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OUEDRAOGO Isso
OBJECTIFS
1. DEFINIR l’ONN
2. DECRIRE 3 signes fonctionnels et 2 signes radiographiques dans la forme
typique de l’ONN par atrésie du grêle au début
3. CITER 3 étiologies fonctionnelles des ONN
4. PLANIFIER le traitement médical d’une ONN
I. Généralités
1. Définition
Arrêt partiel ou total du transit intestinal, dans les 28 premiers jours de vie, secondaire à un
obstacle sous pylorique, mécanique ou fonctionnel, à l’exclusion des MAR, des péritonites
méconiales et des hernies étranglées.
2. Intérêt
Ce sont des urgences médicochirurgicales ;
La prise en charge a bénéficié des progrès de la réanimation ;
le pronostic dépend de la précocité de la prise en charge.
3. Epidémiologie
Constituent des urgences fréquentes ;
Fréquence : 1/1500 naissances vivantes.
4. Physiopathologie
Trois éléments sont à prendre en compte dans la physiopathologie de l’occlusion
intestinale : la distension intestinale, les troubles de la microcirculation et les
altérations des secteurs hydriques de l’organisme.
a. Distension intestinale
En effet, le contenu intestinal qui stagne en amont de l’obstacle provoque une
dilatation de la lumière intestinale qui progressivement s’accroît, entraînant la
poursuite des sécrétions, puis la diminution de la réabsorption liquidienne.
L’augmentation de la distension est liée à la présence de gaz, due à la fois à l’ingestion
de l’air dégluti et à la fermentation du contenu intestinal stagnant. Du fait de la tension
croissante sur la paroi intestinale, la capacité de réabsorption s’arrête, l’organisme
séquestrant d’importantes quantités d’eau, d’électrolytes et de protéines dans le tube
digestif.
b. Troubles de la microcirculation
La persistance de la distension intestinale entraîne un blocage de la microcirculation
et donc une hypoxie avec possible nécrose de la muqueuse. La distension intestinale
croissante provoque la diminution progressive de la pression partielle d’oxygène de la
paroi intestinale, d’où une carence énergétique de cette paroi avec une paralysie de la
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couche musculaire lisse, aggravant d’autant la distension initiale. L’insuffisance
d’apport d’oxygène par distension de la paroi intestinale va produire un œdème pariétal
puis des manifestations inflammatoires nécrotiques voire perforatives. L’intestin altéré
par l’hypoxie et la protéolyse intracellulaire va produire un facteur myocardo-
dépressif, occasionnant la diminution de la contractilité du muscle myocardique, et
provoquer une vasoconstriction dans le territoire splanchnique ce qui accroît d’autant
l’hypoxie intestinale.
3. Para clinique
ASP
Opacifications
L’échographie :
Peu informative : elle peut montrer une image en cocarde, une masse (tumeur),
calcifications (méconiales).
Biologie:
NFS, Vs, CRP, GS Rh, TP, TCK, Bilan rénal, Ionogramme sanguin.
Les ONN peuvent être classées en occlusions « à ventre plat » et occlusions « à ventre
ballonné»
L’obstacle plus ou moins complet siège presque toujours sur le 2eme duodénum. Si
l’atrésie duodénale est isolée, le pronostic est excellent.
Le cliché d’ASP de face fait le diagnostic montrant une image en double bulle
gastroduodénale. L’absence d’aération digestive d’aval témoigne du caractère complet
de l’atrésie.
En cas d’arrêt de rotation à un stade plus avancé, l’angle duodéno-jéjunal est amarré
plus ou moins lâchement devant le rachis, tandis que le colon droit est libre, la valvule
iléo-caecale étant juste à coté ou devant l’angle duodéno-jéjunal. La racine du
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mésentère est alors très courte et l’ensemble du grêle et du colon droit peut aisément se
volvuler autour de l’axe mésentérique. Dans cette situation le ligament cystico-colique
est remplacé par des brides péritonéales qui cravatent la face antérieure du 2éme
duodénum (brides de Ladd).
Le volvulus sur malrotation peut survenir à tout âge durant l’enfance, mais le
maximum de fréquence concerne la période néonatale. Souvent après un intervalle libre
de quelques heures à quelques jours, ce nouveau-né qui avait été alimenté
normalement et qui avait émis son méconium dans des délais normaux, vomit bilieux.
L’abdomen est initialement plat et dépressible. C’est à ce stade qu’il faut faire le
diagnostic avant que n’apparaissent ballonnement et signes péritonéaux témoignant de
la souffrance digestive. Les rectorragies sont assez fréquentes, parfois précoces par
suffusion muqueuse.
Le diagnostic repose sur l’échographie Doppler abdominale qui visualise les vaisseaux
mésentériques et retrouve ici une artère mésentérique située à droite de la veine et
surtout un signe du tourbillon témoignant en doppler du volvulus des vaisseaux
mésentériques. Il s’agit d’un examen difficile. Au moindre doute il faut le compléter par
une opacification du cadre duodénal, afin de vérifier la position de l’angle de Treitz et
l’absence de spire de torsion à la jonction duodéno-jéjunale.
L’intervention consiste après détorsion de l’intestin à prévenir la récidive par une mise
en mésentère commun complet avec appendicectomie (l’appendice se retrouve en effet
dans la fosse iliaque gauche). Le pronostic est excellent en l’absence de souffrance
digestive, lorsque l’intervention a été suffisamment précoce.
1. Occlusions organiques
a. Atrésies du grêle
Elles peuvent siéger sur tous les segments de l’intestin grêle : jéjunum, iléon proximal
ou distal.
La pathogénie des atrésies du grêle est liée à un trouble plus tardif du développement
par ischémie d’un segment intestinal.
Le diagnostic est souvent évoqué par l ‘échographie prénatale, mais plus tardivement
que celui des atrésies duodénales. Celle-ci montre la dilatation des anses intestinales
en amont de l’obstacle. Il faut essayer d’éliminer en prénatal l’association à une
mucoviscidose, par l’étude des mutations spécifiques de cette maladie chez les parents
et chez le fœtus.
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b. Atrésie colique
Elle est caractérisée tant en pré qu’en post natal par l’importance de la dilatation du
segment d’amont. Le pronostic fonctionnel est excellent car la longueur du grêle est ici
toujours normale.
Les duplications digestives dont la pathogénie est moins bien établie que celles des
atrésies digestives peuvent survenir à tous les niveaux du tube digestif. On en distingue
deux types principaux, kystiques et tubulaires, communicantes ou non.
Elles sont liées soit à une anomalie du contenu intestinal, soit à une anomalie du
péristaltisme intestinal.
On reconnaît deux (2) étiologies différentes aux obstructions par anomalie du contenu
:
a. Iléus méconial de la mucoviscidose
Le diagnostic de mucoviscidose peut être fait en prénatal dans deux(2) situations bien
différentes :
Il existe dans la fratrie un cas index, la mutation est alors en règle identifiée et le
diagnostic pourra être fait très précocement par biopsie dutrophoblaste par exemple.
Ailleurs l’étude des enzymes digestifs dans le liquide amniotique est fiable entre la
15 et la 19éme semaine d’aménorrhée. Sinon c’est l’étude génétique.
Le diagnostic n’est règle pas anté natal. A la naissance l’abdomen est plat.
La MH : (ou mégacôlon congénital) est liée à l’absence des cellules ganglionnaires des
plexus sous-muqueux et myentériques de la paroi intestinale. Dans 80% des cas la MH
est limitée au rectum ou au recto sigmoïde. La pathogénie admise est : arrêt de la
migration des cellules de la crête neurale qui colonise l’intestin dans le sens crânio-
caudal.
La MH se révèle dans 90% des cas durant le premier mois de vie. Dans sa forme recto
sigmoïdienne elle atteint préférentiellement le garçon, il existe des formes familiales et
l’on a récemment isolé le gêne en cause. Le diagnostic n’est pas fait en prénatal.
L’examen est normal à la naissance. Plus ou moins rapidement, vont apparaître
ballonnement abdominal, puis rejets et vomissements. Dans 2/3 des cas l’élimination
spontanée du méconium est retardée au-delà de la 24eme heure de vie.
Le TR ou la montée prudente d’une sonde rectale sont très évocateurs quand il montre
un canal anal perméable mais parfois anormalement tonique et surtout quand ils
entraînent l’élimination explosive de méconium et de gaz permettant le ballonnement
du nouveau-né.
Les ECUN sont caractérisées par une nécrose de la muqueuse intestinale, voire des
plans profonds de l’intestin. Les causes et les facteurs favorisant de l’ECUN sont
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multiples : prématurité, souffrance fœtale périnatale, anoxie, mauvais état
hémodynamique, infection, alimentation hyperosmolaire.
L’ECUN va réaliser une occlusion secondaire dont le début se fait souvent vers la
première semaine de vie, mais peut aussi être très rapide dès les premières heures, ou
au contraire retardé au delà du premier mois, chez le grand prématuré.
La phase de début est caractérisée par l’installation d’un iléus avec résidus gastriques,
ballonnement abdominal douloureux, rectorragies, signes infectieux cliniques et
biologique.
Le diagnostic formel repose sur la présence sur les radiographies de l’abdomen d’une
pneumatose de la paroi intestinale, caractérisée par des petites bulles d’air qui
dessinent un double contour des segments concernés. Il peut s’y associer une
pneumatose portale.
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De manière générale, dans les occlusions intestinales, on peut faire un diagnostic
topographique qui complétera le diagnostic étiologique.
Diagnostic topographique :
CARACTERISTIQUES Occlusion HAUTE (Grêle) Occlusion BASSE (Colon)
Péristaltisme +++ ±
paracliniques ASP - plus larges que hauts - plus hauts que larges
TRAITEMENT
1. BUTS
Corriger les désordres humoraux
Lever l’obstruction intestinale
Prévenir les complications.
2. MOYENS ET METHODES
MEDICAUX
o Réanimation = conditionnement
- Orthostatisme
- Réchauffement (couveuse, matelas chauffant) ;
- Voie veineuse périphérique ;
- Sonde nasogastrique ;
- Son de d’oxygénothérapie ;
- Sonde urinaire ou poches à urines ;
o Rééquilibration :
- circulatoire : 80 – 110 cc/kg/jour (SSI, SGI, macromolécules) ;
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- hydroélectrolytique : NaCl, KCl, CaCl selon l’ionogramme ;
- métabolique : selon gazométrie
o Antibiothérapie : C3G (50-100 mg/kg/jour) + Aminosides (30-40 mg/kg/jour) ;
o Vitamino-Kthérapie : 1 mg/kg en sous cutané ;
CHIRURGICAUX
o Excision du diaphragme muqueux + suture gastroduodénale ;
o Résection-anastomose iléo-iléale termino-terminale ± plastie ;
o Section de brides de Ladd ;
o Détorsion intestinale ;
o Exérèse totale d’une duplication
o Abaissement coloanal ;
o Interventions palliatives : dérivations externes : iléostomie ou colostomie
3. RESULTATS
Mortalité : 50% en Afrique ;
Complications
o Immédiates : fistule ou lâchage anastomotique ; sténose anastomotique ;
- anastomose afonctionnelle ;
o Secondaires : - suppuration pariétale ou péristomiale ; - prolapsus et sténose stomiaux ;
o Tardives
- éviscération ou éventration postopératoire ; incontinence anale ; - problème d’intestin court ;
4. INDICATIONS
Est fonction de l’étiologie
CONCLUSION
La complexité de ces différentes causes d’ONN ne doit pas faire méconnaître la
simplicité des signes révélateurs : vomissements bilieux, absence ou retard
d’émission méconiale. L’aspect de l’abdomen, la radiographie simple et l’épreuve à
la sonde orientent le diagnostic étiologique dans plus de 90% des cas. C’est alors
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