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O Occlusion avec arrêt des matières et des gaz dans les suites immédiates d’une intervention chirurgicale allant
jusqu’à la 4e semaine.
O Exception faite de l’iléus postopératoire constant au décours de toute intervention.
II- INTERET :
O Fréquence :
0.5 – 1.5 % des interventions abdominales.
20 % de l’ensemble des occlusions intestinales.
60 % des réinterventions avec la péritonite postopératoire.
O Gravité :
Mortalité : croissante 25 – 30 %.
Récidives : 10 %.
O Diagnostique :
Difficile entre iléus paralytique réflexe et occlusion vraie.
Le diagnostic en est souvent difficile car les vomissements, la distension abdominale et l'arrêt des gaz sont des
séquelles si habituelles des interventions abdominopelviennes que le chirurgien peut en méconnaître la
signification jusqu'à ce que l'occlusion soit très évoluée.
Cette difficulté diagnostique peut aboutir :
Soit à l’excès : augmentant ainsi la mortalité.
Soit à défaut : opérer un malade en état général altéré.
Intérêt du diagnostic précoce, qui est basé sur :
La clinique.
Les examens complémentaires.
O Thérapeutique :
Il est surtout préventif.
Réanimation basée sur les besoins énergétiques seuls garants d’une bonne défense de l’organisme.
O Pronostic :
Les occlusions mécaniques du grêle survenant précocement dans la période postopératoire ont une mortalité
plus élevée que les occlusions survenant plusieurs mois ou années après l'intervention initiale.
V- ETIOLOGIES :
O L'incidence de l'occlusion mécanique postopératoire précoce est de 0,69 %.
O Le risque de survenue de cette complication est nul pour les interventions sur l'étage sus-mésocolique.
O Parmi les interventions sous-mésocoliques, le risque est :
le plus élevé pour la chirurgie du grêle, hernies étranglées comprises (3,04 %),
suivies de près par les interventions sur le côlon gauche et le rectum (2,91 %).
O Le risque est également augmenté pour :
les plaies pénétrantes de l'abdomen lorsqu'elles s'accompagnent de lésions du grêle (2,3 %),
les éventrations étranglées (1,79 %),
les appendicites perforées opérées par médiane (1,7 %).
O Chez les patients opérés pour occlusion du grêle, le risque n'est pas différent selon qu'il y a eu (2,20 %) ou non
(2,42 %) résection intestinale.
O Après plaie pénétrante de l'abdomen, le risque n'est pas différent selon que la laparotomie est seulement
exploratrice (0,95 %) ou qu'elle a constaté d'autres lésions qu'intestinales (0,88 %).
O Bien que les interventions gynécologiques représentent près de 20 % des étiologies d'occlusions mécaniques du
grêle, le risque relatif d'occlusion précoce du grêle après chirurgie gynécologique n'est pas évalué.
O L'âge moyen des patients est compris entre 35 et 50 ans.
Il varie en fonction du type de chirurgie.
L’âge est d'autant plus élevé que le taux d'interventions colorectales est plus important.
O Toute intervention sur l’abdomen peut donner lieu à des occlusions postopératoires.
O Appendicectomie :
Cause la plus fréquente.
Il s’agit le plus souvent d’une occlusion mécanique par agglutination d’anses au contact d’un foyer
inflammatoire mal résorbé.
Il s’agit parfois d’une occlusion mécanique par bride au niveau du moignon appendiculaire.
Le syndrome du 5e jour :
Il traduit l’existence d’une péritonite localisée au contact de la région opératoire qui se révèle par une
élévation brutale de la température, un syndrome occlusif et des signes péritonéaux au niveau de la fosse
iliaque droite.
O Chirurgie colorectale :
Causes :
Brides.
Lâchage de moignon.
Le plus souvent c’est une OIA mécanique pure par hernie interne du grêle dans un hiatus.
Apparition de brides et d’adhérences par péritonisation imparfaite ou drainage mal exclu de la cavité
péritonéale.
Occlusion mixte, car la chirurgie colique expose à la formation de péritonite plastique adhésive en rapport
avec l’absence d’étanchéité des anastomoses colorectales
O Chirurgie gynécologique :
Occlusion inflammatoire :
Annexite.
Infection pelvienne grave.
Occlusion mécanique :
Péritonisation incomplète.
Lâchage de péritonisation après hystérectomie totale.
Imperfection de la ligamentopexie.
O Chirurgie gastrique :
Occlusion inflammatoire au contact d’un foyer de péritonite localisée ou au niveau d’une anastomose.
Occlusion purement paralytique après vagotomie.
Occlusion mécanique : hernie du grêle dans un hiatus rétro-anastomotique.
VI- PATHOGENIE :
O On distingue 03 variétés d’occlusion postopératoires :
O Occlusion mécanique pure :
Généralement plusieurs mois ou plusieurs années après l’intervention mais peut être précoce.
Plus grave et plus rare.
Due soit à l’incarcération d’une anse dans une brèche chirurgicale, soit à une bride précoce.
L’association d’une strangulation, réalisant un obstacle complet avec un grêle d’amont dilaté auquel fait suite
un grêle d’aval plat et au milieu l’obstacle.
En absence d’intervention, il y a un risque d’ischémie ou de fistule.
O Occlusion inflammatoire :
Apparaît au début comme une occlusion réflexe au contact d’une collection septique intra-abdominale.
L’infection péritonéale crée une paralysie intestinale, le foyer septique soude les anses entre elles, ainsi qu’aux
organes de voisinage.
L’agglutination des anses, n’est pas un obstacle complet au transit, l’intestin est dilaté en amont et en aval de
l’agglutination.
L’évolution se fait vers un cercle vicieux avec alourdissement et distension des anses qui peuvent capoter
doublant ainsi le facteur inflammatoire par un facteur mécanique
O Occlusion mixte :
Plus elle est précoce plus c’est le facteur paralytique qui domine, plus elle est tardive plus prédomine le facteur
mécanique.
O Occlusion paralytique métabolique :
Peuvent survenir après n’importe quelle intervention.
Causes :
Réanimation insuffisante en cas d’importante déperdition potassique.
Les fuites sont favorisées par :
Les vomissements.
Aspiration gastrique.
Diarrhée.
Fistule digestive.
VII- CLINIQUE :
O Le début précis du syndrome occlusif peut être difficile à apprécier ; cependant, dans 50 % à 95 % des cas, il
s'installe après un intervalle libre postopératoire marqué par une reprise du transit intestinal normal.
O Cet intervalle, lorsqu'il est net, aide à distinguer l'occlusion mécanique du simple iléus postopératoire, mais pas
nécessairement d'un iléus paralytique témoin d'une complication intrapéritonéale.
O Des douleurs abdominales à type de crampes paroxystiques sont présentes dans 64 % à 75 % des cas.
Elles sont volontiers rapportées par le patient à l'évacuation des gaz intestinaux ou à l'évolution cicatricielle.
Elles sont d'autant plus évocatrices du diagnostic qu'elles s'accompagnent de vagues péristaltiques cliniques ou
perçues à l'auscultation.
Ces crampes abdominales douloureuses ne seraient jamais observées dans l'iléus paralytique.
O Les nausées ou vomissements sont présents 2 fois/3 en l'absence de sonde de décompression nasogastrique.
Le volume d'aspiration peut être jugé anormalement abondant, mais l'importance des variations d'un sujet à
l'autre ne permet pas d'accorder à ce signe une valeur diagnostique formelle.
L'aspiration gastrique n'est, en revanche, pas en mesure de prévenir la distension abdominale qui est notée
dans 65 à 100 % des cas.
O Une diarrhée et même l'émission persistante de quelques gaz et selles :
Elles ne permettent pas d'exclure le diagnostic.
O Une élévation modérée de la température et de la leucocytose est fréquente.
IX- TRAITEMENT :
O Le traitement des occlusions mécaniques postopératoires précoces est chirurgical.
O Compte tenu des circonstances, l'intervention n'est souvent décidée qu'après une tentative de traitement non
opératoire par aspiration nasogastrique.
O Des observations avec évolution favorable après aspiration prolongée jusqu'à 19 jours ont été rapportées sans
mortalité.
En l'absence d'intervention, il n'est pas possible d'affirmer qu'il s'agit réellement d'occlusions mécaniques.
O En l'absence d'amélioration au terme de 2 ou 3 jours de traitement médical, il semble en fait plus raisonnable de
décider de la réintervention chirurgicale.
Aucun des signes et symptômes ne permet en effet d'exclure la nécrose éventuelle d'une anse intestinale
volvulée.
O La gravité des occlusions mécaniques postopératoires précoces s'illustre par des chiffres de mortalité compris
entre 15 et 22 %.
L'âge des patients et d'éventuelles pathologies associées peuvent avoir une part de responsabilité.
Force est cependant de reconnaître l'importance pronostique des tergiversations diagnostiques et
thérapeutiques dans un syndrome pour lequel on ne dispose actuellement d'aucun élément qui permet de
choisir entre une réintervention agressive, mais au moment opportun, et une légitime expectative médicale
prolongée.
X- FORMES CLINIQUES :
O Avec 03 tableaux cliniques :
O Forme typique avec intervalle libre :
L’occlusion intestinale aiguë avec strangulation.
La plus simple.
La plus rare.
Survient dans la 1ère ou 2e semaine postopératoire chez un opéré qui a eu une reprise nette du transit dans
les délais normaux puis brusquement se déclare l’occlusion par :
Coliques intestinales typiques, intenses, rythmées, régulières avec gargouillement.
Vomissements.
Arrêt des matières et des gaz.
Météorisme abdominal modéré.
RX : ayant une valeur capitale.
ASP :
NHA uniquement grêliques.
Côlon vide invisible.
S’il existe uniquement une anse dilaté (arceau du grêle), il s’agit d’un volvulus.
Transit du grêle :
La progression du produit de contraste s’arrête dans le grêle et n’atteint pas le côlon.
Le blocage du produit de contraste confirme la nature mécanique de l’obstacle du grêle.
Une fois la nature mécanique de l’occlusion confirmée, le malade doit être opéré.
O Formes occlusives sans intervalle libre :
Iléus réflexe.
Occlusion mécanique vraie.
Pose un problème diagnostique plus difficile.
Au J4-J5 postopératoire chez l’opéré qui n’a jamais repris le transit intestinal.
S’agit-il dans le postopératoire d’une occlusion mécanique vraie ? Pour différencier, il existe des arguments :
Cliniques :
Iléus paralytique :
Vomissements peu fréquents, état nauséeux.
Ballonnement abdominal diffus, volumineux, inerte.
Abdomen muet à l’auscultation.
Peu douloureux à la palpation.
Présence de quelques gaz.
Iléus mécanique :
Vomissements importants ou aspiration gastrique de grande abondance.
Ballonnement abdominale peu important.
Accès douloureux paroxystiques.
Nature de l’intervention pratiquée dans l’étage sus-mésocolique.
Radiologiques :
Normalement chez un opéré récent, il existe toujours une paralysie physiologique.
A l’ASP, le 1er jour il y a une distension gazeuse du grêle qui augmente au 2e jour puis le côlon se dilate
avec un décalage de 24-48 heures pour s’évacuer au 3e jour
Il n’y a en principe jamais de niveau liquidien visible sur l’ASP d’un opéré récent qui se porte bien.
Leur présence confirme l’occlusion postopératoire mais n’affirme pas le mécanisme (paralytique ou
mécanique).
ASP :
Iléus paralytique : aéro-iléocolie considérable et des niveaux hydroaériques du grêle et du côlon.
Occlusion mécanique : dilatation unique du grêle.
Au transit : qui est d’une aide précieuse !
Malade aux suites opératoires simples : le produit atteint le côlon à la 6e heure.
Iléus paralytique : progression du produit ralentie et le cæcum n’est atteint qu’en 16-18 heures.
Iléus mécanique : arrêt du produit qui se dilue dans les anses grêles dilatées.
Arguments biologiques :
Hyperazotémie.
Insuffisance rénale inexpliquée.
Débit chloré gastrique > 120 mEq/24h.
Inversion du rapport Na+/K+.
Augmentation du débit cellulaire diarrhéique/24h.
Acidose métabolique.
Hyperleucocytose.
Anémie inexpliquée pouvant évoquer un hémopéritoine.
Arguments morphologiques :
Persistance de la stase iléale ou augmentation de clarté gazeuse sur le grêle contrastant avec la
disparition progressive de la dilatation colique.
Non-progression d’un produit de contraste opaque dilué.
Existence d’une fuite du produit de contraste témoignant d’une fistule ou lâchage d’une anastomose.
Image d’épanchement diffus intra-péritonéal à l’échographie.
Thrombose mésentérique à l’angiographie.
Arguments évolutifs :
Echec de la réanimation.
Aggravation de l’état général malgré une réanimation bien conduite.
O Réintervention :
Anesthésie :
Curarisation est la méthode la plus utilisée et la plus sûre.
Voie d’abord :
Large pour faire une exploration complète.
Ancienne laparotomie agrandie.
Occlusion due à un facteur mécanique :
Bride précoce : section.
Incarcération d’anses dans une brèche créée par l’intervention : désincarcération.
Agglutination d’anses sans phénomènes septiques : libération et prévention des récidives.
La plupart des occlusions postopératoires sont dues à une suppuration profonde rétro ou intrapéritonéale et
posant de difficiles problèmes thérapeutiques.
Exploration complète de la cavité abdominopelvienne.
Ponction du liquide de l’épanchement avec étude bactériologique.
Toilette péritonéale au SSI.
Drainage.
Le geste chirurgical dépend de la cause :
Eradication du foyer septique : rare.
Cholécystectomie.
Drainage d’un abcès mésocolique ou au contact du moignon.
Appendicectomie.
Evacuation d’un hématome infecté.
Occlusion secondaire à un lâchage anastomotique :
Il faut traiter la brèche anastomotique, la péritonite et le facteur occlusif surajouté.
Dans l’étage sous-mésocolique :
Drainage simple au contact de l’anastomose n’est qu’un pis-aller.
La recoupe de l’anastomose avec double stomie représente la solution de prudence.
Recoupe avec nouvelle anastomose : 10 % de mortalité.
Dans l’étage sus-mésocolique :
02 procédés :
Recoupe avec nouvelle anastomose gastroduodénale ou gastro-jéjunale.
Drainage large au contact d’une déhiscence pour transformer une péritonite occlusive en fistule
digestive ou biliopancréatique externe.
La jéjunostomie d’alimentation est souhaitable.