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Journal de Chirurgie Viscérale (2013) 150, 356—364

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www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Prise en charge de l’ulcère gastroduodénal


perforé : revue de littérature夽
Therapeutic management of perforated gastroduodenal ulcer:
Literature review

C. Mouly a, R. Chati b, M. Scotté b, J.-M. Regimbeau a,∗

a
Service de chirurgie digestive, oncologique et métabolique, CHU d’Amiens, place
Victor-Pauchet, 80054 Amiens, France
b
Service de chirurgie générale et digestive, CHU de Rouen, 1, rue de Germont,
76000 Rouen, France

Disponible sur Internet le 5 septembre 2013

MOTS CLÉS Résumé


Ulcère ; Introduction. — La prise en charge de l’ulcère gastroduodénal (UGD) perforé n’est pas consen-
Perforation suelle, du traitement non opératoire au traitement chirurgical par suture simple, gastrectomie
gastroduodénale ; des 4/5e ou vagotomie. Le but de ce travail était de rapporter les résultats de la littérature sur
Helicobacer pylori la prise en charge thérapeutique de l’UGD perforé.
Méthodes. — Deux auteurs ont identifié dans les bases Pubmed et Embase les études relatives
au traitement de l’UGD perforé. Les données ont été extraites à partir des articles publiés entre
1940 et 2012.
Résultats. — Le traitement non opératoire n’est possible que pour des patients en bon état
général et en l’absence de péritonite évoluée avec une efficacité supérieure à 50 %. La suture
simple est la technique la plus utilisée. La cœlioscopie est l’abord de choix pour des patients pris
en charge dans les 24 heures, sans signes de complications associées avec un succès (absence
de conversion) de 80 % et une mortalité inférieure à 1 %. La conversion est de 7,9 %, les facteurs
de risque sont la taille de l’ulcère supérieur à 6 mm, des berges ulcéreuses fragiles, une hémor-
ragie associée, une localisation inhabituelle et le choc septique. L’éradication d’Helicobacter
pylori est essentielle. La place de la sonde gastrique, du lavage de la cavité abdominale ainsi
que du drainage reste à préciser. Le cancer gastrique perforé, 10 à 16 % des perforations gas-
triques, peuvent être traitées initialement par suture simple puis par résection carcinologique
secondaire.
Conclusion. — Le traitement de l’UGD perforé dépend du contexte local, de l’état général du
patient et de l’expérience du chirurgien.
© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jviscsurg.2013.07.001.


夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Journal of Visceral Surgery,
en utilisant le DOI ci-dessus.
∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : regimbeau.jean-marc@chu-amiens.fr (J.-M. Regimbeau).

1878-786X/$ — see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jchirv.2013.06.003
Prise en charge de l’ulcère gastroduodénal perforé : revue de littérature 357

Summary
KEYWORDS
Background. — Management of perforated gastroduodenal ulcer (GDU) is not consensual, from
Ulcer; no operative treatment to surgery by simple closure, gastrectomy and vagotomy. The purpose
Gastroduodenal of this study is to report results of the literature concerning management of perforated GDU.
perforation; Methods. — Two authors identified in the databases Pubmed and Embase studies related to the
Helicobacter pylori therapeutic management of perforated GDU. The data were extracted from articles published
between 1940 and 2012.
Results. — Non-operative treatment is feasible for patients in good general condition and in
good local circumstances without evolved peritonitis with a success rate of more than 50%.
Simple closure is the standard method. Laparoscopy is a safe and feasible method for patient
with delay of treatment less than 24 hours and without associated complications with a success
(meaning non conversion) of 80% and a mortality less than 1%. Rate of conversion is 7.9%,
and increases in case of ulcer size greater than 6 mm, frail ulcer edges, bleeding associated,
unusual location and septic shock. Helicobacter pylori eradication is essential. Gastric tube,
abdominal irrigation and drainage are still debated. Two-stage treatment for perforated gastric
carcinoma, which represents 10 to 16% of gastric perforation, is a good option for frail patients
with resectable tumors.
Conclusion. — Management of perforated GDU is still a subject of debate without guidelines but
with several possibilities of treatment depending of local circumstances of peritonitis and size
of defect >20 mm, general conditions, surgeon patterns and experience.
© 2013 Published by Elsevier Masson SAS.

Introduction relatives au traitement de l’UGD perforé extraites des


articles publiés entre 1940 et 2012 et identifiés dans les
La perforation d’ulcère gastroduodénal a une inci- bases Pubmed et Embase.
dence annuelle comprise entre sept et dix cas pour
100 000 habitants [1] et complique 2 à 11 % des ulcères gas-
troduodénaux [2,3]. Cette complication reste cependant Les anti-sécrétoires, les inhibiteurs de la
rare en France, à l’exception des zones particulièrement pompe à protons et l’ulcère
défavorisées. L’âge des patients ayant un ulcère gastrique gastroduodénal
et duodénal est aujourd’hui de 56 ans avec un sex-ratio équi-
valent [4]. La face antérieure du premier duodénum est la Il est utile de rappeler que la suppression de la sécrétion
localisation la plus fréquente (60 %) avant l’antre gastrique d’acide gastrique est fondamentale dans le traitement de
(20 %) puis la petite courbure gastrique (20 %) [5,6]. l’ulcère gastroduodénal. Ainsi, depuis les trois dernières
Les deux principales causes de perforation sont décennies, on a observé un important progrès dans la
l’infection à Helicobacter pylori et la prise d’anti- connaissance du fonctionnement de la sécrétion d’acide gas-
inflammatoire non stéroïdien (AINS) [7]. Une meilleure trique et de son lien avec les lésions ulcéreuses ainsi que les
connaissance de la physiopathologie de l’infection à possibilités de traitement anti-sécrétoire. Ces progrès ont
H. pylori [2] ainsi que l’amélioration du traitement comporté, premièrement, la découverte des récepteurs H2 à
d’éradication et surtout l’avènement des antagonistes des histamine et de la pompe à protons qui contrôlent la sécré-
récepteurs H2 (anti-H2) et des inhibiteurs de la pompe à tion d’acide gastrique, puis, deuxièmement, la synthèse
protons (IPP) ont permis une diminution de la prévalence d’antagonistes des récepteurs H2 dans les années 1970 et
de la maladie ulcéreuse [8]. Cependant, le recours à la chi- d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dans les années
rurgie pour les ulcères perforés, complication majeure de 1980, et dernièrement, la confirmation de l’importance de
la maladie ulcéreuse, demeure stable et représente encore l’infection à H. pylori dans la physiopathologie de la mala-
80 % des indications opératoires dans cette pathologie [6]. die ulcéreuse. Ainsi, les IPP ont prouvé leur efficacité dans la
Il n’existe pas, à l’heure actuelle de consensus quant à la suppression de l’acidité gastrique alors que celle des anta-
prise en charge thérapeutique de cette complication. Cer- gonistes des récepteurs H2 est moindre avec notamment des
tains points importants tels que la place du traitement non récidives à l’arrêt du traitement (recommandations de grade
opératoire, le type de voie d’abord, cœlioscopie ou lapa- B) [9—12]. Par ailleurs, il a été rapporté une diminution de
rotomie, ainsi que le geste le plus adapté en urgence sont la morbi-mortalité lors de l’utilisation des IPP durant le trai-
encore discutés. tement conservateur de l’ulcère gastroduodénal perforé en
Certaines mesures associées à la chirurgie, telles que comparaison à l’utilisation des antagonistes des récepteurs
le drainage abdominal et le maintien de la sonde naso- H2 à l’histamine [13].
gastrique, sont décrites dans la littérature et souvent
reproduites sans preuve scientifique. Le cas particulier
du cancer gastrique perforé doit aboutir à une prise en Le traitement non opératoire
charge thérapeutique différente, mais les stratégies sont
également nombreuses sans recommandations actuellement En 1946, sur une série de 28 patients, Taylor H. a décrit un
disponibles. traitement non opératoire de l’ulcère perforé par consistant
Le but de ce travail est donc de préciser la prise en charge en la mise en place d’une sonde d’aspiration naso-gastrique
thérapeutique médicale et chirurgicale la plus adaptée pour associée à des antalgiques de palier 3. Le traitement était
un ulcère gastroduodénal perforé, à partir des données efficace dans 78 % des cas. Le taux de mortalité était de
358 C. Mouly et al.

14 % avec un seul décès par aggravation de l’ulcère perforé. mais avec un niveau de preuve encore insuffisant, et un
Taylor avait conclu qu’un traitement non opératoire pou- autre de très mauvais pronostic pour lequel le traitement
vait être proposé chez des patients compliants et à jeûn au non opératoire est souvent envisagé de nécessité.
moment de la perforation [14]. Ce traitement reposait sur le Le diagnostic différentiel et le risque de méconnaître un
concept de l’adhésion péri-ulcéreuse spontanée provoquée cancer gastrique perforé sont les principaux problèmes, et
par l’inflammation, concept initié par Edward Crisp en 1843 il reste à préciser la place du traitement non opératoire en
[15]. tant que traitement à part entière, éventuellement associée
Depuis, plusieurs séries rétrospectives, avec les biais de à d’autres procédures peu invasives telles que les ponctions
sélection qu’elles comportent, ont rapporté des résultats percutanées [30] ou en « bridge to surgery » comme cela a
satisfaisants en termes d’efficacité avec un taux de réussite été suggéré dans une série prospective roumaine [24].
de l’ordre de 80 % chez des patients sélectionnés [16—19].
Cependant, l’échec du traitement non opératoire entraî-
nait une prise en charge chirurgicale retardée exposant les Traitement chirurgical
patients à une mortalité élevée pouvant aller jusqu’à 50 %
[17]. Voie d’abord
Ainsi se pose la question des critères de sélection. Une
étude prospective, publiée en 2004, identifiait des facteurs Le traitement chirurgical reste de ce fait le traitement de
de risque d’échec de ce traitement sur 82 patients traités référence de l’ulcère gastroduodénal perforé et il n’a pas
par la méthode de Taylor ; ces facteurs étaient : la taille échappé au développement de la cœlioscopie en chirurgie
importante du pneumopéritoine identifié sur un cliché radio- digestive.
logique centré sur les coupoles, une douleur au toucher Les avantages prouvés de la cœlioscopie sont : un
rectal, un météorisme abdominal, des signes d’irritation moindre risque des complications pariétales (septiques ou
péritonéale, et un âge supérieur à 59 ans [20]. D’autres autre) ainsi qu’une meilleure tolérance respiratoire post-
facteurs de risque ont été identifiés dans la littérature : opératoire, une durée d’hospitalisation plus courte, une
l’âge supérieur à 70 ans [21,22], un délai de prise en charge réduction des douleurs et une réhabilitation plus précoce
supérieur à 12 heures [6,21] ainsi qu’une instabilité hémo- [31].
dynamique [13,21]. La diminution du nombre d’adhérences intra-
L’âge entre 59 et 70 ans est un facteur de risque car il est péritonéales a également été soulignée, bien qu’il manque
associé à la présence de nombreuses comorbidités pouvant de données scientifiques sur ce point [32—34].
être responsables d’une dégradation plus rapide de l’état Mouret et al. [35] ont été les premiers à décrire un
clinique chez des patients plus fragiles. Le délai de prise en traitement chirurgical de l’ulcère duodénal perforé par
charge habituellement rapporté varie entre 12 et 24 heures cœlioscopie. De nombreuses études comparant l’abord
dans la littérature, mais la morbidité est plus élevée en cas cœlioscopique et l’abord par laparotomie en cas d’ulcère
de prise en charge au-delà de 24 heures et l’existence de duodénal perforé ont montré la faisabilité ainsi que
signes d’irritation péritonéale traduit une péritonite évo- l’efficacité de la cœlioscopie [7,36—45].
luée dont la prise en charge chirurgicale est une urgence Une méta-analyse portant sur 13 études prospectives
[23,24]. Ces principaux facteurs de risques (âge, hémodyna- hétérogènes (dont deux études prospectives randomisées)
mique et délai de prise en charge) sont également associés à et ayant inclus 658 patients, a comparé l’abord cœlio-
une augmentation globale de la morbi-mortalité dans cette scopique et la laparotomie [46] et a montré un taux de
pathologie [5,25]. succès du traitement par voie cœlioscopique de 84,7 %. Une
À l’opposé, certains patients non éligibles à un geste chi- méta-analyse plus pertinente parue en 2005 [47] a décrit
rurgical du fait de leur grand âge et/ou de comorbidités une littérature sensiblement identique avec une étude sta-
sévères peuvent représenter une indication intéressante du tistique plus adaptée prenant en compte séparément les
traitement conservateur. Néanmoins, les taux de morbidité études selon leur type (rétrospective, prospective, rando-
et de mortalité sont alors très élevés (33 % et 30 % respecti- misée) et a rapporté un taux de succès de 81 %. Cependant,
vement) [13,26]. le niveau de preuve le plus élevé, malgré un effectif plus
Le principal inconvénient majeur du traitement conser- faible (n = 315 patients), a été apporté par la méta-analyse
vateur est le risque de méconnaître un autre diagnostic, de la Cochrane [48] regroupant les trois essais randomisés
cela malgré les progrès de l’imagerie particulièrement de les plus récents [49—51] dans laquelle le taux de succès
la tomodensitométrie multi-barrettes avec acquisition en était de 92 %. La lecture groupée de ces trois méta-analyses
coupe fine associée à l’opacification [22,27] ; cet examen permet d’allier le niveau de preuve à l’effectif et per-
permet un diagnostic positif dans 80 à 90 % des cas [28]. met de dessiner plusieurs tendances (Tableau 1). Le taux
De la même façon, lors d’une perforation localisée au de mortalité varie de 3 à 4,8 % au cours de la cœlioscopie
niveau de l’estomac, il est nécessaire d’éliminer un can- contre 5,3 à 11 % sans différence significative. Les dou-
cer par des biopsies multiples des berges de l’ulcère car le leurs postopératoires et la prise d’antalgiques sont les seuls
cancer gastrique représente 10 à 16 % des perforations gas- éléments significativement améliorés dans le groupe cœlio-
triques [29]. Cela n’est pas possible lors de la prise en charge scopie.
initiale en cas de traitement non opératoire [21,22]. C’est Le taux de pneumopathie, principale complication extra-
pourquoi un contrôle par endoscopie haute à six semaines abdominale après chirurgie pour ulcère perforé [46], n’est
doit être effectué pour préciser la localisation de la perfo- pas diminué lors de l’abord cœlioscopique. Il en est
ration en cas de lésion bénigne et pour vérifier l’absence de même du taux de fistule sur suture, de collections
de cancer par de multiples biopsies en cas de perforation intra-abdominales, et d’iléus postopératoire. Les durées
gastrique [17]. opératoires et d’hospitalisation ne sont pas significative-
Il se dégage ainsi deux groupes de patients vis-à-vis du ment différentes. Le taux de conversion est faible (7,9 %)
traitement non opératoire : un ayant un très bon pronos- et les causes les plus fréquentes de conversion sont la
tic et pour lesquels des critères d’exclusion sont identifiés taille de l’ulcère inférieure à 6 mm, des berges ulcéreuses
Prise en charge de l’ulcère gastroduodénal perforé : revue de littérature 359

Tableau 1 Récapitulatif des méta-analyses comparant la cœlioscopie et la laparotomie dans la prise en charge de
l’ulcère gastroduodénal perforé.
Lau et al., 2004 Lunevicius et al. Cochrane 2010
[32] [35] [48]
Conversion 16 % 19,1 % 7,9 %
Durée opératoire Lap > Open NS NS
Complications — NS NS
(Lap 17,2 %/Open (Lap 10,8 %/Open
17,8 %) 15,5 %)
Pneumopathie NS NS NS
Abcès profond NS NS NS
(Lap 2,7 %/Open
2,9 %)
Fistule NS NS NS
(Lap 6,9 %/Open (Lap 2,4 %/Open
1,3 %) 1,3 %)
Abcès de paroi Lap > Open NS NS
Iléus postopératoire NS NS NS
Réintervention Open > Lap NS NS
(Lap 3,9 %/Open (Lap 5,3 %/Open (Lap 5,4 %/Open
1,9 %) 2,1 %) 2,9 %)
Mortalité NS NS NS
(Lap 4,8 %/Open (Lap 3,9 %/Open (Lap 3,0 %/Open
10,2 %) 11 %) 5,3 %)
Durée de séjour Lap > Open Lap > Open Lap > Open
Aspiration gastrique NS NS NS
Réalimentation NS NS NS
Réhabilitation professionnelle Lap > Open Lap > Open —
Lap > Open : différence significative en faveur de la cœlioscopie ; Open < Lap : différence significative en faveur de la laparotomie ; NS :
pas de différence significative entre cœlioscopie et la laparotomie.

fragiles, une localisation difficile (duodénale postérieure), choix de la voie d’abord pourrait également reposer sur
la présence d’une hémorragie associée et enfin une into- l’examen tomodensitométrique abdomino-pelvien injecté
lérance au pneumopéritoine chirurgical. Ainsi, pour mieux systématique qui permet de localiser l’ulcère, d’en préci-
sélectionner les patients pouvant bénéficier d’une cœlio- ser sa taille sur les coupes coronales, et ainsi de ne pas
scopie, le score de Boey, initialement établi pour évaluer la retenir un abord cœlioscopique en cas d’ulcère volumineux
morbi-mortalité de l’ulcère gastrodudénal perforé, a per- et/ou de localisation défavorable (dont la localisation gas-
mis d’évaluer la mortalité en cœlioscopie [52]. Le score trique).
de Boey comprend 3 entités : une pression artérielle systo- En conclusion, la cœlioscopie a pris une place gran-
lique (PAS) inférieure à 90 mm Hg, une durée des symptômes dissante dans le traitement de l’ulcère gastroduodénal
supérieure à 24 heures et un score ASA à 3 et/ou 4. Dans perforé, mais sans que le niveau de preuve actuellement
deux études, la mortalité passait de 1,5 % si aucun de disponible ne permette de la qualifier de voie d’abord de
ces trois critères du score de Boey n’étaient présents à référence [48]. En effet, il n’existe que quatre essais ran-
plus de 50 % si les trois critères étaient présents [53,54]. domisés sur le sujet dont deux déjà anciens, publiés au
Ainsi, pour certains auteurs, un score de Boey égal à 3 est début des années 1990 [49—51,56]. Enfin les recommanda-
une contre-indication à la cœlioscopie [55] (Tableau 2). Le tions de l’association européenne de chirurgie endoscopique
[57] et les guidelines italiens [58] ont conclu à l’utilité
de la cœlioscopie diagnostique en cas de tableau clinique
évocateur d’ulcère perforé et recommandent une répa-
Tableau 2 Morbi-mortalité après chirurgie pour ulcère
ration par voie cœlioscopique [48] (recommandations de
gastroduodénal perforé en fonction du score de Boey.
grade B).
Taux de Taux de
morbidité (%) mortalité (%)
Boey 0 17,4 1,5 Traitement de l’ulcère
Boey 1 30,1 14,4
Boey 2 42,1 32,1 Différentes techniques chirurgicales ont été décrites pour
Boey 3 100 le traitement de l’ulcère gastroduodénal perforé : la suture
simple de l’ulcère avec ou sans épiplooplastie, la gastrec-
D’après Bertleff M.J., Lange J.F., Perforated peptic ulcer tomie des deux tiers, et plus rarement actuellement, les
disease: a review of history and treatment. © 2010. Digestive
vagotomies (tronculaire, sélective ou hyper-sélective) avec
Surgery SAS. Tous droits réservés.
antrectomie ou pyloroplastie [59].
360 C. Mouly et al.

Figure 1. Techniques de suture, avec ou sans épiplooplastie, d’un ulcère gastroduodénal perforé : a : suture simple sans patch épiploique ;
b : suture selon Cellan-Jones avec patch épiploique pédiculisé ; c : suture par points simples recouverts d’épiploon ; d : suture selon Graham
avec patch épiploique libre.
D’après Bertleff M.J., Lange J.F., Perforated peptic ulcer disease: a review of history and treatment. © 2010. Digestive Surgery SAS. Tous
droits réservés.

La suture simple des berges de l’ulcère avec ou sans épi- nécessaire dans l’ulcère gastrique perforé avec grosse perte
plooplastie (dont le but est de limiter le risque de désunion de substance (> 10 à 20 mm). L’antrectomie prolongée au
sur la suture) est le geste le plus simple et le plus fréquem- premier duodénum peut être envisagée en cas de perfora-
ment effectué en urgence. Différentes techniques de suture tion duodénale avec perte de substance étendue ou si les
ont été décrites : une suture des berges sans épiplooplastie, tissus péri-ulcéreux sont très inflammatoires. Les taux de
avec un patch épiploïque sur la perforation, pédiculisé selon morbidité et de mortalité de la gastrectomie restent élevés,
la technique de Cellan-Jones ou plus récemment libre selon compris entre 10 et 30 % et de l’ordre de 20 %, respective-
Graham (Fig. 1) [60—62]. Aucune recommandation n’existe ment [68—70].
actuellement concernant le type de suture à effectuer. Plu- La vagotomie tronculaire, proposée pour entraîner une
sieurs études ayant comparé la suture seule vs suture avec dénervation parasympathique complète de l’estomac, a été
patch épiploïque n’ont pas identifié d’augmentation du taux abandonnée en raison de sa morbidité (50 % de dumping
de fistule ou du taux de morbi-mortalité [63—65]. Le type de syndrome et 10 % de diarrhée) [71,72] et remplacée par
suture reste dépendant du choix du chirurgien, qui dépend la vagotomie sélective voire hyper-sélective qui permet de
surtout de l’état des berges ulcéreuses. En cas de berges supprimer la sécrétion acide sans compromettre la motricité
trop friables, difficilement suturables, une épiplooplastie gastrique. Cette technique, populaire dans les années 1980
sans suture directe des berges est conseillée par certains [73,74], est clairement moins bonne que la suture simple
[28]. D’autres alternatives à la suture simple des berges sont associée aux inhibiteurs de la pompe à protons [75]. En
apparues pour pallier la difficulté de suture en cœlioscopie. effet, à efficacité équivalente, elle augmente la comple-
L’utilisation d’un surjet s’arrêtant par un clip, de colle bio- xité et la durée opératoire de manière significative. Ainsi
logique ainsi que l’utilisation isolée d’un patch de collagène une enquête auprès de près de 700 chirurgiens britanniques
(Tachosil® , Takeda, La Défense, France) ont été décrits sans rapportait en 2003 déjà un abandon de cette technique en
mettre en évidence d’augmentation du taux de fistule, mais urgence au profit des IPP associée à l’éradication d’H. pylori
sur des effectifs inférieurs à 100 patients dans la majorité de [76].
ces études [50,66,67]. Ces différentes techniques restent, Peu de données permette de comparer ces trois tech-
malgré tout, innovantes et d’autres études sont nécessaires niques. En 2003, une étude prospective portant sur
pour les évaluer. 210 patients a comparé les trois techniques (suture,
Concernant la gastrectomie des deux tiers, l’antrectomie suture + vagotomie, et gastrectomie) et a conclu que la
ou la vagotomie, leur principale indication historique est résection gastrique était un facteur de risque de mortalité
le traitement radical de la maladie ulcéreuse « à froid » (RR multiplié par 15) et un facteur de risque de morbi-
mais parfois aussi en urgence. La gastrectomie des deux dité (RR multiplié par 21) [25]. Une étude rétrospective
tiers, rarement réalisée actuellement, reste indiquée en cas plus récente (2011) portant sur 588 patients, a montré
d’hémorragie majeure associée à la perforation ainsi que que la gastrectomie en urgence pour ulcère gastroduodé-
pour dériver les sténoses pyloriques résistantes à la dila- nal perforé n’augmentait pas la morbidité ni la mortalité
tation et au traitement médical. Elle peut également être en comparaison à la suture simple de l’ulcère (p < 0,05).
Prise en charge de l’ulcère gastroduodénal perforé : revue de littérature 361

La gastrectomie était plus souvent effectuée lors d’une et au métronidazole. Le taux de résistance à la clarithromy-
localisation ulcéreuse gastrique, en cas de prise en charge cine a augmenté en Europe passant de 9 % en 1998 à 17,6 %
retardée (> 24 heures), chez des patients de plus de 65 ans en 2008 [85]. Ces taux sont moins élevés dans les pays
et dans les centres non universitaires. Cependant, le taux de du nord de l’Europe, considérés comme des pays à faible
transfusion et la durée opératoire, facteurs indépendants de résistance avec, notamment en France, un taux de résis-
mortalité, étaient significativement plus importants après tance de 20 % pour la clarithromycine et de 40 à 60 % pour
gastrectomie. Ainsi, la gastrectomie en urgence pour ulcère le métronidazole [86]. Le taux d’éradication d’H. pylori ne
duodénal perforé ne semble pas être recommandée (recom- peut alors dépasser les 70 % et nécessite donc une adap-
mandations de grade C) [77]. tation du traitement. Il a donc été proposé deux types de
En conclusion, un traitement par suture simple des berges traitement :
ulcéreuses avec ou sans épiplooplastie reste la technique la • un traitement séquentiel par IPP double dose (par
plus utilisée en urgence. exemple 2 fois 20 mg par jour d’oméprazole) pendant
5 jours + amoxicilline 1 g 2 fois par jour, suivi d’IPP double
dose pendant 5 jours + clarithromycine 500 mg 2 fois par
Mesures associées à la chirurgie jour + métronidazole 500 mg 2 fois par jour [87], ou ;
• une quadrithérapie bismuthée associant du bismuth, de
En peropératoire la tétracycline et du métronidazole accompagné d’IPP
simple dose pendant dix jours [88].
Le lavage de la cavité abdominale est un geste systé-
matique quel que soit le geste chirurgical effectué. Il De nouvelles recommandations européennes et
est habituellement réalisé au sérum physiologique tiède, françaises ont été mise en place récemment et pro-
dans l’intention de diminuer mécaniquement (par dilu- posent un traitement séquentiel dans les zones à résistance
tion) la contamination péritonéale. Certains recommandent moindre à la clarithromycine et un traitement par qua-
un lavage péritonéal avec des antibiotiques, ce qui dimi- drithérapie bismuthée dans les régions à haute résistance
nue la mortalité en conditions expérimentales alors que le (recommandations de Grade A) [89].
lavage simple n’apporte pas de bénéfice [78,79]. Le drainage Dans tous les cas, une endoscopie de contrôle postopé-
abdominal, fréquemment utilisé et admis par une majo- ratoire doit être réalisée quatre semaines après la fin du
rité d’opérateurs, augmenterait le taux d’infection de 10 %, traitement anti-sécrétoire permettant de contrôler la cica-
et ne diminue pas le taux de collections intra-abdominales trisation de l’ulcère et de réaliser des biopsies afin de
(40 vs 34 % avec ou sans drainage respectivement) ni le taux confirmer l’éradication d’H. pylori et de dépister une éven-
de fistule de la suture [80—82]. tuelle néoplasie sous-jacente [90].
Une double antibiothérapie probabiliste, prenant en
compte systématiquement les entérobactéries, notemment
Escherichia coli, et les bactéries anaérobies, particulière- Cas particulier du cancer gastrique
ment Bacteroides fragilis, est instaurée dès le diagnostic perforé
confirmé. Cependant, il n’existe pas d’antibiothérapie de
référence dans la prise en charge de l’ulcère gastroduo- La perforation d’un cancer gastrique est rare, représentant
dénal perforé. Le traitement est poursuivi 48 heures en 0,3 à 3 % des perforations d’ulcère gastroduodénal [91,92]
l’absence de signes de gravité, puis, un relais dans le cadre mais 10 à 16 % des perforations gastriques [29]. Seul un
de l’éradication d’H. pylori est effectué. Un traitement tiers des diagnostics de cancers est fait en pré- ou en per-
probabiliste par antifongique n’est pas utilisé de façon systé- opératoire, et la majorité des cancers sont diagnostiqués
matique avant les résultats des prélèvements peropératoires en postopératoire sur l’examen anatomopathologique de la
[83]. pièce de résection [93]. Lorsque le diagnostic est connu en
pré- ou en peropératoire, deux impératifs sont à prendre
Mesures associées en postopératoire en compte au moment de l’intervention chirurgicale : le
traitement en urgence de la perforation et le traitement
Il n’existe aucune recommandation sur la nécessité et carcinologique envisageable.
la durée de maintien de la sonde naso-gastrique. Dans Ainsi, une étude faite en 2002 et portant sur 14 patients
la littérature, et quel que soit le type de prise en avec un cancer gastrique perforé n’a pas identifié le type de
charge thérapeutique, médicale ou chirurgicale, une sonde geste effectué (gastrectomie avec curage adéquat vs suture
naso-gastrique est maintenue en aspiration douce entre simple) comme facteur de mauvais pronostic, ce qui laisse
24 et 48 heures. L’alimentation est reprise rapidement dès supposer que l’on pouvait envisager une gastrectomie en
l’ablation de la sonde naso-gastrique. Aucun test avec urgence sans conséquence négative sur la survie dans des
opacification (scanner abdomino-pelvien avec opacification cas bien sélectionnés (patient en bon état général, sans état
haute, TOGD) n’est recommandé avant ablation de la sonde de choc et sans péritonite) [93]. Mais cette étude portait sur
gastrique et la réalimentation [28,53,62]. très peu de malades et, surtout, la possibilité d’une gastrec-
L’ulcère gastrique et duodénal est une indication for- tomie en urgence est limitée à quelques patients. Un geste
melle de recherche et de traitement de l’infection à en deux temps doit être proposé la plupart du temps avec,
H. pylori. En effet, l’éradication de l’infection permet, en urgence, la suture de la perforation puis un deuxième
d’une part, la cicatrisation des lésions et, d’autre part, pré- temps, à distance, une résection carcinologique. Cette prise
vient la récidive efficacement. Depuis une dizaine d’années, en charge en deux temps a été proposée par Lehnert T et al.,
le traitement probabiliste recommandé se composait d’une en 2000, dans une étude prospective sur 23 patients avec
triple thérapie associant une antibiothérapie double et un un cancer gastrique perforé [29]. Dans ce travail, un geste
IPP [84]. Cependant, on a noté une diminution de l’efficacité carcinologique en urgence a été fait chez deux patients
de ce traitement à travers le monde du fait d’une augmen- avec un décès. Cette étude a aussi montré que dans plus
tation du taux de résistance d’H. pylori à la clarithromycine de 50 % des cas, les patients avec un cancer gastrique
362 C. Mouly et al.

perforé n’avaient pas de geste curatif (envahissement


tumoral étendu, état général trop altéré). Cette étude • doit être suivi par une fibroscopie à six semaines,
n’a pas mis en évidence de diminution du taux de survie dans le but de localiser la zone pathologique et
après traitement en deux temps vs un traitement en un la biopsier en cas de localisation gastrique pour
temps avec une survie globale et sans récidive à cinq ans éliminer un cancer.
atteignant 50 %. Ainsi, il est raisonnable de proposer un Le traitement par inhibiteur de la pompe à protons
traitement en deux temps d’un cancer gastrique perforé est primordial et doit débuté le plus vite possible et ce,
sans conséquence en termes de survie. quel que soit la stratégie thérapeutique adoptée.
La prise en charge « usuelle » d’un cancer gastrique per- La cœlioscopie :
foré peut donc être résumée par l’algorithme proposé par • permet une suture de la perforation ulcéreuse
Roviello F. et al. en 2006, dans lequel la prise en charge avec succès dans plus de 80 % des cas ;
en deux temps était proposée en cas de cancer perforé • diminue les douleurs et la consommation
diagnostiqué en peropératoire, résécable, mais chez un d’antalgiques postopératoires ;
patient souvent dans de mauvaises conditions générales • ne diminue pas le taux de pneumopathies
[91]. Cette approche permet de réaliser une gastrectomie postopératoires, le nombre de fistule sur suture
secondaire chez un malade en meilleur état général et (4 %), de collections intra-abdominales ni le taux
par un chirurgien formé en chirurgie œsogastrique onco- de réintervention (10 %) en comparaison avec la
logique. La suture simple pose néanmoins le problème laparotomie ;
d’une probable surmortalité en cas de fistule sur suture en • expose à une conversion en laparotomie plus
comparaison avec un geste de gastrectomie comme il est fréquente en cas de perte de substance supérieure
décrit dans certaines études japonaises mais avec un faible à 6 mm, de berges ulcéreuses fragiles, d’une
niveau de preuve. D’autres études sur cette question sont hémorragie ulcéreuse associée et de choc
donc nécessaires pour tenter d’établir des recommandations septique ;
[94,95]. • peut justifier une sélection des meilleurs
candidats à l’aide du score de Boey.
La suture des berges (avec ou sans épiplooplastie)
Conclusion est la technique la plus répandue. Tous les autres
gestes (résection incluant les gastrectomies des deux
La prise en charge de l’ulcère gastroduodénal perforé est tiers, antrectomie et les vagotomies) ne paraissent plus
variable, et s’étend du traitement conservateur, décrit ini- actuellement recommandés ;.
tialement par Taylor en 1946, au traitement chirurgical Il n’existe pas de données suffisantes recommandant
« radical » (gastrectomie) en passant par la suture simple le lavage simple ou avec antibiotiques de la
des berges de l’ulcère. Le meilleur traitement de l’ulcère cavité abdominale, ainsi que le drainage abdominal ;
gastroduodénal perforé semble donc être un traitement L’éradication d’H. pylori est primordiale dans le
chirurgical par suture simple par cœlioscopie dans la majo- traitement de l’ulcère gastroduodénal perforé. En
rité des cas. L’éradication d’H. pylori reste primordiale fonction de la zone géographique, la résistance à
quelle que soit la stratégie thérapeutique adoptée. Le la clarithromycine est différente, nécessitant une
cancer gastrique perforé peut être traité initialement par adaptation du traitement d’éradication avec de
suture simple puis en deuxième temps par un geste plus nouvelles recommandations éditées en 2013 ;
large carcinologique sans diminuer la survie. La place de Le cancer gastrique perforé est rare et son approche
la sonde naso-gastrique en postopératoire reste à préci- en deux temps avec suture simple en urgence, puis
ser. gastrectomie secondaire est une option raisonnable
chez un patient souvent en mauvais été général et
ayant une tumeur résécable.

Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en Références
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