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S62 Communications orales / La Revue de médecine interne 32S (2011) S45–S98

diabétiques sont survenus après 2006 soit après les recomman- mis en œuvre. D’autres mesures préventives sont prescrites alors
dations pointant le diabète comme un facteur de risque majeur qu’elles ne sont pas étayées par des études scientifiques.
d’IRA-IgIV : ainsi les diabétiques ont pu être mieux hydratés et Conclusion.– La corticothérapie, indispensable à la prise en charge
l’évolution de l’IRA-IgIV moins péjorative. de nombreuses pathologies chez les SA, les expose à des com-
Conclusion.– Une néphroangiosclérose infraclinique est associée à plications fréquentes dont les conséquences sont parfois graves.
la nécessité de dialyse au cours de l’IRA-IgIV. Les mesures préventives officiellement recommandées sont insuf-
doi:10.1016/j.revmed.2011.03.052 fisamment appliquées alors que des mesures qui n’ont pas
apportées de preuves scientifiques de leur efficacité sont largement
employées.
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Corticothérapie au long cours du sujet âgé :
complications rencontrées et mesures préventives
CO 036
mises en œuvre
C.Vanhaecke-Collard a , A.E.R.K. Mahmoudi b , J.L. Pennaforte c ,
F.
Corticothérapie orale prolongée : point de vue des
Blanchard b patients et relation à l’adhérence au traitement
a Médecine interne et gérontologie clinique, centre hospitalier L. Zerah b , S. Anouti b , C. Arena a , A.S. Morin c , T. Hanslik d , T.
universitaire de Reims - hôpital Maison Blanche, Reims, France Blanchon a , J. Cabane e , L. Fardet f
b Médecine interne et gérontologie clinique, centre hospitalier a Inserm U707, Inserm U707, Paris, France
b Medecine interne, hôpital Saint Antoine, Paris, France
universitaire de Reims - hôpital Maison Blanche, faculté de médecine,
c Service de médecine interne, CHU Jean Verdier, Bondy, France
Ea 3797, 51, rue Cognacq Jay, 51092 Reims, France
c Service de médecine interne, hôpital Robert Debré, Reims, France d Service de médecine interne et néphrologie, hôpital Ambroise Paré,

Boulogne-Billancourt, France
Introduction.– La corticothérapie est un traitement fréquent chez les e Service de médecine interne, hôpital St Antoine, Paris, France

sujets âgés (SA). Son efficacité est reconnue pour de nombreuses f Service de médecine interne, hôpital Saint- Antoine, Paris, France

pathologies en médecine interne mais ce traitement est parfois


lourd de conséquences chez ces SA souvent fragiles. L’objectif de ce Introduction.– Les facteurs associés à l’adhérence à une corticothé-
travail est de décrire les complications de la corticothérapie chez rapie orale prolongée (c’est-à-dire ≥ trois mois) sont mal connus.
des SA de plus de 75 ans et les mesures préventives mises en œuvre. On ne sait en particulier pas si le ressenti des patients concernant
Matériels et méthodes.– Nous avons mené une étude prospective, ce traitement influe leur niveau d’adhérence rapportée.
multicentrique, observationnelle. La population était composée Patients et méthodes.– Étude transversale menée dans trois services
de SA > 75 ans hospitalisés en court séjour gériatrique sous cor- durant une période de six mois. Les patients consultants traités
ticothérapie prolongée. Étaient recueillis : les caractéristiques au long cours par corticothérapie orale étaient sollicités pour rem-
socio-démographiques, les caractéristiques gériatriques, l’histoire plir un questionnaire estimant notamment leur ressenti quant à la
de la corticothérapie, les complications rencontrées et les mesures corticothérapie et leur adhérence au traitement. Les données des
préventives prescrites. patients souffrant de connectivite ou de vascularite étaient analy-
Résultats.– Cinquante patients traités ont été inclus et appariés avec sées. Les facteurs associés au niveau d’adhérence rapportée étaient
100 patients non traités. L’âge moyen était de 85 ans avec une pré- estimés par régression logistique.
dominance féminine (74 %). La posologie moyenne de corticoïdes Résultats.– Cent trente-quatre patients souffrant de connectivite
était de 12,7 mg/j d’équivalent prednisone et la durée moyenne du (femmes : 92 %, âge médian [Q1–Q3] : 41 [31–53] ans, durée
traitement de 9,1 ans. Les sujets sous corticothérapie présentaient médiane de la corticothérapie : 24 [10–84] mois, posologie quo-
plus fréquemment des chutes (34 % vs 17 %, p = 0,02) et des com- tidienne médiane d’équivalent prednisone : 10 [5–15] mg) et
plications ostéo-articulaires (26 % vs 10 %, p = 0,01). Ils étaient plus 43 patients souffrant de vascularite (femmes : 60 %, âge : 75 [68–80]
souvent polymédiqués (94 % vs 78 %, p = 0,01) et présentaient une ans, durée : 18 [7–48] mois, posologie : 10 [6–20] mg) remplissaient
dénutrition sévère (35 % vs 23 %, p : 0,15). Ils présentaient plus fré- complètement le questionnaire. La corticothérapie n’était ressen-
quemment une amyotrophie (40 % vs 17 %, p < 0,01), des tassements tie comme clairement nécessaire que par 46 % de ces patients et
vertébraux (38 % vs 9 %, p < 0,01), des fractures périphériques (38 % 28 % rapportaient des inquiétudes marquées quant à ce traitement.
vs 23 %, p : 0,08), une lipodystrophie (32 % vs 1 %, p = 0,02), une obé- Le score d’inquiétude était supérieur au score de nécessité pour
sité facio-tronculaire (24 % vs 9 %, p = 0,02), un purpura (50 % vs 15 %, 1/3 des patients. Les résultats étaient comparables entre les deux
p < 0,01), des hématomes (84 % vs 60 %, p < 0,01), un glaucome (10 % groupes. Une adhérence non optimale à la corticothérapie était
vs 6 %, p = 0,5) et une cataracte (54 % vs 25 %, p < 0,01). Les patients rapportée par 23 % des patients. Par rapport aux patients décla-
sous corticoïdes ne présentaient pas plus de complications infec- rant une adhérence optimale, ces patients étaient significativement
tieuses (38 % vs 48 %, p = 0,29), de diabète (22 % vs 17 %, p = 0,5), plus jeunes et ressentaient plus fréquemment le traitement comme
de dyslipidémies, d’hypokaliémie (8 % vs 14 %, p = 0,42), d’ulcère inquiétant plutôt que nécessaire.
gastrique (10 % vs 5 %, p = 0,31) ou de signes de rétention hydro- Conclusion.– Une bonne information des patients concernant la
sodée (22 % vs 16 %, p = 0,37). Concernant les mesures préventives, nécessité de la corticothérapie et une prise en compte adaptée
les patients sous corticoïdes prenaient de façon significativement de paramètres tels que les effets indésirables ou le sentiment
plus fréquente une supplémentation en vitamine D (44 % vs 14 %, de dépendance vis-à-vis du traitement pourraient permettre
p< 0,01) ou en calcium (50 % vs 14 %, p < 0,01), un traitement anti- d’améliorer l’adhérence à la corticothérapie.
ostéoporotique (34 % vs 5 %, p < 0,01), un protecteur gastrique (66 % doi:10.1016/j.revmed.2011.03.054
vs 37 %, p < 0,01) et une supplémentation potassique (34 % vs 10 %,
p < 0,01). Les régimes hyposodé et sans sucre étaient peu suivis :
28 % et 18 %.
Discussion.– les complications classiques de la corticothérapie,
comme l’ostéoporose ou les complications morphologiques, sont
plus fréquemment retrouvées dans le groupe traité. Ces patients ont
également des spécificités gériatriques (amyotrophie, polymédica-
tion, dénutrition) qui les exposent à des complications graves. Seule
la prévention de l’ostéoporose cortico-induite est recommandée
par la littérature. Cependant, ce traitement reste insuffisamment

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