du Catholic Information Center, Buea et du secrétaire pédagogique du
diocèse qui, en plus, a été interrogé.

Plan du livre et aperçu des chapitres


Les réponses aux questions auxquelles cette étude vise à répondre sont fournies dans cinq
études différentes mais connexes qui tournent autour du pentecôtisme et de la crise économique
au Cameroun. Les études ont été réalisées entre 2001 et 2006. Certaines
d'entre eux avaient déjà été en partie publiés dans des publications savantes dans des cadres
spécifiques, dans lesquels certains problèmes, certains concepts ou certaines approches,
devaient être soulignés plutôt que d'autres conformément à la
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directives éditoriales du volume. Certains des articles publiés dans ce livre ont cependant été
enrichis d'études de cas afin d'enrichir davantage les textes, notamment sur le plan
ethnographique. La présentation qui suit donne un aperçu de chaque étude et indique
également comment chaque article s'inscrit comme un chapitre dans le plan général du livre.

Le nouveau pentecôtisme au lendemain de la crise économique au Cameroun est la


première étude présentée. Il constitue le chapitre deux du livre. Il fournit une promenade
rapide à travers le paysage intellectuel qui fournirait des réponses à ce que le pentecôtisme
fournit comme message économique, ce qui explique sa prolifération et la défection continue
des membres des églises principales vers ces groupes. Ce chapitre examine les raisons de
la prolifération ou de l'explosion du pentecôtisme au Cameroun et il soutient que la crise
économique qui affecte le pays a joué un grand rôle à cet égard. Cela montre que de
nouveaux groupes pentecôtistes arrivent avec un évangile de prospérité par opposition à la
doctrine ascétique des principaux groupes pentecôtistes. Ce message semble séduire la
population comme une solution à la crise économique. Le chapitre montre également que les
principaux groupes pentecôtistes s'éloignent également de l'ascèse vers l'évangile de la
prospérité afin d'être tout aussi attrayants. Le mérite de ce chapitre est qu'il donne une vue
d'ensemble des problèmes soulevés ci-dessus, tout en mettant l'accent sur la réponse aux
deux premières questions. Le chapitre qui suit restreint cet argument à une église pentecôtiste
spécifique.

De l'ascétisme à un évangile de prospérité : cas de la mission du plein évangile au


Cameroun est la prochaine étude présentée. Il constitue le chapitre trois du livre.
Le chapitre, qui fournit en outre des réponses sur les raisons pour lesquelles le pentecôtisme
est florissant et la défection continue des membres des églises principales vers les groupes
pentecôtistes, utilise l'une des églises pentecôtistes principales (Full Gospel Mission), comme
exemple pour montrer que les églises pentecôtistes principales se déplacent progressivement.
loin de l'ascétisme vers l'évangile de la prospérité afin d'être tout aussi attrayant et aussi de
récolter des fonds pour ses activités. Prendre la Mission du Plein Evangile comme exemple,
et montrer comment le processus s'y est déroulé, soutient l'argument selon lequel les
principaux groupes pentecôtistes se dirigent de plus en plus vers l'évangile de la prospérité.
L'adhésion à ce groupe a augmenté au cours de la dernière décennie et l'église s'étend à
toutes les régions du pays et au-delà. Passer à une nouvelle position doctrinale est une
décision cruciale dans la vie d'une Église qui peut soit l'unir, soit la diviser. Il était donc
important d'utiliser l'une des églises comme étude de cas pour voir si la transition s'était faite
en douceur ou non et pourquoi. Cette église mettait à l'origine l'accent sur l'ascétisme en tant
que message économique, mais a progressivement adopté l'évangile de la prospérité pendant
la période de crise économique au Cameroun. Il l'a manifesté en s'engageant dans des
entreprises commerciales pour collecter des fonds pour ses activités. Ces entreprises, en
plus de fournir de l'argent aux
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l'église, ont créé des opportunités d'emploi, ce qui a rendu l'église attrayante pour les
chômeurs. Il encourage ses membres à s'engager dans des entreprises commerciales et leur
dit que le secret de la réussite commerciale réside dans l'écoute de l'évangile de la prospérité.
Les membres ont réagi en se lançant dans des entreprises.

Une analyse comparative des réactions de l'Église catholique romaine et de la Mission du


Plein Evangile à la crise économique au Cameroun constitue le chapitre suivant. Il constitue
le chapitre quatre du livre. Le chapitre, qui traite plus en détail de la crise économique et
des réactions des groupes religieux vis-à-vis de celle-ci, visait à voir si les réactions des
pentecôtistes (en prenant Full Gospel Mission comme étude de cas) à la crise sont différentes
de celles des Églises principales (en prenant le RCC comme étude de cas). Confronter la
réponse apportée par le pentecôtisme aux difficultés matérielles des Camerounais avec les
réactions des principales églises chrétiennes (qui n'ont jamais mis l'ascèse en avant comme
message économique) m'a semblé une étape essentielle de mon étude. Laisser cela intact
pourrait donner l'impression que le christianisme traditionnel se plie les coudes face aux
difficultés économiques de ses membres. À l'appui de l'affirmation de Nash selon laquelle «
si un peuple est pauvre, l'Église est et doit être une Église de pauvres » (Nash 1984), les
deux Églises se préoccupent de réduire la pauvreté parmi leurs membres. Étant donné que
chacune devient autofinancée, les cotisations des membres constituent une source de
revenus non négligeable. Malheureusement, la crise a handicapé de nombreuses personnes
dans le soutien financier aux églises et cela explique pourquoi chaque église, pour réussir,
essaie de réduire la pauvreté parmi ses membres. Cela a créé une relation réciproque dans
laquelle l'église surmonte la crise en atténuant la pauvreté parmi les membres qui, à leur
tour, fournissent les finances nécessaires au fonctionnement de l'église. Le succès de l'église
serait donc déterminé par la capacité et le degré auquel elle réduit la pauvreté parmi ses
membres. Plus le nombre de membres sortis de la pauvreté est élevé, plus l'aide financière
apportée à l'église est importante et vice-versa. Chacun a des établissements qui emploient
ses membres. De plus, chacun a adopté une politique de programme de formation dans le
cadre de laquelle les membres sont formés pour devenir des travailleurs autonomes. Par
exemple, le chapitre montre que le département des femmes de chacune des églises est
engagé dans la formation des femmes à faire certaines choses qui peuvent leur permettre de
devenir des travailleurs indépendants pendant cette période de récession économique.

Vous devez être né de nouveau : La pentecôtisation de l'Église presbytérienne au


Cameroun est le chapitre cinq du livre. Ce chapitre, utilisant le PCC comme exemple, fournit
des réponses sur les raisons pour lesquelles il existe un processus de costalisation continue
des pentes des églises principales. Il révèle l'influence du pentecôtisme sur
Christianisme moderne au Cameroun. Je discute de la pentecôtisation des églises principales
en utilisant l'une d'entre elles comme étude de cas afin d'illustrer comment ce processus
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a eu lieu et aussi pour confirmer une idée centrale dans cette étude. Tout comme dans le cas du pentecôtisme qui

passe d'un évangile d'ascèse à celui de prospérité, il s'agit d'une évolution qui peut soit diviser l'Église, soit l'unir. Il est

important de voir si ce développement se déroule sans heurts ou est résisté par une faction de l'église et pourquoi. S'il

est introduit d'en haut, comment les membres le reçoivent-ils et si c'est l'inverse, comment les autorités le reçoivent-ils ?

Ce chapitre apporte des réponses à ces questions en se concentrant sur l'évolution des réactions au sein du PCC face

à l'introduction de rituels de type pentecôtiste.

Les Églises chrétiennes et l'énigme de la démocratisation au Cameroun

constitue le chapitre six du livre. Ce chapitre traite du rôle joué par les groupes pentecôtistes par rapport au processus

de démocratisation en cours au Cameroun. L'opinion générale au Cameroun, y compris au sein des groupes religieux

– tout comme parmi un grand nombre d'universitaires étudiant le pays – considère que la mauvaise gouvernance est à

l'origine de la crise économique dans le pays. Pour cette raison, le cri est que des institutions démocratiques, qui

inaugureraient de bons dirigeants, devraient être mises en place, si le Cameroun doit surmonter la crise. Certaines

Églises chrétiennes du pays articulent de plus en plus un discours social et politique, qu'elles jugent conforme à la

vocation particulière des chrétiens de préserver les droits inaliénables de l'humanité en faisant pression sur un régime

accusé de refuser de s'engager dans de véritables réformes politiques. Le chapitre examine les exemples de l'Église

catholique romaine et de l'Église presbytérienne au Cameroun dans toute la lutte. Il vise également à examiner la

relation des églises pentecôtistes à ce régime et leurs réactions face à la manière dont ce régime bloque le processus

démocratique - une politique qui a conduit à la persistance de la crise économique. Après avoir examiné ce que font les

églises pour combattre les effets de la crise pour leurs fidèles dans les chapitres précédents, il était impératif de savoir

à travers cette étude complémentaire ce que disent et font les différentes églises sur les causes de la crise qui touche

leurs membres. Chercher simplement des remèdes sans examiner les causes revenait pour moi à donner des

médicaments à un patient sans lui dire ce qu'il fallait éviter pour ne pas contracter à nouveau la maladie.
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Le nouveau pentecôtisme au
lendemain de la crise économique
au Cameroun

Le Cameroun, comme d'autres États africains indépendants, défend constitutionnellement le


droit au culte religieux. En conséquence de cet aspect fondamental des droits de l'homme, la
dernière décennie a vu la prolifération de groupes religieux dans le pays, en particulier dans
les provinces anglophones, et la plupart d'entre eux sont pentecôtistes dans leur théologie.
Dans la littérature, la récente propagation spectaculaire du pentecôtisme dans de nombreuses
régions d'Afrique est expliquée en termes de politique et de poursuite de la modernité.
Cependant, le pentecôtisme porte également en lui un message économique clair de
prospérité et d'enrichissement individuel dans un contexte local-global.

Cette évolution se déroule dans le contexte d'une grave crise économique qui n'a laissé
que peu de personnes épargnées et a considérablement retardé le progrès économique.
Bien que prévisible et même prévue, la crise semble avoir pris le gouvernement par surprise,
puisque très peu a été fait pour l'éviter ou s'y préparer. La crise a exacerbé la pauvreté, la
misère, le chômage, la peur, le doute et l'incertitude chez les Camerounais. Simultanément,
les banques ont été confrontées à de nombreux problèmes de liquidité et certaines ont été
liquidées. L'État est confronté à des difficultés pour payer ses employés et pour honorer ses
autres obligations. Les institutions publiques et privées ont licencié du personnel et continuent
de le faire, alors que cette situation s'est aggravée car le recrutement de nouveaux travailleurs
a été drastiquement réduit. Les salaires des travailleurs ont été réduits à plusieurs reprises,
ce qui leur a infligé d'innombrables difficultés, à eux et à leurs familles, avec une forte
augmentation de l'insécurité sociale. Le banditisme armé est désormais monnaie courante,
avec des bandits
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opérant au grand jour et souvent en toute impunité. De plus en plus de personnes plus jeunes
et même des familles entières (cf. la loterie américaine organisée chaque année par le
gouvernement américain pour les autres ressortissants souhaitant émigrer aux États-Unis)
rêvent ou migrent vers l'Ouest pour chercher des pâturages plus verts. Avec l'avantage
supplémentaire d'Internet, les Camerounais de la diaspora sont quotidiennement en contact
avec leurs parents et amis à la maison, les apprenant à éviter les obstacles à l'immigration de
plus en plus sophistiqués mis en place par les gouvernements occidentaux. Dans le cadre
d'une stratégie pour quitter le pays, les jeunes femmes sans emploi fréquentent désormais les
places d'affaires Internet dans le but d'acquérir des ressortissants occidentaux comme maris,
même si elles ne les ont jamais rencontrés ou connus auparavant.
Les causes de la crise sont nombreuses, complexes et difficiles à appréhender pour la
plupart, y compris les universitaires et autres experts (Tedga, 1990 ; Jua, 1991 ; Konings,
1996 ; et Nyamnjoh, 1998). Pourtant, les efforts du gouvernement au fil des ans pour faire
face à la crise ont donné peu de dividendes en termes concrets, malgré la rhétorique officielle
et les affirmations contradictoires de reprise en circulation. Le classement en 1998 et 1999 du
Cameroun comme le pays le plus corrompu au monde, selon les critères élaborés par
Transparency International et sa place ultérieure en septième position à partir du bas de la
liste dans le classement 2000 de la même organisation, parle autant pour le l'incapacité du
gouvernement à redresser l'économie, quant à la réalité de la crise.

Les Églises sont également concernées par la crise. Les Églises principales, l'Église
presbytérienne du Cameroun et l'Église catholique romaine en particulier, ont apporté leur
propre contribution spirituelle à la lutte contre les crises. Cela s'est souvent exprimé lors des
sermons dans les églises, dans les interviews dans les journaux et dans les cours de lettres
pastorales. Mais ils n'ont réussi ni à arracher les concessions qu'ils souhaitent au gouvernement,
ni à convaincre leurs membres de la pertinence pratique de leurs options et stratégies (Titi
Nwel, 1993 ; Medard 1997).

La montée et la propagation du pentecôtisme pendant cette période de crise - comme dans


de nombreuses autres régions d'Afrique - couplées aux défections massives des Églises
établies vers les nouvelles Églises - pourraient être interprétées comme un signe public de
mécontentement des chrétiens face à la manière dont les Les Églises établies ont commencé
à répondre aux besoins spirituels et matériels de leurs fidèles. Une telle désillusion croissante
montre qu'un nombre croissant de chrétiens ne considèrent pas suffisant que les Églises se
contentent de faire des déclarations critiques sur la détérioration de la situation économique
ou de condamner le petit nombre qui vit dans une opulence obscène tandis que la majorité se
vautre dans la misère et la pauvreté. Ainsi, en République Démocratique du Congo par
exemple, face à cette ineptie des Eglises dominantes et de l'Etat, la guérison des Eglises
Charismatiques
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ont proliféré à Kinshasa et dans d'autres centres urbains (De Haes 1992; Devisch 1996).

De même, surtout au cours des quinze dernières années, le Cameroun a connu la prolifération
des Églises pentecôtistes, notamment dans les provinces anglophones. Ces Églises comprennent :
Full Gospel Mission, The Apostolic Church, The Church of Christ, The Church of God, The true
Church of God, The Church of God of Prophesy, The Deeper Life Bible Church, The Celestial
Church of Christ, The Cameroon Celestial Église, Assemblées de Dieu, The Africa Evangelization
Bible Church, Bethel World Outreach Ministry, Living Word Publishing, The Universal Church of
the Kingdom of God, Millennial Church, United Pentecostal Church, The Cameroon Church of
Christ, The Pentecostal Assembly of God, Living Word Faith Church Worldwide, Living Word
Fellowship, Faith and Truth Fellowship Centre, Christ Church Chapel (Églises internationales) et
The Christian millennial Fellowship. Ces Églises, qui sont souvent désignées comme « nées de
nouveau », ont un certain nombre de doctrines en commun comme nous le décrivons ci-dessous,
mais il existe également d'importantes différences subtiles dans leurs enseignements sur la
richesse et l'évangile de la prospérité.

Les objectifs de ce chapitre sont doubles. Le premier est d'explorer les raisons de l'essor des
nombreuses Églises pentecôtistes au Cameroun ainsi que les problèmes qu'elles rencontrent. La
seconde est de discuter et d'évaluer le contenu spécifique de leur message économique, qui les
rend mieux à même de faire face à la crise actuelle par rapport aux Églises principales et au
gouvernement.

Les raisons de l'explosion du pentecôtisme au Cameroun


Avant d'aborder les raisons qui sous-tendent l'essor du pentecôtisme au Cameroun, il convient
d'abord de faire un bref rappel de sa doctrine. Les doctrines d'une religion sont très importantes
pour attirer les gens, et celles du pentecôtisme ont sans aucun doute été si attrayantes pour un
grand nombre de personnes.
En plus de ses doctrines, bon nombre d'autres facteurs pourraient être avancés pour expliquer la
croissance du pentecôtisme dans le pays.

Doctrines distinctives
Le pentecôtisme est une dimension récente du christianisme et, à l'instar du mouvement de la
sainteté aux États-Unis dont il est issu au début du 20e siècle, il croit que ses doctrines ne sont
pas nouvelles mais un engagement envers le «plein évangile», c'est-à-dire qu'elles remettent
l'accent sur les anciennes doctrines telles qu'on les trouve se trouvent dans la Bible. Nichol (1996)
décrit les anciennes doctrines comme suitÿ:

a) L'accent biblique sur le salut et la justification par la foi.


b) La doctrine de la seconde venue de Christ.
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c) L'accent mis sur la guérison


divine. d) La doctrine du Saint-Esprit qui permet à un chrétien de vivre victorieusement et de
témoigner efficacement et dont le don permet à un croyant d'accomplir le surnaturel.

Les pentecôtistes croient fermement au baptême du Saint-Esprit qui s'est produit le jour de
la Pentecôte parmi les premiers disciples. Ils croient que l'effusion du Saint-Esprit sur les
disciples qui les a fait parler en langues le jour de la Pentecôte n'était pas seulement pour ce
jour-là et seulement pour les premiers disciples. C'est un phénomène pertinent et récurrent qui
peut être vécu par chaque croyant. Son expérience est signifiée par le parler en langues
(glossolalia). Cependant, ils soutiennent que la glossolalie n'est pas le but final de l'individu
dans son expérience religieuse, mais plutôt le début d'un nouveau type de vie chrétienne qui
est habilité et honoré par l'un des neuf dons de l'esprit : le discernement de l'erreur, le pouvoir
sur le satanisme. influences, capacités de guérison et de miracles, sagesse, etc. Nichol
(1966:15).

Les pentecôtistes croient que la maladie physique doit être traitée par des moyens spirituels.
Bon nombre d'entre eux préfèrent prier les malades physiques plutôt que de les emmener à
l'hôpital. Ils croient que tout le monde peut avoir cette capacité spirituelle à traiter les maladies.
Ceci est accompli en imposant les mains sur la tête du patient et en priant. Les témoignages de
personnes guéries sont généralement faits lors de croisades et de services religieux réguliers.
Contrairement aux autres dénominations, le pentecôtisme avec sa doctrine de guérison par la
foi fournit une solution solide au problème de la mauvaise santé, attirant ainsi de nombreuses
personnes. De nombreuses personnes ont été persuadées d'adhérer à la foi pentecôtiste en
raison de leur propre mauvaise santé ou de celle d'un parent. Dans le cas des femmes en
particulier, certaines ont été converties non pas à cause d'une mauvaise santé physique mais à
cause de crises familiales résultant de l'alcoolisme, du chômage ou de conflits domestiques.

Les pentecôtistes condamnent avec véhémence le baptême des enfants en tant que
profession de foi publique après la conversion. En tant que manifestation pratique de la
croyance, chaque « croyant » est censé s'engager dans une évangélisation personnelle. Ils
sont très charismatiques dans leur prédication et se déplacent avec leurs bibles prêtes à prêcher
aux "incroyants" affichant une bonne connaissance des passages cités de la bible.
Pendant les croisades, tout le monde est actif. On attend d'eux qu'ils manifestent une
sainteté de vie personnelle, qu'ils renoncent à fumer, à boire, à danser laïque et à aller au
théâtre, considérés comme démoniaques. Leurs services sont caractérisés par des chants et
des danses attrayants et animés avec la possibilité, lors des services de communion, de prières
improvisées et de parler en langues, d'interprétation et de prophétie (Marshall 1992, Meyer
1999a).
Le pentecôtisme s'oppose avec véhémence à toute Église qui a des liens avec les croyances
et les rituels «traditionnels» et le mysticisme oriental. Il les considère comme sataniques.
Par la discussion, leurs doctrines se concentrent sur une relation directe avec Dieu
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par la prière, et leurs pasteurs fournissent une explication simple des Écritures.
Ils donnent à chacun la possibilité de s'engager plus personnellement dans l'Église et ils exercent
une ferme discipline morale.
Bien que le pentecôtisme se réfère à un ensemble spécifique de principes doctrinaux, de rituels
et de pratiques, une image globale révèle qu'il existe de nombreuses et diverses dénominations
de la foi. Dans la mesure où cela ne peut provenir que de légères différences doctrinales, il y a
aussi ceux qui dérivent d'organisations sociales et para-ecclésiales. Au Cameroun, il n'y a pas
moins de vingt confessions pentecôtistes, avec une plus grande concentration dans les provinces
du nord-ouest et du sud-ouest.
Malgré les différences, les pentecôtistes se considèrent comme faisant partie d'une communauté
spéciale et sacrée dont l'identité et l'unité sont agressivement promues à ceux qui sont à l'extérieur.
Ils se considèrent comme des chrétiens « nés de nouveau » et ont souvent été appelés comme
tels au Cameroun. Cela découle de la pierre angulaire du christianisme, qui exige que chaque
individu se repente et «donne sa vie au Christ».

Autres raisons
Les pentecôtistes, contrairement aux autres confessions, croient fermement en l'évangélisation
comme une arme puissante pour convertir les « incroyants ». Cette méthode a été adoptée avec
beaucoup de succès au Cameroun. Comme mentionné précédemment, chaque « croyant » est
censé s'engager dans l'évangélisation et aussi être actif dans chaque croisade d'évangélisation.
Des rassemblements de campagne d'évangélisation sont organisés sur les campus scolaires ou
sur tout terrain ouvert capable d'accueillir une grande foule de personnes. Lors de certains
rassemblements, des films vidéo sur la vie et les enseignements de Jésus-Christ sont projetés. Le
ou les prédicateurs invités sont parfois invités de l'extérieur, notamment du Nigeria, des États-Unis
et d'Europe.
Les rassemblements de campagne sont généralement très fréquentés et le plus souvent, des
dispositions sont prises pour que les «incroyants» qui, poussés par l'esprit, ont donné leur vie au
Christ pendant le rassemblement, déclarent ouvertement afin que d'autres puissent voir et croire.
L'un des dirigeants pentecôtistes les plus célèbres jamais invités au Cameroun est l'Allemand
né Reinhard Bonnke. Les 21-26 février 1989 et 20-25 février 1990, des rassemblements ont été
organisés respectivement à Kumba et Bamenda et il était le prédicateur invité. Ces rassemblements
ont attiré des milliers de personnes et beaucoup ont opté pour le pentecôtisme à ces occasions.

Une stratégie d'évangélisation souvent utilisée est la diffusion de littérature chrétienne soit
gratuitement, soit à des prix promotionnels, y compris des autocollants. Ils sont célèbres pour la
distribution gratuite de bibles aux services hospitaliers, aux patients, aux étudiants, aux prisonniers
et aux enseignants. Ces matériaux gratuits sont généralement financés ou fournis par des
partenaires étrangers dignes de ce nom.
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Le nouvel « évangile » démocratique qui balaie bon nombre de nations avec sa liberté de
culte et d'association a également ouvert la voie à l'épanouissement du pentecôtisme au
Cameroun. Les pentecôtistes, avec leurs stratégies d'évangélisation qui surpassent les
Églises principales, ont su en profiter pour faire des convertis. Dans la dernière partie des
années 1970, les «nés de nouveau» au Cameroun ont eu des problèmes avec le
gouvernement et leurs activités d'évangélisation ont été interdites, mais lorsque l'interdiction
a été levée dans les années 1980, ils ont complètement récupéré leur ancienne position et
gagné de nombreuses âmes.
Un autre facteur qui explique la croissance de la foi est l'ensemble des opportunités
économiques qui ont été ouvertes par ces groupes pendant cette période de crise économique
qui affecte le Cameroun. Ces Églises ont besoin d'une équipe de Pasteurs et d'autres
travailleurs pour travailler dans leurs établissements. De nombreux chômeurs se sont inscrits
dans des collèges bibliques pentecôtistes non pas à cause de l'appel pastoral à servir, mais
pour gagner leur vie. Certaines Églises ont d'énormes projets et établissements comme des
écoles, des hôpitaux et des banques. Les possibilités d'emploi ne sont offertes qu'aux
membres de l'Église et, à ce titre, de nombreuses personnes se sont jointes pour être
employées.
Compte tenu de toutes ces conditions qui ont ouvert la voie à l'épanouissement du
pentecôtisme, le taux aurait été beaucoup plus élevé que prévu, mais certains problèmes ont
agi comme des obstacles à sa croissance.

Certains des problèmes auxquels est confrontée la croissance du pentecôtisme

Les Églises principales, les groupes pentecôtistes plus anciens et les autres corps religieux
ont toujours, dans la protection de leurs propres intérêts, empêché ou découragé l'entrée de
nouveaux corps religieux dans leur fief parce qu'ils comprennent très bien les conséquences
d'une telle innovation sur leurs propres membres. Si un nouveau groupe réussit à entrer, tout
est fait pour contrecarrer ses activités ou empêcher les membres des Églises préexistantes
de traverser.
Malheureusement, au Cameroun, le pentecôtisme est le plus durement touché puisqu'une
plus grande proportion de ces nouvelles Églises sont pentecôtistes. Le modérateur de l'Église
presbytérienne du Cameroun (PCC) est connu pour avoir rejeté le développement du
pentecôtisme comme l'œuvre de «ÿprédicateurs nigérians commerciauxÿ», car bon nombre
d'entre eux ont en effet été introduits du Nigéria. Dans un passé récent, l'Église a soit
suspendu, soit limogé les pasteurs qui « trop pentecôtisent » leurs congrégations. Un bon
exemple est la question du «ÿréveilÿ» qui a commencé à la principale congrégation du PCC
à Yaoundé, dirigée par le pasteur de la congrégation, le révérend Bame Bame. Bame a été
suspendu de ses fonctions pastorales au sein du PCC et il a ensuite démissionné de l'Église
(Buma Kor 1997).
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Avant 1992, le gouvernement décourageait la formation d'associations, y compris de


groupes religieux, pour des raisons politiques. Mais les Églises établies, profitant de cela, ont
utilisé la sécurité de l'État pour empêcher toute remise en cause de leur position privilégiée
auprès de l'État, garantissant ainsi leur contrôle hégémonique. C'était un gros problème pour
le pentecôtisme puisque la plupart des nouvelles églises aspirantes étaient pentecôtistes. Les
difficultés rencontrées dans l'enregistrement légal des Églises ont amené de nouvelles églises
à fonctionner sous le nom de certaines des Églises déjà enregistrées. L'Assemblée de Dieu
des États-Unis a choisi de travailler avec The Full Gospel Mission plutôt que d'essayer d'ouvrir
sa propre église, et il en va de même pour l'Église Pentecôtiste Unie (UPC) avec l'Église du
Christ du Cameroun (CCC). La loi fut cependant assouplie à partir de 1992, l'instauration de
la démocratie ouvrant ainsi la voie à la foi.

Un cas pathétique est celui de Nancy Porter (une Américaine) qui, après avoir travaillé en
Afrique pendant de nombreuses années, est venue au Cameroun en 1992 sous le parrainage
du Harvest Heartbeat Ministry aux USA pour fonder une Église et ouvrir un Collège Biblique.
Elle a amené un jeune pasteur pentecôtiste nigérian appelé Justice Sunday pour l'aider.
Malheureusement, elle décède en 1993 et, impressionné par la façon dont le pasteur Sunday
a géré ses funérailles, l'organisme de financement décide de le parrainer pour poursuivre les
projets. Il a été harcelé par le service de sécurité et, par conséquent, a ensuite été chargé par
l'organisme de financement d'abandonner l'idée d'établir une église mais de poursuivre le
projet d'école qui devait être affilié au Vision Christian College, en Californie. Il a réussi le
projet et l'école a été nommée The Nancy Porter Bible School en mémoire de son défunt
mentor.
Les querelles internes avec les pentecôtistes et le blocage de l'entrée de nouveaux par
ceux qui existent déjà est un problème sérieux qui entrave la croissance de la foi. Dans
l'affaire Nancy Porter, le pasteur Sunday a insisté pour que le Full Gospel et les Églises
apostoliques incitent au harcèlement d'autres organisations afin de contrecarrer l'ouverture de
l'Église. Il est évident qu'il avait rencontré des problèmes avec ces groupes qui ne soutenaient
pas l'idée.
Les gouvernements ou les institutions ont parfois interdit les activités des Églises

au nom de la paix. À la fin des années 1970, le gouvernement camerounais a interdit


l'évangélisation publique, en particulier là où des haut-parleurs étaient utilisés, ce qui était
souvent le cas chez les pentecôtistes et cela s'est avéré un obstacle à la croissance de la foi.
Récemment, le gouverneur de la province du Sud-Ouest au Cameroun a imposé une
interdiction toujours en vigueur sur les rassemblements publics, en particulier ceux utilisant
des haut-parleurs, dans le but de contrecarrer les activités du SCNC. L'Université de Buea,
au nom de la «paix du campus» en 1995, a interdit les activités de l'Union des étudiants
pentecôtistes universitaires (Union chrétienne de l'Université de Buea) sur le campus.
Les attitudes et les croyances de certains non-pentecôtistes envers les pentecôtistes sont
si troublantes que certaines personnes ne se sentiraient pas à l'aise de s'associer avec les
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Foi. Au Cameroun, on croit généralement (à tort ou à raison) que seules les personnes frustrées
rejoignent la foi. Certains les appellent des "inadaptés sociaux" en raison de leur pratique
d'éviter certains endroits considérés comme impies, comme les boîtes de nuit et les bars, quelle
que soit leur popularité auprès des autres. Certaines personnes capitalisent sur le comportement
douteux de certains pentecôtistes (comportement contraire à ce qu'ils prêchent) comme raison
de ne pas adhérer.
Les difficultés financières ont été l'un des facteurs qui ont entravé la croissance de la foi. Un
bon nombre de convertis sont issus de la classe sociale inférieure et ont un faible statut
financier, et en tant que tels, ils ne contribuent que de petites sommes d'argent qui peuvent être
utilisées dans le fonctionnement de l'Église et l'évangélisation. L'argent est nécessaire pour
l'évangélisation et le développement des infrastructures, ce qui manque à la plupart des églises.
Certaines des principales Églises telles que les églises presbytériennes, catholiques romaines
et baptistes ont utilisé leur poids financier pour ouvrir des écoles comme stratégie pour gagner
des convertis, et en cela elles ont réussi. Les pentecôtistes ont peu de ressources et ne peuvent
donc pas utiliser cette stratégie. Les soutiens viennent parfois de l'étranger à certaines des
églises pentecôtistes, mais généralement pas assez pour soutenir le travail.

Le conservatisme doctrinal principal a été un autre des facteurs entravant l'implantation


réussie du pentecôtisme dans le pays, en particulier dans les zones rurales et s'étendant au
domaine du mariage. Des parents ont empêché leurs enfants de se marier avec des partenaires
d'autres Églises parce que cela impliquerait un changement de foi. Chaque village est presque
dominé par l'Église principale qui y a d'abord été établie, et donc où les villageois sont déjà
versés dans ses doctrines. Il est généralement difficile pour les autres groupes de pénétrer. Si
un autre groupe est trouvé, il sera petit et aura tendance à être dominé par l'église principale.
Par exemple, Ngwo (un village dans la province du Nord-Ouest du pays avec une population
d'environ quinze mille habitants), a une population chrétienne d'environ 89 %. De ce nombre,
environ 94% sont des presbytériens (la première dénomination qui est entrée dans le village).
Le reste est divisé entre l'islam, le catholicisme romain et le pentecôtisme. Ces groupes
minoritaires sont dominés par des non-autochtones. Certains des membres externes de l'élite
qui ont rejoint le pentecôtisme à Yaoundé et dans d'autres grandes villes au milieu des années
1970 ont tenté à plusieurs reprises par le biais de croisades d'introduire leur propre religion
parmi le peuple, mais ont échoué. Fait intéressant, les villageois les considéraient comme des
personnes souffrant de problèmes mentaux. Ils ne pouvaient pas s'imaginer brûler certains des
objets considérés comme vitaux pour leur culture telle que prêchée par ces gens. Les tentatives
infructueuses poussent une majorité de ces pentecôtistes à se désolidariser à partir de ce jour
de tout ce qui touche au développement du village. Certains ont boycotté le village et s'associent
davantage à la famille pentecôtiste.
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Dans le but d'empêcher la poursuite de la défection de membres vers les Églises


pentecôtistes, les Églises principales ont commencé à introduire des changements liturgiques
et ont incorporé certaines croyances et pratiques pentecôtistes dans leur culte. Chanter
accompagné d'applaudissements et de danse, une pratique peu utilisée auparavant par les
Églises principales, mais qui fait partie du culte pentecôtiste, en est un bon exemple. Les
Églises principales ont incorporé de telles pratiques dans leur propre mode de culte pour les
rendre tout aussi vivants et attrayants. Dans les églises presbytériennes et baptistes, il est
maintenant normal que la congrégation réponde spontanément à haute voix par «ÿamenÿ»
dès que le pasteur dit «ÿLouez le Seigneurÿ» ou «ÿAlléluiaÿ», une pratique qui était autrefois
unique aux pentecôtistes.
La plupart des églises pentecôtistes sont entrées dans le pays par la section anglophone
avant de s'installer dans la région francophone, bien qu'elles aient toujours tendance à
s'épanouir davantage parmi les anglophones que parmi les francophones. Beaucoup ont
commencé comme des retombées du Nigeria et le phénomène a un élément nigérian clair.
Par exemple, l'Église luthérienne du Christ, l'Église pentecôtiste unie, l'Église apostolique,
l'Église du plein évangile, les Assemblées pentecôtistes de Dieu, l'Église du Christ et l'Église
biblique Deeper Life sont venues du Nigéria.
Cependant, le pays étant préoccupé par les problèmes de sécurité, des contrôles stricts ont
été imposés à l'entrée de ces églises en provenance du Nigeria. Un bon nombre de faux
missionnaires pentecôtistes du Nigéria ont été arrêtés au Cameroun pour implication dans
des activités criminelles, poussant le gouvernement à imposer des contrôles stricts sur leurs
activités (Gifford 1998).
Presque tous les co-pionniers locaux de ces groupes étaient à l'origine des ministres ou
des anciens d'une Église établie qui étaient mécontents d'un aspect particulier du culte ou
des doctrines de l'Église à laquelle ils appartenaient avant la scission. Un exemple est la
Christian Missionary Fellowship International (CMFI) fondée par le professeur Zachariah
Fomum, qui est un universitaire et était autrefois un ancien dans l'une des principales églises
(l'église presbytérienne) à Yaoundé et accessoirement aussi le fils d'un pasteur décédé. de
l'église.

Kumba est le lieu de naissance et le siège de la plupart des groupes du pays. Il abrite de
nombreuses églises, parmi lesquelles l'église apostolique, le plein évangile, l'église du Christ,
l'église de Dieu, la véritable église de Dieu, l'église de Dieu de la prophétie, l'église biblique
de la vie profonde, l'église céleste de Christ, les Assemblées de Dieu, l'Église biblique
d'Afrique, le Centre évangélique et l'Église millénaire. L'attitude grégaire des habitants
indigènes, la liberté de culte qui prévaut dans la région et la population immigrée nigériane
alarmante rendent cette ville vulnérable au pentecôtisme. La plupart des Églises sont fondées
par des immigrants nigérians ou par des Camerounais qui ont vécu aux États-Unis ou au
Nigéria.
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L'une des raisons les plus importantes de la forte présence du pentecôtisme dans la région
anglophone est la langue anglaise, qui permet à ces missionnaires principalement de nations
anglaises de communiquer facilement avec le peuple.
Une autre raison est que de nombreuses personnes de cette région se rendent aux États-Unis
et au Nigeria, soit pour leurs études, soit pour des raisons économiques, et pendant qu'elles
rejoignent des groupes pentecôtistes et lorsqu'elles rentrent chez elles, elles continuent non
seulement à manifester la foi mais aussi à convertir les autres. D'après mon observation au
Nigeria, un bon nombre de pentecôtistes au Cameroun qui ont étudié au Nigeria se sont convertis
pendant qu'ils étaient étudiants.
Le pentecôtisme est plus prononcé dans les zones urbaines que rurales. Il commence dans
la zone urbaine et se déplace ensuite vers la campagne. Dans les grandes villes, il fleurit très
bien avec une vive concurrence pour les membres non seulement avec les Églises principales
mais aussi au sein des groupes pentecôtistes. Certains finissent par disparaître à cause de la
concurrence, comme The Global Frontier Church. De nombreux facteurs contribuent à expliquer
pourquoi le pentecôtisme fleurit davantage dans les villes.
Premièrement, comme on le verra plus loin, le pentecôtisme est fortement dominé par les
jeunes qui, pour des motifs économiques, sociaux et éducatifs, quittent leurs zones rurales pour
vivre dans les villes. Cela explique en partie pourquoi les villes africaines sont dominées par les
jeunes. Alors qu'ils vivent dans les villes, pour des raisons évidentes, ces jeunes rejoignent des
groupes pentecôtistes.
Deuxièmement, lorsque les jeunes migrent vers les villes, les zones rurales restent dominées
par les adultes et les personnes âgées. Souvent, ces groupes d'âge sont parmi les plus
conservateurs concernant les doctrines des Églises principales, et ils résisteraient à toute
tentative de défection de l'Église au sein de laquelle ils ont été élevés.

La majeure partie des adhérents aux églises sont des jeunes, principalement des étudiants
de l'université, du secondaire et des chômeurs. Ils sont généralement actifs sur les campus et
organisent de temps à autre des activités religieuses très élaborées.
Ils dirigent également des organisations dans certaines des universités camerounaises appelées
Unions chrétiennes (CU). En plus de ceux-ci, il existe la Cameroon Youth for Jesus (CYJ), un
mouvement fondé par les jeunes pentecôtistes et qui se veut œcuménique mais qui en pratique
n'opère qu'auprès des jeunes pentecôtistes.
Les grandes Églises dissocient leurs jeunes du mouvement.
Des mouvements comme ceux-ci et leurs activités ont attiré un grand nombre de jeunes dans la
foi dans le pays.
Les Églises principales sont dominées par l'ancienne génération et le leadership est le plus
souvent monopolisé par cette génération dans le but de maintenir les jeunes à leur place. Dans
une certaine mesure, les jeunes voient les Églises pentecôtistes comme leur propre espace où
ils peuvent exercer une certaine responsabilité. Les pentecôtistes abordent également les
problèmes auxquels sont confrontés les jeunes plus que d'autres. Un tel
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Le problème est celui du mariage, et les Églises pentecôtistes ont été des endroits où l'on croyait
pouvoir obtenir de bons partenaires. Beaucoup ont adhéré précisément pour cette raison ou ont
été recrutés par leurs partenaires (Gifford 1998 ; Marshall 1992 ; Van Dijk 1992 ; Meyer 1999b).

Pour les femmes, en particulier les personnes les moins éduquées ou les plus pauvres, devenir
« nées de nouveau » est l'assurance que leur position dans la famille et leur relation avec leur mari
garantissent le respect mutuel, la fidélité conjugale et le partage des responsabilités familiales. Les
maris sont moins susceptibles de maltraiter leurs femmes ou de les tromper, leur donnant plutôt du
respect en aidant à élever les enfants et en passant beaucoup de temps avec la famille, évitant
ainsi des dépenses inutiles hors de la maison pour boire, se divertir ou d'autres femmes. Les
problèmes conjugaux sont souvent portés devant le pasteur pour décision. Le stress pentecôtiste
sur la famille nucléaire soulage le jeune couple de la pression de la belle-famille, en particulier de la
femme.
Le choix du partenaire de mariage repose sur le futur couple plutôt que sur la famille, libérant ainsi
les jeunes d'arrangements indésirables qui auraient autrement pu être faits par la famille. La
proscription de la fornication profite, en particulier aux jeunes filles, car elle leur permet de résister
aux pressions sexuelles non désirées, qui sont régulièrement exercées sur elles en cas de besoin
d'emploi, de bonnes notes ou de relations sécurisées. Les jeunes femmes trouvent donc dans cette
communauté un espace où elles peuvent se déplacer avec une relative liberté et dignité, ainsi qu'un
bon soutien psychologique.

Une partie de leur musique des pentecôtistes est influencée par des rythmes occidentaux tels
que la soul, le rap et le reggae. Cela pourrait être une opportunité pour les jeunes, qui en raison de
difficultés financières ne peuvent pas aller dans les boîtes de nuit, les discothèques ou les concerts
pour se divertir, de voir ces Églises comme un forum pour la musique parallèle.
Il n'y a guère de funérailles dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la musique
pentecôtiste du Nigeria ne domine pas dans le divertissement.

Le message économique des pentecôtistes

Lorsqu'un individu ou un groupe est privé de certaines choses considérées comme importantes
pour la société telles que l'éducation, la nourriture, l'alimentation, l'argent (comme c'est le cas dans
Cameroun suite à la crise économique), deux alternatives doctrinales religieuses pourraient être
utilisées pour aider à surmonter la privation :

a) La mise en œuvre d'une doctrine dans laquelle tout ou partie de ceux-ci sont considérés
vides de sens ou de faible valeur pourraient être adoptés.
b) La mise en œuvre de doctrines religieuses à travers lesquelles celles-ci sont considérées comme importantes et
peuvent être acquises.
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Le message économique des pentecôtistes tourne autour des alternatives ci-dessus.


Chaque groupe pentecôtiste adopte l'une ou l'autre des méthodes comme message
économique et pour l'accumulation de richesses. Les deux approches ont longtemps persuadé
les pentecôtistes d'éviter la théologie de la libération, la première leur faisant croire que les
choses ou les luttes terrestres n'ont pas d'importance et la seconde leur faisant dire que Dieu
fournit une solution à chaque problème selon la foi de l'individu ou les gens en général.

Des études révèlent que les nouvelles vagues de groupes pentecôtistes au Cameroun ont
maintenant adopté la deuxième alternative. Les premiers groupes pentecôtistes du pays tels
que l'Église apostolique et l'Église du plein évangile introduites respectivement en 1949 et
1961, avaient mis l'accent sur la première alternative, mais avec la crise économique, ils ont
déplacé leur attention vers la seconde. Avant la crise économique, des versets bibliques
populaires tels que « Heureux les pauvres » étaient fréquemment utilisés dans les sermons.
Les églises sont riches parce qu'elles reçoivent des dons de l'étranger et du gouvernement,
et peuvent facilement mener à bien leurs activités missionnaires sans demander l'aide des
membres. Avec la crise, et avec le moindre soutien financier venant de l'étranger et du
gouvernement, ces Églises sont incapables d'atteindre leurs objectifs. Comme solution,
l'accent a été déplacé vers la deuxième alternative et des versets bibliques tels que «ÿJésus
est venu apporter une vie abondante et la prospéritéÿ» sont utilisés dans les sermons. Dans
une interview avec Billy Lubansa (un évangéliste pentecôtiste international au Cameroun et
l'une des nouvelles vagues de prédicateurs de la prospérité), on m'a dit que 'Jésus est venu
apporter la vie en abondance, la prospérité et l'argent n'est pas un mal. Les gens doivent
apprendre à le donner pour la propagation du royaume de Dieu.' Ce changement d'orientation
explique pourquoi la plupart des établissements commerciaux pentecôtistes au Cameroun
n'ont commencé que lorsque l'économie était en crise.

a) En ce qui concerne la première alternative consistant à accorder une faible valeur aux choses matérielles
ou à les considérer comme dépourvues de sens, celle-ci était basée sur les dispositions rigoureuses et
éthiques de la Bible. Une croyante n'était pas censée aller au cinéma ou en boîte de nuit mais s'habiller
modestement, les femmes évitant le maquillage. Un homme ne devrait pas goûter l'alcool ou la fumée.
La citation biblique « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche
d'entrer dans le royaume de Dieu » a souvent été utilisée par certains pentecôtistes pour défendre cette
position et décourager l'accumulation de richesses. Ces pentecôtistes ont rendu la pauvreté plus tolérable
en offrant une récompense pour la souffrance et en promettant réparation pour l'injustice dans l'au-delà.
Talcott Parsons (Haralambos 1985) le montre clairement lorsqu'il soutient que l'une des principales
fonctions de la religion est de «donner un sens» à toutes les expériences, aussi contradictoires qu'elles
puissent paraître. Un exemple est la souffrance, 'Pourquoi l'homme doit-il endurer la privation et la
douleur et si inégalement et au hasard, voire pas du tout ?' La Bible fournit une gamme de réponses, par
exemple la souffrance est imposée par Dieu pour tester la foi d'une personne ; c'est la punition du péché,
souffrir avec courage apportera sa récompense au ciel. La souffrance devient alors signifiante
(Haralambos 1985). Dans les campus universitaires où les pentecôtistes sont nombreux, il est facile
d'identifier ceux qui adhèrent encore fermement à tout ou partie des
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ces enseignements par leur mode de vie simple et l'abstention de certaines pratiques
considérées comme mauvaises comme fumer, boire et aller en boîte de nuit. b) En ce qui
concerne la deuxième alternative, les pentecôtistes adoptent une méthode par laquelle ils croient
qu'ils peuvent avoir la possession de tout ce qu'ils veulent, une croyance qui est basée sur la
théologie de la prospérité. Cette théologie enseigne que la fortune spirituelle et matérielle d'un
« croyant » dépend de la foi et de ce qu'il donne spirituellement et matériellement à Dieu ou à
son représentant (Marshall 1992, 2-32, Gifford, 1991, 10-20). Cela implique que la richesse
d'un « croyant » sera une conséquence de sa foi en Dieu (Marc 11ÿ: 23, Deutéronome 20ÿ:
30, Philippiens 4ÿ: 19 etc sont des textes habituellement utilisés pour soutenir ce message).
Il suffit de croire et de dépenser de l'argent ou des choses matérielles au service de Dieu et le
don spécial du Pasteur ou Dieu lui fournirait tout. C'est comme dire : 'vous prospérez en
plantant une graine dans la foi, dont le retour répondra à tous vos besoins.'

L'évangile de la prospérité est une création américaine, son développement historique est traçable
par des évangélistes bien connus comme EW Kenyon, AA Allen, Oral Roberts, TL Osborn, Kenneth
Hagin, Kenneth Copeland, etc. Son ascension et sa diffusion rapides dans les années 1970 peuvent
s'expliquer par son rôle dans l'établissement des empires des évangélistes médiatiques. Aux États-
Unis, dans les années 1960 et au début des années 1970, lorsque l'économie était en plein essor et
qu'il y avait de nombreuses opportunités d'emploi, les dirigeants pentecôtistes ont propagé l'évangile
comme un moyen d'obtenir des fonds pour l'évangélisation, de construire des empires médiatiques
et des églises pour soutenir leurs dirigeants. Cela s'est avéré très fructueux car d'énormes ressources
ont été mises à disposition pour répondre aux objectifs ci-dessus.

objectifs (Gifford 1998ÿ: 39). L'évangile de la prospérité s'est répandu en Afrique, non seulement
parmi les pentecôtistes mais aussi parmi les principales Églises.
Marshall (1992) dans son étude sur les pentecôtistes du Nigéria révèle qu'elle est associée à la
diffusion de l'évangélisation américaine sur le continent parce que de nombreux pasteurs pentecôtistes
ont reçu leur formation dans les collèges bibliques dirigés par les prédicateurs de la prospérité en
Amérique, soit à plein temps. temps ou par correspondance, par exemple, Rhema Bible College de
Kenneth Hagin.
Cette théologie est diffusée par la diffusion de la littérature, les écoles bibliques, la prédication
pendant les croisades ou dans les églises et par tout autre moyen disponible considéré comme
approprié face à Dieu. Pour les dirigeants de l'Église, l'Évangile est important parce qu'il fournit des
revenus grâce auxquels ils peuvent survivre aux difficultés économiques. Il est largement utilisé par
des dirigeants pentecôtistes célèbres en Afrique comme Arch Bishop Idahosa du Nigeria, Handel
Leslie de l'Ouganda et Duncan William du Ghana. Il s'est avéré efficace pour persuader les gens de
faire face aux dépenses de ministères très coûteux et de collecter des fonds pour les projets de
l'Église dans toute l'Afrique.
Le révérend Billy Lubansa a joué un grand rôle dans la diffusion de la théologie de la prospérité
parmi les pentecôtistes du Cameroun (il donne comme « mentors spirituels » Ray McCauley,
Rienhard Bonnke, Kenneth Copeland et Kenneth Hagin). Néanmoins, il s'est plaint que le peuple
camerounais n'ait jamais appris à donner :
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A l'offrande ils donnaient des pièces brunes (5,10,25 CFA) ; « Dieu ne s'en soucierait pas », leur disaient les
pasteurs. J'ai commencé à casser cet enseignement. J'ai donné un séminaire 'Être délivré du pouvoir de la
pauvreté' (pour lequel il a utilisé les livres de Copeland). Un pasteur de l'Église apostolique m'a dit que les
missionnaires leur avaient dit : « Vous n'avez pas besoin d'éducation, ni de grandes églises, parce que vous
allez au ciel ». Cela a été implanté en eux. Nous devons déraciner toutes ces choses. Ils avaient l'habitude de
prêcher 'Heureux les pauvres'. Ils doivent changer en 'Jésus est venu apporter la vie en abondance, la
prospérité'. Ils enseignaient que l'argent était mauvais. Nous en avons besoin pour étendre le royaume.

Lubansa accomplit le déracinement de l'ancien enseignement à travers son programme sur la


station de radio locale, Buea, à travers des conventions qui sont généralement très fréquentées,
avec des conférenciers internationaux et à travers des invitations à prendre la parole dans d'autres
Églises pentecôtistes.
La nouvelle vague d'Églises pentecôtistes arrive avec le même message de prospérité. Les
Assemblées de Dieu du Nigéria, qui s'appellent les Assemblées de Dieu de la Pentecôte au
Cameroun, sont dominées par de jeunes hommes d'affaires nigérians.
Le message de prospérité est largement prêché par leurs pasteurs. Ce message semble certainement
destiné à ces personnes. Dans sa prédication d'octobre 1995 sur le thème 'Déterminer à changer',
d'après le texte de Daniel. 1 h 8, les Pasteurs de Yaoundé ont dit :

Si vous êtes déterminé à sortir de la pauvreté, travaillez. Et le travail peut être n'importe quoi, même vendre des
bananes plantains, et Dieu commence à vous bénir. Votre entreprise peut nettoyer des sols. Dieu ne bénit pas
les mains vides.---- faites tout pour devenir riche. Faites tout ce que Dieu dit que vous devriez faire et devenez
riche. ---- Vous allez dans une boîte de nuit toute la nuit et vous avez trop sommeil le lendemain.
Vous avez une nouvelle copine, une bouteille de bière, un bâton de cigarette tous les jours, quel est votre gain ?
"Dites que je suis déterminé à changer aujourd'hui". Lorsque vous vous tournez vers Jésus, Jésus entre avec le
salut, le pardon, la prospérité, la bénédiction, l'onction, la présence et la puissance du Roi des rois.

La nouvelle vague de pentecôtistes encourage maintenant les « croyants » à travailler dur et à


accumuler des richesses qui pourraient être utilisées pour faire prospérer l'Église. L'évangile a
encouragé les membres d'église à s'engager dans des entreprises commerciales compétitives avec
des « non-croyants » au niveau national et international. Les femmes s'impliquent dans de petites
entreprises. Certaines vont d'un bureau à l'autre en vendant des collations, des articles de décoration
maison préparés par elles-mêmes, des cosmétiques, des bijoux, etc. Certaines femmes pentecôtistes
de la fonction publique, qui n'ont pas la possibilité d'aller de bureau en bureau, gardent leurs propres
dans leurs bureaux où les clients viennent les chercher. Ils n'imposent aucune restriction à leur
propre habillement et à l'accumulation de richesses. Les membres s'habillent magnifiquement pour
l'église, les hommes avec des montres-bracelets chères et les femmes avec des coiffures élaborées.
Les «ÿcroyantsÿ» peuvent conduire de belles voitures et avoir des marchandises étrangères chères.
Lorsque l'ambition d'accumulation est atteinte et manifestée dans la vie quotidienne, elle est
considérée comme la bonté de Dieu envers son peuple à cause de sa foi.

Les Églises se sont maintenant lancées, contrairement à avant la crise, dans des entreprises
commerciales allant de la banque, de l'imprimerie, de la vente de littérature chrétienne et de
l'éducation au domaine général de la santé. La banque Zion Credit-Financing avec des succursales à
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de nombreuses parties du pays sont dirigées et détenues par les pentecôtistes. La presse
Gospel de Bamenda, gérée par la Full Gospel Church, a commencé avant la crise et était
uniquement destinée à l'impression de littérature chrétienne distribuée gratuitement, mais
elle fonctionne désormais sur une base commerciale pour le grand public. L'Église du Plein
Evangile gère un collège technique à Muyuka, un lycée secondaire à Bamenda, un collège
de formation des enseignants à Mbengwi et trois écoles primaires/maternelles dans la
province du Sud-Ouest. Elle gère également quatre établissements de santé (deux dans la
province du Sud-Ouest, un à Yaoundé et un autre à Garoua). L'Église apostolique gère un
lycée à Bamenda et un hôpital à Banga. Tous ces établissements ont vu le jour pendant la
période de crise économique et seuls des "croyants" sont employés pour y travailler. Les
Églises apostoliques et du plein évangile ont été soulignées ici parce qu'elles constituent
l'ancienne vague de groupes pentecôtistes qui ont adopté la première alternative pour
commencer et sont ensuite passées à la seconde avec l'arrivée de la crise économique.

L'évangile de la prospérité a motivé les pentecôtistes à s'engager dans diverses entreprises


commerciales dans le but de surmonter le plein impact de la crise économique.
En plus de l'accumulation de richesses par l'exercice d'activités économiques, certaines
croyances et pratiques pentecôtistes les placent en position d'avantage par rapport aux non-
pentecôtistes dans une telle accumulation.
Premièrement, l'accent mis par les pentecôtistes sur une rupture complète avec le
«ÿpasséÿ» (Gifford 1992ÿ; Marshall 1998, Van Dijk 1992, Maxwell 1998) a largement
contribué à leur permettre d'accumuler une grande quantité de richesses pour surmonter le
crise économique. Étant donné que le gouvernement ne peut plus mener à bien le
développement dans la plupart des régions, la plupart des communautés forment des
associations culturelles et de développement pour mobiliser les membres vers un
développement autonome. Il s'agit de fournir des ressources qui pourraient être utilisées dans
la réalisation de projets de développement local tels que des ponts, des routes, des salles
culturelles, l'approvisionnement en eau, en électricité, des écoles et des hôpitaux. Les
cotisations et prélèvements des membres pour soutenir ces programmes sont souvent très
élevés. Un plus grand nombre de pentecôtistes ne s'associent pas à ces groupes et
n'apportent aucune contribution. Les raisons de ne pas adhérer vont du fait de tourner le dos
à la culture africaine, souvent incluse dans les programmes de développement, à l'évitement
de l'association avec les « non-croyants ». Certains ne s'associent pas avec des membres
de la famille considérés comme des « non-croyants » et n'ont donc aucune obligation
financière envers les nécessiteux, malgré la structure de la famille élargie africaine dans
laquelle les membres sont généralement mobilisés pour aider tout le monde. Cette abstention
réduit leur charge financière par rapport à ceux qui doivent subvenir à ces besoins.
Deuxièmement, la croyance pentecôtiste de réorienter sa vie en s'abstenant de certaines
pratiques considérées comme des vices permet d'accumuler des ressources. Ces
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les vices comprennent des dépenses élevées pour boire, fumer, aller dans des discothèques, des cinémas
et des théâtres

Il est évident que l'évangile de la prospérité a un impact socio-politique sur le Cameroun. En disant aux
gens que la prospérité matérielle est fournie par un Dieu 'miraculeux', ou alternativement, par la loi
spirituelle du don préalable, il ignore simplement les nombreux problèmes politiques et économiques qui
ont amené la pauvreté dans le pays. Ceux-ci incluent la corruption, l'économie de dépendance, la
fluctuation des prix, la déforestation, les dépenses militaires et la surpopulation. Cela ne sert que peu ou
pas du tout dans la recherche de solutions à ces problèmes.

La doctrine implique que seuls les « croyants » prospéreront matériellement dans la société.
Ceci, à son tour, n'encourage pas une responsabilité sociale plus large dans la société, car le succès de
chacun est fonction de sa relation personnelle avec Dieu. Le 'croyant' aurait pour devoir de convertir
'l'incroyant' afin qu'à travers sa propre foi, il puisse prospérer matériellement.

Conclusion
De la discussion qui précède, le changement d'accent de la première alternative à la seconde était
inévitable pour que le pentecôtisme réussisse sur le « marché concurrentiel » de la religion dans le
Cameroun actuel. La première alternative était plus fondamentaliste et n'a que très peu de place dans un
pays en proie à des problèmes et avec un besoin évident de transformation socio-économique et politique.
Dans la première alternative, les pentecôtistes ont abordé la Bible sans esprit critique. En général, ils
aimaient citer la Bible, et ils s'y référaient et soutenaient n'importe quelle position en y faisant allusion. Cela
est également vrai des Églises principales, bien que dans des tons plus modérés que ce n'était le cas avec
les pentecôtistes. Les pentecôtistes ont adopté une position fondamentaliste sur l'accumulation des
richesses tout comme ils l'ont fait sur la consommation d'alcool et sur l'association avec les « non-croyants

». Au Cameroun une telle position ne peut pas faire face aux réalités de la société et pour des raisons
sociales elle ne peut pas fonctionner. Très peu de Camerounais s'abstiendraient de tels vices pour des
motifs religieux, un constat qui impliquerait que la majorité n'aurait pas pu opter pour le pentecôtisme. Une
plus grande majorité voudrait accumuler des richesses, boire de l'alcool et, pour diverses raisons, s'associer
avec d'autres membres de la société. Le pentecôtisme était peu attrayant pour beaucoup à cause de sa
position sur ceux-ci. Par conséquent, afin d'attirer des membres, il était devenu évident pour un grand
nombre de groupes pentecôtistes que de telles activités devaient être acceptées avec modération et avec
des passages de la Bible à l'appui pour leur défense. Par exemple, sur l'alcool, un peu pouvait être pris et
sur l'accumulation de richesses, diverses raisons ont été discutées pour expliquer pourquoi cela ne devrait
pas être considéré comme un mal. Cette
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la modération a déplacé l'accent de la première alternative théologique vers la seconde,


donnant au pentecôtisme un aspect nouveau et attrayant au Cameroun.
Sur la question de la non-implication dans la politique, certains membres pentecôtistes
semblent s'être rendu compte que cela ne rapporterait rien à toute la nation s'ils maintenaient
une telle position. Ces membres, au cours des dernières années, sont devenus sensibles
aux injustices et ils participent aux élections et dénoncent certains maux politiques du
gouvernement. Ils reconnaissent que le manque de leadership a causé la plupart des
problèmes socio-économiques et politiques du pays et ils croient qu'en plus de prier pour la
nation, il est nécessaire de se joindre à la lutte pour un bon leadership par d'autres moyens
tels que la participation aux élections politiques. élections. Ils croient qu'un leader craignant
Dieu gouvernerait bien et il est important de soutenir un tel candidat. L'implication est
cependant au niveau individuel mais pas une prescription de l'église. Contrairement aux
églises principales, qui ont souvent pris position sur les questions politiques par le biais de
lettres pastorales, de sermons et d'interviews, les églises pentecôtistes ont toujours maintenu
une position périphérique sur la politique.
Cependant, chaque groupe, en tant que corps, ne s'implique dans la politique que pour
défendre ses enseignements et ses intérêts officiels. Il a été avancé que les problèmes
sociaux, politiques et économiques auxquels le Cameroun est confronté sont le résultat d'une
mauvaise gouvernance. Nos dirigeants font très peu pour soutenir l'intérêt des Camerounais
et se soucient moins de leurs souffrances. Pour de telles raisons, les Camerounais ne
soutiendraient les membres d'aucun groupe religieux qui maintient une position neutre sur
les masses souffrantes, ce qui est attribué à la mauvaise gestion politique. Les Églises
principales sont devenues populaires parce qu'elles jouent continuellement ce rôle à travers
des sermons et des lettres pastorales, ce qui n'a jamais été le cas des Églises pentecôtistes.
L'implication politique de certains membres pentecôtistes a sans aucun doute joué un rôle
dans l'attraction de certaines personnes vers l'église, bien que les églises soient périphériques.
C'est parce que beaucoup de gens ne voient plus leurs membres comme des personnes qui
ne veulent pas voir de changement au Cameroun.
Il est probable que plus la crise économique persistera au Cameroun, plus le nombre de
personnes optant pour le pentecôtisme sera élevé. Une plus grande majorité de Camerounais
ont du mal, dans la crise économique actuelle, à s'offrir des soins médicaux occidentaux et si
une maladie persiste, ils ont tendance à se tourner vers la guérison spirituelle, qui est censée
être mieux réalisée par le pentecôtisme. Un autre facteur important est l'épidémie de VIH/
SIDA, qui ravage le pays à un rythme effréné. Un nombre important de Camerounais n'ont
pas encore cru à l'existence du VIH/SIDA. Le plus souvent, ils attribuent une telle maladie
incurable à la sorcellerie, qu'ils croient également que les pentecôtistes peuvent traiter
spirituellement. Certaines des victimes qui croient en l'existence de la maladie rejoignent les
pentecôtistes pour une guérison spirituelle après avoir déménagé d'un hôpital à un autre sans
succès. Cela aide à expliquer pourquoi le pentecôtisme a remporté un succès remarquable
au cours de cette
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période de crise dans le pays. Cela suggère également que plus le nombre de
personnes vivant au niveau de la pauvreté est élevé (et plus la crise persiste), plus
le nombre de personnes qui opteront pour le pentecôtisme sera élevé. Il est très
probable que lorsque l'économie du pays s'améliorera et que le taux de VIH/SIDA
diminuera, le pentecôtisme ne sera pas aussi important qu'il l'est en ce moment.
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3
De l'ascèse à un évangile de
prospérité : le cas de Full
Evangile Mission Cameroun

Au cours des dernières décennies en Afrique, il y a eu une augmentation spectaculaire,


qui se poursuit encore, du nombre d'églises et de groupes de prière nouvellement orientés
vers la pentecôte articulant un évangile de prospérité. Certains de ces groupes portent
souvent une épithète comme «Global» ou «International» dans leur nom, qui annonce
l'évangile de la prospérité et critique les théologiens des églises missionnaires établies
pour avoir préconisé une position ascétique caractérisée comme «être pauvre pour être
saint» ( Marshall 1992, 1998, Gifford 1992, 1997, Maxwell 1998, Meyer 2002 et Akoko
2002). L'accumulation est la doctrine formelle de ces églises et elle est prêchée avec une
grande régularité. Si un « croyant » n'accumule pas, on pense qu'il manque de foi. Pendant
que ce développement se poursuit, certains groupes pentecôtistes principaux s'éloignent
de la doctrine classique de l'ascèse vers l'évangile de la prospérité avec la résistance de
certains de leurs membres et d'autres réussissent cette transition sans résistance. Un de
ces exemples est l'Assemblée de Dieu Afrique du Zimbabwe (ZAOGA), qui y est parvenue
dans les années 1980, mais avec une résistance acharnée de la part de l'ancienne
génération de pasteurs qui avaient dirigé l'église depuis sa fondation dans les années
1960. Les pasteurs de l'ancienne génération de l'église n'étaient pas satisfaits de ce
développement. Ils ont accusé les jeunes pasteurs d'introduire une doctrine qui n'était pas
conforme aux enseignements bibliques sur la souffrance en tant qu'élément nécessaire de
la vie d'un croyant, mais qui faisait également de la richesse matérielle et non de la
sainteté une base pour la position dans l'église, conduisant ainsi à la promotion rapide
d'hommes d'affaires dont la vie est en deçà des attentes pentecôtistes (Maxwell 1998). Il
existe cependant un nombre croissant d'ouvrages sur le pentecôtisme moderne embrassant
l'évangile de la prospérité (Marshall 1992, 1998,
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Gifford 1992, 1997, 2001, Meyer 2002, Smith 2001, Hunt 2002, Kramer 2002, Coleman 2002)
mais très peu sur le passage des principaux groupes pentecôtistes de l'ascèse à l'évangile de la
prospérité. On pourrait attribuer à ce travail le fait qu'il fait partie des rares travaux qui se sont
concentrés sur le passage d'une église pentecôtiste principale de l'ascèse à un évangile de
prospérité.
Cependant, le message de prospérité lui-même est si large en termes bibliques. Il est censé
inclure la prospérité en termes économiques et matériels. Cela implique également la prospérité
du corps, de l'âme et de l'esprit, qui a à voir avec des questions telles que la capacité de
guérison, la paix de l'esprit, la victoire sur Satan, les enfants bénis, la protection et la délivrance.
Selon l'évangile, Dieu a répondu à tous les besoins des êtres humains dans la souffrance et la
mort du Christ, et chaque chrétien devrait maintenant partager la victoire du Christ sur le péché,
la maladie et la pauvreté. Un croyant a droit aux bénédictions de la santé et de la richesse
gagnées par Christ, et il ou elle peut obtenir ces bénédictions simplement par une confession de
foi positive (Gifford, 1997). Son utilisation en référence à la prospérité matérielle domine le
discours dans la mesure où chaque fois que les érudits et les théologiens de la prospérité
matérielle ou les ministres de l'Église qui enseignent que tous les chrétiens devraient être
matériellement prospères s'y réfèrent, ils minent les autres aspects. Plusieurs ministres d'église
bien connus des États-Unis d'Amérique ont contribué à créer cette forme d'utilisation populaire,
notamment EW Kenyon, AA Allen, Oral Roberts, TL Osborn, Kenneth Hagin, Kenneth Copeland
et John Avazini. Chacun d'eux a contribué à la propagation de cet évangile.

Par exemple, c'est Allen qui en a fait pour la première fois une aide à la collecte de fonds; il fut
le premier à enseigner que Dieu est un Dieu riche, et que ceux qui veulent partager sa prospérité
doivent obéir et soutenir le serviteur de Dieu, celui qui parle lui-même. Oral Robert a ajouté l'idée
de la foi semence; que vous prospérez en plantant une graine dans la foi, dont le retour répondra
à tous vos besoins. L'évangile s'est avéré très fructueux parmi les entrepreneurs religieux
(autrement appelés Get-Rich-Preachers) qui constituent l'évangéliste des médias dans le monde
entier, car son idée de «ÿsemence de foiÿ» a apporté les énormes ressources nécessaires pour
soutenir ces ministères extrêmement coûteux et les ministres. En effet, il s'est développé dans
ces milieux précisément parce qu'il était si fonctionnel à cet égard. Cependant, ce n'est pas
seulement sa fonctionnalité mais aussi son contexte socio-économique général qui est significatif
à cet égard. Bien que l'évangile soit large, ma principale préoccupation ici est de l'utiliser dans
le contexte de la prospérité matérielle.

Full Gospel Mission Cameroon est un exemple d'une autre église pentecôtiste, qui a subi ce
genre de transformation de l'ascèse à un (plus ou moins) évangile de prospérité au cours de la
dernière décennie. À ses débuts, cette église a adopté une doctrine ascétique, qui ne laissait
pas de place à l'accumulation, mais elle a maintenant, dans une plus large mesure, adopté un
évangile de prospérité, qui a ouvert la voie aux membres et à l'église elle-même pour accumuler
(Akoko 2002).
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C'est la plus ancienne église pentecôtiste du Cameroun après l'église apostolique et


la plus grande en termes d'adhérents et d'établissements. Le révérend Werner Knorr a
introduit cette église, qui est d'origine allemande, au Cameroun en 1961 sous le
parrainage de United Missions Friends Inc of Germany (Knorr 2000).
Selon les statistiques du bureau du surintendant national de l'église en 2000, elle compte
un total d'environ 59 062 membres avec 518 assemblées (églises locales) situées dans
toutes les provinces du pays. Le nombre de membres a augmenté rapidement et la
Mission a pénétré tous les coins et recoins du pays et au-delà. Le taux de croissance
élevé peut être attribué à certaines de ses doctrines et pratiques telles que la guérison/
protection divine, un bon leadership, la libéralisation politique, les stratégies
d'évangélisation, sa culture bienveillante envers les nécessiteux et le passage d'une
ascèse complète à un évangile de prospérité.1 L'église est entrée dans les annales
comme la première au Cameroun, qui a étendu ses activités au-delà des frontières
nationales. Sa présence se fait sentir au Tchad, en République centrafricaine, au Nigéria
et dans son plan de projets futurs (5 ans) 2001-2005, elle prévoyait de pénétrer les
Républiques du Congo et du Gabon avant 2005 même si les années se sont écoulées
sans qu'elle n'atteigne cet objectif en raison de contraintes financières. Elle est également
enregistrée comme la première église pentecôtiste à avoir été introduite dans
Nigeria depuis le Cameroun au lieu de la tradition habituelle d'introduction au Cameroun
depuis le Nigeria (Knorr 2000).
Dans un communiqué préparé par le missionnaire fondateur de l'église, le révérend
Werner Knorr, Full Gospel Mission embrasse l'ascèse comme un message économique,
tout en laissant la porte ouverte à l'accumulation.2 Un problème qui peut être souligné
avec le message est qu'il donne toute explication biblique pour justifier l'ascétisme et
l'accumulation parmi les « croyants ». En justifiant l'ascèse dans le message, il est
déclaré que par cupidité, nos cœurs peuvent être liés par les possessions mondaines,
de sorte qu'ils peuvent nous gêner dans nos marches chrétiennes. La déclaration
implique que la Mission croit que les possessions terrestres (la richesse) peuvent exercer
une influence mauvaise et négative sur son spectateur. Par exemple, de nombreuses
personnes sont tombées dans la tentation de voler, de frauder, de faire de la contrebande,
de contrefaire de l'argent ou d'être infidèles à faire des offrandes et à payer des dîmes
pour s'enrichir (convoitise ou amour de l'argent). C'est ce danger d'avidité ou de
convoitise, auquel s'expose quelqu'un qui possède des richesses ou qui en a le désir,
qui fait que la Mission embrasse l'ascétisme.
L'extrait suivant du message révèle que l'église embrasse aussi
l'évangile de la prospérité:

1
Pour une explication détaillée des facteurs qui ont contribué à la croissance rapide de l'église, voir, par
exemple, Akoko R. (non publié) 'Un aperçu de la Mission du Plein Evangile Cameroun et des facteurs
expliquant sa croissance rapide.
2
Voir, ' Que dit la Bible ? Notre position sur la prospérité' par le révérend Knorr
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Pour ceux qui paient fidèlement leurs dîmes et donnent de manière sacrificielle, Il (Dieu) donne la
merveilleuse assurance : 'Eprouvez-moi maintenant en ceci, si je ne vous ouvre pas les écluses des
cieux et ne déverse pas pour vous une telle bénédiction qu'il n'y aura pas assez de place pour le
recevoir ». Comprenons également que si certains chrétiens deviennent riches, cela peut être dû aux
dons spéciaux de Dieu à eux seuls, parce qu'il leur a accordé un « ministère du don ». Comme il peut
leur faire confiance pour leur fidélité et leur libéralité, il leur donne des biens matériels en plus grande
abondance, afin qu'ils puissent à leur tour bénir son église et les autres.

On peut donc soutenir que la Mission ne veut pas à juste titre que ses fidèles restent
pauvres ou qu'ils doivent renoncer à leurs richesses lorsqu'ils veulent suivre Dieu. Elle croit
que si une personne est capable de surmonter les tentations inhérentes à l'accumulation, elle
peut accumuler le plus possible mais si elle ne le peut pas, elle doit rester dans la pauvreté
afin de mieux servir Dieu.
Le message date de moins d'une décennie et il convient de noter que la Mission a adopté
l'ascétisme complet dès le début, sans compromis sur l'accumulation mais avec l'ouverture
récente de la porte à l'accumulation, l'église en tant que corps et ses membres se sont
engagés dans pratiques matérialistes que n'importe quel autre groupe ou personne dans le
pays. Cependant, la transition dans cette église présente une analyse intéressante car
contrairement aux autres groupes tels que le ZAOGA, elle a été relativement très douce,
sans aucune résistance de la part des autres membres de l'église et elle a été l'un des
facteurs qui ont attiré le plus les gens dans l'église. Deuxièmement, contrairement à d'autres
groupes, qui maintiennent soit une ascèse complète, soit la doctrine de la prospérité comme
message économique, cette église essaie de trouver un équilibre entre les deux options, bien
qu'en pratique, cette dernière domine. Troisièmement, étant une force d'attraction et le fait
que l'église est le plus grand groupe pentecôtiste du pays, la transition pourrait affecter
d'autres groupes pentecôtistes (en particulier les groupes ascétiques dont le nombre de
membres diminue en raison de l'ascétisme complet), dans la mesure où eux aussi pourraient
vouloir copiez-le pour être attrayant. L'objectif de ce chapitre est d'analyser ce passage d'une
ascèse complète à une doctrine de prospérité, qui s'est opéré au sein de cette Église du
Cameroun.

Transition vers la prospérité

L'ascèse, telle qu'elle est pratiquée par Full Gospel Mission, était basée sur l'accent biblique
sur la «ÿsaintetéÿ» et sur le passage bénis sont les pauvres car ils hériteront du royaume de
Dieu par lequel l'Église a agressivement embrassé la pauvreté et s'est retirée des symboles
de la vie matérielle. prospérité. Il mettait beaucoup l'accent sur la perfection, l'éthique
personnelle stricte et l'inerrance biblique. Dans cette optique, les voies du «monde» étaient
considérées comme les voies du péché, de sorte que les «croyants» étaient exhortés à éviter
tout matériel inutile et à canaliser les plaisirs conformément aux enseignements. Des codes
vestimentaires stricts ont été appliqués. Tous les membres pouvaient être observés
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éviter les vêtements coûteux et les choses matérielles même s'ils pouvaient se les permettre.
Il était inacceptable pour une femme de porter un pantalon, des bijoux ou du maquillage et on
s'attendait toujours à ce qu'elle se couvre la tête, surtout à l'église ou à la prière. Garder les
cheveux très longs et le style était également inacceptable. Les hommes devaient mettre des robes
simples; pantalons non évasés (malgré la mode de l'époque) et chaussures unies (les hauteurs de
talon acceptables étaient spécifiées).
Nde (1998) soutient que l'apparence extérieure d'une femme était plus affectée par la doctrine
ascétique, car elle pouvait facilement être distinguée des autres femmes par sa tête, sans
maquillage ni bijoux et simple habillement. Ce qui est certain, c'est que, bien que cette église ait
eu des membres riches ou relativement prestigieux, la richesse et la fortune n'étaient pas la base
du prestige ou du statut dans la communauté ecclésiale, qui est restée remarquablement égalitaire
en termes de barrières sociales rigides, qui existent dans l'ensemble. société camerounaise. La
base pour s'élever dans les rangs de la hiérarchie de l'église était en grande partie la démonstration
de piété, de fidélité confessionnelle et de possession de «pouvoir spirituel», plutôt que l'âge ou la
richesse.

Quiconque écoutait leurs sermons à l'époque pouvait facilement se rappeler qu'ils étaient
fortement caractérisés par la condamnation du « péché », qui était censé être profondément
enraciné dans l'accumulation et dans la quête de devenir riche. Des pratiques telles que mentir,
tricher, voler, se quereller, bavarder, donner et recevoir des pots-de-vin, boire de l'alcool, fornication,
battre son conjoint, s'emporter ou refuser de l'aide à d'autres membres dans le besoin, étaient
considérées comme des «ÿpéchésÿ». Un contact limité était autorisé entre les membres de sexes
différents. La fidélité conjugale était un principe central et le divorce n'était pas autorisé.

Conformément à la prédication, le secrétaire à l'éducation de l'église m'a révélé dans une


interview que l'église en tant que corps s'est abstenue de pratiques cumulatives telles que
s'engager dans des entreprises commerciales. Cela contrastait avec les églises principales, qui
étaient fortement engagées dans des entreprises commerciales dans le but d'augmenter les
revenus de leurs activités. Ces pratiques ont fait croire à la société que le message du Plein
Evangile était destiné aux pauvres et aux frustrés, en fait la racaille de la société (Nwanchan 2001).

L'évangile de la prospérité, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, consiste à ne pas retirer les
membres ou l'église en tant que corps des voies d'accumulation. Cela a eu un impact énorme sur
les membres en ce sens qu'il a réorienté leur mode de vie économique de l'ascèse à l'accumulation.
Il n'y a aucune restriction sur l'habillement, et la richesse n'est pas considérée comme impie; au
contraire, les beaux habits, les belles voitures, les biens étrangers sont monnaie courante. Les
pasteurs eux-mêmes promeuvent et entretiennent cette image.

De la part de l'église, elle s'est engagée dans des pratiques d'accumulation, ce qui n'était jamais
le cas auparavant. Au cours de la dernière décennie, il est entré dans de nombreuses affaires
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entreprises dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'imprimerie. J'ai visité quelques-
uns des établissements et chacun a révélé un motif économique derrière sa création.
D'après l'entretien avec le secrétaire à l'éducation de la mission, l'église gère 6 écoles
maternelles et primaires dans les villes de Muyuka, Kumba, Tiko, Bai Koke et Awing. Ces
écoles ont commencé après 1998 et, selon le secrétaire à l'éducation, il y a des perspectives
d'en ouvrir d'autres dans de nombreuses autres villes du pays dans un avenir proche. Afin de
disposer d'un personnel qualifié pour ces écoles, un Collège de formation des enseignants a
été ouvert à Mbengwi en 2000. Le Collège, qui est bilingue, admet tous, sans distinction de
confession. La seule condition d'admission est le certificat d'études générales de niveau avancé.

La mission a un collège technique à Muyuka, qui a ouvert ses portes en 1995. Cette école
propose des cours de métiers, qui comprennent l'économie domestique, la menuiserie, le
bâtiment et la construction, l'électricité, la comptabilité et le secrétariat.
L'admission est également ouverte à tous, quelle que soit la confession (Nwancha 2001).
En 1998, une école secondaire a été ouverte à Nkwen pour les garçons et les filles, quelle
que soit leur confession. En dehors du cursus normal du secondaire, le directeur de l'Ecole m'a
révélé qu'elle propose des matières complémentaires en Sciences Médicales, Informatique et
Chimie Industrielle.
Dans le domaine de la santé, elle gère des centres de santé à Garoua et Yaoundé, qui ont
démarré respectivement en 1999 et 2000. Selon le secrétaire du département médical, il existe
des perspectives de les transformer en hôpitaux. Cependant, avant cette époque, il existait
deux autres centres de santé indirectement liés à cette mission : l'un à Mbakeng (ouvert en
1975) et l'autre à Banteng (ouvert en 1980). Les deux centres de santé n'ont pas été ouverts
directement par la Mission mais par des missionnaires étrangers affiliés à l'église.

Il s'agissait du révérend Daniel Roth pour Mbakeng et de sœur Dorothy Flick pour Banteng. La
Mission a cependant pris le contrôle total de chacun d'entre eux. Le manque d'intérêt de la
Mission à avoir le plein contrôle sur ces Centres dès le départ était dû à sa position originelle
dans la gestion des services sociaux. L'ouverture de ces institutions par certains membres de
l'église indique également que certains de ses membres, avant la crise, ne voyaient rien de mal
à ce que l'église gère des services sociaux ou s'engage dans des affaires (Shu 2001).

A Bamenda, elle dispose d'une imprimerie (Gospel Press), qui est entrée en service en
1986, avec l'intention d'imprimer exclusivement des matériaux évangéliques, qui ont été
distribués gratuitement ou vendus à des prix modérés. Mais avec la crise, le directeur de la
presse m'a révélé qu'ils impriment maintenant des travaux sur une base commerciale aux gens,
sans distinction de religion.
La Mission gère 5 centres de littérature chrétienne à savoir : Bamenda, Muyuka, Yaoundé,
Douala et Kumba. Chacun est rempli de littérature chrétienne, y compris des cassettes audio
et vidéo, des calendriers, des agendas, des autocollants, des T-shirts, des porte-clés et
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almanachs à vendre. Chacun a un ensemble de musique qui joue de la musique chorale à tout
moment pour attirer l'attention des passants. Ces centres ont commencé avant l'avènement de
la crise et étaient destinés à l'évangélisation. Les livres et les documents chrétiens étaient
vendus à bas prix, mais maintenant ils concurrencent les autres librairies sur les prix. Le directeur
du centre de Muyuka a révélé que leurs livres sont soit imprimés en interne, soit importés à des
tarifs subventionnés par des partenaires étrangers (par exemple Kingsway en Grande-Bretagne)
et qu'ils fournissent des livres importés à d'autres librairies, par exemple la chaîne de librairies
Presbyterian Church in Cameroon (PCC). librairies (Presbook), pour revendre sur des bénéfices
convenus, qui sont partagés.
La décision de passer de l'ascétisme complet à l'accumulation est cruciale dans la vie d'une
Église parce qu'elle relève d'une position doctrinale en matière de foi. Pour cette raison, seul
l'organe décisionnel le plus élevé de l'église peut le faire. J'ai rencontré le missionnaire fondateur
de l'Église, le révérend Werner Knorr, dans sa résidence de Bamenda en 2001 pour connaître la
position de l'église par rapport à ce développement et il m'a présenté un document, qui indique
la position officielle de la Mission sur la prospérité . Le document intitulé Full Gospel Mission :
Que dit la Bible ? Notre position sur la prospérité a été préparée et signée par le missionnaire
fondateur lui-même. Le document faisait clairement ressortir des passages bibliques défendant
la prospérité et il encourageait également les membres à accumuler. Il m'a dit qu'il a été préparé
en 1988 parce que les autorités ecclésiastiques ont vu la nécessité de ne pas s'en tenir à l'ascèse
mais aussi à un évangile qui pourrait faire prospérer l'église et ses membres. En tant que
missionnaire fondateur de l'église et premier surintendant de la mission, qui depuis le début avait
joué un grand rôle pour amener l'église à adopter l'ascèse, un tel document venant de lui était
une indication que les autorités de l'église ont sanctionné le passage de l'ascèse à la prospérité. .
La période d'élaboration du document explique pourquoi les entreprises missionnaires n'ont été
créées qu'après cette période.

Une majorité d'entre eux ont été créés après 1990. Une chose qui doit être soulignée dans le
message est que l'église ne tourne pas complètement le dos à l'ascétisme. Bien qu'une majorité
retienne l'idée d'accumulation, ceux qui pourraient ne pas la soutenir sont, avec d'autres appuis
bibliques, autorisés à rester dans l'ascétisme. Pour cette raison, il n'est pas surprenant de trouver
certains membres de Full Gospel Mission toujours attachés à l'ascèse. Ce nombre, qui se
compose de quelques membres âgés, est minime et il est probable que dans un avenir proche,
alors que la plupart d'entre eux doivent être morts, l'ascèse avec l'église appartiendrait au passé.
Cela explique certainement pourquoi il n'y a pas eu de résistance au développement. Maxwell
(1998) a révélé une transition similaire avec l'Assemblée de Dieu du Zimbabwe, Afrique (ZAOGA).
Contrairement au cas de Full Gospel Mission, celui de ZAOGA n'a pas été aussi fluide parce qu'il
a fait face à la résistance de
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certains membres de l'église, en particulier l'ancienne génération dirigée par les premiers
pasteurs de l'église.

Facteurs qui ont influencé l'adoption de l'évangile de la prospérité


L'adoption de l'évangile de la prospérité par l'église, après de nombreuses années d'ascétisme
complet, pourrait être attribuée à l'influence de certains prédicateurs de la prospérité et à la
crise économique camerounaise.

L'influence des prédicateurs de la


prospérité L'un des plus grands facteurs ici a été l'influence des prédicateurs de la prospérité
à travers leur littérature sur l'évangile de la prospérité, qui a toujours été largement disponible
depuis les années 1980 au Cameroun. Cette littérature, se présente soit sous forme de tracts
distribués gratuitement par les membres des groupes pentecôtistes gratuitement au peuple,
soit de livres édités et vendus à prix modérés dans les librairies tenues par les églises,
notamment les différents Centres de Littérature de la Mission Plein Evangile au Cameroun et
aussi lors de rassemblements, croisades ou conférences. Des exemples de tels travaux sont
ceux des États-Unis Avazini John, EW Kenyon, AA Allen, Oral Roberts, TL Osborn, Kenneth
Hagin, Kenneth Copeland, le britannique Trevor Newport et Paul Yonggi Cho de Corée du
Sud.
Un autre facteur est l'influence de certains prédicateurs de la prospérité qui ont visité le
Cameroun et travaillé en étroite collaboration avec Full Gospel Mission. L'un de ces
prédicateurs a été Reinhardt Bonnke, le croisé occidental le plus connu qui a eu beaucoup
d'impact sur la doctrine de la prospérité en Afrique. Bonnke, né en Allemagne en 1940, a
acquis sa formation pastorale au Royaume-Uni. Il a servi comme pasteur dans le nord de
l'Allemagne avant de déménager pour s'installer au Lesotho en tant que pasteur de la foi
apostolique. En 1975, il crée son ministère des croisades, dont le siège est à Johannesburg,
en Afrique du Sud. Ses premières croisades avec des réveils se sont concentrées en Afrique
australe, mais lorsqu'il est devenu plus ambitieux d'en faire une affaire mondiale, il a fondé le
Christ pour toutes les nations (CFAN) et a déplacé le siège à Francfort en Allemagne. En
1991, il menait environ 18 croisades par an, dont 12 en Afrique, sa principale préoccupation.
Ses croisades sont généralement bien organisées et très fréquentées. Bien qu'il soit
pentecôtiste, il essaie de rendre ses croisades non confessionnelles en impliquant les églises
locales dans l'organisation, ce qui leur donne beaucoup de publicité. Par exemple, dans ses
20-
Croisade du 25 février 1990 à Bamenda, au Cameroun, plus de 65 églises locales ont
participé et plus de 250 000 personnes y ont participé.
Outre ces rassemblements publics, ou en conjonction avec eux, Bonnke a développé
deux autres moyens d'étendre son influence. L'une est les "conférences du feu", qui sont des
séminaires d'enseignement spéciaux pour tous, et l'autre est les "ateliers des pasteurs",
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qui ont lieu pendant chaque croisade et sont normalement destinés aux pasteurs des églises
impliquées dans la croisade. Il les prend au sérieux car il comprend que les pasteurs jouent
un rôle très important dans la diffusion de sa théologie. Dans le but de répandre sa théologie
de la prospérité et aussi de devenir matériellement prospère, aux abords de chaque terrain
de croisade se trouvent ses nombreux étals pour vendre de la littérature chrétienne, des
cassettes, des T-shirts CFAN, des sacs et des chapeaux. Ces marchandises sont souvent
vantées (parfois à des prix avantageux) à partir de la plate-formeÿ; même Bonnke lui-même
pendant les sermons annoncera parfois ses propres livres et cassettes. Dans certains de ses
sermons, Bonnke n'insiste pas sur l'évangile de la prospérité mais utilise des expressions
telles que "Dieu vous fera prospérer", au nom de Jésus, je brise le cycle de la pauvreté",
"nous ouvrons nos bourses et nos poches en ce moment et donner; nous vous ferons (Dieu)
ouvrir vos bénédictions sur nous », qui reflètent les enseignements de l'évangile.

Bonnke s'est rendu deux fois au Cameroun pour ses croisades CFAN ; du 21 au 26 février
1989, il était à Kumba (siège national de nombreuses églises pentecôtistes au Cameroun et
siège de la région du Sud-Ouest de Full Gospel Mission Cameroon.) et du 20 au 25 février
1990, il était à Bamenda (le siège de la Région Nord-Ouest de Full Gospel Mission, qui était
à l'époque le siège national de Full Gospel Mission Cameroun). Ces croisades ont eu lieu
dans la partie anglophone du pays et toutes les églises pentecôtistes, qui existaient alors
dans la région, y ont activement participé. Les principales églises telles que l'Église catholique
romaine et presbytérienne du Cameroun (PCC) et la Convention baptiste du Cameroun (CBC)
n'ont pas participé. Full Gospel Mission, étant la plus grande église pentecôtiste du pays, a
joué un rôle clé en l'invitant au Cameroun et en organisant les croisades.

Feu Benson Idahosa du Nigeria voisin est une autre figure qui aurait contribué à façonner
l'évangile de la prospérité au Cameroun. Idahosa pourrait être classé comme le leader
pentecôtiste le plus connu que l'Afrique ait jamais produit. Il a été vu non seulement
fréquemment sur les plates-formes pentecôtistes en Afrique mais aussi en Europe et aux
États-Unis d'Amérique. Il a été le fondateur de plusieurs millions de nairas
'Miracle Center' à Benin City, Nigeria, où des milliers de 'croyants' vont chaque semaine pour
'rechercher leurs propres miracles personnels'. L'Idahosa Bible College de la ville est géré
dans le cadre du centre. Ce Collège a aidé à former de nombreux pasteurs pentecôtistes au
Cameroun ainsi que dans d'autres pays africains.
Idahosa, avant sa mort en 1999, s'est rendu plusieurs fois au Cameroun à des fins
d'évangélisation. Il a accompagné Bonnke lors des deux visites qu'il a effectuées au Cameroun
et lors de chaque croisade, il a pris une part active et a également prononcé un sermon. Il a
tenu une conférence de trois jours à Douala en mai 1993, à laquelle ont participé des
membres de Full Gospel Mission. Au cours d'un de ses sermons à Douala, Idahosa s'est
longuement attardé sur le message de la prospérité. Dans le prêche,
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il a affirmé que Dieu lui avait apporté tant de vêtements qu'il ne savait pas qu'il pouvait
avoir, une voiture que même celle du président nigérian de l'époque, Babanguida, ne
correspondait pas ("quand ma voiture passe au Nigeria, les gens bouche bée") et tant
de nourriture, tout cela en récompense de sa foi. Lors d'une des sessions à Douala, il a
invité la foule à recevoir une «onction» spéciale, qui, selon lui, allait amener Dieu à
changer leur vie comme il l'a fait pour lui. Il a expliqué qu'avant son onction, il avait
l'habitude de voyager en classe économique, mais qu'il voyageait ensuite toujours en
première classe; avant l'onction, lui et sa femme devaient toujours se priver de nourriture
s'ils avaient un invité mais depuis lors, chaque fois qu'un invité venait, il pouvait se
permettre de tuer une vache; après l'onction, il a obtenu une meilleure voiture, avec air
conditionné et chauffeur, et s'attendait à avoir une Mercedes 500 et une Concorde avant
novembre de cette année. Avant cette onction, il avait une maison de trois chambres, et
au moment de la conférence, il avait eu une maison de sept chambres, mais s'attendait
à avoir douze chambres d'ici la fin de l'année. Tout cela indiquait sans aucun doute que
l'agenda d'Idahosa était la collecte de fonds. Il a dit à la foule que Dieu lui avait dit de
créer la première université chrétienne au Cameroun et, à ce titre, il a demandé à la
foule si elle ne serait pas heureuse de voir la première université chrétienne au
Cameroun amenée par un Nigérian. Après cela, il a donné à son auditoire la possibilité
de «semer» et pendant trente minutes, il a aligné ceux qui voulaient le faire; d'abord 10
mille, puis 5 mille, puis 2,5 mille, puis 1 mille CFA. Il a continué à insister sur le fait que
«ÿDieu bénira chaque graine seméeÿ» et «ÿJ'aimerais être vous, afin que je puisse
semer et attendre un miracleÿ». Après cela, il a invité tout le monde à se présenter pour
acheter un livre qu'il avait écrit et un magazine "pour seulement 1 000 CFA". Beaucoup
de personnes présentes ont participé à l'exercice, mais jusqu'à présent, personne n'a
encore entendu parler de l'Université (Gifford 1997).
Une autre grande figure qui ne peut être laissée de côté lors de l'examen de la
diffusion de la doctrine de la prospérité au Cameroun est le révérend Dr. Billy Lubansa
de la nationalité de la République démocratique du Congo. Affectueusement connu
parmi les pentecôtistes au Cameroun sous le nom de "Super Papa Billy", il est le
président-fondateur du Flaming Fire of God Ministries International, qui a débuté en
1986 et est basé à Kabwe en Zambie avec des bureaux de liaison à Lubumbashi en
République démocratique du Congo et Buéa Cameroun. Le révérend Billy Lubansa est
un conférencier et organisateur international de conférences pentecôtistes et il donne
comme « mentors spirituels » Ray McCauley, Reinhardt Bonnke, Kenneth Copeland et
Kenneth Hagen. Il est également un diplomate qui a travaillé avec l'Association
internationale de l'Institut panafricain pour le développement pendant de nombreuses
années avant de prendre sa retraite pour s'installer en Zambie pour diriger à plein temps
son ministère. Alors qu'il travaillait avec l'Institut en Zambie, il a assisté à la Conférence
sur le feu de Bonnke en 1986 à Harare et y a vécu une expérience qui l'a conduit à
fonder son Flaming Fire Ministry. Il a été transféré à l'Institut panafricain de
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Développement (Afrique de l'Ouest) à Buea en 1990, d'où il a pris sa retraite en 2001.


Pendant son séjour au Cameroun, le révérend Lubansa a préféré travailler avec d'autres
groupes pentecôtistes plutôt que d'établir une branche de son propre ministère au Cameroun,
car il pensait que les églises apostoliques et missionnaires du plein évangile bien établies
feraient échouer le plan. Comparé à la Zambie, il a soutenu que les églises pentecôtistes du
Cameroun étaient mortes. Après avoir fréquenté une église du Plein Evangile, il croyait qu'il
n'avait rien obtenu et après avoir fréquenté une église apostolique, il n'était pas non plus
satisfait car il sentait que le sermon n'avait duré que dix minutes.
À cause de cela, il a révélé; ….alors j'ai vu pourquoi Dieu m'a amené au Cameroun…
Mon mandat était de sortir les églises locales du marasme. Il a alors commencé à s'impliquer
dans les activités des différentes églises pentecôtistes, prêchant dans les églises et organisant
des croisades pour tous avec des "signes et prodiges".
Les Camerounais ont été étonnés de ses performances et de ses activités car ils pensaient
qu'un Noir ne pouvait pas faire cela. Le révérend Lubansa n'a pas caché le fait
qu'il essayait de changer le visage ecclésiastique du Cameroun mais qu'il l'a fait avec tact. Par
exemple, il a travaillé avec d'autres groupes plutôt que d'établir une branche de sa propre
église au Cameroun.
En ce qui concerne sa position de prospérité, il s'est plaint que les habitants de
Le Cameroun n'a jamais appris à donner ainsiÿ:
A l'offrande, ils donnent des pièces brunes (5, 10, 25, CFA) : « Dieu ne s'en souciera pas », leur disaient
les pasteurs. J'ai commencé à casser cet enseignement. J'ai donné un séminaire 'Être délivré du pouvoir
de la pauvreté' (pour lequel il a utilisé les livres de Copeland). Un pasteur de l'Église apostolique m'a dit
que les missionnaires leur avaient dit : « Vous n'avez pas besoin d'éducation ou de grandes églises parce
que vous allez au ciel ». Cela a été implanté en eux. Nous devons déraciner toutes ces choses. Ils avaient
l'habitude de prêcher 'Heureux les pauvres'. Ils doivent changer en 'Jésus est venu apporter la vie en
abondance, la prospérité'. Ils enseignaient que l'argent était mauvais. Nous en avons besoin pour étendre
le royaume.

Lubansa avait l'habitude d'accomplir ce déracinement de l'ancien enseignement à travers


son programme sur la station de radio locale de Buea, des invitations à prendre la parole lors
d'autres rassemblements ou croisades pentecôtistes. Il y est également parvenu grâce à ses
grandes «conférences sur la croissance de l'église» ou «le feu» organisées régulièrement
dans le village de la jungle du jardin botanique voisin de Limbe. Ces conférences internationales
généralement très fréquentées étaient censées être non confessionnelles, mais n'étaient
suivies que par des groupes pentecôtistes et avec des conférenciers pentecôtistes
internationaux invités du monde entier.
Il a pris sa retraite de l'Institut panafricain pour le développement en 2003 et est retourné
en Zambie pour s'occuper pleinement de la gestion de son église. Bien qu'il ne vive plus au
Cameroun, il vient régulièrement de Zambie pour organiser ses « conférences du feu » à
Limbe.
Une autre personne, qui a eu une empreinte dans la diffusion de l'évangile de la prospérité
au Cameroun, est le révérend nigérian Dr Tunde Joda. Il est médecin
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médecin et fondateur de Christ Chapel International Churches, dont le siège est à Lagos, au
Nigeria. Son église, qui compte parmi les églises pentecôtistes les plus populaires du Nigéria,
a des succursales au Cameroun. Populaire non seulement en raison de son attitude
vestimentaire relativement détendue et de sa moralité stricte exprimée par un retrait des
préoccupations «mondaines», mais aussi de la personnalité jeune et articulée du fondateur.
Tunde Joda a dirigé des services émotionnels et charismatiques, qui ont donné naissance à
plusieurs nouvelles églises dans les années 1980, avec une position doctrinale similaire sur
la prospérité, la centralité du Saint-Esprit, le parler en langues, les miracles de guérison et
les récompenses monétaires au Nigeria. Tunde Joda, qui travaille en étroite collaboration
avec Billy Lubansa dans l'organisation des conférences sur le feu au Cameroun, effectue des
visites régulières au Cameroun à des fins de réveil et de gestion de son ministère. Sa
publication bimensuelle intitulée Prosperity now, est largement diffusée et lue au Cameroun.
Un exemplaire est vendu à un jeton de 100 CFA, ce qui le rend très abordable pour de
nombreuses personnes. Chaque édition aborde un sujet d'actualité sur l'évangile de la
prospérité. Par exemple, alors que celui d'octobre 2000 : Volume 1, Numéro 2 s'intitulait
Money Cometh to me now, et celui de janvier 2000 : Volume 2, Number 1 était sur Poverty or
Prosperity : The choice is your, celui de 2000 : Le volume 2, numéro 7 portait sur l'ouverture
de votre compte Faith. Son argument général dans les trois éditions est que plus un « croyant
» donne de l'argent pour le service du Seigneur, (littéralement, encaissant dans la foi), plus
le Seigneur le récompense sous forme de prospérité matérielle.

Quand on parle de pentecôtisme au Cameroun, une grande figure nationale qui a été le
fer de lance de sa propagation au cours des dernières décennies est Zacharias Fomum
(professeur de l'Université de Yaoundé 1 et fils d'un défunt ministre presbytérien). Il a quitté
l'Église presbytérienne à une époque où il était ancien de la congrégation de l'Église
presbytérienne de Yaoundé en 1978 et a rejoint Full Gospel Mission. Immédiatement, il a
rejoint Full Gospel Mission, il s'est activement engagé dans l'évangélisation, qui a attiré de
nombreuses personnes dans l'église et vers 1985, il a fondé sa propre église, la Christian
Missionary Fellowship International (CMFI) dont le siège est à Yaoundé. Bien qu'il ait sa
propre église, il est considéré dans le milieu pentecôtiste au Cameroun comme une autorité
en matière de spiritualité. Ses idées sur les questions spirituelles sont généralement
considérées comme la vérité et pour cette raison, la plupart des pratiques pentecôtistes au
Cameroun leur sont adaptées.
Le ministère de Fomum possède et gère la maison d'édition chrétienne à Yaoundé, qui a
une succursale à Lagos, au Nigeria. Il a publié plus de quatre-vingts livres et de nombreux
tracts qui sont vendus ou distribués gratuitement dans le monde entier sur la littérature
chrétienne, dont un bon nombre sur des questions relatives à l'évangile de la prospérité. L'un
de ces livres dans lesquels Fomum a épousé la doctrine de la prospérité est, The Christian
and Money: Banking in Heaven Today, qui a été publié pour la première fois dans
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78

1988 et une quatrième et dernière édition en 1999. Dans la préface des livres, il écrit :

Dans ce livre, les possibilités de faire des opérations bancaires au paradis sont présentées au croyant. Tous les
croyants effectuent des opérations bancaires. Certains encaissent dans des banques terrestres, d'autres dans leur
estomac, d'autres dans des vêtements, des voitures, etc., tandis que d'autres encaissent dans le ciel. Nous envoyons
ce livre avec une prière pour qu'il stimule le cœur de ceux qui appartiennent au Seigneur à acquérir des richesses
permanentes en investissant dans le Seigneur et dans son évangile ici et maintenant.

Fomum commence ce travail, qui porte sur la nécessité de «ÿdonnerÿ» au Seigneur et sur
l'œuvre du Seigneur, en conseillant aux «ÿcroyantsÿ» de toujours, comme une nécessité, se
consacrer eux-mêmes et tous leurs biens avant de «ÿdonnerÿ» la part du Seigneur sur ces
biens. . Il soutient que lorsqu'il «donne» au Seigneur, le «croyant» devrait copier l'exemple de
Jésus-Christ, qui a tout donné et est devenu pauvre pour nous, en «donnant» de la même
manière et dans la même mesure. Dans cette lumière, il révèle que la mesure que vous «
donnez » sera la mesure que le Seigneur vous rendra en récompense de votre don. C'est-à-
dire que si vous donnez à Dieu le meilleur, le plus élevé, vous recevrez toujours de lui le plus
élevé. Il recommande également dans le travail que les «ÿcroyantsÿ» utilisent toutes leurs
capacités pour gagner autant d'argent qu'ils le peuvent et, après l'avoir gagné, doivent le
«ÿdonnerÿ» pour l'œuvre du Seigneur et aux pauvres et, ce faisant, ils ne seront pas piégés
par le Seigneur. Il convient de noter que «donner» dans le livre fait référence à l'argent, c'est
pourquoi il écrit:
il est temps de mettre tout l'argent que vous avez dans les affaires de l'Evangile et de le laisser être utilisé pendant que
les portes sont ouvertes. Ne le stockez pas dans un testament. Qu'il soit utilisé maintenant.

En plus d'accomplir sa diffusion de la doctrine par la littérature, Fomum le fait également


par ses sermons à l'église et diverses croisades, qu'il organise régulièrement ou d'autres,
auxquelles il est invité en tant que prédicateur invité.

La crise économique camerounaise


Il est également fort probable que la crise économique qui touche le pays ait beaucoup
contribué au changement. Avant que la Mission ne puisse embrasser l'évangile de la prospérité,
l'économie du Cameroun était en plein essor. Le Cameroun était considéré par la plupart des
institutions financières internationales comme un « pays en développement à revenu
intermédiaire et l'une des réussites économiques de l'Afrique subsaharienne ». Le brut
Le produit national était passé de 300 milliards de francs CFA en 1970 à 2 000 milliards en
1982. De plus, avec un taux de croissance moyen de 6 % entre 1977 et 1982, l'économie du
Cameroun était classée parmi les nations les plus solvables d'Afrique, avec un triple-A.
évaluation. Le Cameroun a également été décrit comme «ÿle paradigme du développement
de l'Afriqueÿ» et «ÿune réussite agricoleÿ» en partie parce que l'administration encourage le
développement agricole plutôt que de compter plus exclusivement sur la production de pétrole
comme certains pays africains comme le Nigeria et le Gabon l'ont fait après la découverte du
pétrole. et exploitation. Occidental,
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79

en particulier, le soutien financier français a été important dans le progrès socio-économique


que le Cameroun a connu au cours de cette période. Les fondements de l'engagement
économique français au Cameroun ont été posés par une série d'opérations financières et
accords économiques entre la France et le gouvernement d'Ahmadou Ahidjo3 en 1959 et
renégociés avec des modifications mineures en 1973. Ces accords ont permis à la France
de s'impliquer fortement dans l'aide financière et technique à presque toutes les phases de
l'administration Ahidjo. Par exemple, en 1960, la première année de l'indépendance du
Cameroun, l'aide française à l'administration d'Ahidjo s'élevait à l'équivalent en francs de 50
millions de dollars américains, soit 80 % des recettes totales perçues par le gouvernement
(Jua 1991, Konings 1996, Takougang et Krieger 1998) .

À la suite du boom économique, l'église, comme d'autres églises, était riche parce que les
membres pouvaient apporter des contributions substantielles pour la faire fonctionner. De
plus, plus de sources de financement provenant d'organismes missionnaires occidentaux
étaient disponibles pour diverses églises par rapport à ce qui fonctionne actuellement.
Celles-ci ont permis aux églises de mener à bien leurs activités. En plus de ces sources, les
principales églises du Cameroun se sont engagées dans des entreprises commerciales afin
de collecter des fonds supplémentaires pour leurs activités. Ils se sont engagés dans des
entreprises commerciales dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'imprimerie, de
l'agriculture, etc. La Full Gospel Mission, comme d'autres églises pentecôtistes, ne s'est pas
engagée dans des entreprises commerciales, ce qui pourrait fournir à l'église des revenus
supplémentaires pour ses activités. La raison en était simplement à cause de sa doctrine
ascétique, qui ne prévoyait pas l'accumulation. Cependant, des pressions ont été exercées
sur l'église de la part du gouvernement de l'État et même de certains de ses membres pour
qu'elle s'engage dans la fourniture de services sociaux similaires à ceux fournis par les
églises principales. Les dirigeants de l'église avaient longtemps résisté à cela parce qu'ils
croyaient que cela allait être un obstacle à la croissance de l'église. Conformément à cela,
les membres n'étaient pas encouragés à se lancer dans des entreprises commerciales parce
que l'église craignait de tomber dans les tentations du matérialisme et que cela pourrait avoir
un impact négatif sur la foi et l'église dans son ensemble. Alors que Full Gospel Mission
résistait à la fourniture de services sociaux, les églises principales étaient depuis longtemps
impliquées dans la fourniture de tels services, plus particulièrement dans les domaines de la
santé et de l'éducation. Bien que considérées comme des services sociaux, ces institutions
étaient et sont toujours d'importantes sources de revenus pour les organes centraux des
églises. Les institutions gérées par l'Église étaient et sont toujours très appréciées par le
public par rapport à celles gérées par l'État pour ce qui est qualifié de meilleurs services, le
résultat étant une demande constamment élevée pour les services. Cela permet aux églises
de tirer beaucoup de profit des institutions. De plus, c'était la politique de l'État lorsque le

3
Ahmadou Ahidjo a été le premier président du Cameroun indépendant en 1960. Il a cédé le pouvoir à son
successeur constitutionnel, le Premier ministre Paul Biya en 1982.
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80

l'économie était en plein essor pour accorder des subventions aux organismes religieux pour
le fonctionnement de certains de ces services. Par exemple, les écoles et les hôpitaux,
puisqu'ils assuraient des services que l'État aurait été obligé d'entreprendre en leur absence.
Cette politique de l'État est allée plus loin pour permettre à ces églises de tirer des revenus
supplémentaires des institutions.
On pourrait soutenir que la disponibilité de diverses sources de financement pour Full
Gospel Mission a contribué à son adoption d'une doctrine ascétique dès le début par
opposition à l'évangile de la prospérité. Avec la crise économique, les contributions des
membres et le soutien financier extérieur à la Mission ont chuté de façon drastique, et pour
qu'elle survive, une alternative a été d'embrasser l'évangile de la prospérité, qui pourrait
fournir des revenus pour ses activités. Un examen de ses entreprises génératrices de revenus
révèle que la plupart d'entre elles ont démarré pendant cette période de crise économique au
Cameroun.
Il est très évident que les membres de l'église n'étaient pas en mesure de recevoir
concrètement les récompenses attendues de l'ascèse dans un pays en proie à l'économie
comme le Cameroun et qu'ils étaient disposés et prêts à s'entendre avec la doctrine de la
prospérité, ce qui pourrait leur permettre de lutter la crise. Cette volonté a contribué à rendre
la transition très douce. Preuve que les membres étaient disposés à embrasser cet évangile,
beaucoup avaient commencé à faire défection vers de nouveaux groupes pentecôtistes (dont
beaucoup venaient du Nigéria), qui arrivaient avec l'évangile de la prospérité comme message
économique. Par exemple, lorsque Fomum a quitté la Mission pour fonder sa Christian
Missionary Fellowship International, qui embrasse l'évangile de la prospérité, de nombreux
membres de Full Gospel Mission y ont fait défection. On pourrait donc affirmer qu'outre
l'adoption de ce message comme stratégie de collecte de fonds pour l'Église, ses autorités
ont dû également prendre en considération la nécessité d'arrêter de nouvelles défections, de
ramener dans son giron ceux qui l'avaient fait et de convertir plus de gens.

Présenter le message
Le message de prospérité est transmis aux membres par plusieurs moyens parmi lesquels :
les sermons lors des cultes réguliers du dimanche, les rassemblements, les médias, les
objets matériels et le mode de vie des dirigeants. Chaque fois qu'une assemblée a un projet
qui demande beaucoup d'argent à accomplir, le thème de la plupart des sermons au cours
de la période s'attarderait sur l'évangile de la prospérité et aussi lorsqu'une annonce
concernant le projet est faite, les membres se souviennent souvent de l'évangile. dans le but
de les persuader de lever des fonds sans relâche pour le projet. Un tel exemple est le projet
de bibliothèque/maison de repos de l'assemblée de Molyko, qu'un dimanche, les dirigeants
de l'assemblée ont décidé de
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lever des fonds pour le projet. J'ai participé au service d'adoration de ce dimanche. Le sermon du
pasteur était consacré à l'évangile de la prospérité. Dans ce message, il a rappelé aux membres
qu'ils ne s'enrichissent qu'en faisant confiance à Dieu et en payant leurs dîmes et que personne ne
devrait s'attendre à un succès financier s'il ne remplit pas son obligation chrétienne de donner pour
le service du Seigneur.
Conformément au message, il a rappelé aux membres l'importance du projet de bibliothèque /
maison de repos pour la croissance de l'église et de l'assemblée de Molyko en particulier et les a
donc appelés à remplir leur obligation chrétienne de «ÿdonnerÿ» pour que le projet réussisse. .
Pendant l'annonce de ce culte, l'ancien de l'église a commencé par rappeler aux membres le thème
du sermon ce jour-là avant de présenter la stratégie qui devait être utilisée pour collecter des fonds
pour le projet. Il a appelé les membres à faire des promesses d'au moins 5 000 CFA chacun pour
le projet. Bon nombre de membres ont répondu à l'appel et ont pris diverses promesses. Cependant,
certains qui avaient un faible revenu et ne pouvaient pas s'engager jusqu'à ce montant ont eu la
possibilité de s'engager à un montant inférieur. Il a commencé par faire appel à ceux d'entre eux
qui pouvaient se permettre 4,5 mille CFA de lever la main et certains l'ont fait. Il l'a fait pour d'autres
montants inférieurs à celui par ordre décroissant et finalement presque tous les membres de l'église
se sont engagés à payer une somme d'argent pour le projet dans un délai de deux mois.

La radio a été un puissant moyen de diffusion du message, et cette église utilise toujours les
stations de radio locales à cette fin. Au cours de la dernière décennie, un certain nombre de stations
de radio et de chaînes de télévision pentecôtistes ont vu le jour dans certaines villes du Cameroun
à la suite de la libéralisation par l'État de l'audiovisuel.
secteurs des médias. L'avantage avec la radio ou la télévision est qu'un public plus large peut être
ciblé. L'une de ces stations est la Revival Gospel Radio à Buea, qui est dirigée par le pasteur Tembi
Alfred (un pasteur de la Full Gospel Mission). Dans une interview avec le pasteur Tembi, le pasteur
a indiqué que l'une de ses intentions en fondant cette station est de pouvoir apporter l'évangile de
Dieu là où se trouvent les gens qui n'ont pas la possibilité d'aller à l'église. Par exemple, dans les
maisons, les bureaux, les parcs automobiles, les marchés et même dans les voitures.

Dans un sermon, sur cette station le 27 juillet 2003 pendant l'émission hebdomadaire d'une
demi-heure du dimanche sur la Mission du Plein Evangile (Full Gospel Half Hour), l'ancien de
l'assemblée Bolifamba de la Mission, Nkweta Benjamin, a décidé de prêcher sur l'évangile de
prospérité et son message s'intitulait 'Principes de la Foi des Semences'. Dans le message, il
compare la croissance dans la foi d'un croyant à une graine qui, si elle est semée, produira plus de
rendements. Il soutient que ce n'est que lorsque nous commençons à «semer nos graines dans la
foi» correctement que nous pouvons nous attendre à des récompenses de Dieu. Il croit que la
bonne façon de semer en Dieu est de sélectionner les meilleures graines à planter et quand cela
sera fait, la récolte aussi sera bonne. C'est-à-dire que nous devons donner au Seigneur le
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mieux que nous ayons et en plus grande quantité, le retour qui sera bien supérieur à ce que nous lui
avons donné. Il révèle encore ceci :

Dieu veut venir à votre secours. Il se complaît dans l'obéissance. Votre don prouve que Dieu
vous ouvre les écluses du ciel et fait réprimander le dévoreur. Il invite les gens à vérifier sa
fiabilité par leurs dons. Je veux dire que les plans de prospérité de Dieu incluent la dîme.
Beaucoup de gens sont handicapés par leur propre pauvreté et trop souvent leur pauvreté est
causée par leur propre désobéissance à la parole de Dieu. Il y a plusieurs manières de désobéir
à cette parole ; on vole Dieu. Ceux qui retiennent leurs dîmes et leurs offrandes au Seigneur le
volent en fait et, par conséquent, se privent des bénédictions des richesses que le Seigneur
peut leur accorder. Lorsque vous enfreignez la loi, la loi bienveillante de Dieu ne peut pas agir
sur vous. Je veux dire que rien n'empêchera un croyant sage de donner la dîme et de donner,
mais il ou elle ne sera jamais trouvé à donner la dîme ou à donner des offrandes juste pour
obtenir quelque chose en retour. Au contraire, l'acte découle de l'obéissance et Dieu
récompense toujours l'obéissance.

Les tracts sur l'évangile de la prospérité, imprimés par Gospel Press Bamenda, sont très utilisés
pour diffuser le message. Les tracts sont donnés aux membres de l'église pour être soit distribués
librement au grand public partout, soit vendus à des prix abordables. Chaque tract est consacré à un
thème d'intérêt particulier sur l'évangile de la prospérité, par exemple, l'un, qui s'intitulait "Les vérités
sur l'argent", soutient que l'argent est très important pour un chrétien et que Dieu, contrairement à
Satan, veut que tous ses disciples soient riches. . Il soutient que le diable peut être beaucoup plus
efficace pour neutraliser votre témoignage si vous êtes financièrement faible et impuissant et qu'en
tant que tel, Dieu veut vous armer de toute son armure spirituelle et des finances dont vous avez
besoin pour apporter efficacement le message du salut à un public. monde mourant. Il croit que dans
une guerre spirituelle, l'argent est l'un des outils nécessaires pour fournir des Bibles désespérément
nécessaires au monde entier et il est également important dans l'évangélisation.

Les choses matérielles sont également utilisées pour répandre l'évangile. Ceux-ci incluent : des
inscriptions sur des stylos, des T-shirts, des autocollants, qui sont collés sur des bibles, des portes
d'entrée, des murs, des porte-documents, des sacs à main et dans des voitures. Certaines des
inscriptions disaient : "Chaque croyant doit donner pour l'œuvre de Dieu afin de recevoir ses
bénédictions". Il est temps de mettre tout l'argent que vous avez dans les affaires de l'évangile et de le
laisser être utilisé pendant que les portes sont ouvertes. Ne le stockez pas dans un testament. Qu'il
soit utilisé maintenant', 'Ouvrez un compte bancaire pour Dieu maintenant', 'Dieu bénit en abondance
afin que ceux qui sont bénis puissent donner pour chaque bonne œuvre. Dieu ne bénit jamais personne
pour qu'il accumule les richesses ». En tant que stratégie pour diffuser le message, ces choses sont
généralement vendues à des prix abordables au public ou même distribuées librement. Ces articles
sont mis à la vente au grand public lors de rassemblements ou dans les magasins.
Les modes de vie de certains des dirigeants de l'église aident également à répandre l'évangile. Par
exemple, certains vivent une vie de richesse en possédant des biens coûteux tels que des voitures,
des montres, des maisons et en s'habillant magnifiquement. Ils se livrent également à des entreprises
commerciales avec l'église, ce qui, selon eux, est conforme aux
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évangile de prospérité. La tendance ici est que lorsque les membres ordinaires voient leurs
dirigeants engagés dans ces activités, ils ont toutes les raisons de croire que ce sont les bonnes
choses à faire pour un chrétien et, par conséquent, ils essaient de les imiter.
Le révérend Ewome Paul et le Dr Oben Pius sont quelques-uns des dirigeants de l'église
dont les modes de vie pourraient être contestés contribuent à diffuser le message. Chacun d'eux
semble réussir dans la vie et l'accumulation par rapport à la condition de vie générale des
Camerounais. J'ai interviewé chacun d'eux pour savoir ce qu'ils pensent du message par rapport à
leur histoire de vie. Leurs histoires et les analyses qu'ils en font montrent qu'ils croient fermement à
l'évangile de la prospérité. Ils attestent chacun qu'ils investissent dans l'œuvre de Dieu comme
stipulé dans l'évangile de la prospérité et c'est le fruit de l'investissement qu'ils récoltent sous toutes
les formes de leur vie. Chacun présente ses expériences de vie dans le but de montrer la vérité de
l'évangile et soutient que quiconque mène une vie similaire connaîtra des expériences similaires.

Succès.

Révérend Ewome Paul (pasteur du district Buea)


Le révérend Ewome, populairement connu sous le nom de 'Pa', non seulement parmi ses chrétiens,
en raison de son âge, (environ 67 ans) de sa simplicité, de son attitude paternelle et attentionnée
envers tous, quelle que soit la religion, est le pasteur de district de Buea. De plus, il a un caractère
jovial, ce qui a fait que beaucoup de gens le connaissent. Il possède une belle villa fermée à Muea
et il est conduit avec chauffeur dans une voiture Mercedes. On pouvait toujours le voir soigneusement
vêtu de costumes et d'autres robes traditionnelles africaines admirées. J'ai eu un long entretien
avec lui dans sa résidence de Muea un mercredi matin.

Il a été converti de l'église presbytérienne à la mission du plein évangile en 1960 dans son
village de Maumu lors d'un rassemblement, qui avait le révérend Knorr comme prédicateur. Le
révérend Ewome, qui a suivi une formation commerciale, a travaillé avec le mouvement coopératif
en tant que secrétaire et l'Institut de recherche d'Ekona en tant que comptable, puis magasinier
entre 1963 et 1967. En 1967, il participe à une formation biblique de 3 mois organisée par la Mission
à Muyuka. Après avoir suivi ce cours, il a démissionné de la recherche et a décidé de se lancer
dans la pastorale à plein temps avec un salaire de 3 000 CFA, ce qui, m'a-t-il dit, était bien inférieur
à ce qu'il recevait avec l'Institut de recherche. En 1980, il a fréquenté le Full Gospel Mission Bible
Institute à Bamenda et a obtenu un diplôme en théologie.

Il a servi l'église à divers titres allant de pasteur local, pasteur de district, pasteur de région et
secrétaire de mission adjoint à surintendant de mission adjoint.

L'histoire du révérend Ewome pour moi sur la façon dont Dieu l'a béni avec
la prospérité depuis qu'il est devenu "né de nouveau" est fascinanteÿ:
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Alors qu'il était dans sa première station pastorale à Bakundu Foe, il a reçu un tract
chrétien, qu'après l'avoir lu, il y a souscrit. Dans les trois semaines, au lieu d'en recevoir
des copies, il reçut une lettre dans laquelle l'écrivain lui disait que Dieu lui avait révélé qu'il
devait donner au révérend Ewome l'aide au transport nécessaire pour lui permettre de
mener à bien son travail au Cameroun. . L'auteur de la lettre a ensuite demandé au
révérend Ewome le
nombre de kilomètres de sa gare à la ville principale (Kumba) et ce qui pourrait lui être
fourni comme moyen de transport. Le révérend Ewome a déclaré que des amis lui avaient
conseillé de prendre une voiture, mais il a refusé et a plutôt préféré une moto. En quelques
semaines, il a reçu une lettre, qui comprenait un chèque contenant suffisamment d'argent
pour acheter et obtenir les documents juridiques nécessaires pour une moto neuve et
lourde. Il a acheté une moto, qui après deux ans s'était dépréciée, mais grâce à des
rapports réguliers sur ses performances à son donateur, il a reçu de l'argent pour en
acheter une autre. L'ancien a été donné à un autre pasteur. Après trois mois d'utilisation
de la deuxième moto, il l'a confiée à l'entretien. En le testant après réparation, le mécanicien
est entré en collision avec une grosse pierre et elle s'est détériorée presque au-delà de
toute réparation. Il a ensuite fait son rapport à son donateur et on lui a dit de demander au
mécanicien d'écrire au donateur ce qui s'était passé. Le mécanicien l'a fait et le donateur
a répondu en disant au révérend Ewome de pardonner au mécanicien en faisant valoir
que c'était le résultat de sa foi (Ewome) que le mécanicien n'était pas mort dans l'accident.
Le donateur lui a donné de l'argent pour une autre moto et lui a conseillé de réparer
l'ancienne, de la vendre et d'utiliser l'argent pour lui-même bien qu'il l'ait réparée mais l'a
donnée gratuitement à la Mission.
Lorsque la deuxième moto est tombée en panne, la Mission lui en a donné une autre
qui avait été offerte par un missionnaire américain. Après avoir utilisé celui-ci pendant une
courte période, un missionnaire allemand qui a visité la Mission et a vu son implication
dans l'œuvre de Dieu est retourné dans son pays et lui a envoyé une moto Honda. Il a de
nouveau réparé l'ancien et l'a donné à un autre pasteur.
Puis en 1997, il s'est rendu en Allemagne et deux amis allemands lui ont acheté une
voiture Mazda, qu'il a utilisée au Cameroun pendant un certain temps. Peu de temps après
son retour au Cameroun, un groupe de jeunes Allemands, il les a servis dans leur pays, a
contribué de l'argent, a acheté une voiture Mercedes Benz 200 et lui a envoyé, qu'il utilise
maintenant. Un autre ami allemand (Schneider) qu'il a rencontré en Allemagne lui a envoyé
3 millions de CFA qui était une offre de deux autres amis allemands pour lui de
acheter une voiture plus solide. Il y a cependant ajouté de l'argent et a acheté un Toyota
Land Cruiser à quatre roues motrices, qu'il a utilisé à Yaoundé. Lorsqu'il fut muté à Buéa,
il laissa le land cruiser à Yaoundé avec son successeur car, à lui, il était offert pour
l'évangélisation. De plus, il avait d'autres voitures.
Le révérend Ewome se considère comme une personne très réussie. Vraiment c'est le
cas. Il vit dans sa propre maison à Muea. C'est un bien construit et moderne
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composé, avec de très bons meubles modernes et jardin. Il a sept enfants qui obtiennent de
très bons résultats scolaires, dont un poursuivant ses études en Belgique. Au Cameroun,
seuls quelques-uns peuvent se permettre d'envoyer leurs enfants ou d'autres parents en
Occident pour poursuivre leurs études en raison du coût financier que cela implique, mais
Le révérend Ewome a pu le faire pour son fils. Il a son chauffeur, qu'il a employé et qu'il paie
de sa poche.
Le révérend Ewome attribue son succès dans la vie à son entière conformité à l'évangile
de la prospérité. Il le dit avec justesse :
Bien que j'aie quitté mon travail hautement rémunéré avec la recherche et accepté de faire le travail de Dieu
avec une maigre récompense de 3 000 CFA, le Seigneur l'a multiplié d'une manière merveilleuse que je ne
peux pas comprendre. Je suis un homme avec de nombreux enfants, une grande maison construite par moi-
même, une voiture chère qui m'a été donnée par le peuple de Dieu et une épouse fidèle. Je sers le Seigneur et
je fais tout ce qu'il exige de moi depuis 1961, pour n'en nommer que quelques-uns. Je ne mérite pas tout cela,
c'est juste la grâce de Dieu. Si j'utilise ces choses bêtement, ou si je me gonfle comme un grand homme, cela
devient un péché et Dieu me punira.

Parlant de servir le Seigneur pendant longtemps et de faire tout ce qui lui est demandé
en tant que "croyant", le révérend Ewome a définitivement inclus le fait qu'il donne sa dîme
au Seigneur conformément à l'évangile de la prospérité et la récompense étant la prospérité
sous toutes ses formes.
Bien qu'il tienne fermement une raison spirituelle, je crois que son succès matériel
pourrait être attribué à une combinaison de facteurs, qui incluent : Tout d'abord, le révérend
Ewome est un homme travailleur. En dehors de son travail pastoral, il aime et pratique
l'agriculture. Dans sa cour fermée, se trouve une grande ferme avec des cultures maraîchères
et diverses telles que des plantains, des ignames et des cocoyams. Il a d'autres fermes, qui
sont situées loin de chez lui. Lui, ainsi que d'autres membres de sa famille, pouvaient être
régulièrement vus travaillant dans ces fermes. Le surplus de rendement des fermes est
vendu sur certains des marchés voisins. L'agriculture paie beaucoup dans cette partie du
Cameroun en raison de la forte demande de nourriture par sa population croissante et de
l'achat de cette nourriture par les buyam selams pour revendre dans la grande ville voisine
de Douala et même le Gabon et le Nigeria voisins. Bien que le révérend Ewome l'ait
minimisé, son succès à accumuler ne doit pas saper cet aspect car quand on observe la
force économique de nombreux autres agriculteurs de la région, cela indique que l'agriculture
paie.
Deuxièmement, en tant que pasteur d'une église pentecôtiste, son mode de vie a été
orienté vers l'abstinence de certaines pratiques, que les pentecôtistes considèrent comme
des vices. Cela comprendÿ: boire, fumer, courir après les femmes, assister et participer à
des activités laïques. Ces pratiques contribuent sans aucun doute beaucoup à drainer ses
revenus et s'en abstenir pourrait être un facteur contributif à son succès dans l'accumulation.

Troisièmement, avec Full Gospel Mission, le succès matériel d'un pasteur s'explique en
partie par la solidité financière de son assemblée. Chaque assemblage fournit
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une aide financière à son pasteur et à ce titre, plus une assemblée lève de l'argent, plus son
pasteur en accumule. L'assemblée Molyko, qui est directement dirigée par le révérend
Ewome, est la plus grande et la plus riche du district de Buea. Le soutien financier qu'il reçoit
de l'assemblée est une autre bonne source de revenus pour lui. D'autres pasteurs qui ne
gèrent pas de riches assemblées manqueraient certainement d'accumulation, s'ils n'avaient
pas de bonnes sources de revenus.

Oben Pius (ancien, assemblée Molyko)


Oben, populairement appelé frère Oben par les membres de l'assemblée de Molyko en raison
du poste qu'il occupe dans l'assemblée, a volontairement accepté de consacrer une partie de
son temps précieux pour que je l'interviewe dans sa résidence du quartier de Sand Pit.
C'est un gentleman à la voix très douce mais ferme d'environ 44 ans. Il a été difficile de le
contacter pour cette entrevue en raison de son emploi du temps chargé, qui tourne autour de
ses activités ecclésiastiques, commerciales et universitaires. Il vient de la division Manyu, où
il a fait ses premières études primaires et secondaires dans des institutions presbytériennes.
Il est titulaire d'un doctorat. en sciences de l'environnement et il est chargé de cours à temps
plein à l'Université de Buea. Sa femme, avec qui il a deux enfants, est titulaire d'un doctorat.
ainsi et enseigne dans le même département de l'Université. Comme le révérend Ewome, il
possède et conduit l'une des meilleures voitures Mercedes du campus universitaire. Il pouvait
également être vu magnifiquement habillé à chaque fois. Afin de vivre ce style de vie, il
s'engage dans des entreprises commerciales à travers lesquelles des revenus pourraient être
tirés pour augmenter son salaire reçu de la fonction publique. Son profil présente un cas
intéressant de quelqu'un qui attribue sa prospérité (professionnelle, universitaire, familiale)
dans la vie à la fois à un travail acharné et à une foi solide dans le Seigneur Jésus.

Oben a été élevé dans une famille presbytérienne, ce qui explique son éducation précoce
dans des établissements d'enseignement presbytériens. Il était si actif dans les activités de
l'église et dirigeait parfois des mouvements au sein de l'Église presbytérienne tels que les
jeunes presbytériens et la Christian Youth Fellowship dans sa congrégation.

Lorsqu'il a réussi son examen de niveau avancé du General Certificate of Education (GCE)
en 1981, il s'est inscrit à l'Université de Yaoundé à la Faculté des sciences. Pendant son
séjour à Yaoundé, Oben "a donné sa vie au Christ" comme il le dit :
Au plus profond de mon esprit, j'ai réalisé à Yaoundé que la vie que je menais était dangereuse pour mon
salut. Ce n'était pas une vie qui valait la peine de continuer parce qu'elle était pleine d'incertitudes. Bien
que j'étais si actif dans l'Église presbytérienne, le genre de choses que je faisais n'était pas agréable à
cause du manque du Saint-Esprit en moi. Moi, comme d'autres dans l'église, j'avais des amies, je buvais
de l'alcool, je discutais de choses immorales avec mes amis, mais mes dirigeants d'église, bien qu'ils aient
prêché contre certains d'entre eux, n'ont jamais vu la pertinence de l'aspect pratique de la prédication. Cela
m'a rendu méfiant envers mes dirigeants, que j'avais considérés comme des prophètes. J'ai alors arrêté
d'aller à l'église mais d'autres personnes à Yaoundé sont venues parler de l'évangile avec moi et j'ai été
ému. Il y avait certainement quelque chose de divin et de surnaturel dans ce
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ils m'ont prêché parce que mes yeux se sont ouverts. Je leur ai alors demandé quand cet évangile avait commencé
parce que je ne l'avais jamais entendu. Ils m'ont dit que cela avait commencé il y a longtemps et qu'à partir de là,
j'avais « donné ma vie au Christ ».

La réaction de ses relations à cela a été si négative pendant environ trois ans au point
que sa mère a failli quitter le village pour Yaoundé pour attaquer ceux qui l'avaient persuadé
de rejoindre Full Gospel Mission. Les parents étaient particulièrement furieux parce qu'Oben
ne progressait pas dans ses études à l'Université de Yaoundé, ce qu'ils attribuaient à
beaucoup de temps consacré à des activités religieuses plutôt qu'à des études. Cependant,
l'échec à l'Université de Yaoundé à l'époque était une tendance générale chez les étudiants
anglophones en raison de la nature bilingue de son programme, qui penchait davantage vers
l'avantage des francophones. La plupart des anglophones s'y trouvaient à titre temporaire
tout en recherchant des admissions dans certaines des écoles professionnelles du pays ou
des universités étrangères; le plus souvent en Grande-Bretagne, au Nigeria et aux États-Unis
d'Amérique. Il a révélé ce qui suit comme les réactions de ses parents lorsqu'il a pris la
décision d'être "né de nouveau":
Ils n'étaient pas contents mais plus tard, quand ils ont vu ma vie et réalisé que ce n'était pas celle du mal mais une
vie de sincérité, ils ont commencé à m'interroger et à ma réponse, mon père 's'est donné au Seigneur Jésus' et est
mort comme un 'croyant' en Christ. Ma mère, plus peu scrupuleuse, était très radicale à ce sujet et était toujours en
colère mais finalement elle a « donné sa vie au Christ Jésus » et a été baptisée par immersion. Elle est maintenant
une «croyante» en la mission du plein évangile. La même chose qui m'est arrivée, qui était surnaturelle et divine, leur
est arrivée parce que, après beaucoup d'amertume, ils ont soudainement et indépendamment accepté le Seigneur,
sans y être forcés.

Dès le début, ses amis ne l'ont pas pris au sérieux. Ils pensaient que c'était une décision
qui devait être de courte durée mais qui n'affectait pas leur amitié.
Malheureusement pour eux, Oben devenait de plus en plus fort dans sa foi.
Ils ont réalisé qu'il n'était plus intéressé à courir après les femmes, à boire de l'alcool, à
raconter des mensonges, à la fraude et à des discussions immorales, mais leur a plutôt
reproché quand l'un de ces événements se produisait. La plupart des amis se sont retirés de
sa compagnie parce qu'ils ne pouvaient plus s'entendre avec lui.
Pour la raison que les études n'avançaient pas bien à Yaoundé, Oben a décidé de se
retirer de l'Université mais avec l'intention de continuer ailleurs. Il a prié Dieu de faire quelque
chose pour qu'il puisse être admis dans une bonne université et devenir un bon étudiant. Il a
demandé son admission à l'Université d'Ibadan, au Nigeria en 1985 pour lire la zoologie et l'a
obtenu. Il a terminé son premier diplôme en un temps record et avec de bons résultats. Il
s'est ensuite inscrit à une maîtrise en sciences de l'environnement, ce qu'il a également fait
en un temps record et a avancé au doctorat. programme. Dans ce programme, il consacrait
entre 10 et 15 heures par jour et le reste du temps à ses activités religieuses. Il a terminé son
travail en un an et demi, un record sans précédent dans le Département. Son superviseur a
été étonné de la performance mais a décidé de retarder la soutenance d'un an et demi. Il a
ensuite suivi le programme en trois ans.
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De retour au Cameroun, il est immédiatement recruté pour enseigner à l'Université de


Buea. Oben m'a dit que son recrutement immédiat à l'Université de Buea et celui de l'épouse
n'étaient pas une surprise car, tout en poursuivant son doctorat, "Dieu lui a révélé" qu'une
université devait être créée à Buea et lui et sa femme devait être recrutée comme personnel.
Ils sont tous deux diplômés du même département de l'Université d'Ibadan, au Nigeria.

En tant que chercheur professionnel, Oben est consultant dans le domaine de la pêche. Il
avait été invité à plusieurs reprises par des fonctionnaires du Ministère de l'élevage, de la
pêche et des industries ainsi que par des organisations non gouvernementales qui s'occupent
de la pêche pour donner des conférences aux agriculteurs sur la pêche et également en tant
que personne ressource lors de séminaires. Les pisciculteurs l'invitent à concevoir des viviers
pour eux, sur une base commerciale. De plus, lui et sa femme dirigent une écloserie privée
derrière leur maison dans le cadre d'un groupe d'initiative commune. Ils ont obtenu une
subvention directe du Centre international de gestion de la recherche aquatique (ICARM)
basé à Londres, qui dispose d'un centre rattaché à l'Institut international d'agriculture tropicale
(IITA) au Cameroun, pour mener à bien ce projet. Le projet, le premier du genre au
Cameroun, avance très bien et Oben m'a dit que dans un avenir proche, il espère être le
principal fournisseur d'alevins (jeunes poissons) aux pisciculteurs du Cameroun.
Oben est très fort dans sa foi et il m'a dit qu'il remplissait toutes ses obligations religieuses.
Il attribue son succès dans tous les aspects de la vie, d'abord à sa forte foi dans le Seigneur.
Comme le révérend Ewome, il m'a dit que sa foi en Dieu lui permet de remplir toutes ses
obligations financières envers le Seigneur. Il n'exclut cependant pas le rôle que le travail
acharné a joué dans son succès en direct. Il soutient que Dieu encourage ses disciples à
travailler dur tout en le servant. Dieu n'aime pas une personne paresseuse.

Sur la foi, il verse chaque année sa dîme (un dixième de ses revenus) à l'église en gardant
à l'esprit que conformément à l'évangile de la prospérité, Dieu va la multiplier sous forme de
réussite matérielle et spirituelle. Il fait ses offrandes quand le besoin s'en fait sentir. Il prie
Dieu et lit sa Bible plusieurs fois par jour, et évite les endroits qui peuvent avoir un impact
négatif sur sa foi. Dans tout ce qu'il fait, il a un but : « prospérer dans le Royaume de Dieu ».
C'est la chose la plus sérieuse à laquelle, comme il le dit, il pense dans sa vie :

Quoi que je fasse, je place mon Seigneur en premier. Quoi que je fasse, que ce soit mon travail à
l'université ou demander de l'aide de n'importe où et qu'on me dise d'arrêter d'appeler le nom du
Seigneur et de prêcher comme condition préalable pour me satisfaire, j'annulerai la chose à ce
moment-là .

A force de travail, il révèle comment il peut s'enfermer dans un endroit pendant deux
semaines à travailler sans relâche. Lorsqu'il faisait son doctorat, il passait la plupart de son
temps en laboratoire. Il n'allait jamais aux fêtes de Noël ou du Nouvel An mais préférait
utiliser ces périodes pour son travail. De retour à Buea, il enseigne pour de nombreux
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heures (parfois plus de 200 heures supplémentaires dans une session) et réalise de
nombreux travaux pratiques avec ses élèves. S'y ajoutent ses activités ecclésiastiques,
son couvoir et son centre d'affaires de documentation, qui le préoccupent . Il le ditavec
justesse :
Certains jours, je dors seulement trois heures, par exemple, le plus souvent après mes réunions
d'église le soir ; nous, les dirigeants, restons jusqu'à environ minuit ou 1 heure du matin. Quand je
rentre à la maison, je dors environ 3 heures et à 4 heures du matin, je suis debout pour me préparer
pour le lendemain. Je ne mange pas après 16 heures parce que la nourriture prend beaucoup
d'énergie et fait dormir. Comme je travaille beaucoup la nuit, je ne voudrais pas prendre quoi que ce
soit qui me ferait dormir. J'ai appris cela d'un autre homme de Dieu, Zachary Fomum, qui ne dort que
trois heures par jour et qui est l'un des plus grands scientifiques du Cameroun et le premier professeur
de chimie organique en Afrique. Il prie 6 heures par jour et lit la Bible 12 fois par an.

En tant que maître de conférences à l'Université pendant environ 4 ans, il devrait


présenter au moins six publications en deux ans pour accéder au rang de professeur
associé. Il a déjà douze publications, attendant le moment venu pour déposer sa
demande de promotion. Il est tout à fait optimiste que dans les plus brefs délais, il
atteindrait le niveau de professeur grâce à un travail acharné et à l'intervention de
Dieu. Il cite Daniel, Meshack, Abednego et Moïse dans la Bible comme exemples de
personnes à qui Dieu l'a fait.
Il attribue sa capacité à terminer son doctorat. programme dans un court laps de
temps, à une combinaison des facteurs ci-dessus. Il soutient que ce genre de force
dans le travail, sans être malade ou abattu, est l'amour de Dieu pour lui. Il m'a révélé
que parfois, quand il dort, quelque chose frappe derrière lui, mais quand il se réveille,
il ne voit rien mais se met en mode de travail. Il croit que les anges de Dieu qui veulent
qu'il travaille frappent.
Il croit que son succès et celui de sa femme à obtenir un emploi à l'Université de
Buea très rapidement, par rapport aux autres, n'est rien d'autre que leur forte foi dans
le Seigneur. Il croit aussi que le succès de l'écloserie et la subvention qu'il a reçue ne
sont rien d'autre que l'intervention du Seigneur. Comme il le dit :

le Seigneur a conçu le plan et a utilisé l'Organisation internationale pour fournir des fonds.

Comme preuve que son succès a à voir avec sa foi, Oben a révélé que le succès
et la prospérité ne sont jamais venus à lui quand il n'était pas un "croyant" mais depuis
qu'il "a donné sa vie au Christ" et a commencé à donner au Seigneur ce qui lui
appartient. , les choses ont changé.
Les deux cas ci-dessus (Révérend Ewome et Elder Oben) révèlent l'expérience de
la prospérité sous toutes ses formes, matérielle, spirituelle et familiale. Une question
importante qui peut être soulignée dans les deux cas est que dans certaines situations,
chacun d'eux soutient que Dieu a utilisé un intermédiaire pour lui apporter une aide
financière ou matérielle. Alors que le révérend Ewome soutient que Dieu a utilisé
l'auteur d'un tract pour lui fournir des motos et des Allemands pour lui fournir
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véhicules et de l'argent, frère Oben pense que Dieu a utilisé une organisation internationale
pour lui apporter une aide financière afin de mener à bien un projet. Cela nous amène à la
conclusion que la Mission croit que Dieu ne vient pas nécessairement directement pour aider
le « croyant », mais qu'il peut plutôt utiliser une autre personne ou d'autres méthodes, qui
sont sujettes à interrogation aux yeux d'un « incroyant ». Par exemple, un « incroyant » ou
un critique de la doctrine se demandera comment l'aide financière d'une organisation, ce qui
est normal, devrait être considérée comme une récompense de Dieu comme résultat de la
foi. Chaque organisme de financement établit ses propres critères pour accorder une aide
financière et si ceux-ci sont respectés, les chances d'obtenir seraient élevées, mais sinon,
elles seraient faibles. Dans ce cas, il est probable que Elder Oben ait satisfait aux critères
établis par OCARM et donc qualifié pour l'assistance et pas nécessairement l'intervention de
Dieu.
Un autre problème important, qui peut être souligné dans les deux cas, est que chacun
revendique une mobilité ascendante continue dans la prospérité et minimise les échecs dans
la vie. Dans un pays comme le Cameroun, qui a été touché par une crise économique,
presque tout le monde connaît des difficultés économiques et revendiquer une mobilité
économique ascendante en permanence n'est peut-être pas réaliste. La hausse continue des
prix des produits de base couplée aux bas salaires, tant dans le secteur public que privé, a
rendu difficile d'avoir toujours une prospérité financière continue à la hausse. Une mobilité
ascendante continue dans la prospérité financière pourrait être obtenue au Cameroun,
nonobstant, mais cela ne pourrait être possible qu'avec des personnes qui utilisent des
méthodes illégales telles que le détournement de fonds, la corruption, le blanchiment d'argent,
etc. pour s'accumuler. En tant que « croyants », il est peu probable qu'ils soient impliqués
dans l'un de ces vices, qu'ils condamnent fermement, réfutant ainsi leurs prétentions à une
mobilité financière ascendante continue.

Les réactions des followers


Tout comme l'église, les membres peuvent en fait être vus maintenant traduire l'Evangile de
la prospérité en pratique. Ils imitent ce que font leurs dirigeants en termes d'évangile. Par
exemple, en matière d'habillement, il est courant de voir les traducteurs, le secrétaire, les
lecteurs de leçons, les huissiers et les anciens de chaque assemblée magnifiquement vêtus
pendant le culte parce qu'ils savent qu'ils doivent fréquenter la scène et pour cette raison,
leur façon de s'habiller doit être un exemple à imiter pour les autres chrétiens.

Étant donné que l'évangile de la prospérité ne met pas l'accent sur un code vestimentaire,
les membres peuvent être vus magnifiquement habillés, non seulement pour les cérémonies
mais aussi au quotidien, les femmes portant des coiffures et du maquillage élaborés et les
hommes des costumes modernes. Ce n'est pas une surprise de voir certaines femmes diriger
des centres de beauté. Par exemple, le secrétaire de l'église Full Gospel Molyko dirige
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le 'Front liners Beauty Center' à Molyko Buea, qui a débuté en 2001. Il s'agit d'un centre d'affaires
qui prend soin du corps, de la tête et des ongles des femmes. Dans une interview avec le
propriétaire, quelque chose qui m'intéresse était la raison pour laquelle elle a décidé de se lancer
dans le commerce de la beauté alors que la croyance populaire veut que les pentecôtistes
considèrent tout acte visant à rendre quelqu'un beau comme impie, sa réponse a étéÿ:
Je sais que ces 'incroyants' font une erreur. Dieu est un Dieu magnifique. Il n'y a rien en Dieu qui soit en
désordre. Je crois qu'étant avec Dieu, nous devons garder notre corps propre. Cela n'implique pas de nous
« masquer » en essayant de changer notre forme ou notre structure mais simplement de prendre soin de
nous. Nous devons prendre soin de certaines parties de notre corps telles que les jambes, les mains, les
cheveux et le visage. La plupart des gens n'ont pas assez de temps pour s'asseoir et nettoyer leurs orteils,
leurs ongles, etc., qui sont les petites choses nécessaires à la beauté.

En adoptant des pratiques de beauté corporelle, la facilité avec laquelle les femmes du Plein
Evangile pouvaient être différenciées de la vue dans le passé des autres femmes (en particulier
celles des églises principales, qui n'imposent aucune restriction à cela), s'estompe.

Il est courant de voir des membres passer devant avec de belles voitures chères ou de les
voir garés sur le terrain de l'église pendant les cultes de l'église ou toute autre occasion qui
rassemble les membres. Comme mentionné, les dirigeants eux-mêmes promeuvent et
entretiennent cette image, en possédant des biens étrangers chers et agréables et en apparaissant
également magnifiquement habillés lorsqu'ils dirigent la congrégation, ce qui est souvent interprété
comme un signe de la bénédiction de Dieu.
Pour les membres riches de l'église, eux aussi croient que le mieux qu'ils puissent faire est de
donner à l'église. Cela crée une sorte de relation réciproque entre le leader et ses disciples, à
travers laquelle les disciples reçoivent une nourriture spirituelle du pasteur et les disciples en
donnant à l'église et le pasteur récompensent à leur tour le pasteur. Cette relation réciproque
entre le patron et le client se poursuit, mais est contrôlée par les éléments de doctrine qui
imposent un comportement éthique. Les relations sont encore transformées dans le sens où ce
n'est pas la personne aidée qui doit être recherchée pour un service, mais Dieu qui apportera la
récompense. Les individus qui enfreignent les codes éthiques soit en profitant des largesses sans
afficher de volonté de donner, soit en utilisant les offres de manière manipulatrice ou extorsionniste
ou en les niant, sont soumis à la mauvaise volonté de Dieu. Les pasteurs peu scrupuleux ou
avides doivent cependant toujours garder à l'esprit que leur légitimité repose sur le fait de maintenir
leur accumulation en équilibre avec la fortune de leurs membres et de veiller à ce que les choses
continuent de «ÿtourner en rondÿ».

L'attitude face au succès matériel a également permis aux membres de créer de nouveaux
réseaux d'accumulation. Par exemple, les pasteurs ont réussi à utiliser leurs positions pour établir
des contacts internationaux, ce qui leur a permis d'acquérir directement des richesses ou de faire
des visites hors du pays qui leur fournissent de l'argent.
Il peut s'agir d'assister à des conférences religieuses internationales ou à des programmes de
formation biblique. Par exemple, le Haggai Bible Institute à Hawaï aux États-Unis, qui
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offre des programmes courts pour les pasteurs des églises pentecôtistes, a souvent été utilisé
à ces fins par certains des pasteurs de Full Gospel Mission. Plus ces pasteurs voyagent à
l'étranger, accumulent et portent de belles choses, alors la congrégation voit cela comme une
preuve que Dieu récompense en conséquence.
Les membres affichent également la richesse, engagés dans des entreprises commerciales
compétitives en conformité avec l'évangile avec les « non-croyants », tant au niveau national
qu'international. Certaines entreprises sont exploitées sur la base d'un propriétaire unique tandis
que d'autres sont en partenariat. Ils le font avec la bénédiction de l'église, qui les encourage à
travailler dur et à accumuler des richesses, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour
aider à faire prospérer l'église. Certains d'entre eux font des affaires avec beaucoup de succès
financiers. Cela pourrait être attesté par leur niveau de vie, qui est relativement meilleur que
celui du Camerounais ordinaire. Christopher (membre de l'assemblée Molyko) est l'un de ces
hommes d'affaires prospères.

Christopher
Christopher, communément appelé Prince, a environ 48 ans. Il est constructeur et photographe
professionnel à Buea. Il est né dans la division Menchum de la province du Nord-Ouest mais a
émigré vers la province du Sud-Ouest pour des pâturages plus verts lorsque son père est
décédé en 1976 et qu'il n'y avait personne pour le parrainer à l'école secondaire. Lorsqu'il est
venu dans le Sud-Ouest, il a travaillé avec le domaine du thé à Tole, où il a accumulé de l'argent
et s'est inscrit dans un centre artisanal à Tiko où il a fait de la construction de bâtiments.

Il a travaillé brièvement avec certaines entreprises de construction de bâtiments à Buea, par


exemple, celle qui a construit l'Université de Buea en 1984 (alors appelée University Center).
Tout en travaillant avec l'entreprise, il a acheté un appareil photo et a fait de la photographie
comme passe-temps avant de devenir professionnel lorsqu'il s'est rendu compte que cela
rapportait. Avant de devenir professionnel, il a suivi une formation avec un photographe
professionnel à Tiko sur la façon de mettre au point des appareils photo professionnels, de
développer et d'imprimer des photos en noir et blanc.
Il a un studio photo à Molyko dans lequel se trouvent plusieurs apprentis et une annexe dans
le même quartier, qui est contrôlée par un jeune qu'il a formé. Bien qu'il soit photographe
professionnel, il construit toujours. Chaque fois qu'il a un contrat de construction, l'apprenti le
plus expérimenté contrôle l'atelier mais il vient dès qu'il a le temps de superviser.

Christopher révèle qu'il réussit dans la photographie malgré les nombreux photographes et
amateurs dans les villes. Il révéla ainsi :

Je crois que Dieu est capable de faire un chemin pour son enfant parce que la Bible dit que Dieu
fait un chemin pour ses enfants. Si Dieu ouvre la voie à ses enfants, alors c'est lui qui commande
les pas d'un homme juste. Si je mène une vie juste, Dieu rassemblera ces choses qui m'appartiennent
et me les apportera. C'est pourquoi je peux dire que je réussis en affaires parce que
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Dieu est celui qui ordonne mes pas. Il amène mes propres clients et le travail que je fais attire
également des clients dans mon entreprise. C'est parce que je prends de bonnes photos que
les gens les admirent et aiment toujours revenir chez moi.

Bien que Christopher n'ait pas pu révéler son revenu annuel, il y a des indications qu'il le
gagne. Sa maison dans son quartier est parmi les meilleures et ses enfants vont à l'école
primaire chère. De la citation ci-dessus, il attribue sans aucun doute le succès à l'intervention
de Dieu. Il sait très bien que payer ses dîmes comme stipulé par l'évangile de la prospérité
est l'une des clés du succès en affaires. En tant qu''enfant de Dieu', tout comme Oben, il a
révélé qu'il ne trompe pas Dieu avec l'argent (c'est-à-dire qu'il paie toutes ses dîmes et
régulièrement aussi) qui est censé lui être donné.

Les femmes d'église ne sont pas non plus en reste dans les entreprises. Certains d'entre
eux s'impliquent dans de petites entreprises et on peut même les voir réussir. Certains vont
de bureau en bureau en vendant des collations, des articles de décoration maison préparés
par eux-mêmes, des cosmétiques, des bijoux, etc. Certains d'entre eux dans la fonction
publique, qui n'ont pas la possibilité de se déplacer d'un bureau à l'autre, gardent des affaires
dans leurs bureaux où les clients viennent les chercher. D'autres dans la fonction publique
s'occupent d'autres activités commerciales après les heures de travail officielles. Ci-dessous,
le cas de Frida, qui est exemplaire, une fonctionnaire qui réussit à concilier sa fonction
publique avec un certain nombre d'entreprises, dont certaines sont mentionnées ci-dessus.
Tout comme Christopher, elle semble réussir l'accumulation matérielle.

Frida
Frida est secrétaire à l'Université de Buea et chef du comité de décoration de l'assemblée
Molyko de Full Gospel Mission. Elle est née à Buea il y a environ 40 ans où elle a fait ses
études primaires avant de se rendre à Bamenda pour suivre un enseignement technique.
Après cela, elle a suivi un cours d'enseignement clérical à Buea, qui lui a valu un diplôme en
secrétariat. En 1995, elle s'est rendue à Yaoundé et a suivi un autre cours d'un an en
laboratoire médical parce qu'elle pensait qu'il était plus facile de trouver un emploi dans le
domaine médical, même si ce n'était pas le cas. Diplômée en Secrétariat, elle a été employée
en 1999 comme secrétaire à l'Université de Buéa.

En plus de ce qu'elle reçoit comme salaire de l'Université, elle exerce également certaines
activités commerciales. Elle a un ordinateur à la maison, qu'elle utilise pour faire des travaux
tels que dactylographier des projets d'étudiants, des articles, des cartes d'invitation et des
avis aux gens sur une base commerciale. Elle le fait quand elle doit avoir fermé l'université et
le week-end. Elle a admis qu'elle gagnait beaucoup d'argent (jusqu'à environ 350 000 francs
CFA par an) grâce à l'ordinateur, en particulier lorsque les étudiants de dernière année à
l'université doivent taper leurs dissertations et leurs dissertations. Elle fait également frire des
frites et des arachides pour les vendre. Elle en fait quelques-unes dans le
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le soir ou se réveille très tôt le matin si elle n'a pas pu venir le soir. Afin de faciliter ou
d'augmenter les ventes, elle laisse certains articles à ses amis qui travaillent dans certains
centres d'affaires de la ville pour que leurs clients les achètent. En retour, les amis
reçoivent un pourcentage d'argent convenu sur la quantité qu'ils vendent. Elle garde le
reste dans son bureau à l'Université pour que le personnel et les étudiants puissent
l'acheter. Frida réalise un montant raisonnable de bénéfices (elle n'a pas pu estimer le
montant mais pense que c'était raisonnable) de la vente de ces choses. Elle a révélé
qu'elle s'assurait de verser un dixième de son revenu mensuel à l'église, comme on
l'attend de chaque «croyant». Elle croit que c'est le secret de son succès dans tout ce
qu'elle entreprend.
Les cas ci-dessus présentent des situations où les membres ont réussi à accumuler
du matériel. Depuis le milieu des années 80, le Cameroun traverse une grave crise
économique qui a énormément ralenti les entreprises. De plus, avec son nouveau code
des impôts, de nombreuses nouvelles taxes ont été introduites sur les entreprises et cela
a affecté négativement nombre d'entre elles.4 Le cri général des hommes d'affaires est
que les affaires ne bougent pas et celui des consommateurs est que la vie est devenue
les prix des produits de base ne cessent d'augmenter. D'après ce message, je m'attendais
à ce que chaque «croyant» soit prospère comme les cas ci-dessus, car ils «connaissent
les détails techniques» pour le faire malgré la crise économique, mais malheureusement,
mes conclusions révèlent que beaucoup, comme la plupart des autres Camerounais,
restent encore pauvres. L'argument avancé par la plupart de ceux qui n'ont pas atteint la
prospérité escomptée était que le «ÿdiableÿ» était celui qui bloquait leur chemin. Ils ont
expliqué que le « diable » est toujours à l'œuvre pour faire souffrir les enfants de Dieu
afin qu'ils se détournent de Dieu et le suivent. Malgré la pauvreté, ils sont cependant
restés optimistes sur le fait qu'ils finiront par atteindre la prospérité car Dieu peut toujours
sauver ses enfants des mains du «ÿdiableÿ». Par implication, ils soutiennent qu'il existe
une sorte de guerre entre Dieu et le «ÿdiableÿ» au sujet des «ÿcroyantsÿ».
Alors que Dieu veut qu'ils soient prospères, le 'diable' préfère qu'ils souffrent et Dieu est
toujours victorieux. Cette attente d'un avenir meilleur orchestré par Dieu devient
maintenant comme un mécanisme d'ajustement aux échecs ou à la pauvreté dans la vie.
Ogadima et Mary sont des exemples de membres qui n'ont pas atteint cette prospérité
malgré tous les efforts déployés, mais ils gardent toujours espoir. J'ai fait un cas détaillé
de chacun d'eux.

Ogadima
Ogadima, d'origine nigériane, est né au Cameroun en 1967. C'est un gentleman grand et
au teint foncé. Il a fait ses études primaires et secondaires à Buea et Limbe respectivement.
A la fin de ses études secondaires et dans l'esprit d'entreprise d'un homme Ibo, il a
préféré faire des affaires plutôt que de poursuivre sa carrière.

4
Voir Cameroun Loi n° 2002/003 d'avril 2002 instituant le code général des impôts.
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éducation. Il est allé à Owerri au Nigeria où il est resté pendant trois ans avec son oncle
(un homme d'affaires) essayant d'apprendre à faire des affaires. Son oncle était dans le
commerce de la drogue et pendant son séjour au Nigeria, Ogadima l'aidait à vendre la
drogue (parfois en colportant ou en magasin). Fort de cette expérience, il a décidé de
revenir au Cameroun (il m'a révélé que bien que nigérian, il préfère vivre au Cameroun où
il est né et a beaucoup d'amis). De retour au Cameroun, il s'est impliqué dans le commerce
entre le Nigeria et le Cameroun. Il achetait de la drogue et des chaussures au Nigeria et
les revendait au Cameroun. Il a voyagé entre les deux pays en pirogues de transport à
moteur, qui font régulièrement la navette entre passagers et marchandises entre Tiko,
Limbe ou Idenau et Calabar au Nigeria. Le capital qu'il a utilisé pour démarrer l'entreprise
a été fourni en partie par son oncle qu'il avait servi au Nigeria et ses parents qui vivent
toujours au Cameroun. Il m'a révélé qu'il avait commencé avec une somme d'environ deux
cent mille francs. Il a commencé par fournir les médicaments à divers magasins de
médicaments dans la division Fako et plus tard, il a ouvert son propre magasin de
médicaments dans la ville de Buea où les médicaments non fournis étaient vendus. Avec
des chaussures, c'est son jeune frère qui les vendait dans un autre magasin à Buea et
dans certains marchés de la division Fako.
L'entreprise était florissante et en 1998, il m'a dit qu'il pouvait se vanter d'environ 5 millions
de CFA. Ogadima a révélé que le secret de ce succès était qu'il n'avait pas oublié Dieu
lorsqu'il était dans l'entreprise. Il s'est assuré de donner un dixième de son revenu à Dieu
sous forme de dîmes.
En 1999, Ogadima a vécu la pire expérience de sa vie. Il a révélé qu'il s'était rendu au
Nigeria, avait acheté des marchandises pour environ 3 millions de francs CFA et mis dans
une pirogue cargo, qui a chaviré en haute mer et ses marchandises n'ont pas pu être
récupérées. Il a révélé que certains passagers qui étaient montés à bord du canot chaviré
sont morts. Il a cependant remercié Dieu de lui avoir épargné la vie en lui faisant monter à
bord d'un canot à passagers pendant ce voyage. Après cet incident, Ogadima n'a plus
voulu continuer à commercer entre le Nigeria et le Cameroun car il ne voulait pas risquer
d'utiliser le peu de capital dont il disposait pour continuer dans le même secteur d'activité.
Ogadima s'est alors lancé dans le commerce du sable à Buea, ce qu'il fait actuellement.
Il fournit du sable aux personnes et aux églises qui ont des projets de construction à
poursuivre. Le sable, qui est extrait de la rivière Mungo, est fourni dans des bennes.
L'affaire n'a pas été très fluide car il n'a pas de benne basculante. Le coût de location
d'une benne basculante est élevé. De plus, la plupart des constructions se font pendant la
saison sèche, ce qui le rend inactif pendant la saison des pluies.
Un autre problème auquel il est confronté avec l'entreprise est qu'il y a beaucoup de
personnes impliquées à Buea, ce qui la rend compétitive. Il a révélé que l'entreprise n'allait
pas bien et que beaucoup de gens lui devaient. Sa prière est que Dieu touche le cœur de
ces débiteurs afin qu'ils puissent payer son argent. Il a également révélé que son frère
l'avait surnommé d'environ 1,5 million de CFA et
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disparu au Gabon en 2001. Il n'a cependant pas révélé de détails sur la façon dont il a été
adoubé mais il semble avoir laissé tomber car il s'agissait d'une relation. Cela a aggravé ses
difficultés financières.
Ogadima de toutes les indications a beaucoup de difficultés financières en ce moment.
Il donne une raison possible de ses difficultés financières. Il soutient qu'il est possible que ce
soit l'œuvre du diable qui essaie de l'éloigner de Dieu.
Il croit que si cela est correct, Dieu qui est plus puissant que le diable prendrait bientôt le
contrôle de lui. Dans cet état de détresse, il continue de payer régulièrement sa dîme et
espère que Dieu le fera à nouveau prospérer. Il soutient que lorsqu'un chrétien se trouve
dans cet état, il est bon pour lui de renforcer sa foi en Dieu, en se rapprochant de Lui et en
faisant ce qu'on attend d'un « croyant ». Un 'croyant' devrait toujours être plein d'espoir dans
la vie. S'il perd espoir et s'éloigne de Dieu, il doit s'attendre au pire soit dans ce monde, soit
dans le monde au-delà.

Mary
Mary est une femme mince au teint chocolat d'environ 1,6 mètre de haut. Elle est née en
1977 à Buéa. Ses parents, retraités du CDC, viennent de la province du Nord-Ouest. Elle a
fait ses études primaires et secondaires à Molyko Buea. Elle obtient son General Certificate
of education (GCE) niveau avancé en 1996 et se dirige immédiatement vers l'Université de
Yaoundé 1 où elle obtient après quatre ans une licence ès arts en histoire. Elle s'est mariée
à Isaiah (un enseignant du secondaire) en 2001 et ils ont eu deux enfants, mais l'un est
décédé au début de l'année.

Depuis que Mary a quitté l'école secondaire, elle lutte pour trouver un emploi en vain. Elle
a révélé qu'elle avait postulé sans succès pour travailler dans de nombreux endroits. Certains
des endroits qu'elle m'a révélés étaientÿ: la Société des télécommunications du Cameroun
(CAMTEL) et certaines missions et collèges privés à Buea. CAMTEL a rejeté sa candidature
parce que l'emploi a été suspendu dans la société parce qu'elle fait partie des sociétés d'État
qui ont été annoncées pour la privatisation. Les collèges baptiste, catholique romain et
presbytérien, auxquels elle a postulé pour un poste d'enseignante, l'ont rejetée parce qu'elle
est chrétienne d'une confession différente. Pour les collèges privés, la plupart d'entre eux
n'avaient pas besoin des services d'un professeur d'histoire. Elle a même écrit et réussi
l'examen écrit d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé en 2003 (l'emploi dans la
fonction publique est garanti à la sortie de cette école) mais a échoué à l'examen oral car elle
n'a pas soudoyé les responsables de l'examen. Les pots-de-vin pour passer un concours
dans une école professionnelle, dont l'emploi est garanti à l'obtention du diplôme, sont
monnaie courante au Cameroun. Elle a révélé que même si l'argent pour soudoyer n'était
même pas disponible, elle ne pourrait pas faire une telle chose si elle l'avait parce qu'elle est
«née de nouveau» et qu'elle le ferait
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97

ne faites jamais un acte aussi mauvais. En 2004, elle a fait une autre tentative d'entrer à
l'école mais a échoué à la partie écrite. Depuis, elle a renoncé à passer l'examen.
Mary a essayé de faire de petites affaires telles que l'achat et la vente de robes et de
bijoux pour femmes, mais a eu beaucoup de difficultés telles que l'absence de bénéfices
et l'incapacité de ses débiteurs à la payer. Les parents de Mary sont très pauvres et ses
plus jeunes se tournent vers elle pour obtenir une aide financière car ils pensent que son
mari, étant fonctionnaire, a de l'argent. Son frère aîné (père de quatre enfants) est
chauffeur d'autobus mais il est extrêmement négligent avec l'argent. Ses parents ne
peuvent pas compter sur lui pour une aide financière car il dépense la majeure partie de
son argent en jouant et en buvant. Malheureusement, le salaire de son mari est très
réduit pour s'occuper de son ménage, de ses relations élargies et de celles de Mary.
Cela l'a amenée à avoir beaucoup de difficultés financières.

Comme Ogadima, Marie paie ses dîmes avec le peu d'argent qu'elle peut récolter et
elle espère beaucoup que Dieu, qui l'aime, redressera la situation. Elle tient fermement
à ses valeurs « nées de nouveau » et étant presque sans emploi, elle consacre la plupart
de son temps aux activités de l'église. Je lui ai demandé pourquoi elle avait eu ces
échecs dans la vie malgré l'amour de Dieu ; sa réponse, qui était similaire à celle
d'Ogadima, était:
La Bible dit que Satan est l'accusateur des frères. Même si nous servons Dieu, Satan est
toujours là pour nous rendre malheureux. Parfois, ces échecs surviennent et c'est seulement à
vous d'être prudent, vigilant et priant. La bible dit : veillez et priez, ne tombons pas en tentation
et que l'esprit le veuille, la chair ne le soit pas. Parfois, vous pouvez être faible, mais lorsque
vous priez le Seigneur, Dieu répond. Aussi Satan ne dort pas ; il combat pour que nous nous
éloignions du Seigneur. Parfois, lorsque Satan combat, je dois prier Dieu de me donner sa grâce.

Il y avait cependant d'autres personnes qui, en plus de ce qui précède, ont donné
d'autres raisons pour expliquer pourquoi certains "croyants" restent pauvres, dont l'une
est attribuée de manière intéressante à Dieu et l'autre est qu'en regardant l'histoire du
christianisme, Dieu ne récompensez toujours un « croyant » par la prospérité matérielle.
Duru et Johnson représentent de tels cas.
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Duru
Duru, un homme court et à la peau mate à la voix douce, est né de parents nigérians en 1969
à Buea. Il est né catholique mais il s'est ensuite converti à la mission du plein évangile malgré
la désapprobation de ses relations. Son diplôme le plus élevé est le premier certificat de fin
d'études, qu'il a obtenu à Buea. Comme Ogadima, il est allé vivre au Nigeria après avoir
terminé ses études pour des raisons commerciales. Là-bas, il s'est converti à la foi `` né de
nouveau '' au Nigéria après avoir participé à une croisade organisée par l'église Assembly of
God en 1986. Il a rejoint Full Gospel Mission à son retour au Cameroun et n'a pas pu trouver
l'église Assembly of God à Buéa. Il a révélé qu'il avait décidé de rejoindre Full Gospel Mission
parce que ses doctrines et ses pratiques sont similaires à celles de l'Assemblée de Dieu.

Pendant son séjour au Nigeria, il a fait des affaires dans le domaine des matériaux
électroniques et électriques. Il avait un magasin dans lequel il stockait ces choses. Le long de
la ligne, des voleurs ont fait irruption dans le magasin et ont volé la marchandise. La vie lui est
devenue difficile au Nigeria et il a décidé de retourner au Cameroun pour retrouver ses parents,
où il pensait que c'était mieux. Pendant son séjour au Cameroun, il attendait de l'aide de ses
parents mais ils ont refusé de lui donner parce qu'il a rejoint le mouvement «Born-again»
contre leur gré. Incapable de faire le coup d'Etat au Cameroun, il décide de repartir au Nigeria
où il est recruté dans une entreprise de BTP en tant que gérant de magasin. Il m'a dit qu'il
avait démissionné de l'entreprise en 1997 parce qu'en tant que directeur de magasin, il était
exposé à beaucoup de tentations de la part d'autres travailleurs. Par exemple, il était détesté
par certains de ses supérieurs qui avaient à plusieurs reprises voulu qu'il s'entende avec eux
pour cambrioler l'entreprise. De plus, il semble ne pas avoir été satisfait de son salaire.
Après cela, il a décidé de retourner au Cameroun et ses parents ont alors choisi de lui
accorder une aide financière pour les affaires, mais il a refusé l'offre car il la considérait comme
une stratégie pour lui dire de quitter Full Gospel Mission.
Sans assez d'argent pour faire une entreprise raisonnable, il a décidé de cultiver du poivre et
du gombo sur un terrain bon marché qu'il a loué. Il a réalisé un certain profit de l'agriculture et
a décidé d'ouvrir un magasin de chaussures et de vêtements dans la ville de Buea. Lorsqu'il
s'est rendu compte que l'entreprise était rentable, il a arrêté l'agriculture et s'est concentré sur
le fait d'aller au Nigeria pour acheter les marchandises. En 1999, il revient d'un voyage
d'affaires avec des marchandises, qui ont été volées dans le magasin le soir du jour où il les a
exposées. Il n'a en fait rien fait de raisonnable après cela. Il vit dans une maison en planches
d'une pièce et parvient à peine à payer ses loyers. Bien que tous ces malheurs se soient
produits et l'aient rendu très pauvre, Duru m'a dit qu'il ne se sentait pas frustré à cause de sa
foi en Dieu. Il reste très fort dans sa foi et il n'a pas abandonné tout espoir de prospérer à
nouveau. Il consacre la majeure partie de son temps à ses activités religieuses. Il croit que si
le diable n'a pas été celui qui a travaillé pour l'abattre, son bon Dieu aurait pu être celui qui l'a
fait pour tester
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99

sa foi. Si le premier est correct, il croit que le Dieu tout-puissant l'emportera sur le diable,
mais si c'est le dernier, alors son bon Dieu a un plan pour lui.

Johnson
Johnson, instituteur, est né à Bali dans la province du nord-ouest en 1968. Il a fait ses études
primaires dans son village natal de Bali et est venu dans la province du sud-ouest où il a fait
ses études secondaires et secondaires à Limbe et Buea respectivement. Il s'est rendu à
l'Université de Yaoundé après avoir obtenu son niveau avancé GCE mais n'a pas pu suivre
le programme en raison de difficultés financières. Il est ensuite retourné dans son village en
1988 et a été recruté comme enseignant contractuel à l'école primaire publique. En 1992, il a
écrit et réussi l'examen d'entrée au Teacher Training College de Kumba où il a obtenu son
certificat de première année. Sa première station en tant qu'enseignant qualifié était Kouseri,
au nord du Cameroun. Il a travaillé à Kouseri pendant trois ans et a été muté à Tiko dans la
province du Sud-Ouest. Il a enseigné à Tiko pendant trois ans et a de nouveau été transféré
à l'école publique de pratique de Molyko. Il est marié à une coiffeuse et ils ont trois enfants.

Comme tout autre enseignant du primaire au Cameroun, le salaire de Johnson n'est pas
très encourageant. Il ne peut pas vraiment prendre soin de toute la famille. Sa vieille mère,
qui vit avec lui, est une patiente et cela a aggravé ses problèmes car il doit l'emmener
régulièrement pour un contrôle médical et un traitement. Bien que sa femme soit coiffeuse,
elle semble avoir beaucoup de difficultés dans le métier. Le quartier de Molyko regorge de
salons de coiffure, ce qui a rendu l'entreprise très compétitive. De plus, le salon de coiffure
n'est pas parmi les plus appréciés du quartier car ils manquent d'argent pour bien s'équiper.
À une certaine période, Johnson s'est essayé à l'achat et à la vente de livres afin d'augmenter
ses revenus, mais l'entreprise s'est arrêtée car il a utilisé le capital pour résoudre d'autres
problèmes urgents. Il vit dans une maison de planches louée à deux lits. Quiconque le
connaît admettra qu'il ne met pas de choses chères et qu'il a très peu de robes et de
chaussures, qu'il porte à plusieurs reprises. Dans sa maison, où a été réalisée cette interview,
on trouve des meubles très simples et anciens. Il m'a révélé qu'il a été contraint contre son
souhait d'envoyer tous ses enfants dans des écoles publiques parce que les frais de scolarité
sont gratuits. L'un est au collège et les autres au primaire.

Même s'il n'est pas riche, Johnson me révèle qu'il ne manque pas de payer ses dîmes à
l'église ainsi que de répondre aux autres demandes financières de l'église lorsque les moyens
sont disponibles. Sa foi en Dieu reste toujours « inébranlable ». Tout comme Ogadima, Mary
et Duru, Johnson semble très satisfait de sa pauvreté.
Expliquant pourquoi il reste pauvre malgré sa forte foi en Dieu et ses
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paiement des dîmes, ce qui aurait pu le faire prospérer sous forme de richesses, il a révélé
queÿ:
Le Seigneur Jésus n'est pas venu enrichir tous ses disciples. Lui-même n'a jamais été riche en biens
matériels. Il est venu prêcher l'évangile aux pauvres afin qu'ils s'enrichissent spirituellement. La richesse
spirituelle est plus importante que la richesse matérielle. On s'attend à ce que ceux qui écoutent l'évangile
et deviennent matériellement riches partagent leurs richesses avec d'autres qui pourraient seulement être
spirituellement riches. Je suis spirituellement riche et j'en suis heureux. Gardez à l'esprit que la pauvreté
n'est pas toujours un signe de désapprobation ou de malédiction de Dieu. La majorité des croyants du
passé, depuis l'époque de Jésus-Christ, n'ont jamais été riches. Cela ne signifiait pas que Dieu les avait
maudits. Il leur a donné des richesses spirituelles.

L'argument de Johnson révèle que certains d'entre eux donnent la dîme sans s'attendre
à sortir de la pauvreté, mais plutôt comme une obligation envers l'œuvre de Dieu. Le point
essentiel à souligner de tous ces cas d'échec dans la prospérité matérielle est que les «
croyants » qui se trouvent dans cette situation, ne s'éloignent pas du Seigneur. Ils utilisent
d'autres passages bibliques pour justifier la situation.

Conclusion
Dans cette étude j'ai tenté de faire ressortir les différents facteurs qui ont poussé Full Gospel
Mission Cameroon à s'ouvrir à l'évangile de la prospérité, après une longue période
d'ascétisme complet. Bien que de nombreux facteurs aient été pris en compte pour
embrasser l'évangile de la prospérité, ceux-ci ont été facilités par la crise économique, qui a
secoué le pays depuis le milieu des années quatre-vingt. L'église, en tant que corps, à cette
époque était devenue autonome et avait grand besoin d'argent pour gérer ses activités et
était donc obligée de se lancer dans des entreprises commerciales et également de faire
appel au soutien financier des membres. De cette manière, seul l'évangile de la prospérité
pourrait effectivement être utilisé pour inciter les membres à soutenir financièrement l'église.
De la part des membres, l'évangile a été bien accueilli en raison des difficultés introduites
par la crise économique et de l'incapacité de recevoir, en termes concrets, la récompense
de l'ascèse comme solution à leurs problèmes économiques. L'évangile de la prospérité
dans ce sens, a fourni une opportunité aux membres d'accumuler dans le but de surmonter
la crise.
L'ascétisme a poussé les membres de l'église à se tenir à distance des non-membres et
même des membres de leur propre famille qui n'appartenaient pas à l'église en raison de ce
qu'ils considéraient comme la quête incessante de matérialisme par le grand public, ce qui
n'était pas biblique. Cela a également fait croire au grand public que la mission du plein
évangile était destinée non seulement aux pauvres mais aussi à ceux qui préfèrent souffrir
dans la vie. L'effet de cela sur l'église était que le nombre de membres augmentait à un
rythme très lent car beaucoup de gens n'aimaient pas les pratiques ascétiques et certains
de ses membres faisaient défection vers de nouvelles églises pentecôtistes ou reculaient
vers les églises principales. Cette transition en douceur au cours des dernières décennies a
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sans aucun doute l'un des facteurs qui expliquent l'augmentation rapide du nombre de
membres au cours de cette période. Cette décision récente de ne pas se retirer du monde
a permis aux membres de saisir les opportunités du monde matériel, comblant ainsi le fossé
qui existait entre eux et les autres sur la richesse matérielle. Pour certains membres, cela a
fourni un moyen de leur permettre de tirer le meilleur parti d'un changement social rapide et
pour d'autres, cela leur a fourni un code de conduite qui les protège de tomber dans la
pauvreté et le dénuement. Pour tous, l'évangile a fourni un modèle pour accepter et
bénéficier des valeurs et des institutions dominantes de la modernité.

L'arrivée de nouveaux groupes pentecôtistes avec l'évangile de la prospérité comme


message économique, l'adoption éventuelle de l'évangile par la plus grande église
pentecôtiste du Cameroun et l'association des églises principales à ce
l'évangile est significatif. Il en est ainsi parce que cela pourrait être le début d'une sorte
d'unité non seulement parmi les groupes pentecôtistes, mais dans toute l'église chrétienne
au Cameroun. Les différences doctrinales ont toujours été au premier plan de la désunion
entre les églises au Cameroun. Les cas fréquents de responsables de l'église s'opposant
aux doctrines d'autres personnes, soit par le biais de sermons, les médias et les publications,
sont courants au Cameroun5 . Ce manque d'unité a également conduit à l'incapacité des
églises chrétiennes à faire front commun pour lutter contre les maux de la société, en
particulier les structures politiques en décomposition, résultant d'une mauvaise gouvernance.

5
Pour en savoir plus sur la désunion parmi les églises chrétiennes au Cameroun, voir, par exemple, Dah, JN (1988)
Cent ans de catholicisme romain au Cameroun (1890-1990), Titi Nwel (1995) Les églises et les bouleversements
démocratiques au Cameroun 1982-1993, Gifford (1997) Le christianisme africain : son rôle public et Casterman JB
(2003) Les réponses contre la Église catholique romaine.
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4
Une analyse comparée des
réactions des catholiques romains
Mission Église et Plein Evangile face à
la crise économique au Cameroun

Dans son Rapport sur le développement dans le monde de 1990 , la Banque mondiale a signalé que
le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté était en baisse, l'Amérique latine,
l'Asie de l'Est et du Sud ont toutes montré un succès substantiel dans la réduction de la pauvreté.
L'exception était l'Afrique sub-saharienne. On prévoyait que le nombre de personnes vivant en
dessous du seuil de pauvreté augmenterait jusque dans le siècle actuel et c'est effectivement devenu
le cas. D'autres indicateurs de bien-être social montrent tous que l'Afrique est sur une autre

trajectoire d'une grande partie du reste du monde moins développé. Si l'on exclut l'Afrique du Sud, le
revenu moyen de la région est le plus bas du monde, à seulement 315 dollars par habitant. La région,
qui compte environ 460 millions d'habitants, a un revenu total légèrement supérieur à celui de la
Belgique, qui ne compte qu'environ 11 millions d'habitants, mais est répartie entre 48 pays avec un
PIB médian d'à peine 2 milliards de dollars, soit environ la production d'une ville de 60 000 habitants.
un pays riche. En Afrique, contrairement à d'autres régions en développement, alors que la production
moyenne par habitant avait peu augmenté à la fin des années 1990 par rapport à 30 ans auparavant,
dans la majorité des pays, elle a chuté de plus de moitié.
Et à 13 % du PIB, le taux d'épargne moyen de la région est le plus bas du monde (Rapport sur le
développement dans le monde 1990). Selon le responsable du Programme d'action des Nations
Unies pour le redressement économique et le développement de l'Afrique (1986-90), les Africains
étaient généralement 40 % moins bien lotis en 1990 qu'en 1980. La consommation par habitant en
Afrique subsaharienne a chuté d'un cinquième en les années 1980. Les dépenses de santé ont
diminué de 50 % et celles d'éducation de
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25 pour cent. Depuis le milieu des années 1990, jusqu'à 10 000 enfants africains meurent
chaque jour des effets de la malnutrition et du manque de soins de santé rudimentaires.1
Cependant, certains gains ont été enregistrés vers la fin des années 1990. Malgré cela, la
région est entrée dans le 21e siècle avec encore la plupart des pays les plus pauvres du
monde (revenu moyen par habitant toujours inférieur à celui de la fin des années 1960). La
baisse des parts d'exportation des produits primaires traditionnels, la faible diversification
vers de nouveaux secteurs d'activité, les fuites massives de capitaux et la perte de
compétences vers d'autres régions ont aggravé la situation car elles ont érodé la place de
l'Africain sur le marché mondial. Pour ces raisons, il est juste de dire que l'Afrique est
confrontée à une crise économique, avec une baisse du niveau de vie, une exposition accrue
aux épidémies, la famine et une marginalisation progressive de l'économie mondiale. De
plus, l'instabilité politique a entravé la création d'institutions sociales, politiques et
économiques, retardant ainsi les progrès vers une autosuffisance limitée. Une tendance
continue vers des régimes autoritaires a reflété une autre dimension de la crise, celle de la
légitimité de l'État (Kennet et Kasongo 1992, rapport de la Banque mondiale 2000).

Au Cameroun, la crise économique a touché presque tout le monde et les institutions de


l'État et a considérablement retardé les progrès depuis le milieu des années quatre-vingt. Elle
a exacerbé la pauvreté, la misère et le chômage dans le pays. Les institutions publiques et
privées licencient continuellement des travailleurs et, pire encore, le recrutement de nouveaux
travailleurs a considérablement diminué. Les salaires des travailleurs ont été réduits à
plusieurs reprises dans les secteurs privé et public, ce qui a causé d'innombrables difficultés
à plusieurs familles. Les efforts déployés par le gouvernement au fil des ans pour faire face à
la crise ont donné peu de dividendes.
Les corps chrétiens sont également inquiets de la crise. La crise a affecté chaque groupe
religieux à un point tel qu'ils ne peuvent pas atteindre efficacement leurs objectifs. Certains
ont pris comme un devoir d'apporter leur propre contribution spirituelle par la prière pour
mettre fin à la crise. Ils ont également exprimé leur point de vue sur la crise sous forme de
lettres pastorales, de sermons et dans les médias. Par exemple, la Conférence épiscopale
de l'Église catholique romaine du Cameroun s'est réunie à Yaoundé en 1990 et a délibéré
sur la crise économique. Dans la lettre pastorale émise à l'issue de la délibération, les prélats
ont exprimé leur point de vue sur ses causes, ses effets et la manière dont il pourrait être
résolu (voir Lettre pastorale de la Conférence épiscopale du Cameroun 1990). Sur les causes,
les prélats ont attribué la crise aux "structures du péché", qui, selon eux, dominent le monde
d'aujourd'hui. Ils soutiennent que les «ÿstructures du péchéÿ» sont profondément enracinées
dans le péché personnel et

1
Pour en savoir plus sur les nombreuses publications de la Banque mondiale sur l'Afrique, dépeignant l'évolution de la
situation, consultez l'Afrique subsaharienne : de la crise à la croissance durable : une étude prospective à long terme
(1989) ; Les dimensions sociales de l'ajustement en Afrique : un programme politique (1990) ; Afrique subsaharienne :
de la crise à la croissance durable (1993) ; Un continent en transition : l'Afrique subsaharienne au milieu des années
1990 (1995) et L'Afrique peut-elle revendiquer le XXIe siècle ? Aperçu (2000).
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donc toujours lié au comportement des individus (se référant apparemment ici aux
responsables politiques) qui introduisent ces structures, les consolident et les rendent difficiles
à supprimer. Ils soutiennent que les « structures du péché » émanent du système économique
mondial, qui est basé uniquement sur le profit, l'égoïsme, l'exploitation des pauvres et des
sans défense par les nations riches et puissantes du monde. Cet ordre a imposé de nouveaux
modèles de dépendance économique, politique, culturelle et financière aux pays faibles et les
a appauvris.
Ils croient qu'il n'est pas conforme à l'esprit de l'Évangile ou aux enseignements particuliers
de l'Église que les nations riches récupèrent, à des intérêts excessifs, leurs prêts aux nations
pauvres. Les évêques argumentent alors :
Les conséquences de cet esprit anti-évangélique sont incommensurables au Cameroun. Dans la
vie publique, l'absence d'esprit de citoyenneté, favorise chez les fonctionnaires de toutes classes,
la corruption, le laisser-faire, l'absentéisme, l'esprit mercantile et les détournements notoires des
deniers publics, qui défient toute vigilance. La fraude douanière, l'évasion fiscale et l'abus des biens
publics sont les habitudes que l'on observe d'un bout à l'autre des secteurs vitaux de l'économie de
notre pays. Un tel comportement constitue, pour un chrétien, des fautes graves, contraires non
seulement à la citoyenneté mais encore à la morale au sens chrétien du terme.

Lors de sa réunion de 1993 à Bamenda, le Synode de l'Église presbytérienne du Cameroun


(PCC) s'est également inquiété de la crise. Le Comité s'est dit troublé que la crise ait fait
qu'une majorité de Camerounais se vautre dans la misère et la pauvreté alors que quelques-
uns peuvent encore se permettre de vivre dans l'abondance. Selon lui, toute politique conçue
pour sortir de la crise devrait viser à réduire les prix des biens et des services afin de stimuler
la production et la consommation. Le Comité a préconisé une gestion plus efficace de
l'économie et s'est inquiété de la façon dont tous les appels à plus de transparence semblent
être sapés et n'ont fait qu'exacerber la mauvaise responsabilité, les détournements de fonds
et la fuite des capitaux. Il a également exprimé la crainte que si la crise n'était pas enrayée,
l'avenir des enfants camerounais et de leurs petits-enfants serait hypothéqué indéfiniment
pour les conforts et commodités temporaires du moment. Il a gravement déploré la montée
de la vague de criminalité dans le pays, qui a déstabilisé la production et a fait valoir que
l'augmentation du banditisme contrecarre tous les efforts des honnêtes Camerounais pour
s'engager dans des activités économiques lucratives. Il a appelé le gouvernement à intensifier
sa lutte contre ce fléau pour permettre une atmosphère d'affaires sécurisée (Nyansako-Ni-
Nku 1993).

L'objectif de ce chapitre est de faire une analyse comparative des réactions de l'Église
catholique romaine (RCC) et de la Full Gospel Mission Cameron (FGMC) face à la crise. En
ce qui concerne le RCC, une attention particulière serait accordée à la province ecclésiastique
de Bamenda, considérée comme la plus organisée du Cameroun (Gifford 1997). Les deux
églises sont sélectionnées pour l'étude parce qu'elles diffèrent l'une de l'autre sur la théologie
de la libération et dans l'explication des causes de la crise, bien qu'elles convergent d'une
manière ou d'une autre sur des solutions pratiques (Akoko et Mbuagbo
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2006). Deuxièmement, cette comparaison est particulièrement importante car le


pentecôtisme prétend apporter la prospérité matérielle. Troisièmement, la RCC est la
plus grande église principale au Cameroun et elle pourrait être considérée comme
représentant les églises principales tandis que la FGMC, la plus grande église
pentecôtiste, pourrait représenter les groupes pentecôtistes (Gifford 1997, Knorr 2001).
Une telle sélection est bonne car elle couvre une plus grande proportion (christianisme
traditionnel et pentecôtisme) de l'église chrétienne au Cameroun et prend moins de
temps. L'article commence par donner une image générale de la crise économique, puis
des églises et comment chacune a été affectée. Il rappelle ensuite comment chacun
interprète la crise et les mesures qu'il propose pour la combattre.

Nature de la crise économique

En 1982, le premier président du Cameroun souverain cède volontairement le pouvoir à


son successeur constitutionnel, le Premier ministre Paul Biya. Au moment où ce
développement politique a eu lieu, le Cameroun était considéré par la plupart des
institutions financières internationales comme un pays en développement à revenu
intermédiaire et l'une des réussites économiques en Afrique subsaharienne. Le produit
national brut était passé de 300 milliards de francs CFA en 1970 à 2 000 milliards en
1982. De plus, avec un taux de croissance moyen de 6 % entre 1977 et 1982, le
Cameroun était classé parmi les pays les plus solvables d'Afrique, avec une note triple
A. . Le Cameroun a également été décrit comme «ÿle paradigme du développement
africainÿ» et «ÿune réussite agricoleÿ» en partie parce que l'administration encourage
le développement agricole plutôt que de compter sur la production de pétrole comme
certains pays africains comme le Nigeria et le Gabon l'ont fait après la découverte et
l'exploitation du pétrole. . Le soutien financier occidental, en particulier français, a été
important dans le progrès socio-économique que le Cameroun a connu au cours de
cette période. Les fondements de l'intervention économique française au Cameroun ont
été posés par une série d'accords financiers et économiques entre la France et le
gouvernement d'Ahmadou Ahidjo2 en 1959 et renégociés avec des modifications
mineures en 1973. Ces accords ont permis à la France de s'impliquer fortement dans
l'aide financière et technique aux presque toutes les phases de l'administration Ahidjo.
Par exemple, en 1960, la première année de l'indépendance du Cameroun, l'aide
française à l'administration d'Ahidjo s'élevait à l'équivalent en francs de 50 millions de
dollars américains, soit 80 % des recettes totales perçues par le gouvernement (Jua
1991, Konings 1996, Takougang et Krieger 1998) .
Depuis 1985, il y a eu un renversement dramatique de la performance économique.
Le PIB par habitant a diminué de 6,3 % par an entre 1985 et 1993. La baisse a été

2
Ahmadou Ahidjo a été le premier président du Cameroun indépendant en 1960. Il a cédé le pouvoir à son
successeur constitutionnel, le Premier ministre Paul Biya en 1982.
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précipitée par la forte baisse des cours mondiaux des principaux produits d'exportation du Cameroun
(pétrole, café et cacao) et l'appréciation du dollar américain, qui ont entraîné une détérioration de 70
% des termes de l'échange du pays au cours de la période 1986-1993.
Les revenus pétroliers de l'État, par exemple, sont passés de 350 millions de dollars américains en
1985 à 207 millions en 1988. Les politiques économiques du gouvernement ont également contribué
à la spirale économique descendante du pays. La productivité a diminué dans l'agriculture et dans
d'autres secteurs de croissance traditionnels qui avaient été négligés pendant la période de prospérité.
En fin de compte, les recettes d'exportation ont diminué de 50 %.
Les prêts imprudents des banques contrôlées par le gouvernement ont créé une crise prolongée dans
le secteur financier et contraint de nombreuses banques à fermer ou à liquider. La crise a également
été aggravée par une fuite massive des capitaux estimée à 150 milliards de francs CFA par an, soit
près du quart du budget national annuel. La libre circulation des devises entre la zone CFA et la
France a incité les élites camerounaises à transférer leurs capitaux vers les banques françaises, qui,
de surcroît, offraient des taux d'intérêt plus élevés que les banques camerounaises. Une multitude
d'entreprises publiques inefficaces ont finalement fait faillite et créé d'énormes pertes financières
supplémentaires pour le gouvernement.
Avec tout cela, le gouvernement camerounais n'a pas été en mesure de faire face à ses obligations
financières extérieures et intérieures. Plusieurs projets gouvernementaux proposés ou lancés à
l'époque du boom ont été soit abandonnés, soit suspendus en raison de graves difficultés financières.
De nombreuses entreprises étrangères qui avaient jusqu'alors investi au Cameroun ont été contraintes
de partir, aggravant ainsi le chômage. Le gouvernement a eu beaucoup de mal à payer les agriculteurs
des cultures de rente et le résultat a été que de nombreux agriculteurs sont passés de la production
de ces cultures à des cultures vivrières, qui pouvaient facilement être vendues sur les marchés locaux
(Konings 1996).
Dans le but d'inverser cette tendance, le gouvernement a adopté le Programme d'ajustement
structurel (PAS) prescrit par les Institutions du bois breton comme des paradigmes de développement
alternatifs à l'approche centrée sur l'État, qu'il a déclarée dépassée et irréaliste (Tanga et Mbuagbo
2002). La nouvelle approche impliquait le retrait de l'État en tant qu'acteur majeur de l'économie,
l'introduction de principes économiques néolibéraux mettant l'accent sur les forces du marché comme
moteur de la croissance et du développement. Il a également exigé que l'État se démocratise et
l'inclusion de la société civile en tant qu'agent intégral et actif dans le processus de restructuration. Il
était largement admis par les décideurs politiques des banques que la société civile pouvait être la
voie alternative au dilemme du développement de l'Afrique, et par conséquent son inclusion dans
l'exercice est devenue une référence importante pour la poursuite de l'assistance économique de la
Banque mondiale et d'autres partenaires bilatéraux et

donateurs multilatéraux.

En raison de l'important service de la dette extérieure par le gouvernement, les transferts nets des
sources de financement multilatérales sont devenus négatifs au début des années 90. Le système
d'aide internationale a été un facteur de ce retournement. Après de nombreuses preuves de
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107

corruption à la fin des années 1980 et non-respect des conditions des programmes
d'ajustement structurel, les organismes financiers internationaux sont devenus très réticents
à fournir des crédits. Mais la faible capacité du Cameroun et le manque de communication
ont également contribué au faible décaissement des crédits.
Pour alléger les problèmes de l'économie, le Cameroun a demandé à être considéré
comme un pays très endetté et pauvre et la demande a été accordée dans le cadre de
l'Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), bien que cela n'ait pas
été prévu dès le départ. Dans ce programme, certaines des dettes du pays bénéficiaire sont
annulées et certains projets sont financés. Le pays a atteint le point de décision en octobre
2000 et a obtenu une annulation de dette très substantielle de 2 milliards de dollars en termes
nominaux (1,26 milliard de dollars en VAN). Cela pourrait aider à réduire le montant des
recettes publiques consacrées au service de la dette de 23 % en 2000 à 10 % d'ici 2008 et à
réduire le ratio dette totale/exportations de 200 % en 2000 à 120 % en 2001 et 100 % en
2007 ( Tamba 2001).
La réunion du Club de Paris pour autoriser le démarrage des financements des différents
projets de ce programme s'est tenue en janvier 2001. Une partie des fonds a ensuite été
décaissée à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Centrale pour être reversée au
Ministère des Finances du Cameroun. à l'usage de l'État, à condition que les conditions
préalables imposées au gouvernement soient remplies. Les effets de la réduction de la dette
ne se sont toutefois pas encore fait sentir car malgré la disponibilité de la première partie de
l'argent sur le compte PPTE à la banque, toutes les conditions préalables pour effectuer le
paiement n'ont pas été réunies. Le point d'achèvement, que le pays n'a pas encore atteint,
reste entre autres celui de l'élaboration d'une version finale d'un plan de Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC). Celui-ci devait être prêt au printemps
2002, mais malheureusement le pays n'en a pas encore produit, ce qui donne satisfaction à
l'organisme de financement.3

Les églises en comparaison et comment


chacune a été affectée par la crise

L'Église catholique romaine

L'Église catholique romaine est sans aucun doute le plus grand groupe chrétien du Cameroun,
bien qu'elle ait été introduite dans le pays en 1890, bien plus tard que les autres églises
principales (les baptistes en 1844 et l'Église presbytérienne fondée par la Mission de Bâle en
1884). C'est vraiment une église nationale parce que, d'autres ont eu tendance à être
géographiquement délimitées dans le pays, par exemple,

3
Voir, par exemple, Cameroon Report in African Economic outlook, (2001/2002) publié par la Banque
africaine de développement, Centre de développement de l'Organisation de coopération et de
développement (OCDE) sur la performance économique du Cameroun.
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108

l'Église presbytérienne du Cameroun (PCC) est une église anglophone, l'Église presbytérienne
camerounaise est centrée parmi les Bulus autour de Yaoundé, l'Union des Églises Baptistes
Camerounaise autour de la province du Littoral et l'Église luthérienne autour de la province de
l'Adamawa. Cependant, cette tendance change lentement pour un certain nombre de raisons
parmi lesquelles la détermination de chaque groupe à implanter des églises dans d'autres
régions et les fonctionnaires et hommes d'affaires qui amènent leurs églises dans les régions
où ils sont transférés. Dans presque toutes les provinces, on trouve maintenant la plupart des
églises majeures, ce qui n'enlève rien au fait que chaque église a un centre de gravité dans la
région où elle a pris racine (Gifford 1997).

L'Église catholique au Cameroun est divisée en cinq provinces ecclésiastiques (Bamenda,


Yaoundé, Douala, Garoua et Bertoua) avec vingt-trois diocèses.
La province ecclésiastique de Bamenda couvre quatre diocèses (Buea, Mamfe, Kumbo et
Bamenda). La province correspond aux provinces administratives civiles du Sud-Ouest et du
Nord-Ouest du Cameroun, autrement appelé le Cameroun anglophone. Elle comprend treize
divisions administratives civiles : six du Sud-Ouest et sept de la province du Nord-Ouest. Cette
partie du pays, autrefois connue sous le nom de Southern Cameroons, faisait partie du
territoire sous tutelle des Nations Unies placé sous la domination britannique jusqu'en 1961,
date à laquelle l'organisme mondial lui a donné (y compris la partie nord appelée Northern
Cameroon) deux options d'indépendanceÿ: soit rejoindre la République fédérale du Nigéria,
soit faire partie du Cameroun français. Un plébiscite a été organisé à cet effet le 11 février
1961 et la section nord a choisi de rejoindre la République fédérale du Nigéria tandis que la
section sud a voté pour rejoindre la République du Cameroun (LeVine 1964, Eyongetah et
Brain 1974, Ngoh 1990, Chiabi 1997) . Bien qu'il fasse partie de la République du Cameroun,
il conserve la tradition anglo-saxonne dans la plupart de ses institutions tandis que le reste du
pays maintient la tradition française.

La province ecclésiastique de Bamenda, comme d'autres, a été fortement touchée par la


crise économique et inquiet à ce sujet, l'archevêque a à plusieurs reprises adressé la question
à ses prêtres et fidèles dans des lettres et des sermons.
Ce problème s'est également aggravé parce que les autorités ecclésiastiques n'ont guère
encouragé les églises locales à s'autofinancer. La raison en était qu'une grande partie de
l'aide financière et missionnaire était autrefois fournie par des bienfaiteurs et des donateurs à
l'étranger pour des projets d'église et certaines autres activités.
Alors que les contributions de ces sources externes étaient fréquentes dans le passé, elles
sont aujourd'hui un phénomène rare.4 Rare, parce que les missionnaires occidentaux
travaillant avec l'église ont établi la plupart des relations d'assistance, mais maintenant la
plupart d'entre eux prennent leur retraite et ils ne sont pas remplacés parce que l'église devient

4
Voir, par exemple, la présentation de Maimo lors de la septième convention annuelle de la province ecclésiastique
de Bamenda à Bamenda en 1999 intitulée Autosuffisance financière dans notre église locale.
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109

des prêtres autonomes et locaux sont formés. De plus, les organismes étrangers ne sont
plus intéressés à fournir de l'aide parce qu'ils veulent que l'église s'autofinance, sauf dans
des projets qui ont été évalués comme étant très importants mais coûteux. De plus, étant
donné que les Camerounais ont des antécédents de détournement de fonds publics, certains
donateurs hésitent à débourser de l'argent lorsqu'ils pensent qu'il ne serait pas correctement
comptabilisé. La crise est devenue si grave que pour la première fois (1999), la province
ecclésiastique a dû inclure une commission des finances dans sa convention. La convention,
qui a eu lieu à Bamenda, avait une commission des finances, qui était chargée de délibérer
sur la manière dont le diocèse et les paroisses peuvent atteindre l'autosuffisance matérielle
et financière dans l'administration de l'église.5

Parmi les services fournis par l'église, qui sont fortement touchés par la crise, figure
l'éducation à tous les niveaux (maternelle, primaire et secondaire). Les difficultés financières
ont fait de l'avenir de ce service, auquel l'église attache une grande importance, un sujet de
préoccupation. La crise de l'éducation trouve son origine dans les politiques incohérentes du
gouvernement en matière de subventions aux écoles privées.
Outre l'aide extérieure d'autres organismes missionnaires, la politique de l'État, lorsque
l'économie était en plein essor, consistait à accorder des subventions aux organismes
religieux pour le fonctionnement de certains services vitaux. Par exemple, les écoles et les
hôpitaux, puisqu'ils assurent des services que l'État aurait été obligé de fournir sans aide s'ils
ne le faisaient pas. Jusqu'en 1976, le système scolaire de tradition britannique, qui prévalait
dans l'actuelle province ecclésiastique de Bamenda, imposait à l'État l'obligation légale de
verser des subventions aux agences bénévoles agréées (Baptistes, Mission de Bâle
(maintenant presbytériennes) et écoles catholiques). Le montant réel des subventions à
payer a été calculé en déduisant la contribution locale supposée (un chiffre qui représentait
le revenu attendu des frais de scolarité et variait en fonction de la capacité de la communauté
à payer) des dépenses reconnues d'une école, ce dernier chiffre étant composé de la masse
salariale totale et d'une allocation pour autres dépenses. Les réglementations en matière de
subventions au Cameroun britannique ont été énoncées dans l'ordonnance sur l'éducation n
° 17 de 1952. Les dispositions de cette ordonnance en matière de subventions en aide ont
été substantiellement conservées dans la loi n ° 69 / LW / 11 du septembre 1969 portant
«réglementation de la conduite de l'enseignement primaire dans l'ouest du Cameroun». Dans
le système, tous les salaires et cotisations d'assurance des enseignants, les coûts
d'amélioration et de réparation des bâtiments étaient pris en charge par l'État. L'État a
également fourni une assistance médicale aux écoles et des subventions aux écoles de
formation des enseignants ont été accordées par l'État en fonction de leur personnel.
Enseignants

5
Voir le rapport de la septième convention catholique de la province ecclésiastique de Bamenda, qui a eu
lieu à Mankon en 1999 et le plan pastoral, qui était un suivi de cette convention pour en savoir plus sur
cette commission et d'autres.
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110

étaient rémunérés selon le même barème, tenant compte de leur qualification et de leur ancienneté
et non de leur appartenance à des écoles confessionnelles ou publiques6.

Le 8 juillet 1976, le gouvernement camerounais a adopté une nouvelle loi (n° 76-15 de juillet
1976) réorganisant l'enseignement privé au Cameroun. Cette loi a aboli les textes législatifs qui
régissaient la conduite de l'éducation au Cameroun anglophone jusqu'à cette date. Ce faisant, il n'a
rien retenu de valeur dans la législation qui sous-tend le système éducatif dans l'ex-Ouest-Cameroun.
Les règlements sur les aides en subventions tels qu'énoncés dans l'Ordonnance de 1952 et dans la
Loi de 1969 ont été abolis et remplacés par ce que l'on appelle la « Subvention gouvernementale ».
La notion d'Agences Volontaires Agréées telle qu'elle était inscrite dans les textes législatifs de
l'Ouest Cameroun a été abandonnée et toutes les agences privées, confessionnelles et non
confessionnelles confondues, ont été regroupées sous le titre «ÿEnseignement privéÿ».

À partir de 1976, les écoles confessionnelles ont commencé à connaître une nouvelle situation
dans laquelle la participation de l'État au financement des écoles confessionnelles n'était régie par
aucun critère de principe. Les agents du ministère ou des ministères concernés décidaient
unilatéralement et arbitrairement du montant des subventions que le gouvernement versait
annuellement à ces écoles.
Le caractère aléatoire, problématique et incertain de ce système de subventions de l'Etat apparaît
clairement dans la loi n° 87/022 du 17 décembre 1987 dont l'article 16 est ainsi rédigé :

a) Les fonds d'un établissement d'enseignement privé proviennent de ;


Fonds propres du propriétaire, Frais de scolarité (scolarité, pension,
cantine), Produits des diverses activités de l'établissement ou de
l'agence, Dons ou legs obtenus conformément aux lois en vigueur,
Aides d'associations de parents d'élèves. b) Compte tenu des ressources
disponibles, l'Etat ou les collectivités locales peuvent, le cas échéant,
accorder des subventions au propriétaire d'un établissement déterminé.

c) Les aides publiques sont accordées sur la base de critères fixés par décret.

Selon le secrétaire à l'éducation catholique de Buea, les subventions gouvernementales aux


écoles catholiques ont commencé à enregistrer une baisse significative et régulière à partir de 1985.
Par exemple, pour l'année 1990/1991, le gouvernement a décidé de n'allouer que les deux tiers du
montant de la subvention qu'il avait alloué pour l'année précédente 1989/1990. L'année suivante
(1991/1992), les mêmes deux tiers ont été alloués en tant que subvention, mais celle-ci a été
décaissée en trois versements irréguliers. Pour

6
Voir, par exemple, Ministère de l'éducation et de la protection sociale (1963), West Cameroon education
policy-Investment in Education, West Cameroon Government Press-Buea.
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111

1992/1993, le montant a baissé et est constamment en baisse et irrégulier, car les paiements
sont effectués certaines années et pas d'autres.
Face à cette situation précaire, la Conférence épiscopale nationale se réunit en 1989 pour
délibérer sur les problèmes de l'Enseignement catholique. À la fin de la conférence, ils sont sortis
avec une lettre pastorale, qui n'apportait aucune solution pratique ou concrète à la crise. Dans la
lettre, les évêques n'ont attiré l'attention des chrétiens et de toutes les personnes de bonne
volonté que sur le grave problème de l'enseignement catholique. Après avoir présenté la
philosophie éducative de l'Église et un bref rappel historique dans la lettre sur la façon dont l'État
apportait un soutien maximal aux agences bénévoles agréées, permettant ainsi aux écoles de
fonctionner correctement, les évêques ont déploré la situation à l'époque. Ils ont appelé le
gouvernement et chaque chrétien à aider à sauver les écoles de l'effondrement.7

La situation s'est aggravée à mesure que la crise économique persistait. L'État s'appauvrit de
plus en plus et ne pouvait plus remplir son obligation de faire survivre ces écoles. L'Église
catholique romaine, tout comme les autres Églises, en a ressenti les effets plus que les écoles
non confessionnelles car elles avaient longtemps compté sur les subventions de l'État et avaient
fourni de bonnes conditions de travail à leurs enseignants, ce qu'elles ne pouvaient plus se
permettre en raison de l'intransigeance de l'État dans les subventions.

Dans un court laps de temps (c'est-à-dire avant 1993) où les subventions ont été réduites et
leur décaissement très irrégulier, la mission a accumulé beaucoup de dettes dans l'éducation. Un
rapport du Catholic Education Secretariat Buea révèle que les arriérés cumulés de salaires, de
cotisations sociales et d'impôts pour les enseignants catholiques du seul diocèse de Buea avaient
atteint 283 626 277 CFA en 1993. Il devenait de plus en plus difficile pour l'église d'employer de
nouveaux enseignants8. Cette situation épouvantable eut certainement des effets négatifs sur les
performances des élèves et des étudiants. Par exemple, le rapport de début d'année 1993/1994
du secrétaire à l'enseignement catholique du diocèse de Buea révèle une baisse moyenne de 8
% des résultats des élèves du primaire dans le diocèse, par rapport à l'année précédente, et une
baisse de 5 % des éducation secondaire.

Cela a causé des souffrances incalculables aux enseignants, car ils ont dû rester plus de
quatorze mois sans recevoir de salaire. Sans argent, certains des enseignants qui sont restés
dans des maisons louées ont été expulsés parce qu'ils ne pouvaient pas payer leurs loyers,
d'autres n'ont pas pu se déplacer soit pour rentrer chez eux en vacances ou pour retourner de
chez eux à leurs écoles, certains n'ont pas pu fournir une alimentation adéquate aux leurs familles,
d'autres ne pouvaient pas payer les frais de scolarité de leurs propres enfants et certains

Pour en savoir plus, voir, La Conférence épiscopale nationale du Cameroun : Lettre pastorale des évêques
sept

du Cameroun sur l'enseignement catholique, janvier 1989, SOPECAM, Yaoundé.


8
Voir la lettre du secrétaire à l'éducation catholique de Buea, août 1993, au délégué provincial du travail du Sud-
Ouest sur le sort des enseignants catholiques et les mesures adoptées pour la survie des écoles catholiques.
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112

n'étaient pas en mesure de fournir des soins médicaux aux membres de leur famille du fait
qu'ils n'avaient pas été payés. En conséquence, la plupart des enseignants ont dû s'impliquer
dans diverses activités pour générer des revenus supplémentaires. L'agriculture et le
commerce semblaient avoir été les activités les plus favorisées car avec le premier, on
n'avait besoin que d'un lopin de terre qui pourrait être loué ou acheté à bas prix dans une
brousse éloignée et avec le second, quelques articles, qui pourraient être utilisés pour
démarrer une petite entreprise, peut éventuellement la faire grandir. De plus, ces activités,
si elles sont bien planifiées, n'empêchent pas l'enseignant d'accomplir sa tâche normale
d'enseignement les jours de semaine. Pour l'agriculture, cela pourrait être effectué le samedi,
tandis que pour le commerce, les marchandises pourraient être achetées le samedi et
stockées dans un endroit où quelqu'un ou un parent est employé pour vendre. Vous trouverez
ci-dessous des études de cas d'individus (Epah et Nsai) qui se sont impliqués dans ces
activités dans le but de surmonter les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les
enseignants catholiques romains. Alors qu'Epah s'est lancé dans l'agriculture, qui rapporte
beaucoup à Buea, Nsai s'est lancé dans le petit commerce entre Bamenda et Kumbo.
Chacun d'eux a réussi dans l'activité et ils ont pu prendre soin de leur famille.

M. Epah John (enseignant du primaire)


M. Epah, qui était enseignant à l'école St Anthony de Buea en 1992, faisait partie des
enseignants qui ont dû chercher une solution alternative aux difficultés économiques. Il est
retraité et père de six enfants. Il vient de la division Meme, bien qu'il soit né à Buea où ses
parents étaient ouvriers de la coopération camerounaise au développement. Il m'a révélé
qu'avec les difficultés croissantes, il s'est lancé dans l'agriculture. Il avait des problèmes
pour payer ses loyers, les frais de scolarité de ses deux enfants dans les collèges catholiques
et un autre qui était inscrit dans sa propre école et pour faire face à d'autres obligations
financières. De plus, sa femme, qui était au chômage, contribuait peu ou pas au
fonctionnement de la famille. Pour chercher une solution à long terme à ses problèmes, il a
emprunté 400 000 CFA à un taux d'intérêt de 15 CFA. par 1 000 par mois dans le cadre d'un
système d'épargne et de prêt (tontines ou njangis) et a acheté un terrain pour l'agriculture. Il
cultivait des ignames, des tomates et des légumes. Avec d'autres membres de sa famille, il
travaillait à la ferme le samedi et certains jours de semaine lorsqu'il avait envie de ne pas
aller à l'école en raison des mauvaises conditions de travail. En deux ans, il a pu rembourser
le prêt, y compris les intérêts. De plus, il a pu construire sa propre maison (sa maison
d'habitation) à Buea sur un terrain qu'il avait acquis avant la crise. Il a révélé que l'agriculture
le payait plus que le travail d'enseignant qu'il appelait «le service de Dieu pour les enfants».
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113

M. Nsai Fidelis (enseignant du secondaire).


De son côté, M. Nsai Fidelis, qui était enseignant au Saint Augustine College Kumbo, s'est impliqué
dans le petit commerce qui a maintenant abouti à l'un des plus grands magasins de provisions de
Kumbo. M. Nsai était alors célibataire mais affirme avoir eu de nombreux engagements financiers.
Son père est décédé alors qu'il était encore en cinquième année au Saint Augustine College Kumbo

en 1982. Il est le premier enfant de la famille et il a cinq plus jeunes derrière lui. A cause du décès
de son père, il réussit de justesse à suivre des études universitaires à Yaoundé où il lut la langue
anglaise. Il a été employé pour enseigner dans ce collège dès qu'il a obtenu son diplôme de Yaoundé
en 1988. Les responsabilités familiales qu'il avait étaient énormes, car il devait continuer à financer
l'éducation de ses plus jeunes.

Malheureusement, sa mère était une simple agricultrice de subsistance et elle ne pouvait rien
apporter de significatif à l'éducation du reste des enfants. M. Nsai a révélé que ses ambitions dans la
vie étaient d'aller au-delà du niveau actuel d'éducation, mais qu'en raison de responsabilités
familiales, il était obligé de choisir un emploi avec la qualification actuelle. Lorsque les salaires ont
été réduits, il s'est lancé dans le petit commerce en 1994. Il a commencé par acheter et vendre au
détail des articles tels que du papier toilette, de l'huile de palme, du savon, etc. en petites quantités,
qu'il a placés sur une étagère devant sa maison. Il a acheté ces articles à Kumbo mais avec des
bénéfices croissants, il a commencé à se rendre à Bamenda le week-end pour acheter auprès de
grossistes et en plus grandes quantités.
Les articles se sont également diversifiés. Comme l'étagère ne pouvait plus contenir tous les articles,
il s'est battu dur et a obtenu un stand sur le marché principal de Kumbo. Sa femme, qu'il a épousée
en 1997, tient la boutique, qui compte parmi les plus grandes de la ville. M. Nsai a révélé que cette
entreprise lui procurait une source de revenus supérieure à son salaire à l'église. Il est capable de
subvenir aux besoins de sa famille, a construit sa maison et économise chaque mois de l'argent à la
coopérative de crédit. Ses trois enfants, frères et sœurs ont peu ou pas de difficultés financières avec
leurs études.

Les cas ci-dessus illustrent des enseignants qui ont réussi dans d'autres entreprises visant à

compléter le peu de salaire qu'ils recevaient de la mission.


Cependant, il serait irréaliste de croire que chaque enseignant a réussi dans n'importe quelle
entreprise qu'il a prise pour compléter ses revenus. Alors que certains ont essayé et échoué pour
une raison ou une autre, d'autres n'avaient pas cet esprit d'entreprise pour même penser à faire autre
chose pour compléter le petit salaire. En fait, ce sont les catégories d'enseignants qui, selon nous,
ont le plus souffert de la crise.
Molua et Njang sont des exemples d'enseignants qui entrent dans ces catégories. Alors que Molua
s'essayait à organiser des cours supplémentaires pour les candidats au GCE, dans lesquels il pouvait
collecter de l'argent mais échouait, Njang n'a pas simplement tenté de faire autre chose. Il s'est plutôt
lancé dans la consommation d'alcool après les heures de travail, mobilisant les enseignants
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faire pression sur l'église pour améliorer ses conditions de travail et en politique.

Molua (professeur du secondaire)


Molua appartient à l'ethnie Bakweri de la province du Sud-Ouest. C'est un gentleman
blond et mince, qui semble être très actif dans sa congrégation locale à Tiko.
Cette interview a été menée samedi dans les locaux de l'église où il contrôlait le nettoyage
du cimetière en vue du culte du dimanche. Il a environ 44 ans et est père de quatre
garçons. Il est né à Buea où il a fait ses études primaires et secondaires à l'école
catholique de la ville de Buea et au Bishop Rogan College respectivement. Il a fait ses
études secondaires au Collège Camerounais des Arts, Sciences et Technologies (CCAST)
de Bambili, de 1982 à 84 où il a obtenu son GCE niveau avancé en Sciences. Il a ensuite
poursuivi ses études à l'Université d'Ibadan au Nigeria où il a obtenu un B Sc. diplôme en
botanique en 1987. En quittant le Nigeria, il a été employé par la Catholic Education
Authority pour enseigner la biologie au Christ the King College Tiko. Il s'est marié l'année
où il a été employé pour enseigner à Tiko.

Il était employé à une époque où la situation financière de l'église n'était pas encore
précaire. Lorsque la situation a changé quelques années après son embauche, comme
d'autres enseignants, il en a été très affecté. Il ne pouvait plus s'occuper convenablement
de sa maison. De plus, sa femme ne faisait rien qui puisse contribuer au fonctionnement
du foyer. Au milieu de cela, il a essayé d'organiser des cours du soir dans les locaux
d'une école primaire à Tiko en 1993. Ces cours visaient à enseigner aux candidats au
GCE qui n'avaient pas la possibilité de suivre des cours réguliers à plein temps dans les
écoles, par exemple, ouvriers et femmes de chambre. Il a essayé pendant deux ans mais
a échoué pour certaines raisons. La première est qu'elle a été fermée parce qu'il avait
pas d'autorisation du Ministère de l'Education Nationale pour animer de telles classes.
Deuxièmement, il n'y avait pas assez de candidats, ce qui l'empêchait de récolter
suffisamment d'argent pour gérer l'endroit et faire des bénéfices. Depuis lors, Molua n'a
pas essayé de faire autre chose. Sans autre option, il a continué à compter sur le petit
salaire que l'église lui verse. Il a été transféré il y a environ quatre ans au Catholic Mount
Camel College Muea près de Buea pour être le maître de discipline de l'école.

Njang (instituteur primaire)


Njang, âgé d'environ 54 ans, est né dans la division de Manyu de la province du Sud-
Ouest. Il est gros et a l'air très drôle. Il est marié et père de cinq enfants. Après ses études
primaires dans la division Manyu, il a enseigné en tant qu'enseignant stagiaire (PT)
pendant deux ans avant de se rendre au Catholic Teacher Training College (TTC) Nchang
où il a obtenu sa deuxième année et
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un certificats. Après avoir obtenu son certificat de première année, il a été affecté pour enseigner à
l'école catholique de Mamfe où il a enseigné pendant plusieurs années et a été transféré à Okoyong
(une école voisine) en tant que directeur. Il était directeur à une époque où les salaires étaient bons.
Il en a profité et a pu construire une maison dans la ville de Mamfe. Il a été démis de ses fonctions
de directeur en 1986 pour une raison qu'il a refusé de me révéler et a été transféré à l'école
catholique Fiango, Kumba et de nouveau à l'école catholique de la ville de Buea en 1990. Pendant
son séjour à Buea, M. Njang est devenu un militant politique du parti d'opposition Social Democratic
Front. (SDF). Il m'a dit qu'il était et qu'il est toujours très actif au sein du parti SDF. Il a occupé le
poste de secrétaire de quartier dans la ville de Buea avant que le parti ne puisse être légalisé.
Contrairement à la province du Nord-Ouest où le parti a été fondé et où il a son fief, très peu de
gens s'identifient courageusement à lui dans la province du Sud-Ouest par crainte d'être arrêtés et
détenus par des membres de la sûreté de l'État. Après la légalisation du parti, il en est devenu le
premier secrétaire de la circonscription électorale de Buea, poste qu'il a occupé pendant plus de
sept ans.

Lui aussi a souffert comme les autres enseignants de l'église. La situation aurait
aurait été pire, si sa femme n'avait pas étudié les soins infirmiers en privé et est actuellement
employée dans une clinique privée à Buea. Le petit salaire qu'elle recevait augmentait les maigres
revenus de son mari et ils pouvaient à peine envoyer leurs enfants dans des écoles bon marché et
gérer la maison.
Alors que d'autres enseignants avaient du mal à augmenter leurs salaires avec d'autres activités,
Njang était plus impliqué dans l'activisme politique et buvait dans des bars où la politique était très
débattue. Bien sûr, non pas qu'il dépensait son argent pour boire, mais ses amis et d'autres
personnes qui aimaient son activisme politique lui fournissaient généralement des boissons.
Quoique actif en politique, il était toujours très préoccupé par la situation des enseignants de
l'Église. Il m'a dit qu'il était à l'avant-garde du
création d'un syndicat d'enseignants catholiques romains. Il a su mobiliser les enseignants de
l'église aux niveaux primaire et secondaire pour la formation de ce syndicat. Il a dû être inspiré pour
le faire par la situation politique qui prévalait, qui avait amené les Camerounais à prendre conscience
de leurs droits, y compris la liberté d'association. De plus, son expérience en se joignant à d'autres
Camerounais pour mobiliser les masses à rejoindre le parti SDF pour condamner les maux du parti
au pouvoir lui a donné un avantage supplémentaire. Il a été le président pionnier de la branche de
Buea du syndicat. Ironiquement, Njang semble maintenant être très satisfait du peu qu'il reçoit bien
qu'il ait soutenu qu'il préférerait se battre pour que les autres en profitent même si cela va lui coûter
de vivre un homme pauvre tout au long de sa vie. Il faisait apparemment référence ici à son poste
de premier plan au sein du syndicat des enseignants catholiques romains et du parti SDF. Il m'a dit
que dès qu'il se retirerait de l'enseignement dans quelques années, il irait vivre dans sa maison à
Mamfe. Pendant son séjour à Mamfe, il serait un politicien à plein temps au sein du parti SDF.
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De tous les cas cités, il semble que les enseignants (y compris ceux qui ont réussi dans
d'autres entreprises financières) n'étaient pas intéressés à démissionner de la mission malgré
la souffrance. Puisque la mission non plus ne s'est pas lancée dans un retranchement forcé, les
enseignants ont décidé de se lancer dans des mesures qui pourraient faire pression sur l'église
pour améliorer leurs conditions de travail. Ils ont formé l'Association des enseignants catholiques
(CATA) en 1994 pour faire pression sur le gouvernement afin d'obtenir de meilleures conditions
de travail. Il y a eu des menaces de grève de la part de l'association, ce qui a définitivement
entravé le bon déroulement de l'année scolaire.
La création d'un syndicat d'enseignants catholiques à cette époque n'est pas sans lien avec
la demande générale de libéralisation politique et la crise économique de l'époque, qui ont
donné lieu à la création de plusieurs syndicats visant à lutter pour de meilleures conditions de
travail. Par exemple, l'Association des enseignants du Cameroun (TAC) et le Syndicat des
fonctionnaires anglophones du Cameroun (CAPSU). D'autres syndicats, de nature politique et
visant à défendre des filières spécifiques, voient également le jour à cette époque. Il s'agissait
notamment de la Confédération des associations anglophones de parents d'élèves du Cameroun
(CAPTAC), de l'Association des étudiants anglophones du Cameroun (CANSA), de l'Association
anglophone de common law, de l'Association des journalistes anglophones, du Conseil de la
jeunesse anglophone et de la Ligue des femmes anglophones. Certains de ces syndicats ont
remporté d'énormes succès dans leurs luttes.

Par exemple, TAC et CAPTAC ont réussi à forcer le gouvernement à créer un GCE Board pour
gérer cet examen anglophone, qu'ils accusaient le gouvernement d'essayer de détruire.9

Au milieu des menaces de grève des enseignants catholiques, associées aux frais de
scolarité payés, les inscriptions ont chuté dans certaines écoles catholiques romaines. Dans le
diocèse de Buea, entre 1993 et 1998, les inscriptions dans certaines écoles rurales ont chuté
de façon drastique alors que ces communautés se battaient pour ouvrir des écoles publiques
gratuites comme leur propre moyen de survivre à la crise économique. Par exemple, le secrétaire
à l'éducation a révélé que l'école St Mary de Nchang avait un effectif de plus de huit cents avant
1994, mais ce nombre est tombé à près de la moitié avec l'ouverture de l'école gouvernementale
voisine en 1995. Malgré cela, l'église n'a fermé aucun des ses écoles.

Étant donné que la Conférence épiscopale nationale n'a pas proposé de solution pratique et
que la situation s'est encore détériorée, les évêques du
La province ecclésiastique de Bamenda a décidé de prendre des mesures pratiques visant à
mettre un terme à toute nouvelle augmentation des arriérés de salaires dus aux enseignants en

9
Voir, par exemple, Konings et Nyamnjoh (2004) « Le président Paul Biya et le « problème anglophone »
au Cameroun », dans : Mbaku et Takougang (eds) Leadership challenge in Africa : Cameroon under
Paul Biya. Africa world pres Trenton, P. 191-234.
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117

pour ne pas aggraver une situation déjà catastrophique et aussi pour assurer la survie des écoles
catholiques. Les mesures prises par les évêques étaient :
Les enseignants de l'église qui avaient atteint l'âge de soixante ans ont été invités à prendre
leur retraite. Cette mesure s'appliquait également à ceux qui avaient atteint cet âge mais avaient
frauduleusement abaissé leur âge réel10. Les enseignants qui avaient atteint l'âge de cinquante-
cinq ans et avaient déjà mis quinze
ans ou plus de service ont été fortement conseillés de prendre une retraite anticipée.
Les salaires de tous les enseignants en service ont été réduits de cinquante pour cent afin de
permettre aux écoles de fonctionner dans les limites des revenus que l'Autorité de l'éducation
catholique elle-même pouvait générer, compte tenu du silence inquiétant du gouvernement
camerounais sur la question des subventions. Les évêques ont alors ordonné à leurs secrétaires à
l'éducation de commencer à mettre en œuvre les mesures ci-dessus à partir du 1er juillet 1993. En
réaction, l'église a été traînée devant les tribunaux par certains des enseignants qui n'appuyaient
pas les mesures (Ngoh 2000).
L'un des enseignants concernés, qui au contraire, a fait valoir que la crise profitait davantage à
son école et aux enseignants catholiques est M. Edie Chrysantus (directeur de l'école St Joseph
Tiko depuis 1992). Il vient de la province du Nord-Ouest et enseigne à la Mission catholique
romaine depuis plus de trente-cinq ans. Il a révélé qu'au milieu de la souffrance et des mauvais
résultats, il a introduit des cours supplémentaires pour les élèves de dernière année le matin avant
les heures de travail officielles et l'après-midi, qu'ils ont payé un peu d'argent. L'argent ainsi récolté
a été utilisé pour augmenter les revenus des enseignants et le montant reçu par chaque membre
du personnel était déterminé par le nombre d'heures consacrées. Ses enseignants sont devenus
motivés pour que chacun d'eux essaie de consacrer autant d'heures que possible. Il a révélé que
ses intentions étaient doubles : créer une source de revenu supplémentaire pour les enseignants
et continuer à

maintenir de bons résultats aux examens officiels malgré la baisse des normes dans d'autres
écoles. Il a fait valoir que ses objectifs avaient été atteints parce que les enseignants en tiraient de
l'argent et que les résultats des examens s'amélioraient beaucoup plus que les années précédentes,
cent pour cent pendant trois années successives de 1993 à 1996 pour le premier examen du
certificat de fin d'études et que davantage de candidats réussissaient l'entrée commune. Examen
dans les écoles secondaires sur la liste A. Il a également fait valoir qu'en s'engageant dans d'autres
activités génératrices de revenus, les enseignants de la mission avaient peu de temps pour se
livrer à des activités non rentables telles que la consommation excessive d'alcool pendant les
heures ou les jours libres. De plus, ils sont devenus astucieux dans la dépense de leurs petits
gains, ce qui n'était pas le cas à l'époque où les salaires étaient bons.
Outre les écoles, la crise économique a également affecté de nombreux projets, qui avaient été
lancés par certaines paroisses ou églises locales. Certains ont été

dix
Réduire l'âge réel est une pratique illégale si courante au Cameroun. Les gens le font soit pour rester plus longtemps
en service, soit pour se faire recruter dans certaines professions, qui prescrivent une limite d'âge maximale.
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118

interrompues et d'autres sont mises en œuvre progressivement dès que peu d'argent devient
disponible. Il s'agit de projets qui ne bénéficient pas de financement externe. Les contributions
financières des membres pour de tels projets sont devenues minimes à cause de la crise. Par exemple,
dans une interview avec le curé de l'église catholique Molyko de Buea sur un projet de salle paroissiale
de la paroisse, dont les travaux de construction sont très lents, le prêtre m'a dit que bien que le projet
soit si vital pour la paroisse, le travail est lent en raison de difficultés financières. Il a révélé qu'avant la
crise, tout projet de cette ampleur, lorsqu'il était envisagé, prenait peu de temps à se réaliser car les
sources financières étaient disponibles. Les offrandes régulières du dimanche ont considérablement
diminué et la seule période où une somme d'argent relativement importante pourrait être collectée est
pendant la récolte grâce à l'action de grâces, qui a lieu une fois par an. Avec cela, le travail est ralenti.

Sont également touchés par la crise ses prêtres car les installations, dont ils disposaient auparavant,
ont été drastiquement réduites puisque l'église n'a plus les moyens de tout fournir. Par exemple,
chaque curé avait droit à une voiture, de la nourriture et un cuisinier, des soins médicaux gratuits,
malgré leur traitement mensuel. Il y a au
moment certains curés sans ces installations. Cela, sans aucun doute, n'améliore pas la performance
des prêtres et a donc un impact négatif sur l'église. Comme solution à la crise automobile, l'archevêque
du diocèse de Bamenda a institué un système de covoiturage dans lequel personne ne possède une
voiture individuellement ; appartiennent tous au diocèse, pour le travail du diocèse. Ainsi, si la
congrégation d'un prêtre, des parents ou des amis lui achètent une voiture, celle-ci appartient au
diocèse et reste à sa disposition.
De plus, l'utilisateur de la voiture paie tellement au kilomètre au diocèse pour l'utilisation de la voiture
(le tarif augmente pour les déplacements hors du diocèse afin de décourager les déplacements privés),
de sorte qu'au moment où la voiture doit être remplacée, le Le diocèse a accumulé une somme
considérable pour son remplacement. Cette disposition assure non seulement une utilisation judicieuse
des voitures mais permet également à chaque prêtre d'avoir accès à une voiture (Gifford 1997).

Mission du Plein Evangile


Full Gospel Mission Cameroon est la plus ancienne église pentecôtiste du Cameroun après l'Église
apostolique et la plus grande en termes d'adhérents et d'établissements. Le révérend Werner Knorr a
introduit l'église, qui est d'origine allemande, au Cameroun en 1961 sous le parrainage de United
Missions Friends Inc of Germany (Knorr 2001). Selon les statistiques de 2000 du bureau du
surintendant national de l'église, elle compte environ 59 062 membres avec 518 assemblées (églises
locales) situées dans toutes les provinces du pays. Le nombre de membres a augmenté rapidement
et la Mission a pénétré tous les coins et recoins du pays et au-delà. Le taux de croissance élevé peut
être attribué à certaines de ses doctrines et pratiques telles que la divinité
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119

guérison/protection, bon leadership, libéralisation politique, stratégies d'évangélisation, ses


traditions de bienveillance envers les nécessiteux et un passage de l'ascèse complète à un
évangile de prospérité.11 L'église est devenue la première au Cameroun, qui a étendu ses
activités au-delà des frontières nationales.
Sa présence se fait sentir au Tchad, en République centrafricaine, au Nigeria et dans son
futur plan de projets (5 ans) 2001-2005, il prévoyait de pénétrer les Républiques du Congo et
du Gabon, ce qui n'a pu se réaliser en raison de la crise économique. Elle est également
enregistrée comme la première église pentecôtiste à avoir été introduite au Nigeria depuis le
Cameroun. Cette évolution est intéressante car le pentecôtisme a été introduit au Cameroun
à partir du Nigéria et la majorité des groupes pentecôtistes existants dans le pays ont été
fondés par des Nigérians (Knorr 2001, Akoko 2002).

Comparée à l'Église catholique romaine, c'est une mission relativement jeune, avec peu
de membres et très peu d'infrastructures et d'investissements. Bien qu'elle puisse être
considérée comme une église indépendante dans le sens où elle est administrée par des
Camerounais avec son siège au Cameroun, la situation est différente avec le catholique
romain au Cameroun car le Vatican a un grand mot à dire dans l'administration de l'église.
Les évêques et les archevêques travaillent avec les diktats du Vatican et, à ce titre, toute
décision majeure à prendre, par exemple la création d'un nouveau diocèse et la nomination
d'évêques, est prise par Rome.
La Mission a également été touchée par la crise économique en ce sens que les membres
ont des difficultés à honorer leurs obligations financières, telles que les dîmes, envers l'église,
ce qui rend difficile pour elle de mener à bien ses activités. Même si les membres devaient
payer leurs dîmes, le montant total reçu par l'église serait certainement plus petit que lorsque
le niveau de revenu était élevé au moment où l'économie était en plein essor. C'est parce
que la dîme est un paiement obligatoire d'un dixième du revenu d'un individu à l'église tel que
prescrit par la Bible et en tant que tel, plus le revenu est faible, plus le montant qui pourrait
être collecté est faible et vice versa.
Par rapport aux églises principales, les membres des groupes pentecôtistes prennent au
sérieux cette obligation financière envers l'église et font tout pour payer, ce qui en fait une
source majeure de revenus pour les églises. Si les membres sont incapables de payer ou ne
paient que peu, l'église récoltera peu d'argent pour ses activités. Dans une interview avec le
secrétaire financier de l'église, il a été révélé que l'église collectait environ 700 millions de
CFA par an auprès des membres avant la crise sous forme de dîmes, mais avec la crise, il a
été si difficile de lever 300 millions de CFA. Le pasteur de l'assemblée de Nkun m'a également
révélé que, bien qu'il s'agisse d'un village et d'une petite assemblée, il pouvait collecter
jusqu'à 1,5 million de francs CFA par an auprès des membres de son assemblée.

11
Pour une explication détaillée des facteurs qui ont contribué à la croissance rapide de l'église, voir, par
exemple, Akoko R. (non publié) 'Un aperçu de la Mission du Plein Evangile Cameroun et des facteurs
expliquant sa croissance rapide'.
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comme dîmes mais ce montant a chuté drastiquement à moins de 800 millions de CFA.
Certaines personnes interrogées ont également révélé que la crise a réduit la
somme d'argent qu'ils donnent à l'église pour les dîmes. Par exemple, M. Enye Paul, un enseignant
du gouvernement, gagnait un salaire mensuel d'environ 270 000 CFA avant la crise et il payait une
dîme annuelle d'environ 324 000 CFA, mais lorsque le gouvernement a décidé de réduire les
salaires des fonctionnaires à deux reprises en 1994 comme mesure de lutte contre la crise, son
salaire est tombé à moins de 120 millions de CFA et sa contribution annuelle sous forme de dîmes
à l'église est tombée à environ 144 millions de CFA.

La Mission a reçu une aide financière d'organismes étrangers pour des projets spécifiques. Par
exemple, les Assemblées de Dieu d'Amérique se sont jointes à d'autres organismes missionnaires
européens pour acheter des terrains à bâtir et ériger des églises (Njemo 2001). Ce type d'assistance
n'est pas régulier et est généralement dirigé vers des projets spécifiques lorsqu'ils sont sollicités.
Par exemple, une congrégation dans l'Oklahoma, aux États-Unis, et des chrétiens d'Allemagne ont
financé l'achat du terrain et la construction du Gospel Center à Yaoundé, après une demande faite
par le révérend P. Schneider (un missionnaire allemand qui a dirigé des campagnes d'évangélisation
dans les années 1970). ) (Schneider 2001). Les organismes d'assistance ne peuvent en aucun cas
assumer toutes les obligations financières ou les activités de l'église. Par exemple, payer tous les
terrains à bâtir et mettre en place les structures, payer les salaires des ouvriers et s'occuper des
rassemblements et des croisades. La Mission compte beaucoup sur les membres pour collecter des
fonds pour de telles entreprises et non sur une aide extérieure, qui n'est pas obligatoire et parfois
assortie de conditions.

Les membres sont confrontés à des difficultés pour respecter cette obligation et le montant total,
que l'église avait l'habitude de collecter comme dîmes, a chuté, ce qui a entraîné une crise financière
pour l'église. Au niveau national, certains projets vitaux de l'église, comme le bâtiment principal du
siège national à Douala, ont été ralentis ou suspendus. Au niveau local, l'assemblée Molyko de
l'église rencontre des difficultés pour lever des fonds pour construire un projet de bibliothèque/
maison d'hôtes sur un terrain qu'elle a acquis depuis longtemps.

La Mission du Plein Evangile, où qu'elle se trouve, se caractérise par de fréquentes campagnes


d'évangélisation, des rassemblements et des croisades. Ces activités ont diminué dans la plupart
des districts car elles nécessitent beaucoup d'argent. Comme mentionné précédemment, l'ambition
de l'église de pénétrer la République du Congo et le Gabon avant 2005 a été contrecarrée en raison
du manque de fonds nécessaires pour envoyer des missionnaires dans ces pays.

Par rapport à l'enseignement catholique, les écoles Full Gospel Mission n'ont pas été confrontées
au type de crise de l'éducation que l'Église catholique a connue parce que toutes ses écoles ont
commencé pendant cette période de crise. Les écoles ont été ouvertes compte tenu de la crise
économique et tout est
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121

prévues dans le contexte de la crise, par exemple, les bas salaires des enseignants et la mise en
place des infrastructures les plus dépouillées.

Réactions à la crise : comment chaque


groupe interprète la crise et apporte une solution

L'Église catholique romaine

Lors de son 4e séminaire annuel des prêtres diocésains d'Enugu tenu en 1991 sur les droits de
l'homme, la dignité humaine et les enseignements sociaux catholiques, les prêtres catholiques du
diocèse ont exprimé leur chagrin de voir la misère et les souffrances gratuites dans lesquelles une
majorité croissante d'Africains étaient condamnés à vivre, en particulier par la mise en œuvre de
certaines formes de programmes d'ajustement structurel par divers gouvernements africains. Ils ont
fait valoir que bien que ces programmes de réforme économique puissent être attrayants pour les
hommes d'affaires étrangers et les Clubs de Londres et de Paris, le FMI et la Banque mondiale, etc.,
ils sont inacceptables car ils subordonnent la personne humaine à d'autres objectifs d'avantages
économiques définis par l'homme. Ils contredisent ainsi un principe fondamental de l'enseignement
social catholique à savoir que tous les programmes économiques et socio-politiques trouvent leur
justification comme un service à l'homme.
En d'autres termes, les souffrances sont totalement inacceptables car elles manquent d'une
justification comparable. Les prêtres se sont également sentis scandalisés que la majorité souffrante
soit raillée et insultée par ceux qu'ils appelaient les nouveaux riches qui font un étalage extravagant
de leur richesse souvent mal acquise. Ils ont fait appel aux consciences de ces personnes pour
qu'elles fassent preuve de miséricorde et de compassion envers les lots souffrants en partageant
avec eux leurs richesses et leurs fortunes (Obiora et Ugonna 1992).
Conformément aux enseignements sociaux de l'église ci-dessus, le RCC, comme discuté dans
l'introduction de ce travail, a été si inquiet et vocal sur les questions politiques et économiques au
Cameroun qui affligent les masses. Cette quête d'une société sans souffrance a toujours été à
l'origine de conflits entre l'Église et l'État au Cameroun. La Lettre pastorale de la Conférence
épiscopale du Cameroun de 1990 dit clairement que l'Église attribue également la crise économique
à la mauvaise gestion politique, ce qui n'est pas de bon augure pour les politiciens (Titi Nwel 1995,
Akoko et Mbuagbo 2006).

L'archevêque de Bamenda a fait une autre déclaration sur la crise en septembre 1993 lorsqu'il
s'est rendu compte qu'elle persistait. C'était dans une adresse spéciale aux prêtres de son diocèse
intitulée, Quelques réflexions particulières sur la crise économique du Cameroun. Dans l'allocution,
l'évêque a jugé nécessaire d'attirer l'attention de ses clergés sur les réalités des difficultés
économiques rencontrées par les fidèles du diocèse car il se rendait compte que cela touchait de
près le diocèse. Pour illustrer la gravité de la situation, il a cité des rapports du Wall Street Journal
et de la Banque mondiale, qui ont révélé que l'économie du Cameroun avait, au cours des dernières
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122

six ans ont diminué. Il a appelé ses prêtres à être en pleine solidarité avec leurs chrétiens
visiblement durement touchés et appauvris par une crise économique catastrophique.
Il a cité le sort des enseignants catholiques et a appelé les prêtres à réfléchir sur les
moyens par lesquels l'église locale peut vivre avec ses maigres moyens. Il les a invités à
un examen personnel et collectif de leurs modes de vie afin qu'ils reflètent une véritable
solidarité avec leur peuple. Tout en reconnaissant que l'implication étrangère dans
l'économie camerounaise s'est davantage faite au détriment du pays, il a ensuite fait
valoir que la situation économique camerounaise ne peut être résolue que si la scène
politique n'est pas caractérisée par des groupes exclus d'une participation significative à
la vie nationale et à d'autres des groupes (faisant référence au parti au pouvoir et à
l'ethnie Biya notamment) qui veulent conserver un monopole du pouvoir. Dans plusieurs
autres allocutions, l'archevêque a cherché à sensibiliser les prêtres et les chrétiens du
diocèse à la prise de conscience de la crise.
Cet argument révèle clairement que le RCC et le PCC soutiennent que la mauvaise
gouvernance a contribué de manière significative à la crise économique. Cela est explicite
dans les déclarations de la Conférence épiscopale du Cameroun en 1990 et du Comité
du Synode du PCC de 1993 sur la crise économique, discutées dans l'introduction de ce
document.
L'Église catholique s'est battue pour minimiser la crise parmi ses
membres dès le début de différentes manières :
Premièrement, lorsque les corps missionnaires ont commencé à faire face à des difficultés
financières dues à la réduction et à l'irrégularité des subventions de l'État, certains d'entre eux
ont fermé certaines de leurs écoles en raison de moyens de plus en plus limités. Par exemple,
le PCC a dû fermer quelque quatre-vingt-dix écoles primaires en 1992. Le résultat a été que les
enseignants ont été licenciés et la vie est devenue difficile pour eux et leurs enfants.
familles.12 Le RCC n'a fermé aucun de ses établissements mais en a ouvert d'autres.
L'une des raisons qui m'ont été données par le secrétaire à l'éducation catholique de
Buea était que la mission ne croit pas au licenciement de ses travailleurs en raison des
difficultés auxquelles ces personnes seraient confrontées pour trouver d'autres emplois.
Alternativement, la mission a réduit les salaires de 50 %, ce qui était mieux que l'autre
option. Cependant, les enseignants très âgés et ceux qui avaient plus d'années de service
et étaient censés avoir accumulé une certaine richesse, après avoir travaillé longtemps,
ont été invités à prendre leur retraite afin de créer des emplois pour les jeunes. Malgré
cela, CATA a continué à faire pression sur les autorités de l'église pour augmenter les
salaires en raison de la hausse du coût de la vie.13

12
Voir la note présentée au président Paul Biya par le modérateur du PCC à Buea le 27 septembre 1991 dans laquelle
il a développé le sort des écoles missionnaires ainsi que son allocution à l'occasion de la 35e journée de l'Église
presbytérienne, le 15 novembre 1992.
13
Voir le journal The Herald du 17 avril 2004 sur la confrontation entre les membres exécutifs du CATA du diocèse de
Bamenda et le secrétaire à l'Education sur le rejet des bas salaires par le CATA.
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123

Deuxièmement, l'Association des femmes catholiques (CWA) est encouragée par les autorités
de l'église à réduire la pauvreté parmi les femmes. Le CWA est un mouvement au sein de l'Église
catholique romaine, qui a commencé comme un groupe apostolique à but non lucratif en 1960 à
Buea dans le seul objectif de construire un chemin spirituel parmi les femmes de l'Église catholique
romaine (Atabong 2000).
Avec l'arrivée de la crise économique, l'association a inclus la réduction de la pauvreté parmi ses
membres comme un autre objectif, ce qui lui a permis de s'engager dans des entreprises à but
lucratif. Elle réduit la pauvreté en assurant et en promouvant l'éducation et la formation pour le bien-
être social et économique des femmes.
Les femmes ont adopté deux méthodes pour réduire la pauvreté parmi les membres.
L'une se lance dans des joint-ventures économiques, qui permettent aux filiales de réaliser des
projets générateurs de revenus. Les bénéfices des projets sont utilisés pour aider les membres qui
sont en difficulté et pour mener à bien des œuvres caritatives parmi les pauvres et les nécessiteux
de la société. Dans le diocèse de Buea, l'évêque a mis en place un système de prêt, qui permet à
différents groupes d'obtenir des prêts sans intérêt des caisses du diocèse pour tout projet de leur
choix. Le remboursement d'un prêt commence après douze mois (Barr 2003). Pour améliorer le
fonctionnement de ce dispositif, l'évêque a sélectionné dans chaque division de son diocèse un
animateur CWA. Les femmes sélectionnées ont été envoyées à l'Institut panafricain régional de
Buea pour le développement (PAID) Afrique de l'Ouest pour suivre une formation sur la gestion de
projet. L'animatrice évalue un projet proposé et fait sa recommandation à l'évêque et s'il est accepté
pour financement, elle en assure le suivi pour s'assurer que les objectifs sont atteints.

Certains des projets, que les groupes de la division Fako du diocèse de Buea ont réalisés au cours
des trois dernières années, comprennent des moulins à maïs et à manioc, l'achat de chaises et
d'auvents pour la location, des fermes de porcs et de tomates et la vente d'huile de palme (Voir
Rapports des animateurs de projet de la division Fako de 2001 à 2003).
Tous ces projets et bien d'autres ont généré des revenus pour les différentes branches.

L'autre méthode consiste à inviter des experts à enseigner aux femmes différentes compétences
génératrices de revenus afin qu'elles puissent subvenir à leurs propres besoins. Au cours des trois
dernières années, l'animatrice du projet pour la division Fako a organisé des séminaires, qui ont
enseigné aux femmes les compétences de base dans la fabrication du lait, du beignet et de la
poudre de soja, de la lessive, des savons médicamenteux et en poudre, du poivre dans l'huile, de
la pâte de tomate , lotions pour le corps, tourte/rouleau de poisson/viande, jus de fruits et vin,
gâteaux d'anniversaire et de remise des diplômes, teinture et couture de tissus, conception et
découpe d'enveloppes, sirop contre la toux et cuisson selon des méthodes locales (localement
appelées au coin du feu à trois pierres) ( voir également les rapports ci-dessus). Certaines des
femmes qui ont bénéficié de ces séminaires pourraient en fait être vues vendre certains des articles
qu'elles ont fabriqués le dimanche à l'église et lors d'autres rassemblements religieux.
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La troisième méthode, qui a été récemment adoptée par les autorités de l'Église pour
soulager la pauvreté, était la revitalisation du service de la charité (caritas). Lors de la
Conférence épiscopale des évêques du Cameroun, qui s'est tenue à Ngaoundéré en janvier
2004, les prélats ont décidé d'instituer une collecte spéciale Carême dans toutes ses
paroisses. Dans une lettre pastorale publiée après la conférence, les évêques ont exhorté
chaque chrétien à verser une petite somme chaque mois ou quand il le souhaite et le peut.
Bien que non obligatoires, les évêques dans la lettre ont utilisé diverses citations bibliques,
qui font appel à la conscience de chaque membre sur la nécessité de faire ce don. Caritas
est destinée à soutenir les pauvres, les jeunes chômeurs sans parents, les démunis et les
personnes âgées confinées chez elles. Tout montant perçu par chaque paroisse est acheminé
vers l'organisme national, qui de son côté le répartit de la manière suivante; 25 % pour les
caritas paroissiales, 50 % pour les caritas diocésaines et 25 % pour les caritas nationales.
Les évêques dans leur lettre ont souligné que la caritas est une pratique chrétienne
traditionnelle, que l'église avait négligée et qu'elle a donc maintenant ressenti le besoin de la
revigorer (Cameroun Panorama n° 557 de mars 2004). Ce qui a dû motiver les évêques à le
faire, c'est la pauvreté croissante de certains membres à cause de la crise économique.

Avant que les évêques ne puissent revigorer la caritas, l'évêque du diocèse de Kumbo
avait, depuis la fin des années 80, créé un organe caritas de son diocèse connu sous le nom
de « Comité diocésain d'aide sociale ». Cependant ce comité restait très faible et on savait
peu de choses sur ses activités mais en juillet 1994, l'évêque décida de le rendre plus fort et
fonctionnel en le transformant en un département appelé Département d'Aide sociale du
diocèse. Il a alors nommé de nouveaux responsables (secrétaire, comptable, coordinateur,
animateur) pour le gérer.
Il est évident que l'état de l'économie du pays au moment où l'évêque de Kumbo soigne
l'orgue a pu contribuer à sa faiblesse. La crise économique n'en était qu'à ses débuts et le
niveau de pauvreté était encore très bas par rapport à 1994 lorsque l'évêque a décidé de la
renforcer. Cela implique que le nombre de personnes qui auraient pu avoir besoin de l'aide
du comité était minime. Les années 1990 ont été la période où la crise économique était à
son apogée et où le niveau de pauvreté était plus élevé. Cette période a commencé avec
l'incapacité du gouvernement à payer les fonctionnaires pendant deux mois (septembre et
octobre 1990). Peu de temps après, les salaires ont été réduits de 50 % à deux reprises et la
dévaluation du CFA en 1994 a encore aggravé la pauvreté. Le secteur privé n'est pas très fort
au Cameroun et de nombreuses personnes dépendent de la fonction publique pour vivre et
par conséquent, lorsque ce secteur est paralysé, de nombreuses familles souffrent. C'est
pourquoi cette période a été particulièrement très rude pour de nombreux Camerounais. Cela
ne laisse aucun doute dans l'esprit sur la raison pour laquelle l'évêque de Kumbo a dû rendre
l'orgue plus solide et plus fonctionnel.
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125

Dans une interview avec le secrétaire du département, il a fait valoir que:


Il est du devoir de l'Église de prendre en considération les problèmes de la vie, la souffrance, la joie et la douleur de
chaque femme et de chaque homme afin que l'humanité soit libérée. La pastorale sociale a pour but de faire vivre
l'humanité au témoignage de l'Evangile donc à l'exercice de la charité par toutes les femmes et tous les hommes
envers toutes les femmes et tous les hommes. C'est aussi le témoignage de l'amour de Dieu pour tous afin que par
l'action de solidarité, de partage de justice et d'amour, l'amour de Dieu soit facilement ressenti par tous et chacun.

Le secrétaire a révélé ce qui suit comme objectifs du départementÿ:


Sensibilisation et organisation des communautés à la charité et au développement communautaires, identification des
besoins communautaires, des problèmes et des solutions avec la communauté, organisation de programmes de
formation artisanale et à domicile dans diverses communautés, qui pourraient permettre aux bénéficiaires de gagner
leur vie, de collecte de fonds ou de recherche de financement pour des projets de développement dans diverses
communautés et exécute, suit et évalue des projets.

Étant donné que les effets de la crise économique ne peuvent être uniformes sur tous

membres (la majorité vivant en dessous du seuil de pauvreté, quelques-uns en marge et


d'autres vivant bien au-dessus du seuil de pauvreté), l'église doit avoir revigoré le service
de la charité (caritas) comme moyen de redistribuer les revenus entre les membres.

Mission du Plein
Evangile Les groupes pentecôtistes de certains pays défient et critiquent les gouvernements
et leurs politiques impopulaires qui infligent des souffrances aux masses.
Par exemple, la Pentecostal Fellowship of Nigeria (PFN) par l'intermédiaire de son
président en 1998 a dénoncé l'état déplorable de l'économie nigériane et a appelé à une
enquête sur les comptes de ceux qui auraient pillé les fonds publics. Suite au décès du
président Sani Abacha en 1998, l'association a déploré les révélations choquantes sur le
pillage massif du Trésor national sous son administration et sous celle d'Ibrahim
Babangida. Ils ont donc réitéré leur appel au gouvernement militaire fédéral d'Abdulsalam
Abubakar pour qu'il se prononce publiquement sur les allégations de fraude qui faisaient
des vagues dans les médias et si l'allégation était affirmative, alors le gouvernement
devrait instituer des commissions d'enquête intrépides pour enquêter et amener à livre
tous ceux qui sont réellement impliqués et reconnus coupables de pillage du trésor
national (Afe, A 1999).

Contrairement à ces groupes, Full Gospel Mission Cameroon évite la théologie de la


libération14 et, par conséquent, attribue moins la crise à la mauvaise gestion politique.
Contrairement au PCC et au RCC, il n'a jamais pris position sur une question politique
brûlante, car il craint qu'il ne soit interprété comme l'Église se livrant à la politique. Cette
église attribue davantage la crise au refus d'un

14
La théologie de la libération demande à l'Église de combiner la prédication de l'Évangile et l'administration des
sacrements avec un engagement profond envers la justice sociale. Par cela, l'Église devrait annoncer en paroles et
en actions une forme intégrale de salut, ou de libération, de toute manifestation de péché, et non pas simplement
offrir aux individus les moyens de salut personnel par les sacrements.
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majorité des Camerounais à «ÿaccepter Jésus-Christ comme leur sauveurÿ» ou à devenir «ÿnés
de nouveauÿ»,15 le résultat étant la sanction de Dieu sous forme de difficultés économiques.
Cela implique que lorsqu'un individu devient véritablement « né de nouveau », Dieu résout ses
problèmes ou le guide dans tous ses efforts. Cela pourrait prendre la forme d'un succès en
affaires car, en tant que chrétien « né de nouveau », il sait quoi faire pour réussir en affaires. En
tant qu'église qui croit fermement en la doctrine du « né de nouveau », elle continue à implorer
Dieu d'agir et a également appelé les individus à devenir « né de nouveau » afin de sortir des
difficultés économiques. De plus, l'église a, au cours de la dernière décennie, adopté l'accumulation
comme une autre solution à la crise. À ses débuts, elle a adopté une doctrine ascétique qui ne
laissait pas de place à l'accumulation, mais avec l'arrivée de la crise économique, elle a, dans
une large mesure, également adopté un évangile de prospérité, qui a ouvert la voie aux membres
et à l'Église. s'accumuler (Akoko 2002, 2004)16.

Comme je l'ai soutenu ailleurs, l'une des raisons de ce changement de doctrine a été la crise
économique qui affecte le Cameroun. La Mission n'a probablement pas embrassé l'évangile de
la prospérité, car l'économie du Cameroun était en plein essor. Tout comme les autres églises,
elle était riche parce que les membres pouvaient apporter des contributions financières
substantielles pour faire fonctionner l'église. De plus, de nombreuses sources de financement
provenant d'organismes missionnaires occidentaux étaient disponibles pour diverses églises par
rapport à ce qui fonctionne actuellement. Celles-ci ont permis aux églises de mener à bien leurs
activités. En plus de ces sources, les principales églises du Cameroun se sont engagées dans
des entreprises commerciales afin de collecter des fonds supplémentaires pour leurs activités. Ils
se sont engagés dans des entreprises commerciales dans les domaines de l'éducation, de la
santé, de l'imprimerie, de l'agriculture, etc. Comme les autres églises pentecôtistes, Full Gospel
Mission, a évité d'exploiter des entreprises comme source de revenus supplémentaire pour ses
activités. La raison en était simplement à cause de sa doctrine ascétique, qui ne prévoyait pas
l'accumulation. Cependant, des pressions ont été exercées sur les autorités ecclésiastiques par
le gouvernement de l'État et même certains de ses membres pour que l'église s'engage dans la
fourniture de services sociaux, qui étaient fournis par les principales églises. Pendant longtemps,
les dirigeants de l'église avaient résisté à cela parce qu'ils croyaient que cela allait être un
obstacle à la croissance de l'église. Conformément à cela, les membres n'étaient pas encouragés
à se lancer dans des entreprises commerciales parce que les autorités craignaient qu'ils ne
tombent dans les «tentations du matérialisme» et que cela puisse avoir un impact négatif sur la
foi et l'église dans son ensemble.17 Alors que Full Gospel Mission résistait à la fourniture de
services sociaux

15
Être « né de nouveau » découle de la pierre angulaire du christianisme qui exige que chaque individu se repente et
« donne » sa vie à Christ.
16
Voir, Knorr, W Full Gospel Mission Cameroun : Que dit la Bible ? Notre position sur la prospérité.
17
Voir, par exemple, Nwancha, E (2001) 'Our Social and Educational Involvement', in: Knorr (ed) Full Gospel Mission
on its 40th Anniversary. Gospel Press, Bamenda, P.54-58.
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127

services, les églises principales étaient depuis longtemps impliquées dans la fourniture de ces
services, plus particulièrement dans les domaines de la santé et de l'éducation.18 Bien que
considérées comme des services sociaux, ces institutions étaient et sont toujours d'importantes
sources de revenus pour les organes centraux des églises. . Les institutions gérées par l'église
étaient très appréciées par le public par rapport à celles gérées par l'État pour ce qui était qualifié
de meilleurs services et le résultat était une demande constamment élevée pour les services.
Ceux-ci ont fourni beaucoup de revenus aux églises et certains le font encore aujourd'hui. De
plus, la politique de l'État consistant à subventionner les écoles et les hôpitaux sous forme de
droits de douane gratuits pour les médicaments importés a encore gonflé le montant.
On pourrait soutenir que la disponibilité de diverses sources de financement pour Full Gospel
Mission a contribué à son adoption d'une doctrine ascétique dès le début par opposition à
l'évangile de la prospérité. Avec la crise économique, les contributions des membres et le soutien
financier externe ont chuté de façon drastique et pour qu'il survive, l'alternative a été d'embrasser
l'évangile de la prospérité, ce qui pourrait aider à augmenter le niveau de revenu des membres
et de l'église.
L'évangile, tel qu'il est pratiqué de nos jours, consiste à ne pas retirer les membres ou l'église
en tant que corps des voies d'accumulation. De mon observation, cela a eu un impact énorme
sur les membres en ce sens qu'il a réorienté leur mode de vie économique de l'ascétisme à
l'accumulation. Il n'y a aucune restriction sur l'habillement, et la richesse n'est pas considérée
comme impie; au contraire, les beaux habits, les belles voitures, les biens étrangers sont monnaie
courante. Les membres pouvaient être vus s'engager dans diverses entreprises. Les pasteurs
eux-mêmes entretiennent cette image à travers leur style de vie.
De son côté, l'église a, au cours de la dernière décennie, suivi le chemin des églises
principales en fournissant des services générateurs de revenus dans les domaines de l'éducation,
de la santé et de l'imprimerie.
L'église gère six écoles maternelles et primaires et selon le secrétaire à l'éducation, il y a des
perspectives d'ouvrir plus d'écoles dans de nombreuses autres villes du pays dans un avenir
proche. Il dispose d'un collège de formation des enseignants bilingues à Mbengwi, d'un collège
technique à Muyuka et d'une école secondaire à Bamenda (Nwancha 2001).

Dans le domaine de la santé, il gère des centres de santé à Garoua et à Yaoundé qui, selon
le secrétaire du département médical, seront bientôt transformés en hôpitaux. Il a deux autres
centres de santé à Mbakeng et Banteng (Shu 2001).

18
Voir, par exemple, Chiabi, E. (1997) « The making of modern Cameroon. Une histoire des sous-états, du
nationalisme et des unions désespérées, 1914-1961', University press of America, New York. Keller, W.
(1969) 'L'histoire de l'Eglise presbytérienne dans l'ouest du Cameroun', Presbook, Limbe, P. 65-73 et 101-102.
Kubuo, J. (2000) 'Un aperçu du diocèse de Buea, 1890-1990', in: Njeuma, M (ed)
Pèlerinage de la foi, (une histoire du diocèse de Buea), Copy technology, Bamenda, P.11-51. Weber, C.
W. (1993), «ÿInfluences internationales et missions baptistes dans l'ouest du Camerounÿ: effort missionnaire
germano-américain sous mandats internationaux et colonialisme britanniqueÿ», EJ Brill, Leiden. P. 87-
133
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128

A Bamenda, elle dispose d'une imprimerie (Gospel Press), qui est entrée en service en 1986,
avec l'intention d'imprimer exclusivement des matériaux évangéliques distribués gratuitement
ou à des prix modérés. Mais avec la crise, le responsable technique de la presse m'a révélé
qu'ils impriment désormais des travaux sur une base commerciale.
Elle possède cinq centres de littérature chrétienne à Bamenda, Muyuka, Yaoundé, Douala
et Kumba. Chacun contient de la littérature chrétienne, y compris des cassettes audio et vidéo,
des calendriers, des agendas, des autocollants, des T-shirts, des porte-clés et des almanachs à
vendre.
J'ai fait des études de cas sur certaines des entreprises dirigées par des membres de Full
Gospel Mission et sur la Mission elle-même. Ceux étudiés ont été classés en trois
groupes et présentés ci-dessous : Partenariats, propriétaires uniques et institutions missionnaires.

Parmi les entreprises en partenariat étudiées, deux ont été présentées parce qu'elles
révélaient certaines différences frappantes dans leur quête d'accumulation. Il s'agit du Christian
Communication Network (CCN) et du Zion Credit Financing (ZCF).
Alors que la CCN vise à évangéliser et à minimiser les profits de ses activités, la ZCF est une
banque commerciale qui, comme d'autres, vise à maximiser les profits.

Frontlinners Beauty Center est choisi pour représenter une entreprise à propriétaire unique.
Ce qui est intéressant dans cette affaire, c'est qu'elle révèle une image contraire de ce que le
public pense des pentecôtistes vis-à-vis de la beauté et de la mode. La perception populaire est
que les pentecôtistes évitent la beauté et ne s'intéressent pas non plus à tout ce qui est porté
au nom de la mode. Frontlinners Beauty Centre, non seulement nie cette notion, mais il se
distingue comme un lieu qui, selon son propriétaire, encourage la mode, la beauté et sait même
mieux ce qu'est la mode et la beauté et comment cela peut être réalisé.

Le Full Gospel Technical College (FGTC) est choisi pour représenter les entreprises de la
Mission. Cette école est unique parmi les autres institutions en ce qu'elle est la plus ancienne
institution commerciale de l'église. C'est aussi le plus établi, avec un campus construit par la
mission pour répondre à l'objectif pour lequel il a été créé. La plupart des autres écoles sont
encore suspendues dans des locaux temporels.

Le Réseau de Communication Chrétienne Le


Réseau de Communication Chrétienne (CCN) est un ministère chrétien interconfessionnel et
apolitique enregistré dont le siège est à Buea, Province du Sud-Ouest, Cameroun. L'idée de
créer CCN a été conçue en 1992 par le pasteur Tembi Alfred de Full Gospel Mission, Cameroun.
Il a été officiellement enregistré en novembre 1999, sous le numéro d'enregistrement 56/G37/
D14/1/Vol 111/OAPP du 5 novembre 1999, et a été lancé en décembre 2001.

Selon le pasteur Tembi,


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129

CCN est un ministère chrétien travaillant dans le but unique de faire de l'église chrétienne une communauté significative
de disciples dévoués de Jésus-Christ.

Bien qu'il s'agisse d'un ministère, le CCN est entièrement financé et géré par le
pasteur Tembi qui occupe le poste de directeur général. Selon le Pasteur Tembi,
les objectifs du CCN sont :

Utiliser les moyens de communication modernes (Radio, TV, Internet et presse écrite) pour atteindre les « âmes perdues
» pour Jésus-Christ et édifier la communauté chrétienne. Grâce à ceux-ci, l'Évangile du Royaume de Dieu et la
repentance sortiraient des murs du bâtiment de l'église dans les maisons, les rues, les véhicules, les écoles, etc., où se
trouvent de nombreux « pécheurs ».
Unir les églises chrétiennes pour qu'ensemble, elles puissent mener à bien l'évangélisation.
Pour prêcher la parole de Dieu sans distorsion.
Sortir avec le renouveau « tant attendu » au Cameroun.
Former et équiper les « croyants » pour mener à bien la mission d'évangéliser le monde.
Fournir des conseils et une orientation chrétienne aux étudiants et aux autres, où et quand le besoin s'en fait sentir.

Apprendre aux « croyants » comment utiliser les ressources locales à leur disposition pour lutter contre la pauvreté et
les maladies.
Gérer des cellules de fraternité à domicile dans divers quartiers de Buea afin de nourrir les «croyants» nouvellement
convertis.
Organiser des croisades, des colloques, des séminaires et des conférences sur l'œuvre de Dieu.

Afin d'atteindre ces objectifs, CCN exploite désormais une station de radio
chrétienne de 1500 watts (Revival Gospel Radio) à Buea sur FM 106.5. La station
a été officiellement enregistrée le 15 février 2002 et a commencé à émettre le 5
septembre 2002. Elle couvre une distance d'environ 1 500 kilomètres carrés.
L'Evangile est diffusé depuis la station en anglais, français, pidgin et certaines
langues nationales. Celle-ci vise à rejoindre chaque personne, anglophones,
francophones, alphabètes et analphabètes. CCN Revival Radio Station est en fait
l'une des deux seules radios du genre au Cameroun, qui s'impliquent dans la
diffusion du christianisme. Il y en a une autre à Bamenda, (Christian Gospel Radio)
qui est plus ancienne (elle a commencé en 2000) mais travaille en étroite
collaboration avec la station Revival Gospel Radio. Ils travaillent ensemble dans
l'échange et la conception de programmes et de développement du personnel. La
station de radio Revival Gospel devrait bénéficier davantage de sa relation avec la
station de radio Christian Gospel, qui est beaucoup plus ancienne et mieux établie.
Dans le bulletin du CCN de janvier 2003, le pasteur Tembi a souligné l'impact de la
radio sur la société depuis sa diffusion dans la citation suivanteÿ:
Des âmes sont sauvées, des vies transformées, des sorcières et des sorciers convertis. Le secrétaire général de tous
les sorciers et médecins traditionnels de la division Fako a donné sa vie à Jésus-Christ le 1er janvier de cette année. Il
y a une prise de conscience générale de Dieu dans la ville. Le seul mot en ville pour cela est «ÿréveilÿ». Le nombre
augmente à tel point que nous avons été obligés de déménager de la maison dans laquelle nous tenions notre
communion à domicile pour une plus grande par manque d'espace. La salle était devenue si petite que nous avions
besoin de nous séparer et d'avoir d'autres cellules. Nous manquons même maintenant de leaders pour prendre soin de
ce nombre croissant.
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Elle publie un journal bimestriel (Revival Impact). Le journal contient des nouvelles chrétiennes,
des messages, des témoignages et des publicités. Il couvre également les questions de santé et
d'éducation. La première édition du journal a été publiée en mars 2002.
Selon le pasteur Tembi, de nombreux lecteurs ont été bénis et d'autres sauvés après avoir lu le
journal. Parmi ceux qui, selon lui, ont « cru » et « se sont repentis » après l'avoir traversé, il y
avait une étudiante de l'Université de Buea.
Il gère une bibliothèque publique chrétienne et un café à Buea avec l'intention de s'étendre à
d'autres villes. De la littérature chrétienne, des cassettes audio et vidéo et des livres pouvaient être
empruntés à la bibliothèque ou lus sur place avec du café servi.
Le CCN gère un programme de formation qui équipe ses stagiaires d'outils adéquats pour
l'évangélisation, le leadership et l'activité missionnaire. Ce programme a formé et équipé quelque
cinquante-deux évangélistes de rue issus de 16 églises pentecôtistes différentes et ces produits
réalisent efficacement l'évangélisation dans diverses villes de la province du Sud-Ouest du
Cameroun.
Il assure une couverture médiatique adéquate des activités chrétiennes telles que les mariages
conférences, colloques, retraites, croisades, séminaires et congrès.
Il aide également à organiser des croisades et à implanter des églises pour diverses missions.
CCN aide également à écrire et à diffuser des annonces radio pour les gens. Le CCN a en outre
l'intention de réaliser ce qui suit lorsque les moyens seront disponiblesÿ:

Exploitation de services Internet et informatiques. Le service Internet serait utilisé pour


recueillir des informations, notamment chrétiennes, pour la radio Revival Gospel et le journal
Revival Impact , tandis que le service informatique assurerait le secrétariat du ministère et de
tout membre du public qui souhaiterait utiliser ses services à des fins commerciales. base.

S'impliquer dans les œuvres missionnaires à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun en donnant


des informations précises aux organisations missionnaires après des recherches approfondies sur
les zones missionnaires possibles et pour faciliter l'arrivée de missionnaires ou de volontaires à
court terme.
Ouvrir un centre d'évangélisation interconfessionnel à Buea pour la fraternité, l'enseignement
et la formation sur l'évangile de Dieu. Ce centre servirait également de lieu pour des activités
chrétiennes telles que des mariages et des conférences.
Le CCN en est encore à ses balbutiements et ses plus grands défis découlent des difficultés
d'infrastructure et financières. Bien qu'il ait commencé à mener certaines de ses activités prévues,
la plupart d'entre elles ne fonctionnent pas bien à cause de ces problèmes. Elle occupe un
appartement de trois pièces en location, qui sert pour toutes ses activités bureaux, bibliothèque,
studio radio, exposition et vente de cassettes vidéo et audio etc.
Cet espace est si petit qu'il fonctionne bien. Elle a besoin d'un bâtiment qui lui soit propre et qui
soit conçu en fonction de ses objectifs. Le pasteur Tembi ne peut à lui seul fournir les fonds
nécessaires pour mettre en place une telle structure et faire fonctionner le ministère. L'un de ses
objectifs était de rendre CCN autonome et de pouvoir en tirer des profits minimes. Certaines
activités, telles que la couverture vidéo d'événements,
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131

les publicités à la radio et dans les journaux, la vente de journaux, les annonces à la radio, le
programme de formation, l'enregistrement et la vente de cassettes vidéo et audio visaient à générer
des revenus. Cet objectif n'a pas encore été atteint car il faut beaucoup de capital initial pour
investir dans ceux-ci avant que les bénéfices puissent commencer à couler. L'argent est nécessaire
pour des articles tels que de bonnes caméras vidéo, un vidéoprojecteur ou un projecteur de film, la
publication du journal, l'équipement de la station de radio, le logement, les taxes à l'État et les
salaires du personnel. En raison de difficultés financières, une seule édition de Revival Impact a
été publiée depuis son lancement. Pour cette raison, les revenus qui étaient envisagés pour être
collectés par le biais du journal ne peuvent pas être réalisés. Pasteur Tembi donne la priorité à la
radio et à ce titre, toutes ses ressources sont orientées vers sa réussite. S'il doit continuer à publier
le journal, cela implique de détourner les ressources limitées destinées au succès de la Radio. Il
est pasteur et professionnel des médias et semble s'être rendu compte que la radio aurait un plus
grand impact sur la société que le journal et aussi qu'elle contribuerait davantage au succès du
ministère et qu'elle peut aussi rapporter plus de revenus que le journal. Ce qu'il fait maintenant,
c'est un investissement progressif, dans l'espoir que certains bénéfices commenceront à s'accumuler
plus tard. Bien qu'il s'agisse d'un ministère chrétien, le CCN est également une entreprise
commerciale car la plupart de ses activités sont menées sur une base commerciale.

Pasteur Tembi dans le bulletin de janvier 2003 a souligné les défis


et les difficultés auxquelles le CCN est confronté. Ceux-ci inclus:
Répondre aux besoins spirituels des «âmes affamées», conseiller et suivre les nombreux
auditeurs qui viennent à son bureau après avoir écouté les messages sur Revival Gospel Radio.

Donner à ses auditeurs les meilleurs programmes et couvrir l'ensemble de la zone qu'il a été
autorisé à couvrir. Couvrir l'ensemble de la zone nécessite d'élever la hauteur de l'antenne de 14,5
m à la hauteur requise de 30 m. Il a des difficultés à réunir la somme d'argent requise pour acheter
l'équipement nécessaire et à embaucher un technicien pour le faire monter.

Il est également confronté à des difficultés pour payer une dette accumulée de 2 millions de FCFA en solde
pour l'achat de l'émetteur radio.
Avec les fréquentes coupures d'électricité au Cameroun, la CCN ne peut pas fonctionner
correctement car elle ne dispose pas de groupe électrogène de secours. L'un de ses plus grands
défis est désormais d'acquérir un groupe électrogène de secours afin qu'il puisse fonctionner à tout
moment même en cas de panne de l'électricité fournie par la Coopération nationale de l'électricité.
Au moins 500 000 CFA sont nécessaires pour acquérir un générateur, ce qui peut résoudre ce
problème, mais le pasteur Tembi ne peut pas réunir cet argent. Malgré ces problèmes, le pasteur
Tembi croit fermement que puisque la création de CCN était une vision de Dieu, il y aura forcément
des défis émanant du «ÿdiableÿ». Il soutient que « puisque Dieu est plus puissant que le diable, le
CCN finira par surmonter les défis ».
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L'adoration de Dieu occupe une place centrale dans le programme quotidien des ouvriers du
CCN. Le culte se fait pendant trente minutes, trois fois par jour (matin, midi et après-midi) et chaque
membre du personnel doit être présent. Pendant cette période, toutes les activités, à l'exception de
la radio, qui pouvait être programmée pour être allumée sans technicien, seraient arrêtées avec les
fenêtres et les portes fermées.

Financement du crédit de Sion

Zion Credit Financing (ZCF) est une banque coopérative financière et d'investissement chrétienne.
Bien qu'il porte cet attribut, les chrétiens pentecôtistes, la plupart d'entre eux issus de Full Gospel
Mission, ont conçu sa formation et il est exclusivement détenu et géré par des membres
pentecôtistes. Cela implique que pour être actionnaire ou travailler avec la banque, il faut appartenir
à un groupe pentecôtiste. Bien que détenue et gérée par des chrétiens pentecôtistes, elle accepte
les dépôts du grand public ainsi que d'autres transactions bancaires telles que l'octroi de prêts, le
paiement des salaires des employeurs publics, le transfert d'argent et l'échange de devises.

Certains chrétiens pentecôtistes de Buea ont conçu la formation de la banque en


1995 et elle est entrée en activité avec un capital de 500 millions de FCFA en 1997, par le biais d'un
arrêté d'autorisation d'État numéro SW CO/28/97/112. Sa devise est « In God We Trust » (voir son
dépliant). Le siège social de la banque était à Buea mais a ensuite été transféré à Bamenda. Elle a
des succursales à Douala, Yaoundé, Kumba, Limbe, Dschang, Tiko et Muyuka.

Selon le directeur de la succursale de Buea, ZCF est unique parmi les autres banques en celaÿ;

a) "C'est une force d'épargne et de crédit super moderne avec laquelle il faut
compter". b) 'C'est la première banque chrétienne miraculeuse, qui a ouvert ses portes avec de nouveaux principes bancaires
qui ont battu le système bancaire mondial'. Par nouveau principe bancaire ici, il voulait dire que les employés et les
actionnaires sont des «croyants» ou des personnes craignant Dieu à qui on peut faire confiance lorsqu'il s'agit de confier
des économies à leurs soins. c) "La création de la banque était une vision de Dieu destinée à délivrer son peuple de

la pauvreté'.
d) "C'est une banque qui croit en la responsabilité, la crédibilité et l'intégrité comme mots de passe pour
prospérité'.

Le financement de crédit Zion exploite cinq types de comptesÿ:

A) Le compte d'épargne

Il s'agit d'un compte dont l'épargne peut être retirée sans préavis. Il rapporte un intérêt de 5 à 8
% de l'épargne totale en un an au client et les titulaires de ce compte peuvent obtenir des prêts
auprès de la banque.
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B) Le compte de dépôt

Dans ce compte, les dépôts des clients sont conservés pendant une période de temps stipulée
(au moins trois mois), avant que le retrait puisse être effectué. Ce compte génère un intérêt de
10% à 15% du dépôt total par an.

C) Comptes courants

Il existe deux types de ce compteÿ:

1) Le compte courant professionnel.


Ici, des dépôts et des retraits fréquents peuvent être effectués par le client pour répondre à ses besoins
commerciaux. Le client paie des frais insignifiants. Ce compte offre au client la possibilité d'obtenir un
prêt ou d'utiliser la banque pour parrainer ses contrats et projets.
2) Salaire cCompte courant.
Les clients exploitant ce compte perçoivent leurs salaires par l'intermédiaire de la banque et bénéficient
d'avances sur salaire, de découverts et de prêts. Les cibles ici sont les fonctionnaires car le ministère des
Finances paie les agents de l'État soit par l'intermédiaire des banques commerciales, soit par le Trésor.

D) Le fonds de développement

Ici, les dépôts sont effectués en préparation d'un futur projet, attirant un taux d'intérêt de 8% à
10% du total des dépôts par an. Ce compte cible les fonds de développement apportés par les
membres des différentes localités pour le développement de leurs villages respectifs. L'idée de
sortir avec ce type de compte a dû être motivée par les cas fréquents de détournement par les
trésoriers locaux des fonds de développement apportés par les membres de diverses localités
pour des projets de développement spécifiques.

E) Le compte spécial

Dans ce compte, des économies quotidiennes sont réalisées par le client pour être retirées à
la fin du mois avec des frais négligeables. Le client n'a pas besoin d'aller à la banque tous les
jours pour déposer de l'argent, mais un agent de la banque se déplace vers lui et récupère
l'argent quotidiennement. Des agents sont également envoyés sur les marchés locaux pour
collecter les dépôts des clients après les ventes de la journée. Les cibles ici sont les hommes
d'affaires (petits et grands) impliqués dans les transactions, avec de l'argent entrant
quotidiennement, par exemple, les propriétaires de magasins de détail, les propriétaires de
bars, les femmes et les hommes du marché, y compris les intermédiaires vendeurs de produits
alimentaires (buyam selam ).19

19
Les Buyam-Selams sont une catégorie d'hommes d'affaires qui achètent des cultures vivrières aux agriculteurs ruraux pour les revendre dans
les zones urbaines.
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134

Il est intéressant de noter que la banque accepte les dépôts de tout le monde, indépendamment
de la religion, de la tribu, de la classe, de la profession, etc., mais exerce une discrimination en ce
qui concerne l'actionnaire. Pour diverses raisons, les actions ne sont acceptées que des «ÿcroyantsÿ».
Une des raisons tient au degré de confiance, comme me l'a révélé un actionnaire. Ils soutiennent
fermement que les « non-croyants » ne craignent pas Dieu et qu'il ne faut pas leur faire confiance
lorsqu'ils traitent des finances. Puisqu'un employé ou un actionnaire a accès aux dossiers financiers,
il est peu probable qu'un « croyant » manipule des chiffres afin de détourner de l'argent.
Malheureusement, à peine deux ans après sa création, l'un des responsables de la succursale de
Buea, a escroqué une grosse somme d'argent à la banque et s'est enfui à l'étranger. Cela a causé
de graves difficultés financières à la banque. Il ne pouvait pas payer de grosses sommes d'argent
aux clients qui en avaient besoin et des montants progressivement plus petits ne pouvaient pas non
plus être payés. De nombreux clients ont quitté la banque et certains actionnaires ont également
retiré leurs actions. La branche de Bamenda (la plus prospère de toutes) a ensuite sauvé la branche.
De nombreux travailleurs de la branche ont été licenciés et une nouvelle direction a été mise en
place. Ce problème a affecté la banque jusqu'à ce moment car elle survit à peine. C'est à cause de
cela que le siège a été déplacé à Bamenda. Le problème soulève une question sur les principes
chrétiens, que les autorités de la banque avaient défendus dans la gestion de la banque. L'un des
principes est que « la banque est soutenue par une direction très efficace qui craint Dieu » («
croyants »). Cela implique qu'en tant que «croyants», de tels méfaits ne peuvent jamais avoir lieu
au sein de la banque, mais cela s'est produit.

Cette incidence révèle les difficultés des « croyants » à traduire la croyance en


pratique. Cependant, le directeur de l'agence de Buea soutient fermement que cet acte était l'œuvre
du diable. Il argumenta ainsi :
Le diable utilise des êtres humains pour atteindre ses objectifs et c'est exactement ce qu'il a fait à la
branche de Buea, mais avec des prières constantes et le pouvoir de Dieu sur le diable, la force du
mal a été extirpée.

Frontlinners Beauty Center (entreprise de pain quotidien)


Il s'agit d'une entreprise commerciale détenue par Regina Egbe Shekinah (secrétaire de l'assemblée
Molyko de Full Gospel Mission). Ses activités se situent dans les domaines du soin du visage, des
ongles et des pieds, de la coiffure et du tressage des cheveux.
Shekinah, qui vient de la division Manyu, est née à Muea, où vivent ses parents. Elle est passée
par le Saker Baptist College de Limbe et a étudié les sciences politiques et l'histoire à l'Université de
Buea. Elle est diplômée de l'Université de Buea en 1997 et a immédiatement décroché un emploi au
Zion Financial Credit, Buea. En raison de la crise qui a secoué la banque, Shekinah a démissionné
en 2001, avec l'intention de se mettre à son compte. Tout en travaillant avec la banque, elle a
accumulé de l'argent, qui a été utilisé pour démarrer son centre de beauté à
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135

Novembre 2001. Elle révèle ci-dessous la genèse de son intérêt pour ce métier :

Dès mon enfance, j'ai toujours aimé faire des choses concernant la beauté comme le tressage et
j'ai étudié comment en prendre soin. A l'école primaire, je faisais des tresses de cheveux.
Au Saker Baptist College, j'étais l'un de ceux qui tressaient très bien. J'ai aussi fait du tressage à
la maison pour de l'argent et cela m'a aidé à améliorer mes compétences. Je n'ai suivi aucune
formation formelle pour acquérir la compétence. Cela a toujours été en moi et je disais à mes
amies qu'un jour, j'aurais un endroit où elles viendraient s'embellir. Et maintenant, je le fais, alors
je remercie Dieu de m'avoir donné cette expérience.

Cependant, elle a également révélé qu'elle avait acquis certaines connaissances en lisant
des livres sur la beauté et la mode.
Sur la raison pour laquelle elle a décidé de se lancer dans l'industrie de la beauté alors que la plupart des gens

croient que les pentecôtistes évitent tous les actes de beauté artificielle, elle a argumenté ainsiÿ:

Je sais que ces 'incroyants' font une erreur. Dieu est un Dieu magnifique. Il n'y a rien en Dieu qui soit en désordre. Je crois
qu'étant avec Dieu, nous devons garder notre corps propre. Cela n'implique pas de nous « masquer » en essayant de
changer notre forme ou notre structure mais simplement de prendre soin de nous. Nous devons prendre soin de certaines
parties de notre corps telles que les jambes, les mains, les cheveux et le visage. La plupart des gens n'ont pas assez de
temps pour s'asseoir et nettoyer leurs orteils, leurs ongles, etc., qui sont les petites choses nécessaires à la beauté.

Frontlinners Beauty Center, comme d'autres à Molyko, est un salon de beauté féminin. Il
est unique parmi les autres dans le quartier en ce que tandis que d'autres ont tendance à se
concentrer uniquement sur les soins capillaires, il prend également soin des parties du corps
telles que les ongles, le visage, les jambes et les mains. Shekinah a démarré l'entreprise avec
un capital d'investissement de 500 000 CFA. Le salon occupe une pièce dans un bâtiment à la
jonction de l'Université. Elle paie un loyer mensuel de 6 cents CFA et une moyenne de 1 mille
CFA par mois pour l'électricité. Le salon est équipé de deux sèche-cheveux, de fauteuils
rembourrés, de tables, de seaux, de vitrines pour exposer les produits de beauté, de serviettes,
d'un magnétophone / radio pour jouer de la musique gospel pour divertir les clients, etc. La
plupart de ses clients sont des étudiantes universitaires et Full Gospel Mission. Elle achète les
produits à Douala, où c'est moins cher. Cependant, les clients sont autorisés à venir avec leurs
produits, s'ils n'aiment pas ceux du Centre ou s'ils peuvent les avoir moins cher ailleurs. Pour
les coiffures, une affiche montrant différents styles est affichée pour que la cliente fasse son
choix, si elle n'en a pas en tête.
Ses frais varient selon le produit utilisé et le style. Plus le produit est cher, plus le prix est élevé
et plus un style est difficile et compliqué, plus le prix est élevé. Si une cliente vient avec son
produit, elle ne paie que la main-d'œuvre. Cependant, sa charge de travail pour la coiffure
varie de 5 cents CFA à 1 000 CFA.

Comme le CCN et le ZCF, Frontlinners Beauty Center a rencontré quelques problèmes.

La première est qu'elle a employé un coiffeur pour l'aider, mais la dame a ensuite quitté
Buea. Elle a employé une deuxième dame qui n'était pas « croyante », mais « l'incroyant » a
décidé de partir parce que Shekinah lui parlait toujours de
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136

la nécessité de devenir « croyante », ce qu'elle n'aimait pas. Elle travaille désormais seule et
compte former une "croyante", qui non seulement sera spécialisée dans la coiffure, comme
c'était le cas avec les précédentes employées, mais pourra accomplir les autres services et
aussi adorer avec elle.
Le deuxième problème vient de certains clients comme elle me l'a révélé :
Comme vous le savez, certaines femmes sont très compliquées surtout lorsqu'il s'agit de travailler
leurs cheveux. Par exemple, une femme peut mal expliquer comment ses cheveux doivent être
coiffés et si le travail n'est pas fait à son goût, elle apportera des problèmes. De plus, si vous le faites
comme elle l'a expliqué et que cela ne se passe pas bien, probablement à cause de la texture de ses
cheveux ou du type de produit qu'elle a proposé, elle sera malheureuse. Certains d'entre eux sont
généralement impatients, ce qui les empêche de faire du bon travail.

Shekinah supporte le coût la plupart du temps, cela se produit. Comme solution, elle
s'efforce de prendre son temps pour faire du bon travail et elle insiste également pour n'utiliser
que des produits qui, selon elle, conviendraient au style demandé par le client.
Shekinah a révélé qu'elle réussissait dans son entreprise et en grande partie parce que
lorsqu'elle était sur le point de la démarrer, elle l'avait confiée à Dieu. Elle a en outre révélé
que si servir un client coïncide avec une activité de l'église, elle donne la priorité à cette
dernière. Elle a soutenu que la vie spirituelle de quelqu'un est plus importante que toute autre
chose. Elle préfère travailler avec, ainsi que former, uniquement des "croyants" afin qu'ils
puissent adorer Dieu ensemble de la même manière.
Elle m'a révélé ses deux ambitions alternatives dans la vie. L'une consiste à poursuivre
ses études et l'autre à développer son activité afin de pouvoir former de jeunes «croyants» à
prendre soin d'eux-mêmes et des autres.

Full Gospel Technical College Muyuka Le


Full Gospel Technical College (FGTC) est situé à Yoke, Muyuka dans la province du sud-
ouest du Cameroun. L'histoire du collège remonte à 1971, lorsqu'il a commencé comme
centre social d'économie domestique et de formation biblique pour les filles.
Les filles ont été formées dans des matières telles que l'artisanat domestique, les soins
maternels et infantiles, les soins de santé et le mariage chrétien (Nwancha 2001). En 1994,
la Mission a transformé le Centre en Collège technique et en 1995, le Ministère camerounais
de l'Éducation nationale l'a officiellement approuvé. Il admet les garçons et les filles, quelle
que soit leur confession. Selon le directeur, le critère d'admission le plus important est la
rectitude morale. Certains étudiants vivent sur le campus tandis que d'autres vivent en ville.
Pour l'année universitaire 2002/2003, il avait un effectif total de 240 étudiants, tous vivant sur
le campus et 24 enseignants à temps plein, issus de Full Gospel Mission.

Il s'agit d'un collège technique de premier cycle, qui prépare les étudiants au General
Certificate of Education, (GCE) niveau ordinaire et au French Certificat d'Aptitude Professionel
(CAP). Selon le directeur, la Mission a l'intention de le transformer en lycée technique lorsque
les installations nécessaires à un tel
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137

niveau ont été mis en place. Il propose des cours de métiers, qui comprennent l'économie
domestique, le travail du bois, le bâtiment et la construction, l'électricité, la comptabilité et le
secrétariat.

Les frais payés par chaque étudiant sont les suivants :


Inscription 2 000 FCFA
Frais de scolarité 40 000 FCFA
Association des parents/enseignants (PTA) 10 000 FCFA
Études en informatique 10 000 FCFA
Cours pratiques 20 000 FCFA
Examens de classe 2 000 FCFA
Médical 5 000 FCFA
Embarquement 80 000 FCFA
Uniformesÿ:
Garçons 46 000 FCFA
Les filles .41 000 FCFA

Le besoin financier total pour les non-pensionnaires est de 136 000 CFA pour les garçons et de
131 000 CFA pour les filles. Pour les pensionnaires, les garçons paient 216 mille CFA et les filles
211 mille CFA. Les frais de lecture ne sont pas inclus car les étudiants reçoivent une liste de livres
qu'ils utilisent pour acheter des livres dans les librairies locales. Un examen rapide des frais ci-
dessus facturés par l'école révèle qu'il s'agit de l'équivalent de ce qui est facturé dans d'autres
collèges missionnaires du pays.
La principale source de revenus de l'école est constituée par les frais de scolarité payés par les
étudiants. L'argent sert à payer les membres du personnel ainsi qu'à mettre en place certaines
infrastructures. Selon le directeur, l'école n'a jamais reçu de subvention de l'État.

L'école gère une très grande ferme sur son campus où des cultures vivrières telles que des
plantains, du manioc, des ignames et des légumes sont cultivées pour compléter les aliments
achetés sur le marché pour nourrir les pensionnaires. Les élèves font l'agriculture et la récolte des
cultures. Elle gère également un petit dispensaire avec l'argent récolté grâce aux frais médicaux.
Le dispensaire fournit des soins médicaux aux étudiants, mais lorsqu'une maladie grave ne peut
pas être prise en charge, l'étudiant est transporté d'urgence à l'hôpital gouvernemental aux frais
des parents ou du tuteur.
Tout comme les autres entreprises, l'école est aux prises avec un certain nombre de problèmes :

La première est que de nombreux étudiants ne paient pas leurs frais de scolarité à temps et que certains finissent l'année
scolaire en raison de tant d'argent. Étant donné que les frais de scolarité sont la seule source de revenus de l'école pour
l'instant, des problèmes tels que le paiement tardif du personnel, l'incapacité d'acquérir suffisamment de besoins de base
tels que la craie, les livres des enseignants, le matériel didactique, les livrets de bulletins et le matériel d'examen se
posent. .

Un deuxième problème d'ordre financier, que le proviseur m'a révélé, est la hausse du prix des
denrées alimentaires sur les marchés locaux. Les frais d'embarquement sont généralement facturés
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138

en fonction de la somme d'argent qui peut être utilisée pour nourrir l'étudiant pendant l'année scolaire.
Ceci est déterminé par les prix en vigueur des denrées alimentaires sur les marchés locaux. Lorsque
les prix augmentent, notamment en milieu d'année scolaire, l'école devra supporter le surcoût car le
contrat école/élèves sur l'alimentation ne prévoit pas de surcoût si cela se produit, tout comme il ne
prévoit pas le remboursement d'une partie des redevances, si les prix des denrées alimentaires
baissent. La décision prise par l'administration de l'école de se lancer dans la production vivrière était
une stratégie pour parer à de telles éventualités.

Un troisième problème a trait à l'emplacement de l'école. Muyuka est une petite ville avec une
longue histoire de nombreux collèges techniques. Avant la création du FGTC, il existait d'autres
collèges techniques tels que le Vocational College of Arts Science and Technology (VOCAST) et le
FESS Technical College, tous des collèges privés laïcs, le Government Technical College (GTC) et le
State Rural Artisan Training Centre. Bien que ce conglomérat ait l'avantage que le FGTC puisse
embaucher des enseignants à temps partiel dans les écoles ou coopère avec eux dans l'enseignement
pratique, le problème, qui, à mon avis, l'emporte sur cet avantage, est la concurrence pour l'admission.
Il est incontestable que plus le nombre d'élèves dans une école, qui vise à maximiser les profits, est
élevé, plus les profits réalisés sont élevés et vice versa. Le FGTC Muyuka est confronté à un problème
de faible taux d'inscription car il est en concurrence avec les autres collèges pour les candidats. De
plus, le campus GTC, situé à moins d'un quart de kilomètre du campus FGTC, forme des étudiants
gratuitement, attirant ainsi davantage d'étudiants. Il en résulte que FGTC n'est pas en mesure de
maximiser les bénéfices attendus.

De tels établissements de l'église ainsi que ceux des membres sont de

importance considérable dans la réduction de la pauvreté de certains de ses membres en raison des
possibilités d'emploi qu'ils offrent ainsi que de la formation acquise pour gagner leur vie. Certains
administrateurs politiques l'ont reconnu.
Par exemple, lors de la cérémonie de convocation en 2004 du Teachers' Training College Mbengwi,
l'administrateur gouvernemental de la division Momo a salué l'autorité de l'église pour avoir aidé le
gouvernement à réduire la pauvreté en donnant aux jeunes camerounais l'éducation et les
compétences nécessaires pour faciliter leur emploi dans le marché hautement concurrentiel (The
Herald Newspaper du 17 avril 2004).

Tout comme l'Église catholique romaine, Full Gospel Mission semble se préoccuper particulièrement
de la réduction de la pauvreté chez les femmes. Contrairement au RCC, qui le fait par l'intermédiaire
de la CWA, la FGM a un ministère de la femme (un organe fort dans l'organisation administrative de
l'église) chargé d'organiser les femmes et de les mobiliser pour lutter contre la crise. Selon son
coordinateur national, l'objectif principal de ce département est d'unir toutes les femmes de Full
Gospel Mission dans un effort commun pour aider à diffuser les enseignements de l'église.
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139

En plus de cela, il vise à encourager les femmes à mener une vie chrétienne dans leurs foyers
et leur apprend parfois des choses pratiques qui pourraient les aider à gagner leur vie comme
la couture et l'artisanat domestique (Kankeur 2001). L'intérêt pour l'autonomisation économique
des femmes pourrait logiquement remonter à la création du Centre social d'économie
domestique à Muyuka en 1971.
Au sein de certaines assemblées, par exemple la ville de Buea, les femmes ont, en
collaboration avec le Département des femmes, amélioré les conditions économiques des
femmes malgré les revenus généralement faibles de beaucoup. Dans un document de
séminaire présenté par l'une des femmes de l'Assemblée de la ville de Buea sur "Les femmes
dans la réduction de la pauvreté", Kamara Mary, utilisant une citation biblique, commence par
affirmer qu'une femme vertueuse utilise ses mains, sa tête et son talent pour faire de grands
exploits pour elle. famille et à travers eux, elle peut devenir une bénédiction pour sa famille et
sa communauté. Elle révèle que les femmes de l'assemblée ont adopté de telles qualités et
sont capables de payer les frais de scolarité de leurs enfants, de résoudre les demandes
sanitaires et sociales de la famille. Le Département des femmes de l'église fournit des experts
qui enseignent aux femmes de l'Assemblée diverses compétences génératrices de revenus
avec lesquelles elles peuvent générer des revenus pour réduire la pauvreté. On leur apprend
à fabriquer du savon, des cravates et de la teinture, à produire et à vendre de l'huile de palme,
des tartes au poisson, des lotions pour le corps, des gâteaux, des œufs de scotch et de la
mayonnaise (Kamara 2004). Contrairement à la CWA, le Women Department of Full Gospel
Mission gère un programme d'épargne et de prêt grâce auquel les membres, qui ont acquis
l'une de ces compétences, peuvent contracter un prêt à un taux d'intérêt très bas pour exploiter
une entreprise. Ce système fournit non seulement aux femmes les compétences nécessaires,
mais également le capital nécessaire pour mener à bien leurs activités. Ce qui est important
pour la survie et le succès d'un tel système est de mettre en place un mécanisme par lequel
le défaut, par exemple, l'incapacité de rembourser le prêt ou les intérêts et le décès interétatique
d'un débiteur, pourrait être contrôlé. Selon Kamara, toutes les mesures de sécurité nécessaires,
telles que la garantie, sont prises en considération avant d'accorder un prêt.
Une bénéficiaire du programme est Helen qui a révélé dans l'extrait ci-dessous que la vie
était devenue si difficile pour elle et sa famille parce que son mari à la retraite ne recevait pas
ses prestations de retraite et qu'elle était au chômage.
Après avoir acquis le savoir-faire de fabriquer du savon il y a un an, j'ai emprunté dix mille francs
à un ami et j'ai acheté le produit chimique pour faire du savon, y compris l'huile de palme pour
onze mille francs. Je fabriquais à la fois du savon à lessive et du savon de bain, qui se vendait
vingt et un mille francs en cinq jours et après soustraction de mes dépenses totales, j'avais un
bénéfice de neuf mille francs. De plus, ma maisonnée de neuf personnes a pu utiliser une partie
du savon pendant un mois, quelque chose qui me coûtait pas moins de cinq mille francs. Depuis
lors, ma famille vit de cette activité et je n'achète plus de savon chez moi. Nous pouvons
maintenant nous occuper de nos enfants à l'école.

Un autre bénéficiaire qui a contracté un prêt du régime et s'est lancé dans un autre secteur
d'activité est Mirabel. Elle a contracté un emprunt de 50 000 CFA, qu'elle
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remboursé au bout de huit mois et se lance dans la cuisson de gâteaux et la fabrication


d'œufs écossais. Elle vit à Soppo, Buea et les œufs de scotch et les gâteaux qu'elle produit
sont placés dans certains centres d'affaires tels que les hôtels, les stations-service et les
entrées des écoles pour que les gens puissent les acheter. Le samedi, sa fille et sa cousine
d'environ quatorze et treize ans respectivement l'aident à transporter certaines de ces choses
pour les vendre. Mirabel fait des gâteaux de mariage et d'anniversaire et il semblerait qu'elle
soit très célèbre à Buea en raison de cette entreprise car dans l'heure où je l'ai interviewée,
elle a eu deux appels téléphoniques, qui faisaient des demandes de gâteaux d'anniversaire
et une autre personne qui est venue elle-même à prendre des dispositions pour un gâteau de
mariage bien qu'il ne se soit pas matérialisé parce qu'ils ne pouvaient pas arriver à un prix
acceptable.
Elle m'a révélé qu'avant de pouvoir acquérir cette compétence pour se lancer dans cette
entreprise, la situation financière de sa famille n'était pas très bonne. Son mari est femme de
ménage à l'Université de Buea, avec un maigre salaire, qui ne pouvait pas s'occuper de
toute la famille de quatre enfants et d'un cousin vivant avec eux. Deux des enfants dont le
cousin sont dans des écoles secondaires et les deux autres sont à l'école primaire. Elle a
révélé qu'elle tire profit de l'entreprise, ce qui aide à résoudre les problèmes familiaux et
d'autres obligations sociales. Elle n'a pas pu révéler son bénéfice réel car il varie avec le
temps. Le pic semble être lorsque les écoles sont ouvertes parce que les étudiants aiment
manger ces articles et au mois de décembre lorsque de nombreux mariages ont lieu.

Un autre plan adopté par les femmes de l'Assemblée de la ville de Buea pour collecter
des fonds consiste à organiser des cours l'après-midi pour les candidats ayant l'intention de
passer des examens publics. Selon Kamara, les candidats à ces cours paient et tout profit
réalisé est utilisé dans l'intérêt des femmes. L'argent, qui est conservé dans leur compte
bancaire, est à la disposition de tout membre qui veut en emprunter une partie et lorsque le
besoin s'en fait sentir, une partie pourrait être donnée à l'église pour n'importe quel projet.

Conclusion
La discussion a indiqué que les deux églises ont été touchées par la crise économique et
que chacune s'efforce de la surmonter. Alors que le département de l'éducation du RCC a
été fortement touché par la crise en raison de sa longue dépendance aux subventions
gouvernementales, la FGM ne semble pas vivre cela avec son école car les autorités de
l'église ont pris la décision de faire fonctionner les écoles pendant la période de crise
économique. crise et ce faisant, ils ont pris les mesures nécessaires pour éviter de rencontrer
des difficultés financières. Les enseignants de la Mission catholique ont du mal à accepter
leurs conditions de travail actuelles par rapport au passé et cela a été une pomme de
discorde entre les autorités de l'église et les enseignants. Full Gospel Mission ne fait pas
face à cela parce que les enseignants
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ont été recrutés sous des conditions qu'ils ont acceptées. De plus, la plupart d'entre eux sont
des jeunes qui se sentent satisfaits de ce qu'on leur donne en raison du taux de chômage élevé.

À l'appui de Nash selon lequel « si un peuple est pauvre, l'Église est et doit être une Église
de pauvres » (Nash 1984), les deux Églises se préoccupent de réduire la pauvreté parmi leurs
membres. Étant donné que chacune devient autofinancée, les cotisations des membres
constituent une source de revenus non négligeable.
Malheureusement, la crise a handicapé de nombreuses personnes dans le soutien financier
aux églises et cela explique pourquoi chaque église, pour réussir, essaie de réduire la pauvreté
parmi ses membres. Cela a créé une relation réciproque dans laquelle l'église surmonte la crise
en atténuant la pauvreté parmi les membres qui, à leur tour, fournissent les finances nécessaires
au fonctionnement de l'église. Le succès de l'église serait donc déterminé par la capacité et le
degré auquel elle réduit la pauvreté parmi ses membres. Plus le nombre de membres qui sont
soulagés de la pauvreté est élevé, plus l'aide financière fournie à l'église est importante et vice-
versa.

Fournir un emploi aux membres dans des établissements (écoles, hôpitaux, etc.) gérés par
l'église est une méthode utilisée pour permettre aux membres d'avoir une source de revenus.
Alors que le PCC et d'autres églises ont fermé des écoles à cause de la crise, le RCC n'a pas
pris cette décision dans le but d'éviter de créer du chômage.
Alternativement, plus d'écoles ont été ouvertes (créant plus d'opportunités d'emploi) bien que
les salaires des enseignants en service aient été réduits de cinquante pour cent et les
enseignants se sont toujours battus pour que la situation soit ajustée. La FGM s'est pour sa part
engagée dans la fourniture de ces services, ce qu'elle avait résisté à faire avant la crise. Ceux-
ci ont fourni des opportunités d'emploi aux membres de l'église. L'une des raisons, que j'ai
expliquée ailleurs, comme étant un facteur contributif à la croissance rapide de l'église au cours
de la dernière décennie, est la décision d'exploiter ces services. Les établissements sont gérés
sur une base fiduciaire, ce qui permet uniquement aux membres de l'église ou à ceux qui sont
prêts à se convertir d'avoir des opportunités d'emploi dans l'un d'entre eux. De nombreuses
personnes se sont converties à l'église à cause de cela (Akoko 2002).

Les deux Églises ont manifesté un intérêt particulier pour la réduction de la pauvreté chez
les femmes. Il est très probable que l'une des raisons derrière cela est de libérer les femmes
économiquement parce que c'était une tradition pour les femmes (en particulier la majorité qui
n'ont pas de source régulière de revenus et sont des femmes au foyer à plein temps) de compter
sur leurs maris ' gains. L'intention ici serait non seulement d'autonomiser les femmes
financièrement, mais aussi de leur permettre d'aider leurs maris à gérer la maison, car il devient
de plus en plus difficile pour une seule personne de le faire. En outre, comme l'a soutenu
Kamara, la mauvaise gestion des finances par certains hommes, par exemple, la consommation
excessive d'alcool, courir après les femmes, jouer à la loterie rend
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intéressant pour les femmes de s'engager dans des activités génératrices de revenus pour faire
face aux obligations financières de leur famille, ce que cette catégorie d'hommes est incapable
de faire (Kamara 2004).
Les deux Églises croient également qu'il est important d'aider les nécessiteux en cette période
de crise économique. La redynamisation du service de la charité par l'Église catholique est
révélatrice de l'intérêt que l'Église porte à aider les nécessiteux.
Contrairement à l'Église catholique qui a institutionnalisé ce service et prescrit les modalités de
collecte et de partage de ses fonds, la MGF n'a pas institutionnalisé la charité mais elle dispose
d'un autre moyen de prendre soin des membres nécessiteux. Lorsqu'un membre mérite une
assistance, un appel spécial est lancé lors d'un culte pour que les membres apportent une
contribution financière, qui est remise à la personne.
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5
"Vous devez être né de nouveau":
La pentecôtisation des
Église presbytérienne au Cameroun

Le pentecôtisme, dont l'origine remonte au grand réveil (appelé Holiness Movement) aux
États-Unis d'Amérique au début du XXe siècle, était marginalement présent en Afrique au
milieu du siècle. Mais au cours des deux dernières décennies, le continent a connu une
croissance phénoménale du mouvement. Il compte des dizaines de millions d'adeptes à
travers le continent et continue de croître à un rythme étonnant. Plusieurs raisons ont été
avancées pour justifier la prolifération de la foi (Corten et Marshal 2001, Gifford 1992, 1994,
1998, Marshall 1992, Van Dijk 2000).

Bien que plusieurs courants de groupes pentecôtistes continuent à proliférer sur le


continent, ce qui les unit est leur maintien des principes doctrinaux du pentecôtisme primitif
qui incluent l'accent biblique sur le salut et la justification par la foi, la doctrine de la seconde
venue du Christ, l'accent mis sur guérison spirituelle, la doctrine du baptême par le Saint-
Esprit, symbolisé par le parler en langues (glossolalia) exprimé dans le verset de l'histoire de
la Pentecôte dans les Actes des apôtres, Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit et
commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'esprit leur a donné de s'exprimer
(Actes 2ÿ: 4). Chacun des groupes parle d'une renaissance dans le Christ et impose une
conversion radicale sous la forme d'un baptême « authentiquement » biblique par immersion
des nouveaux fidèles comme ultime étape d'adhésion (Nichol 1966, Hollenweger 1972).

Le réveil spirituel occupe une place centrale dans chacun des groupes et pour cette
raison, ils se font un devoir d'avertir tous les chrétiens contre les dangers spirituels qui
pourraient miner la foi chrétienne. Ils le font parfois avec tellement
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persuasion et cet impact négatif sur les églises principales dans la mesure où le nombre de
membres s'érode continuellement en faveur des groupes pentecôtistes. En Afrique, certaines
églises dominantes ont pris conscience de l'influence de ces églises mais semblent souhaiter,
avec prudence, s'adapter à ce sentiment de renouveau dans l'église.
Par exemple, les Églises méthodiste et catholique romaine du Ghana adoptent avec prudence
certaines pratiques pentecôtistes. Dans le cas de l'Église catholique romaine, le réveil a été
introduit pour la première fois en 1971 lorsqu'une sœur du Saint-Esprit a lancé un groupe de
prière à Koforida après son retour des États-Unis. Un autre groupe a été créé à Accra la
même année, et un an plus tard, deux sœurs missionnaires médicales, également des États-
Unis, ont commencé le mouvement à Kumassi, qui est devenu en quelque sorte un centre de
renouveau charismatique. Aujourd'hui, de nombreuses paroisses de l'Église catholique au
Ghana ont des groupes de prière dans lesquels la guérison est un élément important, comme
c'est d'ailleurs le cas dans de nombreuses autres églises du Ghana (Ter Haar 1994). Dans
une autre étude menée au Ghana, Opoky révèle que l'Africain croit fermement à la sorcellerie,
aux démons, aux malédictions ancestrales ou aux maladies et qu'en tant que tel, lorsqu'il est
affligé par l'un d'entre eux, il recherche la guérison spirituelle. Il soutient que chaque église
trouve utile d'inclure la guérison spirituelle dans son programme, car ne pas le faire revient à
perdre des membres au profit d'églises qui incluent de telles activités, d'où la pentecôtisation
continue du christianisme en Afrique (Opoky, non daté).

Alors que ce développement se produit au sein de certaines églises principales, d'autres


ne tolèrent pas les changements dans leur propre cadre et chaque fois qu'un membre ou un
prêtre essaie d'introduire des pratiques pentecôtistes, il rencontre des problèmes avec les
autorités de l'église. Par exemple, dans le diocèse de Buea de l'Église catholique romaine,
l'un de ses prêtres a lancé un mouvement de réveil dans sa paroisse, qui a attiré de nombreux
adeptes. Lorsque l'évêque s'est rendu compte que le mouvement, inspiré par l'expansion du
pentecôtisme dans la région, avait adopté plusieurs pratiques pentecôtistes, il l'a interdit.
Cela n'a pas seulement apporté de sérieuses tensions entre le groupe et l'évêque, mais a
également ressuscité le conflit allochtonie autochtonie dans la région parce que les habitants
du sud-ouest estimaient que l'évêque (d'origine de la province du nord-ouest) avait réagi de
cette façon parce que le fondateur du groupe était du sud-ouest. province d'origine.1 Ceci
illustre une situation dans laquelle les autorités ecclésiastiques ont réussi à réprimer une
tentative de pentecôtisation d'une église. Dans certains cas, cela se termine soit par la
défection de certains membres vers des groupes pentecôtistes où ils croient pouvoir avoir
cet accomplissement spirituel, soit par la fondation d'une nouvelle église pentecôtiste, dirigée
par le chef du groupe, dans laquelle ils poursuivent leurs activités. Par exemple, l'Église du
Seigneur (pentecôtiste) Agbelengor du Ghana a fait sécession de l'Église presbytérienne
évangélique (EPC)

1
Voir Konings (2003) sur, Religious Revival in the Roman Catholic Church and the Autochthony
Allochthony Conflict in Cameroon, in: Africa 73 (1).
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145

lorsque son fondateur, Samuel Amedzro, a créé un groupe de prière, qui a adopté des
éléments pentecôtistes au sein de l'EPC contre la volonté des autorités ecclésiastiques.
Ses dirigeants ont été excommuniés parce qu'ils ont résisté. Les dirigeants du groupe ont
réagi en fondant l'Église New Lord (Pentecôte) (Meyer 1995).
L'objectif de ce chapitre est d'examiner le processus graduel de pentecôtisation qui s'opère
dans l'Église presbytérienne du Cameroun (EPC). Le cas du PCC est particulièrement
intéressant car cette évolution vient d'en bas et les autorités de l'église, qui y avaient résisté
dès le début, cèdent peu à peu au souhait des membres ordinaires. Le chapitre cherche à
expliquer pourquoi les croyants veulent imiter le pentecôtisme et pourquoi les autorités
ecclésiastiques, qui avaient résisté à cette évolution lors de tentatives successives, se sont
ouvertes aux pratiques pentecôtistes dans leurs églises. Deux tentatives antérieures ont été
faites par certaines des figures de proue de l'église pour introduire les pratiques pentecôtistes
dans l'église, mais chacune s'est heurtée à une forte résistance de la part de ses autorités.
Chaque cas a abouti à la formation d'une nouvelle église pentecôtiste, une grande partie des
adhérents étant des convertis du PCC.

Le PCC est le successeur historique et constitutionnel de l'Église missionnaire de Bâle au


Cameroun, établie en 1886 en tant que branche externe de la Société missionnaire
évangélique de la Mission de Bâle en Suisse, et il maintient la continuité spirituelle et
théologique de cette église (PCC Constitution ). Les antécédents de l'église remontent à 1843
lorsque la English Baptist Missionary Society a commencé à travailler à Fernando Po (qui fait
maintenant partie de la République de Guinée équatoriale). Sous Alfred Saker, le travail s'est
étendu à Douala en 1845 et à Victoria (aujourd'hui Limbe) en 1858. Dès lors, la Mission a
étendu ses activités à d'autres régions côtières jusqu'en 1887 lorsque des missionnaires
allemands ont repris le travail suite à la colonisation du Cameroun par l'Allemagne. . La
Première Guerre mondiale a perturbé le travail des Missionnaires suite à la défaite des
Allemands dans la guerre. Tous les missionnaires d'origine allemande ont été expulsés du
Cameroun. La mission de Bâle offrit son champ sous administration française à une autre
mission basée à Paris et en 1925, elle retourna au Cameroun britannique avec une majorité
de ses missionnaires étant suisses.

L'intention de la Mission de Bâle était de remettre éventuellement le travail aux


Camerounais. Le 13 novembre 1957, dans la province de Bali Nord-Ouest, la gestion de
l'église a été confiée aux Camerounais et le nom a été changé de Basel Mission Church à
l'Église presbytérienne du Cameroun et son premier synode de Camerounais a été constitué.
Désormais, l'église devait prendre toutes les décisions concernant sa vie et son travail au
Cameroun. Cependant jusqu'en 1968, les institutions (écoles, hôpitaux, gares) de l'église
étaient encore sous la tutelle directe de la Mission de Bâle. En novembre 1966, les
établissements d'enseignement sont remis à l'église. En avril 1968, le reste de la
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146

les institutions (stations missionnaires et hôpitaux) ont été transférées à l'église (Dah 1990).

Le nombre de membres de l'église a augmenté, passant d'environ 53 000 en 1957 à entre 600
et 800 en 2003 (Nyansako-Ni-Nku 1990, Dah 2003, journal de l'église du PCC 2005). L'église a
quatre structures administratives. De haut en bas se trouvent le synode, les presbytères, les
paroisses et les congrégations. Elle compte au total 21 presbytères, 358 paroisses et 1290
congrégations. Il gère un certain nombre d'établissements dans les domaines de la santé (1 centre
de santé et de réadaptation, 3 hôpitaux généraux et 10 centres de santé aménagés), de l'éducation
(21 écoles maternelles, 116 écoles primaires et 16 écoles secondaires dont une école normale),
du développement rural projets (2 centres de formation en agriculture rurale, un centre de poterie,
un centre de menuiserie et un centre d'artisanat) et une chaîne de librairies (PCC laiterie paroissiale
2005).

Tentatives controversées antérieures d'introduction des pratiques


pentecôtistes dans le PCC

Avant d'examiner les pratiques pentecôtistes actuelles qui infiltrent le PCC, il est important de
présenter les tentatives antérieures, auxquelles les autorités ecclésiastiques ont résisté, d'introduire
ces pratiques. Il y a eu deux tentatives remarquables qui, après une forte résistance des autorités,
chacun des dirigeants, y compris ses partisans, ont quitté l'église pour en former une nouvelle.

La première tentative marquante remonte à 1976, lorsque Zacharias Fomum a introduit son
mouvement « Born-again » au sein de la congrégation de la paroisse anglophone de Djoungolo de
l' Église presbytérienne camerounaise, qui est aujourd'hui la congrégation Bastos du PCC.2
Fomum, un University Don et le fils d'un défunt ministre du PCC, ont lancé le mouvement à un
moment où il était un ancien de l'église de la congrégation. C'était un prédicateur laïc charismatique,
dont le message 'Born-again' était simple et clair :

Vous devez être "Né de nouveau", peuple de l'Eglise de Djoungolo, car vos péchés sont nombreux ; la colère
de Dieu s'abattra sur vous, il ne reste plus beaucoup de temps', 'Vous pécheurs, que vous appelez chrétiens,
êtes-vous 'Nés de nouveau' ? Avancez-vous et recevez Jésus-Christ aujourd'hui dans votre vie comme votre
sauveur personnel (Buma Kor 1997, 8).

Le message de Fomum attirait de nombreuses personnes et chaque fois qu'il avait une mission
de prédication, la participation était généralement très élevée. Fomum est devenu largement
sollicité en tant qu'évangéliste dans les croisades duquel on croyait que les péchés de beaucoup
étaient pardonnés, la maladie guérie et les démons réprimandés. Sa prédication et la foule qu'il
maniait lui ont valu une grande reconnaissance et il est rapidement devenu membre de la

2
Être « né de nouveau » est dérivé de la pierre angulaire du christianisme, qui exige que chaque individu se repente
et « donne sa vie à Jésus-Christ ».
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147

PCC National Center for Evangelism avant d'en devenir le président. Sous Fomum, le centre
a lancé une campagne interconfessionnelle «Une nouvelle vie pour tous», dont il a pris le
contrôle total. La campagne « Une nouvelle vie pour tous » a organisé des réunions de prière,
d'abord au domicile de Fomum et avec une fréquentation croissante, des cellules de prière
ont été organisées dans presque tous les quartiers de la ville de Yaoundé.
La croisade de Fomum tournait autour du salut personnel, qui reposait sur une renaissance
ou une réception sur place de Jésus-Christ. Il croyait que son message devait être entendu et
respecté par tous pour éviter la colère de Dieu.
Tous ceux qui se sentaient coupables et décidaient ensuite de se repentir devaient se déclarer
en public, soit à l'église, soit lors d'un rassemblement. Au fil des années, la popularité de
Fomum a augmenté non seulement parmi les chrétiens du PCC, mais aussi parmi ceux
d'autres confessions qui fréquentaient les cellules de prière. De nombreuses personnes ont
salué Fomum alors qu'ils se présentaient chaque dimanche dans l'église, les cellules de prière
et lors des croisades pour déclarer qu'ils s'étaient repentis et avaient «donné leur vie» à
Jésus-Christ. Ceux qui restaient avec la congrégation grommelaient chaque fois que les
chrétiens « nés de nouveau » interrompaient le service pour déclarer comment Jésus sauve
et guérit et d'autres témoignages.3 Cela devint alors comme une guerre dans le PCC entre
ceux qui s'étaient repentis et ceux qui étaient encore le faire ou ne pas vouloir le faire. Lorsque
ces membres qui s'étaient « repentis » rencontraient ceux qui ne l'avaient pas fait, ils se
brandissaient eux-mêmes « nés de nouveau », ou les sauvés. Ils ont parlé avec éloquence
et vantardise avec des passages bibliques à l'appui qu'ils avaient reçu Jésus-Christ dans leur
vie et que toutes les autres personnes étaient des « pécheurs ». L'église de Djoungolo était
alors dans la confusion et au bord de la rupture à cause de cette scission.
Son mouvement s'est étendu à d'autres congrégations du PCC et lui et ses partisans
pouvaient être vus prêcher et organiser des croisades dans ces autres églises. Les membres
du mouvement pouvaient facilement être différenciés des autres en ce sens qu'ils pouvaient
être vus activement impliqués dans des activités organisées par Fomum et qu'ils se
déplaçaient également avec leurs bibles prêts à en utiliser des passages pour persuader les
autres de la nécessité de devenir `` Born-again ''. . J'ai vécu trois mois à Yaoundé en 1980
avec un parent qui faisait partie du mouvement et pendant cette période, j'ai assisté à
certaines de leurs activités pour faire plaisir à mon hôte, dont le désir était de me convertir et
surtout par curiosité. Mon observation était qu'après les heures de service officielles, la
majeure partie du reste de leur temps était consacrée aux activités (par exemple, réunions de
réveil, croisades, évangélisation, prières nocturnes) du groupe et lorsque l'un d'entre eux ne
réussissait pas à persuader un parent pour les rejoindre, ils ont préféré se séparer de la
personne.

3
Rendre témoignage est une pratique pentecôtiste typique selon laquelle un membre, pendant une période de
culte, se tient devant l'église ou sur le podium lors d'un rassemblement pour informer publiquement les autres
d'une bonne chose que Dieu a faite pour lui. Il peut s'agir de se remettre d'une maladie dangereuse, de réussir
un examen ou d'avoir une aide financière inattendue dans des situations difficiles.
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148

Après avoir observé la croisade de Fomum avec un vif intérêt pendant longtemps, le
synode de l'église a estimé qu'il divisa l'église plutôt que de l'unir. Il était également
suspect que Fomum ait pu utiliser le PCC pour construire un large public avec l'intention
de fonder sa propre église parce qu'il avait commencé à rebaptiser les chrétiens
presbytériens par immersion alors qu'il leur disait que la pratique du baptême du PCC
consistant à asperger d'eau la tête de Les chrétiens ne pouvaient pas les sauver. Les
autorités de l'église sont devenues mécontentes de Fomum et dans une lettre pastorale
à tous les presbytères de l'église, elles ont interdit à Fomum et à ses partisans de
participer aux services de culte de toute congrégation du PCC. Ils ont qualifié Fomum de
traître qui avait utilisé les chances qui lui étaient données de prêcher dans toutes les
congrégations de l'église pour construire une suite avec l'intention de fonder une église.
Cependant, les autorités ont laissé la porte ouverte aux partisans de Fomum qui
souhaitaient rester avec le PCC et se conformer aux pratiques du PCC. Fomum et
nombre de ses partisans se sont retirés du PCC et ont rejoint d'autres églises
pentecôtistes, qui se sont facilement adaptées à ses pratiques pentecôtistes, notamment
la Full Gospel Mission Cameroon et l'église apostolique. Il a lui-même rejoint Full Gospel
Mission et a dirigé une campagne d'évangélisation de 1978 à 1985, qui a en fait attiré de
nombreuses personnes dans l'église (Knorr, 2001). Fomum a quitté Full Gospel Mission
en 1985 et a fondé la Christian Missionary Fellowship International (CMFI).
Le révérend Dr Bame Bame Michael a dirigé le deuxième mouvement majeur dans la
pentecôtisation du PCC de la fin des années 80 aux années 90. Contrairement à la
croisade de Fomum appelée «Born-again», celle de Bame était connue sous le nom de
mouvement de «renouveau» parce que Bame croyait que le «renouveau» manquait au
PCC et devait être introduit. Comme Fomum, le père de Bame Bame était ministre du
PCC et contrairement à Fomum, il est un membre du clergé formé du PCC. Il a été
nommé curé de la paroisse de Djoungolo en 1979, à une époque où le mouvement «
Born-again » du Fomum était encore frais dans l'esprit des membres de la congrégation.
Lorsqu'il a repris la congrégation, il avait la tâche herculéenne de reconstruire la foi dans
les membres de la congrégation et de mettre également fin à de nouvelles défections
vers les églises pentecôtistes. Dans plusieurs de ses sermons, il prêcha contre Fomum
et les « dangers » de son mouvement. Dans l'un de ces sermons, auquel j'ai assisté en
septembre 1981, il a souligné que lui et Fomum étaient amis au Cameroon Protestant
College (CPC) Bali au début des années 60 et que le Fomum qu'il connaissait lorsqu'ils
étaient étudiants au CPC n'était pas différent du celui qu'il connaissait au moment du
sermon. Cela impliquait que l'affirmation de Fomum d'être un chrétien «né de nouveau»
ou une personne changée ne pouvait être justifiée.
Bame Bame, est reconnu pour avoir inculqué une discipline stricte dans l'église et au
fil des ans, les membres de la congrégation se sont habitués à un ordre de culte formel
et digne, qu'aucune autre congrégation du PCC ne pouvait rivaliser. Il était un prédicateur
doué et connaissait la Bible sur le bout des doigts, faisant ainsi de lui un profond
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149

pasteur et érudit. Ses sermons étaient très profonds et édifiants, et son style de vie témoignait
de sa vocation. Il était également pasteur de la radio nationale et ses prêches radiophoniques
du dimanche matin étaient très écoutés (Buma Kor, 1997). Il a également utilisé la plupart de
ses sermons pour contester le mode de vie de certains chrétiens de la congrégation. Par
exemple, il a condamné non seulement par la prédication mais aussi par écrit, les membres
de la congrégation qui appartenaient à des groupes mystiques tels que l'ordre rosicrucien. Il a
également fustigé le système politique et les injustices sociales qui prévalaient au Cameroun.
La position politique de Bame Bame et ses critiques ouvertes de l'injustice sociale lui ont valu
une grande renommée et reconnaissance à tel point qu'il est devenu comme le porte-parole
du peuple consulté par plusieurs et divers dignitaires au Cameroun. L'église était généralement
si pleine parce que les gens aimaient écouter ses sermons. De ce poste de renommée et de
force, il a été nommé doyen de la Faculté de théologie protestante de Yaoundé, qu'il a occupé
à ce titre pendant treize ans. Il a exercé cette fonction cumulativement avec celle de curé de
la paroisse de Yaoundé de l'Eglise presbytérienne du Cameroun.

Au début des années 90, Bame Bame a lancé un mouvement de «renouveau» dans
l'église. Il a affirmé que cette «ÿnouvelle visionÿ» pour le PCC découlait d'une expérience
spirituelle que lui et sa femme avaient vécue dans une église de la République démocratique
du Congo en 1987-1988, où il y avait des séances de prière-guérison, qui se manifestaient
par le pouvoir du Esprit Saint. Son mouvement, qui s'appelait plus tard le «Pilot Revival Prayer
Group in Cameroon», s'est rapidement étendu à d'autres congrégations anglophones du
PCC, où il a attiré un nombre important d'adeptes.
Progressivement, les autorités ecclésiastiques deviennent de plus en plus méfiantes vis-à-vis
de l'enseignement et des pratiques liturgiques du mouvement, qui apparaissent
dangereusement proches du pentecôtisme (Buma Kor 1997, Konings 2003, Mungwa 1995).
La doctrine de «réveil» de Bame Bame appelait chaque chrétien à faire l'expérience du
baptême du Saint-Esprit comme une étape nécessaire vers la croissance spirituelle. Cela
impliquait logiquement que le baptême par aspersion d'eau sur la tête du chrétien pratiqué
par le PCC n'était pas complet pour la croissance spirituelle, jusqu'à ce qu'un second, qui est
le Saint-Esprit, ait lieu. Ce mouvement de « réveil » s'est caractérisé par des pratiques
nettement différentes de celles du PCC, pour la plupart de type pentecôtiste. Par exemple, la
possession et la guérison spirituelles, l'exorcisme, la pratique de la glossolalie et des prières
fortes dites en même temps par tous les membres, donnant des témoignages à l'église,
chantant, applaudissant et dansant de nombreux chœurs à l'église et plus encore
'Louange…..le Seigneur' 'A..me.n', 'halleluiahs', qui sont dits après chaque chœur ou pendant
les prières étaient quelques-unes des pratiques pentecôtistes typiques qui ont caractérisé le
mouvement de 'réveil' des Bame Bame.
Buma Kor (1997), révèle que ce qui a attiré les gens vers le mouvement de réveil de Bame
Bame était sa revendication de prières spirituelles édifiantes. Les prières et adorations
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150

seraient efficaces, libérateurs, personnels et profondément spirituels alors que les cultes du
PCC sont secs, méthodiques, sans inspiration et surtout pas assez spirituels à leur goût. Il
promettait la guérison, la libération de la possession démoniaque et des attaques perverses
et l'assurance du salut, qui sont considérées comme des éléments rares du modèle de culte
presbytérien.
Il a été remplacé en août 1990 par le révérend Elangwe Isaac mais il exerçait encore
beaucoup d'influence sur la congrégation en raison de sa renommée et du fait qu'il était basé
à Yaoundé, le qualifiait pour être membre de la congrégation. En tant que membre du clergé
du PCC, il pouvait aider le nouveau pasteur à diriger un culte ou à accomplir d'autres rituels
religieux. Il a utilisé cette influence pour continuer son mouvement de «réveil» dans l'église.

La poursuite du mouvement après la prise de pouvoir d'Elangwe a entraîné des divergences


entre les deux pasteurs car Elangwe n'en faisait pas partie. Les chrétiens, qui ont vu deux
pasteurs avec des approches contradictoires s'occuper de la congrégation, ont pu remarquer
les différences entre les deux. A plusieurs reprises, leurs sermons se sont adressés
sciemment ou inconsciemment. Cela a conduit à une scission parmi les chrétiens de la
congrégation entre ceux qui soutenaient Bame Bame et d'autres qui soutenaient Elangwe.

La scission était le reflet d'une division similaire au sein du public camerounais et entre les
communautés et les régions. Au Cameroun, l'ethnicité et le tribalisme ont rongé profondément
le tissu de la société que les gens ont tendance à soutenir les partis politiques et d'autres
aspects de l'arrangement social en termes de gains que leur groupe ethnique, leur
communauté ou leur région pourrait en retirer. Peu importe aux Camerounais qu'un tel soutien
soit pour le bien général ou nuise aux autres groupes ou ruine la nation. Tant que son groupe
en profite, peu importe les effets que cela pourrait avoir sur d'autres groupes ou sur la nation
en général. Nyamnjoh (2005) révèle que l'ethnicité et le tribalisme se sont intensifiés au
Cameroun lorsque le processus de démocratisation s'est intensifié après 1990 et qu'il en
résulte que la presse a également tendance à refléter la division ethnique. Les journaux
tribaux ou ethniques, qui propagent la vérité telle qu'elle est connue et acceptable pour la
tribu ou le groupe ethnique, sont monnaie courante. Par exemple, Weekly Post s'est engagé
à défendre les intérêts des Sud-Ouest contre les Nord-Ouest, The Herald et The Post pour
les anglophones et Le Messager pour les Bamilékés et Le Patriote pour l'ethnie Beti. Avec
l'ouverture au multipartisme, des journaux ont également été créés pour défendre les intérêts
de certains partis politiques. Par exemple, Socialist Chronicle pour le Social Democratic Front
(SDF) et Le Patriote et Cameroon Tribune pour le parti au pouvoir, le Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (RDPC). Cet état de fait semble avoir reçu la bénédiction
de l'État en janvier 1996, avec l'adoption d'une nouvelle constitution qui promettait la protection
de l'État pour les minorités, la préservation de la
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151

les droits des populations autochtones et l'exigence que les présidents des conseils régionaux
soient des autochtones (Nyamnjoh 2005).
Dans le cas de la congrégation de Bastos, la scission était entre les nord-ouest et les sud-
ouest (un reflet de la division sud-ouest/nord-ouest au Cameroun)4 . (un indigène du Nord-
Ouest) a été conçu pour priver Elangwe (un indigène du Sud-Ouest) de son droit légitime de
diriger l'une des congrégations les plus prestigieuses du PCC. Par conséquent, ils étaient
enclins à être dans le camp d'Elangwe contre Bame Bame. Ainsi, les anciens d'origine du
Sud-Ouest ont rejoint Elangwe en étant les opposants les plus virulents de Bame Bame
(Konings 2003, Masock 1998).

Bien qu'Elangwe ait été considéré comme le pasteur de la congrégation, le poids de la


présence de Bame Bame lui a rendu difficile l'établissement de sa propre autorité.
Par conséquent, chacun d'eux a fait tout son possible pour impressionner les autorités
ecclésiastiques sur le fonctionnement de la congrégation. Tout comme l'affaire des « nés de
nouveau », le « réveil » avait divisé les chrétiens entre ceux qui avaient « reçu » le Saint-
Esprit et ceux qui ne l'avaient pas reçu. Buma Kor (1997) explique avec justesse que les
«ÿrevivalistesÿ» de la congrégation de Bastos avaient tendance à se considérer comme
supérieurs sur l'échelle chrétienne à ceux qui n'étaient pas avec eux et essayaient de se
dissocier de ces personnes.
Lorsque les autorités ecclésiastiques, qui avaient suivi le développement de l'église avec
un vif intérêt, se sont rendu compte que les différences dégénéraient, le modérateur du PCC
a convoqué une réunion avec Bame Bame pour discuter de la question.
Il a été conclu qu'un service de "réveil" devait avoir lieu dans l'église de Bastos le
dimanche après-midi et que les cultes du dimanche matin ne devaient pas être interrompus.
De plus, le service de réveil a été rendu facultatif pour les membres de la congrégation. Un
autre compromis était qu'un groupe d'étude biblique avec des tendances de «réveil», qui se
réunissait généralement le dimanche matin avant le service principal, devait être interrompu.

Malgré le compromis, les «ÿrevivalistesÿ» n'ont pas complètement arrêté leurs activités
dans le principal culte du dimanche. A plusieurs reprises, ils ont dû interrompre le service
pour imposer une pratique qui leur était propre comme le témoignage, la glossolalie ou le
réveil choeur debout pour chanter sans y être appelés. Tout cela a été considéré comme
une rupture du compromis et une relation encore plus rompue entre les deux pasteurs,
membres et non-membres du mouvement. De plus, le service des "revivalistes" avait
commencé à dupliquer certaines

4
Pour en savoir plus sur le sud-ouest et le nord-ouest/conflit, voir par exemple, Konings (2003) Religious
Revival in the Roman Catholic Church and the Autochthony-Allochthony conflict in Cameroon, dans :
Afrique 73 (1), Awasom (2001) Autochtonie et citoyenneté en Afrique postcoloniale : Une perspective
critique sur le Cameroun. Document de séminaire ASC Leiden
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les activités du service principal dans son service de l'après-midi, qui, selon lui, n'avaient pas
été menées de la manière qu'il jugeait acceptable. Par exemple, la dédicace des enfants, la
célébration du mariage, l'action de grâce et d'autres prières spéciales des chrétiens. Buma
Kor (1997) rapporte que même certains anciens dévoués de la congrégation du PCC
préféraient emmener leurs bébés pour les présenter au service de «réveil» plutôt qu'au
service principal du dimanche matin parce qu'ils croyaient que le Saint-Esprit se manifestait
davantage dans le service de réveil. Les chrétiens du « réveil » avaient également commencé
à payer leurs dîmes au « réveil » et non à la congrégation. Ils ont également fait leurs
offrandes et leur collecte spéciale au réveil et ont payé leur contribution nominale de l'église
à la congrégation principale. Les autorités ecclésiastiques n'étaient pas satisfaites du
développement. De plus, à l'instar du mouvement «Born-again» de Fomum, le «renouveau»
s'était étendu à d'autres congrégations du PCC. Ils voyaient le groupe comme une église à
l'intérieur d'une église et avaient envie d'y mettre un terme.
Dans sa lettre pastorale sur le problème du «ÿréveilÿ» adressée à toutes les congrégations
et pasteurs le 12ÿjanvierÿ1993, le modérateur de l'Église de l'époque s'inquiétait du fait que,
comme le mouvement du «ÿrenouveauÿ», le mouvement du «ÿréveilÿ» avait dégénéré en un
mouvement «ÿdiscutableÿ». groupe séparatiste » dans certaines congrégations et paroisses.
Dans une réponse apparente à ce qu'il ressentait comme une attaque contre sa direction du
mouvement de «réveil», Bame Bame a adressé une lettre, qu'il a copiée à tous les secrétaires
du consistoire, pasteurs et chrétiens de l'église, au modérateur. Il a lu une copie de sa propre
contre-lettre dans la Congrégation de Bastos immédiatement après la lecture de celle du
modérateur puisqu'il était le pasteur officiant ce dimanche-là et avait reçu sa propre copie de
la lettre du modérateur. Dans la lettre, il a rejeté, le plus souvent avec un soutien biblique,
certaines des allégations faites par le modérateur contre le mouvement de «réveil». Il a fait
valoir que contrairement à l'argument du modérateur, le «réveil» serait une force puissante
pour unir l'église, s'il était autorisé à opérer.

Alors que les « revivalistes » persistent dans leurs activités, le comité du synode de l'église
s'est réuni en avril 1994 et a préparé quelques lignes directrices sur la forme que le réveil
devrait prendre dans le PCC. Le comité a décidé que les pasteurs, les anciens et les autres
chefs d'église du PCC, qui étaient engagés dans le mouvement de réveil de Bame Bame,
devraient s'abstenir de la pratique, au plus tard le 31 décembre 1995. Il a averti que s'ils ne
se conformaient pas, ils devaient être licenciés, dans le cas des pasteurs, ou relevés de leurs
postes de direction dans le cas des autres. S'ils continuaient, même après les mesures ci-
dessus, ils devaient perdre leur adhésion au PCC. Cette sanction s'appliquait également aux
chrétiens ordinaires engagés dans de telles pratiques de réveil, qui, selon les normes des
autorités de l'église, étaient inacceptables dans le PCC. Malgré ces menaces, les « revivalistes
» ont poursuivi leurs pratiques au sein du PCC. Certains pasteurs et chrétiens impliqués ont
décidé de revenir à
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le pli tandis que d'autres dans l'église de Bastos, dirigée par Bame Bame, ont défié tous les pronostics
en décidant de continuer le combat.
Après que plusieurs tentatives de la direction du PCC pour trouver un compromis aient été
repoussées par le groupe, le comité du synode s'est réuni à Kumba en avril 1997 et a pris une
décision finale d'interdire le groupe. Bame Bame a été transféré pour enseigner au séminaire de
l'église de Kumba mais il a refusé et a plutôt démissionné du PCC pour rejoindre la Mission de l'Église
évangélique au Cameroun (MECC), qui est d'origine coréenne.

En janvier 1999, Bame Bame et une poignée d'autres anglophones décident de fonder la paroisse
anglophone des Missions de l'Église évangélique au Cameroun, qu'ils baptisent The Church of
Patmos. La majorité des chrétiens de cette église, qui est dirigée par Bame Bame, étaient membres
du mouvement de «ÿréveilÿ» de la congrégation de Bastos qui ont quitté le PCC afin de poursuivre
leurs activités de «ÿréveilÿ» sans être dérangés (www.patmos.8m.net ).

J'ai rencontré quelques-uns des acteurs de la crise de Bastos pour avoir leur avis en rétrospective
de la situation.

L'un d'eux était le révérend Dr Moyo Joshua, (conférencier au PCC Theological Seminary Kumba).
Il était déjà ministre ordonné du PCC à l'époque et faisait des études supérieures à la Faculté de
théologie protestante de Yaoundé. Étant à Yaoundé et pasteur ordonné, il a aidé les autres pasteurs
à officier dans l'église de Bastos. Il a révélé qu'il était très actif dans le mouvement de «réveil» à ses
débuts parce qu'il croit que le réveil fait partie intégrante du christianisme, mais il s'est ensuite retiré.
Il a révélé que lorsque Bame Bame a conçu l'idée, il a appelé certains d'entre eux pour en discuter et
ils l'ont tous acheté parce qu'ils connaissaient l'importance du réveil dans une église. Il a donné trois
raisons pour lesquelles il s'en est retiré.

La première est que toute l'idée n'est pas passée par le bon canal. Comme il l'a soutenu, c'était
une question qui impliquait une église et pour qu'elle ait commencé, elle devait avoir l'approbation de
la hiérarchie de l'église mais malheureusement, toute l'idée a été conçue par Bame Bame, qui a
essayé de l'imposer à la congrégation sans passer par la hiérarchie et lorsque la hiérarchie s'en est
rendu compte et a essayé de l'appeler pour discuter, cela a allumé le feu et a même dégénéré en
conflits de personnalité. Par conflits de personnalité, il faisait référence au désaccord qui a suivi entre
Bame Bame et la hiérarchie de l'église dans une tentative de résoudre le problème.

La deuxième raison est qu'au fil du temps, Bame Bame a commencé à introduire d'autres éléments
dans le mouvement, avec lesquels il n'était pas d'accord. Par exemple, l'utilisation de «l'eau bénite»
pendant les services de «réveil». Il a même interrogé Bame Bame sur l'importance de l'eau dans une
congrégation du PCC et pourquoi elle ne devait être administrée qu'aux membres du «réveil», si elle
était si importante mais incapable d'avoir
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une réponse convaincante, qui a refroidi sa foi dans toute l'idée. De plus, le mode vestimentaire
de Bame Bame (pieds nus, avec une longue robe blanche qui n'est pas la tradition du PCC) lors
des réunions de «réveil» le dimanche après-midi l'a amené à se demander pourquoi Bame
Bame portait la tenue du clergé du PCC pendant le service normal du matin et un autre tenue
pour le service de «réveil» dans le même sanctuaire. Comme il l'a dit:

Cela m'a amené à me demander si ce même sanctuaire était plus saint le matin pendant le service
religieux normal que pendant le «service de réveil» de l'après-midi et aussi si ceux qui assistaient
au service religieux normal n'étaient pas assez saints pour mériter le genre de pansement.

La troisième raison était que tous ceux qui prétendaient, à certains moments, avoir été
possédés par le Saint-Esprit pendant les services de «réveil» n'étaient que des femmes et le
même groupe de femmes. Cela l'a amené à se demander pourquoi seules les femmes et le
même groupe de femmes. Comme il l'a soutenu, lorsque le Saint-Esprit est descendu sur les
premiers disciples le jour de la Pentecôte, il ne l'a pas fait uniquement sur les femmes. Pour lui,
c'était un plan pour persuader les gens que le Saint-Esprit opérait davantage dans le mouvement.
Bien qu'il se soit retiré du mouvement, le révérend Moyo reconnaît que le mouvement de
«réveil» introduit par Bame Bame pourrait être crédité pour l'intensification de la prière et de
l'étude biblique dans la congrégation, ce qui n'avait jamais été le cas.

Le révérend Dr Elangwe (maintenant doyen du PCC Theological Seminary Kumba) était un


autre acteur que j'ai contacté. Comme Moyo, Elangwe révèle qu'il n'est pas contre le réveil car,
à mesure qu'une église se développe, elle se réforme (à la fois dans les doctrines et les
pratiques) et le réveil est l'un de ces aspects de la réforme des pratiques. Cet aspect approfondit
la vie spirituelle du chrétien à mesure que la lecture de la Bible s'intensifie.
Mais en ce qui concerne la « renaissance » de Bastos, il soutient également que sa tendance à
la division était l'un de ses problèmes majeurs. Il a révélé que lorsqu'il a repris la congrégation
de Bame Bame, ils ont travaillé en étroite collaboration, jusqu'à ce que Bame Bame introduise
les mouvements et il ne pouvait pas être d'accord avec certaines formes de culte. En tant que
collègues, il m'a dit qu'ils ne se sont jamais assis ensemble pour discuter du «réveil» puisque
Bame Bame était tellement convaincu et ferme avec ses idées. Le seul rencontré pour en parler
dans les réunions de session de l'église et aussi chaque fois qu'il y avait une réunion convoquée
par les autorités de l'église pour résoudre le problème.
Le révérend Dr Bame Bame (maintenant pasteur de l'église de Patmos et doyen de la faculté
de théologie évangélique de Yaoundé) était une autre personne avec qui j'ai parlé. Même si
Bame a été accusé d'avoir pentecôtisé l'église, il a soutenu que les accusations étaient fondées
sur des préjugés et des malentendus. Tout en faisant valoir qu'il n'avait pas besoin de
l'autorisation de la hiérarchie de l'église avant de secourir des personnes qui avaient des
problèmes spirituels, il a plutôt accusé les autorités de l'église de ne pas vouloir faire de
compromis. Par exemple, il a révélé que lorsque la dernière commission mise en place par
l'église pour résoudre le problème s'est réunie, il est sorti
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avec des résolutions visant à apporter un compromis qu'il a signé mais que le révérend
Elangwe, qui représentait les autorités du PCC, a refusé de signer. Comme il l'a dit quand j'ai
demandé pourquoi il n'avait jamais voulu un compromis avec l'administration de l'église, il a
dit :

Je ne sais pas ce que cela veut dire par compromis. Si cela signifie faire des compromis en niant ce que je
considère comme vrai et comme une véritable expérience chrétienne et que le PCC était contre cela, alors c'est
juste. Il y avait certaines pratiques dans le réveil qui étaient considérées comme non presbytériennes et
lorsqu'une commission a été mise en place pour étudier comment nous pourrions arriver à un mode de
compréhension et de coexistence, nous étions prêts à abandonner certaines pratiques comme ne pas enlever
votre chaussures que nous n'avons pas imposées mais certains chrétiens ont décidé de se déchausser pendant
le culte, signe de croix que nous n'avons pas considéré comme inévitable mais nous voyons qu'aujourd'hui
encore de nombreuses églises presbytériennes, du moins pendant la semaine de la passion, se signent pour la
croix et les pasteurs l'utilisent lorsqu'ils bénissent les maisons. Nous avons été accusés d'exorcisme, c'est-à-dire
de prière de délivrance pour les possédés, mais il existe aujourd'hui de nombreuses églises presbytériennes,
par exemple l'église d'Azire à Mankon, qui font exactement ce dont nous avons été accusés.
Il y a donc eu des accusations fondées sur des malentendus et des préjugés dans l'esprit des gens, mais nous
avons essayé de parvenir à un compromis et lorsque la dernière réunion a eu lieu et qu'un document a été
rédigé par la commission et que nous avons tous été invités à signer, j'ai signé et tous les membres du groupe
à l'exception du révérend Elangwe qui siégeait à l'église. Je ne sais pas qui n'a pas voulu faire de compromis,
moi ou le pasteur ici représentant l'église ?

Bame Bame a révélé qu'il croyait fermement en ce qu'il enseignait et prêchait et qu'il avait
même dit à l'ancien modérateur que ce qu'il faisait était dans l'intérêt de l'église. Il a également
révélé que dans un document, qu'il a édité, l'actuel Modérateur disait clairement que ce qu'il
enseignait était conforme à la Bible mais que ce n'était pas la pratique du PCC. Bame Bame
a fait valoir que les chrétiens ont besoin de faire l'expérience de Dieu et de la puissance de
guérison du Saint-Esprit dans leur vie et qu'il a également dit à l'ancien modérateur qu'il
n'avait pas besoin
permission lui permettant de commencer à prier pour les personnes qui souffraient car cela
faisait partie de son ministère pastoral de le faire. Il a donc soutenu que s'opposer à lui pour
ce qu'il faisait revenait à l'accuser d'un crime spirituel, car le pentecôtisme lui-même est une
composante essentielle de la foi chrétienne. Il s'est dit prêt à en payer le prix. Dans le cadre
de ce prix, il est resté plus d'un an sans salaire car les autorités ecclésiastiques ont décidé
de suspendre son salaire. Il a reproché aux autorités ecclésiastiques de lui avoir refusé
l'occasion (il a fait plusieurs demandes à cet effet) de s'expliquer devant le comité du synode,
qui, selon lui, aurait traité la question de manière raisonnable. Il a également révélé qu'étant
le fils d'un ecclésiastique qui a servi le PCC pendant plus de quarante ans, ce n'était pas une
décision facile pour lui de quitter l'église mais il a dû le faire car il ne pouvait pas continuer à
emprisonner sa conscience.

Il convient toutefois de noter que cette pentecôtisation d'une église principale au Cameroun
n'a pas affecté uniquement le PCC. L'Église catholique romaine a vécu une expérience
similaire dans sa paroisse Bonjongo du diocèse de Buea dans la seconde moitié des années
1990 (voir Konings 2003). Ce mouvement de réveil dans l'Église catholique,
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156

populairement connu sous le nom de Maranatha, a été fondé par le père Etienne
Khumbah, alors curé de la paroisse de Bonjongo et simultanément directeur du Collège
technique et commercial supérieur Saint-Paul. Comme le mouvement Pilot Revival à
Bastos, le Maranatha a dégénéré en désaccord Nord-Ouest / Sud-Ouest parce que
l'évêque Pius Awah du diocèse de Buea, qui s'y est opposé en raison de ses tendances
pentecôtistes qui, selon lui, n'étaient pas conformes au catholicisme romain, était un
indigène de la province du nord-ouest tandis que le père Khumbah était un indigène
de la province du sud-ouest. Pour tenter de mettre fin au mouvement, l'évêque a
transféré le père Khumbah au Bishop Rogan College (le petit séminaire de Buea) en
tant qu'enseignant et a suspendu le mouvement Maranatha mais le père Etienne n'a
pas respecté les instructions de son évêque.
Après une vaine persuasion par d'autres prêtres du diocèse pour que le père Khumbah
obéisse à son évêque, l'évêque a sanctionné le père Khumbah en le plaçant sous
l'interdit canonique. L'action de l'évêque a été interprétée par les partisans du père
Khumbah (principalement du Sud-Ouest) comme étant motivée par la tribu. Pour eux,
la sanction était si dure parce que le père Khumbah était un sud-ouest. Manifestation
des lettres furent écrites à l'administration politique et au pape contre l'évêque. Malgré
les protestations, l'évêque réussit à réprimer le mouvement et la paix fut rétablie dans
son diocèse.
Un point qui peut être souligné avec ce développement sur la pentecôtisation des
églises principales est qu'il s'est intensifié dans les années 1990, à une époque où le
vent démocratique du changement soufflait sur toute l'Afrique.
Les Camerounais réclamaient un système de gouvernance multipartite pour leur pays
et d'autres véritables réformes démocratiques après une longue période de régime
dictatorial successif depuis 1966. Cette revendication de changement n'était pas sans
lien avec le "vent de changement" propulsé par la perestroïka de l'Union soviétique. et
Glasnot, qui a émietté l'URSS et mis fin à la guerre froide. S'inspirant d'autres pays
africains, les Camerounais ont pris acte de la chute des dictateurs et des régimes à
parti unique par le biais d'élections présidentielles, législatives et locales anticipées,
de conférences nationales souveraines, de débats et/ou de consultations nationales,
de grèves et de désobéissances massives non violentes ( Ngoh, 2004). On pourrait
donc affirmer que certains chrétiens de deux églises principales du Cameroun
anglophone (les églises catholique romaine et presbytérienne) ont profité de cette
demande de changement du système politique pour rejeter les pratiques dogmatiques
de leurs différentes églises en tentant d'introduire les pratiques pentecôtistes. . En
d'autres termes, cette culture de conscience politique avec une expression libre
correspondante aurait pu éveiller une conscience de libre expression chez les chrétiens
qui ont saisi l'opportunité de corriger certaines choses qu'ils croyaient n'être pas
bonnes avec les églises. Ailleurs avec la Convention baptiste du Cameroun (la
troisième plus grande église principale d'anglophonie
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157

Cameroun après le RCC et le PCC), il y a eu une autre crise grave qui a menacé de diviser
l'église dans la même période. Cela n'impliquait pas l'introduction de pratiques pentecôtistes
mais des attaques contre ses dirigeants, qui étaient accusés par certains chrétiens de mauvaise
gestion de l'église. Les dirigeants ont été accusés d'être matérialistes, plutôt que de prêter
attention aux besoins spirituels des croyants, de truquer les élections en faveur de leurs
partisans, de consulter des sorciers juste pour rester au pouvoir et d'influencer les autres,
malhonnêtes et corrompus (Voir Aseh, 2000). Comme les luttes démocratiques, qui se sont
heurtées à la résistance des autorités politiques, certaines des luttes pour les réformes dans
les différentes Églises se sont heurtées à une vive résistance de la part des autorités
ecclésiastiques.

Les pratiques pentecôtistes en cours dans l'église

Étant une église, qui compte de nombreuses congrégations avec des contextes socio-
géographiques variés et avec des pasteurs de différents niveaux professionnels, les propensions
à la pentecôtisation du PCC varient selon les congrégations. Cet article a utilisé la congrégation
de Molyko comme étude de cas pour analyser ce développement dans le PCC.
Le registre de la congrégation de Molyko pour 2003 montre que cette congrégation compte
environ mille cinq cents membres, ce qui en fait l'une des plus grandes congrégations du PCC.
En raison de sa proximité avec le siège du PCC, certains de ses membres font partie du
personnel du bureau du synode de l'église. Cette congrégation est choisie pour représenter les
différentes tendances au sein des congrégations de l'église et donc pour réduire le risque de
généralisation des conclusions de l'étude. On suppose ici que se concentrer sur une
congrégation, aussi convaincante que soit la justification, réduirait le risque de tirer des
conclusions non représentatives ou typiques de toutes les congrégations du PCC.

Molyko est un quartier de la ville de Buea. Au cours des dix dernières années, il a connu
une croissance exponentielle de la population et du développement des infrastructures bien
plus que les autres quartiers de la ville en raison de la localisation de l'Université de Buea,
créée en 1993, dans ce quartier. Une majorité de ses habitants sont soit du personnel de
l'Université, des étudiants ou des gens d'affaires. Le quartier, qui ne comptait que quatre églises
(presbytérienne, baptiste, catholique romaine et la seule église pentecôtiste étant Full Gospel
Mission) lorsque l'Université a commencé, compte maintenant plus de quinze groupes
pentecôtistes, la plupart venant du Nigeria (Université de Buea Anthropology enquête auprès
des étudiants 2003).

La congrégation de Molyko a subi un processus de pentecôtisation progressive au cours


des dernières années. La question de la pentecôtisation dans la congrégation Molyko est
cependant différente de ce qui s'est passé dans la congrégation Bastos du PCC et le Maranatha
du diocèse de Buea de l'Église catholique.
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158

église en ce que la première ne fait face à aucune résistance de la part des autorités du
PCC car elle ne cause aucune division parmi les chrétiens.
Cela semble être défendu par le groupe Christian Youth Fellowship (CYF) de la
congrégation. Les membres de ce groupe sont issus d'étudiants des différentes institutions
de Molyko, y compris d'autres qui peuvent être des travailleurs indépendants, des
chômeurs, des apprentis ou des employés dans certains des centres d'affaires de Buea.
Bien qu'il s'agisse d'un groupe dans une congrégation du PCC, il a adopté de nombreuses
doctrines et pratiques pentecôtistes, qu'ils exposent à l'église à l'admiration des membres
de la congrégation. Non seulement les membres de l'église Molyko admirent le groupe. Il
a également, à travers les doctrines et les pratiques, réussi à convertir certains membres
d'autres églises principales à la congrégation de Molyko. Certains de ses membres
admettent être « nés de nouveau » dans le PCC. Il convient de noter que la Campus
Crusade for Christ International (CCCI) (une organisation chrétienne internationale non
confessionnelle qui opère sur certains campus scolaires, bien que la plupart de ses
membres au Cameroun soient issus de groupes pentecôtistes, ce qui la rend plus
pentecôtiste) a joué une grande partie pour amener le groupe à embrasser le pentecôtisme.
Dans une interview avec le président du groupe, plus de quatre-vingt-dix pour cent de ses
membres qui appartiennent à la communauté de l'Université de Buea sont dans le CCCI.
Selon lui, ces membres ont joué un rôle déterminant dans l'introduction des pratiques
pentecôtistes acquises du CCCI dans le groupe CYF. Cela a également été renforcé par
le fait qu'un plus grand nombre de membres de l'exécutif et d'autres personnes influentes
du groupe sont issus de la communauté universitaire et, en raison de leur niveau
d'éducation, les autres (la plupart d'entre eux ayant un niveau d'éducation inférieur) les
considèrent comme mieux informés et accepteraient tout ce qu'ils leur disent est bon pour
le groupe. Cela implique qu'il y a deux catégories de membres dans le groupe (la première
catégorie sont ceux qui savent qu'ils n'ont rien à offrir en termes de doctrines et de
pratiques pentecôtistes introduites et sont prêts à adhérer fermement et à propager ce
que la deuxième catégorie, qui est composé des offres des membres CCCI). Quelle que
soit la catégorie à laquelle appartient un membre, il convient de noter que chacun d'eux
reste très fidèle à ces doctrines et pratiques pentecôtistes. Dans différents entretiens avec
certains d'entre eux, les membres ont diverses raisons de rejoindre le groupe et chaque
personne interrogée a montré cette constance. Voici les profils de trois membres du
groupe. (Ashu-Arrey, Doris et Caro). Les trois cas peuvent être considérés comme
représentant les différents niveaux d'éducation des membres des groupes et les deux
différentes catégories de membres. Alors qu'Ashu-Arrey appartient à la catégorie des
offres par niveau de son éducation, Doris et Caro entrent dans la catégorie des réceptions.
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159

Ashu-Arrey
Comme l'un de ceux qui ont un niveau d'éducation plus élevé dans le groupe (étudiant
universitaire) et une personne douée pour le chant et la Bible, Ashu-Arrey appartient à la
catégorie qui offre. Lui, en particulier, est comme un modèle pour les autres et il a joué un
grand rôle dans la promotion des doctrines. Son influence est tellement ressentie dans le
groupe dans la mesure où il fait partie de ceux que les membres juniors rechercheraient
toujours pour des conseils et aussi lorsque le groupe est impliqué dans une compétition, il
fait partie de ceux sur lesquels ils comptent pour réussir. Il agit également comme l'un des
porte-parole du groupe lorsqu'il y a un conflit entre le groupe et d'autres groupes ou session
de l'église. Son importance dans le groupe lui a valu les postes de secrétaire et de
président, qui sont les plus élevés du mouvement.
Environ 27 ans, mince et grand, Ashu-Arrey vient de la division Manyu.
Il est étudiant en dernière année à l'Université de Buea et premier enfant d'une famille
divorcée (père vivant au Royaume-Uni et mère au Cameroun). Depuis le divorce de ses
parents, l'éducation d'Ashu-Arrey et de ses deux sœurs cadettes est prise en charge par
sa mère, qui s'occupe de l'achat de denrées alimentaires auprès des agriculteurs des
zones rurales de la division Meme et de leur vente dans la ville de Kumba.
Le maigre profit que sa mère tire de ce commerce ne semble pas très suffisant pour faire
vivre la famille, car elle doit s'occuper de son éducation et de celle de ses deux sœurs
dans les lycées de Kumba. Cela a rendu Ashu-Arrey incapable de vivre le genre de vie
riche que vivent la plupart des étudiants de l'Université de Buea, comme vivre dans une
auberge chère, posséder un téléphone portable, un téléviseur et un lecteur vidéo et des
vêtements modernes coûteux. Il a eu à plusieurs reprises des difficultés financières pour
payer ses loyers, se nourrir et même acheter des manuels, dactylographier des devoirs ou
photocopier du matériel pour ses travaux universitaires. Il a révélé que c'est grâce à
certains membres du groupe CYF et de la congrégation, qui lui fournissent de temps en
temps une aide financière, qu'il utilise pour subvenir à ses besoins financiers.

Avant de venir à Buea, Ashu-Arrey avait été très actif dans le mouvement CYF alors
qu'il était à Kumba avec sa mère. La base de son engagement envers
les mouvements et les activités de l'église pouvaient être retracés à partir de son éducation.
Sa mère, qui est une chrétienne très engagée du PCC, a joué un grand rôle en lui
inculquant, ainsi qu'à ses sœurs, l'intérêt pour les activités de l'église. Elle les emmenait
régulièrement à l'église quand ils étaient enfants, les encourageait à aller à l'église même
en son absence, rejoignait des mouvements d'église et leur enseignait la Bible, y compris
d'autres choses attendues d'un chrétien à la maison. Ils se levaient le matin, lisaient la
Bible, chantaient des hymnes et priaient Dieu. En rejoignant le Molyko CYF lorsqu'il est
venu à Buea, il a d'abord été élu secrétaire du groupe et un an après, il en est devenu le
président. Il a révélé que sa popularité au sein du groupe découle de son engagement
dans ses activités et du nombre de chansons qu'il compose pour le groupe,
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160

dont certaines lui ont permis de remporter la première position dans de nombreuses
compétitions CYF du consistoire. En raison de son ingéniosité à cet égard, la Christian
Women Fellowship (CWF) de la congrégation l'a souvent invité à leur enseigner des chants,
qu'elles aussi pourraient utiliser pour leurs concours au presbytère. Sa position de leader
dans le groupe et son ingéniosité dans les chansons ont fait de lui une figure populaire de
l'église Molyko. Ashu-Arrey a rejoint le CCCI peu de temps après avoir rejoint le groupe CYF
de Molyko. Il a révélé que son appartenance au CCCI a transformé sa vie en le rapprochant
du Seigneur et en tant que président du groupe Molyko CYF, lui, y compris d'autres membres
du groupe CYF au sein du CCCI, ont estimé qu'ils pouvaient partager leur expérience avec
d'autres CYF. membres. Sur ce qu'il ressentait n'allait pas avec le groupe qui devait être
changé, il a révélé queÿ:
Il y a quelques années, le groupe CYF était composé de membres qui professaient être chrétiens.
Le caractère social de ce groupe n'était alors pas appréciable et s'écartait des normes attendues du
christianisme. Le caractère et l'attitude des membres ont été une déception pour beaucoup de ceux qui
cherchaient un réconfort spirituel, un renouvellement de la transformation de la vie. Les jeunes de ce groupe
étaient impliqués dans des activités sexuelles avant le mariage, des grossesses non désirées et l'avortement
était à l'ordre du jour. Certains anciens de l'église et d'autres adultes de l'église ont trouvé dans le groupe un
terrain fertile pour obtenir des partenaires sexuels jeunes et actifs. L'objectif du groupe, qui est de former des
jeunes responsables, a été à peine atteint car l'attention a été détournée des activités spirituelles vers les
activités sociales. Il n'y avait aucun intérêt pour l'étude de la Bible et les prières. Il était courant de trouver des
querelles et des batailles entre les membres. Certains membres, en quête de spiritualité, se sont attachés à
des organisations para-ecclésiales et à des groupes pentecôtistes. Lorsque ceux d'entre nous du groupe
Molyko CYF, qui sont dans CCCI, ont partagé nos expériences dans le CCCI avec le groupe CYF, il y a eu
une transformation de la vie de nombreux membres. Au CCCI, nous avons constaté que l'objectif des
membres est de transformer la société. La qualité de leur vie est différente de celle des membres du CYF. Ils
expriment et dépeignent un sens élevé de la moralité, de la satisfaction de la vie et de l'intégrité personnelle.
Ceci est associé au fait qu'ils sont nés de nouveau et que Christ les a transformés de leur ancien mode de
vie plein de saleté et d'indécence. Ils suivent constamment des formations et des séminaires pour aider les
gens à connaître Christ et à changer. Ceux d'entre nous dans le CYF qui participent à cette formation et à
ces séminaires utilisent les connaissances pour évangéliser nos amis dans le CYF l'un après l'autre et aider
le groupe à grandir spirituellement. Au début, nous avons rencontré beaucoup de résistance, mais plus tard,
de nombreux membres ont répondu à l'évangile et ont vécu une transformation de leur vie. Une majorité ont
témoigné de la transformation de leur vie et du changement par rapport à leurs anciennes habitudes et ont
commencé à prier et à aider les autres à changer. La plupart d'entre nous sont devenus « nés de nouveau »
et nous pouvons maintenant témoigner d'un enrichissement spirituel. Nous sommes devenus plus
pentecôtistes, en particulier dans la musique, la prière, l'évangélisation, l'exorcisme spirituel et le
comportement, au grand dam de certains anciens de l'église qui continuent de nous combattre.

Ce qui précède révèle qu'il embrasse totalement les pratiques pentecôtistes comme la
musique, la prière, l'évangélisation, l'exorcisme et d'autres comportements. Ashu-Arrey ne
voit rien de mal à être presbytérien et en même temps « né de nouveau ». Il a fait valoir que
chaque chrétien devrait naître de nouveau, quelle que soit l'église, mais malheureusement,
les pratiques qui qualifient un individu à naître de nouveau sont généralement attribuées au
pentecôtisme mais absentes parmi les chrétiens de la ligne principale. Il croyait que les
pratiques pentecôtistes ont rendu le groupe spirituellement très puissant qu'aucune force
maléfique ne peut le détruire. Il a raconté un incident où une dame du nom de Brenda a
avoué avoir été envoyée pour venir détruire le groupe mais elle a échoué parce que
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le groupe était très fort spirituellement. Brenda était «possédée par un esprit marin» qui lui a
ordonné de venir détruire le groupe car il priait tellement pour le dérangement de la sirène.
La sirène a demandé à Brenda de commencer par détruire Ashu-Arrey et Johnson (les
membres les plus influents) afin qu'il soit facile pour l'ensemble du groupe d'être détruit.
Malheureusement, le groupe était trop puissant spirituellement pour que Brenda n'y parvienne
pas. Brenda a avoué beaucoup de mauvaises choses similaires qu'elle avait entreprises avec
succès. Elle a également sorti des objets protecteurs maléfiques, que le groupe a brûlés et
détruits. Après les confessions, Brenda a décidé de rejoindre le groupe et le CCCI et elle est
très dévouée dans les deux groupes.

Doris
Doris est un bon exemple de ceux qui, inspirés par ces pratiques dans le CYF, ont quitté
d'autres églises principales pour rejoindre le PCC. Elle a renoncé à son appartenance à
l'Église catholique romaine, malgré la désapprobation de ses parents, pour rejoindre le PCC.
Son cas justifie l'argument selon lequel les autres églises principales sont affectées par ce
développement dans la mesure où certains de leurs membres, attirés par les pratiques
pentecôtistes, se convertissent au PCC. Elle appartient à la catégorie réception du groupe.

Doris, une femme de couleur claire et à la voix douce d'environ 25 ans, est originaire
d'Oku dans la province du Nord-Ouest. Bien que originaire de la province du Nord-Ouest, elle
est née dans l'un des camps du CDC à Tiko, dans la province du Sud-Ouest, où ses parents
à la retraite travaillaient pour la Cameroon Development Corporation (CDC). Le diplôme le
plus élevé de Doris est le niveau avancé GCE. Après avoir terminé ses études secondaires
en 1996 à Buea mais incapable d'être admise à l'Université de Buea en raison de faibles
notes au GCE, elle a décidé de suivre des cours d'informatique. Elle a utilisé ses
connaissances en informatique pour ouvrir un centre de documentation (sa principale source
de revenus) dans le quartier de Molyko. Le centre (dans lequel elle a été interviewée) dispose
de deux ordinateurs, d'une photocopieuse, d'un scanner, d'une relieuse et de divers articles
de papeterie à vendre. De plus, elle gère également un service de téléphonie mobile (appelé
localement « call box ») dans le centre. Elle a un apprenti et une autre jeune femme qui l'aide
à gérer l'endroit. Doris semble avoir soigneusement sélectionné ces lignes de commerces
dans le quartier de Molyko car elles sont très demandées par les étudiants et le personnel
des différentes institutions, notamment l'Université, à Buea.

Elle a été élevée dans l'Église catholique romaine, mais au lycée, elle avait deux amis du
groupe Molyko CYF qui l'ont persuadée de se convertir au presbytérianisme. Lors de sa
conversion, elle rejoint immédiatement le mouvement CYF.
Elle a soutenu que l'Église catholique romaine ne lui avait pas fourni la satisfaction spirituelle
dont elle avait besoin. Les sermons étaient très secs, les chants pas vifs et les
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le comportement de beaucoup de membres du clergé ne reflétait pas leur vocation. De


nombreux clergés étaient impliqués dans des pratiques adultères et le matérialisme. Sa
décision de se convertir n'a pas plu à ses parents (membres de l'Église catholique romaine)
parce qu'ils estimaient qu'elle ne les avait pas consultés avant de le faire et qu'ils ne voyaient
rien de mal à l'Église catholique dans laquelle elle a grandi. De plus, rejoindre le CYF, qui a
beaucoup de tendances pentecôtistes, était particulièrement déplaisant car l'Église catholique
romaine est l'Église la plus critiquée par les pentecôtistes. Cela a créé une certaine tension
entre Doris et ses parents au début dans la mesure où ils ont menacé de ne pas lui apporter
de soutien financier, mais en réalisant qu'aucune menace ou persuasion ne pouvait la faire
revenir dans le giron catholique, ses parents ont finalement donné in. Doris est la chanteuse
du groupe et on la voit souvent diriger le groupe chaque fois qu'il est appelé à chanter à
l'église. Contrairement à Ashu-Arrey, Doris n'est pas membre du CCCI. Elle a révélé que si
elle devait être membre d'une communauté scolaire où opère le CCCI, elle aurait rejoint le
groupe en raison de l'enrichissement spirituel qu'il procure à un individu.

Doris a révélé que sa décision de rejoindre le mouvement CYF était jusqu'à présent la
meilleure qu'elle ait prise dans sa vie spirituelle. Le groupe, a-t-elle soutenu, a insufflé en elle
l'amour, le bonheur et d'autres qualités dignes d'un chrétien, ce qui n'est pas le cas de
nombreux chrétiens. Comme Ashu-Arrey, elle a fait valoir que ceux qui les accusent d'avoir
introduit les doctrines pentecôtistes dans le PCC sont des personnes qui soit ne lisent pas la
Bible, soit le font sans une bonne compréhension. Elle pense qu'ils (Molyko CYF) font
beaucoup d'études bibliques dans le CYF par rapport aux autres groupes de l'église, ce qui
leur donne un avantage sur les autres en matière de spiritualité. Elle a également cité les
bons résultats qu'ils ont obtenus à chaque concours CYF comme preuve de leur ferme
emprise sur les doctrines chrétiennes et de leur capacité à les traduire pratiquement. Elle
était également très heureuse que la majorité des membres de la congrégation de Molyko
aient adopté les pratiques pentecôtistes. Elle semblait très optimiste que dans un avenir
proche, les quelques personnes qui les accusent de pentecôtiser l'église seraient parmi ceux
à l'avant-garde des pratiques.

Caro
Caro fait partie des membres du groupe qui, de par leur niveau d'éducation, s'imprègnent
sans discernement de ce que leurs dirigeants leur disent être bon pour le groupe. Comme
d'autres de cette catégorie, elle croit tellement aux pratiques parce que ses dirigeants lui
enseignent que c'est la bonne voie dans le christianisme.
Jumelle d'environ 23 ans, Caro est originaire de la province du Nord-Ouest. Elle est petite,
brune et mince et semble très timide. Son frère aîné qui est fonctionnaire à Buea l'a amenée
dans la province du Sud-Ouest en 1988 pour vivre avec lui à
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afin de la parrainer pour apprendre la couture. Elle semblait avoir été conseillée d'apprendre la
couture parce qu'elle n'était pas brillante à l'école. Son plus haut diplôme est le First School Leaving
Certificate, obtenu en 1989 dans son village. Après avoir terminé l'enseignement primaire, elle n'est
pas allée à l'école secondaire car elle n'a pas réussi l'examen d'entrée commun à ce niveau. Sa
sœur jumelle, qui a certainement dû être plus brillante à l'école, est étudiante à l'université de Buea.
En raison de son faible niveau d'éducation, j'ai dû l'interviewer en pidgin anglais.

Caro avait rejoint le CYF dans son village natal avant de venir à Buea. Elle a été élevée dans
une famille presbytérienne où son père était et est toujours président de sa congrégation locale
tandis que sa mère a longtemps été une ancienne de la congrégation. Il ne fait aucun doute que les
antécédents familiaux de Caro ont beaucoup contribué à son adhésion au CYF. Elle a révélé qu'en
tant que presbytériens et dirigeants d'une congrégation, ses parents ont tout fait pour permettre à
chaque membre de la famille de participer activement aux activités de l'église. Par exemple, lire des
leçons bibliques à l'église, nettoyer l'église et la cour, fournir un registre de fréquentation de l'église
tous les dimanches, accorder des chansons à l'église, etc. Ils ont rendu obligatoire pour chaque
membre de la famille de rejoindre le groupe de l'église, qui correspondait à son age.5

Caro avait été avec le Young Presbyterian (YP) avant de passer au CYF. Elle a révélé qu'être
active dans des groupes religieux et d'autres activités non collectives faisait partie d'elle. Merci à
ses parents dont elle dit qu'elle se souviendra toujours d'eux pour l'éducation spirituelle qu'ils leur
ont apportée.
Caro n'a pas rejoint le Molyko CYF immédiatement après son arrivée à Buea, même si elle
fréquentait régulièrement l'église. Elle l'a fait quelque neuf mois après. Sur la raison pour laquelle
elle est restée pendant des mois avant de rejoindre le groupe Molyko malgré son profond intérêt
pour les groupes religieux, elle a déclaré :
Le temps que je sois venu à Buea, je ne veux pas rejoindre le groupe tout de suite parce que je veux
prendre mon temps pour voir que tu seras comme celui de mon village. Une autre chose à dire, Buea na
place pour les gros livres et les gens comme pour tok na grama Je sais que je veux rejoindre n'importe
quel groupe où je vais de tok na grammar wey je ne connais pas bien ou je me moque quand je dey tok
na pidgin anglais. Je pense dire que toutes les personnes pour ce groupe sont commot na pour l'université.
Na après un certain temps, ma femme broda, vous m'avez emmenée pour un membre de la CWF, votre
maison, votre petite sœur a été membre du groupe, je sais que je peux aussi rejoindre. Cette fille a sa
première école comme moi. Depuis que je suis sabi dat girl moi et vous n'êtes pas un bon ami et à travers
vous, j'ai rejoint le groupe.

De ce qui précède, il est incontestable que son niveau d'éducation explique sa réticence à
rejoindre le groupe dès son arrivée à Buea. Être sceptique dans

5
Le PCC a institué certains groupes religieux basés sur la tranche d'âge, bien que les tranches ne soient pas spécifiées.
Chaque membre de l'église est encouragé à rejoindre le groupe qui correspond à son âge. En commençant par les
plus jeunes, ces groupes sont les jeunes presbytériens (YP), la Christian Youth Fellowship (CYF) et les derniers
groupes de la même tranche d'âge mais avec des différences de sexe, qui sont la Christian Women Fellowship (CWF)
et les Christian Men. Bourse de recherche (FMC).
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164

rejoignant un groupe dans lequel elle sentait qu'elle n'allait pas être à l'aise lorsqu'elle est venue
à Buea en raison de son niveau d'éducation, elle s'est rendu compte plus tard que le groupe était
ouvert aux jeunes de tous les niveaux d'éducation. Caro est un membre ordinaire du groupe. Elle
fait partie de ceux qui, en raison de leur niveau d'éducation, n'ont pas contribué à l'adoption des
pratiques pentecôtistes par le groupe, mais on lui a fait tellement croire en elles. Elle se voit
maintenant dans un groupe CYF avec des pratiques différentes de ce qui est obtenu dans son
ancien groupe et elle voit les dernières pratiques comme étant plus religieuses que les premières.
Elle a révélé que si elle devait retourner au village, elle aimerait les présenter dans son groupe
villageois.

Les pratiques pentecôtistes, qui sont introduites dans la congrégation, comprennent le chant
et la danse, l'évangélisation de maison en maison, la production de témoignages et la guérison
spirituelle. La discussion suivante met en évidence la manière dont chacun de ces éléments est
mis en pratique.
Sur la musique, le PCC a un recueil de cantiques autorisé appelé The Church Hymnary.
Ce livre est également utilisé dans de nombreuses églises presbytériennes dans le monde,
notamment en Afrique du Sud, en Australie, au Pays de Galles, en Irlande, en Nouvelle-Zélande
et en Angleterre. Il est également utilisé par l'Église d'Écosse et l'Église libre unie d'Écosse (The
Church Hymnary, édition révisée 1927). Au Cameroun, les chansons sont traduites en mungaka
et en duala (les deux langues locales qui devaient être utilisées pour l'évangélisation par les
premiers missionnaires de Bâle au Cameroun), pour une utilisation dans les zones rurales,
censées mieux comprendre et chanter les chansons en les langues locales en raison d'un fort
taux d'analphabétisme. Les chansons du livre sont destinées à être utilisées pendant le culte et
d'autres occasions telles que la mort et l'enterrement, la naissance et le mariage.
Les chansons, si classiques, ne sont pas chantées accompagnées de danses et de claquements
de mains. Au cours de chaque culte du dimanche, un certain nombre de chants pouvaient être
chantés à partir du livre. Cependant, des groupes choraux individuels dans l'église pouvaient
parfois chanter pour remplacer certains chants de cantiques pendant le service. Dans la
congrégation de Molyko, ce recueil de cantiques standard est peu utilisé dans un service de
culte. La préférence est donnée aux chœurs pentecôtistes, le plus souvent dirigés par le groupe
CYF, à tel point que lorsqu'ils sont chantés, tout le monde participe avec beaucoup de joie et
s'abandonne à Dieu. La danse et les applaudissements, qui sont d'autres caractéristiques de la
musique pentecôtiste, accompagnent généralement le chant mais contrairement aux pentecôtistes
qui utilisent des instruments de musique modernes accompagnés, des instruments locaux sont
utilisés. Pendant l'offrande, ils chantaient, dansaient avec diverses personnes montrant leurs
styles de danse, se levaient de leurs positions assises et avançaient afin de donner leur offrande
à Dieu. Parfois, le ministre officiant était obligé d'arrêter le chant pour continuer avec l'élément
suivant de la liturgie parce que les membres aiment toujours chanter sans relâche.
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165

Les chants et les danses ont également eu un impact sur la vie des chrétiens hors du domaine
de l'église. Dans leurs maisons, leurs voitures et leurs bureaux, la plupart d'entre eux jouent
beaucoup de musique pentecôtiste sur des lecteurs audio ou vidéo. Ceux qui n'ont pas les moyens
de posséder de la musique se mettent à l'écoute de la station de radio Revival Gospel à Molyko,
spécialisée dans la diffusion de ce type de musique. À diverses occasions telles que les décès,
les naissances et les mariages, les organisateurs pourraient être vus préférer animer l'occasion
avec ce type de musique et en effet une occasion qui rassemble les membres de l'église est
susceptible d'échouer si la musique pentecôtiste n'est pas jouée pour que les gens dansent. .
Le Molyko PCC a adopté l'évangélisation de maison en maison et la réalisation de témoignages,
qui sont fortement associés au pentecôtisme. L'évangélisation de maison en maison consiste à
assigner certains membres de la congrégation à faire le tour des maisons de non-membres pour
l'évangélisation. Bien que l'évangélisation de maison en maison soit dans son programme
d'activités, elle n'est pas beaucoup mise en pratique à cause du manque de membres dévoués de
la congrégation qui peuvent la mener à bien. Selon l'un des anciens de la congrégation, la session
de l'église comme stratégie pour ramener à son bercail les rétrogrades et aussi pour convertir plus
de gens, parce que Molyko est devenu un terrain de compétition pour les activités religieuses, l'a
instituée. La rédaction de témoignages et l'organisation d'évangélisation de maison en maison
n'ont lieu que pendant la période de prière en milieu de semaine.6 Pendant la réunion de prière en
milieu de semaine, le coordinateur (soit le pasteur, soit un ancien de l'église) alloue une période
aux les bonnes choses que Dieu leur a faites. Les témoignages rendus représentent généralement
certaines des différentes tendances des problèmes sociaux rencontrés par les membres des
congrégations, dont ils croient que Dieu est intervenu. Ci-dessous, quelques-uns des témoignages
que j'ai suivis lors de différentes sessions de prière en milieu de semaine. Chacun peut être
considéré comme représentant les différentes tendances des problèmes sociaux qui pourraient
être trouvés dans la société.

Gladys
"Rejoindre un groupe d'église et la prière lui ont permis de concevoir"

La procréation est très importante dans la culture africaine. Il contribue grandement à stabiliser les
mariages. L'infécondité est un problème social dans les sociétés africaines.
De nombreux mariages se sont rompus à cause de l'absence d'enfant et un couple sans enfant
fera tout son possible pour avoir un enfant. Le problème de Gladys, qui a failli lui coûter son
mariage, tournait autour de la nécessité d'avoir un enfant. Elle a révélé dans son témoignage

6
Les prières de mi-semaine ont lieu tous les mercredis dans l'église à 18h. Le pasteur de la congrégation l'a institué il
y a moins de trois ans, après consultation de la session. Pendant cette période, des prières et des témoignages sont
présentés. Également au cours de cette réunion, l'évangélisation de maison en maison est discutée et les gens sont
sélectionnés pour se déplacer de maison en maison pour l'évangélisation. Selon le rapport du pasteur sur le
déroulement de la réunion à la réunion de congrégation du dimanche 08/08/04, la prière de milieu de semaine avance
avec succès. Il a enjoint ceux qui n'ont pas assisté à commencer à faire
alors.
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166

que Dieu lui a miraculeusement permis d'avoir un enfant après une longue période de
difficulté à tomber enceinte.
Gladys, dans la trentaine, est originaire de la province du Nord-Ouest. Elle est professeur
d'anglais dans l'un des lycées de Molyko. Elle est un membre actif du groupe Christian
Women Fellowship (CWF) de la congrégation et elle occupe les postes de secrétaire de ce
groupe (probablement en raison de son niveau d'éducation et de son éloquence) et
maîtresse de chant de la congrégation. Ces positions la rendent populaire dans la
congrégation car elle écoute fréquemment des chansons à l'église et monte sur scène pour
parler au nom de son groupe. Lors du mariage, elle a eu des difficultés à tomber enceinte.
Bien qu'elle ne l'ait pas révélé lors de son témoignage, Gladys m'a révélé plus tard que cela
avait commencé à créer des frictions entre elle et sa belle-famille, qui estimaient qu'elle ne
pouvait pas fournir d'enfant à leur fils. La grossesse a donc été pour elle comme un tournant
dans sa vie car elle lui a assuré une place confortable dans son domicile conjugal. Son
témoignage m'a particulièrement intéressé car il a révélé que les membres de la congrégation,
quel que soit leur niveau, croient fermement que Dieu est capable de résoudre des situations
désespérées. La joie exprimée par le public après sa narration indiquait qu'ils croyaient que
Dieu avait effectivement fourni une solution au problème. Son témoignage sur la façon dont
Dieu a écouté sa prière et l'a fait concevoir a été raconté avec beaucoup de joie :

Quand je me suis mariée, je suis restée environ 4 ans incapable de concevoir et comme d'habitude, les
gens qui s'attendaient à ce que je le fasse commençaient à s'inquiéter. J'ai passé des contrôles médicaux
et il n'y avait pas de problème et je me suis alors demandé ce qui pouvait vraiment être le problème. À un
certain moment, je suis devenue moi-même très perturbée compte tenu de l'âge de mon mari et je ne
rajeunissais pas non plus. Un vendredi fidèle, je me suis levé et j'ai découvert que j'avais mes règles et je
suis devenu plus perturbé que jamais. Plus tard dans la journée, j'ai décidé de me joindre à la FCF. Vers
17 heures ce jour-là, j'étais à l'église pour assister à la réunion hebdomadaire du groupe.
En arrivant à l'église, je me suis assis et j'ai prié, j'ai parlé à Dieu, j'ai dit à Dieu que c'est lui qui a institué le
mariage et selon lui, un homme et sa femme vont quitter leurs parents et faire leur propre foyer et enfanter .
Je lui ai rappelé ce qui est arrivé à Anne dans la Bible avant qu'elle ne conçoive Samuel. Je l'ai défié en lui
disant que s'il est le Dieu vivant que je sers, alors laissez-moi ne plus avoir mes règles mais concevoir. Au
moment où j'ai fini de prier, un oiseau a envoyé ses excréments sur moi. Le mois suivant, je suis tombée
enceinte et neuf mois après j'ai donné naissance à mon petit garçon rebondissant. J'ai senti que les
excréments de l'oiseau au moment de ma prière étaient la réponse positive de Dieu à mon appel. Vous
aimerez savoir que deux mois avant que je puisse rejoindre ce mouvement d'église, je suis allé aider une
amie à cuisiner pour son propre dévouement au mouvement et pendant que cela se passait, son fils est
venu vers moi et m'a dit "Anti, je sais ces enfants qui vivent avec vous ne sont pas vos enfants ». Je me
suis disputé avec lui mais il a insisté et m'a dit que je ne pouvais pas le tromper. Il m'a alors dit que je ne
devrais pas m'embêter car sa mère va avoir des jumeaux et me donner l'un des enfants. À cela, la mère a
ri et a dit qu'il l'avait dit plus tôt à sa sœur aînée qui n'avait pas d'enfant également et un mois plus tard,
elle a conçu. Cela m'a fait croire que l'enfant avait envoyé un ambassadeur de Dieu pour me délivrer un
message.
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167

Aku m
"L'esprit maléfique a été chassé de sa famille"

L'âge d'Akum pourrait être estimé à plus de 65 ans. Son propre cas est particulièrement
intéressant car il révèle une forte croyance en la sorcellerie parmi les chrétiens, qui, selon
eux, peut être annulée par le Saint-Esprit. La sorcellerie, une force maléfique que l'on
croit très présente dans la société camerounaise, est condamnée dans le christianisme.
Les chrétiens pentecôtistes en particulier, ont prêché sans relâche contre cette pratique
et ils soutiennent cependant que par la puissance de Dieu, il pourrait être exorcisé dans
le voisinage, une famille ou un individu qu'il a agressé. Cela montre également que les
membres de la congrégation de tous âges font des témoignages et que la nature du
problème témoigné tourne généralement autour de l'âge et des valeurs sociétales. Par
exemple, alors que celle de Gladys (une jeune femme) devait avoir un bébé pour
consolider son mariage, celle d'Akum (un homme âgé avec une famille à charge) était de
purifier sa famille d'une force maléfique. Akum a affirmé avoir fait chasser l'esprit maléfique
de son enceinte après des prières données par le pasteur de son ancienne congrégation
à Bamenda en 1983.
Il a raconté qu'avant que le pasteur ne puisse chasser l'esprit, il avait généralement
des événements mystérieux et de la malchance, comme un hibou pleurant tous les soirs
dans son enceinte, des fausses couches de ses enfants au mariage, d'autres ne
réussissant pas bien à l'école et des maladies fréquentes dans la famille. . Avant sa mort
après une longue maladie, le père d'Akum lui avait conseillé de nettoyer immédiatement
l'enceinte et la famille à sa mort, mais il ne l'a pas fait. A plusieurs reprises, l'esprit de son
père lui a rappelé dans une vision la nécessité de le faire mais il a résisté car sa foi
chrétienne ne le permet pas. Malgré cela, l'esprit maléfique a continué son travail. Akum
a cru plus tard qu'il pouvait vraiment y avoir une force maléfique autour de lui, mais ne
consulterait pas un sorcier pour l'exorcisme.
Dans la recherche d'une solution à son problème, lui, sous l'influence d'autres
chrétiens qui croyaient qu'il y avait une force maléfique autour de lui, alla raconter son
calvaire au pasteur de sa congrégation. Le pasteur l'a invité, lui et les membres de sa
famille, à l'église un vendredi après-midi et après avoir parcouru certains passages de la
Bible, il a prié et prié pour réprimander l'esprit maléfique qui troublait la famille. Alors qu'il
priait, quelque chose comme un rayon de lumière sembla se produire dans l'église, ce
qu'il croyait être la puissance de Dieu déchirant les mauvais esprits. Depuis lors, les
événements mystérieux et la malchance entourant sa famille ont disparu. Akum soutient
fermement que Dieu a utilisé le pasteur pour sauver sa famille des mauvaises mains.
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168

Rose
"Sauvé d'une situation difficile"

La fraude financière est une pratique qui peut détruire l'intégrité d'une personne. Bien
qu'il s'agisse d'un crime punissable par la loi camerounaise, parmi les chrétiens, c'est
pire car on pense que des sanctions surnaturelles pourraient également avoir lieu. Tout
chrétien accusé à tort de ce mal social serait certainement inquiet. Le cas de Rose est
une situation d'erreur qu'elle a commise, qui aurait pu entacher son image chrétienne,
mais elle croit que Dieu est intervenu pour la sauver.
Rose est une assistante médicale de 26 ans dans l'une des cliniques privées de
Molyko. Elle est diplômée de l'Université de Buea et membre active du Molyko PCC.
Bien qu'elle n'appartienne à aucun groupe d'église, elle coordonne les membres de
l'église qui n'appartiennent à aucun groupe pour collecter des fonds pour n'importe quel
projet lorsque le besoin s'en fait sentir. S'il y a une femme qui a récemment appris à
être très prudente en matière financière, c'est bien celle-là. A cause d'une petite erreur,
son travail, son argent et même son intégrité chrétienne auraient pu s'évaporer. Mais
elle a témoigné avec gratitude que Dieu l'a sauvée de cette situation laide.
Voici son histoire :
C'est en janvier de cette année qu'en tant qu'assistant médical supervisant certaines questions
financières sur mon lieu de travail, j'ai écrit par erreur 11,5 mille CFA en essayant d'écrire 115
mille CFA. Je l'ai fait sans détecter l'erreur. En parcourant les dossiers plus tard, mon patron a
découvert qu'il manquait plus de 100 cents CFA et a conclu que j'avais volé l'argent. C'est ainsi
que je me suis empêtré dans un épais filet de controverse. On m'a demandé de payer l'argent
que je n'ai jamais volé.

Rose a révélé qu'après de longues réflexions, associées aux conseils d'amis, elle
avait eu recours à l'intervention divine. Elle a jeûné pendant deux jours accompagnés
de prières avec un appel à Dieu pour qu'il intervienne. Après cela, elle croyait qu'un
miracle se préparait. En arrivant au bureau, elle a été informée par son patron que
l'erreur avait été découverte.
L'examen des trois témoignages révèle que, comme les témoignages pentecôtistes,
ils traitent surtout de cas où l'on se trouvait dans une situation difficile ou dangereuse
et par l'intervention miraculeuse ou l'amour du Seigneur, il en est sorti victorieux.7 Il est
vrai que dans autant que l'on est capable de sortir de telles situations, il y a des cas où
l'on a été victime. Celles-ci n'ont guère été évoquées comme témoignages. L'intention
d'instituer le témoignage est de convaincre les membres de la « réalité » de Dieu. C'est
aussi pour faire savoir aux « croyants » que le Seigneur l'emporte sur tous les maux et
qu'il est toujours aux commandes pour protéger ses fidèles disciples. Autrement dit,
enseigner que Dieu envoie souvent des signes miraculeux avec ses révélations pour
aider les gens à accepter sa réalité et

sept

Voir, par exemple, Akoko (non publié) Un aperçu de Full Gospel Mission Cameroon, pour un certain nombre
de témoignages faits par des membres de cette église à l'Assemblée Molyko.
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169

bonté. Ces miracles sont considérés comme des phénomènes surnaturels, transcendant
l'ordre naturel et pourtant peuvent être reconnus avec nos sens naturels et notre intellect.
Ainsi, ce sont des signes ou des symptômes d'une réalité surnaturelle intervenant dans le
monde naturel. C'est-à-dire une réalité surnaturelle qui devient physiquement présente dans
le monde naturel. Cette réalité reste cachée comme un mystère car on croit que Dieu exige
la foi des gens mais cela ne devrait surprendre personne qu'elle se manifeste parfois par
des miracles pour aider les gens à accepter plus facilement la réalité surnaturelle. Ainsi,
ces miracles révélés comme témoignages ne sont pas seulement des phénomènes
inhabituels mais certains signes de Dieu qui confirment l'origine divine de ce qui est
enseigné à son sujet et, par conséquent, leur véracité absolue. Le but du témoignage peut
également être d'approfondir la compréhension des vérités déjà enseignées et d'inciter les
croyants à une adhésion plus fidèle et diligente aux enseignements révélés, en particulier
en période de complaisance et de négligence. Ces « vrais » signes de Dieu confèrent à
son peuple l'obligation morale d'y répondre avec foi et amour filial. La fabrication du
témoignage dans l'église diffère cependant légèrement de la façon dont elle est faite dans
les églises pentecôtistes en ce qu'elle est simplement faite et non ponctuée d'expressions
répétées telles que Louange..… le Seigneur, et la réponse habituelle d' alléluia ou A….
hommes par le public, qui caractérisent la fabrication du témoignage des pentecôtistes.

Les témoignages mettent en lumière l'autre aspect de la pratique pentecôtiste au PCC :


celui de la guérison spirituelle. Une chose qui différencie les églises pentecôtistes des
églises principales est l'accent mis sur la guérison spirituelle (Akoko 2002, Nichol 1966,
Opoky sans date). Les pentecôtistes croient que la maladie physique peut être traitée par
des moyens spirituels. Bon nombre d'entre eux préfèrent prier les malades physiques plutôt
que de les emmener à l'hôpital pour se faire soigner.
Ils croient que tout le monde peut avoir cette capacité spirituelle à traiter les maladies. C'est
comme canaliser l'énergie de guérison de sa source spirituelle vers quelqu'un qui en a
besoin. Le canal est généralement une personne, qui pourrait être appelée un guérisseur,
et l'énergie de guérison est généralement transférée au patient par l'intermédiaire du
guérisseur. La guérison ne vient pas du guérisseur, mais à travers lui. On pense que la
guérison spirituelle agit sur le corps, l'esprit et l'esprit, qui sont considérés comme une seule
unité qui doit s'harmoniser pour une bonne santé. Le guérisseur pourrait accomplir cela en
plaçant sa main sur la personne traitée pour canaliser l'énergie de la source supérieure. On
croit que la guérison spirituelle peut aider les problèmes mentaux et émotionnels et les
conditions physiques telles qu'un estomac enflé. Les témoignages de personnes qui ont été
guéries sont généralement faits lors de croisades et de services religieux réguliers. Dans le
cas de la congrégation de Molyko, les témoignages révèlent cette croyance en la guérison
spirituelle chez ces chrétiens car la plupart d'entre eux tournent autour de l'intervention
spirituelle pour surmonter une difficulté. Contrairement aux autres dénominations, le
pentecôtisme, avec sa doctrine de guérison par la foi, fournit une solution solide au problème
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170

problème de mauvaise santé attirant ainsi de nombreuses personnes. De nombreuses personnes


ont dû adhérer à la foi pentecôtiste en raison de leur propre mauvaise santé ou de celle d'un
parent. Dans le cas de la congrégation de Molyko, les membres pensent qu'au lieu de faire
défection vers les églises pentecôtistes pour la guérison spirituelle, ils pourraient adopter la
pratique dans leur enceinte.

Facteurs qui ont contribué à ce développement dans l'église


L'une des raisons est une nette influence nigériane. Le Nigeria est un voisin très influent du
Cameroun et il y a beaucoup de diffusion des cultures entre les deux pays. Le pentecôtisme au
Cameroun est fortement influencé par le scénario pentecôtiste au Nigeria. La plupart des églises
pentecôtistes du Cameroun sont originaires du Nigeria. Ces églises sont soit des branches de
celles qui opèrent déjà au Nigeria, soit ont été fondées par des Nigérians vivant au Cameroun
ou des Camerounais qui avaient vécu et se sont convertis au Nigeria (Akoko 2002, Gifford 1998,
enquête des étudiants en sociologie et anthropologie de l'UB sur les églises de Buea et ses
environs 2003). Il y a quelques années, il était difficile d'entendre de la musique gospel jouée
hors des églises. Les seuls autres lieux (hors église) où la musique religieuse avait un large
public étaient les funérailles. Aujourd'hui, cependant, les choses ont changé.

La musique religieuse est « en vogue ». On le joue partout : dans les maisons, les bars, les
restaurants, les marchés, les discothèques et même les boîtes de nuit. Ce qui est donc étonnant,
c'est que la plupart des chants gospel, que la plupart des Camerounais écoutent, ne sont pas
des chants maison mais pentecôtistes du Nigeria. Le fait que les paroles soient en anglais et
que le rythme soit agréable n'est cependant pas un obstacle pour ses auditeurs, en particulier
ceux de la partie francophone du pays. Les gens l'apprécient en chantant et en dansant à son
rythme (Tribune camerounaise n° 8139/4424 du 15 juillet 2004). Un exemple de cette musique,
qui a frappé les ondes en 2003 et continue de le faire, est l'album d'Agatha Moses intitulé
Nigerian Praise. L'album est un disque compact non-stop et une cassette audio enregistrée,
morceau. Il a conquis le cœur de nombreux Camerounais que l'auteur, à plusieurs reprises, a
été invité à mettre en scène au Cameroun et partout où elle est allée, la fréquentation a été très
élevée. En raison de la popularité de la musique gospel nigériane, les musiciens et groupes
choraux camerounais, dans le but de satisfaire leur public, ont commencé à jouer de la musique
avec un rythme et des paroles similaires. Par exemple, le groupe CYF de Molyko a récemment
sorti un album de musique intitulé Hour of Victory, qui a un semblant de mission gospel nigériane,
plus particulièrement celle d'Agatha Moses. Venant peu après celui d'Agatha Moses, nul doute
que le groupe a dû être influencé par le succès de Nigerian Praise. C'est aussi un album non-
stop avec des instruments de musique modernes similaires à ceux utilisés par Agatha Moses. Il
a également enregistré un énorme succès, est écouté et dansé largement dans le pays et il a
donné
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171

le groupe une certaine reconnaissance. Selon le chef du groupe, ils ont été contraints à
plusieurs reprises de rencontrer leur producteur pour faire plus de copies afin de répondre à
la demande croissante malgré les copies piratées sur le marché.
De plus, avec la libéralisation du secteur audiovisuel en avril 20018, les premières radios
privées de la partie anglophone du pays étaient dirigées par des dirigeants pentecôtistes. La
majeure partie de leur temps d'antenne est utilisée soit pour diffuser des sermons prêchés au
Nigeria par des pasteurs pentecôtistes, soit pour diffuser de la musique gospel au Nigeria. À
Molyko, il y a la station de radio Revival Gospel dirigée par un pasteur de Full Gospel Mission.
Il est spécialisé dans la prédication de la parole de Dieu et la musique gospel, la plupart
provenant du Nigeria. Cette station est très écoutée à Buea et ses environs en raison de ses
sermons émouvants et de ses chants pentecôtistes nigérians. Il a eu une influence sur le
chant et la danse de la musique pentecôtiste dans l'église presbytérienne de Molyko, car
certaines des chansons émouvantes sont d'abord entendues et jouées plusieurs fois pour
divertir le public à la station.

On pourrait également avancer que pour des raisons telles que la crise économique,
l'insécurité et la condamnation de la danse laïque par le christianisme, de nombreuses
personnes ne fréquentent plus les boîtes de nuit. Pour assouvir leur envie de danser, ils
trouvent donc l'église, avec la musique chrétienne gratuite comme meilleure alternative. De
plus, dans le quartier de Molyko, il n'existait qu'une seule boîte de nuit, fermée depuis
longtemps car la fréquentation avait chuté pour les raisons susmentionnées. Étant un quartier
plein de jeunes désireux de danser, l'église semble offrir la meilleure alternative.

Une autre cause du processus de pentecôtisation en cours au PCC est l'influence des
films nigérians. Depuis environ 15 ans maintenant, une industrie cinématographique annuelle
estimée à 45 millions de dollars, surnommée « Nollywood », établissant des comparaisons
avec l'industrie cinématographique indienne « Bollywood », basée à Bombay et l'industrie
cinématographique américaine « Hollywood », s'est développée au Nigeria. Selon le site
Web de la BBC, Nollywood est désormais la troisième plus grande industrie cinématographique
au monde en termes de production cinématographique, qui compte actuellement jusqu'à dix
films par semaine et chacun prend quatre à dix jours à faire. Les Africains ont particulièrement
apprécié les films nigérians à l'intérieur et à l'extérieur des continents. Ils sont devenus si
populaires auprès d'eux au détriment des films occidentaux, indiens et chinois que des
acteurs du Ghana, du Kenya et du Cameroun partent jouer au Nigeria (www.isureveille.com/
vnews/display), Muluh et al, inédit). Selon une enquête menée à Molyko par Muluh et al,
environ 96,6ÿ% de la population regarde des vidéos nigérianes et pourquoi ils les préfèrent
aux autres, les raisons vont de l'éducation, de l'information, de la suprématie de Dieu, du
divertissement, de la réalité, dépeindre la maturité au fait que

8
Voir respectivement les lois camerounaises n° 90/052 du 19 décembre 1990 et 2000/158 du 3 avril 2000 relatives
à la liberté de communication de masse et son texte d'application.
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172

ils dépeignent une culture à laquelle ils peuvent facilement s'identifier. Les films transmettent divers
messages à son public allant de, Dieu protège son peuple, Nous devons honorer nos parents, Faire
confiance avec soin, La prière est la clé, La tolérance est une vertu, La richesse n'est rien aux
Dangers dans les pactes de sang. Dans le quartier de Molyko, le commerce de films nigérians est
devenu une activité florissante.
De nombreux salons vidéo, pouvant accueillir entre 30 et 80 personnes, existent désormais pour les
personnes qui n'ont pas les moyens d'acheter des magnétoscopes pour aller payer pour regarder
ces films. Pour ceux qui ont des magnétoscopes à la maison, ils achètent les films ou se rendent
dans les magasins de location de films, dont beaucoup existent dans le quartier, pour emprunter ces
films à regarder à la maison (Muluh et al, non publié). La plupart de ceux destinés à transmettre un
message chrétien ont un fondement doctrinal pentecôtiste.
Ils présentent des drames extrêmement populaires, qui mettent en scène la guérison spirituelle, les
épreuves et les tribulations des convertis, les machinations sataniques sanglantes et le triomphe
éventuel des protagonistes.
Il est évident que la guérison spirituelle, dépeinte dans ces films, a eu un impact sur les chrétiens
de la congrégation Molyko du PCC. De plus, avec la prévalence de nombreuses maladies telles que
le paludisme, le VIH/SIDA incurable, couplée à la crise économique, qui a rendu difficile pour une
majorité de Camerounais l'accès aux soins médicaux occidentaux ou même traditionnels, ces films
nigérians ont contribué à faire les membres de la congrégation à adopter la guérison spirituelle
comme solution aux problèmes de santé.

Dans un article du Cameroon Panorama sur l'impact des films nigérians sur le Cameroun
anglophone, Tatah Mbuy a avancé un argument similaire. Il pense que l'industrie cinématographique
nigériane a influencé la prolifération de pasteurs charlatans qui veulent faire fortune grâce à ce que
certains films révèlent. Il révèle que :

Ces charlatans apparaissent dans notre ville et s'établissent comme pasteurs, qui font des
miracles, libèrent les gens des griffes des puissances démoniaques et les libèrent des forces
occultes et il semble que toute parole incompréhensible de tels pasteurs (au nom du parler en
langues) puisse faire de la magie.

Mbuy soutient que les films ont poussé les enfants camerounais à croire cela et que de
nombreuses personnes sont maintenant prises dans ces pratiques pentecôtistes.
Par exemple, les membres des églises principales trouvent normal de commencer une prière par «
louange…. Seigneur', 'A… men', 'Alleluia'. On entend des phrases comme 'Je suis couvert du sang
de Jésus' et 'Je suis un enfant de Jéhovah'. Les petits enfants pensent qu'il est très catholique de
commencer une prière par une autre pratique pentecôtiste de 'Jah Jéhovah' telle que décrite dans
certains films (Cameroun Panorama n° 556 de février 2004).

De la discussion ci-dessus, il est clair que les pratiques pentecôtistes sont introduites dans
certaines congrégations, y compris Molyko, du PCC. Les dirigeants de
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173

l'église encourage en quelque sorte ce développement, qui est initié par les chrétiens
ordinaires. Par exemple, dans sa présentation lors de la réunion de congrégation du 8
août 2004, le pasteur de Molyko a encouragé les membres à assister aux séances de
prière en milieu de semaine, où ils pourraient témoigner des bonnes choses que Dieu a
faites pour eux. Il appréciait également l'esprit de chant et de danse des chrétiens, qui,
selon lui, a rendu l'église très vivante.
De même, la proximité de la congrégation avec le bureau du synode et le fait que
certains de ses membres sont issus du personnel de ce bureau, sont des preuves
suffisantes que les autorités de l'église sont conscientes de cette évolution.
Bien que le pasteur de l'église ait encouragé ce développement dans son discours,
il a découragé l'utilisation fréquente des pratiques pentecôtistes telles que «Louez… le
Seigneur», «alléluia», «A….men» dans la congrégation pendant le culte. C'est pour
cette raison que la session de la congrégation a imposé des sanctions sévères à la CYF
pour avoir utilisé ces expressions lors d'un culte. Tout a commencé le 9 janvier 2005,
lorsque le président du groupe CYF (Ashu-Arrey) a préparé et présenté un sermon, qui
adoptait une prédication totalement pentecôtiste à la congrégation.
Le sermon a été ponctué par les cris fréquents de 'Louez….le Seigneur', 'alléluia' par le
prédicateur et la réponse spontanée de 'A….men' par les membres de la CYF et
quelques autres de la congrégation. Ce sermon a également duré environ 1 heure (les
sermons pentecôtistes durent au moins 1 heure) au lieu des 15 à 20 minutes prescrites
par les autorités ecclésiastiques. Les membres de la congrégation ont reçu le sermon
avec des sentiments mitigés. La majorité l'a soutenu et l'a suivi jusqu'au bout, peu ne
l'ont pas fait et ont quitté le service avant qu'il ne puisse être terminé, tandis que d'autres
étaient neutres. La session de l'église a réagi en avertissant à nouveau les prédicateurs
et la congrégation de s'abstenir d'utiliser de telles phrases, qu'ils ont qualifiées de «non
presbytériennes», pendant les sermons. En raison de la peur d'avoir un sermon similaire,
Ashu-Arrey, qui avait été programmé pour prêcher un mois plus tard, n'a pas été autorisé
à le faire. Le pasteur s'est arrangé, sans l'en informer jusqu'à la dernière minute, avec
une autre personne pour le remplacer ce jour-là. Arguant que leur membre n'a été
informé qu'au moment où il s'apprêtait à monter en chaire et qu'aucune raison n'a été
avancée pour l'action, le groupe CYF a estimé qu'il s'agissait d'un stratagème contre
eux. Ils ont réagi en dérangeant tout au long du sermon. La session a également réagi
en suspendant le groupe et ses activités pendant trois mois. En outre, chaque membre
ne pourra être réadmis dans le groupe, passé ce délai, que sur présentation d'une
candidature soumise à l'examen de la session. Il a également suspendu définitivement
environ sept membres de l'exécutif du groupe. Cependant, les trois mois se sont écoulés
et le groupe a repris ses activités, sans que toutes les sanctions soient appliquées. Par
exemple, aucune demande n'a été requise pour la réadmission et aucun membre de
l'exécutif n'a été suspendu de façon permanente à l'exception du président et du chef
de la chanson qui ont été invités à rédiger des demandes de réadmission,
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ce qu'ils ont fait. Il ne fait aucun doute que les sanctions ont été assouplies parce que les
membres ordinaires de la congrégation ont manifesté leur désapprobation. Le problème n'a
cependant pas soulevé de division significative parmi les chrétiens car l'action de la session
n'a pas affecté toutes les pratiques pentecôtistes introduites dans l'église.

Cette évolution souligne que certains membres de l'église ne sont pas à l'aise avec
l'introduction des pratiques pentecôtistes, mais ce nombre semble minime pour faire entendre
leur voix. Contrairement au cas de Yaoundé, la division n'est pas si visible et elle n'a pas
dégénéré en la division Nord-Ouest/Sud-Ouest, qui caractérisait la première. Voici des études
de cas de membres de l'église, que j'ai menées pour connaître leurs réactions à ce
développement dans la congrégation. Les répondants, sélectionnés pour représenter divers
groupes, âges, origines et positions dans la congrégation, se sont tous montrés favorables
au développement.

Sam
Sam fait partie des dirigeants de l'église qui soutiennent les pratiques pentecôtistes.
Étant un ancien et l'un des fondateurs de la congrégation qui a occupé plusieurs postes, son
influence dans la fluidité du processus ne peut être minimisée. En tant que membre de la
session, il a résolument plaidé pour la modération des sanctions infligées au groupe CYF.

Sam, âgé d'environ 57 ans et originaire du Nord-Ouest, était un ancien de la congrégation


depuis plus de huit ans. Il a émigré du nord-ouest vers la province du sud-ouest il y a environ
28 ans. Avant de migrer vers la province du Sud-Ouest, il était enseignant stagiaire dans
l'une des écoles primaires presbytériennes de la province du Nord-Ouest et en raison de la
rémunération peu attrayante, il a émigré vers le Sud-Ouest où il pensait que la vie pourrait
être meilleure. Arrivé dans la province du Sud-Ouest, il décide de s'installer et de faire du
commerce de détail à Molyko.
De cette entreprise, il a pu monter sa propre maison d'habitation et un autre bâtiment de 12
chambres, qui est loué à des étudiants. Il s'est marié avec une indigène du sud-ouest et ils
ont cinq enfants. Sam est l'un des membres fondateurs de la congrégation et il a été actif
sans interruption dans la congrégation depuis sa création. Cela lui a permis de connaître
l'histoire, la politique ou les tenants et les aboutissants de la congrégation. Avant de devenir
ancien, il avait occupé d'autres postes dans la congrégation dont secrétaire de congrégation,
membre des comités des projets, des finances et des récoltes. Il a l'air simple, tolérant et est
aimé par de nombreux membres de la congrégation. Ceux-ci expliquent probablement
pourquoi il a occupé de nombreux postes de responsabilité dans l'église.

Sur la pentecôtisation de la congrégation, Sam est très d'accord avec le développement


mais il ne voit pas les pratiques comme typiques des pentecôtistes. Il a révélé qu'en tant que
l'un des fondateurs de la congrégation et en tant que personne qui a été
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active sans interruption dans ses activités, la congrégation de Molyko est devenue si vivante
et attrayante pour de nombreux chrétiens, même non presbytériens, au cours des dernières
années. Il croit que c'est grâce à son groupe CYF qui, par ses pratiques, a laissé une marque
sans précédent dans l'animation de la congrégation.
Il a révélé que lorsque la congrégation a commencé, le taux de croissance n'était pas
aussi élevé qu'il l'est actuellement. Il soutient que bien que beaucoup l'aient attribué à la
création de l'Université, de nombreuses autres personnes qu'il connaît et qui n'ont rien à voir
avec l'université, ont été converties au presbytérianisme dans le Molyko PCC en raison de
son style de culte attrayant. De plus, le nombre de rétrogrades qui reviennent pour être
réadmis dans la congrégation a augmenté par rapport au passé. Il a révélé que tout cela est
le résultat de la nature vivante de son style de culte, qui est interprété à tort comme du
pentecôtisme.
Une chose qui a attiré mon attention dans sa maison quand je suis allé pour cette
interview, c'est sa manifestation concrète d'amour pour certaines des pratiques mentionnées
plus haut. L'une était que sa radio était réglée à fond sur la «Revival Gospel Radio», qui
diffusait à l'époque de la musique gospel du Nigeria. Il était seul dans la maison et l'avait
définitivement mis à fort volume à cause de l'amour qu'il avait pour la musique. Bien que
l'interview se poursuive, il a préféré baisser le volume de la radio (bien que toujours élevé
pour moi) plutôt que de le remettre complètement à plus tard.
Deuxièmement, j'ai également observé un certain nombre d'inscriptions (qui sont typiques
des pentecôtistes) apposées sur le mur, les portes et les placards de la maison. Certains
d'entre eux lisent, Jésus sauve, Cette famille est couverte par le sang de Jésus, Jésus est le
chef de cette famille ; l'invité imprévu à chaque repas et l'auditeur silencieux de chaque
conversation, Le diable a perdu la bataille. La plupart de ces inscriptions sont préparées au
Nigéria et sont vendues au Cameroun par des colporteurs et dans des centres de littérature
chrétienne gérés par des églises pentecôtistes.
De tous ceux-ci, Sam est indéniablement parmi les anciens qui soutiennent les pratiques
pentecôtistes dans l'église. Il n'y a cependant que trois (dont le président) des douze anciens
de l'église dont j'ai réalisé qu'ils ne soutenaient pas certaines pratiques. Le président de la
congrégation ne soutient pas les expressions pentecôtistes, chantant et dansant à l'église.
Dans une interview avec le président, j'ai réalisé qu'il aurait aimé que l'église se concentre
sur l'hymne de l'église pour le chant général mais se voyait impuissant au milieu d'une grande
majorité qui contraste avec lui. Il croit que l'Église presbytérienne doit maintenir son propre
livre de cantiques traditionnel, sinon sa propre identité de chant serait perdue. Certains des
chrétiens ordinaires que j'ai interrogés étaient d'avis que le président de la congrégation avait
utilisé sa position pour contraindre la session de l'église à suspendre le groupe CYF, qu'il
détestait pour ses pratiques pentecôtistes. Ils croient (certainement vrai) que si les membres
de la congrégation étaient
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consultés sur le problème de CYF, une grande majorité n'aurait pas soutenu les sanctions.

Namondo
Le cas de Namondo ici est pris pour représenter les membres ordinaires dont le rôle dans
l'amélioration du développement ne peut être minimisé. Les gens ordinaires constituent la
majorité des membres de la congrégation et en vertu de cela, ils sont capables d'influencer
les choses en leur faveur. S'ils n'aimaient pas les pratiques pentecôtistes, il aurait été
difficile de les pratiquer dans l'église et les priver de ce qu'ils aiment pourrait générer des
problèmes dans l'église. Comme indiqué, cela explique pourquoi il y a eu une certaine
modération dans la gestion de la crise CYF de la congrégation.
Quelque part dans la trentaine, Namondo est de l'ethnie Bakweri. Elle mesure environ
1,6 mètre, est grasse, sombre et pleine d'humour. Célibataire avec deux enfants, elle est
enseignante du primaire et enseigne à l'école primaire gouvernementale Molyko. Elle est
née dans son quartier natal de Molyko, où elle a fait toutes ses études primaires,
secondaires et d'enseignement. Elle assiste régulièrement à la session de prière en milieu
de semaine et c'est après l'une de ces réunions qu'elle a été coincée pour cette interview.
A peine l'interview dura-t-elle cinq minutes sans être interrompue par quelques plaisanteries
faites par elle. Quand j'ai commenté qu'elle avait l'air si humoristique, je ne savais pas
qu'elle avait en quelque sorte une raison religieuse à cela. Elle a révélé que faire rire les
gens, même au milieu des difficultés ou des chagrins, a toujours fait partie d'elle. Elle
soutient que le rire est un signe de bonheur et en tant que chrétienne, elle essaie de se
garder et de rendre les autres heureux en faisant ou en disant toujours des choses qui
provoqueraient le rire. Elle croit qu'un chrétien devrait toujours être heureux d'être en vie et
des bonnes choses que Dieu a faites pour lui.

Namondo n'appartient à aucun groupe et n'occupe aucun poste de responsabilité dans


l'église mais se retrouve très présent dans presque toutes les activités de l'église. Elle aide
cependant à coordonner ceux qui n'appartiennent à aucun groupe (les membres du PCC
qui n'appartiennent à aucun groupe dans une congrégation sont surnommés groupe de
pasteurs) lorsqu'il s'agit de collecter des fonds pour toute activité de l'église selon les
groupes. Par exemple, le projet de construction, la récolte de remerciements, l'alimentation
du pasteur et de sa famille, et l'aide à un membre dans le besoin ou à d'autres congrégations
ou l'argent demandé par le Bureau du Synode pour les activités du PCC. Elle a soutenu
que même si elle n'appartient à aucun groupe, la coordination du groupe du pasteur est un
grand service qu'elle a rendu à l'église que très peu aimeraient rendre. Les membres de ce
groupe (c'est le plus grand) ne peuvent être mobilisés pour la collecte de fonds que le
dimanche pendant le service religieux contrairement à d'autres groupes, ce qui est facilité
pendant les jours de semaine lorsqu'ils se réunissent pour planifier et revoir leur
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Activités. Cependant, Namondo nourrit l'espoir de se joindre à la CWF à un moment qui, selon
elle, serait approprié pour elle.
Elle fait partie de ceux qui soutiennent les pratiques pentecôtistes dans l'église bien qu'elle
ait soutenu qu'elles ne sont pas typiques du pentecôtisme. Par exemple, elle danse tellement à
l'église pendant le chant des chœurs. Selon elle, chaque chrétien est censé être toujours
heureux et le chant et la danse sont des expressions de bonheur. Interrogée sur ceux qui
viennent à l'église mais n'aiment pas participer au chant et à la danse ou sur les églises dont les
membres ne dansent pas, sa réponse a étéÿ:
Quiconque ne chante pas et ne danse pas à l'église est définitivement celui qui a perdu la foi. Il est inutile
pour une telle personne de perdre son temps à venir à l'église tous les dimanches lorsqu'elle ne montre pas
de bonheur à Dieu. Une telle personne n'est pas différente de ceux qui ne viennent pas à l'église. J'encourage
les membres qui ne dansent pas à l'église et les églises qui n'autorisent pas la danse à le faire parce que
danser au Seigneur représente le bonheur.

Sa participation régulière à la session de prière en milieu de semaine, où des témoignages


sont faits, est également la preuve qu'elle approuve les pratiques pentecôtistes qui ont lieu dans
l'église. Elle soutient fortement la fabrication de témoignages. À une occasion, j'ai écouté celle
qu'elle a faite sur une tentative de vol dans sa maison une nuit, qu'elle croyait que Dieu était
intervenu pour l'éviter. Sur les raisons pour lesquelles elle pense que des témoignages doivent
être faits, elle a déclaré:
Si vous croyez en Dieu, Dieu peut vous sauver de situations dangereuses et en tant que chrétien, il est bon
de partager une telle expérience avec d'autres chrétiens afin qu'eux aussi puissent en tirer une leçon. Si vous
refusez de témoigner de la bonté de Dieu, vous ne faites pas de bien à ceux qui ne croient pas en lui et ce
serait aussi comme si vous n'appréciez pas ou ne reconnaissez pas sa bonté.
Témoigner de la bonne œuvre de Dieu ne doit pas être interprété comme faisant partie d'une foi particulière.
Tous les chrétiens devraient être encouragés à rendre témoignage.

Namondo approuve également la guérison spirituelle bien qu'elle ait admis qu'elle n'a jamais
eu de problème qui l'a poussée à utiliser la méthode. Elle a révélé un cas où l'un de ses cousins
avait des difficultés à guérir un mal de tête frontal prolongé qui la troublait, mais cela a été résolu
après une prière intensive par un pasteur PCC local dans sa résidence.

Thomas
Comme indiqué, il n'y a pas de lignée tribale dans la pratique pentecôtiste. Les membres de la
congrégation, peu importe la province d'origine, aiment les pratiques pentecôtistes.
Contrairement au cas de Yaoundé, cela a également joué un rôle très important dans
l'amélioration du développement. Contrairement à Namondo et comme Sam, Thomas ne vient
pas de la province du Sud-Ouest mais ils sont unis dans les pratiques. Le cas de Thomas ici
indique également l'influence des pratiques dans le retour des rétrogrades. Il a rétrogradé de
l'église mais a été attiré par les pratiques pentecôtistes.
Thomas est un homme grand, sombre et mince qui a émigré de Ngwo dans le
du Nord-Ouest à la province du Sud-Ouest en 1962 pour travailler dans les plantations de la
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CDC. Il a abandonné l'école primaire en première année parce que son père est décédé
et qu'il n'y avait personne d'autre pour le parrainer à l'école. C'est à cause de cette
incapacité à poursuivre ses études qu'il décide de venir dans le Sud-Ouest. Il s'est marié
alors qu'il travaillait dans la bananeraie de Tiko en 1966 et a malheureusement perdu sa
femme, avec qui ils ont eu trois enfants, en février 1994. L'un est chauffeur de taxi à
Buea tandis que les deux autres (filles) sont mariées. Après avoir travaillé plus de 8 ans
à Tiko, il a été transféré à la bananeraie de Molyko, où il a vécu dans un camp du CDC.
En prévision de sa retraite, il a acheté un terrain à Molyko où il a construit sa maison de
retraite. Il a pris sa retraite du CDC en 1991 et s'est depuis engagé dans l'agriculture à
plein temps. Il cultive des ignames, du cacao, des cocoyams, des plantains et quelques
légumes.
Bien que né dans une famille presbytérienne, Thomas a rétrogradé de l'église lorsqu'il
est venu dans la province du Sud-Ouest, mais est revenu pour être réadmis dans la
congrégation de Molyko en 1994. Bien qu'il ait rétrogradé, sa femme était un membre
très régulier de la congrégation de Molyko et jusqu'à sa mort. , elle était membre du
groupe Alleluia Choir de la congrégation. En 1997, il a décidé de rejoindre la Christian
Men Fellowship (CMF) de la congrégation. Sur la raison pour laquelle il a rétrogradé
mais est venu plus tard pour une réadmission, Thomas a expliqué queÿ:
Avant de descendre sur la côte, j'étais très sérieux dans l'église de mon village. Mais le temps que j'arrive ici, la
façon dont nous travaillions pour le CDC nous a fait ne pas aller à l'église parce que nous avions l'habitude de
travailler le dimanche. J'étais agent de sécurité et un agent de sécurité n'avait pas de dimanche comme les autres
ouvriers. Nous étions nombreux dans ce département. Cela me fait oublier l'église pendant un long tome. Mais la
fois où ma femme est morte, et les choses que les gens de l'église sont venues et font m'ont poussé à retourner à
l'église. La fois où ma femme est morte, je n'avais pas d'argent pour l'enterrer mais les gens de l'église me donnent
beaucoup de choses, y compris de l'argent qui m'aide à ajouter à celui que les autres me donnent et au mien pour
l'enterrer. Si ma femme n'allait pas à l'église, je devais souffrir.
Beaucoup de gens sont venus pour le dé. Ils chantent de nombreuses chansons et dansent, ce qui m'a fait du bien
pendant plusieurs jours. Les chansons étaient très bonnes. En raison de l'aide que les gens de l'église m'ont
apportée et de la belle chanson et de la danse dans ma cour cette fois-là, j'ai décidé de retourner à l'église.

D'après l'explication de Thomas, il est clair que les chants et les danses lors des
funérailles de sa femme ont contribué à le ramener à l'église. Comme c'est la coutume,
la congrégation était venue célébrer les funérailles de sa femme, qui était un membre
actif de l'église. La plupart des chants utilisés, pas seulement par la congrégation de
Molyko, pour animer les funérailles sont des chants pentecôtistes nigérians, diffusés soit
sur cassettes, sur disque compact ou chantés par les personnes présentes. Le cas de
Thomas semble confirmer l'argument de Sam selon lequel les chants et les danses
animés ont attiré de nombreuses personnes dans l'église et ramené des rétrogrades. Il
est également très probable que l'aide que lui a apportée l'église pour enterrer sa femme
l'a incité à retourner à l'église.
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Metuge
Comme Namondo, Metuge n'occupe aucun poste dans l'église et n'appartient à aucun groupe
religieux. Il aime les pratiques et en tant que membre ordinaire de l'église, il a aussi une
influence dans l'amélioration des pratiques.
Metuge est né en 1961 dans le pays Bakossi de la Province du Sud-Ouest. Il mesure
environ 1,6 mètre et a le teint brun. Il est diplômé de l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé
et il a également fait une maîtrise en éducation à l'Université de Buéa. Il est chef du service
des affaires financières et administratives au Centre de formation des collectivités locales de
Buea. Metuge a été affecté pour enseigner au lycée bilingue gouvernemental de Yaoundé
dès qu'il a obtenu son diplôme de l'école de formation des enseignants et a ensuite été
transféré pour enseigner au centre de formation du gouvernement local de Buea en 1992, où
il a été nommé chef de service en 2001. Il a fait sa maîtrise alors qu'il travaillait déjà avec le
Centre de formation du gouvernement local en 2005. Pédagogue et homme dynamique, il
est également propriétaire d'une école secondaire (Salvation Bilingual High School) à Molyko.
Il est marié et père de cinq enfants. Son épouse également, diplômée du cycle inférieur de
l'Ecole Normale Supérieure, est Chef du Service des Affaires Administratives et Financières
à la Délégation Départementale de l'Enseignement Primaire de Limbé. Sa femme était
catholique mais il y a environ huit ans, elle s'est convertie à la foi presbytérienne dans la
congrégation de Molyko. Elle est membre active de la CWF et l'une des chorales (Ndola
Christo) de la congrégation. En tant que chef de service et propriétaire d'un lycée, il n'était
pas facile d'organiser cet entretien car le plus souvent, il avait un emploi du temps chargé.
De plus, il n'aime pas boire, ce dont j'aurais pu profiter pour l'interviewer autour d'une bouteille
de boisson dans un débit de boissons.

Cependant, après plusieurs tentatives infructueuses pour l'interviewer, je décidai un soir de


l'attendre tard dans la soirée dans sa maison où je réussis à l'interviewer.

Metuge est né dans une famille paysanne presbytérienne où sa mère malade avait occupé
le poste d'ancien de l'église dans son village natal au début des années soixante-dix. Preuve
de l'engagement de ses parents envers la foi presbytérienne, lui, ainsi que deux de ses
frères, ont fait toute leur éducation primaire, secondaire et secondaire dans des institutions
presbytériennes (malgré les frais de scolarité élevés payés dans ces écoles) avant de se
rendre dans les universités d'État.
Il a rejoint la congrégation de Molyko lors de son transfert à Buea, mais il n'a rejoint aucun
groupe religieux. Il m'a dit que ses amis du groupe Christian Men Fellowship (CMF) ont
exercé une pression croissante sur lui pour qu'il rejoigne le groupe, mais qu'en raison de son
emploi du temps chargé, il n'a pas pu le faire. Comme il l'a révélé :
J'aime beaucoup me joindre au CMF mais ma nature de travail ne me le permet pas. Ils se réunissent
régulièrement deux fois par semaine l'après-midi ; à la fois je suis toujours au Salvation College pour
gérer les affaires de l'école après la fermeture du Local Government Training Centre. Dans
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De plus, la période de formation d'un an pour les nouveaux membres est si intensive et
chronophage qu'il ne m'est pas seulement possible de me rencontrer. Je ne peux le faire que si
j'ai dû avoir un bon directeur pour gérer le Collège du Salut même en mon absence. J'en cherche
un et dès que cela sera fait, ma charge de travail va diminuer me donnant ainsi l'opportunité
d'intégrer le CMF.

Bien que l'emploi du temps de Metuge ne lui permette pas de rejoindre un groupe d'église,
la session de l'église l'a nommé membre du comité de récolte sur trois saisons de récolte
conservatrices. Il a même été nommé président du comité en 2004, une tâche ardue qu'il m'a
dit avoir réussi à accomplir. L'intérêt de la session à l'impliquer dans l'organisation des activités
de récolte n'est pas étranger à sa popularité et à sa situation financière.

Sa position au Centre de formation du gouvernement local et l'école qu'il possède l'ont rendu
populaire à Buea et ont également fait croire aux gens qu'il était riche.
En le faisant membre et président du Comité des récoltes, les intentions probables n'étaient
pas seulement de lui permettre d'utiliser sa popularité pour influencer les gens à contribuer
beaucoup d'argent pour l'église, mais aussi de le pousser à faire un don substantiel pour
l'exercice.
Metuge apprécie beaucoup le développement de l'église bien qu'il ne le considère pas
comme une pentecôtisation de la congrégation. Il a soutenu que ce qui se passe dans l'église
est une sorte de réveil, ce qui est nécessaire dans le christianisme.
Comme Namondo, il considère le chant accompagné de danse dans un rassemblement
chrétien comme une expression collective de joie et de remerciement au Seigneur. Bien qu'il
n'assiste pas à la session de prière en milieu de semaine, pour rendre ses témoignages, j'ai
remarqué, au cours de cette interview, qu'il croit au témoignage. Par exemple, il a témoigné
que le Salvation College, au cours des trois dernières années, a obtenu de très bons résultats
aux examens de certificat, non pas en raison de l'ingéniosité des étudiants et de l'administration,
mais de l'intervention de Dieu.

Sarah
Sarah fait partie de ceux qui aiment tant les pratiques mais qui ne sont peut-être pas conscients
de son étrangeté au sein du PCC. Ma Sarah, comme on l'appelle communément en raison de
son âge, est une femme mince, séduisante et blonde dont l'âge peut être estimé à plus de 85
ans. Elle vient de Mbonge, dans le département Meme de la province du Sud-Ouest.
Elle est analphabète et pouvait parler l'anglais pidgin et sa langue maternelle. Elle est née
dans son village natal où elle s'est mariée et a eu huit enfants. Elle a perdu son mari en 1985
et après avoir vécu seule dans le village pendant environ 11 ans après le décès, l'un de ses
enfants (un homme d'affaires à Buea) a décidé de l'amener vivre avec lui à Buea car elle
devenait fragile et ne pouvait plus subvenir à ses besoins au village plus longtemps.

De retour au village, Ma avait été active dans les activités de l'église. Elle a été membre
fondatrice de la FCF dans sa congrégation locale au début des années soixante.
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Lorsqu'elle est venue à Buea, elle a continué à adorer dans la congrégation de Molyko où sa belle-
fille (une infirmière à l'hôpital du district de Buea) est membre du groupe CWF. En raison de son
âge, elle ne participe plus aux activités du CWF à Buea mais les autres membres du groupe la
considèrent comme leur mère et lui accordent beaucoup de respect. Son fils, qui l'a amenée à
Buea, s'intéresse peu aux questions religieuses. Il vient rarement à l'église et son intérêt semble
davantage tourné vers son entreprise. C'est grâce à sa belle-fille que Ma vient à l'église tous les
dimanches. Sa belle-fille s'occupe de toutes ses obligations financières envers l'église.

Bien que très frêle, Ma est souvent joyeuse lorsqu'elle est à l'église. Elle danse avec d'autres à
l'église et généralement lorsqu'elle danse avec la queue vers l'avant pour faire son offrande, elle
ralentit le mouvement des personnes derrière elle à cause de son incapacité à se déplacer
rapidement. La plupart des chœurs que Ma peut chanter appartiennent à l'ancienne génération de
chœurs (ceux-ci n'ont jamais été importés du Nigeria) dans le PCC. Ces refrains sont soit dans les
langues locales, soit en anglais pidgin. Bien que Ma ne connaisse pas les chœurs pentecôtistes
du Nigeria (la plupart d'entre eux sont en bon anglais, ce qu'elle ne comprend pas), elle aime les
écouter et les danser. On pouvait la voir faire tous les efforts pour chanter avec les autres malgré
le handicap.

Venant d'une zone rurale, Ma ne semble pas voir le chant accompagné de danse dans le
Molyko PCC comme étrange. Elle le considère comme similaire à la pratique traditionnelle parmi
les chrétiens du PCC dans les zones rurales de chanter et de danser le PCC traditionnel ou des
chœurs composés localement lors des célébrations de la mort hors de l'église.
Comme elle le dit dans Pidginÿ:
Ma bikin, pas de bi pour chanter, danser pour Dieu na old ting. No bi pipo de dance alonge quand l'homme d'église
meurt pour tous les conteri. Pour chanter la danse na pour le spectacle heureux. Glad de mon chapeau temps wey
je chante pour l'église.

Pourquoi les autorités ont rejeté les tentatives


précédentes mais tolèrent l'évolution actuelle

D'après la discussion, il est certain que le PCC tolérerait les pratiques pentecôtistes qui ne divisent
pas une congrégation ou l'église dans son ensemble. Les autorités placent l'unité de l'Église avant
quelque digression doctrinale ou pratique. Le modérateur l'a clairement révélé dans une interview
qu'il a accordée à la Presbyterian Newsletter après l'interdiction du mouvement de «renouveau»
dans laquelle il a déclaré:

Si ces pratiques, qui étaient menées au nom du «ÿréveilÿ», avaient entraîné la croissance et l'amélioration globales
de l'état de l'église, elles n'auraient créé aucun problème.
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Il a en outre souligné que dans la congrégation (Bastos) où ces pratiques étaient


fortement soutenues, elles contribuaient plutôt à diminuer la croissance des
congrégations. Ainsi, dans ce sens, ils pourraient être jugés nuisibles (Umenei 1995). Il
ne faisait aucun doute que le mouvement «Born-again» dirigé par Fomum et le «groupe
pilote de réveil au Cameroun» dirigé par Bame Bame, divisaient la congrégation et
menaçaient la survie même non seulement de la congrégation mais de l'église dans
son ensemble. La pentecôtisation de la congrégation de Molyko cause peu ou pas de
division dans l'église. Il semble être favorisé par une plus grande majorité de membres
de la congrégation et, en tant que tel, les autorités ecclésiastiques ne s'y sont pas
encore opposées. Ils pourraient être conscients que s'ils essaient de perturber ou
d'interdire les pratiques, cela pourrait entraîner la désintégration de la congrégation.
C'est pourquoi les jeunes de l'église sont toujours autorisés à mener à bien leurs
pratiques pentecôtistes au sein de l'église sans être dérangés. Par rapport aux cas
précédents à Yaoundé, il est pourtant, bien que très visible, en train de dégénérer à un
point dont les autorités centrales de l'église devraient se préoccuper.
Bien que les autorités du PCC soient très soucieuses de l'unité de l'église, elles
semblent simultanément accepter les doctrines et les pratiques introduites de l'extérieur
avec un certain degré d'examen. Selon le révérend H. Awasom (modérateur du PCC au
moment de la crise du "réveil"), toutes les pratiques pentecôtistes ne sont pas
acceptables dans le PCC, car si cela était autorisé, l'église perdrait ses chères traditions
réformées. . Comme il le dit avec justesse :
Nous devons revivre, mais nous le ferons comme le Saint-Esprit nous guide et nous dirige en tant que
presbytériens, afin que même dans notre nature ressuscitée, nous restions des chrétiens camerounais du
PCC. C'est ce que Dieu, dans sa miséricorde miséricordieuse, nous a appelés à être et nous le louerons
pour cela (discours du modérateur à l'occasion du 38 anniversaire de l'église).

Par exemple, la glossolalie est l'une des pratiques pentecôtistes, dont les autorités
détesteraient l'introduction dans l'une de ses congrégations. Dans l'interview avec la
newsletter du PCC, le Modérateur a montré cette désapprobation en déclarant que :

Je ne pense pas que les gens aient besoin de crier et de crier et de crier et de crier pour montrer qu'ils sont
possédés par l'esprit ou qu'ils ont été conquis par le Christ. Bien sûr, la bible dit que l'esprit souffle où il
veut. Et la Bible dit qu'il existe différents dons de l'esprit, donc si le don d'une personne est probablement
de crier ou de parler en langues, alors je pense que le problème ne devrait pas être qu'il le confond comme
la forme absolue du christianisme (Umenei 1995) .

Rebaptiser les chrétiens PCC est une autre pratique qui n'est pas acceptable par les
autorités ecclésiastiques. Les pentecôtistes soutiennent qu'un individu ne peut être
baptisé que s'il se repent de ses péchés et « donne sa vie » au Christ. Sur cette base,
Fomum rebaptisait les chrétiens au mépris des autorités. Il a également rebaptisé ceux
qui ont été baptisés en tant que nourrissons dans le PCC parce qu'il a soutenu qu'en
tant que nourrissons, ils n'étaient pas assez mûrs pour prendre la décision cruciale de
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repentir. De plus, ils n'ont commis aucun péché dans l'enfance qui justifiait la repentance. Le
PCC baptise par aspersion d'eau sur la tête du chrétien dans l'église tandis que les
pentecôtistes le font par immersion dans une piscine. Dans une interview que j'ai eue avec le
révérend Dr Lekunze (un ministre du PCC), le PCC reconnaît le baptême par immersion mais
en raison de sa pratique du baptême des enfants et pour plus de commodité, l'église préfère
le baptême par aspersion. Un chrétien qui a subi le baptême par immersion dans une autre
église mais décide de rejoindre le PCC n'est jamais rebaptisé car l'église reconnaît la
méthode. Les pentecôtistes renoncent à la méthode PCC et, en tant que tel, quiconque passe
du PCC à un groupe pentecôtiste doit être rebaptisé par immersion. Contrairement à Bame
Bame, le rebaptême par Fomum de ceux qui ont décidé de l'accompagner a été la goutte
d'eau qui a poussé les autorités ecclésiastiques à interdire son mouvement dans toutes les
congrégations du PCC. Selon Lekunze (un membre du clergé du PCC), le baptême est un
important rituel d'initiation au christianisme et lorsque le PCC l'a fait d'une manière qu'il juge
correcte et que quelqu'un
le contredit en rebaptisant les chrétiens, c'est comme prétendre que le PCC ne peut pas
interpréter la Bible. En tant qu'église, qui chérit sa tradition réformée, elle ne tolérerait cela
dans aucune de ses églises. De plus, il semblerait que la majorité des membres du PCC
chérissent la méthode de baptême de l'église et détesteraient également toute tentative de
les rebaptiser. Heureusement, cette pratique, qui pourrait diviser les chrétiens de Molyko, ne
fait pas partie des pratiques pentecôtistes introduites dans la congrégation. Dans une enquête
par échantillonnage aléatoire menée sur trente chrétiens de la congrégation de Molyko deux
dimanches différents, tous les répondants ont soutenu la méthode du baptême du PCC et
détesteraient le rebaptême sous quelque forme que ce soit. Certains d'entre eux ont fait valoir
qu'ils étaient nés presbytériens et tant qu'ils restent dans cette foi, ils doivent respecter leur
méthode. D'autres prétendent que ceux qui rebaptisent les gens sont des hypocrites
(référence évidente aux églises pentecôtistes) qui croient mieux comprendre la bible, ce qui
n'est pas forcément le cas. D'autres prétendent que ce qui est important, c'est la relation d'un
individu avec Dieu et non la méthode du baptême. Ce groupe soutient que le baptême est
simplement symbolique.

Conclusion
J'ai tenté dans cette étude de montrer un processus de pentecôtisation progressive, qui se
déroule dans certaines congrégations de l'Église presbytérienne au Cameroun. Le plus
intéressant est le fait que ce développement vient d'en bas et que les autorités de l'église
semblent lui permettre de passer dans les congrégations impliquées.

Bien que l'article révèle une forte influence nigériane, les pentecôtistes semblent en
donner une interprétation différente. Dans une interview avec Tamfu Wilson (un
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pasteur pentecôtiste), il soutient qu'il s'agit d'un nouveau réveil spirituel dans le PCC, un
réveil qui a permis aux membres de l'église de s'éloigner de leur superficialité biblique pour
une compréhension approfondie de celle-ci. Tamfu croit que les églises principales sont si
peu profondes dans leur connaissance de la Bible et ont toujours rejeté quiconque essaie
d'introduire d'autres doctrines et pratiques, qui sont conformes aux enseignements de la
Bible. Il voit les cas de Bame Bame et Fomum comme de bons exemples de ce rejet dans
une église principale. Il attribue la superficialité des églises dans la compréhension de la
Bible aux doctrines et pratiques dogmatiques qu'elles ont héritées de leurs églises mères. Il
soutient que ces églises croient tellement, d'une manière non critique, aux doctrines et
pratiques qui leur ont été transmises par leurs églises mères à un point tel que d'autres
doctrines et pratiques importantes sont considérées comme non bibliques. Il croit que la
pentecôtisation du PCC est clairement une manifestation du salut, qui est entré dans les
membres de l'église et leur a fait découvrir le Christ et se sentir

sa réalité. Comme il le dit, c'est un débordement spontané du fait que Dieu les a visités. Il
croit que ce salut leur a permis de sortir du dogmatisme et ils commencent à interpréter
correctement la bible. C'est comme s'ils avaient été en quelque sorte libérés de l'esclavage
et avec cette liberté, ils sont mieux en mesure d'interpréter la parole de Dieu et de la mettre
en pratique sans aucune restriction.
Il compare également cette évolution à un voleur qui vole depuis longtemps et à un certain
moment, il se rend compte que voler est un mal et décide de tourner le dos au mal.

Bien qu'il révèle que les autorités du PCC placent l'unité de la congrégation au-dessus de
l'introduction des pratiques pentecôtistes, il est évident, sur la base du passé, qu'elles
voudraient éviter de nouvelles défections de membres vers d'autres églises en leur permettant
de poursuivre ces pratiques pentecôtistes, ce que la plupart d'entre eux chérissent. L'histoire
de l'église après l'indépendance et avant la controverse du « Born-again » du Fomum révèle
des exemples de groupes dissidents dans l'église. Par exemple, dans les années 60, certains
membres de l'église de l'ethnie Bakweri, ont insisté, contre la foi de l'église, pour continuer à
porter le bracelet de fertilité9 . Après des persuasions vaines, le synode a réagi en interdisant
cette pratique dans l'église.
Ainsi, un certain nombre de chrétiens se sont séparés pour former l'Église presbytérienne
autochtone, qui a obtenu en 1969 une autorisation du Premier ministre pour fonctionner sous
le nom d'Église camerounaise du Christ. Aussi, à la fin des années 70 et au début des années
80, certains chrétiens du PCC à Limbe, voulaient que l'église reste presbytérienne mais
adopte le style de culte anglican. Le Synode a fait valoir que le PCC ne pouvait pas mélanger

9
Le bracelet et les perles de fertilité étaient une pratique traditionnelle Bakweri dans laquelle les gens croyaient
que le bracelet et la perle étaient des objets sacrés, qui pouvaient améliorer la fertilité chez les humains et
protéger les gens une fois gagnés. Le christianisme condamne l'utilisation de tels objets dans le culte, mais
certains chrétiens Bakweri ont insisté pour ne pas arrêter la pratique, ce qui les a mis en difficulté avec divers
groupes chrétiens.
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185

ses pratiques avec celles d'une autre église et a donc refusé que cela se produise dans
l'une de ses congrégations. Le résultat a été que ceux qui l'ont préconisé et leurs partisans
ont quitté l'église. (Nyansako-Ni-Nku 1990). Les mouvements Fomum et Bame Bame ont
également entraîné chacun la défection de membres, qui ne pouvaient pas librement
mettre en pratique leurs croyances chrétiennes dans le PCC, vers d'autres églises. Le chef
de chaque groupe a fini par fonder une nouvelle église (CMFI de Fomum et l'église de
Patmos de Bame Bame), avec une majorité de membres étant leurs partisans lors de leurs
problèmes avec le PCC. De plus, l'explosion pentecôtiste au Cameroun est si inquiétante
non seulement pour le PCC mais pour toutes les églises principales.
Il y a une érosion continue des membres des églises principales pour divers
raisons aux églises pentecôtistes10. Buea, en particulier, a été témoin au cours des
années de cette explosion du pentecôtisme et pour cette raison, le PCC prendrait un risque
en menant une guerre contre la pentecôtisation de l'une de ses églises dans cette ville,
car les membres pourraient facilement être persuadés de rejoindre le nouveau Les groupes
pentecôtistes, qui, selon eux, pourraient leur fournir cette nourriture spirituelle.

dix
Voir Akoko, R (2002) New Pentecostalism in the Wake of the Economic Crisis in Cameroon, dans :
Nordic Journal of African Studies 11 (2,) : 539-376.
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6
Les églises chrétiennes et
l'énigme de la démocratisation au
Cameroun

Au Cameroun, à la fin des années 1980, le système de gouvernance à parti unique, qui
impliquait un contrôle étatique lourd et une planification des activités politiques, sociales et
économiques (le soi-disant État développementiste), était largement reconnu comme ayant
atteint un point mort. fin. Les indicateurs économiques standard tels que le produit intérieur brut
et le revenu par habitant étaient en baisse alors que les élites dirigeantes autoritaires faisaient
de plus en plus face à une résistance populaire. Les exigences du capitalisme mondial, avec
sa tendance accumulationniste, exigent que les États restructurent leur politique en adoptant la
démocratie, et leurs économies en réduisant les dépenses publiques, en privatisant et en
déréglementant les activités commerciales. Fait au service d'un marché libre, de l'efficacité
économique et de la croissance, cela constitue le Consensus de Washington, soutenu par la
Banque mondiale et le FMI et servant de conditions aux prêts (Sharon Beder 2003). La
réintroduction du multipartisme au Cameroun dans la dynamique actuelle de démocratisation
de l'Afrique subsaharienne doit être comprise dans cette atmosphère internationale.

Des développements jumeaux - la reconfiguration du capitalisme mondial et la mauvaise


performance des économies africaines - laisseraient des empreintes indélébiles sur de
nombreux aspects de la vie politique et sociale nationale du Cameroun, des aspects tels que
l'émergence de forces hégémoniques, l'intensification de la politique des groupes ethniques, la
croissance de les mouvements sécessionnistes et irrédendistes, et le régionalisme (Mbembe
1992 ; Nyamnjoh 1999 ; Konings et Nyamnjoh 2000 ; Mbuagbo 2002). Ces développements
indiquent que l'État au Cameroun, comme dans la majeure partie de l'Afrique, n'a pas
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187

réussi à conquérir de larges pans de la population, et donc la crise actuelle de gouvernance


expose et creuse le fossé entre l'État et des pans de la population nationale.

C'est dans ce climat que les églises chrétiennes du Cameroun, fidèles à leur vocation de
préservation des droits inaliénables de l'humanité, articulent de plus en plus un discours
social et politique en faisant pression sur le régime (Nyamnjoh 2002 ; Mbuagbo et Neh Fru
2003 ; Mbuagbo et Akoko 2004). Les relations entre l'Église et l'État au Cameroun sont en
grande partie fonction de compréhensions et d'interprétations opposées de la signification de
la démocratie telle qu'elle s'applique à la gestion des affaires de l'État. Le lien entre la bonne
gouvernance - les fonctions de redistribution transparentes, impartiales et responsables de
l'État et les questions de libertés civiles - est devenu central dans la préoccupation des
Églises de s'assurer que tous
Les acteurs politiques camerounais adhèrent aux principes démocratiques convenus.

Les autorités religieuses supposent que leurs efforts réduiront l'exercice arbitraire et l'abus
de pouvoir. De tels efforts sont conformes à ce que Garner (2000) et Konings (2003b)
considèrent comme un «ÿrenouveauÿ» au sein du protestantisme et du catholicisme romain,
accompagné de l'émergence et de la croissance de nombreuses églises pentecôtistes avec
un message charismatique de salut. Le rôle de la religion dans la politique camerounaise doit
être compris dans le contexte des luttes des citoyens ordinaires pour répondre à leurs besoins
quotidiens, et une question pertinente est de savoir si la religion a émergé pour servir de
point d'ancrage sur lequel les gens peuvent compter, étant donné l'incapacité de l'État à
fournir leurs besoins élémentaires et défendre leurs droits fondamentaux.
La théologie de la libération, dans sa forme et son contenu, est devenue une force
omniprésente dans le désir des Églises de réaliser les droits de l'homme et la justice sociale,
tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et la législation locale.1
La théologie de la libération est-elle venue libérer les Camerounais ? et dans quelle mesure
et avec quels moyens les églises se sont-elles engagées dans ces efforts ? Quels sont
certains des défis sous-jacents inhérents au processus de participation à la construction d'un
« nouveau » Cameroun ?

Rationalisation de l'émergence de la théologie de la libération au Cameroun

De la création à l'interaction directe de Dieu avec le monde et l'homme, la question de la


libération sous toutes les formes d'asservissement humain a été au centre des préoccupations
(Atem 2000). De l'exode à la croix, les croyants ont compris que la

1
La théologie de la libération appelle l'Église à combiner la prédication de l'Évangile et l'administration des sacrements
avec un engagement profond envers la justice sociale : l'Église devrait annoncer en paroles et en actes une forme
intégrale de salut, ou de libération, de toute manifestation de péché, et non simplement offrir individus les moyens de
salut personnel par les sacrements.
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188

L'intention a été de libérer les opprimés et les captifs, de sorte que la théologie de la libération
pourrait être conçue comme une théologie du soulagement de toutes les formes d'indignité humaine
- matérielle, morale et spirituelle. Aujourd'hui, des millions de personnes sont privées de leurs droits
fondamentaux inaliénables par des régimes qui les maintiennent dans une servitude quasi totale.
Par conséquent, toute organisation chrétienne et chrétienne qui ne parvient pas à se dresser contre
de telles pratiques par un gouvernement « cesse d'être la lumière et le sel du monde », rendant
ainsi le christianisme hors de propos et sans conséquence. Atem conclut que le Christ lui-même n'a
jamais été un complice muet et passif de la politique, puisqu'il s'est engagé dans des activités qui
remettaient en question les pratiques des autorités politiques. C'est peut-être avec ce précepte
éthique de rejet de l'esclavage et de l'oppression que les églises presbytérienne et catholique
romaine du Cameroun s'engagent elles aussi à essayer de créer un pays respectueux des valeurs
démocratiques, telles que le respect des droits de l'homme et la transparence dans la gestion des
affaires de l'État.
Avant aujourd'hui, l'impact du christianisme sur la politique en Afrique, en particulier dans la prise
de conscience à travers ses institutions éducatives (Mazrui 1978), a servi à éveiller les Africains, en
particulier l'élite éduquée occidentale, à l'idée que l'hypothèse coloniale de l'infériorité du la race
noire a été fondée, non sur des principes scientifiques, mais sur du racisme pur. En Afrique, cette
prise de conscience a marqué les prémices du rejet du colonialisme et de l'émergence du
nationalisme. C'est à la lumière de ces réflexions que certaines églises chrétiennes du Cameroun
ont commencé à essayer de faire entendre leur voix contre les maux sociopolitiques qui ont
profondément rongé le tissu du pays.

Les racines de la théologie de la libération remontent à l'Amérique latine dans les années 1930,
lorsque des mouvements populaires ont commencé à s'agiter localement contre le capitalisme.
Leurs promoteurs croyaient que la pauvreté, l'aliénation et l'exploitation étaient les résultats du
capitalisme, et que la seule façon de réaliser un développement authentique pour la région était
d'avoir des libérations économiques, sociales et politiques des économies capitalistes, en particulier
la plus puissante, celle des États-Unis. États d'Amérique. Cette libération impliquait aussi une
confrontation avec les alliés naturels de ces groupes, leurs compatriotes qui contrôlaient les
structures du pouvoir national. Du fait de l'urbanisation et de l'industrialisation, les mouvements (le
plus souvent d'inspiration socialiste) revendiquent une plus grande participation à la vie économique
et politique.
Les partis politiques à tendance populiste ont profité de ces mouvements, mais la crise des politiques
développementalistes, l'apparition des entreprises multinationales, leur contrôle croissant de
l'économie de l'Amérique latine et la montée des masses paysannes militantes ont tous été
responsables de la perte de leadership politique, à différents moments dans différents pays, et a
conduit à un processus de radicalisation politique. La réaction des défenseurs de l'ordre établi fut
même
plus agressif; beaucoup ont eu recours à des formes de répression sévères et brutales (Gutierrez
1977).
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189

Face à tout cela, les chrétiens individuellement et l'Église catholique romaine en Amérique
latine devenaient plus conscients politiquement.2 Les prêtres, dans une proportion toujours
croissante, étaient intéressés à participer aux décisions pastorales de l'Église, mais surtout,
ils voulaient que la l'église de rompre ses liens avec un ordre injuste et de se battre pour les
masses qui, à leurs yeux, souffraient de misère et de privations.
Certains prêtres ont participé à la politique, souvent en alignement avec des groupes
révolutionnaires. En conséquence, certains d'entre eux ont été assassinés ou déportés, des
chrétiens persécutés, la presse catholique romaine attaquée et des locaux ecclésiastiques
perquisitionnés par les autorités politiques (Gutierrez 1977). Le Vatican n'a pas toujours
soutenu les prêtres, et son manque de soutien a parfois conduit à des frictions entre les
évêques et les représentants du pape.
Dans le même temps, le pentecôtisme en Amérique latine a évité la théologie de la
libération et a reçu le soutien du gouvernement. Il est devenu un refuge pour les masses, qui
croyaient qu'il leur fournissait nourriture et subsistance spirituelle au milieu des difficultés
économiques (Stoll 1990). Dans les bidonvilles autour des grandes villes brésiliennes, il a
rapidement gagné en popularité (Haralambos 1980). Alors que certains prêtres catholiques
blâmaient le gouvernement pour la pauvreté, les ministres pentecôtistes disaient à leurs
partisans que la pauvreté résultait du péché. Le gouvernement a toléré le pentecôtisme et
emprisonné certains des prêtres les plus francs. Inquiet de l'expansion du pentecôtisme, le
pape Jean-Paul 11, lors de sa réunion à Santiago en 1992, a souligné que les chrétiens ne
trouvaient pas chez leurs ministres le sens aigu de Dieu, et c'est pourquoi ils se sont déplacés
vers des groupes pentecôtistes pour rechercher la vie religieuse ; il reprochait aux prêtres de
s'impliquer dans la théologie de la libération au lieu des besoins spirituels de leurs paroissiens
(Cleary et Steward, Gambino 1992).
Au Cameroun, avant le début de l'ère du président Paul Biya en 1982, les églises, en
particulier les églises principales, jouaient un rôle majeur dans l'éducation et la santé.
Cependant, en raison de l'atmosphère sociopolitique et économique, ils n'accordaient que
peu ou pas d'attention à la théologie de la libération. Par exemple, le 12 mars 1962, Ahmadou
Ahidjo a promulgué un décret interdisant aux Camerounais de faire des déclarations, politiques
ou autres, qui pourraient être interprétées comme critiques à l'égard de son régime, du parti
Union nationale camerounaise ou de toute autorité publique. Les Églises étaient donc
circonspectes dans le traitement des questions politiques. En 1982, l'ombre de l'affaire Mgr
Ndogmo planait encore sur toutes les églises. Nommé en 1964, Ndongmo fut le premier
évêque catholique romain de Nkongsamba, un diocèse qui couvrait toute la région bamiléké.
À la fin des années 1960, l'Union des populations du Cameroun (UPC) a lancé un soulèvement
armé contre l'État et les Français, et le gouvernement a réagi brutalement. Les gens croyaient
que Mgr Ndongmo

2
L'Amérique latine a été majoritairement catholique romaine pendant des siècles. Avec l'introduction
du pentecôtisme, au début du XXe siècle, le protestantisme, en particulier le pentecôtisme, a gagné
du terrain à ses dépens (Brain 1998 ; Chesnut 1997).
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190

s'était rangé du côté des « rebelles » : il avait prêché contre la répression gouvernementale contre
la population locale et avait menacé d'exhorter les habitants de son diocèse à ne pas payer
d'impôts. Il a été arrêté, conduit à la prison militaire de Yaoundé et interrogé pendant des mois. En
janvier 1971, un tribunal militaire le reconnut coupable de trahison et le condamna à mort par
peloton d'exécution, mais cette peine fut commuée en réclusion à perpétuité. Il a été envoyé dans
un camp notoire à Tchollire, où il n'avait pas accès à une radio ou à un journal, et a été tenu à
l'écart des autres prisonniers. Il a été libéré au bout de cinq ans, juste avant une élection - qui a
permis à Ahidjo de se présenter comme miséricordieux. Cependant, on pense que la grâce faisait
partie d'un accord entre l'État et le Vatican selon lequel Ndongmo devait quitter le Cameroun pour
Rome. Après avoir vécu à Rome pendant quelques années, il a déménagé au Canada où il est
devenu citoyen. Il mourut au Canada en 1992 et son corps fut ramené au Cameroun et inhumé
avec faste dans sa cathédrale de Nkongsamba.

Parce que l'économie du Cameroun sous le régime Ahidjo (1960 et 1970) était dynamique, les
Camerounais n'ont pas été confrontés à des défis économiques, même si l'atmosphère politique
n'était pas libre (Konings 1996 ; Takougang et Krieger 1998).
Lorsque, sous la direction de Paul Biya, le Cameroun a commencé à faire face à un effondrement
socio-économique et politique, certaines églises ont commencé à contester les structures politiques
et économiques et à prôner un changement politique ; leurs efforts pour réformer la gestion du
pays n'étaient pas sans rapport avec ce qui se passait dans des pays africains confrontés au
même moment à des problèmes similaires. En 1990, Biya a abrogé le décret anti-subversion de
1962. Les églises camerounaises ont alors ouvertement commencé à appeler à des réformes. Les
églises en Afrique au cours de cette période ont joué un rôle majeur, comme elles le font encore.
Ils ont été directement impliqués dans la pression sur les dictateurs pour qu'ils effectuent un
changement politique, et même dans la présidence du changement lui-même. Dans certains pays,
les églises ont forcé les dictateurs à convoquer des conférences nationales, au cours desquelles
un large éventail de groupes ont discuté de l'avenir et initié des réformes politiques et économiques.
Un aspect remarquable de ces conférences était que les dirigeants d'église étaient appelés à les
présider.
Au Cameroun, les Églises qui n'ont cessé d'appeler à des réformes politiques et sociales ont
été les principales Églises, en particulier l'Église presbytérienne du Cameroun (PCC) et l'Église
catholique romaine (RCC). Ce chapitre est basé sur les contributions de ces églises à la démocratie
camerounaise et leurs efforts pour faire prévaloir la justice sociale.

Le PCC est le successeur historique et constitutionnel de la Mission de Bâle


Église au Cameroun , créée en 1886 en tant que branche de la Société missionnaire évangélique
de la Mission de Bâle en Suisse. Il maintient la continuité spirituelle et théologique de cette église
(Constitution du PCC). Le nom a été changé de Basel Mission à The Presbyterian Church en
1957, lorsque le
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191

L'église a obtenu son indépendance de la Mission de Bâle. Ses statistiques officielles de


2004 revendiquent environ 500 000 membres dans 1 290 congrégations (Dah 2003; Nyansako-
Ni-Nku 1990; journal de l'église du PCC 2004). C'est la plus grande église anglophone du
Cameroun et il ne faut pas la confondre avec son église sœur francophone, l' Église
Presbytérienne Camerounaise (EPC). Chacun est indépendant de l'autre dans l'administration
et l'organisation. Ce qui les unit, c'est leur appartenance à la Fédération des Eglises et des
Missions Evangéliques du Cameroun (FEMEC), créée par le gouvernement, qui a préféré
traiter avec un seul corps plutôt qu'avec plusieurs. L'Église catholique romaine, le plus grand
groupe chrétien camerounais qui englobe les francophones et les anglophones, a été
introduite dans le pays en 1890, bien plus tard que les autres églises principales (les baptistes
en 1844 et les presbytériennes en 1884). Les rapports du Catholic Information Service Buea
révèlent qu'environ 32% des 16,5 millions d'habitants du pays s'identifient à cette église. C'est
vraiment une église nationale. D'autres églises ont tendance à être régionales : le PCC est
une église anglophone ; l'EPC est centrée chez les Bulus autour de Yaoundé ; l' Union des
Églises Baptistes Camerounaises (un autre groupe francophone) autour de la province du
Littoralÿ; et l'Église luthérienne autour de la province d'Adamaoua. L'Église catholique romaine
au Cameroun est divisée en cinq provinces ecclésiastiques (Bamenda, Yaoundé, Douala,
Garoua et Bertoua), avec vingt-trois diocèses.

Contrairement à l'Amérique latine, où les États ont persécuté les prêtres pour avoir prôné
la justice sociale, le gouvernement Biya a traité avec prudence les chefs religieux, quelle que
soit la force avec laquelle ils ont critiqué son administration. Depuis le milieu des années
1990, des personnes non identifiées ont assassiné des prêtres et des religieuses catholiques
romains, et les auteurs ont souvent été soupçonnés d'être des membres des escadrons du
gouvernement, mais le gouvernement a toujours apaisé ces soupçons.3 Aucune preuve n'a
lié le gouvernement à aucun des meurtres. Le gouvernement est conscient de l'influence des
chefs religieux sur leurs fidèles et ne risquerait pas d'être ouvertement persécuté ; de plus, la
plupart des personnes au pouvoir, y compris Biya (qui a abandonné un séminaire catholique)
et son Premier ministre (membre actif du PCC et ancien ancien de la congrégation),
appartiennent à l'une de ces églises et voudraient éviter d'affronter leurs chefs spirituels en
public. Le gouvernement préfère adopter une guerre de presse pour défendre ses positions.
De plus, contrairement à l'Amérique latine, où le pape a confronté ses prêtres pour avoir trop
prêché la théologie de la libération au détriment de la croissance de l'église dans la région, il
n'y a probablement aucune preuve qu'il le fasse au Cameroun, car une grande majorité de
Camerounais semble soutenir les prêtres.

3
Voir la déclaration de la conférence épiscopale de Cameron de 1995 sur la mort du père Mveng (Jumban
1995 ; Kemajou 1995 ; Kubuo 1995 ; Nkemayang 1995).
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192

Le pentecôtisme a eu une empreinte au Cameroun. Depuis les années 1990, le pays a


connu la prolifération de groupes pentecôtistes, notamment dans les provinces anglophones.
Beaucoup ont commencé comme retombées du Nigeria. La crise économique que traverse
le Cameroun depuis lors explique cette prolifération (Akoko 2002). Le chômage étant élevé,
de nombreuses personnes rejoignent des groupes pentecôtistes pour être employées;
d'autres, qui n'ont pas les moyens de payer des frais médicaux élevés et sont menacés ou
infectés par le virus qui cause le SIDA, se joignent à la guérison spirituelle, que les ministres
pentecôtistes prétendent pouvoir fournir. Avant la crise économique, le Cameroun ne comptait
que deux petites églises pentecôtistes, Full Gospel Mission et Apostolic Church, mais il
compte désormais de nombreux groupes. Une enquête menée en 2004 par les étudiants en
anthropologie de l'Université de Buea a révélé que depuis 1992, plus de quatre-vingts d'entre
eux se sont établis à Buea et dans les villages voisins. L'adhésion à certains d'entre eux est
faible. Les églises pentecôtistes du Cameroun, contrairement à d'autres en Afrique (dont le
Nigeria d'où la plupart d'entre elles sont originaires) qui ont joué un rôle important dans
l'opposition aux réformes politiques en soutenant des régimes non démocratiques ou se sont
fermement opposées à eux, ont maintenu une position politique et sociale neutre.
Contrairement aux églises principales, les églises pentecôtistes n'ont eu qu'une influence
périphérique. C'est parce que leurs dirigeants, comme ceux d'Amérique latine, croient et
enseignent que les églises doivent avant tout se préoccuper d'un programme spirituel, comme
la prière, l'étude biblique, la préparation à la Sainte-Cène, l'évangélisation et les conseils
pastoraux individuels.
Chaque groupe, en tant que corps, ne s'engage dans la politique que pour défendre son
enseignement et ses intérêts officiels. Les membres individuels ne sont pas exclus des
questions politiques, mais ils ne s'impliquent pas activement. Ils ne peuvent pas appartenir à
des partis politiques ni faire campagne pour eux, ni former de partis politiques ni participer à
des manifestations politiquesÿ; ils peuvent toutefois s'inscrire et voter.
Dans certains pays d'Afrique, les groupes pentecôtistes se sont souvent engagés en
politique en soutenant le régime en place ; dans d'autres pays, ils se sont rangés du côté des
groupes politiques d'opposition. Par exemple, alors que les principales Églises du Kenya
soutenaient pleinement les partis d'opposition, qui réclamaient des réformes démocratiques
dans les années 1980, les groupes pentecôtistes soutenaient le régime d'Arap Moi. Ils ont eu
accès aux médias contrôlés par l'État et ils présentent continuellement Moi comme un leader
craignant Dieu, guidé par les principes de paix, d'amour et d'unité. Moi subissait d'intenses
pressions externes et internes pour démocratiser le pays, mais le chef de la Redeemed
Gospel Church, dans l'un de ses sermons télévisés en février 1992, a affirmé que le Kenya
avait été comme le paradis pendant des années sous la direction de Moi. Il a estimé que Moi
avait été nommé par Dieu pour diriger le pays, et les Kenyans devraient être reconnaissants
pour la paix qui règne. Il a fustigé les églises principales pour avoir fait pression pour des
réformes sociopolitiques et a qualifié leurs dirigeants de rebelles, qui prêchaient leur propre
évangile, pas celui du Christ. Dans
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193

Au Nigeria, les pentecôtistes apportent plus de soutien aux groupes d'opposition. Avant les
dernières élections présidentielles de 2003, le président de la Pentecostal Fellowship of
Nigeria (PFN), branche de l'État de Lagos, a révélé que les pentecôtistes s'étaient inscrits
dans tout le pays et étaient mobilisés pour voter pour tout candidat ingénieux et crédible qui
pourrait soulager les souffrances des masses et prendre soin des aspirations des églises
pentecôtistes du pays. Il a affirmé que les chrétiens pentecôtistes avaient subi des difficultés
excessives, car chaque gouvernement successif les avait marginalisés. En conséquence, ils
étaient désormais prêts à une négociation constructive avec les partis politiques et les
candidats pour permettre à leurs membres d'occuper des fonctions électives et politiques et
de bénéficier ainsi de la répartition des ressources nationales.4 En signe de dégoût envers le
régime en place et pour manifester leur intérêt pour la politique, le pasteur Kris Okotie,
ancienne star de la musique pop, aujourd'hui fondateur et dirigeant de la "Household of God
Church" pentecôtiste, s'est présenté à la présidence, affirmant que Dieu lui avait demandé de
le faire. Il a commencé par rejoindre le Parti national démocrate, mais lorsqu'il a perdu
l'investiture présidentielle de ce parti, il a rejoint le Parti de la justice, qui lui a immédiatement
proposé sa présidentielle, mais il n'a recueilli que 0,3 % de tous les suffrages exprimés.

Le pentecôtisme au Kenya et au Nigeria est plus ancien, plus établi et plus influent qu'au
Cameroun. L'Église apostolique, le premier groupe pentecôtiste au Cameroun, a été introduite
du Nigeria en 1948, suivie par la Full Gospel Mission en 1961. Ces groupes, les seules
églises pentecôtistes au Cameroun jusqu'au début des années 1990, avaient peu d'adeptes
(Akoko 2002). Bien que le pentecôtisme se développe rapidement au Cameroun, il n'a ni
suffisamment de membres pour influencer de manière significative la scène politique là-bas,
ni une association faîtière comme le PFN pour parler au nom de tous ses groupes. La plupart
des membres sont des jeunes, qui adhèrent pour des gains économiques ; très peu sont des
adultes qui, en raison de leur expérience et de leurs intérêts, pourraient avoir des ambitions
politiques. Si le pentecôtisme camerounais continue de croître, il pourrait commencer à
exercer une force politique et à s'exprimer sur la justice sociale, comme l'ont fait ses
homologues au Kenya et au Nigeria. Une association faîtière fonctionnant comme le PRN
verrait probablement le jour.

L'Église presbytérienne au Cameroun et le processus démocratique

Dans une interview accordée à l'émission populaire de la Radio Télévision Camerounaise


(CRTV), « Le Cameroun appelle », le dimanche 18 mai 2003, le Modérateur de l'Eglise
Presbytérienne du Cameroun, le Révérend Nyansako-Ni-Nku, a fait écho à ce que son
prédécesseur, le Le révérend Awasum, avait écrit dans la préface d'un livre, qu'il avait édité
en 1993, sur le rôle du PCC dans les luttes démocratiques au Cameroun. Awasum avait
rejeté les arguments selon lesquels l'église devrait rester en dehors de

4
Voir le Nigerian Guardian du vendredi 10 janvier 2003.
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194

politique, et il a fustigé les politiciens qui menaçaient d'interdire ou de proscrire l'église parce
que l'église osait faire entendre sa voix. Il avait soutenu que la politique concernait
l'organisation et la gestion d'une société, et que l'église était l'épine dorsale de toute société.
Il avait déclaré que le PCC dans chaque société essaie de jouer le rôle qui lui est assigné en
tant qu'agent de changement de Dieu dans chaque société et que l'église ne peut rester à
l'écart des efforts légitimes pour déterminer le destin de la nation dont elle fait partie : Elle
doit ne pas ignorer les injustices flagrantes, la discrimination, la tromperie, l'oppression,
l'agitation, la cupidité, l'égoïsme, le népotisme, la rancœur, la méfiance, le chauvinisme
politique, la désunion et la corruption institutionnalisée - des pratiques qui ne sont pas
conformes à l'évangile d'amour énoncé par Jésus-Christ, mais qui sont devenues commun
au Cameroun. Aucune religion, a-t-il soutenu, sans parler du PCC, ne tolérerait ces maux
dans aucune société.
Awasum faisait cette déclaration à un moment où les Camerounais réclamaient un
système de gouvernance multipartite. La clameur n'était pas sans lien avec le « vent du
changement » propulsé par la Perestroïka et la Glasnost, qui a conduit à la dissolution de
l'Union soviétique et a mis fin à la guerre froide. S'inspirant d'autres pays africains, les
Camerounais ont noté la chute des dictateurs et des régimes à parti unique par le biais
d'élections présidentielles, législatives et locales anticipées, de conférences nationales
souveraines, de débats ou de consultations nationales, de grèves et de manifestations de
masse de désobéissance non violente.
Bien que le Cameroun soit un État à parti unique, il était de jure un État multipartite.
Exploitant cette partie de la constitution, Yondo Mandengue Black a réuni des Camerounais
dans les années 1990 pour discuter de la formation d'un parti politique. Le résultat a été la
Coordination nationale pour la démocratie et le multipartisme (NCDM), dont l'existence a
violé le passé en 1967 - mais l'article 3 de la constitution prévoyait le multipartisme. En
février 1990, avant que le groupe n'ait pu atteindre son objectif, des agents de la police de
sécurité ont arrêté dix de ses membres et les ont accusés de tenir des réunions clandestines,
d'inciter à la révolte, d'injurier le président, et de produire et distribuer des pamphlets hostiles
au régime, le tout en large violation de la loi sur les associations. Les accusés ont été jugés
par un tribunal militaire spécial à Yaoundé : trois ont été reconnus coupables et condamnés
à des peines de prison, deux ont été condamnés à des peines avec sursis et les autres ont
été acquittés. Il y a eu beaucoup de condamnations nationales et internationales du procès.

Un rapport d'Amnesty International sur le Cameroun en 1990 le décrit ainsi :


Une moquerie et un abus du processus judiciaire afin de fournir une base légale à la
détermination du gouvernement à punir les partisans du multipartisme (Amnesty
International Report on Human Rights Abuse in Cameroon 1990).

Le gouvernement a affirmé que les accusés n'avaient pas été jugés pour avoir tenté de
former un parti politique (Takougang et Krieger 1998 ; Ngoh, V. 2004). En réponse à cet
argument, John Fru Ndi, un anglophone, a déposé une demande de
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195

création d'un parti politique, qui s'appellera le Front social-démocrate (SDF). En avril 1990, le Mouvement
démocratique du peuple camerounais (RDPC) a organisé des marches de protestation dans les grandes
villes contre le multipartisme. Les marcheurs comprenaient de hauts responsables gouvernementaux, tels
que des gouverneurs provinciaux, des ministres, des officiers divisionnaires et des directeurs généraux de
diverses sociétés d'État. Ces responsables, qui craignaient de perdre leurs positions privilégiées en cas
d'introduction du multipartisme, portaient un message commun : « Non » au multipartisme et aux modèles
démocratiques importés. Après s'être acquitté de toutes les formalités administratives légales, Fru Ndi a
programmé le lancement de son parti le 26 mai 1990 à Bamenda. L'administrateur local, travaillant sous les
ordres de Yaoundé, a interdit le lancement. Malgré la présence d'environ 2 000 soldats, stationnés dans
toute la ville, pour dissuader la population de sortir, entre 30 000 et 40 000 partisans et sympathisants ont
défié l'interdiction et lancé la fête au parc Ntarinkon, un quartier où les agents de sécurité ne s'attendaient
pas à ce que les lancement à avoir lieu. Alors que la foule se retirait, des agents des forces de sécurité ont
tué six jeunes adultes. Le gouvernement, a chargé son journaliste des médias d'État -la Cameroon Radio
and Television Corporation et le Cameroon Tribune -d'informer le monde que les victimes étaient mortes
dans une bousculade (Mbu, A.

1993ÿ; Lettre de protestation de la section du RDPC de la division Mezam à Biya 1990).


Le meurtre de manifestants non armés a été condamné par des groupes religieux camerounais, des
groupes de défense des droits de l'homme, des partisans de la démocratie, l'Association du barreau du
Cameroun, des étudiants et des membres du personnel universitaire et d'éminents hommes d'État âgés,
dont John Ngu Foncha et Solomon Tandeng Muna (anglophones, qui ont dirigé le anglophones dans l'union
avec les francophones au Cameroun en 1961).
Les Camerounais de l'étranger, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne
ont manifesté devant leurs ambassades et appelé à une véritable démocratie dans leur pays. Ressentant la
pression des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de la France (l'allié traditionnel du régime) et
d'autres pays, et reconnaissant que la situation politique et sociale du pays s'était détériorée, Biya a accepté
d'autoriser le multipartisme. politique. Même alors, le Commonwealth, auquel le Cameroun avait demandé
son adhésion, continuait d'insister sur le respect des droits de l'homme, la démocratisation et la bonne
gouvernance au Cameroun, comme indiqué dans la déclaration de Harare de 1991, avant que le pays ne
puisse être admis dans l'organisation. Le Cameroun a été admis dans le Commonwealth en 1995, bien que
les observateurs de la politique locale et des forces d'opposition aient estimé que cette décision était
injustifiée en raison des lacunes de sa démocratisation.

Bien que le PCC estime qu'il devrait s'exprimer sur les questions politiques, sa position est qu'il devrait
le faire sans parti pris envers un parti politique ou donner allégeance à un parti politique émergent ou
existant. Dans une lettre pastorale émise par le comité du synode de l'église le 20 mars 1991 (une lettre
intitulée "Le
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196

Position du PCC sur la politique multipartite », qui a été lue à toutes ses congrégations), l'église
a déclaré que la démocratie prospère mieux dans une société politiquement pluraliste et où les
gouvernements sont le résultat d'élections libres et équitables. La lettre encourageait les
chrétiens camerounais, et en particulier les presbytériens laïcs, à rejoindre la lutte politique. Le
comité a interdit à ses pasteurs de se livrer à la politique partisane à tous les niveauxÿ: il a fait
valoir qu'avec l'avènement de plusieurs partis au Cameroun, les congrégations seraient
composées d'un échantillon représentatif de partis politiques, avec des opinions politiques
variées, et le pasteur a un la responsabilité divine d'être un facteur de réconciliation, car la
politique tend à attiser la haine et la confusion ; cependant, un pasteur a le droit de s'acquitter
de son obligation civique de voter, et il devrait encourager ses paroissiens à s'acquitter également
de leurs devoirs civiques en votant pour le parti de leur choix lors d'élections libres et équitables.
Un pasteur qui a décidé de s'engager dans la politique serait tenu de démissionner de ses
fonctions pastorales, et son point de vue politique ne devrait pas être interprété comme celui du
PCC.
Il resterait membre du PCC, s'il le désirait, et en recevrait la pastorale.

La publication de cette lettre est intervenue dans le sillage de la demande populaire pour
une politique multipartite. À cette époque et dans le contexte, il devenait nécessaire pour l'Église
de prendre une position officielle sur le discours politique et social dominant, et de fournir des
conseils fermes à ses pasteurs sur la lutte. Pour clarifier sa position sur les questions politiques
lorsque le besoin s'en fait sentir, le PCC a publié des lettres pastorales (lues dans toutes ses
congrégations), des notes de service (présentées aux dirigeants politiques) et des sermons.
Contrairement aux partis politiques, il n'adopte que ces méthodes, et il ne mobilise pas ses
membres contre un parti en particulier. En tant que groupe, dont les membres ont des opinions
politiques diverses, il a adopté ces méthodes car il pense qu'elles peuvent aider à apporter des
changements pacifiquement.
Biya s'est lancé dans une tournée nationale au cours de la période mouvementée précédant
sa déclaration de système politique multipartite pour le Cameroun. Le 27 septembre 1991, il
s'est rendu à Buea, la capitale de la province du Sud-Ouest, une région anglophone. Parmi les
responsables qu'il a rencontrés figurait le greffier du Synode du PCC, qui a conduit une
délégation de responsables du PCC à lui présenter une note et une copie de la lettre pastorale
du 20 mars 1991. La note soulignait de nombreuses questions politiques pertinentes et dénonçait
la corruption. , tribalisme, sectionnalisme et népotisme - des vices qui, selon elle, avaient été
solidement institutionnalisés au Cameroun. Elle s'est inquiétée du fait que bien que le Cameroun
soit un pays bilingue, le français dominait dans tous les domaines officiels de communication,
au détriment de la langue anglaise et de ses utilisateurs. (Environ 80 % ou plus des programmes
de la CRTV sont en français). Le mémo remerciait le président d'avoir créé à Buea une université,
ce qui avait toujours été le désir des anglophones, et priait pour que les diplômés de l'université
ne soient pas soumis à la même discrimination à laquelle de nombreux anglophones avaient été
confrontés. La
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197

La note de service préconisait le retour à un système fédéral et à un système défini d'allocation des
revenus, comme dans la plupart des autres sociétés démocratiques libérales.
Cette note révélait que le PCC était profondément préoccupé par le problème
anglophone. C'était l'église la plus bruyante du Cameroun sur cette question. Le
problème anglophone tourne autour de la marginalisation continue de la minorité
anglophone (environ 22 % de la population du pays) par la majorité francophone5.
Cette marginalisation a progressivement créé une conscience anglophone : le
sentiment d'être recolonisé et marginalisé dans toutes les sphères de la vie
publique. Il a produit diverses associations et groupes de pression anglophones,
qui ont développé des stratégies pour lutter contre la domination francophone.
Certaines associations, par exemple le Southern Cameroons National Council,
le Free West Cameroon Movement et le Ambazonian Movement, vont jusqu'à
prôner la succession pure et simple d'un gouvernement dirigé par des
francophones.
Dans un sermon prononcé le 7 novembre 1993, le modérateur de l'église a
laissé entendre que les Camerounais anglophones sont une minorité dépossédée
dans une union qu'ils ont contractée avec les Camerounais francophones. Il a
appelé les anglophones à réfuter les Camerounais qui veulent leur faire croire
que parce qu'ils sont peu nombreux, ils sont inférieurs. L'église a toujours prêté
son concours à tout cours traitant du problème anglophone. En 1994, il a abrité
la deuxième All Anglophone Conference (AAC) à Bamenda car la conférence
ne pouvait se tenir ailleurs par crainte de brutalités policières. Le premier AAC,
convoqué par quatre éminents anglophones (Munzu Simon, Ekotang Elad,
Anyangwe Calson et Itoe Benjamin), avait eu lieu à Buea en 1993. Ces hommes
étaient les anglophones que Biya avait nommés membres d'un comité qu'il avait
créé pour rédiger une nouvelle constitution. L'objectif de la conférence était
d'adopter une position commune anglophone sur les questions constitutionnelles
relatives au bien-être des anglophones, position qui devait être présentée à la
réunion du comité technique. La conférence a réuni des personnalités
anglophones de toutes les tendances politiques et sa résolution majeure était le
retour à un système de gouvernement fédéral comme la meilleure solution au
problème anglophone, mais les francophones ont continué à s'y opposer. Le
gouvernement a résisté à la convocation de la deuxième AAC à Bamenda car il
craignait qu'après la vaine tentative de retour à un système fédéral, il ne se
résolve à lutter pour la sécession anglophone.
Le 6 octobre 1993, à propos de l'impasse du Brevet général d'éducation
(GCE) de 1993, le PCC présente au Premier ministre une note cinglante, dans
laquelle il dénonce la façon dont le ministre de l'Education nationale

5
Pour en savoir plus sur le problème anglophone au Cameroun, voir Konings 2003a ; Konings et Nyamnjoh.
1997.
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198

s'occuper de l'affaire, en fait de détruire l'examen de certificat anglophone le plus cher. Il a


soutenu la création d'un conseil d'administration du GCE suffisamment indépendant pour
parer la menace contre le système éducatif anglophone. À plusieurs reprises, les ministres
francophones de l'Éducation nationale avaient tenté de réformer l'examen pour le rendre
similaire au Baccalauréat, certificat francophone.
La première tentative, qui échoua en raison de la résistance des étudiants anglophones,
remontait à 1983. Les étudiants anglophones interprétaient les réformes proposées comme
une tentative subtile d'un État dominé par les francophones d'assimiler le système éducatif
anglophone. Au cours de cette période, de nombreuses irrégularités dans la gestion de
l'examen émanaient du ministère de l'Éducation nationale, ce qui soulevait des inquiétudes
quant à la crédibilité de l'examen et des certificats délivrés.
Certaines des irrégularités comprenaient des fuites d'examens, la mauvaise formulation des
questions, des erreurs typographiques et grammaticales, le non-respect du calendrier des
examens, l'arrivée tardive du matériel d'examen dans certains centres et le matériel de
mauvaise qualité utilisé pour les certificats. Le gouvernement a résisté à la création de ce
conseil, mais après de nombreuses pressions de la part d'anglophones de toutes tendances
politiques et de groupes de pression tels que la Confédération des parents d'élèves
anglophones du Cameroun, l'Association des enseignants du Cameroun et la Cameroon
Anglophone Students' Association, qui s'étaient toutes formées à cet effet, elle fut contrainte
d'en créer une en 1993. Ce fut une victoire importante pour les anglophones dans leur lutte
contre la volonté gouvernementale de détruire le GCE (Nyamnjoh 1996). Lorsque le conseil
a été créé sans le texte d'application, le PCC a envoyé une autre note au Premier ministre,
remerciant le gouvernement mais l'exhortant à signer le texte d'application comme dernière
étape vers l'établissement du conseil.6 Le gouvernement a signé ce texte, et le conseil, géré
par des responsables anglophones dont le siège est à Buea, a effectivement vu le jour en
1994.

Dans «ÿJustice et paixÿ», un discours liminaire prononcé par le modérateur de l'église


lors d'un séminaire des dirigeants d'église de la FEMEC, en juin 2000, le modérateur du PCC
a soutenu que la paix n'est pas seulement l'absence de guerre, mais aussi la présence de la
justice. Il a attribué les troubles civils, qui ont englouti la plupart des sociétés, à une injustice
sociale flagrante, illustrée par le tribalisme et la négligence bénigne des minorités, et a
soutenu que ces maux ne pouvaient pas continuer sans être combattus. Toute personne
familiarisée avec le problème anglophone au Cameroun comprendra que, comme d'habitude,
une telle position est orientée vers le soutien du cours car elle expose ce que les anglophones
ont accusé chaque administration à prédominance francophone successive de faire.

Au plus fort de la crise politique de 1991, lorsque les Camerounais manifestent en faveur
d'un système politique pluriel, Biya tente de désamorcer la situation en appelant à un

6
Pour en savoir plus sur la crise du GCE, voir Nyamnjoh 1996.
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199

réunion de leaders d'opinion de tout le pays. La conférence, populairement connue sous


le nom de Tripartite, visait à élaborer un code électoral pour une structure multipartite au
Cameroun. Il a réuni des ministres du gouvernement, des chefs de nombreux partis
politiques, des universitaires, des hommes d'affaires et des dirigeants d'églises.
Il s'est tenu à Yaoundé en octobre 1991, et parmi les invités figurait le modérateur du
PCC. Dans un article présenté à la conférence, il a commencé par exprimer son
inquiétude face au manque de paix, de sécurité et d'amour dans le pays. Il a blâmé le
gouvernement, les partis d'opposition et les non-politiciens - des gens qui parlent de paix,
mais se livrent à des actions égoïstes qui entravent la paix. Il a condamné les meurtres
aveugles de manifestants pacifiques par les forces de l'ordre et a prié pour que
l'atmosphère durant la discussion soit franche et que le gouvernement et l'opposition
adoptent une attitude donnant-donnant. Ils se sont joints aux partis d'opposition pour
préconiser la création d'une commission électorale indépendante, si des élections libres
et équitables devaient être attendues. Il a fait valoir qu'une commission électorale
indépendante, fonctionnant dans le cadre d'un code électoral bien conçu, renforcerait les
efforts visant à amener la coexistence pacifique entre les Camerounais.
En décembre 1991, le président Biya a annoncé des élections législatives pour le 1er
mars 1992. Le calendrier des élections a suscité la controverse. De nombreux partis
politiques et un échantillon représentatif de Camerounais ont estimé qu'un code électoral
plus acceptable aurait dû être élaboré avant les élections. Beaucoup ont estimé que le
délai imparti pour que les formalités nécessaires soient accomplies par les parties
participantes était insuffisant. De nombreux groupes et dirigeants indépendants ont fait
appel, demandant à Biya de reconsidérer la date et de prolonger le délai : cependant, il
n'a pas tenu compte de ces appels et les élections se sont déroulées comme prévu. De
nombreux partis politiques ont boycotté les élections. Le PCC était parmi les groupes qui
ont exprimé beaucoup d'inquiétude au sujet des élections. Il a faxé un message au
président Biya, appelant à un report des élections pour éviter un soulèvement politique.
Parmi les raisons qu'il a avancées pour le report des élections, il y avait l'absence de
code électoral généralement acceptable, le temps si court pour les partis politiques,
même le parti RDPC, de se préparer efficacement aux élections, et le nombre de partis
politiques participants était moindre que les abstentionnistes, ce qui la rendait malsaine
pour l'évolution pacifique souhaitée du pays.
Le 25 août 1992, après ces élections, Biya a annoncé qu'une élection présidentielle
précipitée aurait lieu le 11 octobre de cette année. Cette élection était évidemment plus
importante, et malgré les protestations contre le code électoral, une majorité de partis
ont décidé de se joindre à la course, soit en tant que partis indépendants, soit en
s'alignant sur des partis plus importants pour présenter un candidat unique. Six candidats,
dont le titulaire, se sont inscrits dans la course. La campagne a été méchante et amère,
et elle a déchiré les Camerounais. Dans une lettre pastorale « Votre conscience
chrétienne et l'élection présidentielle », le PCC a officialisé sa réponse. L'église
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200

les dirigeants ont exprimé leur inquiétude quant au fait que l'élection se déroulerait sans un
code électoral acceptable pour tous les partis politiques concernés, et ils se sont demandé si
six semaines suffisaient pour mettre en place le mécanisme électoral. Ils ont exprimé leur
inquiétude sur la question controversée de la constitution et ont fait valoir que les Camerounais
méritaient le droit de déterminer la forme de gouvernement qu'ils voulaient et le type de
présidence dont ils avaient besoin. Étant donné que tout le monde était déjà prêt pour
l'élection malgré ces lacunes, les chefs d'église ont conseillé aux Camerounais d'utiliser leur
bulletin de vote de manière responsable : ils ont exhorté tout le monde à voter pour le
candidat censé avoir les qualités de leadership telles que décrites dans la Bible.
Ils ont exhorté ceux qui avaient été chargés d'organiser l'élection à veiller à ce que le vote
soit libre et équitable, afin qu'à la fin, le gagnant puisse gagner magnanimement et les
perdants perdre gracieusement. Ils ont appelé tous les partis politiques à respecter un code
de conduite civilisé en veillant à ce que personne n'exploite la situation pour provoquer des
violences ou interférer avec les droits de quiconque.

Cette élection a été l'une des plus controversées de l'histoire du Cameroun.


Une Cour suprême ouvertement sceptique mais plaignante a déclaré Biya (le candidat du
RDPC) vainqueur avec 39 %, suivi de Fru Ndi (le candidat du SDF) avec 36 %, mais il était
largement admis que John Fru Ndi avait reçu plus de voix.
Les irrégularités étaient si flagrantes que le National Democratic Institute, basé à Washington,
qui avait observé l'élection, a rapporté que le processus électoral empêchait de déterminer
quel candidat aurait été le vainqueur d'une élection juste : « L'élection a été conçue pour
échouer et alors que plusieurs partis étaient responsables des irrégularités électorales, le
poids écrasant de la responsabilité de l'échec du processus incombe au gouvernement et au
président Paul Biya. Le rapport concluait que, comme les élections législatives de mars, ces
élections continueraient à bloquer, plutôt qu'à résoudre, les luttes de démocratisation du
Cameroun (Fombad et Fonyam 2004 ; Takougang et Krieger 1998). Les résultats ont été
rejetés par le SDF, qui a immédiatement déclaré son candidat vainqueur.

Le mécontentement général à l'égard des résultats officiels a conduit à des émeutes et à la


destruction des biens des fidèles du RDPC dans de nombreuses régions du pays. Cette
réponse a été si grave dans la province du Nord-Ouest que le gouvernement a imposé un
état d'urgence de trois mois, au cours desquels les personnes qui y avaient été envoyées ont
violemment réprimé les manifestations et commis plusieurs violations des droits de l'homme.
Fru Ndi a été assigné à résidence dans sa résidence de Bamenda. Les gouvernements
occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont imposé des sanctions
contre le régime de Biya.
L'atmosphère socio-politique au Cameroun après ces élections était si tendue qu'en mars
1993, le comité synodal de l'église s'est réuni pour traiter des questions d'actualité. Le comité
a déploré la détérioration continue de l'état du
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201

l'économie nationale, qui avait plongé une majorité de Camerounais dans la misère et la pauvreté,
tandis que quelques-uns vivaient dans l'opulence. Il a attribué le problème au manque de
transparence de l'appareil étatique, qui avait accéléré le manque de responsabilité, les détournements
de fonds et la fuite des capitaux.7 Il a appelé le gouvernement à réduire le financement à tous les
niveaux afin de réduire le coût des biens et des services. Il a déploré l'insécurité dans le pays et a
exhorté le gouvernement à améliorer l'état de la sécurité. Il a rappelé la dernière élection
présidentielle qui, selon lui, avait laissé les Camerounais plus divisés qu'unis. Il a exprimé sa crainte
que l'impasse politique, si elle n'est pas maîtrisée, ne conduise à une polarisation dangereuse. Il a
appelé le président Biya à annoncer un calendrier réaliste pour aborder les questions de dialogue,
de réconciliation et de justice. Il a préconisé la mise en place d'un système judiciaire indépendant,
de nouveaux médias et de codes électoraux nationaux. Il a passé en revue la situation des droits
de l'homme et a pris note des arrestations arbitraires, de l'obstruction et des tirs contre des
manifestants pacifiques, des détentions sans procès, des passages à tabac et de la torture. Il a
exprimé sa détresse que ceux qui avaient le plus violé les lois soient ceux qui étaient censés les
faire respecter, et a exhorté le gouvernement et le peuple à prendre les mesures appropriées pour
inverser ce bilan des droits de l'homme afin que la dignité des individus puisse être respectée et la
vie et les biens de chaque citoyen pourraient être protégés.

Le gouvernement et certains de ses partisans ont toujours interprété les critiques du PCC à
l'égard du processus démocratique comme se rangeant du côté des forces politiques de l'opposition.
Malgré cela, l'église n'a jusqu'à présent pas ressenti les répercussions des groupes dissidents
progouvernementaux. La crise économique explique probablement cela : la plupart des gens
imputent la crise à la mauvaise gestion économique gouvernementale et à l'impasse politique qui
découle de la réticence du gouvernement à introduire de véritables réformes démocratiques (Jua
1991 ; Konings 1996). L'église a abordé ces questions avec le soutien d'une grande majorité de
Camerounais, et la pression qu'elle continue d'exercer sur le gouvernement pour une solution au
problème anglophone lui donne un fort soutien.

L'Église catholique romaine et le processus démocratique

Avant l'abrogation du décret antisubversion de 1962, les prélats de l'Église catholique romaine
faisaient partie des rares citoyens qui critiquaient publiquement l'État. L'affaire Ndongmo a été la
première critique remarquable d'un dirigeant chrétien dans l'histoire du pays. Comme leurs
homologues du PCC, ils ont abordé de nombreuses questions sociopolitiques à travers des sermons,
des interviews dans la presse et des lettres signées par les évêques du pays ou d'une province
ecclésiastique. National

sept

Pour une analyse complète des causes de la crise économique au Cameroun, voir Jua 1991 ;
Konings 1996.
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202

des conférences épiscopales ou ecclésiastiques provinciales sont fréquemment organisées,


et chacune se concentre sur un sujet - par exemple, la corruption, la crise économique, le
tribalisme, la justice, la paix, la bonne gouvernance - qui affecte les Camerounais. A la fin de
chaque réunion, la position du RCC ou de la province ecclésiastique est rendue publique.
Par exemple, en 1977, les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda ont publié un
communiqué sur la « corruption » ; en 1980, ceux de Garoua le firent également ; en 2000,
l'assemblée épiscopale nationale s'attarde sur le même thème, à l'issue de laquelle les
évêques publient un communiqué. En 1990, la conférence épiscopale nationale publie une
lettre sur la crise économique. En 1996, la conférence a publié une lettre sur le tribalisme,
que les évêques croyaient en augmentation. En 1997, ils ont publié une lettre sur la justice et
la paix. En 1998, ils ont publié une lettre sur la bonne gouvernance car, comme le PCC, le
RCC estimait que les impasses politiques et économiques du pays résultaient d'une mauvaise
gouvernance. En 2003, leur libération portait sur le processus électoral.
En plus de ces annonces, des prélats individuels, en particulier les anglophones (probablement
en raison de leur sensibilité à la marginalisation des anglophones), ont souvent exprimé leur
inquiétude sur ces questions. Dans tous ces cas, les prélats ont épousé divers aspects de la
théologie de la libération, qui appellent l'Église à combiner la prédication de l'Évangile et
l'administration des sacrements avec un engagement profond en faveur de la justice sociale.
Ils soutiennent que la Bible doit être lue du point de vue des masses et que le péché doit être
compris, non seulement en termes personnels, mais aussi en termes institutionnels. Les
structures politiques et sociales injustes sont aussi coupables que de ne pas observer
personnellement un commandement biblique. L'Église, affirment-ils dans une lettre épiscopale
du 17 mai 1990, doit annoncer en paroles et en actes une forme intégrale de salut, ou de
libération, de toutes les manifestations du péché, et non simplement offrir aux individus les
moyens de salut personnel par les sacrements.

Dans la lettre épiscopale de janvier 1988, les prélats soutiennent que l'engagement
politique est une obligation biblique pour tout chrétien. En épousant une telle théologie avant
les élections parlementaires de cette année-là, ils ont appelé les chrétiens à voter. Ils
soutiennent que lorsque les chrétiens votent conformément à l'évangile, les bonnes personnes
- celles capables d'éradiquer les maux sociaux - sont élues au pouvoir. La corruption ronge
profondément le tissu de la société camerounaise, et c'est l'un des maux auxquels les
évêques, comme les dirigeants du PCC, se sont adressés à plusieurs reprises. Le taux de
corruption dans le pays a été documenté dans des revues et des journaux locaux et confirmé
par Transparency International, une organisation non gouvernementale allemande, qui
surveille les niveaux de corruption dans le monde. A deux reprises, en 1998 et en 1999, cet
organisme a noté le Cameroun
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203

comme le plus corrompu des quatre-vingt-dix-neuf pays étudiés.8 Lorsque la réputation du


pays en matière de corruption a été exposée à la communauté internationale, l'administration
Biya, qui est souvent accusée d'être au centre de celle-ci, a décidé de créer une commission
anticorruption, dirigé par le Premier ministre du pays, pour lutter contre la corruption dans
tous les départements ministériels. Biya lui-même a, à plusieurs reprises, dans ses discours,
pris l'engagement solennel d'éradiquer la corruption, mais les analystes estiment que ces
mesures sont un écran de fumée pour plaire aux bailleurs de fonds internationaux, qui ont
souvent insisté sur son éradication comme condition préalable à l'aide et pour attirer
investisseurs étrangers. De nombreux hauts fonctionnaires, membres de l'ethnie de Biya (les
Beti) et militants du RDPC ont souvent été impliqués dans des pratiques de corruption, et rien
n'est fait contre eux parce qu'ils sont proches de Biya, accréditant l'argument selon lequel il
existe une complicité officielle dans l'acte. Les promesses faites pour éradiquer la corruption
ne se traduisent guère en actions concrètes, car la pratique persiste. Par exemple, lorsqu'un
nouveau ministre des Finances est nommé, il s'engage à éradiquer les fameux pots-de-vin de
30 % que les responsables du Trésor exigent des entrepreneurs avant de régler leurs
factures. Le plus souvent, la lutte du ministre contre les 30 % consiste à déclarer publiquement
que des instructions ont été données aux fonctionnaires du Trésor pour qu'ils cessent de
percevoir ces pots-de-vin. Dans son éditorial à ce sujet, le billet du 3 juin 2005 soutient que le
fait que cette promesse soit toujours faite indique que la pratique est plus ou moins
institutionnalisée. De façon incongrue, le journal soutient qu'« après tout, au Cameroun, une
bonne promesse est celle qui n'a pas été tenue et donc les '30%' continuent à vivre ». Le
document soutient que la précision de 30 % est plutôt suspecte. Il demande pourquoi 30ÿ%ÿ?
Cela aurait pu être 25 %, voire 35 %. Mais c'est toujours 30 %. « La décision des « 30 % » a
dû venir de très haut niveau ; de personnes qui ont des dossiers sur toutes les factures
réglées par le Trésor public dans tout le pays » ( poste 3, 3 juin 2005).

L'Église catholique romaine s'est attaquée à la corruption à plusieurs reprises. En 1977,


les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda s'en sont d'abord inquiétés : ils ont
publié une lettre destinée à attirer l'attention sur elle. Trois ans après, ceux de Garoua l'ont
fait. Dans les deux lettres, les évêques ont lié la corruption dans le pays à la complicité
officielle. En septembre 2000, les évêques du pays ont publié une lettre affirmant que les
problèmes économiques auxquels le pays était confronté étaient aggravés par la malhonnêteté
de responsables gouvernementaux corrompus qui, de connivence avec des intérêts nationaux
ou étrangers, détournaient les ressources nationales à leur profit et transféraient fonds publics
vers des comptes privés dans des banques étrangères.

8
Voir le rapport de Transparency International pour ces années. Le rapport de l'année suivante a
classé Cameron deuxième, et le suivant l'a classé septième. Malgré l'amélioration, ce classement
n'augure rien de bon pour le pays et les gouvernants.
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Un autre domaine qui a préoccupé les évêques et sur lequel ils ont pris position est
l'économie du pays. Le 17 mai 1990, ils publient « La crise économique que traverse
le pays », une lettre pastorale présentant la crise comme un mal issu du péché de
chacun, caractérisé par la haine-haine qui détruit les familles, divise les villages et les
villes, et fige les ethnies. des groupes en désaccord les uns avec les autres, ce qui
entraîne un tribalisme et un manque de solidarité. Les évêques considéraient le
détournement de fonds, la corruption, le manque de responsabilité civique et la fuite
des capitaux - qui ont tous été considérés comme les causes profondes de la crise -
comme les résultats de la haine que les Camerounais ressentaient envers leur pays.
Les évêques soutenaient que cette haine avait été aggravée par des autorités peu
soucieuses du bien commun et qui avaient fait de la démocratie un simple slogan. Ils
ont accusé les autorités d'étouffer la démocratie dans le pays par la censure. En
référence apparente aux associés de Biya et au parti RDPC au pouvoir, ils ont affirmé
qu'aucun groupe social n'a le droit d'assumer le rôle de guide unique dans une société,
car cela engendre le mécontentement des autres groupes. Ce document, salué par les
médias privés et l'opposition, a été longuement critiqué à la CRTV et dans le Cameroon
Tribune, dont les journalistes, avec la connivence du gouvernement, ont exprimé leur
indignation que les évêques abordent des sujets qui ne les concernaient pas.
Dans leurs lettres épiscopales de 1997, sur « Justice et Paix » et celle de 1998, sur
« La bonne gouvernance », les évêques soulèvent les questions de la concentration du
pouvoir exécutif et du manque d'indépendance judiciaire. Les détracteurs du système
politique au Cameroun affirment que trop de pouvoir est concentré entre les mains de
l'exécutif, affaiblissant l'administration, le législatif et le judiciaire ; ils soutiennent que
ces branches du gouvernement fonctionnent mal parce que l'exécutif intervient trop
fréquemment. Les évêques ont fait valoir qu'un système judiciaire non indépendant ne
peut pas lutter contre la corruption, en particulier la corruption impliquant des hauts
fonctionnaires. Ils ont prôné un système judiciaire qui peut fonctionner librement sans
l'intervention de l'exécutif et ont demandé à l'État de prendre grand soin de l'intégrité
morale de ceux qui administrent la justice. Avec les mauvaises pratiques électorales
persistantes dans le pays depuis l'institution de la démocratie multipartite, les évêques,
lors de leur conférence de 2003, ont appelé à une refonte complète du processus
électoral.9 Ils ont déclaré que l'Église défendait une commission électorale indépendante,
dans laquelle tous les partis politiques participerait librement et équitablement.
Ils ont exprimé leur inquiétude que le Cameroun n'ait pas une telle structure. Dans une
interview au Post, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun,
Mgr Cornelius Esua (un anglophone) a fait valoir que le Cameroun ne pouvait pas
prétendre avoir une commission électorale indépendante alors que les préfets et les
gouverneurs de province étaient ceux qui organiseraient les élections. L'évêque

9
Pour en savoir plus sur les malversations électorales, voir Nyamnjoh 2002.
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205

a fustigé l'Observatoire national des élections et a fait valoir qu'il devait servir les intérêts
du régime au pouvoir.
Dans la même conférence, les évêques ont exprimé leur inquiétude quant à la manière
dont le gouvernement gérait le Fonds des pays pauvres très endettés, dont le Cameroun
est un bénéficiaire.10 Par manque de transparence, ils ont appelé le gouvernement à
impliquer l'église dans la gestion de ce fonds. fonds, et conformément aux principes du
fonds, ils ont demandé au gouvernement d'impliquer pleinement la société civile dans la
mise en œuvre des projets du fonds. Les évêques ont lancé cet appel au milieu d'allégations
selon lesquelles de hauts responsables gouvernementaux détournaient de l'argent du fonds.

Les évêques anglophones les plus francs sur les questions d'intérêt public ont été Paul
Verdzekov (archevêque de Bamenda) et le cardinal chrétien Tumi (archevêque de Douala).
En 1992, alors que l'état d'urgence était en vigueur dans la province du Nord-Ouest et dès
que Che Ngwa Ghandi, un civil, avait été torturé à mort en garde à vue, Verdzekov publia
une lettre pastorale dénonçant les tortionnaires, et quelques jours plus tard a répété ses
accusations sur Radio France Internationale. Pour ce franc-parler, l'État l'a accusé de
soutenir le parti SDF.11

Parce que le cardinal Tumi se classait au sommet de la hiérarchie de l'église et était le


seul cardinal du pays, ses commentaires sur les questions publiques reçoivent beaucoup
de publicité. Considéré comme l'autorité morale, il n'a jamais cessé de s'exprimer sur les
questions publiques. Lorsque d'autres pays tenaient des conférences nationales, présidées
dans la plupart des cas par des évêques catholiques, on s'attendait à ce que le Cameroun
organise une telle conférence, et on pensait que le cardinal Tumi la présiderait.12 À
Yaoundé, en juin 1990, il a donné une conférence de presse en auquel il a répondu à des
questions sur un large éventail de questions d'intérêt public. Dans Jeune Afrique Economie
la même année, il donna une interview célèbre, dans laquelle il aborda à nouveau un large
éventail de questions publiques15. Trois ans plus tard, il le fit pour le journal The Herald
(31-2 octobre et novembre 1994). Avant l'élection présidentielle d'octobre 1992, il publia
une lettre pastorale, « A tous les chrétiens et hommes de bonne volonté », dans laquelle il
soulignait les obligations d'un chrétien vis-à-vis des élections. En octobre 1994, il est
convoqué au palais présidentiel pour un entretien d'une heure avec le président Paul Biya.
C'était le premier article des nouvelles télévisées ce soir-là et le titre principal de la plupart
des journaux le lendemain.

dix
Le Cameroun a demandé et obtenu le statut de pays pauvre très endetté. Pour plus d'informations sur le
programme au Cameroun, voir Tamba 2001.
11
Le Front social-démocrate, sans aucun doute le parti d'opposition le plus puissant au Cameroun, est généralement
considéré comme le vainqueur de l'élection présidentielle de 1992, au cours de laquelle des sources officielles
ont déclaré Paul Biya vainqueur.
12
Voir, par exemple, Gifford 1995.
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206

En 2000, lorsque le gouvernement a stationné du personnel militaire (connu sous


le nom de Commandement opérationnel) à Douala pour lutter contre une vague de
criminalité locale, il y avait des allégations persistantes selon lesquelles ces forces
arrêtaient et torturaient à mort de nombreuses personnes innocentes. Après que la
BBC, Radio France Internationale et d'autres médias internationaux aient constamment
rapporté la découverte de fosses communes où de telles personnes avaient été
enterrées, le cardinal Tumi a écrit au gouverneur de la province du Littoral et a dénoncé
les meurtres. Il a rapidement accordé une autre interview célèbre à Jeune Afrique
Economie, dans laquelle il a de nouveau évoqué les tueries et évoqué d'autres
problèmes nationaux. En réponse à cet entretien et en défense du gouvernement, le
ministre de l'intérieur lui a publié une lettre ouverte, lettre dans laquelle il accuse le
prélat de mentir, d'être antipatriotique, de vouloir se présenter à l'élection présidentielle,
de soutenir les voleurs et les braqueurs à main armée. , violant le principe de la
séparation de l'État et de l'Église, ayant peu de respect pour ceux qui gouvernent le
Cameroun, remettant en cause le processus électoral, ne faisant pas preuve d'humilité,
étant tribaliste, etc. En réponse, le cardinal publie une lettre ouverte, dans laquelle il
se défend contre toutes les accusations17 puis il publie une lettre ouverte aux voleurs
et coupeurs de route de Douala pour contrer la rumeur selon laquelle il les soutiendrait.
Il ressort de ces déclarations, interviews, sermons, communiqués de presse et
lettres pastorales qu'au cours de la dernière décennie, ces églises ont accru leur
implication dans la politique. En plus d'être guidés par leur mission pastorale de
répandre l'évangile, ils ont adopté les préceptes de la libération. Ils sont donc entrés
en conflit avec un gouvernement apparemment peu disposé à introduire une véritable
réforme démocratique. Le PCC, en particulier, a exprimé les préoccupations de la
communauté anglophone, en grande partie parce que, contrairement au RCC, c'est
une église entièrement gérée par les anglophones, et donc ses dirigeants expriment
les préoccupations des membres. Bien que le RCC ait un caractère national, il est
irréaliste, compte tenu de l'histoire du Cameroun, que les évêques parlent à l'unisson
des questions politiques nationales. Contrairement aux clergés du PCC, qui parlent à
l'unisson de toute action politique, certains évêques du Cameroun peuvent, en tant
qu'individus, s'identifier à leur intérêt régional.
Les évêques du groupe ethnique Beti de Biya sont considérés comme sympathisants
du régime en raison de leur appartenance ethnique. L'un a fréquenté le petit séminaire
avec Biya, mais tous ont des liens de patronage avec lui. Par exemple, lorsqu'il a été
proclamé vainqueur de l'élection présidentielle de 2004 (une élection entachée
d'irrégularités en faveur de Biya)13, le cardinal Tumi a rapidement déclaré dans une
interview à Radio Equinox (une radio privée de Douala) que l'élection n'était pas libre
et équitable, mais l'archevêque de Yaoundé, Victor Tonye Bakot, alors président de la
Conférence épiscopale du Cameroun, a immédiatement utilisé le

13
Voir, par exemple, Maguire.
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207

radio de le contredire en affirmant que le résultat reflétait les aspirations des Camerounais.
Aucun de ces prélats n'a affirmé avoir parlé au nom de l'Église. La position de Mgr Bakot
reflétait sans aucun doute son intérêt régional ; de plus, il a préféré la radio nationale - qui
est fréquemment utilisée par le régime pour projeter Biya comme le meilleur leader - pour
faire valoir son point car il était sûr de la publicité que les journalistes de cette station en
feraient. Feu l'archevêque de Yaoundé, Jean Zoa, également de l'ethnie Beti, était considéré
comme sympathisant avec le régime, mais avait établi une certaine indépendance.

(Il s'est effondré et est mort d'un problème cardiaque alors qu'il officiait aux funérailles d'un
autre évêque dans la cathédrale de Yaoundé le 20 mars 1998.) En avril 1990, alors que les
militants du RDPC protestaient contre l'appel des forces de l'opposition à l'introduction du
multipartisme, il a organisé dans sa cathédrale un culte chrétien visant à dissuader les
Camerounais de soutenir le multipartisme. Pendant le service, il a fustigé l'appel au
multipartisme et a accusé ses partisans de vouloir « déstabiliser » la paix sous la direction de
Biya. Lorsque six personnes ont été abattues à Bamenda lors du lancement du parti SDF,
Mgr Verdzekov a organisé un service commémoratif dans la cathédrale de Bamenda en
l'honneur de ces personnes. Zoa a réagi en organisant à Yaoundé un service au comptoir,
qui, selon lui, devait "nettoyer l'image de l'église catholique du service impie", organisé par
son collègue de Bamenda. En 1996, Zoa a commencé à dénoncer le régime qu'il soutenait.
Dans des sermons à Yaoundé (par exemple, les 10 octobre 1996 et 24 août 1997) et dans
les médias, il a reproché au régime de se livrer à la corruption, de ne pas vouloir démocratiser
la scène politique et de causer des difficultés économiques et de l'insécurité sociale (The
Herald 25 août -27, 1997ÿ; archives CAMNET mai 2005).

Le PCC et le RCC font connaître leurs positions sur des questions importantes qui
préoccupent les Camerounais, et ils utilisent la théologie de la libération comme stratégie
pour favoriser la justice sociale. En Amérique latine, contrairement au Cameroun, la théologie
de la libération était associée aux seuls responsables de l'Église catholique romaine - des
personnes engagées dans la libération de leur peuple même sans l'approbation du Vatican
(Gutierrez 1977). Contrairement à l'Amérique latine, il semblerait que si les prêtres catholiques
romains du Cameroun soient intéressés à libérer les Camerounais, ils voudraient le faire au
rythme dicté par le Vatican. Par exemple, le bruit courait que le cardinal Christian Tumi devait
présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2004. De nombreux Camerounais, y
compris les journaux, qui l'ont portée comme bannière, ont salué l'idée en raison de son
autorité morale incontestable, de ses efforts acharnés dans la lutte contre pour la justice
sociale, et des efforts de longue date pour exposer les maux sociaux et gouvernementaux.
Mais dans plusieurs entretiens, l'archevêque a précisé que bien qu'en tant que Camerounais,
il soit éligible pour se présenter, en tant que prêtre catholique romain, il ne peut le faire
qu'avec l'approbation du Vatican (L'effort
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208

Camerounaise 1-14 octobre 2003 ; interview d'un journaliste de la CRTV lors de la conférence
épiscopale de Garoua de janvier 2004).

Conclusion
Dans cet article, nous avons montré comment les principales églises du Cameroun - le PCC
et le RCC - ont joué un rôle important dans les transformations politiques et sociales en
cours. Ils l'ont fait par le biais de lettres pastorales, de conférences épiscopales et d'interviews
dans des bulletins appartenant à l'Église et dans la presse privée.
Leurs critiques à l'égard des gestionnaires des affaires de l'État ont suscité de vives réactions
de la part de plusieurs instances gouvernementales, dont certaines considèrent les actions
du clergé comme antipatriotiques. Il n'est donc pas surprenant que les relations entre l'État
et ces églises aient été tendues. Comme beaucoup d'autres agents de la société civile au
Cameroun, l'église profite de la récente libéralisation politique et sociale pour influencer
d'importantes questions nationales. Cette nouvelle force de la religion dans le paysage
politique reflète des sources historiques et transnationales qui continuent d'affecter les réalités
locales, telles que les médias de masse et les migrations transcontinentales.

La croissance et la propagation des mouvements de réveil au sein des églises du Nigeria


sont largement reconnues (Akoko 2002). Les mouvements de renouveau ont failli conduire à
un schisme au sein du RCC, clivage exploité par les élites politiques qui l'ont interprété dans
le sens du conflit autochtonie-allochtonie, étendant ainsi les politiques d'exclusion du domaine
socio-économique et politique au domaine religieux (Awasom 2001 ; Konings 2003b). Ce
résultat n'aurait pu que diminuer le rôle de l'Église dans la promotion de la justice sociale. La
mauvaise gestion et une querelle de leadership au sein du RCC et la négligence flagrante
des principes de gestion rationnelle sont des inconvénients importants à de tels efforts (Gifford
1997ÿ: 262). La reconnaissance explicite des clivages géoethniques au sein du PCC est
également un handicap important. La constitution du PCC stipule clairement que si le
modérateur de l'église vient de la province du Nord-Ouest, le greffier du synode doit venir de
la province du Sud-Ouest et vice versa, reconnaissant ainsi les clivages régionaux.

Malgré ces lacunes, force est de constater que les actions entreprises par le PCC et le
RCC ont contribué à créer une prise de conscience politique et sociale chez les Camerounais
(Takougang et Krieger 1998). Tant que le gouvernement ne s'engagera pas dans des
réformes destinées à améliorer la vie des Camerounais, les relations entre l'Église et l'État
risquent de continuer à se détériorer. La récente lettre épiscopale destinée à attirer l'attention
du gouvernement sur la mauvaise gestion des fonds destinés à alléger la situation économique
des Camerounais illustre cette tension.
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Sites Internet
www.issureveille.com/vnews/display
www.patmos.8m.net
www.valleywebs.org

Entrevues orales
Mgr George Nkuo, (évêque de Kumbo et ancien secrétaire à l'éducation catholique de Buea).
Regina Shekinah Egbe du Frontlinners Beauty Center Buea.
Mme Irene Edi (animatrice du projet CWA Division Fako).
Mme Mary Kamara de l'assemblée municipale de Buea de Full Gospel Mission Cameroon.
M. John Tasinda (ancien secrétaire à l'éducation catholique Buea)
M. Chrysantus Edie (directeur de l'école primaire St Joseph Tiko.
Pasteur Elias Nwanchan (secrétaire à l'éducation de Full Gospel Mission Cameroun)
Pasteur Wilson Tamfu du Revival Prayer Movement (fonctionnant sous le ministère des prisons)

Pasteur Alfred Tembi de la Revival Gospel Radio Buea Révérend


Michael Bame Bame de l'église de Patmos et de la Faculté de théologie évangélique de Yaoundé.
Révérend Isaac Elangwe du PCC Seminary Kumba.
Révérend Paul Ewome (pasteur du district de Buea de Full Gospel Mission Cameron).
Révérend Edouard Lekunze de l'aumônerie protestante de Yaoundé.
Révérend Werner Knorr (Missionnaire fondateur de Full Gospel Mission Cameron).
Le révérend Joshua Moyo du PCC Seminary Kumba.
Révérend Père Moses Tazoh (rédacteur en chef, Cameroon Panorama Buea).
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Sommaire

« Demandez et on vous donnera » : le pentecôtisme


et la crise économique au Cameroun

Depuis le milieu des années 80, le Cameroun est frappé par une crise économique prolongée,
entraînant un chômage généralisé et une pauvreté extrême. Étonnamment, la littérature
existante sur cette période semble avoir complètement ignoré le rôle d'un nombre croissant
d'églises pentecôtistes, en particulier au Cameroun anglophone, qui semblent offrir un
message de salut attrayant aux masses souffrantes.
Ces églises ont progressivement déplacé leur doctrine de l'ascétisme vers un évangile de
prospérité. La prolifération du pentecôtisme a également eu un impact énorme sur les
principales églises. On peut observer non seulement une défection continue de leurs
membres vers des groupes pentecôtistes, mais aussi une pentecôtisation progressive de ces
églises. Un autre développement remarquable dans le pays depuis 1990 a été la pression
croissante exercée sur le gouvernement pour introduire de véritables réformes démocratiques.
Les organisations de la société civile au Cameroun, y compris les églises, ont tendance à
croire que la mauvaise gouvernance est à l'origine de la crise économique dans le pays. Pour
cette raison, ils appellent à l'introduction d'institutions démocratiques comme condition
préalable nécessaire pour surmonter la crise économique.
Dans ce contexte de croissance rapide des églises pentecôtistes pendant la crise
économique, mon étude visait à apporter des réponses aux questions suivantes :

1) Quelle réponse le pentecôtisme a-t-il apporté aux difficultés matérielles des Camerounais ?
Plus particulièrement : comment le nouvel évangile de l'accumulation et de la prospérité se rapporte-t-il à ces
difficultés quotidiennes ?
2) Qu'est-ce qui explique la prolifération des groupements pentecôtistes et pourquoi y a-t-il une défection continue
des membres des églises principales vers de tels groupes pentecôtistes dans le pays ?
3) Quel(s) facteur(s) peuvent expliquer la pentecôtisation croissante des Églises principalesÿ?
4) Comment les églises pentecôtistes se rapportent-elles à l'impasse de la démocratisation au Cameroun ?

Compte tenu des difficultés à couvrir l'ensemble du pays, l'étude a été réalisée dans le
Sud-Ouest Cameroun entre 2001 et 2006. Terrain-
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217

les travaux se sont déroulés en trois phases : phase un (octobre 2001-juillet 2002), phase
deux (avril 2003-mars 2004), phase trois (juillet 2004-juin 2006).
Partant des objectifs de l'étude, j'ai distingué quatre sujets majeurs sur lesquels je
devais collecter des données. Il s'agissait du pentecôtisme, de la crise économique, de la
pentecôtisation des principales églises chrétiennes et de la démocratisation. En raison de
la spécificité de chaque problème, j'ai utilisé une variété de méthodes anthropologiques, y
compris l'observation participante, des entretiens, des sources de journaux, des documents
gouvernementaux et des sources historiques et savantes.
J'ai essayé de trouver des réponses à mes principales questions dans cinq études
différentes mais liées. Ces études ont déjà été publiées ailleurs, mais ont été reproduites
dans ce livre. Cependant, j'ai élargi certaines de ces études en ajoutant quelques études
de cas supplémentaires en vue d'enrichir davantage les textes, notamment sur le plan
ethnographique.
L'étude comprend six chapitres. Le chapitre 1 fournit une introduction générale qui
commence à expliquer le thème central de ce livre : le passage du pentecôtisme de
l'ascèse à l'accumulation. Il aborde ensuite brièvement le rôle du pentecôtisme pendant la
crise économique et la libéralisation politique et introduit les principales questions de ce
livre. Par la suite, il propose une revue critique des travaux de quelques érudits renommés
du pentecôtisme en Afrique et montre la pertinence de ma propre contribution au débat
général sur le rôle du pentecôtisme sur le continent africain. Par exemple, mon propre
travail sur le rôle politique des églises pentecôtistes arrive à des conclusions qui semblent
différer de celles d'autres chercheurs. Les études de Maxwell sur le Zimbabwe et de Gifford
sur la Zambie affirment que les églises pentecôtistes ont tendance à soutenir les régimes
en place, tandis que les études de Marshall-Fratani sur le Nigeria et de Van Dijk sur le
Ghana arrivent plutôt à la conclusion opposée : les églises pentecôtistes ont tendance à
être critiques à l'égard des régimes en place. . Contrairement à ces études, je montre que
la plupart des églises pentecôtistes au Cameroun refusent tout simplement de s'impliquer
dans les questions et les débats politiques. Ceci est d'autant plus frappant que les
principales églises camerounaises ont clairement fait entendre leur voix sur les questions
politiques par le biais de lettres pastorales, de sermons et d'entretiens avec la presse. Le
chapitre se termine par un aperçu du contenu du livre et une description des méthodes
utilisées pour collecter les données.
Le chapitre 2 vise à expliquer l'attrait du message économique pentecôtiste mis en
évidence par sa propagation rapide et la conversion croissante des membres des
principales églises aux croyances pentecôtistes. Il soutient que la crise économique qui
affecte le pays a joué un rôle majeur dans cette évolution. Cela montre que les nouveaux
groupes pentecôtistes propagent un évangile de prospérité par opposition à la doctrine
ascétique des principaux groupes pentecôtistes. Ce message tend à être perçu par un
nombre croissant de croyants comme une solution à leurs problèmes pendant la crise
économique. La preuve est fournie que la ligne principale pentecôtiste
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218

les groupes sont également de plus en plus enclins à adopter l'évangile de la prospérité. Le
chapitre montre également que de nombreuses personnes se sentent attirées par les églises
pentecôtistes en raison de toute la gamme d'opportunités économiques qu'elles offrent
pendant la crise économique. Certaines églises pentecôtistes ont créé de grands projets et
établissements tels que des écoles, des hôpitaux et des banques. Ils offrent des opportunités
d'emploi aux membres de l'église uniquement. C'est pourquoi de nombreux chômeurs ont
tendance à rejoindre ces églises.
Le chapitre 3 limite cet argument à une église pentecôtiste spécifique. Il utilise Full Gospel
Mission comme exemple pour montrer que les églises pentecôtistes principales s'éloignent
progressivement de l'ascèse vers l'évangile de la prospérité, non seulement pour attirer plus
de personnes, mais aussi pour collecter plus d'argent pour leurs activités. L'adhésion à ce
groupe a augmenté au cours de la dernière décennie et l'église s'étend à toutes les régions
du pays et au-delà. Passer à une nouvelle position doctrinale est une décision cruciale dans
la vie d'une église car un tel changement peut soit l'unir, soit la diviser. Mon étude démontre
que cette transition s'est en fait déroulée sans heurts. L'église a adhéré à l'origine à
l'ascétisme en tant que message économique, mais elle a progressivement adopté l'évangile
de la prospérité pendant la période de crise économique au Cameroun. Cela se manifeste
dans son implication croissante dans des entreprises commerciales afin de collecter des
fonds pour ses activités. En plus de fournir des fonds à l'église, ces entreprises ont créé des
opportunités d'emploi pour les chômeurs. Il encourage ses membres à s'engager dans des
entreprises commerciales, affirmant que le secret de la réussite commerciale réside dans
l'écoute de l'évangile de la prospérité. Malgré cette affirmation, mes recherches ont clairement
montré que tous les aspirants hommes d'affaires ne sont pas devenus riches. Ceux qui ont
échoué dans leurs activités entrepreneuriales ont généralement soutenu que le «diable»
bloquait leur chemin vers le succès. Ils ont souligné que le 'diable' faisait souffrir les gens
pour qu'ils se détournent de Dieu et le suivent. Malgré leur pauvreté actuelle, cependant, ils
restaient optimistes quant à leur réussite finale, confiants que Dieu sauverait ses enfants des
mains du «ÿdiableÿ».

Le chapitre 4 examine si les réactions à la crise économique des Églises pentecôtistes en


général et de la Mission du Plein Évangile en particulier sont différentes de celles des Églises
principales, en particulier l'Église catholique romaine. Mon étude a porté une attention
particulière à la question de savoir pourquoi les deux les églises sont devenues encore plus
préoccupées pendant la crise économique par la réduction de la pauvreté parmi leurs
membres. Étant donné que les deux églises deviennent autofinancées, les contributions des
membres constituent une source importante de leurs revenus. Malheureusement, de
nombreuses personnes ont eu du mal à apporter un soutien financier aux églises pendant la
crise économique. Cela a créé une relation de réciprocité dans laquelle les Églises tentent de
réduire la pauvreté de leurs membres alors que ces derniers sont censés fournir les finances
nécessaires au fonctionnement des
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219

leurs églises. A cet effet, chaque église a créé diverses entreprises, qui offrent un emploi à
ses membres. De plus, chaque église a adopté des projets de formation qui aident leurs
membres à devenir indépendants pendant la crise économique. Par exemple, le chapitre
montre que les départements des femmes de chaque église sont engagés dans la formation
des femmes pour le travail indépendant pendant la récession économique actuelle.

Le chapitre 5 met en évidence le processus actuel de pentecôtisation des églises


principales. Le cas de l'Église presbytérienne du Cameroun (PCC) est particulièrement
intéressant car la pentecôtisation de cette église semble venir d'en bas. Le chapitre tente de
répondre aux questions suivantes : pourquoi les membres du PCC étaient-ils désireux d'imiter
le pentecôtisme et pourquoi les autorités ecclésiastiques se sont-elles récemment ouvertes
aux pratiques pentecôtistes après avoir résisté aux tentatives antérieures de pentecôtisation.
Deux facteurs semblent être d'une importance capitale pour expliquer le processus de
pentecôtisation des églises principales. Le premier est l'influence du pentecôtisme nigérian.
La plupart des groupes pentecôtistes au Cameroun, en particulier dans la région anglophone,
sont originaires du Nigeria. Cela fait de la scène pentecôtiste dans cette partie du Cameroun
presque une réplique de ce qui se passe au Nigeria. Un deuxième facteur est que la crise
économique a rendu les soins médicaux très coûteux pour la grande majorité des
Camerounais, obligeant certains d'entre eux à se tourner vers la guérison spirituelle. Plutôt
que de se tourner vers les groupes pentecôtistes, les membres des églises principales
préfèrent adopter des méthodes de guérison pentecôtistes. Ma principale conclusion dans ce
chapitre est que les autorités de l'église ont appris du passé à tolérer une certaine mesure de
pentecôtisation d'en bas afin d'éviter de nouvelles défections vers des groupes pentecôtistes.

Le chapitre 6 examine les rôles joués par les principaux groupes chrétiens et pentecôtistes
dans le processus de démocratisation en cours au Cameroun. Prenant les exemples de
l'Église catholique romaine et de l'Église presbytérienne au Cameroun, il montre que ces
Églises principales se sont constamment battues pour l'introduction d'institutions
démocratiques. Les responsables gouvernementaux ont sévèrement condamné leurs
critiques répétées du régime corrompu et autoritaire comme étant antipatriotiques. Rien
d'étonnant à ce que les relations entre l'État et ces églises se soient tendues. Comme
beaucoup d'autres agents de la société civile au Cameroun, l'église a profité de la récente
libéralisation politique et sociale pour prendre position sur des questions nationales
importantes. Contrairement aux églises pentecôtistes de certaines autres régions d'Afrique,
les groupes pentecôtistes du Cameroun semblent n'avoir joué qu'un rôle mineur dans le
processus de libéralisation politique du pays.
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Samenvatting

« Vraag en gij zult ontvangen » (Demandez et on vous donnera) :


De Pinksterkerken en de economische crise à Kameroen

Sinds halverwege de jaren tachtig wordt Kameroen geteisterd door een


aanhoudende economische crisis die heeft geresulteerd in massale werkeloosheid
en diepe armoede. Merkwaardig genoeg blijkt in de voorhandene literatuur over
deze periode de rol van een groeiend aantal Pinksterkerken die een positieve
economische boodschap blijken te hebben voor de lijdende massa, te zijn
onderbelicht. Deze kerkgemeenschappen hebben geleidelijk hun doctrine van
ascetisme opgeschoven naar een soort evangelie van welvaart. De snelle groei
van deze Pinksterbeweging heeft ook un impact énorme gehad op de grotere,
gevestigde kerken. Niet alleen is er een gestage overloop van hun leden naar
Pinksterkerken waar te nemen, deze kerken beginnen geleidelijk aan soms ook
zelf op Pinkstergemeenten te lijken.
Een andere belangrijke ontwikkeling in het land sinds 1990 is de groeiende
druk op de regering om echte democratische hervormingen in te voeren.
Maatschappelijke organisaties in Kameroen, inclusief de kerken, neigen er meer
en meer toe om aan te nemen dat de wortel van de economische crisis in hun
land ligt aan het slechte landsbestuur. Vandaar de roep om de invoering van
democratische instellingen als noodzakelijke voorwaarde om de economische
crisis te boven te komen.
Tegen de achtergrond van de snelle groei van de Pinksterkerken gedurende
de economische shock tracht ik met mijn onderzoek antwoorden te vinden op de
volgende vragenÿ:

1). Welk antwoord heeft de Pinksterbeweging op de wens naar leniging van materiële noden van
de Kameroenersÿ? In het bijzonderÿ: hoe verhoudt zich het nieuwe evangelie van accumulatie
en welvaart tot de dagelijkse nodenÿ?
2) Wat zijn de oorzaken van de groei van de Pinksterkerken en van de gestage overloop van
leden van de grotere kerken naar deze kerkgemeentenÿ?
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221

3) Welke factoren spelen een rol in de groeiende neiging van de grotere kerken om zelf op
Pinkstergemeenten te lijkenÿ?
4) Hoe verhouden de Pinksterkerken zich tot de democratiseringsimpasse in Kameroen?

Aangezien het ondoenlijk was om deze problematiek over het gehele land te
bestuderen, is de voorliggende studie van 2001 tot 2006 geconcentreerd op
Zuidwest-Kameroen. Het veldwerk werd uitgevoerd in drie fasenÿ: (1) d'octobre
2001 à juillet 2002ÿ; (2) d'avril 2004 à mars 2004ÿ; en (3) van juli 2004 tot juni 2006.
Er boden zich vier hoofdonderwerpen waarvoor data moesten worden verzameld:
de Pinksterkerken, de economische crisis, de 'pinksterisering' (pentecôtisation) van
grotere Christelijke kerken, en de democratisering.
Vanwege het specifieke karakter van de diverse vraagstellingen heb ik verschillende
antropologische methodieken gebruikt, oa participerende observatie, interviews,
journalisteieke bronnen (kranten), regeringsdocumenten en historische en
wetenschappelijke bronnen. Ik heb getracht om op de belangrijkste vragen
antwoorden te vinden in vijf verschillende, maar onderling verwante studies. Een
deel van deze studies was Elders al eerder gepubliceerd, maar wordt in dit boek
opnieuw aangehaald, zij het uitvoeriger door toevoeging van aanvullende case
studies, ter verrijking van de tekst, voornamelijk in etnografisch opzicht.

Deze studie est intégré dans zes hoofdstukken. Hoofdstuk 1 geeft een algemene
inleiding met de beschrijving van het centrale thema van dit boekÿ: de verschuiving
binnen de Pinksterbeweging van asceticisme naar accumulatie.
Daarna wordt kort de rol van de Pinksterbeweging gedurende de economische crisis
en de politieke liberalisatie beschreven, en worden de voornaamste vraagstellingen
geïntroduceerd. Vervolgens worden de studies van enkele bekende specialisten op
het gebied van het Pentecostalisme in Afrika onder de loep genomen, en probeer ik
de betekenis van mijn eigen bijdrage aan de discutie over het onderwerp aan te
tonen. Zo kom ik bijvoorbeeld in mijn study over the politieke rol van Pinksterkerken
tot andere conclusies dan een aantal andere onderzoekers. Studies van Maxwell
(over Zimbabwe) en Gifford (over Zambia) beweren dat Pinksterkerken er toe neigen
om de heersende regimes te steunen, terwijl Marshall-Fratani betreffende Nigeria
en Van Dijk betreffende Ghana tot de omgekeerde conclusie komen, namelijk dat
Pinksterkerken juist kritisch tegen de régimes heersende aankijken. In scherpe
tegenstelling daartoe laat ik zien dat de meeste Pinkstergemeenten in Kameroen
gewoonweg weigeren om zich direct in het politieke debat te mengen. Dit is des te
opmerkelijker omdat andere, grotere Kameroense kerken zich wel over politieke
issues uitspreken, in herderlijke brieven, preken en persinterviews. Het hoofdstuk
eindigt met een overzicht van de hoofdpunten van het proefschrift en met een
beschrijving van de methoden die gebruikt zijn voor het verzamelen van de data.
Machine Translated by Google

222

In Hoofdstuk 2 wordt getracht om de aantrekkingskracht van de economische


boodschap van de Pinksterkerken te verklaren, de daaruit voortvloeiende snelle
groei van deze kerkgemeenschappen en het groeiende aantal bekeringen van
leden van de grotere kerken tot hun geloof. Er wordt gesteld dat de crise économique
die het land teistert een grote rol heeft gespeeld in deze ontwikkeling.
Aangetoond wordt dat vooral nieuwe Pinkstergemeenten een evangelie van
welvaart propageren, in tegenstelling tot de doctrine van ascetisme van de oudere
Pinksterkerken. Deze boodschap schijnt door een groeiend aantal gelovigen te
worden gezien als dé oplossing voor hun problemen in deze economische crisis.
Sommige Pinksterkerkgemeenten hebben bovendien grote projecten opgezet, met
scholen, ziekenhuizen en banken waar alleen kerkleden een aanstelling kunnen
krijgen, wat er toe bijdraagt dat veel werkelozen graag tot deze kerken toetreden.
In Hoofdstuk 3 ligt de focus op de argumentatie die door één specifieke
Pinksterkerkgemeenschap, de 'Full Gospel Mission', wordt gebruikt, als voorbeeld
om aan te tonen dat ook gevestigde Pinksterkerken zich langzaam van het
ascetisme afkeren en zich tot de welvaartsboodschap wenden, niet alleen om meer
gelovigen aan te trekken, maar ook om hierdoor weer meer geld voor hun activiteiten
te kunnen verzamelen. Het lidmaatschap bij deze groep est dans de laatste tien
jaar duidelijk gestegen en de gemeenschap breidt zich uit naar alle delen van het
land en zelfs daarbuiten. Het overgaan naar een nieuwe leerstelling is een cruciaal
beluit in het bestaan van een kerk, het kan de gemeente nauwer samenbinden,
maar evengoed ook splijten. Mijn onderzoek toont aan dat in dit geval de transitie
soepel is verlopen. Deze kerk avait eerst ascetisme als economische boodschap,
maar heeft gedurende de economische crise in Kameroen geleidelijk aan het
welvaartsevangelie geadopteerd. Dit manifestert zich in haar groeiende
betrokkenheid bij zakelijke ondernemingen, om daarmee fondsen voor haar
activiteiten binnen te halen, maar ook om werkgelegenheid te creëren. Zij moedigt
haar leden aan om in zaken te gaan, met de stelling dat het geheim van zakelijk
succes ligt in het geloof aan het welvaartsevangelie. Mijn onderzoek heeft echter
uitgewezen dat ondanks deze stelling lang niet alle aspirant-zakenlieden rijk zijn
geworden. Degenen die geen succes hadden in hun zakelijke ondernemingen
beweerden echter doorgaans dat de 'duivel' hun pad naar succes blokkeerde. Zij
benadrukten dat de 'duivel' mensen laat lijden opdat zij zich van God afkeren en
zich vervolgens bij hem aansluiten. Ondanks hun huidige armoede blijven zij echter
optimistisch en overtuigd dat zij uiteindelijk succes zullen hebben, in het vertrouwen
dat God zijn kinderen uit handen van de 'duivel' zal redden.

In Hoofdstuk 4 onderzoek ik de vraag of de reacties op de economische crisis,


van de Pinksterkerken in het algemeen en de 'Full Gospel Mission' in het bijzonder,
verschillen van die van de grotere kerken, in het bijzonder die van de
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Chambres-katholieke kerk. Mijn onderzoek richtte speciaal de aandacht op de


vraag waarom deze twee zich gedurende de crise économique nog meer gericht
hebben op het doel om de armoede onder hun leden te bestrijden. Doordat beide
kerken steeds meer zelffinancierend zijn geworden, moet een groot deel van hun
inkomen uit ledencontributies komen. Echter, voor veel leden was het juist
gedurende de economische crisis moeilijk om de kerk financieel te ondersteunen.
Hierdoor est een soort spagaat ontstaan waarin de kerken trachten om de armoede
van hun leden te bestrijden, terwijl van dezelfde leden verwacht wordt dat zij
financieel meehelpen om de kerken draaiende te houden. Dit resulteerde bij beide
kerken in het opzetten van diverse ondernemingen die weer werkgelegenheid
bieden aan de leden. Bovendien heeft elke kerk trainingsprojecten geadopteerd die
hun leden helpen om zelfstandige ondernemers te worden. Het hoofdstuk vermeldt
bijvoorbeeld dat de vrouwenafdelingen van deze kerken trainingsprogramma's
hebben voor vrouwen om zelfstandige ondernemers te worden ondanks de huidige
economische récession.

Hoofdstuk 5 belicht de recente ontwikkeling van 'Pinksterisering' van de grote,


gevestigde kerken. Het voorbeeld van de Presbyteriaanse Kerk in Kameroen (PCC)
est bijzonder opvallend omdat de 'Pinkstersering' van deze kerk van onderop lijkt
te komen. In het hoofdstuk wordt getracht om volgende vragen te beantwoordenÿ:
waarom waren PCC leden zo zeer bereid om de Pinksterkerk te imiteren, en
waarom hebben de kerkautoriteiten recent hieraan toegegeven, nadat ze eerdere
pogingen verbeten hadden bestredenÿ? Twee factoren schijnen van belang te zijn
in de verklaring van dit proces van Pinkstersering van grote kerken.
De eerste est invloed van de Nigerianse Pinksterkerken. De meeste
Pinksterkerkgemeenschappen in Kameroen, vooral die in de Anglofone regio,
komen oorspronkelijk uit Nigeria. Inderdaad lijkt de Pinksterkerk-scene in dit deel
van Kameroen praktisch een replica van die in Nigeria. Een tweede factor is dat
door de economische crisis de gezondheidszorg voor de meeste Kameroeners
heel duur werd, waardoor sommigen hun toevlucht zoeken tot geloofsgenezing («
guérison spirituelle »). Maar in plaats van zich bij een Pinksterkerk aan te sluiten,
geven sommige leden van de grotere kerken er de voorkeur aan om alleen de
Pinksterkerkelijke genezingsmethoden toe te passen. Mijn hoofdconclusie in dit
hoofdstuk is (daarom) dat de kerkelijke autoriteiten hebben geleerd uit het verleden,
en een bepaalde mate van 'Pinksterisering' van onderaf tolereren, om verdere
overloop naar de Pinksterkerken te voorkomen.
Hoofdstuk 6 onderzoekt de rol die de grote christelijke kerken in verhouding tot
de Pinksterkerken spelen in het recente democratiseringsproces in Kameroen.
De Rooms-katholieke kerk en de Presbyteriaanse kerk bijvoorbeeld hebben zich
altijd al ingezet voor de invoering van democratische instellingen.
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Regeringsinstanties hebben hun herhaalde kritiek op het corrupte en autoritaire


regime altijd ten strengste veroordeeld en afgedaan als onpatriottisch, en het is
daarom niet verwonderlijk dat de verhoudingen tussen de staat en deze kerken
gespannen zijn. Zoals veel andere maatschappelijke instellingen in Kameroen
hebben de gevestigde kerken echter de recente politieke en sociale liberalisatie
aangegrepen om een duidelijk standpunt over nationale aangelegenheden in te
nemen. Maar in tegenstelling tot Pinkstergemeenten in andere delen van Afrika
lijken de Pinksterkerken in Kameroen slechts een ondergeschikte rol te hebben
gespeeld in het politieke liberalisatieproces van hun land.
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Curriculum vitae

Robert Mbe Akoko est né en octobre 1960 à Ngwo, Province du Nord-Ouest du


Cameroun. Après avoir poursuivi ses études primaires et secondaires au
Cameroun, il a été admis à l'Université d'Ibadan, au Nigeria en 1984, où il a
obtenu un baccalauréat ès arts en archéologie et une maîtrise en études
africaines (anthropologie) en 1987 et 1988, respectivement. De 1989 à 1993, il
a enseigné l'économie au Providence Comprehensive College et au NACHO
Comprehensive High School, tous deux à Bamenda. Entre 1994 et 1996, il a
enseigné l'Anthropologie à temps partiel à l'Université de Buea. Au cours de
cette période, il a été assistant d'enseignement et de recherche pour le cours
d'été d'anthropologie culturelle du Dickinson College en Pennsylvanie à Limbe
au Cameroun. En 1996, il est recruté Maître de Conférences à l'Université de
Buéa et en 2003, il est promu Maître de Conférences. Il est actuellement chargé
de cours en anthropologie dans cette université. En 2000, il a obtenu la bourse
de la Fondation néerlandaise pour l'avancement de la recherche tropicale
(WOTRO) pour faire un doctorat à l'Université de Leiden sous la direction du
professeur Peter Geschiere et du Dr Piet Konings. En juillet et août 2006, il a
été chercheur invité au Centre d'études africaines de Leiden où il a eu l'occasion
d'écrire l'introduction de ce livre. Il est membre de l' Association des études
africaines (ASA) et du groupe de travail parrainé par le CODESRIA sur la
société civile et la recherche d'alternatives de développement au Cameroun.
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PUBLICATIONS DE LIVRES ASC

Des exemplaires de toutes les publications énumérées ci-dessous dans la nouvelle collection d'études africaines et
l'ancienne série de rapports de recherche peuvent être commandés auprès de :

Centre d'études africaines Attn.


Karl Dorrepaal Tél. : +31 (0)71
527 3490 Fax : +31 (0)71 527
3344 E-mail : dorrepaal@ascleiden.nl

Pour les prix, voir le site Web de l'ASC [www.ascleiden.nl] sous Publications

Collection d'études africaines

Volumes à ce jourÿ:

1. Mienke van der Brug


Monde et expériences des orphelins du SIDA dans le centre-nord de la Namibie (2007)

Publications toujours disponibles dans la série des rapports de recherche

23 Paul Hesp, Prix à la production en Afrique tropicale. 88 pages, 1985

24 JH Schoenmakers, Staatsvorming en Guinée-Bissau. 104 pages, 1986

25 Kwame Arhin, Les fonctionnaires coloniaux ouest-africains au XIXe siècle. 55 pages, 1985

27 Emile van Rouveroy van Nieuwaal, Musulmans à Mango. 66 pages, 1986

28 Nel van Hekken, Leven en werken in een Nyakyusa dorp. 436 pages, 1986

29 WA Ndongko, Gestion économique au Cameroun : politiques et performances. 185 pages,


1987

30 Geert Diemer & E. van der Laan, Irriguer pour subsister. 190 pages, 1987

32 Kees Schilder, Formation de l'État, religion et régime foncier au Cameroun.


Une enquête bibliographique. 257 pages, 1988

33 Henk Tieleman (éd.), Scenes of change: Visions on development in Swaziland. 231 pages,
1988
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227

34 Ineke van Kessel, Aspects de l'État d'apartheid. Une enquête bibliographique. 251 pages,
1989/91

38 N. Jua, Gestion économique dans les États néo-coloniaux : Une étude de cas du Cameroun. 44 pages,
1990

39 DW Nabudere, Les politiques de stabilisation et d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale et


l'économie ougandaise, 1981-1989. 65 pages, 1990

40 Tjalling Dijkstra, Politiques de commercialisation et intérêts économiques dans le secteur cotonnier du Kenya.
100 pages, 1990

41 Henk Tieleman & Tom Kuhlman, Crise persistante, problèmes de réfugiés dans l'est du Soudan. 156
p., 1990

42 A. Touwen, Développement socio-économique des femmes en Zambie. 74 pages, 1990

43 Dick WJ Foeken & Adel P. den Hartog (eds.), Saisons, approvisionnement alimentaire et nutrition en Afrique.
110 pages, 1990

44 Kees Schilder, L'islam populaire en Tunisie. 171 pages, 1991

47 H. Schoenmaker, Staatsvorming, rurale ontwikkeling en boeren in Guiné-Bissau. 323 pages,


1991

48 Cyprien Fisiy, Pouvoir et privilège dans l'administration de la loi. Réformes du droit foncier et
différenciation sociale au Cameroun. 311 pages, 1992

49 Gerti Hesseling, Pratiques foncières à l'ombre du droit. L'application du droit foncier


urbain à Ziguinchor, Sénégal. 214 pages, 1992

50 Adri van den Berg, Femmes à Bamenda. Stratégies de survie et accès à la terre. 102 pages,
1993

51 Rob Buijtenhuijs & Elly Rijnierse, Démocratisation en Afrique subsaharienne. Un aperçu de la littérature. 97 pages,
1993

52 Rob Buijtenhuijs & Elly Rijnierse, Démocratisation en Afrique au Sud du Sahara. ONU
aperçu de la littérature. 95 pages, 1993

53 Henk Waaijenberg, Terre et travail dans l'agriculture de Myjikenda, Kenya, 1850-1985. 51 pages,
1993

54 John Houtkamp & Laurens van der Laan, Ventes aux enchères de matières premières en Afrique tropicale. Un sondage
des ventes aux enchères africaines de thé, tabac et café.
93 pages, 1993

55 Jan Abbink, Études érythréo -éthiopiennes sur la société et l'histoire : 1960-1995.


Une bibliographie complémentaire. 203 pages, 1996

56 Jacqueline de Vries, mission catholique, gouvernement colonial et réponse indigène à Kom (Cameroun). 134 pages,
1998

57 Annette van Andel, Changer la sécurité. Moyens de subsistance dans les monts Mandara au nord
Cameroun. 258 pages, 1998
Machine Translated by Google

228

58 RA Obudho & Dick Foeken, Urban agriculture in Africa: A bibliographical survey. 95 pages,
1999

59 Maud Radstake, Secret et ambiguïté. Soins à domicile pour les personnes vivant avec le VIH/ SIDA au Ghana.
139 pages, 2000

60 K. Hailu, Développement rural et politique agricole dans le centre-ouest de la Zambie. L'affaire


du programme tabac de Kaoma-Nkeyema. 88 pages, 2000
61 Abdirizak A. Nunow, Éleveurs et marchés. Commercialisation du bétail et sécurité alimentaire dans le nord-
est du Kenya. 196 pages, 2000

62 Daniel K. Arhinful, « Nous pensons à eux. Comment les migrants ghanéens à Amsterdam aident leurs proches
à la maison. 163 pages, 2001

63 Mark Breusers, Voies pour négocier la variabilité climatique. Utilisation du sol et institutionnel
changement dans la région de Kaya, Burkina Faso. 249 pages, 2001

64 Antje van Driel, Partager une vallée. L'évolution des relations entre agriculteurs et éleveurs dans la vallée du
Niger au Bénin. 229 pages, 2001

65 Klaas van Walraven & Céline Thiriot, Démocratisation en Afrique subsaharienne : Transitions
et points tournants. Un aperçu de la littérature (1995-1996). 213 pages, 2002

66 Klaas van Walraven & Céline Thiriot, Démocratisation en Afrique au sud du Sahara :
Transitions et virages. Un bilan de la littérature (1995-1996). 223 pages, 2002

67 Anke van Vuuren, Femmes en quête d'autonomie. La diversité des ménages dirigés par des femmes en
Tanzanie et les stratégies de subsistance qu'ils emploient. 297 pages, 2003

68 Houinsou Dedehouanou, Résister aux réformes. Une perspective d'action collective basée sur les ressources
dans la distribution des intrants agricoles et des services de santé primaires dans la région du Couffo, au
Bénin. 341 pages, 2003

69 Leon Bijlmakers, Ajustement structurel : source d'adversité structurelle. Stress socio-économique, santé et état
nutritionnel des enfants au Zimbabwe. 301 pages, 2003

70 Jan Hoorweg & Nyawira Muthiga (eds.), Progrès récents en écologie côtière. Études
du Kenya. 412 pages, 2003
71 Daniel K. Arhinful, La solidarité de l'intérêt personnel. Faisabilité sociale et culturelle de l'assurance
maladie rurale au Ghana. 222 pages, 2003

72 Riekje Pelgrim, Sorcellerie et maintien de l'ordre. Attitudes des services de police d'Afrique du Sud à l'égard de
la sorcellerie et des crimes liés à la sorcellerie dans la province du Nord. 154 pages, 2003

73 James Gichiah Njogu, La conservation communautaire dans une perspective de droits.


Conservation de la faune et de la forêt à Taita, Kenya. 273
pages, 2004

74 Kees van der Geest, « Nous gérons ! Changement climatique et vulnérabilité des moyens de subsistance dans
le nord-ouest du Ghana. 288 pages, 2004
Machine Translated by Google

229

75 Dick Foeken, Michael Sofer & Malongo Mlozi, Urban agriculture in Tanzania: Issues of
durabilité. 195 pages, 2004

76 Ruth Noorduyn, L'affirmation des droits sur les terres agro-pastorales au Nord-Cameroun : Une
cascade à la violence? 408 pages, 2005

77 Arthur Molenaar, Gacaca : La justice de base après le génocide. La clé de la réconciliation au Rwanda ? 170
pages, 2005

78 Mirjam de Bruijn, Han van Dijk, Mayke Kaag & Kiky van Til, eds., Sentiers sahéliens.
Climat et société au centre et au sud du Mali. 287 pages,
2005

79 Casper Erichsen, "L'ange de la mort est descendu violemment parmi eux."


Camps de concentration et prisonniers de guerre en Namibie. 1904-08. 170
pages, 2005

80 Getnet Tadele, Sombres perspectives : Jeunes hommes, sexualité et VIH/ SIDA dans une
ville. 282 pages, 2006

81 Samuel Ouma Owuor, Combler le fossé urbain-rural : les moyens de subsistance multi-spatiaux à Nakuru
ville, Kenya. 274 pages, 2006

82 Paul Schrijver, Bibliographie sur l'islam en Afrique subsaharienne contemporaine. 275 pages, 2006

83 Leslie F. Zubieta, L'art rupestre de l'abri sous roche Mwana wa Chentcherere II, Malaÿi. Une étude spécifique
au site de l'art rupestre d'initiation des filles. 129 pages, 2006

84 Sam van der Staak, Libéralisation commerciale et compensation financière. Les États BLNS dans le sillage de
l'accord de commerce et de développement UE-Afrique du Sud. 115 pages, 2006

85 Alfred Lakwo, Microfinance, moyens de subsistance ruraux et autonomisation des femmes en Ouganda. 252
p., 2006

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