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Diagnostic des douleurs abdominales


aiguës
M. Ferec, A.-S. Lipovac, M. Richecœur, J.-A. Bronstein

La douleur abdominale aiguë est un symptôme fréquemment retrouvé dans la population. Elle est
un motif fréquent de recours aux services d’urgence. L’enjeu est surtout dans la détermination rapide
de la gravité de la pathologie sous-jacente. En effet, certaines causes peuvent entraîner un décès rapide
du patient. La prise en charge diagnostique et parfois thérapeutique doit donc être rapide. Malgré
l’amélioration des examens d’imagerie, ceux-ci sont de plus en plus spécialisés et leur choix nécessite
que des questions précises soient posées. L’interrogatoire et l’examen clinique restent donc des étapes
primordiales à ne pas négliger. Lorsqu’un diagnostic urgent est évoqué, la place est, soit à l’intervention
chirurgicale d’emblée, soit le plus souvent à la réalisation d’examens d’imagerie. Dans ce domaine, la
place de la radiologie conventionnelle tend à reculer au profit de la tomodensitométrie avec injection
de produit de contraste qui permet de confirmer ou d’infirmer la plupart des diagnostics avec une
grande sensibilité et spécificité. La douleur abdominale aiguë aux âges extrêmes de la vie doit être
abordée de façon différente du fait de causes différentes et de difficultés particulières d’exploration à
cause de l’irradiation ou des variations de l’anatomie.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Douleur abdominale ; Grossesse ; Pédiatrie ; Gériatrie

Plan

■ Introduction 1
■ Physiopathologie des douleurs abdominales 1
■ Examen et interrogatoire 2
■ Conduite à tenir 2
■ Contexte d’urgence 3
Douleurs d’origine digestive 3
Douleurs d’origine extradigestive 4
■ En dehors de l’urgence 5
Cause digestive 5
Cause extradigestive 6
■ Situations particulières 6
Chez l’enfant 6
Chez la femme enceinte 7
Chez le sujet âgé 7
■ Conclusion 8
pathologie. Aboutir à un diagnostic pré cis né cessite donc un
interrogatoire et un examen clinique bien dé taillé s.
■Introduction Ce symptô me est souvent inquié tant pour le patient, en
particulier lorsqu’il est aigu, venant le surprendre parfois
La douleur abdominale est un symptô me fréquemment brutalement et intensé ment. Elle le ramè ne au souvenir des
rencontré, que ce soit en consultation spécialisée ou en méde- maladies graves ré vé lé es par une douleur dans son entourage,
cine générale. Brommelaer et al. [1], interrogeant une population elle peut mettre un patient en bonne santé littéralement à
randomisée de 1 200 Français, retrouvaient une prévalence de genoux. La douleur abdominale peut rappeler les peurs ances-
13,8 % pour ce symptô me. Les patients consultant en urgence trales comme peuvent en té moigner les malades consultant aux
forment un groupe hétérogè ne avec, dans une étude récente [2], urgences poussé s par la nuit, comme on peut le voir dans
26 % de douleurs non spé cifiques, 12 % d’appendicites, 12 % l’é tude de Bjerkeset et al. [2] où 69 % des malades é taient admis
de pathologies biliaires, 6 % d’iléus et de colique né phrétique, la nuit ou le week-end.
5 % de diverticulites et au total 0,4 % de décè s. Inquiétante, la douleur abdominale l’est aussi pour le méde-
Son intensité est ressentie de façon plus ou moins importante cin devant la multiplicité des diagnostics à envisager, certains
suivant les patients et peut beaucoup varier pour une même pouvant être fatals en quelques heures. Ce symptô me est donc

Gastro-entérologie 1
gé nérateur de nombreux examens complémentaires avec
leurs conséquences physiques, psychologiques mais aussi
financières pour la collectivité. Nous aborderons dans ce
dossier le pro- blème des douleurs abdominales aiguës ; les
contextes trauma- tique et postopératoire immédiat, très
spé cifiques, ne seront pas abordés.

■Physiopathologie des
douleurs abdominales
Les douleurs abdominales peuvent ê tre lié es, comme ailleurs
dans l’organisme, à des causes nociceptives ou neurogè nes.
Les premiè res sont surtout gé né ré es par des
mé canoré cepteurs sensibles à la distension, que ce soit celle d’un
organe creux (intestin, voies biliaires) ou de la capsule d’un
organe plein (foie, rate). Des récepteurs peuvent aussi être
sensibles à d’autres stimuli et peuvent ré agir à l’inflammation ou
l’isché mie.

2 Gastro-
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Les secondes peuvent être liées à un envahissement, une


C la duré e ;
lésion ou une compression de nerfs (syndrome de Cyriax,
C les facteurs antalgiques (position, alimentation, selles,
envahissement cœliaque...).
Les fibres transportant le signal de la sensibilité sont vé hicu- médicaments...) ;
lées par les systèmes sympathique et parasympathique. Au C les facteurs algiques.
niveau viscéral, il existe deux types de ré cepteurs, les premiers • Les signes associé s sont toujours essentiels à recueillir comme
à seuil bas avec une réponse intensité-dépendante et les les douleurs associé es, les nausé es et vomissements, les
seconds à seuil haut qui pourraient être plus impliqués dans le troubles du transit...
message nociceptif [3]. Mê me si la palpation de l’abdomen est un moment impor-
Les douleurs nociceptives sont assez souvent peu pré cises. tant de l’examen, il ne faut jamais la pré cipiter. Pendant
C’est ainsi que par exemple, une distension de la capsule de l’interrogatoire, il faut regarder le malade, ce qui est source de
Glisson peut se manifester par une douleur de l’é paule droite. nombreuses informations. L’inspection s’inté resse à l’aspect du
Ceci est lié au trajet des fibres nerveuses viscé rales qui rejoi- visage (crispé , dé tendu) qui peut ê tre plus fiable que l’interro-
gnent au mê me niveau d’entré e mé dullaire les fibres d’un gatoire pour savoir si le malade souffre, à l’agitation (« colique
dermatome correspondant. Ces fibres où le signal est codé en né phré tique fréné tique ») ou au grand calme (« colique hé pati-
intensité rejoignent le systè me nerveux central. À ce niveau, le que pathé tique »). On peut é galement é tudier la coloration
signal est inté gré et interpré té et cette convergence des fibres cutané e avec l’ictè re d’un obstacle biliaire ou d’une hémolyse,
peut donc expliquer les erreurs d’interpré tations sur la localisa- la cyanose et les marbrures du choc, la pâ leur de l’anémique. La
tion du stimulus. Le malade peut mê me ressentir une hyperes- position antalgique prise est noté e ainsi que la pré sence de
thé sie cutané e dans le territoire concerné . frissons (devant faire ré aliser au plus vite des pré lè vements
Lorsqu’un stimulus nociceptif se produit au contact du sanguins pour hé moculture pour amé liorer la rentabilité
péritoine pariétal, ce n’est plus l’innervation viscérale mais bacté riologique). La perte des mouvements respiratoires de
somatique qui transfè re l’information et permet donc une l’abdomen est un signe important en faveur d’une pé ritonite.
localisation plus pré cise de la douleur. L’inspection s’inté ressera aussi à l’environnement du malade,
notamment son entourage (surtout pour les enfants ou les
personnes handicapées) et la piè ce où il se situe avec la pré sence
■Examen et interrogatoire d’é ventuels mé dicaments (gastrotoxiques ?), de vomissements
(et leur aspect alimentaire, fé caloïde, hé matique), de selles et
L’examen du malade douloureux répond aux critères habi-
leur aspect souvent plus informatif que l’interrogatoire.
tuels de l’examen clinique. Celui-ci reste essentiel malgré le
La palpation se pratique sur un patient en décubitus dorsal,
développement des techniques d’imagerie. En effet, même si
détendu, la tête reposée, éventuellement les jambes repliées.
des examens radiologiques sont souvent pratiqué s avant de
Chez un malade mis en confiance, on commence la palpation
débuter un traitement, le choix de ceux-ci dépend avant tout
par les zones non douloureuses afin d’éviter qu’il contracte sa
des hypothèses émises par le clinicien.
paroi abdominale par anticipation de la douleur, ce qui pourrait
L’interrogatoire, pas toujours facile en pé riode de crise, doit
parasiter le reste de l’examen. La palpation recherche les zones
pré ciser :
douloureuses, la présence d’une défense ou d’une contracture,
• la notion d’un traumatisme ancien ou ré cent ;
d’une masse, d’une organomégalie.
• les anté cé dents mé dicaux, chirurgicaux et les é ventuels actes
La définition des termes est essentielle pour interpréter la
endoscopiques ré cents ;
douleur et pour transmettre une information de qualité aux
• les traitements ;
autres praticiens, notamment au chirurgien.
• la date du dernier repas (toujours utile pour une affection
La dé fense est dé finie comme une « contraction passagè re et
potentiellement chirurgicale) ;
douloureuse des muscles de la paroi abdominale dé clenché e par
• la date des derniè res rè gles ;
la palpation et té moignant d’une atteinte pé ritoné ale
• les caractéristiques de la douleur :
localisée » [5].
C la date et l’heure de dé but ;
La contracture est une « contraction prolongée et involon-
C les circonstances de dé but ;
taire » [6] qui est étendue à l’ensemble de la paroi de l’abdomen.
C le siè ge (hypocondres, épigastre, ré gion périombilicale, Pour qu’il y ait une contraction musculaire, il faut qu’il y ait
flancs, hypogastre, fosses iliaques) (Tableau 1) [4] ; une paroi musculaire efficace et donc on se méfiera lors de la
C le lieu de migration é ventuelle ; palpation d’un examen faussement rassurant chez le sujet â gé
C le type (brû lure, crampe, colique...) ; ou dénutri. De même l’examen peut être sans parallélisme
C l’irradiation ; anatomoclinique chez l’immunodéprimé et plus difficile chez la
C les modalité s du dé but (progressif, brutal), l’intensité femme enceinte. A contrario, chez l’enfant, on pourra avoir des
(é chelle visuelle analogique) ; difficultés à obtenir une bonne détente musculaire et une mise
C l’évolution (persistante, intermittente, permanente avec en confiance avec une contraction musculaire lors des pleurs et
pics) ; cris.
Le toucher rectal fait aussi partie de l’examen du malade
Tableau 1. douloureux abdominal. Elle recherche une masse, une douleur
Principales causes à évoquer suivant la localisation de la douleur. D’après périrectale (é panchement inflammatoire du cul-de-sac de
Douglas) ou localisée (annexite).
Y. Flamant et al. [4].
La percussion recherche une matité et sa localisation (globe
Hypocondre droit Épigastre Hypocondre gauche urinaire, ascite, hémopéritoine...), un tympanisme (mé téorisme
Voies biliaires Ulcère Pancréas d’une occlusion, perte de la matité préhépatique té moignant
Pancréas Dyspepsie Colique né phré tique d’un pneumopéritoine).
Ulcère Pancréas Ulcère L’auscultation recherche la pré sence et la fré quence des bruits
hydroaériques. Un silence sépulcral pouvant té moigner d’une
Flanc droit Péri-ombillical Flanc gauche isché mie, des signes de lutte d’une occlusion. Elle recherche
Colique né phré tique Occlusion Colique né phré tique é galement les é ventuels souffles vasculaires.
Infection urinaire Péritonite Infection urinaire
Dissection aortique
Fosse iliaque droite Hypogastre Fosse iliaque gauche
■Conduite à tenir
Appendicite Pathologie annexielle Sigmoïdite Malgré le temps passé à interroger et examiner un patient, il
Pathologie annexielle Sigmoïdite Colique né phré tique ne faut jamais né gliger le traitement symptomatique de la
Pathologie annexielle douleur. Les auteurs anciens recommandaient d’éviter tout
antalgique pour ne pas altérer la performance diagnostique et

Gastro-entérologie 3
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augmenter la mortalité . Depuis, comme le rapportent Knopp et


cavité pé ritoné ale. La rotation de l’organe entraîne une insuffi-
al. [7], les é tudes publié es en médecine d’urgence, en chirurgie
sance ou une impossibilité de vascularisation qui sera responsable
(et ceci est probablement vrai en pé diatrie [8]) ont montré que
d’une isché mie puis d’une perforation et d’une pé ritonite alors
traiter la douleur n’entraîne pas plus de risque d’erreur diagnos-
qu’une dé torsion rapide pourra permettre de sauver l’organe.
tique. Ceci reste valable mê me si l’analgé sie est pratiqué e avant
• Le volvulus gastrique est rare. Il se présente sous forme de
l’examen clinique par le chirurgien. Malgré le poids de la
douleurs abdominales épigastriques brutales accompagné es de
tradition qui rend toujours ré ticents certains d’entre eux, il n’y
signes d’occlusion haute avec vomissement et parfois héma-
a donc aucune excuse pour ne pas soulager le patient aussitô t
té mèse. Dans l’expérience de Gourgiotis et al. [9], l’â ge mé dian
le premier examen abdominal pratiqué . Dans la majorité des
était de 66 ans, les examens d’imagerie les plus utiles étaient
cas, on pourra recourir d’emblé e à la morphine en titration
le transit œsogastrique et l’endoscopie.
suivie d’un entretien par voie intraveineuse continue, ce
mé dicament ayant le double avantage d’ê tre efficace et d’avoir • Le volvulus du grêle est rare mais gravissime puisqu’une
un antidote. À noter tout de mê me que ces é tudes ne se sont ischémie nécessitant une résection étendue aurait des consé-
inté ressé es qu’à des sujets adultes capables de consentir à une quences importantes sur l’espérance de vie et la qualité de
é tude, é cartant notamment les enfants. vie du patient. La mortalité est de 26 % [10]. La cause est plus
Les é tiologies des douleurs abdominales aiguë s sont trè s souvent primitive dans les ethnies africaines et asiatiques et
nombreuses et, en pratique, le principal dé fi à relever au dé but secondaire dans les populations occidentales [11]. La douleur
de la prise en charge est de pouvoir distinguer dans la cohorte est gé néralement périombilicale, intense et avec signes
des consultants ceux qui relè vent d’une prise en charge thé ra- d’occlusion. Elle doit faire ré aliser une tomodensitométrie
peutique urgente. C’est donc comme cela que nous aborderons abdominale qui montre un signe du « tourbillon » chez la
ces douleurs dans les pages qui suivent, les cas particuliers de la plupart des patients (mais ce signe comporte des faux posi-
femme enceinte, de l’enfant et du sujet â gé é tant traité s à part. tifs) [12]. Une intervention chirurgicale est urgente pour
exploration, recherche de la cause, dérotation, éventuelle
ré section grêle plus ou moins fixation.
■Contexte d’urgence • Le volvulus du cæcum est également peu fré quent. Les signes
sont variables, de la douleur intermittente à la douleur aiguë
Le fait d’é voquer l’un de ces diagnostics (Tableau 2) doit
de la fosse iliaque ou du flanc droit avec signes d’occlusion.
entraîner la mise en œuvre immé diate des moyens d’imagerie
Le diagnostic est fait par l’ASP (distension cæcale « en larme
adaptés et parfois une prise en charge thé rapeutique d’emblé e
» avec signes d’occlusion grê le) ou par la tomodensitométrie
chirurgicale. Le chirurgien et l’anesthésiste doivent ê tre préve-
qui est caracté ristique. Le traitement est chirurgical avec
nus au plus vite. Le patient doit rester à jeun et un bilan
biologique pré opé ratoire doit ê tre pré levé comportant au ré section si ischémie ou perforation et cæcopexie sinon [13].
minimum une numé ration, un groupage sanguin, un bilan de • Le volvulus du sigmoïde est le plus fréquent. Il survient
coagulation, un ionogramme et une cré atininé mie. gé né ralement chez le sujet â gé avec douleurs de fosse iliaque
gauche qui peuvent se gé né raliser, soit par perforation (avec
signes pé ritoné aux) ou du fait de la distension aé rique du
Douleurs d’origine digestive cô lon d’amont. Celle-ci peut entraîner la confusion avec un
Perforation d’organe syndrome d’Ogilvie. Cliniquement, il existe un mé té orisme
ayant la forme d’un ballon oblique de l’hypocondre droit à
Une perforation d’organe se manifeste gé néralement par une la fosse iliaque gauche (ballon de von Wahl). La radiographie
douleur localisé e qui va secondairement rapidement se gé néra- d’ASP est gé né ralement suffisante et l’endoscopie urgente
liser avec défense puis contracture et syndrome septique à la (contre-indiqué e si perforation) permet la dé torsion, l’exsuf-
faveur de la réaction péritonéale inflammatoire et infectieuse. flation et le bilan lé sionnel muqueux.
Les signes initiaux dépendent de la cause. L’ulcè re gastroduodé-
nal pourra se perforer d’emblée ou bien être pré cédé d’un
syndrome ulcéreux. Il faut noter la forme de l’ulcè re perforé/ Causes vasculaires
bouché qui, s’accolant à un organe de voisinage, pourra ne pas • La thrombose mé senté rique veineuse ou arté rielle peut se
pré senter de ré action péritonéale. Une perforation sur un pré senter de façon aiguë . Le plus souvent la douleur est
obstacle tumoral s’accompagne de signes occlusifs, d’une brutale et persistante et, comme dans l’isché mie veineuse,
altération de l’état gé néral. Le diagnostic positif est fait par la disproportionné e par rapport à l’examen de l’abdomen. Après
radiographie d’abdomen sans préparation (ASP) centré sur les une premiè re phase d’hypermotilité , l’auscultation évolue
coupoles qui montre la pré sence d’un pneumopéritoine (qui vers un silence sépulcral. Là aussi, l’hé morragie est un signe
contre-indique une endoscopie). Si la perforation est suspectée de gravité. Le bilan d’imagerie peut se faire par angioscanner
sans être bien visible en ASP (patient qui ne peut se lever ni abdominal ou laparotomie si signes de pé ritonite. L’isché mie
être assis par exemple), une tomodensitométrie peut montrer de veine mé senté rique supé rieure est rare. Les signes sont peu
de petites bulles d’air. L’ASP peut être suffisant pour motiver spécifiques. Dans la série d’Imperato et al. [14], les douleurs
une intervention chirurgicale d’emblée. é taient diffuses chez cinq des neuf patients et localisées à
l’é pigastre ou en fosse iliaque droite chez les autres. Assez
Volvulus
fréquemment, les douleurs é taient atypiques, intermittentes.
Un volvulus est une pathologie devant ê tre dé pisté e rapide- Les vomissements é taient fréquents (44 %). Environ un tiers
ment. Il concerne des organes ou parties d’organes libres dans la des patients se pré sentent avec un tableau de pé ritonite et
béné ficient donc d’une exploration chirurgicale en urgence.
Tableau 2. Pour les autres, le traitement est médical avec les anticoagu-
Signes devant faire craindre une urgence thérapeutique. lants. L’ischémie arté rielle se manifeste classiquement chez
Terrain Immunodépression des patients de plus de 50 ans, vasculaires. La mortalité est de
Grossesse 70 % [15]. Le traitement de revascularisation est urgent.
Traumatisme
• La thrombose porte se manifeste plutô t par des signes d’hyper-
tension portale et ses complications. La douleur est inconstante
Caractéristique de la douleur Brutale et d’emblée maximale et atypique. L’imagerie est dominé e par l’é chographie-doppler
Continue qui est sensible, spécifique et peu coû teuse [16]. La tomodensi-
Examen de l’abdomen Défense, contracture tomé trie est é galement un examen fiable. Le risque est surtout
à l’extension vasculaire et à l’isché mie veineuse. Le traitement
Signes d’accompagnement Signes de choc
se fait par anticoagulants.
Déglobulisation extériorisée ou pas • Le syndrome de Budd-Chiari a des pré sentations cliniques
Signes occlusifs variables pouvant inclure des douleurs abdominales de

Gastro- 3
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l’hypocondre droit. Le plus souvent, il existe de l’ascite, une


manquer). L’irradiation vers le thorax, le cou ou le membre
hépatomégalie et parfois un ictère [17]. Le bilan hé patique est
supé rieur gauche aide beaucoup le diagnostic mais manque
perturbé. L’échographie-doppler est l’examen d’imagerie de
souvent. Il faut donc ré aliser un é lectrocardiogramme devant
ré férence. Le traitement peut être médical par anticoagulants
ou plus invasif. L’évolution peut être chronique mais dans les toute douleur é pigastrique aiguë , a fortiori si le patient présente
formes fulminantes, le traitement est urgent pouvant aller des facteurs de risque. De même, en cas d’é lévation des enzymes
jusqu’à la greffe hépatique. hé patiques dans un contexte de symptomatologie abdominale,
il faudra savoir é voquer l’origine cardiaque.
Occlusion Une douleur lombaire aiguë, gé néralement associée à une
Une occlusion intestinale se présente géné ralement par des douleur abdominale, doit faire évoquer une fissuration ou une
douleurs abdominales diffuses. Il existe des signes péritoné aux rupture d’anévrisme aortique. La douleur est gé néralement
si perforation. On retrouve un météorisme abdominal central. À décrite comme atroce, plutô t gauche, associée à une masse
l’auscultation, il y a fréquemment des signes de lutte. Un pulsatile à la palpation et avec des pouls fémoraux
syndrome de Kö nig est assez caractéristique avec une douleur asymétriques ou abolis [19]. Lorsque ce diagnostic est évoqué
parfois bien localisée, progressivement croissante et cédant (généralement chez un patient de plus de 60 ans aux facteurs
rapidement avec des gargouillements. Le patient présente des de risque vasculaires), le chirurgien et l’anesthé siste doivent ê tre
vomissements et un arrêt des matières et des gaz (parfois plus pré venus au plus vite et le bilan biologique pré opératoire
tardif pour une occlusion haute). La cause peut être clinique- pré levé. L’intervention chirurgicale pourra se faire d’emblée
ment évidente avec les hernies étranglées ou les tumeurs sans examens complé mentaires. Même si le patient paraît
rectales accessibles au toucher. La radiographie d’ASP est un stable initialement, il faut garder à l’esprit que la dégradation
bon examen avec des signes d’occlusion grêle (niveaux hydro- sera brutale et irré versible et que le pronostic, certes
aé riques centraux et plus larges que hauts) ou colique (niveaux catastrophique, le sera moins sur une table opé ratoire que dans
périphériques plus larges que hauts). Pour une occlusion grêle, un scanner. Plus le patient est opéré tô t et rapidement, moins le
un scanner peut affirmer le diagnostic et préciser le niveau. pronostic sera mauvais [20]. Dans le registre international des
Dans une occlusion colique, le lavement opaque est indiqué dissections aortiques [21], la mortalité hospitalière est de 29,3 %.
pour situer le niveau [18]. Le traitement est chirurgical mais peut
Les deux facteurs indépendants pré dictifs de mortalité opératoire
être endoscopique (prothèse) pour une occlusion haute ou
é taient l’â ge supérieur à 70 ans et un choc ou une hypotension
colique accessible. Les causes grê les sont dominé es par les brides
pré opératoire.
et les causes coliques par les tumeurs.

Causes infectieuses Pneumologique


Une douleur abdominale fé brile, avec é ventuels signes de L’embolie pulmonaire ou la pneumopathie d’une base peu-
choc, hyperleucocytose et syndrome inflammatoire doit orienter vent également être responsables de douleurs de projection
vers une cause infectieuse. La pré sence de signes pé ritoné aux abdominale. Ceci souligne une fois de plus l’inté rêt de l’examen
oriente vers une péritonite et toutes ses causes, notamment les clinique complet de tout malade douloureux pour rechercher
perforations d’organe. des signes d’orientation comme une dyspnée, une fièvre, une
Autres causes toux, une hémoptysie, des antécédents de phlébite... La radio-
graphie pulmonaire peut donc être un examen utile dans
Un hématome sous-capsulaire de foie ou de rate peut se l’exploration d’une douleur du haut abdomen.
ré véler par des douleurs vives, augmentées à la palpation dans
les hypocondres correspondants ou en site é pigastrique. Il faut
savoir rechercher à l’interrogatoire une notion de traumatisme
Urologique
même minime dans le cas des troubles de coagulation. Un Une douleur hypogastrique aiguë associé e à une ascite peut
hématome peut être le mode de révélation d’une tumeur ou ê tre ré vé latrice d’une rupture spontané e de vessie. Cette
d’une pathologie infectieuse (rupture spontanée de rate au pathologie rare est gé né ralement secondaire à une radiothé rapie
cours d’une infection à cytomégalovirus). La douleur est liée à postopé ratoire [22].
la distension de la capsule de l’organe. Des signes associés
peuvent être présents, surtout dans le cas des hématomes
importants avec rupture et hémopé ritoine. On peut alors avoir Gynécologique
à l’examen des signes de choc hypovolémique, des signes Une douleur abdominale aiguë chez une femme en â ge de
péritonéaux. Il n’est pas toujours aisé d’évoquer le diagnostic procréer, même avec une contraception, doit faire évoquer une
cliniquement mais lorsque c’est fait, le chirurgien doit ê tre grossesse extra-uté rine. Le dosage des beta-human chorionic
pré venu au plus tô t, simultanément à la commande de culots gonadotrophin (ßhCG) fait donc partie du bilan initial. Clinique-
globulaires. L’échographie est un examen de ré férence pouvant ment, il existe une douleur abdominopelvienne dans 82 à 90 %
montrer l’hé matome déformant les contours de l’organe. La
des cas, des signes d’irritation pé ritoné ale chez 12,9 % à 45 %
cause peut parfois être mise en é vidence au cours du mê me
des patientes et des métrorragies chez 50 % [23]. En cas de
examen (foie tumoral). La pré sence de sang frais dans le
rupture et d’hémorragie, il peut s’associer des signes de choc
péritoine peut se voir dans les parties déclives sous forme de
liquide hypo- ou hyperéchogè ne. La prise en charge est hypovolémique avec syndrome anémique aigu. La patiente doit
chirurgicale ou par embolisation radiologique. rapidement bénéficier d’une échographie abdominopelvienne et
endovaginale et d’un avis gynécologique.
Une douleur pelvienne brutale et intense et unilatérale chez
Douleurs d’origine extradigestive la femme peut ré véler une torsion d’annexe. Il n’y a pas de
Splénique fièvre. Les touchers pelviens confirment une douleur
latéralisée. L’échographie est l’examen de choix. Le traitement
La notion d’un traumatisme abdominal doit faire rechercher
est une chirurgie urgente de pré férence par laparoscopie pour
une rupture d’hématome périsplénique. Celle-ci est géné rale-
bilan lésionnel et détorsion [24]. L’urgence est fonctionnelle pour
ment associée à des signes d’hémopé ritoine. L’échographie
essayer d’éviter l’annexectomie.
permet le diagnostic.
La perforation spontanée de l’utérus est une complication
Cardiovasculaire rare de l’endométrite. Elle se manifeste par un abdomen aigu
L’infarctus du myocarde peut se ré vé ler par une douleur à avec pneumopéritoine, contracture et syndrome septique [25].
dominance é pigastrique. Elle partage les caractéristiques habi- On sera orienté par la pré existence de douleurs pelviennes avec
tuelles de l’infarctus avec oppression, survenue à l’effort (peut syndrome septique et écoulements vaginaux.

4 Gastro-
Diagnostic des douleurs abdominales aiguës ■ 9-001-B-

■En dehors de l’urgence avec signe de Murphy. On ne retrouve une dé fense ou une
grosse vé sicule que dans moins de 10 % des cas. Dans les deux
Cause digestive tiers des cas, des vomissements accompagnent cette douleur.
Une fiè vre peut ré vé ler une complication à type de cholécystite
Œsophage ou d’angiocholite. Biologiquement, une cytolyse pré dominant
Le reflux gastro-œsophagien, plus ou moins associé à une en alanine aminotransfé rases (ALAT) té moigne de la migration
œsophagite, se manifeste par des douleurs é pigastriques gé né ra- cholédocienne. L’examen morphologique de choix est l’é cho-
lement modé ré es à type de brû lure avec pyrosis. Le traitement graphie qui a une sensibilité de 95 % pour les lithiases vé sicu-
est mé dical sans bilan avant 50 ans, s’il n’y a pas de signe laires et de 30 % pour les lithiases cholé dociennes. Elle montre
d’alarme, et pré cé dé d’une endoscopie au-delà . é galement le caractère distendu de la vé sicule, les caractéristi-
ques de sa paroi (é paissies, dé doublées é voquant une cholé cys-
Estomac tite), la distension des voies biliaires intra- et extrahé patiques.
Le syndrome ulcé reux gastroduodé nal est une cause fré quente
de douleurs. Il faut noter l’absence de parallé lisme anatomocli- Côlon
nique. En effet il est courant de dé couvrir un volumineux ulcè re
devant une hé morragie inaugurale. À l’inverse, un syndrome Dans les infections intestinales aiguë s, la symptomatologie est
douloureux intense peut ne ré vé ler que de petites ulcérations, variable suivant le germe en cause. Les notions de contage,
voire une gastrite. La recherche des traitements pris par le d’autres malades dans l’entourage et de voyage ré cent sont
patient a ici toute son importance. Dans 64 % des cas, le importantes. Le délai d’incubation est variable. Les diarrhé es se
syndrome ulcé reux est typique avec faim douloureuse (38 %), manifestent selon un syndrome dysenté rique, gastroenté ritique
crampes é pigastriques (49 %), brû lures (31 %), douleurs ryth- ou cholérique plus ou moins associé es à des vomissements et
mé es (49 %) ou calmé es (50 %) par les repas [26]. La douleur des signes septiques ou de dé shydratation. L’abdomen reste
peut s’accompagner de nausé es, vomissements, troubles du souple. Les douleurs sont gé né ralement plus au second plan.
transit et se compliquer de signes d’hé morragie ou de perfora- Elles sont souvent à type de crampes, parfois intenses avec
tion. Le mê me type de douleur peut é galement ê tre ré vé lateur certains germes comme Escherichia coli enté rohémorragique.
d’une tumeur gastrique. L’endoscopie œsogastroduodénale est Elles peuvent ê tre soulagées par les selles. Des douleurs diffuses,
donc trè s importante devant un tel syndrome douloureux afin en cadre colique ou plus localisées associé es au syndrome
de faire un bilan lé sionnel exact. diarrhéique peuvent aussi ê tre le signe d’une poussé e aiguë de
maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Dans ce cas,
Foie l’attention sera attiré e par la pré sence de signes extradigestifs et
Une douleur gé né ralement modé ré e de l’hypocondre droit la notion d’é pisodes diarrhéiques anté rieurs.
peut ê tre ré vé latrice d’une hé patite aiguë . Le diagnostic est • Un abcès se manifeste par des douleurs lancinantes
confirmé par la pré sence d’une cytolyse biologique et de localisées. Il peut être primitif (dans le foie), ou compliquer
l’absence de pathologie biliaire en é chographie. une autre pathologie infectieuse comme une appendicite.
Une douleur de l’hypocondre droit peut révéler la présence Lorsqu’il est secondaire, il est précédé des signes cliniques de
d’une tumeur primitive ou secondaire. L’aspect aigu que prend la maladie initiale. L’échographie ou la tomodensitométrie
parfois cette présentation peut s’expliquer par un saignement peuvent le localiser.
comme nous l’avons déjà vu, mais aussi par une né crose • L’appendicite est une des infections les plus fréquentes. La
tumorale. L’examen de choix est l’é chographie abdominale qui douleur se situe en fosse iliaque droite, au point de MacBur-
peut montrer des aspects é vocateurs é ventuellement associés à
ney, parfois après avoir dé buté au niveau é pigastrique. Il peut
la douleur au passage de la sonde (signe de Murphy
y avoir une dé fense. Au toucher rectal, une douleur laté ralisé e
échographique).
à droite est assez spécifique. Il peut exister des troubles du
Une notion de séjour en zone d’endémie amibienne doit faire
transit associé s et des signes gé né raux infectieux. Le patient
envisager une amibiase hépatique en cas d’hépatomégalie fébrile
et douloureuse (triade de Fontan). L’hypothèse diagnostique est peut avoir une attitude antalgique avec cuisse replié e. Selon
confirmée par la positivité du test sé rologique demandé en les particularités anatomiques, on distingue des variantes
urgence. cliniques. L’appendicite pelvienne peut simuler une affection
annexielle ou urinaire basse, on peut dans ce cas retrouver un
Pancréas signe de l’obturateur avec douleur à la rotation interne de la
cuisse droite. En sous-hé patique, elle peut simuler une
La pancré atite aiguë se manifeste classiquement par une
cholécystite, avec parfois mê me une vé ritable cholécystite de
douleur é pigastrique, d’apparition rapide, intense. L’irradiation est
posté rieure, la douleur est majoré e par l’alimentation (qui stimule contact. Si l’appendice est ré trocæcal, la douleur est plutô t
les sécrétions pancré atiques) et soulagée partiellement par posté rieure pouvant mimer une pyé loné phrite mais avec des
l’anté flexion. Le diagnostic est rapidement confirmé par une urines sté riles. Le signe du psoas peut ê tre associé à une
lipasé mie supérieure ou é gale à 3 N. Il faut noter le cas particulier douleur à l’hyperextension de la cuisse droite. Si l’histoire est
des poussé es aiguë s sur terrain de pancré atite chronique où la typique, l’imagerie est inutile. Sinon, la radiographie d’ASP
lipasé mie peut ê tre moins é levé e. Le bilan d’imagerie consiste en n’est plus recommandé e et deux examens peuvent ê tre utiles.
un scanner 48 heures après le dé but de la douleur (sauf critè res L’é chographie est opérateur-dé pendante mais non irradiante.
de gravité ) pour ne pas minimiser les lé sions. L’é chographie, Sa sensibilité est de 85 à 90 %, sa spécificité de 47 à 96 % [29].
limité e par l’ilé us, sera utile en la ré pétant, voire en la complé tant Sur cet examen, en cas d’inflammation, l’appendice mesure
d’une é choendoscopie, dans le bilan é tiologique en recherchant plus de 6 mm de diamè tre, est non compressible avec parfois
des lithiases vé siculaires [27]. Il s’agit d’une pathologie dont la un stercolithe visible et un abcè s. Il est important de bien
fréquence augmente dans les services d’urgence [28]. dé rouler l’appendice dans toute sa longueur avant de
conclure à un appendice normal. La tomodensitomé trie,
Voies biliaires irradiante et plus coû teuse, est aussi plus performante. Sa
La colique hépatique est une douleur de survenue brutale, sensibilité est de 93 à 98 % et sa spécificité de 95 à 99 % [29].
souvent d’emblée maximale, liée à une distension des voies Elle semble donc plus ê tre un examen de seconde intention.
biliaires ou de la vésicule. Son site est épigastrique ou dans • La sigmoïdite pré sente classiquement un tableau « d’appendi-
l’hypocondre droit. Son irradiation s’oriente vers l’omoplate et cite gauche ». L’â ge des patients est plus é levé et on retrouve
l’épaule droite. Il existe fréquemment une inhibition à l’inspi- parfois, dans les anté cé dents, la notion de diverticulose. Les
ration profonde. Elle dure de 15 minutes à plusieurs heures. À douleurs sont en fosse iliaque gauche. Le bilan se fait par
la palpation, on retrouve une douleur de l’hypocondre droit tomodensitomé trie et la rectosigmoïdoscopie est inutile [30].

Gastro- 5
9-001-B-10 ■ Diagnostic des douleurs abdominales

Cause extradigestive Lors d’une insuffisance surré nale aiguë , il existe


fréquemment des douleurs abdominales, d’intensité variable
Causes pariétales pouvant aller jusqu’à la contracture. Associés, on retrouve une
Ces causes sont trop souvent mé connues. Il existe principa- chute tension- nelle, une déshydratation, des nausées,
lement quatre possibilité s. vomissements, diarrhées. La fièvre est parfois très élevée. Les
• Les douleurs inguinales après efforts sportifs doivent faire troubles psychiques peuvent aller de l’agitation à l’asthé nie
suspecter une contracture du psoas. intense. Biologiquement, la natré mie est basse, associé e à une
• Le syndrome de Cyriax est défini par une douleur à la hyperkaliémie et parfois une hypoglycémie. Le traitement
pression des dernières cô tes. Il est lié à un traumatisme de médical est urgent, une chirurgie serait né faste.
l’articulation chondrochondrale entraînant une compression Une acidocé tose, une hypercalcémie, une hémolyse, une
du nerf intercostal. Cette douleur est parfois décrite comme thyrotoxicose, une hypertension intracrâ nienne peuvent
une douleur abdominale et elle augmente lors de la ventila- également se pré senter par le biais de douleurs abdominales.
tion profonde. Le diagnostic doit être rapidement orienté par La fiè vre mé diterrané enne se manifeste par des douleurs
la palpation [31]. brutales, diffuses et intenses dans un contexte fé brile avec une
• Toutes les hernies peuvent ê tre responsables de douleurs. Il disparition en quelques heures. Il y a parfois une constipation
peut s’agir de douleurs modérées principalement à l’effort et voire un syndrome occlusif. On est orienté par des anté cé dents
impulsives à la toux d’une hernie non compliquée, bien de douleur de mê me type, parfois avec laparotomie blanche, et
ré ductible. Ce peut aussi être des douleurs plus intenses, très par l’origine ethnique (pourtour mé diterrané en) [36].
localisées de la hernie engouée ou étranglée. Il faut y penser L’œdè me angioneurotique se manifeste par des douleurs
y compris sur des localisations plus rares comme la hernie abdominales aiguës, intenses. À l’examen, il existe des œdèmes
ombilicale ou la hernie de Spiegel [32]. Celle-ci se situe au et parfois des épanchements des sé reuses.
bord externe du muscle grand droit, le plus souvent entre la
hauteur de l’ombilic et celle du pubis. Une compression des Causes urologiques
nerfs cutanés abdominaux peut ê tre évoquée par un test de La colique né phré tique est une douleur lombaire à irradiation
Carnett. Ce test consiste à exercer une pression sur le point descendante vers l’avant et les organes gé nitaux externes. La
douloureux en demandant au patient de fléchir la tête, ce qui douleur est intense avec une agitation résultant de l’absence de
augmente la douleur. Le traitement consiste en des infiltra- position antalgique.
tions [33]. Dans une pyélonéphrite, les douleurs lombaires peuvent
• Une dystonie aiguë secondaire aux neuroleptiques peut s’accompagner de douleurs abdominales. La bandelette urinaire
mimer un abdomen aigu avec contracture. Un cas a été est une aide à la confirmation diagnostique.
rapporté avec le métoclopramide [34] qui illustre l’importance Une douleur de l’hypogastre avec à la palpation une masse
de la connaissance des mé dicaments utilisés et de leurs effets ré nitente et à la percussion une matité convexe en haut évoque
secondaires. un globe urinaire qui sera aisément confirmé et soulagé par un
drainage.
Causes métaboliques
De nombreuses pathologies mé taboliques peuvent ê tre
Causes gynécologiques
responsables de douleurs abdominales. Leur diagnostic est Une douleur hypogastrique à irradiation variable, sans
souvent plus difficile mais il faut savoir les é voquer pour é viter position antalgique et reproduite par les touchers pelviens
des examens invasifs, coû teux et inutiles, voire dangereux. évoque une origine gynécologique. On pourra retrouver en
Parmi ces diagnostics, la porphyrie aiguë intermittente se signe d’accompagnement des troubles des règles, des leucor-
manifeste par une douleur dans 85 à 95 % des cas, persistante rhées. En présence d’une fièvre et d’un syndrome infectieux, on
pendant des heures, mal localisée et pouvant ê tre à type de évoque une salpingite ou une endométrite. Une né crobiose
crampe. L’origine est neurologique et il y a donc rarement des aseptique de fibrome peut parfois s’accompagner d’une fièvre.
signes pé ritoné aux, de la fiè vre ou une hyperleucocytose. Des
vomissements surviennent dans 43 à 88 % des cas et accompa-
gnent souvent la douleur. Il peut exister une constipation (48- ■Situations particulières
84 %) ou une diarrhée (5-12 %). Sur le plan neurologique, il
Aux â ges extrê mes de la vie, les pathologies révé lé es par une
peut exister des douleurs des extré mité s, du thorax, du cou, de
douleur abdominale aiguë diffè rent des causes retrouvé es à l’â ge
la tê te, des parésies (42-68 %), des paralysies respiratoires (9-
20 %), des troubles mentaux (40-58 %), des convulsions (10- 20 adulte par leur nature et leur fréquence (Tableau 3).
%). Au niveau cardiovasculaire, une tachycardie peut ê tre noté e
(64-85 %) et une hypertension arté rielle (36-55 %) [35]. Chez l’enfant
Classiquement, les urines brunissent à la lumiè re. Le diagnostic L’enfant qui consulte pour une douleur abdominale pré sente
est biologique et repose sur le dosage des pré curseurs des de nombreuses particularités. La communication n’est pas
porphyrines dans les urines. Une intervention chirurgicale toujours possible en fonction du niveau de langage ou de la
exploratrice devant les douleurs abdominales serait inutile et crainte qu’inspire le mé decin. L’interrogatoire sera donc adapté
dangereuse en pré cipitant la survenue de troubles neurologiques. à l’â ge de l’enfant, avec des questions simples, et complété par
Des douleurs abdominales aiguës avec constipation et l’interrogatoire des parents. L’examen clinique né cessite une
anémie peuvent évoquer une intoxication au plomb. mise en confiance pas toujours aisé e à obtenir. L’imagerie doit,

Tableau 3.
Causes des douleurs abdominales aiguës en fonction de l’âge.
Adulte [2] Enfant (> 2 ans) [37] Âgé (> 65 ans) [38]

Non spécifique 26 % Otite – infection respiratoire haute 18,6 % Infection 19,2 %


Appendicite 12 % Pharyngite 16,6 % Occlusion mé canique 15,7 %
Pathologie biliaire 12 % Syndrome viral 16 % Ulcère 7,7 %
Iléus et colique néphrétique 6 % Non spécifique 15,6 % Pathologie urologique 6,7 %
Diverticulite 5 % Gastroentérite 10,9 % Tumeur 7,2 %
Maladie aiguë fébrile 7,8 %
Opéré 1% Opéré 22,1 %

6 Gastro-
Diagnostic des douleurs abdominales aiguës ■ 9-001-B-

comme chez la femme enceinte, se limiter aux examens les


fœtus. De plus, les moyens d’imagerie doivent ê tre le moins
moins irradiants et les moins invasifs possible. Les causes sont
irradiants possible et pour les interpré ter, l’anatomie est
diffé rentes par leur fréquence de ce qu’on retrouve chez l’adulte
modifié e. L’é chographie est donc un examen essentiel. Mais elle
et varient suivant l’â ge. Les causes sont aussi diffé rentes par leur
est trè s opérateur-dé pendante et elle né cessite des praticiens
nature ; ainsi dans l’étude prospective de Scholer et al. chez des
entraîné s. La tomodensitomé trie pose le problè me de l’irradia-
enfants d e 2 à 12 ans [37], six pathologies repré sentaient 84 %
tion du fœtus et de l’injection de produit de contraste. L’ima-
des causes de douleur. Celles-ci é taient une otite ou une
gerie par ré sonance magné tique semble ê tre un examen
infection respiratoire haute (18,6 %), une pharyngite (16,6 %),
performant, sans risque pour le fœtus et ne nécessite souvent
un syndrome viral (16 %), une douleur d’é tiologie incertaine
pas d’injection de gadolinium (dont la toxicité est encore mal
(15,6 %), une gastroenté rite (10,9 %), une maladie aiguë fé brile
connue) [41]. Pour le traitement, il faudra ê tre vigilant sur les
(7,8 %) ; 1 % né cessitaient une intervention chirurgicale, le plus
drogues utilisé es et leur toxicité fœtale, et la chirurgie est plus
souvent pour appendicite (83,3 %).
difficile et associé e à des risques d’accouchement pré maturé .
• Chez le nourrisson, en période néonatale, on doit craindre un
volvulus du grê le par malrotation intestinale. Les douleurs Douleurs d’origine obstétricale
s’accompagnent d’un tableau d’occlusion haute et l’échogra-
phie est très évocatrice avec le signe du tourbillon (whirlpool Succinctement, en dé but de grossesse on devra rechercher
sign) et une veine mésentérique supérieure à gauche de avant tout une grossesse extra-uté rine. L’hé matome ré tropla-
l’artère mésentérique supérieure. centaire est le premier diagnostic à é voquer au troisiè me
• L’invagination intestinale aiguë est la plus fréquente cause trimestre ; il associe une douleur brutale, en coup de poignard,
d’occlusion abdominale de l’enfant de moins de 5 ans avec permanente et une hé morragie gé nitale de volume variable. Une
un pic entre 3 et 9 mois. Une revue ré cente de la litté ra- rupture utérine peut causer un tableau similaire, la notion
ture [39] montre que la classique triade douleur abdominale - d’utérus cicatriciel aide au diagnostic. Sur le plan mé dical, le
masse abdominale - rectorragie ne se retrouve que dans 29 à HELLP syndrome, l’hé matome spontané sous-capsulaire, la
33 % des cas. Il faut donc savoir é voquer facilement ce sté atose aiguë gravidique sont les diagnostics qui seront à
diagnostic et pratiquer une é chographie qui montre le boudin é voquer compte tenu de leur gravité .
d’invagination avant d’obtenir simultané ment la confirma-
tion et ré aliser le traitement par un lavement opaque. Chez Douleurs non obstétricales
des enfants de cet â ge, la gastroentérite est fré quente, peut Certaines causes sont favorisées par la grossesse telles que la
ê tre douloureuse et peut né cessiter une hospitalisation par cholécystite, la pyélonéphrite, la nécrobiose de fibrome utérin.
son retentissement (dé shydratation) ; le diagnostic est plus Les symptô mes sont souvent modifié s. Dans l’appendicite, la
difficile lorsque les douleurs dominent et que les diarrhé es ne douleur peut se porter dans tous les quadrants et est plus
sont pas encore exté riorisé es. spé cifique quand elle est persistante et associée à une
• Chez l’enfant plus â gé, de plus nombreux diagnostics se défense [42]. En effet, repoussé par l’utérus, l’appendice est
discutent. Bien sû r, l’appendicite, fréquente, est facilement refoulé et passe au-dessus de l’aile iliaque à partir du quatrième
évoqué e devant un tableau typique. Mais il faut se méfier des mois. L’échographie peut aider au diagnostic en montrant
formes atypiques qui peuvent retarder le traitement et des l’appendice inflammatoire (selon les critères habituels) et en
diagnostics différentiels qui, à l’inverse, peuvent entraîner éliminant des diagnostics différentiels comme la cholécystite. La
une chirurgie inutile. Ceux-ci sont principalement l’adéno- bandelette urinaire écarte l’autre diagnostic diffé rentiel fré quent
lymphite mésentérique, fréquente, l’iléite terminale infec- qu’est la pyélonéphrite. L’imagerie par résonance magnétique
tieuse (Yersinia, Campylobacter, tuberculose, amibiase) ou est performante pour l’indication d’appendicite en dehors de la
inflammatoire (maladie de Crohn), la torsion d’ovaire, la grossesse, mais elle n’a pas encore fait ses preuves dans cette
pyélonéphrite, la pneumopathie de base droite, le lymphome. situation. En revanche, elle est performante pour identifier le
Devant une suspicion d’appendicite chez l’enfant, le choix de niveau de l’obstacle dans une occlusion, pour rechercher une
l’attitude entre un score clinicobiologique sans imagerie, zone inflammatoire, un abcès ou une hémorragie [41].
l’échographie, le scanner et l’imagerie par résonance magné - La grossesse favorise la formation de lithiases et donc les
tique est très controversé suivant l’expérience des équipes. pathologies vésiculaires. La symptomatologie est similaire à ce
Lambot et al. [40] suggè rent l’échographie dans les formes qu’elle est habituellement. Les complications des lithiases
cliniques douteuses pour le chirurgien et l’imagerie par biliaires sont donc plus fréquentes. Ainsi, les pancréatites aiguës
ré sonance magnétique en cas de discordance clinicoéchogra- se retrouvent parfois, avec la symptomatologie que nous avons
phique. D’autres causes de douleurs digestives doivent être déjà vue chez l’adulte.
envisagées. L’étranglement herniaire doit être systématique- Des occlusions ont parfois été décrites, le plus souvent par
ment recherché , la constipation facilement évoqué e, la cause mécanique en partie liée au volume pris par l’utérus. Les
pancréatite aiguë avec sa cause ourlienne plus spé cifique à causes sont, par ordre décroissant, les adhérences, les volvulus,
l’enfant, l’ulcère gastroduodénal plus rare. Parmi les causes les invaginations, tumeurs, hernies, appendicites, maladies
extradigestives, les tumeurs sont suspecté es par l’alté ration de inflammatoires de l’intestin [42].
l’état géné ral et la palpation d’une masse et il faut notam- Une douleur unilatérale, brutale et apyrétique doit évoquer
ment évoquer le lymphome de Burkitt, véritable urgence une torsion d’annexe.
oncologique du fait de sa vitesse de croissance. Le purpura
rhumatoïde est une vascularite aux manifestations doulou- Chez le sujet âgé
reuses variées suivant le siège des atteintes et dont le dia-
gnostic est aidé par les atteintes cutané es et néphrologiques. La population du troisiè me â ge augmente constamment dans
Chez la fille, nous avons vu la torsion d’un ovaire normal ou les pays industrialisé s. La douleur abdominale chez les sujets â gé s
pathologique mais il faut aussi penser à l’hé matocolpos pré sente des particularités. En effet, les é tiologies les plus
devant une douleur cyclique. Chez le garçon, la torsion fréquentes ne sont pas les mê mes et les tableaux peuvent avoir
testiculaire est à rechercher systématiquement lors de la une pré sentation atypique. De plus, les capacité s intellectuelles,
palpation de l’abdomen. parfois ré duites, peuvent rendre difficile et alé atoire l’interroga-
toire. Ces patients sont é galement particuliers par leurs nombreux
anté cé dents qui pourront ê tre responsables de dé gradations
Chez la femme enceinte viscé rales en chaîne et du dé cè s. Les prises mé dicamenteuses,
Particularités souvent multiples, seront essentielles à connaître, que ce soit
pour en dé duire des anté cé dents, pour arrê ter un traitement
La douleur abdominale chez la femme enceinte est toujours
aggravant (anticoagulants dans une hé morragie...) ou pour
de diagnostic difficile. L’examen de l’abdomen est modifié , les
trouver la cause des symptô mes (douleurs aux anti-inflam-
causes obsté tricales s’ajoutent aux causes habituelles et l’anxié té
matoires par exemple). Dans l’é tude de Laurell et al. [38], les
du mé decin s’ajoute souvent à celle de la mè re pour elle et son
patients de plus de 65 ans consultant pour ce motif é taient plus

Gastro- 7
9-001-B-10 ■ Diagnostic des douleurs abdominales

souvent porteurs de pathologie organique que les patients plus


les personnes qui ont un surpoids au-dessus de 20 % de la
jeunes. Pourtant, le diagnostic initial est plus souvent erroné dans
normale théorique [46]. Les complications des lithiases sont donc
le premier groupe alors mê me que les dé lais entre la douleur et
fréquentes.
la consultation et entre la consultation et la chirurgie sont plus
Les pathologies vasculaires que nous avons déjà abordées
allongé s, aggravant déjà en soi le pronostic. Marco et al. [43], dans
dans les chapitres précédents surviennent par nature fréquem-
leur travail sur 380 patients de plus de 65 ans consultant aux
ment chez des patients â gés. Le diagnostic est alors d’autant
urgences pour douleur abdominale, après 2 mois de suivi pour
plus grave que les polypathologies associées peuvent rapidement
97 % d’entre eux, les diagnostics faits étaient, dans l’ordre, une
contribuer à aggraver la situation pour aboutir à un tableau de
infection (19,2 %), une occlusion mé canique (15,7 %), un ulcè re
défaillance multiviscérale.
(7,7 %), une pathologie urologique (6,7 %), une tumeur (7,2 %) ;
À l’inverse de ces diagnostics fréquents, il faut savoir penser
22,1 % des patients é taient opéré s. Ceci justifie donc une
à d’autres pathologies moins courantes mais tout aussi sévères
orientation d’emblé e chirurgicale pour ces patients.
si elles sont méconnues, comme une appendicite.
Les troubles du transit, avec la constipation et le plus rare
syndrome d’Ogilvie, sont de fréquentes causes de douleurs de
type colique. Chez certains sujets peu interrogeables, il faudra
se poser la question de cette étiologie devant un changement de
■Conclusion
comportement, une anorexie ou des vomissements. La douleur abdominale est un symptô me fréquent qui peut
Les diverticules coliques se retrouvent chez environ 37 % des ê tre ré vé lateur d’une large varié té d’é tiologies. Certains diagnos-
hommes et des femmes de plus de 70 ans [44]. Ces diverticules tics sont évidents mais de nombreux autres se manifestent de
se compliquent de diverticulite dans 10 à 25 % des cas [45]. Il façon atypique, soit pour des raisons anatomiques (situation de
faut en tenir compte dans tout abdomen aigu fé brile puisque les l’appendice), soit pour des raisons liées au patient lui-même
diverticules peuvent se retrouver trè s fréquemment dans avec les difficultés lié es à l’â ge (enfant, sujet â gé) ou au terrain
d’autres segments que le sigmoïde [44]. (femme enceinte, immunodéprimé).
Les causes tumorales sont à l’origine de nombreuses douleurs Compte tenu de la gravité de certains diagnostics et de la
abdominales aiguë s, que ce soit par né crose tumorale, par fréquence importante de recours à la chirurgie, toute douleur
hé morragie spontané e ou par occlusion. Parmi ces causes, le abdominale, dè s son arrivé e, est chirurgicale jusqu’à preuve du
cancer du cô lon est particuliè rement pré sent puisque son â ge contraire. Le patient doit donc rester à jeun jusqu’à ce qu’il soit
moyen de survenue est de 69,5 ans chez les hommes et 72,8 ans examiné .
chez les femmes ; 94 % de ces cancers sont diagnostiqué s après Il ne faut pas céder à la pré cipitation, ni dans l’examen
50 ans. clinique, ni dans la réalisation des examens complé mentaires
Les lithiases biliaires sont fréquentes avec un maximum de (Fig. 1). Les principaux temps de l’examen, sans oublier l’inter-
pré valence entre 60 et 70 ans et 20 % de lithiases en plus chez rogatoire, doivent être respectés. Sa qualité est essentielle

Figure 1. Arbre décisionnel. Proposition de


conduite à tenir devant une douleur abdomi-
Douleur abdominale aiguë
nale.

Interrogatoire

Examen clinique

Analgésie

Critères de gravité
Oui Non

Avis et programmation d'examens suivant les hypothèses

Oui Non
Hypothèse de pathologie létale à court terme ou patient instable

Appel du chirurgien et de l'anesthésiste


Examen d'imagerie en urgence (essentiellement tomodensitométrie injectée)
Bilan préopératoire
Imagerie au lit du malade

8 Gastro-
Diagnostic des douleurs abdominales aiguës ■ 9-001-B-

puisque c’est lui qui sera le point de départ au choix des


[11] Iwuagwu O, Deans GT. Small bowel volvulus: a review. J R Coll Surg
examens complé mentaires. Les prescriptions seront d’autant
Edinb 1999;44:150-5.
plus efficaces que les hypothèses émises seront précises et que
[12] Gollub MJ, Yoon S, Smith LM, Moskowitz CS. Does the CT whirl sign
le radiologue pourra cibler ses examens. Le choix des examens really predict small bowel volvulus? Experience in an oncologic popu-
complé mentaires sera guidé par les recommandations des lation. J Comput Assist Tomogr 2006;30:25-32.
sociétés savantes ; on peut citer notamment celles du Collège [13] Gupta S, Gupta SK. Acute caecal volvulus: report of 22 cases and
des enseignants en radiologie de France et par la recherche de review of literature. Ital J Gastroenterol 1993;25:380-4.
l’irradiation, de l’invasivité et du coû t minimaux nécessaires. [14] Imperato M, Moujahid M, Mennecier D, Bechade D, Duverger V,
Actuellement, les moyens d’imagerie sont de plus en plus Farret O, et al. Acute mesenteric veinous thrombosis. A
dominés par la tomodensitomé trie avec injection. Les disponi- retrospective study of 9 patients. Ann Chir 2006;131:595-600.
bilités locales doivent aussi ê tre prises en compte sur le plan [15] Tendler DA. Acute intestinal ischemia and infarction. Semin
maté riel (une laparotomie sera plus souhaitable qu’un transfert Gastrointest Dis 2003;14:66-76.
vers un centre disposant d’un scanner chez un patient instable) [16] Wang JT, Zhao HY, Liu YL. Portal vein thrombosis. Hepatobiliary
et sur le plan humain puisque l’expérience de l’opé rateur sera Pancreat Dis Int 2005;4:515-8.
capitale dans la performance de l’examen comme par exemple [17] Bayraktar Y, Harmanci O. Etiology and consequences of thrombosis in
dans la recherche d’une appendicite en échographie. Il faut abdominal vessels. World J Gastroenterol 2006;12:1165-74.
aussi savoir reconnaître les situations où les examens [18] Collège des Enseignants en Radiologie de langue Française. http:
d’imagerie sont nuisibles et où le recours à la chirurgie devra se //www.imagemed.org/cerf/cnr/edicerf/EURATOM/index.html.
faire dans les plus brefs délais. [19] Ellrodt A. Lombalgie aiguë et dorsalgie aiguë. In: Urgences
Le clinicien ne devra jamais oublier l’é tape indispensable, médicales. Paris: Estem; 2001. p. 462.
située entre l’examen clinique et les examens secondaires, qu’est [20] Salhab M, Farmer J, Osman I. Impact of delay on survival in patients
l’analgé sie. with ruptured abdominal aortic aneurysm. Vascular 2006;14:38-42.
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injuftement, des troubles
& qu’on donne,fonctionnels
ce qui intestinaux dans une
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M. Ferec.
Service d’hépato-gastro-entérologie, Hôpital d’Instruction des Armées Clermont Tonnerre, rue du Colonel-Fonferrier, 29240 Brest Armées, France.
Service d’hépato-gastro-entérologie, Centre hospitalier universitaire de Brest, boulevard Tanguy Prigent, 29200 Brest, France.
A.-S. Lipovac.
M. Richecœur.
J.-A. Bronstein (Ariel.bronstein@free.fr).
Service d’hépato-gastro-entérologie, Hôpital d’Instruction des Armées Clermont Tonnerre, rue du Colonel-Fonferrier, 29240 Brest Armées, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Ferec M., Lipovac A.-S., Richecœur M., Bronstein J.-A. Diagnostic des douleurs abdominales aiguës. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Gastro-entérologie, 9-001-B-10, 2007.

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