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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

TRAVAIL DE FIN DE CYCLE / GRADUAT EN BIOLOGIE MEDICALE

- INTRODUCTION –

SUJET :

RECHERCHE DES ANOMALIES QUALITATIVES DES


GLOBULES ROUGES CHEZ LES SUJETS ANEMIQUES

Présenté par l’étudiant :

Directeur :

Année académique 2020-2021


2

PLAN DU TRAVAIL

INTRODUCTION

Ière PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE GLOBULE ROUGE ET


L’ANEMIE

I.1.LE GLOBULE ROUGE

I.2.ANEMIE

IIème PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

RESULTATS ET DISCUSSIONS

CONCLUSION

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES
3

INTRODUCTION

L’anémie est une diminution de la masse d’hémoglobine fonctionnelle


circulante totale en dessous des valeurs normales, elle représente un problème de
santé publique étendu, avec des conséquences majeures sur la santé de l’individu
aussi bien que sur le développement économique et sociale. (32)
Elle touche selon les estimations de l’OMS plus de 2 milliards de personnes
dans le monde, et constitue une affection la plus fréquente des anomalies de
l’hémogramme. (18)
L’hémogramme et la numération des réticulocytes permettent
d’appréhender les informations biologiques nécessaires pour la confirmation et la
caractérisation d’une anémie. Cet examen simple, d’interprétation optimale dans
le cadre d’une collaboration clinicien-biologiste, peut contribuer
avantageusement à l’orientation diagnostique des anémies. (3,11)
Généralement, lors de l’exploration de l’anémie les cliniciens ou les
personnels de laboratoire se limitent à la détermination des quelques paramètres
biologiques sans pour autant chercher l’étiologie réelle de l’anémie par la
recherche des anomalies qualitatives des globules rouges chez les sujets
anémiques. la problématique est que l’étude du frottis sanguin a perdu son intérêt
en dépit de toutes les richesses que peut comporter cette analyse, et surtout depuis
le début de l’utilisation de certains automates. (11)
En effet, bien que le diagnostic de l’anémie est assuré en associant les
données cliniques aux données biologiques (anomalies quantitatives), la
recherche des anomalies qualitatives des globules rouges par le frottis sanguin
représente un élément crucial pour la détermination étiologique de chaque type
d’anémies et permet aussi de découvrir certains éléments importants qui sont
ignorés par les techniciens de laboratoire et les biologistes médicaux sur
l’interprétation des résultats. (18)
4

Dans la même logique, nous nous sommes proposé de faire une étude sur
la recherche des anomalies qualitatives des globules rouges chez les sujets
anémiques.
D’où la question est de savoir quel serait les anomalies qualitatives des
globules rencontrées chez les sujets anémiques ?
Notre hypothèse est que plusieurs anomalies qualitatives des globules rouges
seraient associées aux différents types d’anémies.
L’objectif général de cette étude est celui de rechercher les anomalies qualitatives
des globules rouges chez les sujets anémiques.
Les objectifs spécifiques poursuivis dans de cette étude sont :
 Déterminer le taux d’hémoglobine ;
 Rechercher les anomalies qualitatives des globules rouges dans le frottis
sanguin ;
 Explorer d’autres paramètres hématologiques pour la confirmation
Les résultats de cette étude permettront de démontrer l’intérêt primordial
et l’importance de la recherche des anomalies qualitatives des globules rouges
dans un frottis sanguin en vue d’une bonne interprétation de diagnostic des
anémies. Et aussi de sensibiliser les cliniciens et biologistes médicaux (aussi les
techniciens de laboratoire) à l’intérêt d’une interprétation adéquate d’un frottis
sanguin pour la caractérisation d’une anémie.
Afin d’atteindre les objectifs cités ci-haut, la méthodologie utilisée est la
sélection d’un échantillon d’étude de sujets anémiques, de procéder aux éventuels
analyses hématologiques et ensuite de rechercher les anomalies qualitatives de
globules rouges par frottis sanguin.
Ce travail est articulé par deux grandes parties, la première partie traite la
revue de littérature qui comprend le chapitre sur les généralités et la deuxième
partie s’occupe des approches expérimentales et comprend le chapitre sur le
matériel et les méthodes, ainsi que la présentation et la discussion des résultats
obtenus.
5
6

I ère PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE


7

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES GLOBULES


ROUGES ET LES ANEMIES

I.1. LES GLOBULES ROUGES


I.1.1. DESCRIPTION
Les érythrocytes sont les cellules les plus abondantes de la circulation
sanguine. La production quotidienne est de 200 × 109 par jour, et leur durée de vie
est de 120 jours, au cours desquels ils effectuent un déplacement de près de 500
km dans la microcirculation. Ils ont pour fonction de transporter l'oxygène (O2)
des poumons vers les tissus, et d'évacuer le dioxyde de carbone
(CO2) en sens inverse. Au terme de l'érythropoïèse, les érythroblastes perdent leur
noyau (énucléation) et deviennent des érythrocytes de forme biconcave, avec une
grande capacité de déformation, pour circuler dans les capillaires. (26)

1) Origine
La production de globules rouges ou érythropoïèse a lieu normalement au
niveau de la moelle osseuse. La lignée érythrocytaire représente 20 à 30% des
éléments médullaires. Une cellule souche pluripotente va subir une différentiation
(maturation) et des divisions successives. Au cours de la différentiation, la cellule
diminue progressivement de volume, la chromatine nucléaire subit une
condensation et le cytoplasme perd progressivement sa basophilie qui est
remplacée par une acidophilie de plus en plus prononcée traduisant la production
d’hémoglobine. On distingue par ordre de maturité de croissance : le
proérythroblaste, l’érythroblaste basophile, l’érythroblaste polychromatophile,
l’érythroblaste acidophile, le réticulocyte et enfin le globule rouge. (9)
8

 Rappel sur l’érythropoïèse


C’est le processus de production des globules rouges matures. Cette
production représente le plus haut rendement du système hématopoïétique, avec
une production estimée à 200 milliards d’hématies par jour.
Après la CFU-GEMM (Colony-Forming Unit Granulocyte-Erythroid-
Megakaryocyte-Monocyte), les progéniteurs érythroïdes sont successivement la
BFU-E (Burst-Forming Unit Erythroid) et la CFU-E (Colony-Forming Unit
Erythroid).Les précurseurs sont successivement le proérythroblaste et les
érythroblastes basophiles (I et II) polychromatophiles et acidophiles. Après
énucléation, ce dernier type d'érythroblaste devient un réticulocyte (hématie jeune
riche en ARN).Cette cascade érythroïde permet la production de seize
réticulocytes à partir d'un proérythroblaste.
Comme dans toutes les lignées, chaque division s'accompagne d'une
diminution de la taille de la cellule et du rapport nucléocytoplasmique ainsi que
d'une condensation de la chromatine. De plus, le caractère acidophile (orangé) du
cytoplasme traduit la fabrication d'hémoglobine. Les réticulocytes correspondent
au cytoplasme des érythroblastes acidophiles après expulsion du noyau : ils
demeurent dans la moelle osseuse un à trois jours et un à deux
jours dans le sang. Comme ils contiennent encore un peu d'ARN, ils peuvent être
identifiés et comptés spécifiquement (coloration spéciale ou fluorescence détectée
par un cytomètre en flux) : leur nombre permet d'apprécier la production
médullaire en globules rouges (valeur normale : 20–100 giga/l). Quelques
hématies sortant de la moelle peuvent contenir un reliquat
nucléaire (corps de Howell-Jolly) ou des grains de fer : on ne les observe pas à
l'état normal car elles sont éliminées en quelques minutes par les macrophages
spléniques lors de leur passage dans la rate. (9,26)
9

La présence de corps de Howell-Jolly visibles sur le frottis sanguin est


constante en cas de splénectomie, ou fait suspecter une asplénie (le plus souvent
fonctionnelle).L'érythropoïèse normale dure sept jours. Cette durée peut être
diminuée en cas de besoins augmentés. Ceci a plusieurs conséquences pratiques :
après une hémorragie, par exemple, la moelle osseuse ne peut délivrer de
nouvelles hématies qu'après un délai minimum de trois jours.
La réticulocytose sanguine reflète le fonctionnement médullaire et traduira le
caractère régénératif ou non d'une anémie. L'EPO est le principal facteur de
croissance hématopoïétique de l'érythropoïèse. Elle est principalement synthétisée
par les cellules endothéliales péritubulaires du rein en réponse à une hypoxie
tissulaire. L'érythropoïèse nécessite des vitamines B9 (acide folique) et B12;
indispensables pour la synthèse d'ADN, elles le seront donc aussi dans les autres
lignées de l'hématopoïèse. Le fer est lui aussi nécessaire, mais exclusivement pour
l'érythropoïèse (synthèse de l'hème). La vitamine B6 est nécessaire pour la
synthèse de l'hème, mais ses besoins sont très limités. (26)

Fig. 1. Erythropoïèse
10

2) Structure et Morphologie des globules rouges


L'hématie mature est un disque biconcave ayant un diamètre de 7,8 μm
et une épaisseur de1, 7 μm. La structure de la membrane permet à l'hématie de se
déformer pour traverser les plus petits capillaires (5 μm de diamètre) et de
reprendre sa forme. Elle est constituée principalement de lipides et de protéines.
Les glucides s’associent aux lipides pour constituer les glycolipides et aux
protéines pour constituer les glycoprotéines. Les lipides sont organisés en double
couche lipidique et sont constitués essentiellement de phospholipides et de
cholestérol.
Les protéines constituent le squelette membranaire qui est
constitué essentiellement de spectrine, ankyrine, actine et glycophorines.
La forme de GR dépend de la configuration en maille du réseau de protéine
membranaire. Les glycoprotéines portent les antigènes des groupes sanguins
Le cytosquelette érythrocytaire (ou squelette membranaire) est responsable des
propriétés mécaniques du GR. [24]
En pathologie, Les anomalies des protéines du cytosquelette
membranaires sont responsables d’anomalies de forme des GR. (Par exemple :
sphérocytose héréditaire ou elliptocytose héréditaire). Elles entrainent
généralement une anémie avec hémolyse des hématies. [30]Les molécules de
spectrine sont associées entre elles fixées à la membrane érythrocytaire par
l’intermédiaire de l’ankyrine et d’autres protéines, telles que la protéine bande 3,
les protéines 4.1 et 4.2. Le GR est une cellule simplifiée, sans noyau, dont les
besoins énergétiques sont chétifs. (24,26)
3) Composition cellulaire des érythrocytes
Les érythrocytes sont composés essentiellement de l’eau (65%),
l’hémoglobine (35%), quelques organites cellulaires et les métabolites
nécessaires pour leur survie (enzymes, protéines, lipides, glucides…). (24)
11

 Hémoglobine
L'hémoglobine est une molécule protéique contenue dans les globules
rouges (300.000.000 molécules par érythrocyte), qui donnent la couleur rouge au
sang et qui, à l'aide du fer, permet de fixer successivement 1'02 et le CO2.Elle
apporte l'oxygène aux cellules tissulaires du corps.
Son poids moléculaire est de 64.458 L'hémoglobine est une hétéroprotéine dont
la partie protéique, appelée globine est formée de quatre chaînes polypeptidiques
et dont le groupement prosthétique organique appelé hème.
La fonction principale de l'hémoglobine est le transport de l'oxygène. Elle
sert aussi à transporter du monoxyde d'azote (NO) et une partie (environ 40 %) du
gaz carbonique (CO2) des tissus aux poumons, celui-ci étant alors fixé sur des
groupements aminés latéraux (carbhémoglobine ou carbaminohémoglobine) et
non sur le fer comme l'oxygène.
L’hémoglobine est constituée de quatre chaînes de globine, identiques deux
à deux (dénommées α et β, pour l'hémoglobine A : α2β2) et auxquelles sont
ancrées quatre molécules d'hème. (31)
La globine est un ensemble de quatre chaînes polypeptidiques de 141 acides
aminés pour la chaîne α et 146 pour la chaîne β. La structure tertiaire de chaque
chaîne organise la «poche de l'hème» dans laquelle s'implante une molécule
d'hème. L'hème est une molécule plane de porphyrine ayant une structure
tétrapyrrolique avec, au centre, un atome de fer fixé sur quatre azotes des noyaux
pyrrole. L'atome de fer garde donc deux valences libres : une pour fixer l'oxygène
et l'autre pour ancrer l'hème à la globine via une histidine. ()
Les quatre sous-unités de l'hémoglobine (une chaîne de globine et un hème) sont
fixées les unes aux autres par de nombreux contacts entre acides aminés de chaque
molécule de globine. La poche centrale entre les quatre sous-unités permet la
fixation du 2,3-diphosphoglycérate (2,3-DPG) à l'état désoxygéné.
12

L'hème résulte de l'incorporation de fer dans la protoporphyrine III.


Sa synthèse est effectuée dans les mitochondries des érythroblastes à partir de la
glycine et de l'acide succinique, les constituants de base pour la synthèse de
porphyrines. (31)
L'hème stimule la synthèse des chaînes de globine par des gènes
localisés sur les chromosomes 16 (locus α comprenant le gène ζ et deux gènes α
identiques) et 11 (locus non-α comprenant les gènes ε, γ, δ et β dans cet ordre,
avec deux gènes γ non identiques). Il existe une synchronisation de la synthèse
des chaînes α et non-α, ainsi qu'une certaine coordination dans l'expression des
gènes non-α (γ, δ et β). En effet, la diminution d'activité de l'un d'eux, par exemple
dans les β-thalassémies, est généralement associée à une
augmentation de l'activité de l'un ou des deux autres. La constitution de
l'hémoglobine varie en fonction de l'âge.
Chez l'embryon, on retrouve les hémoglobines Gowers (ζ2ε2 et α2ε2) et Portland
(ζ2γ2). Chez le fœtus, l'hémoglobine fœtale est prédominante (hémoglobine F :
α2γ2). Six mois après la naissance comme chez l'adulte, on retrouve
concomitamment plusieurs types d'hémoglobine : 97 à 99 % d'hémoglobine A
(α2β2), 1 à 3,5 % d'hémoglobine A2 (α2δ2) et des traces d'hémoglobine F ; il
existe par ailleurs des constituants minoritaires, dont l'hémoglobine A1c
correspondant à l'hémoglobine A1 glycosylée, dont le taux est augmenté au cours
du diabète. (26)
4) Métabolisme érythrocytaire
Le métabolisme des hématies a deux objectifs majeurs : fabriquer l'énergie
nécessaire pour maintenir la forme biconcave en évitant l'hyperhydratation, et
lutter contre l'oxydation, notamment du fer et de la globine. Cette énergie est
exclusivement fournie par la glycolyse intra-érythrocytaire. Le glucose est
transformé en glucose-6-phosphate (par l'hexokinase) qui est catabolisé
par deux voies métaboliques : la voie principale anaérobie (90 %), dite « voie
d'Embden-Meyerhof », et la voie accessoire (10 %), dite « shunt des pentoses».
13

La voie principale permet la production de molécules d'ATP (à partir d'ADP) et


de deux molécules de NADH réduit grâce à une cascade enzymatique comprenant
notamment la pyruvate kinase. La voie accessoire est la seule source de
régénération du NADPH réduit, avec une cascade enzymatique commencée par
la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD). Tout déficit enzymatique dans
la glycolyse intra-érythrocytaire, en particulier en G6PD ou en pyruvate kinase,
pourra être à l'origine d'une hémolyse. (31)
En effet, l'ATP, le NADH réduit et le NADPH réduit sont essentiels pour
la vie de l'hématie. L'ATP maintient la pression osmotique de la cellule en
fournissant l'énergie aux pompes à sodium de la membrane. Cette énergie est aussi
utilisée pour le maintien de la forme biconcave (cytosquelette) et le
renouvellement des lipides membranaires. Le NADH réduit permet le maintien
de l'hème à l'état fonctionnel (fer ferreux Fe++) en étant le coenzyme de la
principale méthémoglobine réductase, ou diaphorase, qui réduit la
méthémoglobine inactive (fer ferrique Fe+++) en hémoglobine. (26,31)
Le NADPH réduit intervient aussi dans ce processus en étant le coenzyme
d'une méthémoglobine réductase accessoire. Étant surtout le coenzyme de la
glutathion réductase, le rôle principal du NADPH réduit est de lutter contre
l'oxydation de la globine et des protéines structurale en fournissant du glutathion
réduit (GSH) à la glutathion peroxydase. (26)

Fig.2. Métabolisme érythrocytaire


14

5) Destinée du globule rouge


Le globule rouge a une durée de vie moyenne de 120 jours. Au cours de son
vieillissement, le globule rouge perd son capital enzymatique et devient
vulnérable aux agressions physiques et chimiques. La destruction des GR a lieu
au niveau du système réticulo-endothélial. Physiologiquement, le siège principal
de destruction est la moelle osseuse.
Dans certaines situations pathologiques, la rate est le siège principal de
l’hémolyse.
Le catabolisme de l’hémoglobine aboutit à la bilirubine non conjuguée qui va au
niveau du foie subir une glucurono-conjugaison. Après élimination biliaire et sous
l’action de la flore intestinale, la bilirubine est transformée en stercobilinogène et
en urobilinogène puis en stercobiline et urobiline.
Ces dérivés sont éliminés en grande partie avec les selles. Une partie
est éliminée dans les urines après réabsorption (cycle entérohépatique).
Le fer est réutilisé pour la synthèse de nouvelles molécules d’hémoglobine alors
que la globine est scindée en acides aminés qui vont être utilisés pour la synthèse
protéique. (6)

I.1.2. LES ANOMALIES DES GLOBULES ROUGES


À l’état normal tous les GR ont sensiblement la même taille, la même forme
et la même coloration (cellule arrondie avec un centre clair). Toute modification
traduit un phénomène pathologique et peut orienter l’étiologie d’une anémie.
Ces anomalies sont signalées par le laboratoire après examen d’un frottis sanguin.
Les appareils automatiques ne sont capables de déceler que les anomalies les
plus grossières, ils ne décèlent pas par exemple les sphérocytes, les drépanocytes,
les schizocytes, les cellules cibles, les inclusions cytoplasmiques et autres
anomalies. (1)
La morphologie des GR doit toujours être analysée pour déceler les anomalies
cellules.
15

1) Rappel sur l’anomalie quantitative des érythrocytes


L’anomalie quantitative des érythrocytes ou des globules rouges, est
qualifiée comme étant une diminution (anémie) ou une augmentation
(polyglobulie) du nombre de globules rouges (ou d’hémoglobine) au-
dessus de valeurs dites normales ou de la fourchette normale. (1,16)
On distingue 2 types d’anomalies quantitatives :
 Anémie : se définit par la réduction de la masse d’hémoglobine
fonctionnelle circulante en dessous des valeurs normales, soit 13.5g/dl pour
l'homme, 12g/dl pour la femme et 11g/dl pour la femme
enceinte.
 Polyglobulie : La polyglobulie se définit par les valeurs suivantes :
- hématocrite (Hct) supérieur à 54% chez l’homme et 47% chez la femme ;
- hémoglobine (Hb) supérieure à 18 g/dl chez l’homme et supérieure à 16
g/dl chez la femme.
On distingue deux types de polyglobulies :
- polyglobulie primitive (Maladie de Vaquez)
- polyglobulie secondaire
Le présent travail ne s’oriente pas sur les anomalies quantitatives mais plutôt des
anomalies qualitatives.
2) Anomalies qualitatives des globules rouges
L’anomalie qualitative des erythrocytes est qualifiée comme étant une
complexité d’anomalie morphologique des globules rouges. (16)
C’est aussi l’association de différentes anomalies, à la fois de teinte, de taille et
de forme inhérente aux mécanismes physiopathologiques en cause qui est
évocatrice et qui permet d’orienter le diagnostic.
L’analyse morphologique des hématies a une valeur d’orientation
diagnostique cruciale dans les anémies. (16)
16

La reconnaissance sur frottis sanguin des anomalies morphologiques


des hématies (taille, teinte, forme et inclusions érythrocytaires) est une
aide précieuse pour l’orientation du diagnostic des anémies, en association
avec les données de l’hémogramme et du nombre de réticulocytes.
L’étude morphologique des hématies participe également au diagnostic de
différentes pathologies héréditaires sans anémie et renseigne sur l’état fonctionnel
de la rate.
Nous passons en revue les différents types d’anomalies morphologiques :
 Anomalies de taille ;
 Anomalies de forme ;
 Anomalies de teinte ;
 Anomalies intraérythrocytaires.

A. Anomalies de taille : c’est une anomalie érythrocytaire de taille, qui est


causée par plusieurs causes. Parmi ces anomalies on peut citer :

 Microcytose :
La microcytose est définit par la présence d’hématies de taille diminuée avec
un VGM abaissée. Le volume et le diamètre sont diminués mais l’épaisseur est
normale, ce qui différencie ces cellules des sphérocytes. Elle résulte en général
d’un défaut de synthèse de l’Hb et se rencontre au cours des anomalies du
métabolisme du fer (carence martiale), des syndromes thalassémiques, des
hémoglobinoses C et E, et des déficits en enzyme intervenant dans la synthèse de
l’hème. (10,15)
Les globules rouges des enfants en bonne santé sont plus petits que ceux des
adultes, alors que ceux des nouveau-nés sont beaucoup plus grands, de sorte que
la taille des cellules doit être interprétée à la lumière de l'âge du sujet. (15)
17

La microcytose est rare chez les nouveau-nés, mais elle peut se produire dans
les troubles de l'α-thalassémie et lorsque la carence en fer résulte d'une perte de
sang intra-utérine. de la perte de sang intra-utérine ; il est également probable que
la microcytose soit présente à la naissance dans l'anémie sidéroblastique
congénitale et l'atransferrinémie.

En tant que groupe, les Noirs ont des globules rouges plus petits que les
Blancs; cela est probablement dû en grande partie à une forte prévalence élevée
du trait α thalassémie, ainsi que d'une prévalence plus faible de la β-thalassémie,
de l'hémoglobine C et d'autres hémoglobinopathies associées à la microcytose.
Associées à la microcytose, plutôt qu'à une quelconque plutôt qu'à une différence
ethnique intrinsèque dans la taille des globules rouges. (1,22)

 Macrocytose :

La macrocytose est une augmentation de la taille des érythrocytes. Les


érythrocytes des nouveau-nés présentent un degré considérable de macrocytose
s'ils sont évalués par rapport à ceux des adultes. Les globules rouges du fœtaux
sont également beaucoup plus gros que ceux des adultes. Un léger degré de
macrocytose est également considéré comme une caractéristique physiologique
de la grossesse. La macrocytose est reconnaissable sur un film sanguin par une
augmentation du diamètre des cellules. Il peut s'agir d'un changement généralisé,
auquel le VGM sera élevé (> 100 µm3) ou bien elle peut n'affecter qu'une partie
des globules rouges. Les macrocytes peuvent avoir un contour rond ou ovale, la
signification diagnostique étant quelque peu différente. (21)

La macrocytose est généralement reliée à une anomalie de la synthèse de


l’ADN (carence en vitamine B12, en acide folique, déficit en UMP synthétase).
Les macrocytes ont un diamètre compris entre 8 et 9 µm et dont le VGM est
supérieur à 100 µm3. Ils sont ronds et en général sont bien colorés.
18

On les trouvent en grand nombre dans le sang des alcooliques et de personnes


souffrant d'une affection hépatique aiguë ou chronique. (15)

 Anisocytose :

L'anisocytose est une augmentation de la variabilité de la taille des


érythrocytes au-delà de ce qui est observé dans la population générale ou taille
des érythrocytes au-delà de celle observée chez un sujet sain normal.
L'anisocytose est une anomalie commune non spécifique dans les troubles
hématologiques. Dans les comptages automatisés, une augmentation de la largeur
de distribution des globules rouges (RDW) indique une anisocytose.

L’anisocytose est causée par des modifications dans la production des


hématies et par la transfusion de culots globulaires. Elle est définie
microscopiquement par l’existence d’hématie de toutes tailles, depuis les plus
petites jusqu’au plus grandes. Cette anomalie est peu utile pour orienter vers une
étiologie précise (ce n’est qu’un simple témoin d’une anomalie de l’érythropoïèse
sans en préciser la nature).L’anisocytose se voit essentiellement dans les
réticulocytoses importantes (polychromatophilie associé) et dans les transfusions
(double population). [26]

B. Anomalies de teinte (ou de la couleur)


 Hypochromie :

L'hypochromie est une réduction de la coloration du globule rouge ; on observe


une augmentation de la pâleur centrale, qui occupe plus que le tiers normal du
diamètre du globule rouge.

L'hypochromie peut être générale ou il peut y avoir une population de cellules


hypochromes. Une hypochromie sévère peut se traduire par une réduction de la
concentration moyenne d'hémoglobine (CCMH et TCMH) dans les cellules, mais
19

la sensibilité de cette mesure à l'hypochromie dépend de la méthode de mesure et


de la méthode utilisée pour la mesurer. (21)

Toutes les affections entraînant une microcytose peuvent aussi également


provoquer une hypochromie, bien que chez certains sujets atteints d'α ou de β-
thalassémie, le cliché sanguin montre une microcytose sans hypochromie
appréciable et, chez de rares patients présentant une carence en cuivre,
l'hypochromie est associée à une macrocytose.

Les globules rouges des enfants en bonne santé sont souvent hypochromes si
on les évalue par rapport à l'apparence des globules rouges des adultes. Puisque
l'intensité de la coloration du globule rouge est déterminée par l'épaisseur de la
cellule ainsi que par la concentration d'hémoglobine. une hypochromie peut
également être observée dans des cellules plus fines que la normale, qu'elles aient
ou non un volume et une concentration en hémoglobine normale ; ces cellules
sont appelées "leptocytes". (29)

L’hypochromie correspond à la présence d’hématies de teinte plus pâle que la


normale, en rapport avec une diminution de la concentration en Hb ; Elle est liée
soit à un défaut de synthèse de l’hème (carence en fer, anémie sidéroblastique
congénitale), soit à un défaut de synthèse des chaines de la globine (thalassémies).

 Hyperchromie :

Les globules rouges hyperchromes possèdent trop d'hémoglobine et la CCMH


est donc élevée. Mais comme leur taille et leur épaisseur augmentent
proportionnellement à la charge en hémoglobine, la CCMH reste Généralement
normale. Le plus souvent, l'hyperchromie réelle avec CCMH élevée n'est observée
que dans la sphérocytose congénitale, ou les GR sont d'ailleurs plus/petits que
normalement. (21,29)
20

 Polychromatophilie :

La polychromasie ou polychromatophilie décrit des globules rouges qui sont


rose-bleu à la suite de l'absorption de l'éosine (par l'hémoglobine) et de colorants
basiques (par l'ARN ribosomal résiduel). Les réticulocytes étant des cellules dans
lesquelles l'ARN ribosomique absorbe un colorant vital pour former un réticulum
visible, on verra qu'il y a probablement une relation entre les réticulocytes et les
cellules polychromatiques. Les deux sont des globules rouges immatures
nouvellement libérés de la moelle osseuse. Cependant, le nombre de cellules
polychromatiques dans un film sanguin normal est généralement inférieur à 0,1
%, soit beaucoup moins que le nombre normal de réticulocytes, qui est d'environ
1-2 %. Cela s'explique par le fait que seuls les réticulocytes les plus immatures
(grade I) sont polychromatiques. (11)

En cas de stress hématopoïétique transitoire ou persistant, lorsque les taux


d'érythropoïétine sont élevés, les réticulocytes immatures sont libérés de la moelle
osseuse. Ils sont considérablement plus grands que les cellules matures et, en
raison d'une concentration d'hémoglobine, ils sont moins denses. En moyenne,
leur diamètre est supérieur d'environ 28 % à celui des érythrocytes matures.(=)

En résumé, La polychromatophilie correspond à des hématies de grande taille et


de couleur gris bleu au MGG contenant des résidus d’ARN avec une
hémoglobinisation incomplète. Ce sont les jeunes réticulocytes (macrocytaires,
hypochromes), retrouvés au cours de toutes anémies régénératives. (13)

 Anisochromie :

L’Anisochromie se définit par la présence d’hématies de teinte variable. Elle


est nette chez les patients transfusés pour une anémie hypochrome sévère et chez
les patients ayant une anémie ferriprive en cours de traitement martial. Une double
population hypochrome et normochrome est habituelle au cours des anémies
sidéroblastiques acquises idiopathiques. (11,13)
21

L'anisochromasie décrit une variabilité accrue dans le degré de coloration


ou d'hémoglobinisation du globule rouge. En pratique, cela signifie généralement
signifie généralement qu'il existe un spectre de coloration allant de l'hypochrome
au normochrome. L’anisochromasie indique généralement une situation
changeante, telle que une carence en fer qui se développe ou répond au traitement,
ou une anémie due à une maladie chronique qui se développe ou régresse.
L'anisochromasie se traduit par une largeur de distribution de l'hémoglobine
(HDW) élevée, mesurée par certains instruments automatisés. (2,11)

C. Anomalies de forme
 Poïkilocytose :

La poïkilocytose traduit la présence sur le frottis sanguin d’hématies de formes


variées. Une poïkilocytose est physiologique chez le nouveau-né, avec environ 2
% de pyknocytes (hématies aux contours irréguliers avec de rares projections
courtes). Ils disparaissent progressivement vers l’âge de 6 mois.

La présence de nombreux pyknocytes est révélatrice d’une pyknocytose


infantile. La poïkilocytose est particulièrement prononcée dans les myélofibroses,
toutes les anémies mégaloblastique et les hémoglobinopathies. (2)

 Les sphérocytes :

Les sphérocytes sont des hématies denses parfaitement


sphériques, de taille réduite, sans halo clair central. En grand nombre dans la
sphérocytose héréditaire (Maladie de Minkowski-Chauffard), ils peuvent
cependant être absents dans d’authentiques SH. Pour certains variants de SH des
acanthocytes sont observés. S’y associe un faible nombre de formes
«champignon», (hématie comme pincée en tenaille avec une extrusion), lors
d’anomalies de la protéine bande 3. (2,11)
22

Des sphérocytes sont également décelés chez les patients Rh nul avec des
stomatocytes, ainsi que dans toutes les hémolyses intravasculaires (hémolyses
toxiques, infectieuses). L’aspect du frottis sanguin des patients atteints d’anémie
hémolytique auto immune (AHAI) ou d’incompatibilité materno-fœtale est très
semblable à celui de la sphérocytose héréditaire. Parfois, dans les AHAI, des
images de phagocytose d’hématies par les polynucléaires ou les monocytes sont
retrouvées. (2)

 Les schizocytes :

Les schizocytes sont des hématies fragmentées pouvant être de diverses formes
: triangle, croissant, casque.. Normalement, leur taux varie de 0,3 à 1,9 % chez
l’enfant et de 5 à 6 % chez le prématuré. Lorsque leur seuil constitue 5 à 20 % des
GR soit environs 5 à 8 schizocytes par champs (objectif x 10) la pathologie causale
doit être recherchée. (17)

On retrouve les schizocytes en cas d’hémolyse mécanique, de brûlures sévères,


en cas de purpura thrombotique thrombopénique, post –greffe (environ 0,5et 1%
dans le suivi), en cas d’anémie de Biermer et également chez les nouveau-nés
prématurés et en cas de syndrome hémolytique et urémique. (16,17)

 Les échinocytes :

Les échinocytes sont des hématies possédant à leur surface de petites


projections fines régulières. La déformation échinocytaire est souvent
artéfactuelle (trop longue conservation du sang, pH élevé, baisse d’ATP) Les
échinocytes sont décelés dans diverses pathologies acquises : insuffisance rénale,
brûlures étendues, gastroentérite sévère, azotémie, après splénectomie. (17)
23

 Les acanthocytes :

Les acanthocytes sont des hématies avec des spicules irrégulièrement


disposés à la surface de la cellule. Les acanthocytes apparaissent plus denses et
contractés que les échinocytes qui sont uniformément crénelés.

Les acanthocytes sont retrouvés dans de nombreuses pathologies acquises


ou héréditaires, le plus souvent liés à une anomalie dans la composition de la
double couche phospholipidique ou dans la structure de la protéine
transmembranaire bande 3. Ils sont en grand nombre sur les frottis sanguins des
patients atteints d’abétalipoprotéinémie, maladie métabolique héréditaire rare.
Leur détection est une aide précieuse au diagnostic des maladies
neurodégénératives telles que la neuroacanthocytose, la maladie d’Hallervorden
Spatz. Deux anomalies de groupes sanguins [phénotype Mc Leod et Luthéran In
(Lu)] s’accompagnent d’acanthocytes sur frottis sanguin. (5,17)

Des acanthocytes sont présents dans de nombreuses pathologies acquises


notamment lors d’hémolyse chez les patients atteints de cirrhose éthylique, lors
d’atteinte hépatocellulaire sévère, d’anorexie mentale, d’hypothyroïdie,
d’avitaminose E et après splénectomie.

 Les elliptocytes :

Les elliptocytes sont des globules rouges de forme ellipsoïdale. On distingue


4 degrés d’elliptocytes allant des formes légèrement ovalaire, nettement ovalaire,
elliptique jusqu’à la forme en bâtonnet (bacilliforme). Les elliptocytoses
héréditaires sont liées à des mutations des gènes codant essentiellement pour la
chaîne alpha de la spectrine, de la protéine 4.1 et plus rarement la chaîne β. Les
elliptocytoses résultant de mutations codant pour la protéine 4.1 sont
asymptomatiques à l’état hétérozygote, et s’accompagnent sur frottis,
d’elliptocytes de forme en bâtonnet. De transmission autosomale dominante,
24

l’elliptocytose héréditaire a une expression clinique hétérogène. La majorité des


cas sont asymptomatiques et de découverte fortuite lors de l’examen du frottis
sanguin qui révèle plus de 30 % d’elliptocytes, sans poïkilocytose associée. Les
formes sévères sont rares. La pyropoïkilocytose héréditaire, de révélation
néonatale, est la forme la plus sévère. La poïkilocytose est extrême avec de
nombreuses hématies fragmentées de formes variées, des sphérocytes et de rares
elliptocytes. La gravité clinique est corrélée à l’intensité de la fragmentation. La
présence d’elliptocytes, mais à des taux moindres (jusqu’à 10-20 %), peut se
rencontrer dans les thalassémies, les anémies ferriprives, les anémies
mégaloblastiques. (28,30)

 Les stomatocytes :

Les stomatocytes sont des érythrocytes avec une zone claire centrale réduite
de forme linéaire (en forme de bouche). Leur formation sur frottis sanguin peut
être artéfactuelle, liée à une diminution du pH et à l’utilisation de réactifs
cationiques. En pathologie acquise, ils sont notés au cours de certaines
hépatopathies, lors d’intoxication alcoolique, suite à la prise de cytotoxiques et de
phénothiazines.
Au cours de la stomatocytose héréditaire avec hématies déshydratées ou
xérocytose, le frottis sanguin met en évidence des hématies cibles, des
acanthocytes et de rares stomatocytes. Pour la stomatocytose héréditaire
avec hématies hyperhydratées, où le VGM est augmenté et la CCMH diminuée,
le nombre de stomatocytes est variable d’un sujet à l’autre. (28)

 Les dacryocytes :

Les dacryocytes sont des hématies avec un prolongement effilé à une


extrémité. Chez les patients thalassémiques la présence de dacryocytes résulte de
l’extraction par la rate des inclusions formées par les précipités de chaînes de
globine non appariées.
25

Les dacryocytes sont rencontrés au cours des myélofibroses, des métaplasies


myéloïdes de la rate avec myélofibrose, des cancers métastasiques de la moelle
osseuse, dans les carences en folates et vitamine B12 en association avec des
macro-ovalocytes et également dans de rares cas d’anémie hémolytique
autoimmune. Des dacryocytes à « bout rond » peuvent se voir au cours des
dysérythropoièses congénitales notamment de type II. (30)

 Les hématies cibles ou codocytes :


Les codocytes sont des hématies caractérisées par un centre coloré entouré
d’une zone claire bordée elle-même par une zone colorée (en cible). Elles
présentent trois régions concentriques : une région centrale hémoglobinisée, une
région intermédiaire claire et une périphérie hémoglobinisée. Ces anomalies
sont dues à l’augmentation du rapport surface/volume de l’érythrocyte. Il existe
un excès relatif de membrane qui peut être la conséquence d’une diminution de la
quantité d’Hb intracellulaire, ce qui s’observe dans les thalassémies et les
hémoglobinoses E ou C. (28)
Les hématies cibles ont un centre coloré, entouré d’une zone claire, elle-
même bordée par une zone colorée et sont dues à une augmentation du rapport
surface/volume du globule rouge, conséquence soit d’une diminution de la
quantité d’hémoglobine, soit de l’augmentation de la surface de la membrane
(déficit héréditaire ou acquis en lécithine cholestérol acétyl transférase).
Les nouveau-nés atteints d’alpha-thalassémie mineure ont un nombre augmenté
d’hématies cibles associées à un VGM < 92fl, sans anémie. Les frottis sanguins
des patients atteints d’hémoglobinose E et C révèlent de nombreuses hématies
cibles et quelques codocytes (hématies avec languette centrale).
Les hématies cibles sont notées aussi dans les obstructions biliaires, les
pathologies hépatiques chroniques et après splénectomie. (27,28)
26

Cette anomalie n’est pas spécifique d’une pathologie de l’Hb puisqu’on la


retrouve dans les anémies ferriprives, la myélosclérose, après splénectomie et
dans les pathologies hépatiques graves. (27)

 Les hématies fantômes :


Les hématies fantômes sont des hématies totalement vidées de leur contenu
en hémoglobine (« ghost »). Les « hemighosts » sont des hématies dont
l’hémoglobine est concentrée à un pôle de la cellule qui apparaît dense, l’autre
pôle a sa membrane cellulaire d’aspect « déchiqueté ».
Les hemighosts et les ghosts s’observent chez les patients déficitaires en
G6PD en crise hémolytique sévère, liée à un stress oxydatif puissant. Des
sphérocytes sont également présents, témoins de l’hémolyse intravasculaire.
Ces cellules peuvent également se rencontrer chez les sujets atteints de
méthémoglobinémie sévère. (2,4)

 Les hématies mordues :


Les hématies mordues ou « bite cells » sont des hématies amputées d’une
partie de leur surface, réalisant des images de « morsure » Ces cellules sont
évocatrices d’un stress oxydatif et/ou d’hémoglobine instable (l’hémoglobine
Köln) Elles sont les témoins de l’action d’épuration de la rate qui élimine les corps
de Heinz. (4)

 Les drépanocytes
Les drépanocytes sont des hématies en forme de faucille avec les extrémités
effilées spécifiques des syndromes drépanocytaires. Cette déformation résulte, en
milieu désoxygéné, de la polymérisation des molécules d’hémoglobine S sous
forme de longues fibres. Les drépanocytes peuvent être en grand nombre chez les
patients homozygote SS (notamment au moment des crises vaso-occlusives), à
taux moindre en cas d’hypersplénisme. Ils sont plus rares chez les patients S/β
27

thalassémiques, où ils sont associés à une hypochromie, une microcytose et des


hématies cibles, ils sont très rares chez les patients S/C où ce sont les hématies
cibles, parfois déformées par les cristaux d’hémoglobine C, qui
prédominent. (2,4)

D. Anomalies intraérythrocytaires (ou inclusions intraérythrocytaires) :


 Les ponctuations basophiles :
Les ponctuations basophiles sont des granulations arrondies ou irrégulières
de taille et de nombre variable, colorées en bleu au MGG, et réparties dans
l’ensemble du cytoplasme (hématies ponctuées). Ces granulations, formées
d’agrégats d’ARN ribosomaux et de polyribosomes, sont retrouvées en grand
nombre dans le déficit héréditaire en pyrimidine 5’ nucléotidase, ainsi que dans
l’intoxication au plomb, puissant inhibiteur de la pyrimidine 5’nucléotidase. Des
hématies ponctuées sont également retrouvées dans les thalassémies, les
hémoglobines instables et les déficits en phosphofructokinase.
On les observe dans les anémies hémolytiques, la thalassémie et surtout dans
l'intoxication aux métaux lourds: plomb, (saturnisme), arsenic et bismuth, dans
les anémies hémolytiques héréditaires ou acquises, dans les leucémies etc. (23)

 Les corps de Howell-jolly :


Les corps de Howell-Jolly sont des corpuscules sphériques (0,5 à 1 µm de
diamètre) de même teinte que le noyau (rouge foncé au MGG) en général unique
dans la cellule. Il s’agit de restes de chromatine nucléaire provenant de
chromosomes aberrants. Ils sont normalement éliminés par la rate et sont donc
décelés essentiellement après splénectomie, asplénie fonctionnelle ou
congénitale. La présence de corps de Jolly est physiologique chez le nouveau-né
et témoigne de l’immaturité splénique. (4,23)
28

 Les corps de Pappenheimer :


Les corps de Pappenheimer sont de petits granules de 0,5 µm de diamètre,
colorés en bleu par le MGG et regroupés au sein du cytoplasme, les hématies qui
en contiennent sont appelées des sidérocytes. Ces granules contiennent du fer,
coloré en bleu vert par la coloration de Perls. Ils sont présents dans les anémies
sidéroblastiques congénitales, les thalassémies sévères splénectomisées et chez
les patients drépanocytaires avec asplénie fonctionnelle. (23)

 Les anneaux de Cabot :


Les anneaux de Cabot correspondent à des restes de microtubules formant
le fuseau mitotique. Ils se présentent au sein de l’hématie comme des figures
en anneaux, en huit, rouges violacés au MGG. Leur présence est liée à une
anomalie mitotique et se retrouve au cours d’anémies sévères d’origine diverse
et de dysérythropoïèses, principalement celles accompagnant les splénomégalies
myéloïdes. (4)

 Les cristaux d’hémoglobine C :


Les cristaux d’hémoglobine C sont des cristaux réfringents dus à la
condensation de l’hémoglobine C qui se cristallise par suite de la déshydratation
des hématies. Ils peuvent déformer voir tordre l’hématie. Les cristaux peuvent être
libres dans le frottis, ils apparaissent sous forme de bâtonnets denses à bouts
carrés. Ils sont décelés chez les patients homozygotes et à un moindre degré chez
les patients C/β thalassémiques et S/C. Leur nombre est augmenté après
splénectomie. (3)

 Les cristaux de porphyrines :


Les cristaux de porphyrines sont constitués de porphyrines libres et de leurs
précurseurs, accumulés du fait d’un déficit d’une des enzymes intervenant dans la
biosynthèse de l’hème. Ils sont mis en évidence surtout après splénectomie dans
29

les hématies et les érythroblastes des patients atteints de porphyrie


érythropoïétique congénitale. (12)
Leur forme est variée, en bâtonnet de taille et d’épaisseur variable, à bout effilé
ou carré, coloré en rouge foncé au MGG.

 Les corps de Heinz :


Les corps de Heinz ne sont pas visibles au MGG, mais après coloration supravitale
(bleu de crésyl…). Ils apparaissent sous forme d’inclusions rondes ou irré-
gulières de taille variable, de couleur bleue. Ces corpuscules correspondent à de
l’hémoglobine dénaturée oxydée. (3,5)

 Inclusions d’Hémoglobine H :
L’hémoglobine H correspond à des tétramèresβ4 qui précipitent dans le
globule rouge et sont mis en évidence après coloration supravitale (bleu de crésyl)
sous forme de nombreux granules ronds intracytoplasmiques, régulièrement
répartis et colorés en bleu, réalisant un aspect de « balle de golf ». Leur recherche
minutieuse est un argument diagnostique dans le cadre du syndrome ATRX
(AlphaThalassémie Récessive liée à l’X) qui associe un retard mental sévère, des
dysmorphies et un tableau plus ou moins caractéristique d’α-thalassémie. (4,16)

I.1.3. Valeur diagnostique des anomalies morphologiques


Une même anomalie peut se retrouver à la fois dans des pathologies
héréditaires et des pathologies acquises, mais leur nombre est souvent
discriminant et surtout les tableaux cliniques sont très différents. C’est
l’association de différentes anomalies, à la fois de teinte, de taille et de forme
inhérente aux mécanismes physiopathologiques en cause qui est évocatrice et qui
permet d’orienter le diagnostic. Cependant, l’interprétation des anomalies
morphologiques décelées sur frottis sanguin peut être compliquée lors de
l’association de différentes pathologies héréditaires entre elles, touchant à la fois
30

la membrane et l’hémoglobine ou les enzymes érythrocytaires. Citons


l’elliptocytose et l’α-thalassémie, l’elliptocytose et la drépanocytose, la
drépanocytose et le déficit en G6PD, cumulant ainsi les anomalies
morphologique. De plus, les patients atteints de pathologie héréditaire des
globules rouges peuvent avoir également une pathologie acquise qui modifie la
forme des hématies (carence en fer, en folate, microangiopathie thrombotique…).
La morphologie érythrocytaire s’en trouve modifiée, ainsi chez un patient atteint
de sphérocytose héréditaire, la carence en fer masque par l’hypochromie qu’elle
engendre, la présence de sphérocytes. De même, des pathologies acquises peuvent
être associées entre elles (carence en fer et en folates, carence en fer et
microangiopathies thrombotiques) rendant l’interprétation de la morphologie des
hématies plus délicate. (13, 17,28)

En conclusion, La reconnaissance sur frottis sanguin des anomalies


morphologiques des hématies (taille, teinte, forme et inclusions érythrocytaires)
est une aide précieuse pour l’orientation du diagnostic des anémies, en association
avec les données de l’hémogramme et du nombre de réticulocytes.
L’étude morphologique des hématies participe également au diagnostic de
différentes pathologies héréditaires sans anémie et renseigne sur l’état fonctionnel
de la rate. (28)
31

II. GENERALITES SUR L’ANEMIE


II.1. Définition :
La définition de l'anémie est biologique : c'est la diminution de la masse
d'hémoglobine fonctionnelle circulante en dessous des valeurs de références.
Cette définition simplifiée n'est en fait valable qu'en présence d'un volume
plasmatique total normal. S'il est augmenté, l'hémogramme dépiste de "fausses
anémies" ou "anémies dilutionnelles" telles celles rencontrées physiologiquement
à la fin de la grossesse ou en pathologie au cours des hypergammaglobulinémies
importantes. (18)
Le taux d'hémoglobine normal varie en fonction du sexe (chez l'adulte) et de
l'âge. Le diagnostic positif d'anémie dépendra donc de ces critères :
 Chez les nouveaux nés : < 14 g/dl
 Chez l’homme : < 13 g/dl
 Chez la femme : < 12 g/dl
 Chez la femme enceinte : < 11 g/dl

Le grand nombre d'informations apportées par les comptages automatiques


d'hémogramme peuvent dérouter l'utilisateur non habitué. Il faut insister sur le fait
que le nombre d'hématies à l'hémogramme et l'hématocrite n'entrent pas dans la
définition d'une anémie (ni les autres renseignements de l'hémogramme qui seront
utiles dans le bilan de cette anémie). (33)
En pratique, l'anémie est définie par une diminution de la concentration de
l'hémoglobine à l'hémogramme, après avoir éliminé une fausse anémie par
hémodilution. Les anémies sont classées en fonction du VGM, de la CCMH, de
leur caractère régénératif (lorsque les réticulocytes sont >150 giga/l) ou
arégénératif (réticulocytes <150 giga/l) et de leur caractère isolé ou associé à
d'autres cytopénies.
Cette définition, commode, oublie toutefois l'anémie aiguë hémorragique dans
laquelle la perte de sang ne modifie pas au début le rapport entre les cellules et le
32

plasma, et inclut à tort les fausses anémies par hémodilution – par exemple, celles
de la femme enceinte. Ces situations seront traitées à part. Quoi qu'il en soit, cette
approximation si l'on en connaît les limites est très commode. (19,33)

II.2. CLASSIFICATION DES ANEMIES


Nous avons l’habitude de classer les anémies par leur mécanisme
physiopathologique en atteinte directe et indirecte et par le lieu où l’atteinte se
produit en périphériques et centrales. Cette classification est basée sur le
mécanisme physiopathologique est plus théorique que pratique, c’est pourquoi,
au terme de ce bilan nous pouvons isoler trois grandes classes d’anémie :
-Les anémies microcytaires et hypochromes ;
-Les anémies macrocytaires ;
-Les anémies normocytaires normochromes ;

Les anémies microcytaires (VGM <80 fl chez l'adulte, <70 fl chez l'enfant)
traduisent un trouble de la synthèse de l'hémoglobine. Les plus fréquentes sont les
anémies hyposidérémiques par carence martiale. Elles nécessitent une exploration
du métabolisme du fer et une recherche étiologique. Les anémies inflammatoires
responsables également d'anémies hyposidérémiques deviennent microcytaires et
hypochromes quand elles sont très chroniques. (20)
Les anémies macrocytaires (VGM >100 fl chez l'adulte, >95 fl chez l'enfant)
évoquent en premier lieu:
 Éthylisme (adulte) ;
 déficit en cyanocobalamine (vitamine B12) ou en acide folique (vit B9) ;
 syndromes myélodysplasiques (surtout chez l'adulte), particulièrement
chez le sujet âgé ;
 prise de certains médicaments (surtout chez l'adulte et chez l'enfant) ;
 une insuffisance médullaire (anémie de Fanconi, etc.)
33

D'autres étiologies seront systématiquement recherchées et faciles à éliminer :


régénération médullaire (quand les réticulocytes sont augmentés >200 giga/l du
fait de la taille des réticulocytes, 25 % plus importante que les globules rouges),
hypothyroïdie (clinique, TSH), hépatopathies autres que l'éthylisme (adulte,
enfant), hémopathies malignes (le plus souvent normocytaires, parfois
macrocytaires). (18,32)
Les anémies normocytaires (VGM compris entre 80 et 100 fl chez l'adulte,
entre 70 et 95 fl chez l'enfant) seront distinguées en fonction du contexte clinique
et de la numération des réticulocytes :
 anémies regénératives (numération des réticulocytes >150 giga/l) :
traduisant une régénération médullaire après hémolyse ou hémorragie aiguë
ou post-chimiothérapie ;
 anémies arégénératives (numération des réticulocytes normale ou
diminuée) : altération de la moelle osseuse (atteinte centrale), explorées par
le myélogramme après avoir éliminé systématiquement : une insuffisance
rénale,
 une pathologie thyroïdienne, une inflammation chronique.

II.3. PHYSIOPATHOLOGIE DES ANEMIES


Les globules rouges ont pour rôle le transport de l’oxygène de poumons vers
les tissus par l’intermédiaire de l’hémoglobine qui en est le véhicule. La masse
totale d’hémoglobine constitue donc le principal facteur pour le maintien des
besoins énergétiques des cellules. (14)
En cas d’anémie, l’organisme fait appel à des mécanismes compensateurs tel que
l’augmentation de la circulation sanguine et à des mécanismes régulateurs qui
assurent une plus grande disponibilité d’oxygène, tels que l’augmentation du
pourcentage de saturation de l’hémoglobine en oxygène, les augmentations de la
concentration de 2-3 diphosphoglycérate à l’intérieur du globule rogue.
34

En cas d’anémie, la consommation d’oxygène augmente de 10 à 20%. En effet,


les taux données dans la définition doivent être modulés chez la femme enceinte
chez qu’il existe une hémodilution physiologique et chez le vieillard dans ces
deux cas on place le taux minimal à 110g/l. (31)

II.4. SYNDROME CLINIQUE


Les plaintes les plus fréquentes sont : faiblesse, diminution de la tolérance à
l'exercice, fatigabilité accrue au travail, essoufflement, palpitations (ou d'autres
signes d'ajustement cardiorespiratoire à l'anémie).
Ces syndromes se résument en deux grands types :
 la pâleur ;
 La symptomatologie fonctionnelle anoxique (asthénie, tachycardie,
dyspnée, céphalées,…) ;

II.5. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE


La prescription d'un hémogramme, avec étude de la morphologie des
globules rouges par analyse cytologique du frottis sanguin après coloration au
May-Grünwald-Giemsa est indispensable. La numération des réticulocytes (qui
doit être prescrite spécifiquement car non incluse dans l'hémogramme standard)
est indispensable à l'exploration d'une anémie normocytaire et macrocytaire, mais
non nécessaire dans les anémies microcytaires par carence martiale évidente car,
en dehors de la phase de supplémentation avec crise réticulocytaire, l'anémie y est
arégénérative (31).
Selon le contexte, on prescrira quelques examens complémentaires :
 bilan inflammatoire;
 bilan hépatique;
 bilan d'hémolyse;
 bilan martial;
 groupage sanguin si une transfusion est envisagée.
35

II.5.1. Examens biologiques

 Le volume globulaire moyen (VGM) : Le diagnostic étiologique de


l’anémie repose prioritairement sur le VGM. Il rend compte de la taille des
globules rouges. VGM = hématocrite/Nombre de GR par mm3.
Le VGM est normalement compris entre 80 et 100Mm3 :
 VGM > 100 fl caractère macrocytaire
 VGM < 100 fl caractère microcytaire
 Sinon VGM normocytaire.

 La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH)


C’est la quantité d’hémoglobine contenue dans 100ml d’hématies qui
seraient débarrassées du plasma. CCMH = Taux d’hémoglobine
(g/100ml)/Hct x 100. Cette concentration doit être de 1,32 g/ml plus ou
moins 0,03.
 Si la CCMH est normale : caractère normochrome de l’anémie
 Si la CCMH est abaissé : caractère hypochrome

 La teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) : C’est la


quantité moyenne d’hémoglobine contenue dans un globule rogue
correspondant au rapport Taux d’hémoglobine/Nombre de GR. La teneur
se trouve normalement entre 27 et 32 pictogrammes.

L'anémie n'est pas un diagnostic mais un symptôme imposant une


recherche étiologique. Cette recherche étiologique nécessite aussi de suivre
une démarche biologique visant à mettre en évidence les anomalies
érythrocytaires par un frottis sanguin, en vue de fournir les informations
fiables.
36

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