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http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.194 Conclusion.– La démyélinisation post-rituximab est le diagnostic
de prédilection dans ce cas, dont l’intérêt nous servira à se méfier du potentiel rare du rituximab à induire une démyélinisation du CA072 système nerveux central. Démyélinisation post-rituximab Pour en savoir plus N. Hokayem a , D. Chahwan b , F. Haddad c , Bosch et al. Nat Rev Neurol 2011;7:165–72. S. Koussa d , G. Maalouly c Stübgenn et al. J Neurol Sci 2010;288:178–81. a Médecine interne, Hôtel-Dieu de France, Beyrouth, Liban Stübgenn et al. J Neuroimmunol 2008;204:1–12. b Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, Paris c Médecine interne, université Saint-Joseph, faculté de médecine, http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.195 Beyrouth, Liban d Neurologie, université Saint-Joseph, faculté de médecine, Beyrouth, CA073 Liban Un nouveau cas de pneumopathie Introduction.– Rares sont les cas décris dans la littérature où l’ont induite par le rituximab rapporte une démyélinisation du système nerveux central suivant C. Larroche a , P.-Y. Brillet b , U. Warzocha a , une thérapie par l’anti-CD20 rituximab. Cette complication rare S. Abad a , R. Dhôte a a Service de médecine interne, hôpital Avicenne, Bobigny, France induite par le rituximab est à considérer chez chaque patient rece- b Service de radiologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France vant cette thérapie, suggérant donc une bonne surveillance clinique pour tout éventuel événement neurologique. Introduction.– Nous présentons un cas de pneumopathie organisée Patient et méthodes.– Cas clinique. induite par le rituximab, chez un patient traité pour une anémie Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente de 20 ans, hémolytique auto-immune. se présentant pour ptosis, diplopie verticale, et asthénie. Ses Patients et méthodes.– Un patient âgé de 80 ans est hospitalisé pour symptômes ont débutés 3 semaines après une deuxième cure une pâleur et une asthénie en rapport avec une anémie hémoly- de rituximab pour un purpura thrombopénique immunologique tique auto-immune à anticorps chaud et une embolie pulmonaire. Il réfractaire. Son examen clinique révèle un ptosis, un déficit de est traité par méthylprednisolone puis prédnisone 1 mg/kg/j, rituxi- l’oculomotricité avec strabisme divergent et nystagmus multidi- mab 1 gramme j1-j15, reçoit 4 culots globulaires, et est anticoagulé. rectionnel de l’œil gauche. Le reste de l’examen neurologique est Huit semaines plus tard, il est hospitalisé pour dyspnée, toux sèche normal. L’IRM cérébrale révèle plusieurs anomalies du signal de la et fièvre à 39 ◦ C. substance blanche à l’étage sustentoriel et dans la région mésen- Résultats.– On entend des crépitants aux 2 bases. L’hémolyse est céphalique identifiables sur les séquences Flair et T2, dont une compensée sous 10 mg/j de prédnisone. La procalcitonine, BNP et présente une prise de contraste après injection, située en des- troponine sont normales, la CRP est à 74 mg/l, les gaz du sang sous et légèrement en dehors de la tête du noyau caudé droit. retrouvent une pO2 à 63 mmHg, pCO2 37, pH 7,46, saturation 92 %. Le bilan sanguin de routine met en évidence une thrombopénie Un verre dépoli diffus des deux champs apparaît au scanner tho- à 75 000/mm3 , sans autres anomalies détectables. Les ANA, anti racique, associé à quelques condensations, réticulations fines et ADN double brin et les anticorps antiphospholipides sont néga- bronchectasies par traction. Les épreuves fonctionnelles respira- tifs. L’analyse des urines est normale. L’analyse du LCR est sans toires montrent un syndrome restrictif et une diminution de la particularités. La biopsie ostéomédullaire ne montre également DLCO. Le LBA retrouve 820 000 cellules avec 14 % de lymphocytes pas d’anomalies cellulaires. Le CT scan thoracique ne montre pas et un rapport CD4/CD8 à 0,20. Le patient reçoit une antibiothérapie de maladie interstitielle. Aucun changement inflammatoire n’est par ceftriaxone et spiramycine sans changement. La corticothérapie retrouvé à la biopsie des glandes salivaires. La patiente reçoit de la est augmentée à 40 mg/j (0,6 mg/kg par jour) avec une améliora- corticothérapie intraveineuse à fortes doses avec amélioration cli- tion progressive de la dyspnée, une disparition de la toux, et une nique significative. Elle est ensuite renvoyée à domicile avec une amélioration scanographique et EFR. Le diagnostic proposé est une dose journalière de 0,5 mg/kg de prédnisone. Un suivi de 12 mois pneumopathie organisée au rituximab. témoigne d’une rémission clinique complète sans rechute et une Conclusion.– Environ 50 cas de pneumopathie organisée reliée au résolution totale de la démyélinisation cérébrale sur les IRMs de rituximab sont publiés dans la littérature depuis 2003, essentielle- contrôle. ment chez des patients traités pour lymphome. Cet effet secondaire Discussion.– Les lésions de démyélinisation chez cette patiente, sont rare existe aussi chez des patients atteints de maladies auto- considérées comme une complication de son traitement par l’anti- immunes. Il faut y penser car une corticothérapie précoce peut CD20 rituximab. Nous basons notre hypothèse sur la séquence améliorer les patients. temporelle des événements, le manque d’explication alternative, Pour en savoir plus la plausibilité biologique et l’analogie avec d’autres situations Lioté H, Lioté F, Séroussi B, et al. Rituximab-induced lung disease: ou le traitement par rituximab a été incriminé dans de mul- a systematic literature review. Eur Respir J 2010;35:681–7. tiples atteintes neuromusculaires et neurologiques auto-immunes. Child N, O’Carroll M, Berkahn L. Rituximab-induced interstitial Le traitement du PTI par le rituximab repose sur l’activité anti- lung disease in a patient with immune thrombocytopenia purpura. CD20 entraînant une déplétion des lymphocytes B, mais aussi une Intern Med J 2012;42:e12–4. perte de la fonction immunorégulatrice de ces cellules. Le déséqui- Burton C, Kaczmarski R, Jan-Mohamed R. Interstitial pneumonitis libre résultant entre les populations lymphocytaires B et T, peut related to rituximab therapy. N Engl J Med 2003;348:2690–1. déclencher une réaction auto-immune cellulaire des lymphocytes T contre les antigènes du système nerveux central pouvant être http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.196 en cause de la démyélinisation. Les diagnostics différentiels discu- tés comme le neuro-lupus, le neuro-Sjögren et la neuro-sarcoïdose, CA074 sont éliminés suite à la négativité des examens biologiques, histologiques et radiologiques correspondants. Un processus lym- Corticothérapie et choriorétinopathie phoprolifératif cérébral, généralement un lymphome à cellule B, séreuse centrale est peu probable suite a une thérapie ablative de cellules B. Finale- S. Le Burel a , M. Maréchal b , J.-P. Renard b , ment la sclérose en plaque est peu probable vu la rémission clinique S. Cremades a a Médecine interne oncologie, hôpital d’instruction des armées Bégin, complète et la résolution radiologique totale des lésions. Saint-Mandé, France 68e Congrès de la Société française de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013) A80–A180 A115
b Ophtalmologie, hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce,
Pour en savoir plus Paris, France Nicholson B, et al. Surv Ophtalmol 2013;58(2):103–26. Khairallah M, et al. Ocul Immunol Inflamm 2012;20(2):76–85. Introduction.– Les corticoïdes induisent souvent cataracte et glau- Ross A. Curr Opin Ophtalmol 2011;22(3):166–73. come chronique. La choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC) reste peu connue des prescripteurs de stéroïdes. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.197 Patients et méthodes.– Nous rapportons un cas de CRSC secondaire à une corticothérapie. CA075 Observation.– Un homme de 45 ans, camerounais aux antécédents Pancréatite aiguë secondaire au d’hépatite C et hypertension artérielle, était sous corticoïdes à télaprevir 1 mg/kg par jour et cyclophosphamide pour une granulomatose F. Francois a , S. Lechtman a , B. Baldin b , éosinophilique avec polyangéite avec atteinte pulmonaire, sinu- J.-G. Fuzibet a , E. Rosenthal a , P.-Y. Jeandel a sienne et digestive. À 2 mois, sous prednisone à 0,6 mg/kg par jour a Médecine interne, centre hospitalier universitaire, Nice, France sans rechute, il présentait une baisse d’acuité visuelle (BAV) rapi- b Centre de pharmacovigilance, centre hospitalier universitaire, Nice, dement progressive en 3 semaines : 2,5/10 Parinaud 14 à gauche France et 10/10 Parinaud 2 à droite. L’examen à la lampe à fente était normal. Le fond d’œil, normal à droite, retrouvait à gauche une Introduction.– Le télaprevir, inhibiteur de la sérine protéase NS3-4A, bulle de décollement séreux rétinien (DSR) soulevant la macula. a permis d’améliorer la réponse virologique des patients atteints L’OCT maculaire confirmait le DSR maculaire isolé à gauche, qui d’hépatite C (VHC), de génotype 1, en association avec le peginter- était également bien visible en autofluorescence à la lumière féron alpha et la ribavirine. Si certains effets secondaires cutanés rouge. L’angiographie à la fluorescéine montrait : à gauche, un ou hématologiques sont classiques, l’atteinte pancréatique n’a que point de fuite situé en dehors de la bulle ; à droite, une diffusion rarement été rapportée. extravasculaire responsable d’un DSR minime asymptomatique. La Cas clinique.– Un patient âgé de 56 ans, alcoolique sevré depuis décroissance de la corticothérapie était accélérée et, un mois plus 6 mois, est hospitalisé pour douleur abdominale. Son principal tard, le patient présentait déjà une amélioration avec une acuité antécédent est une co-infection VIH et VHC. Son infection VIH visuelle à 4/10 Parinaud 6 à gauche et une diminution de la bulle de est traitée par abacavir, lamivudine, atazanavir et ritonavir, sans DSR au fond d’œil et en OCT. modification thérapeutique récente. Sa charge virale est indétec- Discussion.– La CRSC, rare, touche plus fréquemment les hommes table et son taux de CD4 à 210/mm3 . Il ne prend aucun autre jeunes caucasiens. Elle se manifeste par un flou visuel ou des méta- médicament ni autre toxique. L’infection par le VHC de géno- morphopsies indolores et unilatérales d’apparition aiguë, avec une type 1 connue depuis 2006, a déjà été traitée par ribavirine et BAV variable. L’hypercorticisme endogène ou exogène (quelle que peginterféron 5 ans auparavant. Suite à une réactivation du VHC, soit la galénique) est un facteur de risque majeur. La CRSC chez un traitement associant télaprévir, ribavirine et peginterféron les patients sous corticoïdes, de prévalence inconnue et avec une est instauré. Deux mois plus tard, le patient présente une dou- prédominance masculine moins marquée, est volontiers bilatérale, leur abdominale aiguë, fébrile, associée à une lipase à 240 U/l, atypique, sévère, multifocale et d’évolution récidivante ou chro- avec au scanner une infiltration de la graisse péri-pancréatique nique. et une coulée de nécrose, signant une pancréatite aiguë baltha- Cette pathologie s’explique par des zones de DSR maculaires à partir zar D. Parallèlement on note une réaction cutanée urticarienne de points de fuite entre les rétines neurosensorielle et pigmentaire, diffuse, une pancytopénie caractérisée par une anémie normo- par anomalies de l’épithélium pigmentaire et de la vascularisation cytaire arégénérative à 7,9 g/dL, une leucopénie à 2100/mm3 choroïdienne, favorisées par les corticoïdes. (1600/mm3 polynucléaires neutrophiles, 900/mm3 lymphocytes) Le diagnostic, parfois évoqué au fond d’œil, nécessite une OCT et et une thrombopénie à 137 000/mm3 témoignant d’une toxicité une angiographie à la fluorescéine. L’autofluorescence peut avoir cutané et hématologique. Le bilan étiologique lithiasique, néo- une valeur pronostique. plasique, infectieux et immunologique étant négatif, une enquête L’arrêt des corticoïdes, ou une forte réduction des doses, est pri- de pharmacovigilance a permis d’incriminer le télaprevir dans mordiale, pouvant nécessiter l’ajout d’un immunosuppresseur ou la survenue de cette pancréatite. À noter qu’il n’est pas décrit d’une biothérapie. L’évolution est généralement favorable avec une d’interaction médicamenteuse entre le télaprévir et ses autres trai- récupération visuelle et une résorption du liquide en 1 à 4 mois, les tements anti-rétroviraux. Celui-ci est donc arrêté, de même que la récidives étant possibles. La poursuite des stéroïdes est associée ribavirine et le peginterféron. L’évolution a été favorable en 10 jours à un risque d’aggravation, de bilatéralisation et de chronicisation, à la fois sur les plans pancréatique, cutané, et hématologique. À pouvant entraîner des séquelles (BAV permanente, dyschromatop- deux mois de l’arrêt du traitement, la charge virale VHC reste néga- sie, sensibilité aux contrastes altérée). Dans les formes persistantes, tive. surtout si la poursuite de la corticothérapie est indispensable, la Discussion.– Les effets secondaires du télaprevir qu’ils soient cuta- photocoagulation focale au laser et la photothérapie dynamique nés, avec des atteintes parfois graves comme le DRESS syndrome, peuvent accélérer la récupération et diminuer le risque de récidive. et/ou hématologiques, le plus souvent sous la forme d’anémies, Les formes ophtalmologiques de maladies inflammatoires (uvéite sont fréquents et bien décrits dans la littérature. Concernant la postérieure, choroïdopathie lupique. . .) font partie des diagnos- toxicité pancréatique, seuls deux cas ont été rapportés dans la lit- tics différentiels. Ainsi, tout symptôme ophtalmologique chez ces térature et 5 cas au centre de pharmacovigilance national français. patients sous stéroïdes pour une pathologie systémique nécessite Plusieurs critères présents dans ces trois cas cliniques nous font une consultation spécialisée, et toute aggravation d’un tableau oph- fortement évoquer la responsabilité du télaprevir dans ces pan- talmologique sous corticoïdes doit faire considérer le diagnostic de créatites, notamment la disparition des symptômes à l’arrêt du CRSC. En effet, un mauvais diagnostic peut engager le pronostic traitement ainsi que leur réapparition lors de la réintroduction du visuel par mauvaise manipulation des stéroïdes, en aggravant une traitement chez les cas précédemment rapportés. Un argument CRSC ou en laissant évoluer une manifestation oculaire inflamma- supplémentaire associant la pancréatite de notre patient au téla- toire. Enfin, en cas d’antécédent de CRSC, l’usage de corticoïdes doit previr est la présence concomitante d’autres effets secondaires, être évité ou imposer un suivi ophtalmologique régulier. mieux connus, régressant conjointement à la pancréatite à l’arrêt Conclusion.– La CRSC, complication rare mais potentiellement inva- du traitement. lidante des corticoïdes, mérite d’être connue. La difficulté réside Conclusion.– Le télaprevir est susceptible d’entraîner des effets dans la volonté de contrôler la maladie systémique sans engager le secondaires graves parmi lesquels des pancréatites aiguës. pronostic visuel. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.198