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1. DEFINITION – GENERALITES
Maladie acquise, d’origine vasculaire et infectieuse, qui survient le plus souvent
chez le prématuré.
2. INTERET
Affection redoutable
Mortalité élevée
Risque de séquelles graves.
Fréquence de la maladie reste élevée.
3. ANATOMIE – PATHOLOGIQUE
La définition de l’entérocolite est anatomo-pathologique, la lésion est caractéristique :
il s’agit d’une nécrose de la muqueuse, parfois étendue aux autres couches de la paroi
intestinale.
a. Macroscopie :
La zone atteinte est distendue, ecchymotique, très fragile, de couleur chamois.
Des bulles d’air parfois visibles, dissèquent l’épaisseur de la paroi intestinale.
La nécrose peut atteindre tout l’axe digestif, de l’œsophage au rectum.
Les lésions siègent le plus souvent au niveau du grêle terminal, du caecum, de
l’appendice et du côlon droit.
b. Microscopie :
Nécrose de la muqueuse digestive pouvant atteindre les autres couches de la paroi,
jusqu’à la perforation.
Il peut s’y associer de façon variable des lésions hémorragiques, une pullulation
microbienne, des bulles sous muqueuses et/ou sous séreuses, des microthromboses
capillaires et une réaction inflammatoire parfois retardée.
4. EPIDEMIOLOGIE
La fréquence n’est pas connue avec exactitude ; 1 – 7,5%.
La maladie s’observe par petites épidémies, se voit surtout au début de l’hiver.
Elle survient au cours des 1ers mois de la vie.
5. PHYSIOPATHOLOGIE
L’entérocolite ulcéro-nécrosante relève de multiples facteurs, mais elle survient aussi
en l’absence de risque commun ou chez des nouveau-nés à terme.
a. Facteurs généraux :
Rupture prématurée des membranes avec amnionite
Asphyxie à la naissance
Petit pour l'âge gestationnel
Cardiopathie congénitale
Exsanguinotransfusions
b. Facteurs vasculaires :
Immaturité vasculaire aggravée par :
La détresse néonatale
L’hypothermie,
L’acidose,
Une anémie,
Des apnées.
c. Facteurs infectieux :
INN : E-Coli, Klebsiella, Entérobacter, Pseudomonas, Salmonella para-typhi B,
Clostridium.
Germes de la flore intestinale qui deviennent invasifs, due à la stase intestinale
en rapport avec l’immaturité de la motricité intestinale.
d. Rôle de l’alimentation entérale :
Age au début de l’apport entéral : la fréquence de la maladie a pu être diminuée
par une longue période de repos digestif.
Alimentation tran-pylorique
Nature du lait : Lait artificiel
6. DIAGNOSTIC
a. Clinique :
Signes fonctionnels :
Résidus ou vomissements bilieux
Difficulté de prise alimentaire
Ballonnement abdominal
Arrêt du transit
Saignement digestif peut être abondant dans des selles glaireuses
Parfois plus discret (simples stries sanglantes dans des selles normales)
Etat général : peut-être discrète :
Teint grisâtre
Hypothermie ou fièvre
Apnée
Singes physiques
Signes digestifs :
• Abdomen distendu avec ou sans sensibilité
• flammèches, plastron, ecchymose diffuse témoin d’une complication
• Défense localisée
• Bruits hydroaériques absents
• Ascite
• Pneumopéritoine
• Hémorragie digestive haute ou basse
Autres signes :
• Etat de choc (tachycardie/qualité du pouls ; extrémités froides ; TRC
˃ 3sec)
• Oligurie/anurie
b. Paraclinique :
i. Biologie :
Acidose respiratoire et métabolique
Hyperleucocytose et syndrome inflammatoire
Neutropénie
Thrombocytopénie
CIVD
Instabilité hydroélectrolitique
Urines : présence de lactulose et de D-lactate
ii. Radiologie :
A.S.P. :
Image caractéristique = Pneumatose pariétale = Image claire, aérique,
linéaire, bordant une ou plusieurs anses intestinales sur une longueur de
quelques cm.
Autres signes :
• Hyper aération diffuse ou localisée,
• Image d’ « anse fixée », rigide, distendue,
• Epaississement des parois des anses,
• Epanchement liquidien
Echographie : micro bulles dans la paroi abdominale et dans le foie
T.O.G.D.
Le lavement opaque
La rectoscopie :
7. EVOLUTION – COMPLICATION – SURVEILLANCE
a. Favorable :
Dans la majorité des cas, l’évolution est favorable ; le choc est jugulé, les signes digestifs
disparaissent, le transit est rétablit en quelques jours, la pneumatose s’efface en 24 à
48h.
Une telle évolution s’observe dans 40% à 70% des cas.
b. Défavorable :
i. La perforation :
Etat de choc brutal
Ballonnement abdominal massif,
Volumineux pneumopéritoine (ASP) : croissant clair inter-hépato-
diaphragmatique
ii. Péritonite stercorale
Plastron,
Œdème pariétal
Ecchymose diffuseRadiologiquement, on peut avoir :
iii. La gangrène intestinale :
Cliniquement, c’est un choc toxique.
Radiologiquement :
ASP : épanchement liquidien, et la pneumatose devient grossière.
Echo : foyer hyperéchogène bordé d’une zone anéchogène.
Biologiquement, on a une thrombopénie.
iv. Sténoses :
Après plusieurs mois
Résidus gastriques
Vomissements
Alternance de diarrhées–constipation
Retard de croissance
Episodes septicémiques à répétition
Parfois silencieux
8. TRAITEMENT
a. Traitement médical :
Traitement de l’état de choc :
Remplissage vasculaire ; sang frais et plasma.
Assistance ventilatoire.
Traitements complémentaires : Dextran (améliore la perfusion
mésentérique), Dopamine (vasodilatation mésentérique).
Traitement ant-infectieux :
PéniG – Gentamicine.
En cas de perforation : Céphalosporine + Gentamicine et/ou M&tronidazole
Mise au repos du tube digestif :
Alimentation entérale arrêtée dès les 1ers signes, à la moindre suspicion
d’entérocolite.
En cas de ballonnement abdominal : sonde d’aspiration gastrique.
Une fois l’état général stabilisé, la surveillance peut commencer :
Mise en place d’un KT central pour l’alimentation parentérale exclusive.
Repos digestif d’au moins 2 semaines.
b. Traitement chirurgical :
i. En urgence :
Indications :
Existence d’une pneumatose pariétale ou même portale
Péritonite ou Pneumopéritoine.
Signes de gangrène intestinale.
Atteinte diffuse.
Intervention : Résection + dérivation ou résection + anastomose :
ii. En différé :
Traitement d’une sténose
Fermeture d’une stomie
Dérivation chirurgicale