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Chapitre

16
Examen cytobactériologique
des urines (ECBU)
S. Bonacorsi

PLAN DU CHAPITRE
Données physiopathologiques . . . . . . . . . . . . . 163 Interprétation des urocultures . . . . . . . . . . . . . 168
Prélèvement et acheminement. . . . . . . . . . . . . 163 Contextes particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
Techniques d'analyse au laboratoire . . . . . . . . 164

Données physiopathologiques ■ les anomalies fonctionnelles rencontrées notamment


chez le patient diabétique, au cours de la grossesse ou
L'infection du tractus urinaire (ITU) se caractérise par chez la personne âgée ;
la multiplication de micro-organismes au sein de l'arbre ■ enfin, les facteurs iatrogènes, liés à toute intervention sur
urinaire (bactériurie) s'accompagnant d'une réaction les voies urinaires avec en particulier le sondage urinaire,
inflammatoire avec afflux de leucocytes dans l'urine ou pour lequel le risque cumulé d'infection urinaire est de
leucocyturie. L'ITU se fait quasi exclusivement par voie 100 % après 30 jours de sondage [3].
ascendante et les bactéries responsables d'ITU sont presque L'ITU peut être limitée à la vessie (cystite) ou se compli-
toujours d'origine digestive. L'appareil urinaire est norma- quer d'une atteinte rénale (pyélonéphrite) caractérisée par
lement stérile, bien que s'ouvrant vers l'extérieur, et la pré- la survenue de fièvre et de douleurs lombaires. L'atteinte du
sence de bactéries dans l'urine suffirait donc à définir l'ITU. parenchyme rénal fait toute la gravité potentielle de l'infection
Mais l'urine est contaminée physiologiquement lors de son urinaire. À court terme, elle peut se compliquer de bactérié-
émission par les germes du méat et du tiers inférieur de mie avec localisation secondaire ou de choc infectieux. À long
l'urètre ou du périnée. Aussi, l'ECBU se caractérise par une terme et en cas de répétition, la pyélonéphrite peut être res-
analyse quantitative de la culture de l'urine associée à une ponsable d'insuffisance rénale et/ou d'hypertension artérielle.
analyse quantitative de la leucocyturie.
En outre, l'urine constitue un bon milieu de culture.
Aussi, la réalisation et le transport du prélèvement doivent
Prélèvement et acheminement
répondre à des règles strictes qui conditionnent l'interpréta- Le mode de prélèvement idéal des urines est la ponction
tion de cet examen. vésicale sus-pubienne (PSP) qui permet d'éviter toute conta-
L'ITU est plus particulièrement fréquente chez la femme mination par la flore de l'urètre. Toutefois, cette technique
et la jeune fille en raison d'un urètre court, s'ouvrant à la est trop invasive pour être utilisée en première intention.
vulve au voisinage du vagin et de l'anus. Chez le jeune nour- L'alternative à la PSP est représentée par le sondage « aller-
risson avant 3 mois, le sex ratio est inversé. Cette plus forte retour ». Bien que moins invasive, cette technique n'est pas
proportion de garçons serait expliquée par une forte coloni- dénuée de complications. En pratique, le recueil d'urine se
sation bactérienne du prépuce à cet âge. Cette colonisation fait le plus souvent chez l'adulte coopératif par voie natu-
rend compte de la difficulté du prélèvement chez le jeune relle selon la technique dite du « milieu de jet » et selon des
nourrisson masculin. Le risque d'infection serait moindre règles strictes qui conditionnent la qualité de l'ECBU [9].
chez les garçons circoncis. Les urines sont recueillies dans un récipient stérile.
Différents facteurs de risque de l'ITU ont été identifiés :
■ les anomalies anatomiques : chez l'adulte, il pourra s'agir
de tout obstacle présent sur les voies excrétrices (lithiase,
Sujet adulte coopératif et enfant
hypertrophie prostatique, etc.), et chez l'enfant, de mal- avec miction volontaire
formations favorisant la stase urinaire avec en particulier La réalisation du prélèvement sera confiée au patient adulte
le reflux vésico-urétéral ; ou aux parents de l'enfant ; il conviendra donc de leur

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f­ ournir des renseignements précis. Les urines sont recueil- Ce système, simple mais plus onéreux, nécessite d'obtenir
lies de préférence le matin après lavage soigneux des organes un volume minimal d'urine (5 ou 10 ml) afin que l'agent
génitaux externes avec une solution antiseptique ou un bactériostatique ne soit pas trop concentré (risque d'effet
savon doux, et rinçage soigneux à l'eau. Chez une femme qui bactéricide). Enfin, l'acide borique est susceptible de dimi-
présente des pertes, même minimes, la mise en place d'une nuer la sensibilité de la recherche de leucocyte estérase par
protection vaginale est indispensable. La première partie de bandelette urinaire (voir ci-après).
la miction sera rejetée, permettant d'éliminer tout ou partie En l'absence de système de prévention de prolifération
de la flore commensale de l'urètre inférieur, et seul le milieu bactérienne, on pourra utiliser la technique de la lame
du jet sera recueilli dans un flacon stérile. immergée ensemencée, au lit du malade par l'infirmière.
Lame et flacon seront tous deux adressés au laboratoire.

Sujet adulte non coopératif


ou incontinent Renseignements accompagnant
le prélèvement
Le recueil chez la femme sera réalisé par sondage urinaire
à l'aide d'une sonde de petit calibre. Cette manœuvre est à Ces renseignements sont indispensables car ils permettront
éviter chez l'homme car pourvoyeuse de prostatites et on lui au microbiologiste d'optimiser l'ECBU et son interprétation.
préférera le recueil par collecteur pénien, voire par cathété- Ils concernent l'âge et le sexe du patient, le mode et l'heure
risme sus-pubien en cas de rétention d'urine [3]. du prélèvement, les motifs de la demande, les antécédents
d'ITU, la notion de maladie concomitante, le traitement
éventuellement déjà institué.
Chez le petit enfant sans miction
volontaire
Après un nettoyage soigneux de la région périnéale, un sac Techniques d'analyse
plastique collecteur sera fixé au moyen d'un adhésif. Ce sac au laboratoire
ne doit pas être laissé plus de 30 minutes. Au-delà de ce Les urines doivent être analysées sans retard. Les urines sont
temps, on place un nouveau sac après avoir recommencé le normalement jaune clair et doivent être limpides. L'émission
nettoyage. Ce mode de prélèvement est entaché d'un taux d'urines troubles suggère une infection urinaire, mais n'est
inacceptable de faux positifs (> 50 %). Aussi, toute analyse cependant pas spécifique ; elle peut être liée à la présence de
d'urine issue de ce mode de prélèvement, suggérant la pré- cristaux, de médicaments, etc.
sence d'une infection urinaire, doit être confirmée par la
réalisation d'un sondage. Si celui-ci est aisé chez la fille, il ne
devra être réalisé que par un personnel expérimenté chez le Examen microscopique
garçon en raison du risque de plaie urétrale ; à défaut, une Détermination de la leucocyturie
PSP sera réalisée chez le garçon [1]. En théorie, la technique de choix pour détecter une leu-
cocyturie anormale est la mesure du taux d'excrétion des
Chez les porteurs de sonde à demeure leucocytes ou compte d'Addis. Le sujet, au repos, vide sa
La sonde sera clampée pendant 10 minutes afin de laisser vessie puis absorbe un grand verre d'eau. On recueille les
l'urine s'accumuler en amont, puis l'urine sera ponctionnée via urines des 3 heures suivantes. Le compte d'Addis repré-
l'opercule spécifique de la sonde après désinfection à l'alcool sente le nombre d'éléments par millilitre multiplié par le
iodé. Il ne faut pas déconnecter le système de drainage qui doit volume de la diurèse en millilitre, pendant 3 heures divisé
rester fermé. Ce type de prélèvement pratique ne reflète cepen- par 180 minutes. Normalement, il y a moins de 5000 leu-
dant pas toujours la ou les espèces bactériennes présentes dans cocytes/min, et moins de 5000 hématies/min. Toutefois, en
la vessie, mais plutôt les espèces colonisant la sonde urinaire. raison de la lourdeur de sa réalisation, le compte d'Addis (ou
C'est pourquoi, dans toute la mesure du possible, on privilé- hématies leucocytes-minute) reste réservé à la surveillance
giera le prélèvement juste après un changement de sonde [3]. des néphropathies interstitielles.
En aucun cas le sac collecteur ne sera prélevé. En pratique, la numération des leucocytes s'effectue sur
un échantillon d'urine en utilisant un hématimètre ou « cel-
lule » calibrée. D'abord, on procède à une homogénéisation
Acheminement des urines sur un agitateur type Vortex®. La numération des
Afin d'éviter toute prolifération bactérienne, le transport au éléments figurés se fait dans un hématimètre en verre de
laboratoire se fera en moins de 2 heures. Au-delà de ce délai, Nageotte, Lemaur, ou Malassez, permettant la numération
le flacon d'urine sera placé dans un récipient contenant de la dans des volumes respectivement de 50, 40 et 1 mm3. Le sys-
glace (les urines pourront être gardées 24 heures à 4 °C, en tème Kova® slide est une lame en plastique qui a l'avantage
sachant toutefois que la réfrigération ne préserve pas les leu- d'être jetable et de contenir 10 cellules de 1 mm3 par lame.
cocytes). Un autre moyen permettant d'empêcher toute pro- Le résultat est exprimé en hématies et leucocytes par mm3,
lifération bactérienne est de mettre l'urine en présence d'un ou plus volontiers par millilitre (unité reconnue internation-
agent bactériostatique sous forme de poudre comme l'acide nalement). Une urine normale contient moins de 10 leu-
borique. Ce système permet une conservation des urines à cocytes par mm3. Les cellules ne sont pas toutes d'origine
température ambiante pendant 24 heures sans modification vésicale. L'identification des cellules est possible ; elle sera
notable du taux de bactérie et sans altération des leucocytes. précisée par l'étude du culot urinaire. On doit ­distinguer

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les ­lymphocytes et les polynucléaires (souvent altérés et de forte glycosurie ou protéinurie, ou en présence d'acide
en amas). On rencontre aussi des cellules rondes rénales, borique, d'acide ascorbique ou d'acide oxalique. Enfin, les
des cellules en raquette de la couche moyenne de l'épithé- céphalosporines de première génération et les tétracyclines
lium vésical, de grandes cellules à petits noyaux d'origine peuvent provoquer des faux négatifs [9].
vaginale. Les bactéries produisant une nitrate réductase sont
détectées par la recherche de nitrites. La principale limite
Détermination du taux d'hématies de ce test est qu'il ne peut détecter que les entérobactéries
La numération des hématies sera systématiquement réa- (toutes productrices de nitrate réductase) et non les bacté-
lisée. La présence d'un taux anormal d'hématies dans un ries à Gram positif telles que les entérocoques et les staphy-
contexte infectieux peut se rencontrer au cours d'ITU à locoques. Le seuil de détection est de 105 UFC/ml. Toutefois,
bactéries lithogènes Proteus mirabilis, Klebsiella spp., ou ce seuil n'est atteint que si les urines ont séjourné suffisam-
Corynebacterium urealyticum. ment longtemps dans la vessie (> 4 heures) pour permettre
aux bactéries de convertir suffisamment de nitrates en
nitrites pour être détectés. En pratique, il est recommandé
Autres analyses
de tester les urines du matin. Des faux négatifs sont pos-
L'examen microscopique de l'état frais permet de mettre en sibles en cas de bactériurie faible, de régime restreint en
évidence la présence : nitrates, de pH urinaire acide, de traitement diurétique ou
■ de cylindres : les cylindres ont pour origine la lumière de traitement par acide ascorbique.
tubulaire rénale. Ils peuvent être hyalins et sont alors L'association des deux tests pour la détection des infec-
principalement composés de la protéine de Tamm- tions urinaires permet de pallier les défauts de sensibilité
Horsfall qui est une défensine de l'arbre urinaire. Ces de chacun. Ainsi, l'absence simultanée de nitrites et de leu-
cylindres sont physiologiques. Les cylindres patholo- cocyte estérase présente une très bonne valeur prédictive
giques contiennent des hématies et/ou des leucocytes négative (> 95 %) chez la femme ou l'enfant sans facteur de
(cylindres hématiques et/ou leucocytaires). Leur pré- risque associé. Une « bandelette négative » chez ces patients
sence permet d'identifier le rein comme la source de sans facteur de risque associé permet d'éliminer raisonna-
l'hématurie et/ou de la leucocyturie ; blement le diagnostic d'infection urinaire et de ne pas réa-
■ de cristaux médicamenteux, d'oxalate de calcium, d'acide liser un ECBU. En revanche, chez l'homme, c'est la valeur
urique, phospho-ammoniaco-magnésien. Ces derniers prédictive positive qui est intéressante (90 %) alors qu'une
signent la présence d'une lithiase secondaire à une infec- bandelette négative ne permet pas d'éliminer une ITU.
tion liée à une bactérie productrice d'uréase (notamment Notons enfin que la performance du test de la bandelette
Proteus mirabilis, Corynebacterium urealyticum) et qui dépend du respect strict des temps de lecture. Dans le but
provoque une alcalinisation des urines ; de standardiser cette lecture, elle peut être réalisée par des
■ de levures, Trichomonas, spermatozoïdes, œufs de para- petits automates. Ces derniers présentent l'avantage, en plus,
sites (Schistosoma haematobium) ou bactéries. d'éditer un résultat sur papier qui permet d'avoir une trace
écrite du résultat dans le dossier du patient.
Examen direct après coloration
L'examen direct, après coloration de Gram, d'une urine non Uroculture, à la fois quantitative
centrifugée ne présente une sensibilité proche de 100 % que et qualitative
pour des concentrations bactériennes de l'ordre de 105 UFC/
ml [9]. Malgré une sensibilité médiocre, cet examen reste Choix des milieux
indispensable en apportant des informations immédiates au La très grande majorité des bactéries responsables d'infec-
clinicien sur le type de bactéries impliquées ou la présence de tions urinaires ne sont pas exigeantes et sont cultivées sur
levures permettant d'adapter le traitement. En cas de présence géloses ordinaires (Tableau 16.1).
d'une flore polymorphe, l'examen direct permettra d'évoquer
une contamination du prélèvement et de faire aussitôt prati- Milieux non chromogènes
quer une autre analyse. De plus, dans certains cas, notamment Initialement, les milieux les plus usuels étaient adaptés à la
lors de culture stérile avec examen direct positif, il permettra croissance des entérobactéries avec le plus souvent un indi-
d'adapter les milieux de culture, l'atmosphère et le temps d'in- cateur de l'attaque du lactose permettant une différenciation
cubation pour la recherche de germes inhabituels. des colonies. Les milieux les plus utilisés étaient soit non
sélectifs – milieu de CLED et milieu lactosé au bromocrésol
Bandelettes réactives chimiques pourpre –, soit sélectifs – milieu de MacConkey. L'utilisation
Ces bandelettes permettent de détecter simultanément et d'un milieu sélectif pour les bactéries à Gram négatif rendait
rapidement la présence de leucocytes et de bactéries sur des impératif l'ensemencement d'une gélose adaptée aux bacté-
urines fraîchement émises. ries à Gram positif telle qu'une gélose au sang avec ou sans
Les leucocytes sont mis en évidence grâce à la détection inhibiteurs type acide nalidixique plus colimycine.
d'une leucocyte estérase provenant à la fois des leucocytes
intacts et des leucocytes lysés. Le seuil de détection est d'en- Milieux chromogènes
viron 10 leucocytes par mm3. Des faux positifs sont possibles Le principe du milieu chromogène est d'utiliser des substrats
en cas de contamination par la flore vaginale ou de présence synthétiques qui sont des analogues structuraux d'une molé-
de Trichomonas. La sensibilité du test est diminuée en cas cule naturellement clivée par une enzyme c­ aractéristique

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Tableau 16.1 Espèces responsables d'infections quelques souches d'Enterobacter spp. et de Citrobacter spp.
urinaires (proportion en %). ont été décrites avec un phénotype de β-D-glucuronidase.
Le microbiologiste, notamment en milieu hospitalier du fait
Espèces Infections Infections Infections SAU
bactériennes communau- nosocomiales d'un hôpital de la plus grande diversité des entérobactéries rencontrées,
taires Groupe pédiatrique devra donc rester vigilant et bien contrôler l'adéquation
Réseau d'étude 2005 (n= 221) entre l'identification et l'antibiogramme. Un autre risque est
AFORCOPI- ESCMID représenté par la possibilité de confondre un entérocoque
BIO Europe 2000
Rapport (n= 421)
et un streptocoque du groupe B qui peut être responsable
Onerba 2002 d'infection urinaire chez la femme enceinte ou le nouveau-
(n= 417) né. Chez ces patients, l'utilisation en parallèle d'une gélose
Gram négatif au sang apparaît souhaitable. La quasi-généralisation des
systèmes d'identification par spectrométrie de masse type
Escherichia coli 68 38 79
MALDI-TOF permet une identification rapide et fiable des
Proteus 8 7 9 bactéries isolées lors d'une uroculture.
mirabilis
Klebsiella spp. 5 9 3 Autres milieux
Pseudomonas 1 6 0,5 D'autres milieux seront utilisés en fonction du contexte cli-
aeruginosa nique ou en fonction du Gram :
Autres 3 7 1 ■ en cas de suspicion de tuberculose, la recherche de
entérobactéries M. tuberculosis sera réalisée sur les milieux adéquats (voir
Acinetobacter 2 le chapitre 34 consacré aux mycobactéries) ;
spp. ■ en cas de cystite hémorragique chez des patients immu-
nodéprimés, on recherchera Corynebacterium urealyti-
Gram positif
cum en ensemençant une gélose au sang et en prolongeant
Enterococcus 5 17 3 l'incubation au-delà de 24 heures ;
spp.
■ en présence de bactéries à Gram positif à l'examen direct,
Staphylococcus 3 0,5 une gélose au sang sera systématiquement ensemencée ;
saprophyticus ■ en présence de germes à l'examen direct et en l'absence
Staphylococcus 3 2 2 de culture en 24 heures, une recherche d'anaérobies et
aureus de germes exigeants sera réalisée en ensemençant une
Streptococcus 3 1 gélose au sang incubée en anaérobiose durant 48 heures
agalactiae et une gélose « chocolat » sous CO2 durant 48 heures ;
Autres 1 2 1
■ en présence de levures, un milieu Sabouraud ou un
milieu chromogène pour levures (permettant l'identifica-
Levures 10 tion présomptive de C. albicans notamment) sera ense-
SAU : service d'accueil des urgences. mencé et incubé à 30 °C.

d'une espèce bactérienne ou d'un groupe d'espèces bacté- Modes d'ensemencement


riennes. Le substrat clivé acquiert des propriétés chromogé- L'ensemencement doit répondre au double but de dénom-
niques et précipite en colorant la colonie sans diffuser dans brer les bactéries et d'isoler la ou les bactéries en cause en
la gélose. La plupart des milieux chromogènes utilisent un obtenant des colonies bien distinctes les unes des autres.
jeu de différents substrats permettant une très bonne diffé- ■ Méthode originale de Kass : on fait des dilutions en série
renciation des colonies et une identification présomptive de de 10 en 10. Un volume connu de chaque dilution est
l'espèce ou des espèces bactériennes présentes dans l'urine. étalé sur une boîte de Petri.
Aujourd'hui, les milieux chromogènes, bien que plus oné- ■ Méthode simplifiée de Véron : l'urine est diluée au
reux, ont largement supplanté les milieux non chromogènes 1/100e en eau distillée stérile. On étale 0,1 ml de cette
en raison de plusieurs avantages. Ces milieux permettent dilution. Une colonie correspond à 1000 bactéries par
une discrimination plus fine des colonies et donc une meil- millilitre.
leure sensibilité de détection des urines polymicrobiennes. ■ Méthode de l'anse calibrée : cette méthode est actuelle-
Ils permettent une identification directe d'E. coli, d'Entero- ment la plus utilisée. L'urine est prélevée à l'aide d'une
coccus spp. et de Proteus mirabilis, à l'aide de tests complé- anse de 10 μl et est ensemencée selon une méthode
mentaires simples (indole, état frais) permettant un rendu standardisée qui permet, grâce a un abaque, de conver-
d'identification plus rapide au clinicien et une éventuelle tir l'aspect de la culture en UFC par millilitre, et ce sans
adaptation de l'antibiothérapie probabiliste (Fig. 16.1). Ils dénombrement (Fig. 16.1). Cette méthode simple, sans
permettent une économie substantielle en réactifs et en dilution préalable, permet une numération de 10 3 à
temps-technicien. Il est à noter toutefois que, dans de rares 106 UFC/ml tout en permettant l'obtention de colonies
cas, ce système d'identification peut être pris en défaut. isolées.
Ainsi, par exemple, de rares souches de Citrobacter freundii ■ Méthode de la lame immergée : on plonge dans l'urine
indologènes dépourvues de β-D-glucosidases peuvent être fraîchement émise une lame portant des milieux nutri-
identifiées à tort comme E. coli (Tableau 16.2). Par ailleurs, tifs, généralement MacConkey et CLED. Cette méthode

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Fig. 16.1 Exemples d'uroculture quantitative sur milieu chromogène. A. 106 UFC/ml de Klebsiella pneumoniae et de Proteus mirabilis.
B. 105 UFC/ml d'Escherichia coli. C. 104 UFC/ml d'Escherichia coli et de streptocoque du groupe D.

Tableau 16.2 Milieux chromogènes et ECBU : enzymes recherchées et aspect des colonies.
Espèces ou groupe d'espèces bactériennes
Enzyme détectée E. coli* Groupe Klebsiella, Groupe : Proteus*, Enterococcus
Réaction Enterobacter, Serratia, Morganii, Providencia
chromogénique Citrobacter
β-D-glucuronidase [1] + – – –
→ colonie rose
β-D-galactosidase [2] + + – –
→ colonie rose
β-D-glucosidases [3] – + – +
→ colonie bleue
Tryptophane désaminase – – + –
[4]
→ pigmentation beige de
la gélose
* La confirmation de l'espèce Escherichia coli et l'identification de l'espèce Proteus mirabilis seront réalisées par la recherche d'indole (test complémentaire),
positive dans le premier cas et négative dans le deuxième cas.

permet l'ensemencement des urines au lit du malade. Appareils et méthodes automatiques


Toutefois, elle présente le désavantage de ne pas obtenir Différents automates ont été mis au point pour détecter les
des colonies isolées pour des concentrations de 106 bacté- bactériuries significatives. Ces automates permettent de cri-
ries par millilitre et donc nécessite souvent le réensemen- bler rapidement (< 30 minutes) les urines et de déterminer
cement en isolement de l'urine en cas d'infection. les échantillons qui seront alors ensemencés. Différentes

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t­echnologies ont été développées. La microscopie à flux cou- les ECBU en fonction de leur niveau d'implication dans
plée, soit à un système d'analyse d'image (IRIS iQ200®), soit à l'étiologie des infections urinaires [4] :
un système de marquage fluorescent (Sysmex UF-100®), per- ■ un premier groupe qui peut être considéré comme
met non seulement le compte des bactéries, mais aussi celui des pathogène lorsque les germes sont isolés, même en
leucocytes, des hématies et la détection de cristaux, de levures. petites quantités, (10 3 UFC/ml) : Escherichia coli et
La technologie de l'automate Cellenium-160US® repose sur Staphylococcus saprophyticus ;
l'utilisation d'une sonde fluorescente marquant l'ensemble des ■ un deuxième groupe, plus habituellement impliqué dans
bactéries qui sont détectées et dénombrées par un microscope le cadre des infections urinaires nosocomiales, lorsqu'il
à fluorescence. Le Coral UTI Screen system® repose sur la existe des facteurs anatomiques ou iatrogènes favorisants,
quantification de l'ATP bactérien par fixation sur la luciférine et pour lequel un taux de 104 UFC/ml peut être proposé
et émission de lumière après action de la luciférase. Tous ces pour la femme (ce taux est abaissé à 103 UFC/ml chez
automates ont l'inconvénient d'être chers à l'achat et ne peuvent l'homme pour prendre en compte le cas de la prosta-
être utilisés que par les laboratoires traitant plusieurs centaines tite) : tribu Proteae, Klebsiella spp., Enterobacter spp.,
d'échantillons d'urines par jour. Les échantillons détectés posi- Serratia spp., Citrobacter spp., Pseudomonas aeruginosa,
tifs doivent être secondairement ensemencés. Enterococcus spp. et Staphylococcus aureus ;
■ un troisième groupe, dont l'implication comme
pathogène exige un niveau de bactériurie > 105 UFC/
Incubation des urocultures ml. Ce groupe comprend des espèces à Gram positif
La majorité des bactéries des infections urinaires poussent en (Streptococcus agalactiae, les staphylocoques à coagu-
18 à 24 heures et, en dehors de contextes particuliers, il n'y lase négative autres que Staphylococcus saprophyticus), à
a pas lieu de prolonger l'incubation. Dans certains cas (bac- Gram négatif (Acinetobacter spp., Stenotrophomonas mal-
téries exigeantes, déficientes, ou culture négative), malgré la tophilia, autres Pseudomonaceae) ou les Candida spp. ;
présence de bactéries à l'examen direct, il faut savoir modi- ■ un quatrième groupe qui comprend les espèces consi-
fier le milieu de culture (gélose au sang ou « chocolat ») et dérées comme contaminantes qui appartiennent habi-
l'atmosphère (anaérobiose et CO2), et prolonger l'incubation. tuellement à la flore urétrale ou génitale de proximité :
lactobacilles, streptocoques alpha-hémolytiques,
Gardnerella vaginalis, Bifidobacterium spp., bacilles diph-
Interprétation des urocultures térimorphes (sauf Corynebacterium urealyticum). Seul
leur isolement à partir d'une ponction sus-pubienne peut
Interprétation de la bactériurie permettre d'évoquer leur rôle pathogène.
quantitative sur échantillons obtenus L'ensemble de ces critères d'interprétation est réuni dans le
par la technique du « milieu de jet » tableau 16.3.
Les critères de Kass [5] qui servent historiquement de
référence pour l'interprétation de la bactériurie sont les Notons que si une culture polymicrobienne est en faveur d'une
suivants : contamination de l'urine, les infections urinaires à deux germes,
■ bactériurie < 10 4/ml : bactériurie non significative bien que rares, existent. Donc, toute culture polymicrobienne ne
(contaminants) ; doit pas conduire systématiquement à l'absence de poursuite
■ bactériurie > 105/ml : bactériurie significative. du prélèvement.
Il reste une zone d'incertitude entre 104 et < 105 UFC/ml.
Ces critères ont été établis dans le cadre d'études réalisées
chez des patientes présentant une pyélonéphrite ou une bac- Interprétation de la bactériurie
tériurie asymptomatique. Toutefois, Stamm et al. ont mon- quantitative sur échantillons obtenus
tré, en réalisant une étude chez des femmes présentant une
cystite, qu'une observance stricte des critères de Kass pou-
par une technique différente de celle
vait entraîner le rejet à tort de diagnostic d'ITU pour près du « milieu de jet »
de 50 % des cas [8]. Dans cette étude, le taux de bactériurie Les taux de bactériurie significatifs varient selon le mode
seuil permettant d'inclure 95 % des cystites était de 103 UFC/ de prélèvement et sont indiqués dans le tableau 16.3. Il est
ml. En outre, de nombreux facteurs affectent le comptage à noter que pour la ponction sus-pubienne, le taux est de
des bactéries (infection débutante, mictions nombreuses et 10 UFC/ml et nécessite donc l'ensemencement d'un volume
répétées, pH acide urinaire, urée augmentée, localisation minimum de 100 μl.
prostatique, etc.). En conséquence, il est admis que, sous
respect strict des conditions de prélèvement, de transport et
d'analyse des urines, toute bactériurie > 103 UFC/ml est à Cas particulier de la bactériurie
prendre en considération [3]. Le bactériologiste devra tenir asymptomatique
compte, pour l'interprétation et la poursuite de l'analyse, de La bactériurie asymptomatique, dénommée aussi colonisation
l'aspect monomicrobien ou polymicrobien de la culture, de urinaire, se définit comme la présence de bactérie dans l'urine
la leucocyturie, du contexte clinique et des ECBU faits anté- à un taux significatif (Tableau 16.3) en dehors de tout signe
rieurement ainsi que du type de micro-organisme retrouvé. d'infection urinaire. La bactériurie asymptomatique peut sur-
Un groupe de microbiologistes européens a proposé un clas- venir avec ou sans leucocyturie. La fréquence de la bactériurie
sement en catégories des germes retrouvés en culture dans chez la femme jeune est inférieure à 1 %, mais des fréquences

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Chapitre 16. Examen cytobactériologique des urines (ECBU)   169

Tableau 16.3 Taux de bactériurie pouvant justifier l'identification et l'antibiogramme du germe isolé
en fonction du patient, des germes et du nombre d'espèces, d'après [4].
Mode de prélèvement Patient Type de germes* Nombre d'espèces Taux de bactériurie
isolées significative (UFC/ml)
« Milieu de jet » Symptomatique Groupe 1 1 ou 2 103
Groupe 2 1 Femme : 10 4
Homme : 103
Groupe 3 1 105
Asymptomatique Groupes 1–3 1 105
Sondage simple Symptomatique Groupes 1–3 1 ou 2 103
Asymptomatique
Ponction sus-pubienne Symptomatique Groupes 1–4 1 ou 2 101
Asymptomatique
Sur sonde à demeure Symptomatique Groupes 1–3 1 ou 2 10 4
* Les groupes 1 à 4 sont définis dans le texte.

de plus de 10 % peuvent être observées chez les patients de Tableau 16.4 Contextes cliniques au cours
plus de 80 ans, les diabétiques, les patients ayant une vessie desquels sont observées des discordances entre
neurologique, les hémodialysés, et les patients sondés de façon leucocyturie et bactériurie.
intermittente ou à demeure. Toutefois, la recherche de bacté-
Leucocyturie sans bactériurie Bactériurie sans
riurie asymptomatique systématique n'est reconnue comme leucocyturie
apportant un bénéfice réel que dans deux contextes cliniques
Causes Néphrites tubulo- Patient
particuliers. Au cours de la grossesse, la bactériurie asymp-
néphrologiques interstitielles neutropénique
tomatique ou colonisation urinaire gravidique représente un (lupus, maladie de
risque accru de survenue de pyélonéphrite et d'accouchement Kawazaki, etc.)
prématuré, et doit être systématiquement recherchée une fois
Causes infectieuses MST : uréthrites Jeune nourrisson
par mois après le premier trimestre par bandelette urinaire (ou à gonocoque, Début d'infection
par ECBU d'emblée en cas de facteurs de risque associés : dia- C. trachomatis,
bète, anomalie du tractus urinaire, antécédent de cystite récidi- anaérobies
vante). En prévision d'une intervention sur les voies urinaires Vaginite, leucorrhée
et notamment d'une résection transurétrale de la prostate ou Tuberculose rénale
de l'ablation d'une sonde JJ, une bactériurie asymptomatique Infection urinaire
décapitée
sera systématiquement recherchée et traitée afin de prévenir
un risque accru de sepsis [3, 7]. Inflammation de Calculs
l'arbre urinaire Radiothérapie
Sondage
Interprétations des discordances
entre leucocyturie et bactériurie
Dans un certain nombre de cas, le microbiologiste et le cli- ■ l'ECBU est un des rares examens bactériologiques répé-
nicien peuvent être confrontés à une discordance entre la titifs ; en cas d'interprétation litigieuse, il convient de
leucocyturie et la bactériurie. Les principales situations cli- demander un nouvel ECBU ;
niques pour lesquelles une telle discordance peut survenir ■ des bactéries telles que Pseudomonas, Acinetobacter,
sont citées dans le tableau 16.4. Serratia signent une ITU iatrogène ;
■ parfois, l'antibiogramme n'est fourni qu'à titre indicatif ;
Antibiogramme il faut alors souligner que ce n'est pas une incitation à
l'antibiothérapie.
L'antibiogramme est effectué en testant les antibiotiques qui
ont une bonne élimination urinaire, en particulier : bêta-
Surveillance de l'ITU par le laboratoire
lactamines, quinolones et fluoroquinolones, cotrimoxazole,
aminosides, fosfomycine. Au cours du traitement, si l'infection est liée à une bactérie
usuelle sans mécanisme de résistance particulier, il n'y a pas
lieu de redemander un ECBU après 48 heures de traitement
Après obtention de l'identification ni au-delà, sauf en cas d'évolution défavorable (reprise de la
Les résultats définitifs devront être accompagnés de com- fièvre, douleurs, etc.). La stérilisation des urines est rapide
mentaires. Clairement rédigés, ils devront dans certains cas (< 48 heures). Le retour à la normale de la leucocyturie est
susciter le dialogue avec le clinicien. Certaines remarques plus lent et peut nécessiter 5 à 7 jours. En cas d'infection
sont fréquentes : avec un germe inhabituel ou multirésistant, un ECBU de
■ concernant le mode de prélèvement, en cas de souillure, contrôle à 48 heures et après l'arrêt du traitement pourra
il faut rappeler les règles strictes du prélèvement ; être prescrit.

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170   Partie II. Étude bactériologique syndromique des produits pathologiques

Contextes particuliers Prostatite


Les prélèvements selon la méthode de Meares et Stamey
Tuberculose en recueillant trois échantillons d'urines avant et après
Toute leucocyturie sans bactériurie doit faire évoquer une massage prostatique [6] sont maintenant abandonnés,
tuberculose rénale. En fonction du contexte, une recherche de notamment en raison de la douleur qu'ils provoquent et
mycobactérie sera réalisée sur urines préalablement déconta- du risque de dissémination bactérienne. Le diagnostic
minées 3 jours de suite (voir le chapitre 34, « Mycobactéries »). sera réalisé sur un simple ECBU avec les critères cités plus
haut. Rappelons que la bandelette urinaire dans le cadre
Patients immunodéprimés et/ou âgés des UTI masculines n'a d'intérêt que par sa valeur prédic-
La survenue d'une cystite hémorragique chez un patient tive positive. Une bandelette négative n'élimine en rien le
immunodéprimé, un patient âgé ou un patient ayant subi diagnostic.
une intervention urologique doit faire évoquer une infec-
tion à Corynebacterium urealyticum responsable de cystites
dite « incrustantes ». Cette suspicion pourra être confortée Références
par la présence de cristaux de type phosphate ammoniaco-
[1] American Academy of Pediatrics. Practice parameter : the diagno-
magnésiens ou un pH urinaire alcalin. Les urines devront sis, treatment, and evaluation of the initial urinary tract infection in
être ensemencées sur gélose au sang et l'incubation sera febrile infants and young children. American Academy of Pediatrics.
prolongée au moins de 48 heures. Cette corynébactérie a de Committee on Quality Improvement. Subcommittee on Urinary Tract
plus la particularité d'être multirésistante. Infection. Pediatrics 1999 ; 103 : 843–52.
Actinobaculum schaalii est une espèce récemment décrite [2] Bouza E, San Juan R, Munoz P, et al. An European perspective on noso-
proche des Actinomyces qui a été incriminée dans les infec- comial urinary tract infections I. Report on the microbiology workload,
tions urinaires chez le patient âgé avec des facteurs urolo- etiology and antimicrobial susceptibility (ESGNI-003 study). European
giques prédisposants (hypertrophie prostatique, cancer). Ce Study Group on Nosocomial Infections. Clin Microbiol Infect 2001 ; 7 :
bacille à Gram positif, oxydase négative, catalase négative, 523–31.
[3] Conférence de consensus co-organisée par la Société de pathologie
est de croissance lente (> 3 jours) sur gélose enrichie et sous
infectieuse de langue française (SPILF) et l'Association française d'uro-
atmosphère anaérobie ou enrichie en CO2. Son identifica- logie (AFU). Infections urinaires nosocomiales de l'adulte. Med Mal
tion reste délicate par les méthodes traditionnelles, mais elle Inf 2002 ; 33 : 193–215.
est parfaite en spectrométrie de masse. [4] European Confederation of Laboratory Medicine. European urinalysis
Aerococcus urinae est une autre espèce récemment identifiée guidelines. Scand J Clin Lab Invest 2000 ; 231 : 1–86.
comme responsable d'infection urinaire chez le sujet âgé en par- [5] Kass EH. Bacteriuria and the diagnosis of infections of the urinary
ticulier masculin avec des facteurs urologiques prédisposants. tract ; with observations on the use of methionine as a urinary antisep-
Ce cocci à Gram positif en tétrades ou diplocoques a les mêmes tic. AMA Arch Intern Med 1957 ; 100 : 709–14.
exigences de culture qu'A. schaalii. Les colonies catalase néga- [6] Meares EM, Stamey TA. Bacteriologic localization patterns in bacterial
tive, présentent une alpha-hémolyse sur gélose au sang et ne prostatitis and urethritis. Invest Urol 1968 ; 5 : 492–518.
[7] Nicolle LE, Bradley S, Colgan R, et al. Infectious Diseases Society of
sont correctement identifiées que par spectrométrie de masse.
America guidelines for the diagnosis and treatment of asymptomatic
Les levures poussent habituellement bien sur les milieux bacteriuria in adults. Clin Infect Dis 2005 ; 40 : 643–54.
chromogènes en 24 heures. Toutefois, un milieu type [8] Stamm WE, Counts GW, Running KR, et al. Diagnosis of coliform
Sabouraud ou chromogène pour levure sera ensemencé en infection in acutely dysuric women. N Engl J Med 1982 ; 307 : 463–8.
présence de levures à l'examen direct, et en cas de suspicion [9] Wilson ML, Gaido L. Laboratory diagnosis of urinary tract infections
clinique d'infection urinaire avec urine stérile. in adult patients. Clin Infect Dis 2004 ; 38 : 1150–8.

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