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mai 2008 1:26 13

Médecine et maladies infectieuses 38 (2008) S142–S144

Évaluation des pratiques professionnelles

D-01 Bon usage des antibiotiques (BUA) en établissements D-03 État des lieux du bon usage des antibiotiques dans les
de santé : quoi de neuf depuis les recommandations de établissements de santé MCO de la Région Pays-de-la-
1996 ? Loire
V. Vernet-Garnier, A. Durocher, M. Wolff, P. Choutet, A. Lepape, O. Mimoz, F. Ollivier, L. Roulet, D. Feldman, P. Lombrail, G. Potel, F. Ballereau
Hôpital Saint-Jacques, CHU, MedQual, 44093 Nantes, France.
D. Monnet, et al.
HAS, 93218 Saint-Denis, France. Objectifs – Sous l’impulsion de l’ARH, le Comité Régional du Médicament et des
La prévalence de la résistance bactérienne aux antibiotiques (ATB) reste préoccu- Dispositifs Médicaux a missionné le Centre MedQual (Centre d’information pour
le bon usage de produits de santé) afin de dresser un état des lieux des stratégies de
pante dans les établissements de santé (ETS). Une actualisation des recommanda-
bon usage des antibiotiques développées en 2007 dans les établissements de santé
tions publiées en 1996 par l’ANDEM est donc apparue nécessaire.
court séjour de la Région Pays de la Loire.
Méthode de travail – Consensus formalisé, reposant sur la synthèse de la littérature Méthode – Un questionnaire a été envoyé dans 54 établissements MCO de la
(période 1996-2007) et l’avis de professionnels multidisciplinaires. Région. Les items du questionnaire reprenaient les principales recommandations
Résultats – Organisation générale de la prescription : la nouvelle version insiste de la circulaire du 2 mai 2002 relative au bon usage des antibiotiques.
sur le rôle de l’utilisation de systèmes informatiques d’aide à la prescription ; la Résultats – Dans les établissements ayant répondu au questionnaire (91 % de parti-
rapidité d’instauration des ATB dans le choc septique ; la réévaluation entre le 24e cipation) les actions les plus fréquemment engagées étaient la diffusion de la liste
et la 72e heure suivie si possible d’une désescalade. Pour les infections documen- des antibiotiques disponibles (98 %), la diffusion d’informations sur l’écologie bac-
tées, durée des ATB de 7 jours maximum, sauf cas particulier. térienne (81 %) et la consommation d’antibiotiques (86 %) exprimée en DDJ/
Prévention de l’émergence de bactéries résistantes : adaptation des modalités 1 000 j d’hospitalisation dans les deux tiers des cas, le contrôle de la dispensation de
d’administration en fonction des ATB (perfusion continue, dose de charge) ; si certains antibiotiques (60 %). Deux tiers des établissements ont identifié un réfé-
besoin détermination des CMI et des taux sériques des ATB ; délai le plus court rent en antibiothérapie et des recommandations locales d’antibiothérapie curative
possible entre prélèvements et résultats bactériologiques ; monothérapie souvent existaient dans 69 % des cas et prophylactique dans 92 % des établissements con-
suffisante et en cas d’association durée limitée à 3 jours. cernés.
L’évaluation de l’utilisation des antibiotiques a été pratiquée dans 63 % des établis-
Rôle des acteurs des ETS : le texte insiste sur l’importance de la commission des
sements. En revanche, depuis 2005, peu de formations en antibiothérapie ont été
anti-infectieux et des référents en antibiothérapie, collaborant avec la pharmacie et organisées par les établissements (16 %). La fréquence des actions menées varie en
le laboratoire de bactériologie, la communication entre les systèmes informatiques fonction de la taille de l’établissement.
permettant d’optimiser le choix des ATB. Conclusion – Cette enquête a permis d’identifier des pistes d’amélioration du bon
Conclusion – Les recommandations concernant le BUA ont évolué durant usage des antibiotiques comme la diffusion de référentiels de prescription, la for-
ces dernières années. Reste posée la question des moyens et la volonté de préserver mation de référents en antibiothérapie, ainsi que l’harmonisation du suivi des con-
les antibiotiques dont le renouvellement n’est plus assuré. sommations d’antibiotiques et de l’écologie bactérienne dans ces établissements.

D-02 Pseudomonas aeruginosa : évaluation des prescriptions D-04 Évaluation de la qualité de la prescription des antibioti-
d’antibiotiques documentées au Centre Hospitalier ques dans les infections communautaires
d’Angoulême C. Rioux, E. Papy, E. Bouvet, JC. Lucet, commission des antibiotiques
Pôle des Maladies Infectieuses et Tropicales, Hôpital Bichat, 75018 Paris, France.
M. Corjon, C. Nowak, D. Cancel, C. Garandeau, A. Riche
CH d’Angoulême, Département pharmaceutique, Interne, 16470 Saint-Michel, France. Objectifs – Déterminer la qualité de l’antibiothérapie curative (ATBC) dans les
infections communautaires (IC) par enquête de prévalence.
Méthode - Étude rétrospective sur 3 mois des molécules suivantes : ceftazidime, Méthodes – Enquête un jour donné incluant les patients hospitalisés et traités pour
imipénème, ciprofloxacine et pipéracilline-tazobactam. 60 dossiers ont été analysés une IC. Avis de l’auditeur : caractère adapté, inadapté ou à discuter (AD) de l’indi-
et toutes les infections documentées à Pseudomonas aeruginosa ont été retenues cation au traitement (ttt) et du choix de la molécule à J0, de l’adaptation (J3) et de
(n = 20). Les critères suivants ont été analysés : conformité à l’antibiogramme, réé- la durée de traitement relevée de façon prospective par le pharmacien.
valuation du traitement, type de prélèvement, adaptation de la posologie, durée du Résultats – 752 présents le jour de l’enquête, 142 (19 %) sous ATBC dont 77 (54 %)
traitement et alternatives thérapeutiques. pour une IC.
Résultats - Sur les 20 dossiers retenus, 11 (55 %) comportaient de la ciprofloxacine, 77 évalués à J0, 65 à J3, 70 pour la durée. Les principales IC étaient des pneumopa-
6 (30 %) de la pipéracilline-tazobactam, 7 (35 %) de l’imipénème et 9 (45 %) de la thies ou bronchites (28 %) et des infections urinaires (IU) (25 %). 61 % de monothé-
ceftazidime. Les sites infectés étaient : sepsis 10 %, pulmonaire 40 %, cutané 35 %, rapie à J0, 54 % à J3.
urinaire 30 %, osseux 20 %, abdominal 15 % mais il était difficile de déterminer le À J0, 88 % des tableaux étaient compatibles avec une infection, 5 % d’indications
réel pouvoir pathogène des germes isolés sur les prélèvements locaux. Les bithéra- au ttt étaient inadaptées, 17 % AD. Le choix des molécules était inadapté dans
pies représentaient 69 % des prescriptions (n = 29) dont 34,5 % avec un aminoside. 13 %, AD dans 22 %.
L’antibiothérapie était inadaptée dans 24 % des cas : 3 bithérapies (10,3 %) poursui- À J3, 83 % des infections étaient confirmées par l’enquêteur avec indication à
vies malgré la résistance du pyocyanique à la ciprofloxacine, 2 durées de traitement adapter le ttt dans 60 % des cas. Treize adaptations non faites sur 39 (33 %). Au
total, l’ATBC à J3 était inadaptée dans 29 % des cas.
(7 %) trop courtes, 1 patient (3,5 %) sous-dosé et 1 traitement (3,5 %) non justifié.
La durée moyenne de ttt était de 15,1 jours. La durée était inadaptée ou AD dans
De plus, seules 6 antibiothérapies (21 %) ont été réévaluées à 48-72 h et 2 (7 %) à 8
29 % des cas, dans 38 % pour les IU basses et les prostatites.
jours. Enfin, 14 prescriptions (48 %) auraient pu être initiées ou relayées à 48-72 h
Conclusion – Accueil dans les services favorable, enquête simple (25 h d’observa-
par de la ticarcilline-acide clavulanique et 13 (45 %) par de la pipéracilline, soit une tion, 22 h de suivi et d’analyse) et reproductible pouvant être inscrite dans un pro-
économie envisagée de 5 000 €. cessus d’EPP.
Conclusion - Les antibiothérapies étaient adaptées dans 76 % des cas mais la rééva- Fréquence importante des multithérapies comparativement aux résultats d’une
luation des traitements est nécessaire vers une désescalade thérapeutique lorsque étude hollandaise (94 % de monothérapie, Willemsen et al. AAC 2007).
l’antibiogramme et le contexte clinique le permettent, ce qui justifie la mise en Axe d’amélioration de la prescription : durée du ttt des IU basses et prostatites,
place d’une fiche de réévaluation du traitement à 48 h pour ces antibiotiques coû- réévaluation systématique à J3, limitation des bithérapies aux recommandations
teux. locales.

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