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Définition
Anatomopathologie
Par le télescopage de l’anse proximale dans l’anse distale ainsi avec le mésentère
adjacent on observe l’aspect d’une « tumeur » - c’est le boudin d’invagination. Il est
constitué, en section longitudinale, par 3 cylindres : un cylindre externe, représenté par la
paroi extérieur de l’anse distale, dans laquelle entre l’anse proximale ; un cylindre moyen,
représenté par l’anse distale tourné en boucle à l'intérieur ; un cylindre interne, représenté
par l’anse proximale qui progresse dans l’anse distale. La zone de transition entre le
cylindre moyen et le cylindre interne représente la tête d’invagination et la zone de
transition entre le cylindre externe et le cylindre moyen représente le col d’invagination.
Selon le mécanisme d’apparition on distingue deux types :
- par prolapsus : le col d’invagination est fixe et l’avancement du processus se
réalise par la tête d’invagination ; par exemple : l’invagination iléo-cæco-
colique ;
- par renversement : la tête est fixe et le col se déroule sur le trajet de l’anse
invaginé ; par exemple : l’invagination iléo-iléale.
Physiopathologie
Clinique
Dans les premières heures l’enfant présente une pâleur généralisé. L’abdomen est
normal, sans distension. A la palpation douce, la fosse iliaque droite est souvent vide. Sur
le cadre colique on peut trouver une masse ovoïde, sensible à la palpation, élastique, peu
mobile - le boudin d’invagination. Durant les crises l’enfant est très agité, l’abdomen sera
contracté en raison de la défense musculaire suite aux douleurs.
Le touché rectal va relever du sang sur le doigt de examinateur. L’hémorragie
digestive inferieure se manifeste par la présence des traces de sang rouge ou rouge foncé
dans les couches.
Après 12-24 heures l’abdomen est météorisé. L’enfant présente une souffrance
accentuée, les yeux cernés, la pâleur s’intensifie.
Après 72 heures on note des vomissements fécaloïdes, l’abdomen distendu, selles
sanguinolents, ainsi qu’un état général très altéré.
Imagerie
Chez une invagination intestinale aigue l’ASP peut montrer des niveaux hydro-
aériques, typiques pour une occlusion, une masse abdominale ou des images larges
montrant des gaz intestinaux. Un ASP sans images pathologiques n’exclue pas une
invagination intestinale aigue. Les seuls clichés simples ne peuvent pas être considérées
suffisants pour le diagnostic.
Le lavement opaque ou l’introduction de l’air radio opaque dans le rectum par une
sonde trans-anale peut mettre en évidence la présence d’une invagination intestinale
aigue. La présence d’un pneumopéritoine contre indique l’utilisation des produits de
contraste. Sur les clichées on peut observer l’arrêt de la substance de contraste au niveau
du boudin d’invagination situé au niveau colique. L’image typique est celle « en pince de
homard », ou d’une pseudo tumeur colique.
Traitement
Chez les enfants plus grands, les invaginations secondaires obligent dans la plupart
des cas de réaliser des résections iléales comprenant le diverticule de Meckel, le polype,
la tumeur, la duplication, suivies par des anastomoses intestinales ou ileostomies.
Une invagination intestinale aigue chez un enfant porteur de purpura rhumatoïde
(ou maladie de Henoch-Schönlein) sera tenue sous observation, en essayant d'éviter une
intervention chirurgicale si possible. Dans la majorité des cas, l’invagination intestinale
aigue peut se réduire spontanément, mais en cas de complications (perforation, suspicion
d'ischémie intestinale), on doit être préparé pour une intervention en urgence.
Après la réduction de l'invagination, le risque de récidive est assez élevé, jusqu'a
10-20% des cas dans les premières 24-48 heures (selon différents auteurs). Après
désinvagination par lavement, l'enfant sera tenu sous observation pendant 24-48 heures,
selon l'évolution. Concernant l'alimentation, on peut rencontrer des habitudes différentes
d'un service à l'autre. Certains chirurgiens préfèrent laisser l'enfant reprendre
l'alimentation immédiatement après la désinvagination, considérant comme preuve
thérapeutique une bonne tolérance de la reprise de l'alimentation. Autres considèrent que
le repos digestif s'impose après la désinvagination et toute réapparition de phénomènes de
douleurs de type colique doivent être explorés en raison des hauts taux de récidives
précoces.