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UNIVERSITÉ DES SCIENCES DES TECHNIQUES ET DES
TECHNOLOGIQUES DE BAMAKO
FACULTÉ DE MÉDECINE, ET D’ODONTO - STOMATOLOGIE
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2013 – 2014 N°……/………
ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE,
CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE DE
L’ANEMIE SUR GROSSESSE AU
CSRef de KADIOLO
Présentée et soutenue publiquement le ……../……../2014
Devant la Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie
Par
Monsieur LAMINE DOGONI
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
(DIPLÔME D’ETAT)
JURY
DEDICACES
DEDICACES
«Gloire à toi. Nous n’avons de savoir que ce que tu nous as appris. Certes, toi
l’omniscient, le sage ».
Louange et gloire à Allah le tout puissant qui m’a permis de mener à bien ce travail et
voir ce jour que j’attendais tant.
A notre prophète Mohamed, paix et salut sur lui, à toute sa famille, tous ses
compagnons et tous ceux qui le suivent jusqu’au jour du jugement dernier.
A mon beau pays le Mali,
Terre d’hospitalité, ensemble unis dans la foi nous ferrons de toi et de l’Afrique comme le
disait l’autre : « la plus belle, la plus enviée, une terre d’accueil, une terre de rencontre,
une terre de fraternité…». Merci pour tout ce que tu nous as donné. Que ce modeste
travail soit une pierre que t’apporte un de tes fils pour l’avancement de la politique
sanitaire !
A toutes les femmes enceintes qui ont été victime de l’anémie au cours de leur
grossesse.
Mon
père : feu Mamadou DOGONI
Cher père, je m’incline devant la volonté divine qui t’a arraché à l’affection de ceux qui
t’ont connu.
Que ce travail puisse te donner une légitime fierté et repose en paix Papa.
Chère mère, ces mots n’expriment pas assez tout ce que j’éprouve ce jour.
Tu m’as toujours dit que chaque chose à son temps, merci maman car tu es le pilier de
notre réussite.
Que le Tout Puissant t’accorde une longue vie pour que tu puisses enfin bénéficier des
fruits des arbres que tu as plantés. Dieu seul pourra te récompenser. Je t’aime maman.
J’ai voulu partager cette joie avec toi mais Dieu en a voulu autrement. Qu’il t’accorde la
paix éternelle et t’acceptes dans son paradis. Amen !
MES REMERCIMENTS
A la FMOS : plus qu’une faculté d’études médicales, tu as été pour nous une école de
formation pour la vie. Nous ferons partout ta fierté. Remerciements infinis.
A tout le corps professoral à la FMOS, ce travail est avant tout le votre pour la
qualité de l’enseignement.
A mes frères et sœurs : Nahawa, Lassina, Ismael Tènè, Mah, Hâwa, Issouf et
Seydou.
J’espère que la fraternité n’ayant pas de prix, restera toujours un lien sacré pour nous.
L’amour et la paix dans lesquels nous avons été éduqués doivent être notre force
indestructible. Restons toujours unis et soyons à la hauteur de nos parents.
Que Dieu consolide les liens du sang et fasse de nous des hommes utiles à nous-mêmes, à
notre famille et à la nation.
A mes Tontons : Yaya Dogoni, Mamadou Lamine Dogoni, Oudou Dogoni, Kama
Dogoni, Doulaye Sanogo, Modibo, Cheick Dogoni, Dr Issa Dogoni , Youssouf
Dogoni.
Ce travail est également le votre, rendu possible par vos soutiens moraux, vos présences
continues. Permettez-moi de vous exprimer ma profonde gratitude.
Vos conseils et vos bénédictions ont éclairés ma vie, trouvez ici toute ma gratitude.
Votre sympathie et votre courtoisie ne m’ont pas fait défaut. Trouvez ici l’expression de
ma profonde affection.
Merci pour votre fraternité et votre disponibilité. Vous qui m’avez accueilli à Bamako
comme votre enfant, trouvez ici ma reconnaissance et ma profonde gratitude.
Aux Docteurs :
Oumar D. Koné, Abocar D. Koné, Issouf Koné, Sékou Koné, Djimdé, Abdoulaye C.
Sanogo, Jacque Kané, Lassana Sidibé, Mamadou P. Sanogo, Mamoutou Ballo, Alassane
Dicko, Issa Dogoni, Dramane Koné.
A mes amis
Vous avez été comme des frères pour moi, merci pour votre fidélité, votre confiance et
surtout votre disponibilité pendant les moments difficiles. Jamais je ne trouverai les mots
exacts pour vous exprimer tout mon amour, mon admiration et ma fierté. Vous m’avez
entouré d’une amitié sincère. Merci !
Vous m’avez accueilli comme votre jeune frère et je n’oubli jamais le temps que j’ai passé
à coté de vous. J’ai appris beaucoup de choses à vos cotés sur le plan académique et
social. Trouvez ici cher grand frère l’expression de mes sentiments respectueux.
Votre sympathie syndicale et votre courtoisie ne m’ont pas fait défaut. Trouvez ici chers
renaissants l’expression de ma profonde gratitude.
«La nuit est longue mais le jour viendra». Bon courage et bonne abnégation.
Ça été un réel plaisir pour moi d’avoir effectué cette thèse dans votre centre. Mes vifs
remerciements :
Au Docteur Emilien Diarra : maître, vous êtes d’une rigueur, d’un courage, d’un
sens social élevé si peu communs. Passionné du travail bien fait vous êtes pour nous
un modèle. Nous avons appris à vos cotés et nous voudrions bien pouvoir vous imiter.
Plus qu’un maître vous avez étés pour nous un frère. Votre culture scientifique et
l’abord facile font de vous un maître apprécié. Soyez rassuré cher maître, que votre
enseignement nous servira de modèle dans la carrière que nous allons embrasser.
Aux Docteurs : Modibo Doumbia, Abdoul K. Sangaré, Maïmouna Kanté
Je vous remercie infiniment du soutien moral que vous m’avez toujours apporté. J’ai
beaucoup appris à vos cotés et je ne cesserais jamais de vous être reconnaissant pour les
conseils prodigués.
Les mots me manquent pour qualifier votre disponibilité dont vous aviez fait preuve
durant l’étude. Merci.
Je suis très heureux de vous compter parmi mes encadreurs. Votre rigueur et votre souci
du travail bien fait m’ont permis d’apprendre et de progresser, merci.
Acceptez avec plaisir mes remerciements les plus sincères pour tout ce que j’ai appris
avec vous et aussi pour vos encouragements interminables.
A tous ceux qui ont apporté leur soutien moral et matériel pour la réalisation de
ce travail et dont les noms n’ont pas été cités.
Gynécologue Obstétricien
Praticien hospitalier au service de Gynéco-Obstétrique du CHU du
Point G.
Cher maître, c’est un grand honneur et un réel plaisir pour nous de vous
compter parmi les membres du jury.
Gynécologue obstétricien,
Chef de service de gynécologie obstétrique du CHU du Point G,
Responsable de la filière sage-femme de l’Institut Nationale de
Formation en Science de la Santé (INFSS),
Détenteur d’un diplôme de reconnaissance décerné par le ministère
de la femme, de l’enfant et de la famille,
Détenteur d’un Ciwara d’excellence en 1997,
Détenteur d’un prix Taraboirè dans le cadre de la lutte contre la
mortalité maternelle en 2006,
Chevalier de l’ordre national du Mali.
Cher maître, vous nous avez fait un grand honneur en nous acceptant dans
votre prestigieux service. Vos immenses qualités de pédagogue, votre très
grande expérience dans la pratique gynécologie obstétrique, votre
raisonnement scientifique raffiné, votre simplicité, votre disponibilité, votre
abord facile et votre lutte contre l’injustice sociale nous forcent l’estime et
l’admiration. Nous avons bénéficié de votre savoir médical et votre savoir
être. Nous sommes très fiers d’être compté parmi vos disciples.
Cher Maître,
GR : Globule rouge
Gr Rh : Groupe rhésus
GE : Goutte épaisse
Hb : Hémoglobine
IST : Infection sexuellement transmissible
N-nés : Nouveau –nés
Nbre : Nombre
OAP : Œdème aigu du poumon
OMI : Œdème des membres inférieurs
OMS : Organisation mondial de la Santé
ORL : Oto-rhino-laryngologie
POK : Parasite œuf kyste
%: Pourcentage
SSSC : Service Socio Sanitaire de Cercle
SP : Sulfadoxine pyriméthamine
SA : Semaine d’Aménorrhée
SIH : Système d’Information Hospitalier
SOMAGO : Société malienne de gynécologie et obstétrique
VIH : Virus de l’immunodéficience humaine
B- DEFINITIONS OPERATOIRES
La pâleur des muqueuses était appréciée par :
X (1 croix) peu colorée
XX (2 croix) modérée ;
XXX (3 croix) sévère.
SOMMAIRE
I-INTRODUCTION ................................................................................................... 1
II- OBJECTIFS............................................................................................................. 3
1. Objectif général ............................................................................................................. 3
2. Objectifs spécifiques ...................................................................................................... 3
III- GENERALITES ..................................................................................... 4
1- Définitions et classification de l’anémie ..................................................................... 4
2-Rappel physiologique ………………………………………………………………….5
3- Epidémiologie de l’anémie sur grossesse (étude de prévalence) ............................... .6
4-Mécanismes physiopathologiques des anémies ........................................................... .8
5-Les anémies de la grossesse ........................................................................................... 14
6-Les symptômes liés à l’anémie ………………………………………………………...17
7- Conséquences de l’anémie et de carence en fer chez la femme enceinte…………….19
8-Anémie et résistance à l’infection ……………………………………………………...19
IV-METHODOLOGIE ................................................................................. .22
1-Cadre de l’étude ............................................................................................................. ...22
2- Type d’étude ................................................................................................................. ...27
3- Période d’étude ............................................................................................................. ...27
4- Population d’étude ........................................................................................................ ...27
5- Echantillonnage ............................................................................................................. ...28
6- Collecte des données ..................................................................................................... ...28
7- Plan d’analyse et de traitement des données .............................................................. ...28
8-Ethique …………………………………………………………………………………..28
9-Difficultés au cours de l’étude …………………………………………………………28
V- RESULTATS ............................................................................................
......................................................................................................................... 29
VI- COMMENTAIRES ET DISCUSSION ................................................ 56
VII- CONCLUSION...................................................................................... 63
VIII- RECOMMANDATIONS .................................................................... 64
IX- REFERENCES...................................................................................................... 66
I- INTRODUCTION
L’anémie est le problème de santé publique le plus fréquemment rencontré dans le monde en
général, et dans les pays en développement en particulier. Elle affecte plus de 3,5 milliards
d’individus dans les pays en développement [1]. Dans les pays en développement, 38% de la
population sont anémiques contre seulement 8% dans les pays développés [2]. Les femmes en
âge de procréer, notamment les femmes enceintes et les enfants sont les groupes à plus haut
risque. Dans ces groupes, les prévalences observées dans les pays en développement sont
élevées : 50 à 60% des enfants âgés de 1 à 5 ans, 20 à 40% des femmes en âge de procréer et
35 à 75% des femmes enceintes [3].
Les résultats d’une étude menée en Afrique et en Asie montrent que la prévalence de
l’anémie est surtout élevée chez les enfants en âge scolaire avec plus de 40% [4].
Différentes études effectuées à Bamako ont montré que 30 à 65% des femmes enceintes
étaient anémiques [1]. Une enquête menée en 2005 dans le district de Bamako rapporte que
73% des cas d’anémie chez les femmes sont largement dus à une carence en fer [5]. Une autre
enquête menée à Bandiagara rapporte une prévalence de 40,1% chez les femmes enceintes
dont 12,8% chez les primipares [6].
La carence en fer est la principale cause de l’anémie dans le monde. Les carences en
folates, en vitamine B12, en divers minéraux sont aussi des causes fréquentes d’anémie.
L’anémie durant la grossesse est définie par une hémoglobinémie inférieure à 11 g/dl [7].
La première cause d’anémie maternelle recensée en Afrique est la carence en fer et en folates.
Il arrive que 70 à 80% des femmes enceintes des régions impaludées soient anémiques [8]. De
nombreux programmes de prévention et de contrôle de l’anémie maternelle par la
supplémentation en fer et en acide folique ont été mis en œuvre dans les pays en
développement ; mais avec des résultats variés.
La pauvreté des populations qui peut rendre la supplémentation martiale difficile qui
doit durer de 3 à 6 mois.
Les conséquences de cette affection peuvent se révéler extrêmement sérieuses : risque élevé
de morbidité et de mortalité du fœtus et de la mère [9, 10,11] ; naissance prématurée et faible
poids de naissance [12] ; perturbation du développement mental et physique, souvent
irréversible, chez les nourrissons et les enfants [13] ; moindre résistance aux infections ;
fatigue et diminution des capacités physiques chez les adultes [2].
Aucune étude n’a été faite sur l’anémie associée à la grossesse dans le centre de santé de
référence de Kadiolo. Ainsi nous avons initié cette étude prospective pour étudier les aspects
épidémiologiques-cliniques et d’analyser la compliance au traitement de l’anémie dans le
district sanitaire de Kadiolo.
II - OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
1-1- Définitions:
• les causes corpusculaires : sont dues à des anomalies liées aux globules rouges :
anomalies de l’hémoglobine (la drépanocytose, thalassémie), de déficit en G6PD
et anomalies de la membrane (ovalocytose).
Les anémies peuvent être classées également selon leurs caractéristiques sur la numération
globulaire :
les anémies microcytaires hypochromes : sont des anémies au cours desquelles le
V.G.M < 80fl et T.C.M.H < 27 pg /cellule ou C.C.M.H < 32 g/dl
les anémies normocytaires normochromes : elles sont caractérisées par un V.G.M
normal, T.C.M.H et C.C.M.H normales.
les Anémies macrocytaires normochromes : sont caractérisées par une
augmentation du V.G.M, C.C.M.H et T.C.M.H normales. [7]
2-RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
Outre la conception classique du rôle du fer dans l’organisme : le transport de l’O2 aux
tissus par le biais de l’Hb dont il est un constituant essentiel, il existe actuellement des
conceptions plus récentes.
En effet, depuis quelques années, la mise en évidence du rôle du fer dans la constitution et
l’activité de multiples systèmes enzymatiques, permettent de poser la carence en fer en
termes nouveaux. La connaissance du caractère ubiquitaire du fer dans l’organisme
suggère que de nombreuses fonctions métaboliques peuvent ainsi être perturbées en cas de
carence en fer indépendamment du déficit hématopoïétique, voire même antérieurement à
ce déficit.
Le fer bien que présent en très faible quantité dans l’organisme (0,005% du poids
corporel), joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques. Il intervient
dans la constitution de l’Hb (pigment respiratoire qui assure l’échange de l’O2 et du CO2
avec le milieu extérieur) de la myoglobine (forme de réserve de l’O2 du muscle) et
d’enzymes jouant un rôle capital dans de nombreuses réactions métaboliques.
Dans l’organisme, le fer existe sous deux formes : le fer héminique (incorporé dans la
structure de l’hème) entre dans la constitution de l’hème, de la globine et des enzymes
hémoprotéïques.
Le fer non héminique (non incorporé dans la structure de l’hème) est présent dans la
structure de certaines enzymes et correspond aux formes de transport et de réserve de fer
[14].
MONDE
Selon des données récentes de l’OMS plus de 2 milliards d’individus soit 40% de la
population mondiale souffrent d’anémie [15]. Les populations les plus touchées sont les
femmes enceintes (50%); les femmes en âge de procréer (35%).
En 1975, il y avait environ 1,8 milliard de femmes dans le monde, dont la moitié (0,5) était
en âge de procréer. Plus de 2/3 de ces femmes vivent dans les pays en développement où
l’espérance de vie à la naissance est de 55 ans en moyenne, par rapport à une espérance de
vie à la naissance de 75 ans pour les femmes des pays développés. Elles ont en moyenne
deux fois plus d’enfants. A tout moment, une femme sur six de 15 à 45 ans vivant dans un
pays en développement est enceinte par rapport à 1/17 dans les pays développés [7].
Parmi les 500 millions de femmes ou presque qui vivent dans les pays en développement
(hors la chine), 70 millions sont enceintes et au moins autant d’autres allaitent.
La moitié environ des femmes non enceintes et près des 2/3 des femmes enceintes
présentent des taux d’Hb inférieurs à ceux définis par l’OMS comme étant révélateur
d’anémie ; ce qui aboutit à un total de 230 millions de femmes « anémiques ».
La proportion globale de femmes dont le taux d’Hb est inférieur aux normes est plus forte
en Asie et en Océanie, suivies dans l’ordre décroissant par l’Afrique et l’Amérique Latine.
Pour les femmes enceintes, l’ordre est également : Asie, Afrique et Amérique Latine [7].
Comme on peut s’y attendre, la proportion de femmes à taux d’Hb inférieur à la norme est
étroitement liée aux P.N.B (Produit National Brut) [7].
PAYS EN DEVELOPPEMENT
Les enfants et les femmes ont été les groupes les mieux étudiés, ce qui s’explique du fait
du risque plus élevé d’anémies dans ces deux groupes de population.
L’analyse des données conduites à penser que la prévalence totale de l’anémie pour le
monde en développement est probablement aux environs de 36% (soit 1200 millions de
sujets). Elle serait aux environs de 47% pour les femmes en âge de procréer et de 59% pour
les femmes enceintes [14].
Les régions où la prévalence de l’anémie est la plus élevée sont l’Asie Méridionale et
l’Afrique. Le taux estimé de prévalence pour tous les groupes (excepté les hommes
adultes) est de plus de 40% dans ces deux régions [14].
AFRIQUE OCCIDENTALE
Les études effectuées dans cette région montre que 22 à 78% (99% pour d’autres) [7] des
femmes enceintes étaient anémiques [14].
AU MALI
Une étude réalisée en 1973 visant à évaluer la fréquence de l’anémie au cours de la grossesse
chez 52 femmes vivant dans deux villages du Mali a montré que 65% des femmes enceintes et
58% des femmes non enceintes du groupe témoin étaient anémiques [16].
Une étude plus récente à Bamako montre que 58,4% des femmes enceintes sont anémiques
soit plus d’une femme sur deux en 1992 [17].
Au Mali, des travaux effectués sur les anémies montrent son importance aussi bien en milieu
rural qu’en milieu urbain. Une enquête menée en 2005 dans le district de Bamako rapporte
que 73% des cas d’anémie chez les femmes sont largement dus à une carence en fer [18]. Une
autre enquête menée à Bandiagara apporte une prévalence de 40,1% chez les femmes
enceintes dont 12,8% chez les primipares [19].
Dans le premier cas, les réticulocytes augmentent, témoignant de l’effort de la moelle qui
tend à compenser l’excès de perte et cette augmentation est légèrement retardée par rapport
au début de l’anémie. Dans le deuxième cas, la baisse du taux des réticulocytes est le
primum movens de l’anémie et elle est suivie de la baisse du taux d’Hb. On qualifie
souvent les anémies du premier groupe d’anémies « régénératives » et celles du deuxième
groupe « arégénératives ».
Elles sont dues à une disparition accélérée des hématies circulantes. En d’autres termes, la
masse globulaire perdue chaque jour devient supérieur au 1/120e du total perdu
normalement si la perte est modérée (destruction 2 ou 3 fois supérieure à la normale au
maximum), elle peut être compensée par hyperactivité de la moelle osseuse et après
quelques jours le taux d’Hb peut ainsi revenir à la normale, seule l’hyper-réticulocytose
traduisant indirectement le phénomène sur l’hémogramme (hémorragies ou hémolyses
« compensées »). Dans la majorité des cas, l’hyper destruction dépasse les possibilités de
compensation et l’anémie persiste :
Les anémies par excès de perte sont en principe toujours normochromes. Elles peuvent être
normocytaires mais aussi macrocytaires, ce dernier caractère étant fréquent et dû à la
régénération. Les réticulocytes sont toujours élevés sauf immédiatement (2-3 j) après le
déclenchement de l’anémie.
Il faut 3 à 7 jours après une hémorragie abondante pour que l’hyper réticulocytose
compensatrice devienne évidente et au début d’une hémorragie aigue l’anémie peut donc
être arégénératives. Ce délai est parfois prolongé jusqu’à dix jours, retard qui témoigne
d’une insuffisance latente de l’érythropoïèse, généralement due à un certain degré de
carence en fer.
Le caractère retardé de l’hyper réticulocytose n’a toute fois pas beaucoup d’importance
pratique, les hémorragies entraînant ce type d’anémie étant toujours abondantes aiguës et
le plus souvent évidentes.
Cependant le plus souvent, en pratique, la preuve de l’hyper hémolyse peut être faite sans
avoir recours à cette méthode longue et coûteuse.
Il existe en effet le plus souvent au cours des hyperhémolyses, des signes d’hyper
catabolisme de l’hémoglobine ou d’hémolyse intra vasculaire.
Il existe en effet deux types d’hyper hémolyses selon leur siège. Lorsque l’hémolyse se
fait comme l’hémolyse physiologique dans les macrophages, on dit qu’elle est intra
tissulaire, lorsque l’hémolyse se fait dans la circulation, on dit qu’elle est intra vasculaire.
L’association de ces deux mécanismes est relativement fréquente [4].
Sa forme est anormale d’où une moindre plasticité et une rétention dans les filtres que
constituent les très petits vaisseaux, notamment le passage à travers les cordons de Bill
Roth dans la rate.
Sa membrane est anormale, la surface altérée en est « reconnue »par les macrophages
provoquant la phagocytose. C’est vrai, pour les hématies recouvertes d’anticorps (la
plupart des cas d’hémolyse auto –immunes) mais aussi de celle dans lesquelles des
constituants dégradés font des précipités qui forment des grosses inclusions au contact de
la membrane (corps de Heinz d’hémoglobine instable, de certains déficits enzymatiques et
d’intoxication par divers oxydants).
Le complément se fixe sur le GR et la lyse directement soit parce qu’un anticorps apte à
fixer le complément est présent à la surface (« hémolysine »), soit parce que les GR sont
anormalement sensibles au complément, même en l’absence d’anticorps.
La résistance des GR est moindre par anomalie métabolique notamment dans les zones de
stagnation (rate) cela se voit aussi bien dans les anomalies enzymatiques (pyruvate –
kinase) que dans les sphérocytose héréditaires.
La membrane du GR est rompue brutalement par une fracture mécanique (hémolyse par
fragmentation) ou par une agression chimique. [4]
Les anémies arégénératives sont toujours dues à un défaut de production des globules
rouges par la moelle. Elles sont donc toujours caractérisées par une diminution du nombre
des réticulocytes en chiffre absolu.
Le défaut de production des réticulocytes par la moelle peut être du à deux grands types de
mécanismes : l’absence ou la diminution du nombre des érythroblastes ou une anomalie
qualitative de la lignée érythroblastique responsable de la mort dans la moelle d’une partie
des érythroblastes (qualifié aussi d’érythropoïèse inefficaces, d’avortement intra
médullaire ou de dysérythropoièse).
La disparition du tissu myéloïde normal peut aussi être due à l’envahissement de la moelle
par un tissu étranger ou anormal : cellules cancéreuses, envahissement lymphoïde
(lymphocytaire ou lymphoblastique) ou myéloïde survenant d’une fibrose.
Les défauts quantitatifs isolés en érythroblastes peuvent être complets réalisant alors une
érythroblastropénie syndrome rare dont les étiologies sont bien particulières.
Le rôle essentiel du défaut en érythropoïétine est illustré par la correction de l’anémie par
l’injection d’érythropoïétine recombinante (c'est-à-dire obtenue par génie génétique).
L’association d’un défaut de production et d’une augmentation des pertes n’est pas
exceptionnelle. Hormis le cas particulier des thalassémies il s’agit généralement de
l’association de deux causes différentes, par exemple : inflammation et hémolyse,
insuffisance et hémolyse, etc.
b- Anomalie de l’hémoglobine
c- Anomalie de la membrane
c- Marchiafava- Micheli
L’organisme maternel subit au cours de la grossesse des modifications profondes qui lui
permettent de s’adapter à ses nouveaux besoins et à ceux du fœtus. Les modifications
concernent toutes les principales fonctions (circulatoire, respiratoire, digestive, rénale etc.)
et les principaux métabolismes (hydrique, électrolytique, lipidique, protéique, glucidique).
Elles commencent souvent très tôt au cours de la grossesse et sont progressives. C’est ainsi
que pendant longtemps l’anémie de la femme a été considérée comme physiologique car
liée aux transformations gravidiques des composantes du sang. Cette anémie dite
physiologique survient le plus souvent à partir du deuxième trimestre de la grossesse et le
taux d’hémoglobine se situe généralement autour de 11g/dl.
L’anémie vraie par contre survient le plus souvent dès le début de la grossesse ou en fin de
grossesse, avec alors un taux d’hémoglobine inférieur a 11g/dl qui est associé ou non à des
anomalies des constantes érythrocytaires [20].
Il faut noter cependant que si l’hémodilution est un facteur important dans la genèse de
cette anémie, certains auteurs ont pu obtenir une correction du taux de l’Hb ou de la
CCMH par un traitement martial systématique seul ou associé à un traitement par l’acide
folique [1].
Elles sont définit par un taux d’Hb < 11 g/dl chez la femme enceinte à partir de la 32 ème
semaine d’aménorrhée (SA). Ces anémies concernent 10 à 20% des pays dits développés.
Elles sont beaucoup plus fréquentes parmi les populations défavorisées car elles sont
surtout carentielles [1].
Elles sont beaucoup plus fréquentes, ce sont des anémies microcytaires hypochrome
hyposidérémique, elles s’associent constamment à une ferritinémie effondrée. Elles sont
favorisées par les grossesses répétées et/ou rapprochées, les apports alimentaires
insuffisants et sous les Tropiques, certaines parasitoses telles l’ankylostomiase.
Il s’agit d’anémies macrocytaires lorsque la carence en folates n’est pas associée à une
carence en fer ou à une inflammation. On trouve alors une mégaloblastose, l’anémie
mégaloblastique s’observe au cours de 0, 01 à 5% des grossesses [1].
L’anémie par carence en folates chez la femme enceinte est secondaire à deux phénomènes
essentiels :
1- Une augmentation des besoins en folates créé par le nouvel état physiologique
2- Une baisse des apports souvent aggravée par les vomissements. La carence en folates
engendrerait une fréquence plus élevée d’avortements spontanés, alors que la
supplémentassions systématique augmente la durée de la gestation [1].
Elles sont très fréquentes il s’agit en général d’anémie par carence en fer et en folates.
Elles sont en général secondaires à des infections urinaires. Ce sont des anémies
microcytaires ou normocytaires ferritinémie normale ou augmentée, une transférinémie
basse.
Ces anémies sont dominées par les anémies par anomalie de l’Hb particulièrement,
l’anémie drépanocytaire. Elles sont aggravées par la grossesse.
Les anémies par déficit enzymatique sont généralement peu influencées par la grossesse.
C’est le cas du déficit en pyruvate kinase, enzyme dont le taux augmente paradoxalement
au cours de la grossesse [21].
Ces anémies apparaissent le plus souvent au cours du 1èr trimestre de la grossesse parfois
au 2ème trimestre [21]. Elles disparaissent après la délivrance et peuvent se répéter au cours
des grossesses suivantes.
Elles semblent plus fréquentes sous les tropiques, elles sont dues aux infestations palustres.
L’infestation palustre serait selon certains auteurs la 1ère cause d’anémie de la grossesse sous
les tropiques [1].
Ce sont des anémies qui s’associent à la présence des schisocytes dans le sang. Leur survenue
chez la femme enceinte fait craindre une crise d’éclampsie.
Elles sont peu fréquentes et leur relation avec la grossesse est peu certaine.
En outre, l’état cardiaque et respiratoire du malade joue un rôle important dans ses possibilités
d’adaptation, ainsi que l’âge.
Dans le cas d’une anémie chronique, installée lentement, les signes cliniques de l’anémie
traduisent grossièrement sa gravité. Ils sont toujours moins marqués au repos. On observe
quelle que soit la cause de l’anémie les mêmes symptômes, ce sont :
L’anémie aigue, celle notamment des hémorragies abondantes, comporte les mêmes
symptômes, mais souvent beaucoup plus intensément perçus, et il s’y ajoute une tendance au
collapsus et souvent une sensation de soif intense [4].
Chez la femme enceinte, l’anémie grave accroît la morbidité et la mortalité maternelles et fait
courir un plus grand risque au fœtus [1].
Il est reconnu déjà depuis fort longtemps que chez la femme enceinte, l’anémie est liée à une
morbidité et une mortalité fœto-maternelles accrues. Pendant la grossesse l’anémie sévère
peut avoir des répercussions graves.
Chez la femme enceinte, les anémies sévères sont responsables de 20% des décès maternels
[22]. Elle augmente aussi les risques de morbidité et de mortalité fœtale et néonatale, le risque
de prématurité et de faible poids de l’enfant à la naissance [23].
L’anémie grave affaiblit considérablement et comporte un risque élevé de décès par arrêt
cardiaque. Chez la femme enceinte anémique, même la perte de sang relativement faible qui
accompagne un accouchement normal peut entraîner le décès. Même une anémie modérée fait
courir des risques à la femme pendant l’accouchement. On pense que 10% des femmes
environs subissent une perte de sang supérieure à 500 CC pendant l’accouchement. Si leur
organisme n’est pas en mesure de reconstituer rapidement les quantités de sang perdues,
l’allaitement aggravera leur anémie et la grossesse suivante sera encore plus à risque.
Les avortements spontanés, les naissances prématurées, les petits poids de naissance sont
fréquemment associés avec des niveaux bas d’Hb maternelle.
La morbidité et la mortalité fœtales et néonatales sont d’autant plus importantes que l’anémie
est plus sévère :
Le risque de prématurité est parfois corrélé au degré d’anémie maternelle. Une étude réalisée
au Kenya a mis en évidence que 42% des enfants nés de mère anémiques ayant un taux d’Hb
inférieur à 7,40g/dl sont prématurés, contre 12,70% pour ceux nés de mère dont le taux d’Hb
est supérieur à 8,8 g/dl. La mortalité fœtale dans les deux groupes était respectivement de
14,7% et 5,10% [14].
Dans la plupart des études, outre le fait que les corrélations ne permettent pas d’affirmer qu’il
existe un lien de causalité, il est difficile de faire la part de ce qui revient à la carence en fer
ou à l’anémie.
On a comparé 486 enfants nés de mères déficientes en fer mais non anémiques à 1862 enfants
nés de mères non anémiques. Il a été observé dans le groupe des enfants nés de mères
déficientes en fer 5,8 fois plus de petits poids de naissance, 5,3 fois plus de petites tailles, 1,8
fois plus de troubles cardiaques, 1,9 fois plus de détresses respiratoires et 2,8 fois plus de
malformations congénitales. La mortalité fœtale et néonatale était 2,5 fois plus importante.
Des anomalies placentaires (troubles circulatoires, inflammatoires, infiltrations, nécroses) ont
été observées chez 37% des femmes déficientes en fer [14].
Il est de mieux en mieux établi que l’anémie et la carence martiale peuvent jouer un rôle dans
la capacité de l’individu à résister à l’infection.
La défense contre les micro-organismes dépend dans une large mesure de l’activité
phagocytaire des globules blancs qui ingèrent et détruisent les bactéries envahissant un
organisme, ainsi que d’un enchaînement complexe d’événements qui entraînent l’apparition
d’une immunité humorale et cellulaire.
C’est ainsi que les granulocytes détruisent les bactéries grâce à l’activité de leur enzyme
cytoplasmique myélopéroxydase associé à un mécanisme de production de peroxyde
d’hydrogène.
Cette activité enzymatique est quelque peu réduite en cas d’anémie ferriprive et redevient
normale après administration de fer. Il se peut qu’une telle diminution de myélopéroxydase
puisse amoindrir la résistance de l’hôte, comme permettent de le supposer certaines études
faites sur des rats en sevrage carencés en fer et exposés à salmonella typhimurium [6].
La carence martiale peut également amoindrir la réponse immunitaire. Ainsi on a constaté que
chez des rats en sevrage carencé en fer, la réponse immunitaire humorale à l’administration
d’anatoxine tétanique était nettement amoindrie. Certaines constatations incitent également à
penser que chez l’homme la carence martiale réduit la résistance de l’épithélium de la peau et
des muqueuses à la colonisation par des organismes tels que ceux du genre candida [6].
-Un rapport supérieur à 500 µg est parfois nécessaire dans les cas de carence grave en folate
ou dans les grossesses multiples.
Femme allaitante
2,4
IV- METHODOLOGIE
• Relief
Constitué en majeure partie de plaine ; son relief peu accidenté est dominé à l’Est par les
contreforts du massif de volta atteignant 200 à 300 m d’altitude dans la commune de
Loulouni : le Faco Kourou. Au Sud dans la commune de Fourou se trouve un prolongement
du Fouta Djallon.
• Climat et Végétation
Le climat est de type soudano sahélien avec des précipitations annuelles pouvant dépasser la
hauteur des 1000 mm.
On y distingue deux principales saisons :
- une saison sèche allant de janvier à mai ;
- une saison pluvieuse couvrant la période de mai à octobre.
A celle-ci s’ajoute une saison intermédiaire allant de novembre à février.
La végétation est constituée par la savane herbeuse parsemée de grands arbres et de hautes
herbes pendant l’hivernage.
Le long des cours d’eaux on assiste à la formation des forets galeries.
Le cercle compte deux forêts classées ; celle de Kamberké dans la commune de Fourou et de
Lougouani dans la commune de Misséni et 27 forêts villageoises.
• Hydrographie
Le cercle de Kadiolo est arrosé par de nombreuses rivières et leurs affluents dont les plus
importants sont :
La Bagœ qui sert de frontière naturelle entre les circonscriptions de Kadiolo de celle de
Misséni, rendant l’accès de cette dernière très difficile voire impossible pendant l’hivernage.
On y trouve aussi de nombreux lacs tels que Kambo, Zahlé, Katiorniba (Lofigué, Borogoba)
et le lac Oulé.
• Voies de communications
Transport : La principale voie de communication est la voie terrestre avec la route nationale
N7 (RN7) bitumée de Sikasso à Zégoua et qui se prolonge en Côte d’Ivoire. Elle traverse le
cercle sur 60 km. Les autres routes sont en latérite et difficilement praticables en saison de
pluies.
Une piste d’atterrissage utilisée pour la mine existe à Syama dans la commune de Fourou
située à 55 km à l’ouest de Kadiolo.
Il existe un système RAC (Réseau Administratif de communication) permettant une
communication régulier entre le CSRéf et les 16 CSCom du cercle. Outre le RAC de la
préfecture on compte deux autres (gendarmerie, et la CMDT).
La couverture téléphonique du cercle s’est enrichie avec l’installation de la fibre optique et le
réseau GSM (MALITEL et ORANGE) qui couvre les 9 communes du cercle.
Le paysage radiophonique s’est amélioré par l’implantation des radios de proximité (10) et
l’antenne TV /FM de L’ORTM.
• Population
Le cercle de Kadiolo comptait 188575 habitants en 2008. La population est de 239713
habitants après le recensement général de la population et de l’habitant de 2009 (RGPH).
La densité était de 44 habitants par Km2.
La population est essentiellement composée de Senoufo, Bambara, Peulh et Samogho.
Le taux de croissance naturelle était de 2,7% par an.
• Culture-Tradition-Relief
La population est fortement attachée à la tradition. Si en milieu rural la grande famille
traditionnelle est conservée encore, dans les centres urbains, les familles tendent à se
nucléariser du fait de l’influence occidentale.
En milieu rural c’est habituellement l’ainé qui gère les biens de la famille pendant que les
biens privés se transmettent de père en fils.
La polygamie et le mariage précoce demeurent des pratiques courantes.
A coté de l’animisme qui est la religion prédominante on trouve l’islam et le christianisme.
Toute fois il est important de noter que l’islam est en pleine expansion.
Les lieux de culte sont les bois sacrés, les marigots, les collines, les maisons fétiches, les
mosquées, les chapelles catholiques et les temples protestants.
Les victimes des sacrifices sont le plus souvent le poulet, le chien et le bouc. La cola et la
farine de mil sont parfois utilisées.
Les peuples Senoufo et Samogho gardent encore les principales valeurs culturelles même si
certaines d’entre elles ont été absorbées par les religions monothéistes.
Au niveau du village c’est le patriarche, généralement le plus âgé est chargé de diriger les
cérémonies traditionnelles car il est plus proche des ancêtres. La société est paysanne et
conservatrice. Les personnes âgées sont maîtresses du patrimoine.
Les cérémonies rituelles sont sécrètes et les réjouissances populaires. Les cultes les plus
pratiqués sont l’animisme, l’islam et le christianisme.
• Flux migratoire
Les mouvements migratoires sont intenses. Ils concernent les populations de régions du nord
venant s’installer à la recherche de terres fertiles et de pâturage d’une part et d’autre part
l’exode des jeunes y compris les enfants vers les pays limitrophes notamment la Côte d’Ivoire
à la recherche de gains pécunieux.
Les communes de Kadiolo, Zégoua, Fourou, Loulouni et Misséni sont les localités les plus
peuplées. Actuellement les pôles d’attraction de la zone sont : Zégoua du fait de sa situation
frontalière et stratégique avec la cote d’ivoire par laquelle sont acheminés la plus part des
produits d’importation et exportation du Mali ; les communes de Fourou et de Misséni à cause
des activités minières (Massiogo ; Finkolo-Dadian, Alhamdoulaye ; Lollé et la mine de
Syama).
• Economie du cercle
Elle est basée sur :
-
l’agriculture
-
le commerce
-
l’élevage
-
La pèche
• Education
II existe dans le cercle 166 établissements d’enseignement fondamental don 134 écoles du 1er
cycle et 32 écoles du second cycle.
Le cercle compte 3 lycées, 2 centres de formation professionnelle et 1 école de formation des
techniciens de santé du 1er cycle.
Le taux de scolarisation des enfants de 7 à 12 ans était de 91,42% pour les garçons et 68,27%
pour les filles soit un taux global de 79,84% pour l’ensemble. Le taux d’alphabétisation pour
l’ensemble de la population total était d’environ 20,16%.
II établissements préscolaires abritant 233 enfants de 3 à 6ans. II existe cependant dans le
cercle 72 écoles communautaires d’alphabétisation des enfants pour un effectif de 5607
enfants inscrits. Le cercle compte également 7 medersas (6 du 1er cycle et 1 du second cycle)
abritant environ 814 élèves dont 63 au second cycle.
• Données sanitaires
Le cercle dispose d’un centre de santé de référence, de 24 CSCom, de 5 dispensaires, de 12
maternités rurales, de 3 cliniques, de 9 cabinets de soins, de 2 officines de pharmacie, de
2 dépôts de vente de médicaments pour le CSRéf et d’1 par CSCom donc au total de 19 dépôt
de vente, d’un dépôt répartiteur central (DRC) , de 4 infirmeries (Lycée, Mananza, Garnison,
Fraternité).
• Moyens logistiques
Il existe une mobylette dans tous les CSCom grâce aux partenaires de proximité.
1.2- Présentation du centre de santé de référence de Kadiolo
Le centre de santé de référence de Kadiolo comprend :
• Infrastructures
- un bloc opératoire ;
- un bloc de soins ;
- un bloc chirurgical ;
- un bloc de médecine ;
- un bloc hygiène assainissement et service social ;
- une maternité et ses annexes ;
- un bloc administratif réalisé en 1996 ;
- un bloc d’hospitalisation de chirurgie réalisé en 1997 ;
- une maison de passage réalisée en 1998 ;
- un dépôt répartiteur de cercle et un dépôt de vente réalisés en 1998 ;
- une adduction d’eau autonome du CSRéf réalisée en 1998 ;
- une nouvelle morgue construite en 2008 ;
- Le service a été complètement réhabilité en 2008 ;
• Ressources humaines
Actuellement le centre de santé de référence dispose de 4 médecins ayant tous une
compétence chirurgicale, de 6 assistants médicaux respectivement dans les domaines de la
santé publique, l’ odontostomatologie, le bloc opératoire et l’ anesthésie, de 4 sages- femmes,
de 3 infirmières obstétriciennes, de 2 techniciens supérieurs de santé, 5 techniciens de santé, 1
docteur pharmacien, 2 techniciens supérieurs, 1 technicien de santé tous du laboratoire, de 3
aides soignants, d’un comptable, d’une caissière, de 3 gérants de dépôt de médicaments, d’une
secrétaire, d’une mâtrone, de 3 manœuvres, de 3 chauffeurs, de 2 dépisteurs, d’une lingère et
d’un gardien.
La plupart du personnel de soutien (14) est payée sur le recouvrement des coûts et bénéfices
générés par la vente des médicaments essentiels.
Le personnel qualifié demeure insuffisant et les départs à la retraite ne sont pas pourvus.
Le service du développement social et de l’économie solidaire dispose de 3 administrateurs
sociaux et 1 technicien supérieur des affaires sociales.
• Equipements techniques
L’équipement technique indispensable au fonctionnement est disponible. Cependant le bloc
opératoire ne dispose pas de circuit d’oxygène. Le CSREF de Kadiolo dispose d’un appareil
de radiologie, d’échographie et d’un spectrophotomètre.
• Moyens logistiques
Le parc auto du centre de santé de référence est constitué de six véhicules dont 2 TOYOTA et
1 Ambulance tous fonctionnels.
Les mobylettes au nombre de 20 permettent d’une part aux personnels de mener à bien les
activités de supervision et d’autre part des moyens de liaisons entre le domicile et le lieu de
travail.
2- TYPE D’ETUDE
3- PERIODE D’ETUDE
Notre étude s’est déroulée du 01 Août 2012 au 31 Juillet 2013 soit sur une période de 12
mois.
4- POPULATION D’ETUDE
L’étude a porté sur un échantillon de femmes enceintes vues en consultation prénatale ou en
salle de travail pour anémie et dont l’issue de la grossesse a été connue ou pas.
Le diagnostic de l’anémie a été biologique par le dosage du taux d’hémoglobine. L’anémie
est considérée sévère lorsque le taux d’Hb est inférieur à 7 g/dl avec des signes d’intolérance
clinique.
3- ECHANTILLONNAGE
CRITERE D’INCLUSION :
Toutes les patientes (gestantes et parturientes) admises au CSRéf de Kadiolo dont le taux
d’hb est ˂ à 11 g/dl.
V- RESULTATS
1-FREQUENCE
Entre le 01 Août 2012 et le 31 juillet 2013, nous avons colligés 103 cas d’anémie sur 1004
femmes enceintes prises en charge au CSRéf de Kadiolo soit une fréquence de 10,26%.
La tranche d’âge de 24-33 ans était la plus représentative avec 49,5% des gestantes.
Les Sénoufo étaient l’ethnie la plus dominante avec 43,7% des parturientes.
Effectif Pourcentage
Profession de la mère
Ménagère 102 99
Fonctionnaire 1 1
Paysan 51 49,5
Eleveur 33 32
Ouvrier 8 7,8
Commerçant 6 5,8
Fonctionnaire 5 4,9
La plupart des femmes enceintes étaient mariées à des paysans avec 49,5%.
La majorité des gestantes soit 40,8% résidaient à Kadiolo et les autres représentaient des
gestantes venant de la côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry.
Dans notre étude, 93,2% des parturientes étaient mariées. Nous avons enregistré 5,8% de
femmes célibataires.
32 31,1
Primigeste
Paucigeste 32 31,1
Multigeste 28 27,2
Les primigestes et paucigestes étaient les plus représentées avec 31,1% alors que 10,7%
seulement étaient à leur cinquième grossesse.
Primipare (1) 1 1
16 15,5
˂ 2 ans
≥ 2 ans 55 53,4
Total 71 68,9
L’intervalle intergénésique de plus de 2 ans avait représenté 53,4% de nos gestantes dont
32 patientes étaient des primigestes avec 31,1%.
96 93,2
Sans antécédent
Métrorragies 5 4,8
Piment 13 12,6
Thé 2 1,9
30 29,1
Orange
Mangue 13 12,6
Autre 2 1,9
Dans notre étude 29,1% des femmes enceintes consommaient des oranges et les autres
représentaient des fruits en dehors de ceux mentionnés dans la fiche d’enquête.
Effectif Pourcentage
Traitement aucours de la grossesse
Autre 52 50,5
Sulfadoxine + pyrimethamine ;
13 12,6
Fer+a.folique
Sulfadoxine + pyrimethamine;
9 8,7
Fer+a.folique ; Antibiotique
Fer+a.folique 4 3,9
Antibiotique 2 1,9
Sulfadoxine + pyrimethamine 1 1
Les gestantes avaient reçu la sulfadoxine pyriméthamine, le fer et l’acide folique avec 12,6%
au cours des CPN et les autres étaient des femmes enceintes qui n’ont pas suivi de CPN mais
étant sous traitement avec 50,5%.
Non 67 65
Oui 36 35
La moustiquaire imprégnée d’insecticides n’a pas été utilisée par 65 % des femmes enceintes
aucours de leur grossesse.
75 72,8
Sans bilan
Les gestantes qui n’avaient pas de bilan sanguin disponible à l’admission representaient
72,8% de la population.
Vertige 4 3,9
Asthénie 2 1,9
Tachycardie 1 1
Les vertiges, l’asthénie, la tachycardie et la fièvre étaient les motifs de consultation les plus
fréquemment rencontrées avec 41,7%.
Tableau XIII : Répartition des gestantes en fonction des signes cliniques retrouvés.
Tachycardie 2 1,9
Autre 2 1,9
Pâleur 1 1
L’examen physique a retrouvé une pâleur, une tachycardie, un souffle systolique, une dyspnée
d’effort et des oedèmes des membres inférieurs (OMI) chez 44,70% des gestantes. Les signes
de l’anémie étaient limités à la pâleur chez seulement 1% des patientes.
Âge de la grossesse en
Effectif Pourcentage
semaine d'aménorrhée
40 38,8
12-28 SA
28-36 SA 54 52,4
37 SA et plus 9 8,7
Les gestantes avaient un âge gestationnel compris entre 28 et 36 semaines d’aménorrhée (SA)
soit 52,40%. L’âge gestationnel moyen était de 30,73 SA avec des extrêmes entre 15 et 43
SA.
29 28,2
14-24
24-32 52 50,5
33-35 13 12,6
36 et plus 9 8,7
La hauteur utérine était entre 24-32 cm chez 50,5% des gestantes et la moyenne était de 28,43
cm avec des extrêmes entre 11 et 41 cm.
Tableau XVI : Répartition des gestantes en fonction des examens complémentaires demandés
en hospitalisation.
Groupage rhésus+GE+ECBU+TE+Widal+Selles
8 7,8
POK
La détermination du taux d’hémoglobine a été faite chez toutes les gestantes à partir de la
numération formule sanguine. Elle était associée à la détermination du groupe / Rhésus et de
la Goutte épaisse dans 53,4% des cas.
O+ 40 38,8
B+ 31 30,1
A+ 19 18,4
O- 5 4,9
A- 3 2,9
B- 3 2,9
AB+ 2 1,9
Les femmes du groupe O rhésus positif représentaient 38,8% et 10,7% des femmes étaient
de rhésus négatif.
Dans notre étude, 30,1% des femmes enceintes avaient un taux d’hb entre 1,3 à 3,5 g/dl et le
taux d’Hb moyen était de 5,16 g/dl avec des extrêmes de 1,90 et 10 g/dl.
66 64,1
Normocytaire normochrome
La transfusion sanguine avait concerné 91,3% des femmes enceintes alors que 8,7% n’en
necéssitaient pas.
20 19,4
Paludisme
3 à 4 poches 7 23 5 35
(20,0%) (65,7%) (14,3%) (100%)
5 à 6 poches 8 21 20 49
(16,3%) (42,9%) (40,8%) (100%)
Total 27 47 28 102
(26,5%) (46,1%) (27,5%) (100%)
Notre résultat montre que notre estimation en besoin transfusionnel a été mal estimée.
Les femmes enceintes ont reçu le fer et l’acide folique, les antipaludéens et les antibiotiques
avec 48,5%.
102 99
Aucun
OAP 1 1
Les femmes enceintes avaient été transfusées sans incident dans 99% et 1% avait présenté un
œdème aigu du pumon (OAP).
Durée d'hospitalisation
Effectif Pourcentage
(en jours)
8 7,8
0
5- 9 jours 48 46,6
Les femmes enceintes ont fait un sejour de 5 à 9 jours en hospitalisation avec 46,6%.
6 5,8
˂ 7 g/dl
≥ 8 g/dl 88 85,4
Total 94 91,3
Le taux d’Hb de contrôle chez 5,8% des femmes enceintes étaient inférieur à 7 g/dl après la
transfusion par contre 9 gestantes non transfusées soit 8,7% avaient un taux d’Hb supérieur ou
égal à 11 g/dl.
32 31,1
Voie basse
Inconnu 68 66
Accouchement
16 15,5
prématuré
Avortement 1 1
Inconnu 68 66
1 1
Décédée
Vivante 34 33
Inconnu 68 66
Dans notre étude, nous avons enregistré un décès dans le post partum chez une patiente de
rhésus négatif pour manque de sang compatible.
Tableau XXIX : Répartition des gestantes en fonction du score d’Apgar à la 1ère et à la 5ème
minute de leur nouveau-né.
0 6 5,8
1-3 4 3,9
4-7 5 4,9
Sup= 8 20 19,4
Indéterminé 68 66
La majorité des nouveau- nés soit 19,4% avaient un score d’Apgar compris entre 8- 10 à la
1ère minute et aux 5ème minutes contre 5,8% de mort-nés.
19 18,4
1000- 2500 g
≥ 2500 g 16 15,5
Indéterminé 68 66
Vivant 29 28,2
Inconnu 68 66
19 18,4
Inf.= 47 cm
Sup= 47 cm 16 15,5
Inconnu 68 66
3-RESULTATS ANALYTIQUES
24 à 43 ans 42 17 59
(71,2%) (28,8%) (100%)
Total 83 20 103
(80,6%) (19,4%) (100%)
Notre étude avait trouvé une relation statistiquement significative entre l’âge et le taux d' Hb
selon le test de Kh2 de YATE’S.
7g/dl et plus 6 7 7 20
(30,0%) (35,0%) (35,0%) (100,0%)
Total 32 32 39 103
(31,1%) (31,1%) (37,9%) (100,0%)
Notre étude ne permet pas de conclure une relation entre le taux d’hb et la gestité.
7g/dl et plus 10 10 20
(50,0%) (50,0%) (100,0%)
Total 52 51 103
(50,5%) (49,5%) (100,0%)
VI - COMMENTAIRE ET DISCUSSION
1- Prévalence
- Ouattara. Z [24] dans son étude définissait l’anémie par un taux d’hb < 10g/dl
9,54% des femmes enceintes hospitalisées pour pathologie sur grossesse sont anémiques. Ce
taux déjà élevé est en deçà de la réalité pour la raison suivante : les femmes enceintes dont la
date de réalisation de leur taux d’hb n’est pas connue n’ont pas été inclues dans notre étude ;
quoi qu’il en soit, on peut conclure que l’anémie sur grossesse est un véritable problème de
santé publique.
2- Caractéristiques sociodémographiques
2-1- Age : la tranche d’âge de 24 à 33 ans a été la plus représentée avec 49,5%.
C’est la tranche d’âge où se fait le plus grand nombre de grossesses dans notre contexte socio-
culturel car elle correspond à la pleine période d’activité génitale.
Notre résultat a trouvé un lien entre l’âge et la fréquence de l’anémie à partir du test de Kh2
de YATE’S.
2-2- Ethnie :
L’ethnie Sénoufo a été la plus représentée avec 45 cas soit 43,7%. Ce qui démontre que les
Sénoufos étaient majoritaires dans le cercle de Kadiolo.
2-3- Résidence :
La majorité des gestantes soit 40,8% résidaient à Kadiolo et les 68 gestantes perdues de vue
s’expliquent simplement par le fait qu’elles accouchent dans leurs CSComs d’origine.
2-4- Gestité et parité : 37,9% de nos femmes étaient à leur quatrième grossesse ou plus et
31,1% étaient des nullipares ; tandisque TOUNKARA M.D[26] a trouvé 51,5% de
multipares (P=0,02).
D’après Sanogo. O [1], l’anémie est cinq fois plus fréquente après la cinquième grossesse.
Les grossesses rapprochées constituent un facteur important dans la survenue de la carence
martiale chez la femme enceinte.
Notre étude n’a pas trouvé de lien entre la fréquence de l’anémie et la gestité comme
Ouattara [24] et Sidibé. H [16] qui n’ont pas trouvé de lien entre la fréquence de l’anémie et
la parité.
2-5- Statut matrimonial : les femmes au foyer ont représenté 93,20% de la population.
Ce taux est statistiquement comparable à celui de [DANTE] qui avait retrouvé dans son étude
87,6 % de femme au foyer (P=0,13).
Ce qui démontre la fréquence élevée des gestantes n’ayant pas effectuées de la consultation
prénatale (50,50%) au cours de notre étude. Cette prédominance de consultation prénatale non
effectuée par nos gestantes est corroborée par la meconnaissance des avantages de la
consultation prénatale mais aussi par la crainte des ordonnances délivrées lors de la
consultation prénatale. On dira que l’influence du pouvoir d’achat des maris sur la fréquence
de l’anémie durant la grossesse doit faire l’objet d’une étude.
Sidibé. H [16] dans son étude a noté que l’analyse des données socio-économiques ne montre
pas de liaison entre la fréquence de l’anémie et la profession du mari de la gestante.
3-Consultation prénatale :
Notre résultat est comparable à celui de Diakité. G [27] soit 39,20% de femmes n’ayant pas
fait de CPN (P = 0,09) et n’a pas trouvé de lien entre la fréquence de l’anémie et la
consultation prénatale.
Les gestantes qui n’avaient pas de bilan sanguin disponible à l’admission representaient
72,80%.
Les gestantes avaient bénéficié du groupe rhésus, avec un dosage du taux d’Hb avec 27,20%
et aucune d’elles n’avait bénéficié de la détermination du test d’Emmel.
Ces résultats pourraient s’expliquer par la charge financière que comporte le bilan prénatal
surtout quand il est prescrit intégralement et délivré sans précision de priorité comme c’est
généralement le cas.
4-Antécédents :
Gestité et parité :
Les femmes enceintes anémiées avec 31,1% des cas étaient à leur première grossesse et
tandisque 31,10% étaient des nullipares. Chez Diakité. G [27] 36,70% des femmes étaient à
leur cinquième grossesse ou plus et 25,90% avaient accouché au moins cinq fois.
Notre étude ne permet pas de conclure une relation entre la fréquence de l’anémie et la gestité
comme Ouattara. Z [24] et Sidibé. H [16] qui n’ont pas trouvé de lien entre la fréquence de
l’anémie et la parité.
D’après Sanogo. O [1], l’anémie est cinq fois plus fréquente après la cinquième grossesse et
les grossesses rapprochées constituent un facteur important dans la survenue de la carence
martiale chez la femme enceinte.
5-Aspects cliniques :
L’anémie mal tolérée était le motif de consultation le plus dominant avec 41,70%.
Diakité. G [27] dans son étude a retrouvé 74 femmes enceintes sur 120 soit 61,70% qui ont
été référées de l’unité de consultation prénatale pour pâleur des téguments.
Selon Sanogo. O [1],74,16% des sages femmes réconnaissent l’anémie à travers la pâleur des
téguments.
Au centre de santé de référence de Kadiolo le diagnostic d’une pâleur des téguments au cours
d’une consultation prénatale est rarissime dû à la faible participation des femmes enceintes à
la consultation prénatale. Les gestantes référées par les CSComs ou venues d’elle-même nous
arrivent à un stade très avancé de l’anémie sans aucun résultat du taux d’Hb.
Cela s’expliquerait par le fait que la plupart de nos CSComs ne dispose pas d’un laboratoire et
le manque de personnel qualifié dans les maternités.
Degré de pâleur conjonctivale : 66 gestantes sur 103 soit 64,10% avaient une pâleur sévère.
La pâleur des téguments est un signe très subjectif qui dépend de la lumière du contexte et de
l’observateur.
Des études réalisées par l’OMS dans plusieurs pays ont montré une faible sensibilité du degré
de pâleur des conjonctives : 62% des anémies ne sont pas détectées par cette méthode [2].
Néanmoins, lorsque l’anémie est sévère (taux d’Hb < 7g/dl) la sensibilité est meilleure [18].
L’examen physique avait permis de retrouver chez 44,70% des gestantes une pâleur
conjonctivale, une tachycardie, un souffle systolique anorganique, une dyspnée d’effort et les
œdèmes des membres inferieurs.
Cela pourrait s’expliquer par le fait que les gestantes nous arrivent à un stade très avancé de
l’anémie.
Ce résultat est supérieur à celui rapporté par Diakité. G [27] dont 21,70% des gestantes
avaient une pâleur conjonctivale, une tachycardie, un souffle systolique anorganique, les
œdèmes des membres inferieurs et des douleurs thoraciques.
Dans notre étude 31,10% des gestantes ont accouché par voie basse. Nous avons enregistré
un décès maternel avant terme de la grossesse dans un contexte d’anémie avec un taux d’Hb à
4 g/dl et de groupe sanguin rhésus négatif. Ce décès s’expliquerait par l’indisponibilité de
sang compatible pour le rhésus négatif.
Diakité. G [27] a eu 18,30% de décès maternel. Selon Maguiraga. M [28], parmi les causes
de mortalité maternelle au CSRéf de la commune V, l’anémie vient en 5e position avec
6,70%.
Nemtchuenten. D [29] dans son étude au CSRéf de la commune V a rapporté que l’anémie
était la 3e cause des décès maternels.
Rappelons que chez une femme enceinte anémique, la perte de sang qui accompagne un
accouchement normal peut entraîner le décès [2]. Pour minimiser les pertes sanguines liées à
l’accouchement, la gestion active de la troisième période de l’accouchement (GATPA) est
devenue systématique au CSRéf de Kadiolo.
Mort in utero :
Sur les 103 cas de notre étude, nous avons recensé 5 cas (4,90%) de mort fœtale in utero due
à l’anémie. Ces cas de mort in utero surviennent presque toujours dans un contexte de taux
d’Hb inférieur à 4 g/dl. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la femme enceinte anémiée à
un apport sanguin insuffisant pour l’oxygénation du fœtus qui va entrainer une hypoxie
tissulaire et finalement la mort fœtale. Sidibé. D.S [30] dans son étude sur la mort in utero au
même lieu d’étude que Diakité G (CSRéf CV) avait trouvé 3,6% de mort fœtale in utero
associé à l’anémie dont 40% avaient un taux d’Hb inférieur à 4 g/dl. Prual et all [31] ont
obtenu 12,30% de mort in utero.
Prématurité :
Elle a intéressé 15,50% des grossesses (16/103) ; ce taux se trouve dans l’intervalle proposé
par Dolan, G. F. O. Ter kuile et al. (8- 36%) [20].
Avortement :
Les avortements spontanés avaient représentés 1% de cas soit (1/103). Cela pourrait
s’expliquer par l’hypoperfusion placentaire.
Nouveaux nés :
Sur les 35 nouveaux nés dont l’Apgar avait été estimé : 5,80% avaient un score d’Apgar
estimé à 0 à la première minute et 19,40% avait un score supérieur ou égal à 8 à la cinquième
minute. Ces enfants victimes de souffrance fœtale chronique supportent mal la dynamique de
l’accouchement.
Sur les 35 pesés, 19 nouveaux nés soit 18,40% avaient moins de 2500g.
La taille des 35 nouveaux- nés mesurée soit 18,40% avait moins de 47 cm.
Au cours de notre étude aucun des 35 nouveaux nés n’a été référé.
Pour MEDA. N [17] les complications qu’entraine l’anémie durant la grossesse surviennent à
un niveau d’Hb bas (moins de 7 g/dl).
7-Examens paracliniques :
Au CSRéf de Kadiolo, la prescription de cette analyse est systématique devant une pâleur des
téguments surtout si l’on décide d’hospitaliser la patiente. Il s’agit d’un examen faisable en
toute situation d’urgence et le résultat est obtenu en un temps record. C’est un examen très
important et indispensable pour le diagnostic de l’anémie.
Dans notre série 82 gestantes sur 103 soit 79,60% avaient un taux d’Hb inférieur à 7g/dl de
sang.
Rappelons qu’à moins de 7g/dl de taux d’Hb l’anémie est symptomatique [1], ainsi il est
généralement plus facile d’hospitaliser une gestante pour anémie.
Au cours de notre étude 54,40% de nos gestantes avaient une goutte épaisse positive contre
45,60% négative.
Cela pourrait s’expliquer par le fait que le paludisme sévit dans notre lieu d’étude car elle est
parmi les pathologies la plus pourvoyeuse d’anémie.
Les gestantes ayant un Widal positif avaient représenté 54,40% des cas contre 45,60%
négatif.
Dans notre étude toutes nos gestantes avaient un test d’Emmel négatif.
Ainsi le type d’anémie normocytaire normochrome était le plus représenté avec 64,10% des
cas. L’anémie était microcytaire hypochrome avec 27,20% et 8,70% avaient une anémie
macrocytaire normochrome.
8-Traitement :
Au cours de leur hospitalisation 91,30% de nos femmes ont été transfusées dû à un taux d’Hb
inférieur à 7 g/dl et à l’intolérance clinique de l’anémie.
23,30% de nos femmes avaient reçu 4 poches de sang iso groupe iso rhésus alors que 24,30%
des parturientes devraient recevoir 6 poches.
Ce résultat est supérieur à celui rapporté par Diakité G [27] dont 80% des femmes ont été
transfusés (kh2 = 12,22 P = 0,000473).
Une patiente est décédée avant terme, cela pourrait s’expliquer par la non disponibilité de
sang compatible et l’insuffisance de donneur.
Dicko M. G. [32] dans son étude sur l’anémie par carence en fer, en vitamine B12 et en
folates a signalé l’importance du nombre de malades dont l’état nécessitait une transfusion
sanguine avant l’institution d’une thérapeutique substitutive. Dans sa population, 80,7% des
taux d’Hb étaient inférieurs à 7 g/dl.
Pour des taux d’Hb supérieurs ou égal à 8 g/dl, se pose le problème de terme de grossesse :
quand on est loin du terme et que l’anémie est tolérée cliniquement la transfusion n’est pas
systématique par contre vers le terme on transfuse pour prévoir les saignements liés à
l’accouchement (chez une femme enceinte anémique la perte de sang qui accompagne un
accouchement normal peut entrainer le décès) [2].
Fer et acide folique en prophylaxie : au CSRéf de Kadiolo, les femmes enceintes sont
systématiquement mises sous fer + acide folique dès le 1er trimestre conformément à la
politique nationale de la prévention de la mortalité maternelle et fœtale.
Les doses prophylactiques journalières sont : 120mg pour le fer élément et 500µg pour l’acide
folique. La prophylaxie dure tout le temps de la gestation et si possible six mois après
l’accouchement [2].
Fer et acide folique en traitement curatif : ce traitement concerne les femmes enceintes
anémiques dont l’état ne nécessite pas une transfusion sanguine. Il est normalement fonction
du type d’anémie.
Dans notre étude toutes les femmes enceintes avaient bénéficié d’une réalisation de
l’hémogramme au cours de leur hospitalisation. Ainsi, au CSRéf Kadiolo le fer, l’acide
folique et souvent la vitamine B12 et B6, la vitamine C, les anti- helminthiases et les
antipaludéens sont prescrits en même temps à la posologie de 20 à 200mg pour le fer, 500µg
d’acide folique, 3µg de vitamine B12.
Dans tous les cas, la recherche et la maitrise de la cause de l’anémie restent indispensables.
VII - CONCLUSION
Ce travail est le résultat d’une étude prospective qui a lieu au CSRéf de Kadiolo d’Août 2012
à juillet 2013. Notre objectif général était d’étudier les aspects épidémio-cliniques et
thérapeutiques de l’anémie sur grossesse.
Sur 10,26% des femmes enceintes vues en consultation prénatale au CSRéf de Kadiolo,
l’anémie sur grossesse représente 9,54% avec 34% de naissances vivantes, 5 décès fœtaux
soit 4,9%.
L’anémie concerne tous les groupes ethniques mais l’ethnie Sénoufo semble être la plus
touchée surtout dans le rang des illettrées. Il existe autant d’anémie microcytaire chez les
primipares que chez les multipares et certaines couches professionnelles semblent être plus
touchées que les autres. Ce sont principalement les femmes au foyer soit 93,2% et la
commune de Kadiolo a été la plus concernée.
L’anémie a des conséquences graves aussi bien pour la mère que pour le fœtus : elle est la
cause directe fréquente de décès maternels, fœtaux et elle intervient directement dans
beaucoup de décès maternels et infantiles.
Pourtant, l’anémie de la femme enceinte est une pathologie facile à prévenir et à guérir, à un
coût modeste par un protocole thérapeutique bien établi de prise en charge.
VIII - RECOMMANDATIONS
Rappeler aux sages femmes ou tout autre agent sanitaire apte à suivre une
femme enceinte de l’importance des conseils alimentaires comme :
3-Aux populations
1. SANOGO O.
2. Baily K.V.
Carence en fer et anémie: situation mondiale urgente. La prescription 1994, P. 1-16.
4. Abrégés Hématologie 8è édition (J. Bernard / J. P Levy, B – Varet / J.P Clawel J.D
Rain/Y. Sultan / Masson Pp 278.
5. GENTILINI M.
Médecine Tropicale, Flammarion 5ème édition, Paris 1993, 928P, 26 cm.
6. OMS/AIEA/USAID
Lutte contre les anémies nutritionnelles en particulier contre la carence en fer, rapport
technique n° 580, 1975, 77.
7. OMS. La prévalence de l’anémie nutritionnelle chez les femmes enceintes dans les pays
voie de développement : études critiques, rapport trimestriel de statistiques sanitaires
mondiales n°2, 1982, p 34.
8. MENON R.
Pregnancy and malaria. Med J Malasia 1972; 27:115-9.
9. World Bank / Who/
Preventing the tragedy of maternal deaths. A report on the International Safe Motherhood
Conference Nairobi, Kenya, 1987. Nairobi: World Bank/WHO/UNFPA, 1987.
Nutrition, 2000.
16. SIDIBE H.
L’anémie du couple mère/nouveau –né à Bamako place de la carence en fer et en folates.
Thèse de médecine, Bamako, 1996, P.124 No17
17. MEDA N., DAO Y., TOURE B., YAMEOGO B., COUSENS S., GRAHAM W.
Evaluer l’anémie maternelle sévère et ses conséquences : la valeur d’un simple examen de la
coloration des conjonctives palpébrales. Cahiers santé volume 9, n°1 pages 7-11 (1999).
18- Aguayo V.M., Koné D., Bamba S.I., Diallo B., Sidibé Y., Traoré D. And al 2005.
Acceptability of multiple micronutrient supplements by pregnant and lactating women in
Mali. Public Health Nutrition ; 8(1):33-7
19- Dicko A., Carsten M., Thera M.A., Doumbia S., Diallo M. , Diakité M. et al. 2003.
Risk factors for malaria infection and anaemia for pregnant women in the Sahel area of
Bandiagara, Mali. Acta Tropica ; 89 (1):17-23.
20- Dolan G., F.O.Ter Kuile Et Al (1993) <<les moustiquaires pour la prévention du
paludisme et l’anémie pendant la grossesse.
21- ALLEN LH. Pregnancy and Iron deficiency: unresolved issues. Nutr.
22- GALLAN P., HERCBERG S., DUPIN S. Iron deficiency in Africa. World
Rev.Nutr.Diet. ; 1987;54: 201-236.
23- Anonyme – maternité sans risque : informations sur les activités dans le monde n°11,
1993 Pp 22.
24- OUATTARA Z.
Contribution à l’étude des anémies de la femme enceinte dans le district de Bamako. Thèse de
médecine, Bamako, 1981, 116P N o10.
Anémie sévère sur grossesse à l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes. Thèse de médecine,
Bamako 2011 M125
27- DIAKITE G.
Etude épidémio-clinique et thérapeutique de l’anémie sur grossesse à propos de 120 cas au
centre de santé référence de la commune V du District de Bamako. Thèse de médecine,
Bamako 2005, 45P Nº 133.
28- MAGUIRAGA M.
30- Sidibé D. S.
Grossesse et accouchement en Afrique de l’ouest. Une maternité à haut risque. Santé publique
1999, No2, Pp155-165.
32- Dicko M. G. : Anémie par carence en fer, en vitamine B12, et en folates. Aspects
diagnostiques et thérapeutiques en médecine interne à l’hôpital national du point G. Thèse de
médecine, Bamako, 97 M39.
33- KEITA S.
FICHE SIGNALETIQUE
RESUME : L’anémie durant la grossesse est une pathologie fréquente. Au CSRéf de Kadiolo
les femmes enceintes anémiées ont représenté 9,54%. Cette fréquence semble dépendre de
facteurs multiples dont la multiparité, la multigestité, le faible taux de supplémentation
martiale chez la femme enceinte du à la non participation à la CPN et les facteurs d’ordre
économique.
Le pronostic néonatal est marqué par 4,9% de mort in utero, 15,5% de prématurité et 1%
d’avortement.
Les autres signes physiques couramment associées à l’anémie sont la tachycardie, les souffles
systoliques anorganiques, la dyspnée d’effort et les œdèmes des membres inferieurs. En cas
d’anémie, l’absence de l’hémogramme et du taux des réticulocytes rend le traitement
inapproprié.
FICHE D’ENQUETE
Numéro de dossier :…………
I-Identification
Q2 Age:
Q3 Ethnie:
Q4 Profession de la mère:
Q5 Profession du conjoint :
Q6 Lieu de résidence:/………………………………………………./
Q7 Statut matrimonial :
II- Motifs :
Q8 Motif de consultation:
Q9 Pâleur:
III- Antécédents :
Obstétricaux
Q10 Gestité:
Q11 Parité:
1-Connue 2-Inconnue
Gynécologique
Q17 Saignement :
Chirurgicaux
Q18 Césarienne :
1-Oui 2-Non
Q19 Myomectomie :
1-Oui 2-Non
Q20 Laparotomie :
1-Oui 2-Non
Médicaux :
1-HTA 2-Diabète 3-Infection Urinaire 4-Drépanocytaire 5-Asthme
6-Tuberculose 7-Anémie 8-Transfusion 10-Hémorroïde 11-Autre 12-Non
Parasitose intestinale :
Prurit anal :
1-Oui 2-Non
Aliment de base :
1-Riz 2-tôt 3 -couss-couss
Consommation de fruit :
1-Orange 2-Banane 3-Avocat 4-Mangue 5-Autre
Q22 CPN:
V- Examen Physique
9-(1 ;2 ;3 ;4 ;5) 10-(1 ;2) 11-(1 ;2 ;3 ;6) 12-Autre 13-(1 ;2 ;5) 14-(1 ;2 ;7 ;8)
Q31 Bilan:
10-Azotémie : 11-Widal :
Q33 Ordonnance:
6-Antiparasitaires
1-Oui 2-Non
1-Oui 2-Non
Nouveau né :
Q48 Malformation :
1-Oui 2-Non
Q49 Hémoglobine J1 :
1-Oui , 2= Non
Si Oui, Pourquoi……………………………………………..
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant l'effigie
d'Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l'Etre Suprême, d'être fidèle aux lois de
l'honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au dessus de mon
travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d'honoraire.
Admis a l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira
les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni a
favoriser le crime.
Même sous la menace, je n'admettrai pas de faire usage de mes connaissances médicales
contre les lois de l'humanité.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses !
Je le jure.