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B- Antibioprophylaxie :
O L’antibioprophylaxie s’intègre dans un ensemble de mesures périopératoires visant à diminuer le risque infectieux
postopératoire.
O La colectomie sigmoïdienne prophylactique pour diverticules correspond à une chirurgie propre contaminée de
classe II d’Altemeier.
O Les données actuelles de la littérature permettent de recommander, dans la plupart des cas, une antibioprophylaxie
limitée à une injection préopératoire réalisée au mieux au moment de l’induction anesthésique, soit
20 à 30 minutes avant l’incision.
O L’administration de l’antibiotique peut être renouvelée pendant l’intervention en fonction de la durée opératoire
et de la pharmacocinétique de la molécule (en général toutes les 2 à 3 h).
O En dehors d’une contamination peropératoire importante, l’administration d’antibiotique n’est pas poursuivie en
postopératoire.
O Les règles de l’antibioprophylaxie ne diffèrent pas, qu’il s’agisse d’un abord cœlioscopique ou par laparotomie.
O Dans ses dernières recommandations de 1999, la Société française d’anesthésie-réanimation (Sfar) identifie
quelques molécules pouvant répondre aux exigences d’une antibioprophylaxie en chirurgie colorectale réglée :
céfotétan, céfoxitine, pénicillineA+IB ou en cas d’allergie, imidazolé + gentamicine.
C- Prévention thromboembolique :
O La chirurgie colique est considérée comme une chirurgie majeure.
O La prophylaxie recommandée par la Sfar est l’association d’une héparine de bas poids moléculaire à forte dose et
le port de bas antithrombose.
O Les recommandations nord-américaines conseillent de la commencer en préopératoire, 2 ou 12 heures avant
l’intervention.
O La durée de cette prophylaxie doit être de 7 à 10 jours.
V- COLECTOMIE SIGMOIDIENNE PAR LAPAROSCOPIE :
A- Installation du patient :
O Étant donné l’impossibilité d’écarter manuellement les anses intestinales afin de dégager le champ opératoire,
l’installation du patient doit permettre d’utiliser la position dite « de Trendelenburg » et le roulis latéral.
O À cet effet, le patient est positionné en décubitus dorsal, le bras droit le long du corps, le bras gauche en
abduction.
O Les jambes légèrement fléchies, reposant sur des jambières adaptées, sont écartées, permettant à l’infirmière
instrumentiste ou l’assistant en second de se positionner entre les jambes.
O La région anale est accessible dans le but d’une anastomose par voie transanale.
O Pour éviter tout phénomène de glissement du patient lors des mouvements de la table opératoire, il faut
sécuriser la position du patient soit par la mise en place d’épaulières protégées pour éviter des points de
compression, soit par un sanglage en croix du patient à la table opératoire.
O Il est préconisé de vérifier, avant badigeonnage, l’absence de glissement du patient lors des positions extrêmes de
la table opératoire.
B- Conditionnement :
O La mise en place d’une sonde gastrique n’est pas systématique.
Elle est recommandée en cas de distension gastrique afin de faciliter le temps de dissection de l’angle colique
gauche.
Cette sonde gastrique peut d’ailleurs être retirée en fin d’intervention.
O La vidange vésicale par sondage ou cathéter sus-pubien est possible mais pas systématique, notamment chez un
patient jeune, sans antécédents de dysurie, à vessie vide.
O On a l’habitude d’effectuer un lavage du rectum au sérum afin d’obtenir la vacuité de l’ampoule rectale soit en
salle opératoire avant champage, soit en peropératoire après la section rectale, permettant aussi de vérifier
l’étanchéité de l’agrafage rectal.
E- Instrumentation :
O Colonne cœlioscopique :
Elle comprend :
un moniteur d’au moins 19 pouces,
un insufflateur à haut débit (20-40 l/min) avec si possible réchauffeur,
une caméra au mieux tri CCD,
une source de lumière froide (xénon 300 W),
une optique à 0° ou 30°.
Tous les perfectionnements technologiques à venir (moniteur plat grand écran haute définition, caméra
numérique haute définition) ne peuvent qu’améliorer les conditions opératoires.
O Instrumentation :
L’approche laparoscopique requiert une instrumentation spécifique.
En configuration classique, 05 trocarts sont souvent nécessaires :
1 de 10 mm pour l’optique,
3 de 5 mm pour les instruments opérateurs,
1 de 12 mm pour l’introduction de l’agrafeuse linéaire.
La morphologie du patient, les conditions anatomiques peropératoires peuvent nécessiter des trocarts
supplémentaires.
Chaque chirurgien ayant des préférences, on cite les instruments qui paraissent indispensables :
2 à 3 pinces de préhension fenêtrées atraumatiques,
un système de coagulation monopolaire (ciseau, crochet),
une agrafeuse linéaire (avec des chargeurs pour agrafage digestif et vasculaire),
une agrafeuse circulaire,
et ceux qui peuvent être optionnels : coagulation bipolaire, dissecteur ultrasonique, système de
thermofusion, applicateurs de clips.
7- Section vasculaire :
O Le temps de section vasculaire fait l’objet de plusieurs variantes techniques.
O Le pédicule colique supérieur gauche est parfois facilement identifiable et peut donc être conservé.
O Si l’extension de la maladie diverticulaire nécessite une section plus en amont du côlon iliaque, pour atteindre un
côlon moins diverticulaire et de bon calibre, il est préférable de sectionner le pédicule colique supérieur gauche
afin d’obtenir une mobilisation maximale de l’angle colique gauche, évitant toute traction sur l’anastomose
colorectale.
O La section élective des vaisseaux sigmoïdiens peut se faire très haut dans le mésosigmoïde évitant ainsi tout
risque de lésions nerveuses (trajet 1).
Certaines conditions opératoires défavorables (obésité, intensité de l’inflammation, méso épais) rendent
laborieux ce contrôle électif.
O Il est alors possible de sectionner le tronc des sigmoïdiennes plus bas (trajet 2).
O Ces deux trajets autorisent la conservation du pédicule rectal supérieur, ce qui pourrait réduire le risque de
sténose anastomotique par une meilleure vascularisation du moignon rectal.
O La section proximale de l’artère mésentérique inférieure en aval (trajet 3) ou en amont (trajet 4) du départ de
l’artère colique supérieure gauche évite de multiplier les contrôles vasculaires mais expose à davantage de risque
nerveux si elle se fait trop proche de son ostium aortique.
O Section élective du tronc ou des branches sigmoïdiennes (trajets 1 et 2) :
La dissection réalise des fenêtres dans le mésosigmoïde de part et d’autre des vaisseaux sigmoïdiens.
L’hémostase de chaque pédicule est obtenue soit par mise en place de clips, soit par ligature, soit par
application d’agrafage vasculaire.
D’autres moyens d’hémostase (dissecteur ultrasonique, Ligasure®) sont utilisables.
La dissection se poursuit juste en avant du pédicule rectal supérieur pour atteindre la partie haute du
mésorectum et la charnière rectosigmoïdienne.
O Section de l’artère mésentérique inférieure (trajets 3 et 4) :
Pour ce faire, on préconise d’ouvrir le péritoine pariétal au niveau de la racine primaire du mésosigmoïde en
regard du promontoire.
La pince en T2 rétracte la charnière rectosigmoïdienne verticalisant le pédicule mésentérique inférieur.
Il se crée ainsi un triangle dont la base correspond à l’artère iliaque primitive droite, le côté droit à la jonction
rectosigmoïdienne et le côté gauche à l’axe mésentérique.
L’ouverture du feuillet péritonéal se fait de bas en haut et directement en arrière du pédicule rectal supérieur
qui peut être suivi depuis la partie haute du mésorectum jusqu’à son origine sur l’axe mésentérique inférieur.
On crée ainsi une fenêtre dans laquelle il est possible de positionner la pince en T2.
À travers cette fenêtre, on rejoint la dissection externe de la racine secondaire du mésosigmoïde en suivant le
plan de clivage du feuillet péritonéal postérieur.
L’uretère gauche est au sommet de cette fenêtre en arrière du feuillet péritonéal postérieur.
La pince en T3 tracte vers le haut le moignon de la VMI.
Entre ces deux pinces se tend l’artère mésentérique inférieure qui est squelettisée à au moins 2 cm en aval de
son ostium aortique pour préserver les contingents nerveux.
La section de l’artère mésentérique à l’agrafeuse linéaire (chargeur vasculaire) est recommandée.
8- Section rectale :
O Elle est précédée par l’ouverture de la partie supérieure du mésorectum pour arriver au contact de la paroi rectale
postérieure au niveau de la charnière rectosigmoïdienne dont la projection se fait en S3.
O La disparition des bandelettes coliques est également un moyen de repérage de la charnière rectosigmoïdienne.
O L’utilisation du dissecteur ultrasonique permet une hémostase pas à pas et évite la mise en place de clips
chirurgicaux qui pourraient gêner la réalisation ultérieure de l’anastomose mécanique transsuturaire.
O Lors du trajet de dissection 1 ou 2 (c’est-à-dire au-dessus du pédicule rectal supérieur), le contact avec la paroi
rectale postérieure est plus rapide.
O À l’opposé en cas de trajet 3 ou 4 (c’est-à-dire sous le pédicule rectal supérieur), il est nécessaire, pour atteindre la
paroi rectale, de suivre le plan du feuillet péritonéal postérieur puis d’effectuer l’hémostase des branches de
division du pédicule rectal.
O La section rectale utilise généralement une agrafeuse linéaire introduite par le trocart en T5 avec des chargeurs
adaptés à l’épaisseur constatée de la paroi rectale (le plus souvent vert).
O La charnière rectosigmoïdienne est mise en tension par la pince en T2 permettant une application de l’agrafeuse
la plus perpendiculairement possible.
O Les agrafeuses flexibles facilitent cette section.
O Il est souvent nécessaire d’utiliser deux chargeurs pour une section rectale complète.
O Une pince atraumatique attrape la ligne d’agrafes du moignon colique qui est ainsi facilement présenté au
moment de l’extraction de la pièce opératoire.
O De façon optionnelle, l’agrafeuse linéaire peut aussi être introduite en sus-pubien au travers d’un trocart de
12 mm.
O Enfin certains chirurgiens utilisent une courte laparotomie transversale sus-pubienne comme voie d’extraction de
la pièce opératoire.
O Dans ce cas, il est également possible d’introduire une pince d’agrafage type TA®, mais cette manœuvre se fait sans
pneumopéritoine.
11- Péritonisation :
O Elle n’est pas systématique.
O Il est possible de péritoniser par quelques points séparés de fils résorbables passés entre le bord libre du
mésocôlon gauche et le péritoine pariétal postérieur.
Décollement coloépiploïque :
Ce temps opératoire est souvent plus facile lorsque l’opérateur se place à la droite du malade et son aide du
côté gauche.
Le décollement est débuté, au niveau de la partie gauche du transverse, jusqu’à l’ouverture de l’arrière-
cavité des épiploons.
L’aide soulève avec deux pinces le grand épiploon et l’opérateur abaisse de sa main gauche le côlon
transverse en suivant le plan d’accolement du grand épiploon et des franges épiploïques coliques.
Ce geste diminue les risques de décapsulation.
La main gauche de l’opérateur saisit les deux jambages du côlon transverse et du côlon gauche, tandis que
la main droite sectionne le sustentaculum lienis, l’insertion du mésocôlon transverse au bord inférieur du
pancréas.
C’est l’abaissement de la racine du mésocôlon transverse qui donne l’allongement nécessaire au côlon
gauche pour être abaissé en vue d’une anastomose sans traction.
O Dissection du rectosigmoïde :
L’opérateur se place à gauche du malade, le premier aide en face.
Ce temps peut être réalisé avant ou après la mobilisation de l’angle gauche.
Le sigmoïde étant verticalisé par la section première de sa racine secondaire, la racine primaire est sectionnée.
Pour cela, l’opérateur saisit le sigmoïde dans sa main gauche et l’aide tend le péritoine pariétal par une pince
atraumatique.
Le péritoine latéropelvien est ainsi sectionné, à droite comme à gauche, au niveau de la charnière
rectosigmoïdienne.
O Sections vasculaires :
Elles sont effectuées dans le mésocôlon à distance des pédicules artériels et veineux mésentériques inférieurs.
La VMI est sectionnée sous l’angle duodénojéjunal pour donner une plus grande longueur au segment abaissé.
Certains préfèrent la respecter, de même que l’artère colique supérieure gauche.
On sectionne le tronc des vaisseaux sigmoïdiens, les vaisseaux coliques gauches moyens inconstants.
Le côlon gauche et sigmoïde étant mobilisé et verticalisé, les sections vasculaires sont effectuées dans le méso.
L’opérateur saisit le mésocôlon sigmoïde dans sa main gauche afin de repérer les axes vasculaires dans le méso
souvent épaissi.
La section des vaisseaux est effectuée entre 02 pinces hémostatiques.
Le pédicule hémorroïdal supérieur est conservé pour certains de manière systématique ou, si possible, selon
l’importance des phénomènes inflammatoires.
La dissection se fait au plus près de la paroi rectale.
L’artère colique supérieure gauche est la corde autour de laquelle s’effectue la rotation de l’angle gauche
abaissé.
Sa section est souvent nécessaire pour assurer une bonne descente du côlon mobilisé.
Il est préférable de vérifier la persistance d’un pouls artériel au niveau de l’arcade bordante après épreuve
de clampage de l’artère colique supérieure gauche.
L’arcade colique est sectionnée au niveau de la zone de section du côlon gauche, en dehors de tout diverticule
et de phénomène inflammatoire.
Cette section porte le plus souvent dans la région sous-angulaire gauche.