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EMC-Gynécologie Obstétrique 2 (2005) 167–180

www.elsevier.com/locate/emcgo

Incontinence urinaire de la femme


Urinary incontinence in women
S. Conquy *, D. Amsellem-Ouazana
Service d’urologie (Professeur B. Debré), Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques,
75014 Paris, France

MOTS CLÉS Résumé Handicap social majeur, concernant tous les âges de la vie de la femme,
Incontinence urinaire ; l’incontinence urinaire recouvre des tableaux cliniques fort différents. On peut ainsi
Impériosités ; principalement distinguer : l’incontinence urinaire d’effort, le plus souvent vérifiable lors
Examen de l’examen clinique, en rapport avec une hypoactivité sphinctérienne et/ou avec une
urodynamique ; hypermobilité cervico-urétrale (justifiant une rééducation périnéale ou une cure chirur-
Rééducation
gicale) ; l’incontinence par impériosités, suspectée à l’interrogatoire, confirmée par la
vésicosphinctérienne ;
TVT® ;
présence sur l’examen urodynamique d’une hyperactivité du détrusor et nécessitant le
Anticholinergiques plus souvent un traitement anticholinergique ; l’incontinence mixte associant les deux
précédentes et dont la prise en charge est fonction de l’importance respective des
troubles. Les différents examens cliniques et paracliniques permettent de préciser le
mécanisme pour aborder une prise en charge efficace et adaptée.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract Urinary incontinence is a distressing condition in women; it may occur at any age
KEYWORDS
and impairs their quality of life. It affects about 20% of the female population. Genuine
Genuine stress
incontinence;
stress incontinence (GSI) and detrusor instability (DI) are by far the most frequent causes
Detrusor overactivity; of urine leakage. They can be recognized by physical examination and confirmed
Pelvic floor retraining; essentially by urodynamics. GSI requires pelvic floor retraining and/or surgery while DI
TVT®; usually requires anticholinergic treatment.
Urodynamics; © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Anticholinergic agents

Introduction quelles que soient les circonstances dans lesquelles


la fuite survient et en tenant compte de la dimen-
L’incontinence urinaire est la perte involontaire sion sociale puisqu’il s’agit plus souvent d’un han-
d’urine démontrée objectivement et constituant dicap que d’une réelle maladie. Toutefois, de nom-
un problème social ou d’hygiène, telle que l’a breuses situations cliniques existent, tant par
définie la Société internationale de continence.1 l’importance de la fuite que par ses circonstances
Si cette définition a pu paraître trop restrictive à de survenue ou par le terrain sur lequel elles sur-
certains, elle a néanmoins le mérite de faire envi- viennent. L’évolution des moyens diagnostiques (et
sager cette affection au sens large, c’est-à-dire en particulier des explorations urodynamiques) et
thérapeutiques (avec notamment l’apparition
* Auteur correspondant.
d’une intervention chirurgicale simplifiée) rend dé-
Adresse e-mail : sophie.conquy@cch.ap-hop-paris.fr sormais la prise en charge de ce handicap accessi-
(S. Conquy). ble à l’immense majorité des patientes.
1762-6145/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi: 10.1016/j.emcgo.2004.12.001
168 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

Épidémiologie cosphinctérien précaire, constituant alors un fac-


teur de risque d’incontinence.
La prévalence de l’incontinence urinaire en France
est difficile à estimer car les études épidémiologi-
ques publiées comportent des définitions de popu- Classification clinique
lations et des méthodes de recueils fort différen-
tes. Elle est globalement dans la population Incontinence urinaire d’effort (Fig. 1)
générale de 4 à 5 %, soit près de 3 millions de
personnes en France avec des pourcentages nette- Elle est caractérisée par l’émission d’urine de façon
ment supérieurs chez la femme, évaluables à envi- concomitante à un effort. Celui-ci devra en général
ron 30 % avant 65 ans et plus de 40 % chez les être violent pour déclencher les fuites à un stade
femmes de plus de 65 ans hospitalisées dans les précoce de l’affection (crises d’éternuement,
établissements de court séjour.2 Si l’on considère sports violents) mais en l’absence de prise en
plus spécifiquement l’incontinence urinaire d’ef- charge, il existe une tendance spontanée à l’aggra-
fort qui est la forme la plus fréquente de fuites vation : des efforts de moins en moins violents
d’urine chez la femme, sa prévalence est de 20 % déclenchent la fuite d’urine pour aboutir, à terme,
tous âges confondus et de 37 % au-delà de 18 ans.3 à une incontinence orthostatique. Dans toutes ces
Les études internationales et en particulier anglo- situations, la fuite apparaît à l’occasion d’une aug-
saxonnes découvrent des pourcentages globale- mentation de la pression intra-abdominale et elle
ment comparables, variant entre 10 et 50 %.4,5 survient en jet, habituellement prévisible et donc
Enfin, l’épidémiologie concernant l’importance des souvent, en particulier au début, évitable par une
fuites est particulièrement difficile à évaluer en modification du mode de vie. Dans cette forme
raison de la subjectivité de ce paramètre, mais il typique, le symptôme est habituellement pur, sans
semble globalement que plus l’âge des patientes pollakiurie ni dysurie et est observé principalement
avance, plus l’incontinence est sévère et ceci en dans le post-partum ou la période périménopausi-
particulier au-delà de 60 ans.6,7 que.12
Parmi les facteurs de risque essentiels on note,
comme nous l’avons précédemment évoqué, Incontinence par impériosités mictionnelles
l’âge,8,9 les facteurs obstétricaux (grossesse et ac- (Fig. 2)
couchement),10 l’état gynécologique et notam-
ment les antécédents d’hystérectomie11 ou de mé- Elle est caractérisée par l’émission d’urine de façon
nopause9 et l’obésité. Il est bien entendu que de concomitante à un besoin d’uriner que la patiente
nombreuses pathologies associées (diabète, affec- ne peut réprimer. Elle est souvent associée à une
tions neurologiques, pathologies psychiatriques) et pollakiurie diurne et éventuellement nocturne et
la prise de médicaments influant sur la miction, peut survenir à tout âge de la vie, y compris chez
comme les diurétiques ou certains antidépresseurs, l’enfant, définissant alors une immaturité vésicale.
peuvent contribuer à perturber un équilibre vési- S’il existe fréquemment des facteurs déclenchants

Figure 1 Arbre décisionnel. Incontinence urinaire d’effort. ECBU : examen cytobactériologique des urines.
Incontinence urinaire de la femme 169

Figure 2 Arbre décisionnel. Fuites d’urine par impériosités. ECBU : examen cytobactériologique des urines ; IUE : incontinence
urinaire d’effort.

à cette hyperactivité du détrusor, comme l’audi- Incontinence urinaire par regorgement


tion du bruit de l’eau, le changement de tempéra-
ture ou une émotion forte, ces fuites peuvent sur- Elle est rare chez la femme et correspond à l’émis-
venir de façon totalement inopinée et peuvent aller sion d’urine indépendamment de tout effort et sans
jusqu’à une évacuation vésicale complète rendant aucun besoin impérieux au préalable, et s’observe
tout traitement palliatif illusoire et constituant lors d’une rétention vésicale chronique avec éva-
alors un handicap social nettement supérieur à cuation inopinée du trop-plein. Cette rétention vé-
l’incontinence urinaire d’effort. Les impériosités sicale chronique peut être le fait, soit d’une hypo-
mictionnelles peuvent être la réaction vésicale à contractilité du détrusor, soit de l’existence d’un
une épine irritative de voisinage (infections urinai- obstacle sous-jacent, ce qui dans un cas comme
res, calcul de vessie, tumeur de vessie, infections dans l’autre est rare chez la femme, en dehors de
vaginales, fécalome) ou de certaines affections certains contextes neurologiques, au décours de
neurologiques (sclérose en plaques, maladie de cures chirurgicales d’incontinence urinaire trop dy-
Parkinson, diabète...). Avant d’envisager une prise suriantes ou en présence de prolapsus volumineux
en charge de ces fuites, il conviendra bien entendu constituant un effet « pelote ». Il peut également
de mener une enquête étiologique orientée sur ces s’agir d’un obstacle fonctionnel, secondaire à une
différentes causes et sur laquelle nous reviendrons dyssynergie vésicosphinctérienne observée dans
ultérieurement.13 certaines pathologies médullaires suprasacrées et
sous-protubérantielles.14

Incontinence mixte Urination

Il s’agit du déclenchement socialement inapproprié


Elle partage les symptomatologies évoquées ci- d’une miction normale pouvant s’observer à l’occa-
dessus (incontinence urinaire d’effort et impériosi- sion de paroxysmes émotionnels (fou rire, orgasme)
tés mictionnelles). Il convient de différencier ce ou chez les patientes présentant un syndrome fron-
type d’incontinence des fuites urinaires survenant tal.
à l’effort et s’accompagnant d’une pollakiurie dite
de précaution où la patiente augmente le nombre Autres
des mictions dans le but de tenter d’éviter et de
minimiser la survenue de fuites, sans pour autant Nous considérerons comme diagnostic différentiel
qu’il existe de réelle hyperactivité vésicale. les fistules vésicovaginales et les abouchements
170 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

ectopiques congénitaux de l’uretère qui s’accom- On apprécie la trophicité vulvovaginale et l’état


pagnent de fuites d’urine permanentes, survenant du méat urétral.
le plus souvent dans un contexte particulier, no- On recherche un prolapsus en réalisant la
tamment postopératoire ou dans le post-partum. manœuvre des valves pour apprécier les différents
éléments de prolapsus antérieurs, postérieurs et
moyens et les quantifier par l’intermédiaire d’une
Examen clinique classification telle que celle de l’ICS,18 relative-
ment complexe, ou de façon plus classique en qua-
Il s’agit du temps essentiel pour l’exploration d’une
tre stades (stade I : intravaginal, stade II : affleu-
incontinence urinaire permettant le plus souvent
rant la vulve, stade III : dépassant l’orifice vulvaire,
d’avoir d’emblée une idée relativement précise sur
stade IV : totalement extériorisé).
le mécanisme des fuites et le traitement à envisa-
On tente ensuite d’objectiver des fuites d’urine
ger, bien que différents auteurs aient montré que
dans près de 20 % des cas, il existait des discordan- (ce qui peut nécessiter le refoulement d’éléments
ces importantes entre les données de l’interroga- de prolapsus par des valves) ; ceci doit se réaliser
toire et celles de l’examen clinique et/ou de l’exa- couché, debout, à vessie pleine, à l’occasion d’ef-
men urodynamique.15,16 fort de toux ou de poussées abdominales. Si les
fuites sont observées, il convient de réaliser la
Interrogatoire manœuvre de Bonney pour tenter de les faire dis-
paraître en corrigeant manuellement l’hypermobi-
Il doit être très précis, tout en respectant la pudeur lité cervico-urétrale.19 Cette mobilité urétrale
des patientes souvent peu enclines à détailler un peut également être évaluée par un Q-tip test où
symptôme qu’elles considèrent comme dégradant. l’on étudie la variation d’angle de l’urètre au repos
Il faut préciser les circonstances de survenue des et à l’effort de poussée par l’intermédiaire d’un
fuites (à l’occasion d’un effort, au décours d’un Coton-Tige® lubrifié placé dans l’urètre.20–22
besoin impérieux, sans facteur déclenchant...) On réalise un toucher vaginal qui, outre l’exa-
ainsi que les symptômes urinaires éventuellement men gynécologique, permet de réaliser un testing
associés (pollakiurie, dysurie, brûlures mictionnel- musculaire cotant de 0 à 5 la force de contraction
les) et d’autres signes de défaillance périnéale plus des muscles releveurs de l’anus, un toucher rectal
globale comme la recherche d’une incontinence pour apprécier la force de contraction du sphincter
anale aux matières ou aux gaz et s’enquérir d’une et rechercher une rectocèle ainsi que des touchers
éventuelle dyspareunie. On précise l’ancienneté pelviens combinés pour évaluer la qualité du noyau
des troubles et leur mode évolutif et l’on tente fibreux central du périnée et dépister une éven-
d’évaluer le handicap qu’ils représentent en quan- tuelle élytrocèle.
tifiant notamment le nombre et le type de garnitu- Un examen général complète l’examen, plus
res que la patiente doit porter par jour. Les anté- spécifiquement urogynécologique, et comporte no-
cédents médicaux, chirurgicaux, en particulier tamment, en fonction du contexte, un examen
gynécologiques et obstétricaux, sont ensuite dé- neurologique du périnée et une évaluation du re-
taillés, à la recherche d’une cause favorisant l’in- tentissement cutané des fuites d’urine.
continence urinaire et l’on établit la liste des médi-
caments utilisés de façon régulière. En effet,
Calendrier mictionnel
certains comme les diurétiques ou les antidépres-
seurs anticholinergiques peuvent avoir un effet di-
rect sur la vessie, tandis que d’autres constitueront C’est un moyen simple et objectif pour préciser les
une contre-indication à la prescription d’un traite- circonstances de survenue des fuites d’urine mais
ment éventuellement envisagé. Ces différentes également les habitudes mictionnelles des patien-
données, en particulier le retentissement psycho- tes qui peuvent éventuellement être à l’origine de
social de l’incontinence urinaire, peuvent être leur handicap. Ce calendrier mictionnel doit être
quantifiées de façon objective par des échelles de réalisé dans des conditions standards, sans modifi-
mesure comme la mesure du handicap urinaire cation du mode de vie ni du régime alimentaire,
(MHU) et Ditrovie®.17 idéalement pendant 1 semaine où la patiente note
l’heure et la quantité de boissons absorbées,
Examen physique l’heure et la quantité de miction et les circonstan-
ces de survenue des fuites. Ce calendrier miction-
Il doit être réalisé dans de bonnes conditions, à nel est également utile pour guider une éventuelle
vessie pleine, en position couchée puis éventuelle- rééducation ultérieure ou évaluer l’efficacité d’un
ment debout. traitement proposé.
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Test de pesée des garnitures voies : l’une pour le remplissage vésical, la


(ou « pad-test ») deuxième pour enregistrer la pression intravésicale
et la troisième (facultative) mesurant la pression
Il consiste à peser une garniture avant et après une urétrale en regard du sphincter strié. Ce remplis-
série d’efforts systématisés pour quantifier aussi sage peut également s’effectuer par l’intermé-
précisément que possible l’importance des fuites diaire d’un cathéter sus-pubien rendant l’examen
d’urine. Il peut être réalisé sur des périodes variant plus invasif mais responsable de moins d’artefact
entre 1 heure et 48 heures ; il pose de nombreux au temps mictionnel. La vessie est remplie, soit
problèmes de standardisation des résultats. Il est avec du liquide (eau stérile ou sérum physiologique)
principalement réservé aux études cliniques.23–25 à vitesse lente (< 50 ml/min), soit avec du gaz
(CO2), ce qui empêche l’étude de la miction mais
aurait l’avantage d’être plus rapide, plus propre et
Examens complémentaires moins onéreux. Au cours du remplissage vésical,
différents paramètres sont enregistrés.
En dehors de l’examen cytobactériologique des uri- • La capacité vésicale fonctionnelle est en
nes (ou de la bandelette urinaire) dont on ne peut moyenne, chez l’adulte, de 350 à 500 ml avec un
se passer, les autres examens seront prescrits en premier besoin ressenti vers 150 ml, un besoin
fonction du contexte et des suites thérapeutiques normal à 300 ml et un besoin impérieux aux
que l’on envisage de donner. alentours de 500 ml.
• La sensibilité à l’eau froide puis au besoin d’uri-
Examen cytobactériologique des urines ner.
• L’activité du détrusor, c’est-à-dire l’absence de
Il est indispensable, d’une part en raison de la contraction vésicale non inhibée au cours du
fréquence des infections urinaires chez les patien- remplissage.
tes présentant une incontinence urinaire et d’autre • La compliance du muscle vésical qui est le rap-
part en raison des troubles mictionnels induits par port entre l’augmentation de volume et l’aug-
la simple présence d’une irritation vésicale.26 Ceci mentation de pression devant être de l’ordre de
impose une réévaluation clinique des symptômes au 15 à 20, c’est-à-dire une augmentation de pres-
décours du traitement d’une infection urinaire sion de 15 cmH2O pour 400 ml de remplissage
lorsqu’elle a été diagnostiquée. La prévalence éle- environ.
vée d’une bactériurie chez les personnes âgées • La continence, en particulier lors de tests pro-
institutionnalisées27,28 rend préférable la réalisa- vocatifs comme la toux, le changement de posi-
tion d’un examen cytobactériologique des urines à tion et l’audition du bruit de l’eau.
la simple bandelette urinaire. En revanche, l’in- • Pendant ce temps, la pression abdominale est
fluence d’une bactériurie asymptomatique sur les enregistrée par l’intermédiaire d’une sonde rec-
résultats des explorations urodynamiques est diver- tale, ce qui permet de s’assurer de l’absence de
sement appréciée par les auteurs.29 poussée abdominale et de l’origine purement
vésicale d’une hyperpression.
Exploration urodynamique
Profilométrie urétrale
En analysant le mode de fonctionnement vésico- C’est un temps important de l’exploration d’une
sphinctérien et ses éventuels déséquilibres, l’ex- incontinence urinaire puisqu’il consiste à enregis-
ploration urodynamique permet de mettre en évi- trer la pression qui règne tout au long du canal de
dence les mécanismes physiopathologiques de l’urètre depuis la vessie jusqu’au méat en passant
l’incontinence urinaire. donc par la zone fondamentale pour la continence
Sa réalisation est nécessaire en cas de sympto- qu’est le sphincter strié, traduisant les possibilités
matologie mixte, de pathologies associées influant passives de retenue. Pour cela, la vessie contient
sur la miction, après échec d’une première ligne de environ 150 ml de liquide et la sonde est retirée
traitement conservateur et avant tout traitement progressivement à vitesse constante, enregistrant
chirurgical. une courbe en « cloche » sur laquelle on définit la
L’examen urodynamique comporte schémati- pression urétrale maximale ou la pression de clô-
quement quatre phases. ture et éventuellement la longueur fonctionnelle
de l’urètre et la zone de continence. La pression de
Cystomanométrie clôture est théoriquement d’environ 110 – l’âge, le
Elle étudie la pression vésicale pendant le remplis- résultat étant exprimé en cmH2O, et il semble
sage. Pour cela on utilise une sonde urétrale à trois actuellement que l’hypotonie sphinctérienne
172 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

(c’est-à-dire les patientes présentant une pression paraître une anomalie observée. Ces tests permet-
inférieure à 30 cmH2O) soit un facteur péjoratif du tent d’affiner le diagnostic, par exemple pour dis-
résultat des traitements chirurgicaux classiques. tinguer une neurovessie (centrale ou périphérique)
L’appréciation de la qualité de la variation de pres- et parfois de prévoir l’efficacité d’un traitement
sion au cours des efforts de toux (mesure du défaut qui pourra être ensuite prescrit per os.
de transmission), longtemps considérée comme le
paramètre essentiel d’appréciation d’une inconti- Principales anomalies observées
nence urinaire d’effort, a peu à peu perdu de sa En présence d’une incontinence urinaire, les prin-
valeur en raison des nombreux artefacts dont il cipales anomalies observées peuvent donc être les
peut être l’objet. Les données cliniques ou urody- suivantes.
namiques évaluant l’hypermobilité cervico- • Au cours de la cystomanométrie, la présence de
urétrale semblent supérieures : il s’agit de la me- contractions non inhibées du détrusor accompa-
sure de la pression de fuite (pression vésicale ou gnée de la sensation de besoins impérieux et
abdominale minimale à partir de laquelle survient éventuellement de fuites d’urine permet de po-
une fuite). ser le diagnostic d’hyperactivité du détrusor.
Ces anomalies sont inconstantes et leur absence
Débitmétrie n’exclut pas le diagnostic clinique ni l’instaura-
Elle consiste à enregistrer les différents paramètres tion du traitement médicamenteux30,31.
de la miction et nécessite, pour une interprétation • Au cours du profil urétral, l’existence d’une
fiable, des conditions de réalisation satisfaisantes. hypotonie sphinctérienne doit rendre prudent
Le volume de la miction doit être supérieur à 150 ml quant au résultat éventuel du traitement chirur-
et la patiente doit pouvoir uriner dans des condi- gical d’une incontinence urinaire.
tions de discrétion suffisantes. Cet examen, de • Au cours de l’instantané mictionnel, la décou-
pratique courante, peut être effectué indépendam- verte d’une hypocontractilité vésicale constitue
ment du reste de l’examen urodynamique mais lors un risque de rétention postopératoire dont la
d’une exploration complète, on enregistre simulta- patiente doit être informée.
nément la pression vésicale et la pression abdomi- • Enfin, la découverte d’une hyperactivité du dé-
nale, réalisant alors un instantané mictionnel. trusor chez une patiente consultant pour incon-
Cette mesure est le reflet du travail vésical permic- tinence urinaire d’effort doit rendre particuliè-
tionnel, particulièrement intéressant à connaître rement prudent quant à l’attitude
avant un éventuel traitement chirurgical pour in- thérapeutique ultérieure, notamment si elle est
continence urinaire. La présence d’une sonde uré- chirurgicale32–35.
trale introduit incontestablement un artefact pen-
dant cette partie de l’examen, mais celui-ci est Explorations neurophysiologiques
mineur pour une sonde de calibre 10 ou 12 Ch
comme celle utilisée. De plus, on tentera de com- Elles permettent d’apporter des arguments dia-
parer le résultat de cet instantané mictionnel à gnostiques en faveur de l’origine neurologique
celui d’une débitmétrie libre effectuée sans sonde d’une incontinence urinaire,36 mais ne sont pas de
au début d’examen. En fin de miction, le volume pratique courante dans l’exploration des fuites
résiduel est apprécié par l’intermédiaire de la d’urine.
sonde ou par soustraction entre le volume perfusé L’électromyographie des muscles du plancher
dans la vessie et le volume restitué lors de la périnéal recherche des signes neurogènes périphé-
miction. Le débit maximal doit être supérieur à riques, une augmentation de la latence du réflexe
15 ml/s, atteint dès les premières secondes de la bulbocaverneux préjugeant d’une lésion sur l’arc
miction et la morphologie de la courbe doit être en réflexe sacré, tandis que l’altération des potentiels
« cloche ». Pendant cette phase, la pression du évoqués corticaux du nerf honteux interne fait sus-
détrusor augmente d’environ 15 cmH2O chez la pecter une lésion sur les voies lémniscales à point
femme tandis que la pression urétrale s’effondre et de départ périnéal, et l’allongement de la latence
que la pression abdominale diminue, traduisant le distale du nerf honteux interne, une lésion termi-
relâchement périnéal. Le résidu postmictionnel nale du nerf honteux interne, notamment dans les
doit être inférieur à 15 % de la capacité vésicale. neuropathies périnéales d’étirement du post-
partum. Ces enregistrements nécessitent une com-
Tests pharmacologiques pétence particulière en neuroanatomie et un maté-
Au cours de l’examen, il est possible d’effectuer riel sophistiqué.
différents tests, soit par voie parentérale, soit par L’enregistrement de l’activité électromyogra-
instillation dans la vessie pour tenter de faire dis- phique du sphincter strié au cours de la cystomano-
Incontinence urinaire de la femme 173

métrie permet d’affirmer l’existence d’une dyssy- alors d’un examen peu invasif mais en réalité peu
nergie vésicosphinctérienne, c’est-à-dire le contributif dans l’exploration d’une incontinence.
renforcement de l’activité sphinctérienne pendant Elle permet d’éliminer un polype ou un calcul de
la miction, simultanément à la contraction du dé- vessie qui pourrait être responsable de contractions
trusor et ceci témoigne d’une lésion neurologique vésicales désinhibées, de découvrir une anomalie
médullaire.37 gynécologique passée inaperçue à l’examen clini-
L’activité électromyographique des muscles du que et d’évaluer le résidu postmictionnel.
périnée décroît linéairement avec l’âge, le premier
Plus intéressante est l’échographie réalisée par
accouchement, et ces enregistrements peuvent
être utiles pour guider les traitements rééduca- voie endovaginale ou par voie introïtale, c’est-à-
tifs.38,39 dire en arrière du méat urétral chez les patientes
pour lesquelles la voie endovaginale est doulou-
Explorations par imagerie reuse ou malaisée. On peut ainsi repérer la position
du col vésical et de l’urètre au repos, en retenue et
Cystographie à la poussée, en évaluant la mobilité de ces diffé-
Qu’elle soit rétrograde et mictionnelle ou descen- rents éléments par rapport à la symphyse pubienne.
dante au cours d’une urographie intraveineuse, la La béance urétrale ainsi mise en évidence peut
cystographie est un examen radiologique important faire suspecter une hypoactivité sphinctérienne.
du bas appareil urinaire, permettant une visualisa- Les voies endorectales, endo-urétrales et endo-
tion pendant la phase de remplissage et lors de la vésicales ne semblent pas apporter de réels pro-
miction. Lorsque l’examen est réalisé par voie ré- grès, en particulier par rapport à l’imagerie par
trograde, la vessie est remplie jusqu’à ce que la résonance magnétique sur laquelle nous revien-
patiente perçoive un réel besoin d’uriner, c’est-à- drons. Plus récemment, l’échographie tridimen-
dire habituellement entre 400 et 500 ml. Les cli- sionnelle42 a été réalisée et permet une bonne
chés mictionnels sont réalisés de profil, centrés sur
appréciation des tissus périurétraux.43–45
la base vésicale. Il est également important de
réaliser des clichés au repos, en retenue et en
Imagerie par résonance magnétique nucléaire
poussée, comparatifs, ainsi qu’un cliché postmic-
tionnel permettant une vérification du résidu.40 La Il s’agit d’un examen de réalisation simple, mais
mobilité du col vésical à l’effort est pour certains nécessitant des radiologues entraînés à l’analyse
un critère majeur de l’étude de l’incontinence des images. Elle permet d’apprécier la dynamique
urinaire d’effort associée à un trouble de la stati- pelvienne lors de l’effort grâce aux séquences ul-
que pelvienne. La comparaison des clichés au repos trarapides, en utilisant éventuellement un mar-
et à l’effort permet également de différencier une queur vaginal.46 Cette technique permet notam-
cystoptose d’une cervicocystoptose. ment d’apprécier les lésions des muscles releveurs
de l’anus et les defects du support urétral, en
Colpo-cysto-défécographie particulier lorsqu’on utilise une antenne vagi-
Version plus complète du colpocystogramme décrit nale,47 mais reste expérimentale, en cours d’éva-
par Bethoux,41 il s’agit de l’opacification simulta- luation.
née de la vessie, du vagin, du rectum et de l’intes-
tin grêle permettant l’analyse morphologique et Exploration endoscopique
dynamique des différents compartiments pelviens. Il s’agit d’une exploration facile, comportant après
Ces trois étages (antérieur, moyen et postérieur)
miction l’examen du méat et de la paroi vaginale,
sont analysés au repos et à l’effort en utilisant
le calibrage de l’urètre, la mesure précise du résidu
différents moyens de contraste. La comparaison
postmictionnel, l’exploration vésicale à la recher-
des clichés dans ces deux situations sur des calques
che d’une éventuelle épine irritative (polype, cal-
permet ensuite de décrire le trouble de la statique
cul) et la visualisation du col et de l’urètre au
pelvienne d’une patiente donnée. Cet examen, in-
retrait du cystoscope. Il s’agit d’un examen indis-
confortable pour la patiente, nécessite un opéra-
pensable en cas de récidive d’une incontinence et
teur entraîné et ne garde réellement d’indications
qu’après échec d’une première cure chirurgicale de chaque fois qu’une pathologie urothéliale ou une
prolapsus ou en cas de prolapsus complexe d’em- anomalie anatomique peut être suspectée.48
blée. La cytologie urinaire réalisée dans ce cadre est
également utile pour dépister un éventuel carci-
Échographie nome in situ responsable d’impériosités, voire
Elle peut être réalisée par voie sus-pubienne avec d’une hyperactivité du détrusor et nécessitant un
une sonde de 3,5 à 5 MHz, la vessie pleine. Il s’agit tout autre traitement.49
174 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

Traitement tion qu’elle réalise et tenter de l’améliorer. Cette


technique nécessite également l’utilisation d’une
Moyens sonde vaginale, mais également souvent d’électro-
des collées sur la peau permettant de reconnaître
Rééducation et traitements comportementaux les contractions parasites et de tenter de les évi-
Décrite initialement par Kegel en 1948, la rééduca- ter.55
tion comportait initialement exclusivement des Les traitements comportementaux sont essen-
exercices musculaires visant à renforcer le tonus tiels. En effet, toute rééducation doit commencer
des muscles périnéaux. Au fil du temps, des moyens par une phase d’éducation au cours de laquelle les
thérapeutiques nouveaux sont apparus (électrosti- habitudes de miction et de boisson des patientes
mulation, biofeedback), mais l’ensemble de ces sont recueillies, idéalement par l’intermédiaire du
techniques a toujours souffert du peu de publica- calendrier mictionnel que nous avons déjà évoqué,
tions scientifiques permettant d’apprécier son effi- ce qui permet d’emblée de relever un certain nom-
cacité réelle. La rééducation comporte donc diffé- bre d’erreurs souvent éducationnelles par absorp-
rents moyens qui doivent idéalement être utilisés, tion excessive de liquide, par miction anticipée
d’une part en fonction des symptômes de la pa- devançant le besoin ou à l’inverse par crainte de
tiente et d’autre part en fonction des données de mictions dans des lieux inconnus conduisant la pa-
l’examen clinique et en particulier du testing des tiente à se retenir trop longtemps. Cette phase
muscles releveurs de l’anus.50 d’éducation comporte également des explications
La rééducation « classique » consiste à renforcer anatomiques et un examen clinique soigneux s’as-
les muscles élévateurs de l’anus par des exercices surant de l’absence de trouble du schéma corporel
actifs de contractions que la patiente va apprendre et permet d’instaurer la relation de confiance
à maintenir contre résistance et pendant un délai thérapeute-patient indispensable à une bonne effi-
suffisant. Cette technique nécessite une coopéra- cacité de la rééducation.56–59
tion et même une complicité entre le thérapeute et
la patiente et constitue un temps important de la Traitements pharmacologiques
prise en charge rééducative. Elle est particulière- Il faut d’emblée différencier les nombreuses molé-
ment intéressante lorsque le testing des muscles cules actuellement à l’étude mais donc sans retom-
releveurs de l’anus est inférieur à 3. Elle est com- bées concrètes, que nous ne pourrons évoquer ici,
plétée par l’apprentissage du verrouillage périnéal des traitements classiques qui sont regroupables en
à l’effort permettant à la patiente, lorsqu’un effort quatre catégories.
est prévisible, de réaliser une contraction volon-
taire et doit aussi lutter contre l’inversion de com- Médicaments réduisant la contractilité vésicale
mande périnéale au cours de laquelle la patiente a Les anticholinergiques (oxybutynine, toltérodine,
tendance à contracter les abdominaux et à relâcher solifénacine) et les antispasmodiques (flavoxate,
les muscles du plancher périnéal, souvent même chlorure de trospium) sont fréquemment utilisés
sans s’en rendre compte.51–53 pour réduire la contractilité vésicale et ils sont
L’électrostimulation est une méthode passive, d’autant plus efficaces que les contractions non
utilisant le courant électrique pour recruter un inhibées sont de grande amplitude. Les molécules
nombre supérieur de fibre musculaire. Ce traite- disposant d’une autorisation de mise sur le marché
ment effectué par l’intermédiaire d’une sonde va- (AMM) dans cette indication ne sont disponibles que
ginale ne doit jamais être douloureux, avec un sous forme de comprimés et partagent à des degrés
temps de repos double de la durée de la stimulation moindres les inconvénients des traitements anti-
électrique (le plus souvent 2 s de stimulation et 4 s cholinergiques (sécheresse buccale, constipation,
de repos) à une fréquence habituelle de 50 Hz. contre-indication dans le glaucome et en associa-
Cette technique n’est réellement efficace que si la tion avec certains traitements antiparkinsoniens).
patiente perçoit la contraction et l’accompagne Différents travaux pharmacologiques ont montré
d’une contraction volontaire, un traitement exclu- une réduction nette des effets indésirables en uti-
sivement passif n’ayant pas fait les preuves de son lisant les formes à libération prolongée ou l’instilla-
efficacité. Elle est particulièrement utile lorsque le tion endovésicale de ces substances, mais aucune
testing des muscles releveurs de l’anus est inférieur d’entre elles n’est disponible actuellement en
à 2 et permet alors dans ce cas une meilleure France.60,61 Les effets secondaires de ces substan-
compréhension du schéma corporel.54 ces sont doses-dépendants et il convient donc
Le biofeedback est une technique de rééduca- d’adapter la posologie progressivement avec la pos-
tion active, au cours de laquelle la patiente peut, sibilité d’utilisation des substances « à la de-
sur un écran, visualiser l’efficacité de la contrac- mande », en fonction des circonstances dans les-
Incontinence urinaire de la femme 175

quelles surviennent les troubles. La durée générale Chirurgie


du traitement reste empirique et probablement De nombreuses techniques chirurgicales, décrites
d’autant plus longue que le trouble est plus ancien par ailleurs, ont été proposées pour corriger l’in-
car, outre leur efficacité sur le symptôme, ces continence urinaire. Elles peuvent être réalisées
substances permettent une autorééducation vési- par voie abdominale, par voie vaginale, par voie
cale chez de nombreuses patientes. mixte, par cœlioscopie et être éventuellement as-
sociées à la cure d’éléments de prolapsus. Ces
Médicaments augmentant le tonus urétral dernières années ont vu une relative harmonisation
Les substances a-stimulantes augmentent la pres- des pratiques par la mise en place de bandelettes
sion urétrale et permettraient donc idéalement de permettant de soutenir la région cervico-urétrale
lutter contre l’incontinence par hypoactivité du sans tension, évitant le plus souvent de provoquer
sphincter. Il n’existe à ce jour aucun produit possé- une obstruction. La première de ces nouvelles tech-
dant une AMM dans cette indication et la plus niques est celle dite TVT® (Tension Free Vaginal
grande prudence doit être recommandée en cas Tape) utilisant une bandelette de polypropylène
d’hypertension, d’hyperthyroïdie, d’arythmie car- qui est positionnée sous la partie moyenne de l’urè-
diaque et d’angor.62–64 tre par voie vaginale. Différents biomatériaux ont
ensuite été mis au point en utilisant la même voie
Œstrogènes d’abord ; puis d’autres voies d’abord (en particulier
Les études épidémiologiques montrent une aug- transobturatrice) ont été décrites. Ces techniques
mentation de la fréquence de l’incontinence uri- ont toutes en commun leur réalisation possible sous
naire, tous types confondus, après la ménopause, anesthésie locale, permettant de réduire la durée
ce qui laisse penser que l’équilibre hormonal joue d’hospitalisation. Les résultats obtenus sont pro-
un rôle important dans la continence. Pour autant, ches de ceux qui étaient observés avec l’interven-
l’efficacité du traitement hormonal substitutif, en tion de référence, à savoir l’intervention de Burch,
particulier lorsqu’il est utilisé par voie générale, au prix d’une morbidité moindre, et ils semblent se
reste très discutée et notamment son efficacité sur maintenir dans le temps. Le positionnement sous-
les paramètres urodynamiques n’a jamais été dé- urétral bas les fait se comporter plus comme les
montrée. De récentes études65,66 semblent indi- interventions à type de fronde que comme les col-
quer une amélioration de la qualité de vie chez les posuspensions, ce qui permet d’utiliser ces techni-
patientes traitées pour leurs troubles mictionnels ques chez des patientes présentant une hypotonie
par une hormonothérapie substitutive et ceci en sphinctérienne, même si les résultats cliniques sont
particulier lorsqu’il existe une symptomatologie ir- moins bons. Les résultats de cette technique va-
ritative avec des impériosités mictionnelles et lors- rient entre 80 et 90 % de succès si l’on se base sur
que l’examen clinique révèle une atrophie vulvova- les données objectives (pad test, examen urodyna-
ginale. Le mécanisme d’action de ce traitement est mique). Les enquêtes subjectives, avec question-
encore mal connu et l’équipe d’Abrams,67 s’ap- naires reçus par courrier, donnent des pourcenta-
puyant sur la réalisation de biopsies périurétrales ges de succès nettement inférieurs, entre 70 et
avant et 6 mois après instauration d’un traitement 80 %.3,70–76
hormonal, évoque une modification du collagène. L’implantation d’un sphincter artificiel est, chez
Enfin, l’association d’un traitement a-mimétique à la femme, une solution rare, grevée de complica-
une œstrogénothérapie semble permettre une po- tions spécifiques (érosion, infection, révision de
tentialisation des effets.68 matériel) et qui doit être réservée à de rares cas
d’hypotonies sphinctériennes graves. Si le taux de
Desmopressine succès est supérieur à 90 %, près d’une patiente sur
Il s’agit d’un analogue synthétique de la vasopres- cinq nécessite une réintervention.77
sine, qui présente des effets antidiurétiques. Uti- Les injections para-urétrales, dont le but est
lisé à la dose de 10 à 20 lg/j par voie intranasale ou d’augmenter les résistances urétrales, n’ont pas à
orale, la desmopressine est un traitement classique ce jour fait la preuve de leur efficacité ni de leur
de l’énurésie. Son efficacité a été plus récemment innocuité et ceci en dépit des nombreux biomaté-
étudiée en complément des anticholinergiques riaux utilisés (Téflon®, collagène, graisse autolo-
dans la pollakiurie nocturne liée à une hyperacti- gue, silicone).
vité du détrusor. Ce produit, globalement bien
toléré, expose à un risque d’hyponatrémie, en par- Neuromodulation
ticulier chez la femme âgée, ce qui justifie un Il est quelquefois possible de traiter les instabilités
contrôle biologique 15 jours après le début du réfractaires aux traitements usuels par la mise en
traitement.69 place d’un stimulateur des racines sacrées anté-
176 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

rieures (stimulateur de Brindley) après section des Incontinence urinaire d’effort


racines sacrées postérieures, visant à interrompre Elle relève dans un premier temps d’une rééduca-
l’arc réflexe sacré et donc à inactiver le détrusor. tion éventuellement associée à des artifices de
Une période de test est faite par l’implantation type obturateur urétral ou tampon vaginal utilisés
percutanée d’électrodes temporaires stimulant les occasionnellement. En l’absence d’efficacité de
racines S3. Si le test est concluant, le stimulateur ces traitements et si la gêne est importante, une
définitif, réglable, est mis en place : c’est la neu- intervention chirurgicale est alors proposée : s’il
romodulation des racines sacrées S3. existe une hypermobilité cervico-urétrale, le trai-
tement de choix est actuellement le soutènement
« Artifices » et palliatifs urétral par bandelette de type TVT®. En l’absence
d’hypermobilité cervico-urétrale et notamment si
Moyens de soutènement du col vésical la pression urétrale est basse, l’implantation d’un
Le tampon périodique classique qui, remontant le sphincter artificiel peut être discutée. Chez la
col vésical, permet dans certains cas un confort femme ménopausée, un traitement hormonal, no-
temporaire, en particulier à l’occasion d’efforts tamment local, est un appoint souvent utile.
planifiés, notamment sportifs, peut être remplacé
par des dispositifs intravaginaux plus spécifiques, Incontinence par impériosités mictionnelles
ou par des pessaires.78 Si aucune épine irritative locorégionale n’a pu être
mise en évidence dans les différents examens pra-
Dispositifs permettant l’occlusion urétrale tiqués, le traitement repose essentiellement sur les
Il s’agit d’une tige mousse placée par la patiente anticholinergiques éventuellement associés à un
elle-même dans l’urètre au décours d’une miction traitement hormonal, en particulier chez la pa-
et qui va permettre l’occlusion urétrale. Elle évite tiente ménopausée. Outre le traitement sympto-
mécaniquement la fuite d’urine lors d’efforts ponc- matique, les anticholinergiques permettent sou-
tuels prévisibles mais cette technique séduisante vent une autorééducation de comportements
comporte un risque d’irritation urétrale et d’infec- mictionnels anormaux, ce qui permet en diminuant
tion urinaire. De plus, l’introduction par la patiente progressivement les doses de sevrer les patientes
d’un corps étranger intra-urétral est souvent mal sans voir réapparaître le symptôme. Dans certains
acceptée par celle-ci.79,80 cas, la rééducation visant à renforcer le réflexe
vésical inhibiteur est un appoint utile. De même, la
Méthodes permettant une évacuation vésicale pollakiurie nocturne est souvent améliorée par
complète l’adjonction de desmopressine.
L’autocathétérisme urétral intermittent constitue
le moyen de référence pour permettre une vidange Incontinence mixte
vésicale complète. Différents systèmes intra- Associant la symptomatologie et la physiopatholo-
urétraux commandés par voie externe à l’aide gie de l’incontinence urinaire d’effort et de l’hyper-
d’aimants sont en cours d’évaluation.81 activité vésicale, l’incontinence mixte mérite une
évaluation au cas par cas. Bien que le consensus ne
Collecteurs externes soit pas formel, il semble que si la symptomatologie
Qu’il s’agisse de couches, garnitures, changes com- irritative est prédominante avec présence de
plets ou de systèmes adhérants au méat urétral contractions non inhibées sur l’exploration urody-
permettant le recueil de l’urine au moment des namique, celle-ci justifie la prescription d’un trai-
fuites, ces systèmes doivent être considérés tement anticholinergique. L’intervention chirurgi-
comme un dernier recours en raison de leur imper- cale est alors recommandée si les fuites à l’effort
fection. restent invalidantes. À l’inverse, lorsque l’inconti-
nence urinaire d’effort est prédominante, l’inter-
Indications vention chirurgicale peut être proposée d’emblée,
en sachant qu’en présence d’une incontinence
Elles sont essentiellement dépendantes du type mixte, le pourcentage de succès s’abaisse entre
d’incontinence présenté par la patiente, mais il 60 et 85 % selon les séries, même si dans un cas sur
conviendra également de tenir compte de l’état deux environ, l’hyperactivité vésicale est égale-
général et des pathologies associées. S’agissant le ment corrigée par la cure chirurgicale d’inconti-
plus souvent d’un handicap et non d’une maladie, nence.82
la prise en charge doit toujours être corrélée au
degré de gêne ressenti par la patiente, avec un Incontinence par regorgement
souci de guérison de son symptôme sans induire de Les fuites peuvent être en rapport, soit avec une
conséquences négatives. hypocontractilité du détrusor relevant d’un traite-
Incontinence urinaire de la femme 177

ment palliatif (autocathétérisme intermittent), bonne qualité contractile du détrusor pour éviter
soit avec un syndrome obstructif qui peut justifier des rétentions postopératoires dont la gestion se-
un traitement alphabloquant ou la levée chirurgi- rait difficile.
cale d’un obstacle lorsqu’il existe.
Post-partum
Urination
Outre les conseils d’hygiène de vie, les traitements Il s’agit de la période de prédilection pour une
rééducatifs, éventuellement associés aux anticho- évaluation clinique de la qualité du périnée afin
linergiques, permettent de façon inconstante une d’envisager une éventuelle rééducation qui peut
amélioration de ces fuites. être préventive. Le testing des muscles releveurs
de l’anus doit être effectué à la visite postnatale,
et s’il est inférieur à 3 ou si la patiente a une
Quelques cas particuliers symptomatologie d’incontinence, la rééducation
périnéale comportant les différents éléments sus-
Femme sportive cités prend alors toute sa place.

L’activité sportive de haut niveau constitue un fac- Trouble de la statique pelvienne


teur de risque d’incontinence urinaire d’effort
puisque plus de 50 % de ces femmes décrivent des L’association incontinence urinaire/trouble de la
fuites à l’occasion de leur pratique sportive et statique pelvienne est loin d’être systématique,
même en dehors de celle-ci. La prise en charge mais sa recherche est indispensable à la prise en
d’une telle incontinence est rendue différente par charge de la patiente. De même, chez une femme
le jeune âge de ces femmes et leur nulliparité, qui consulte pour un prolapsus, il importe d’évaluer
contre-indiquant a priori les traitements chirurgi- cliniquement et lors de l’examen urodynamique le
caux.83 fonctionnement vésicosphinctérien à prolapsus ré-
duit. En présence de troubles de la statique pel-
Femme âgée vienne importants, la rééducation est en règle dé-
cevante. Une prise en charge chirurgicale doit alors
Motif d’institutionnalisation fréquent, trop souvent être envisagée, idéalement de façon simultanée.
déniés, les troubles mictionnels et en particulier
l’incontinence urinaire nécessitent chez la femme
âgée une prise en charge adaptée. La recherche de
pathologie associée, d’antécédents notamment
Conclusion
chirurgicaux et la prise de traitements concomi-
tants est essentielle. Ce handicap, qui concerne Handicap social fréquent, l’incontinence urinaire
plus du quart des femmes après la ménopause, de la femme a beaucoup bénéficié d’une meilleure
justifie une expertise clinique et paraclinique soi- compréhension de ses mécanismes physiopatholo-
gneuse pour permettre une prise en charge adap- giques et de l’amélioration des traitements envisa-
tée, souvent multidisciplinaire. Parmi les traite- geables. Le diagnostic essentiellement clinique re-
ments médicamenteux, on retiendra l’utilisation pose sur un interrogatoire méticuleux et un examen
prudente des anticholinergiques chez les patientes physique réalisé dans de bonnes conditions. Les
présentant une maladie de Parkinson et de la des- différents examens complémentaires seront utili-
mopressine qui comporte sur ce terrain un risque sés en fonction du contexte. Dans l’ensemble peu
notable d’hyponatrémie. La rééducation, souvent invasifs, ils permettent une compréhension idéale
difficile chez des femmes présentant une atrophie du dysfonctionnement, pouvant proposer d’emblée
vaginale postménopausique notable, doit être le traitement le plus adapté. De prise en charge
précédée d’une œstrogénothérapie locale. Les multidisciplinaire, l’incontinence relève de traite-
conditions de vie, en particulier l’accessibilité aux ments médicamenteux, chirurgicaux ou rééduca-
toilettes, notamment chez les femmes institution- tifs, permettant dans l’immense majorité des cas
nalisées, permettent souvent de prévenir des fuites de faire disparaître un symptôme invalidant. Ces
liées à une mauvaise organisation. La chirurgie, en progrès diagnostiques et thérapeutiques doivent
particulier la mise en place de bandelette de type inciter les différents partenaires de santé à évo-
TVT®, peut être réalisée jusqu’à un âge avancé quer cette pathologie le plus librement possible
avec un pourcentage de succès moindre ; mais elle avec les femmes pour éviter que ce handicap reste
nécessite, en particulier sur ce terrain, un instan- un tabou dont le coût en matière de santé publique
tané mictionnel préopératoire s’assurant de la est loin d’être négligeable.
178 S. Conquy, D. Amsellem-Ouazana

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