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une période de deux ans entre août 2015 et juillet 2017. Les données épidé- France mais comparables aux données rapportées en Grèce. Ces résultats rap-
miologiques, bactériologiques et cliniques ont été évaluées. Nous avons étudié pellent la nécessité de surveillance épidémiologique de la résistance bactérienne
les facteurs de risque d’infection urinaire à BMR en analyse univariée puis dans différents pays et d’une collaboration internationale afin de d’endiguer le
multivariée en utilisant la régression logistique multivariée. phénomène et lutter efficacement contre son expansion. Ces données doivent
Résultats Il s’agit de 76 femmes enceintes avec un âge moyen de 27,4 ans. être prises en compte dans la prise en charge des patients originaires des pays
L’infection urinaire était l’apanage des primipares, survenant le plus souvent de l’ex union soviétique.
au cours du 2ème trimestre. La prévalence de la bactériurie chez les femmes Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
enceintes symptomatiques et asymptomatiques était de (96,1 %) et (3,9 %) d’intérêts.
respectivement. Les germes responsables sont en majorité des entérobactéries
(98,7 %). L’E. coli a été le germe le plus fréquemment retrouvé à l’ECBU https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.122
(80,6 %). 13 isolats étaient des BMR dont 9 souches étaient productrices de
BLSE. E. coli BLSE représentait plus de 15 % des infections urinaires. L’analyse BMR-07
multivariée par régression logistique montre que seule la notion d’une hospita- Infections à entérobactéries productrices de
lisation augmente significativement le risque d’infection urinaire à BMR chez -lactamases à spectre étendu dans la
notre population d’étude (OR = 4,625 (1,078–19,840) ; p à 0,03).
Conclusion Dans notre série, 17,1 % des infections urinaires chez la femme
pratique courante : étude
enceinte sont à BMR. Des études prospectives multicentriques devraient être non-interventionnelle portant sur 74 patients
réalisées afin de confirmer ces résultats inquiétants. M. Geier 1 , M. Moriconi 2
1 CHU Cavale Blanche, Brest, France
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens 2 CH de Cornouaille, Quimper, France
d’intérêts.
Introduction L’augmentation de la résistance des entérobactéries aux -
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.121 lactamines et aux fluoroquinolones constitue l’une des préoccupations majeures
des établissements de santé. La diffusion des entérobactéries productrices
BMR-06 de -lactamases à spectre étendu (EBLSE) expose à un risque élevé
Épidémiologie de la résistance bactérienne d’échec clinique lors des traitements probabilistes. Les carbapénèmes res-
communautaire des entérobactéries isolées tent souvent les molécules de premier choix pour traiter ces infections
avec pour conséquence l’émergence de résistances à cette classe. L’objectif
d’ECBU (examen cytobactériologique des principal de cette étude était d’évaluer dans la pratique courante les thé-
urines) réalisés dans un centre de santé en rapeutiques administrées et leur efficacité en cas d’infection documentée à
Géorgie EBLSE.
C. Chakvetadze 1 , A. Strazzulla 1 , S. Zirakashvili 2 , N. Zibzibadze 2 , Matériels et méthodes Les données épidémiologiques d’une cohorte de
A. Pitsch 3 , S. Diamantis 1 patients hospitalisés à court, moyen ou long terme et ayant un prélèvement à visée
1 Service de maladies infectieuses, CH Sud Ile de France, Melun, France
diagnostique positif à EBLSE ont été recueillies : facteurs de risque d’infection
2 Centre médical « Kakhétie-Yonne », Kakhetie, Géorgie
à EBLSE, type d’infection. Les thérapeutiques anti-infectieuses administrées
3 Laboratoire de biologie médicale, CH Sud Ile de France, Melun, France
en probabiliste et en documenté ont été notifiées, avec recours éventuel à un
Introduction Il existe un flux migratoire important de patients en prove- carbapénème. L’efficacité du traitement était définie par la survie un mois après
nance des pays de l’ex-union soviétique comme la Géorgie ou la multirésistance la fin de l’antibiothérapie.
bactérienne dont la tuberculose est bien montrée. Pourtant aucune donnée épidé- Résultats En 2016, 74 patients ont été inclus dans un centre hospitalier. L’âge
miologique de la résistance bactérienne dans la communauté n’est actuellement médian était de 80 ans avec une prédominance de femmes (64,9 %). La durée
disponible en Géorgie. médiane d’hospitalisation était de 10 jours avec un délai moyen de survenue
Matériels et méthodes Description de la résistance des entérobactéries à par- de l’infection de 5,5 j. Les principaux facteurs de risque d’infection à EBLSE
tir de l’ensemble des antibiogrammes réalisés par le système Liofilchem, Urin étaient l’âge ≥ 80 ans, un séjour à l’hôpital ≥ 14 j, une hospitalisation dans
system plus sur des ECBU réalisés entre janvier 2016 et décembre 2017 dans l’année qui précède l’admission, une vie en institution. Les infections urinaires
un centre de santé communautaire du sud-est de la Géorgie. étaient au premier plan. L’espèce la plus fréquemment isolée était Escheri-
Résultats Sur 302 ECBU réalisés, 130 entérobactéries ont été isolées. Un chia coli (72,9 %), suivie d’Enterobacter cloacae complex (16,2 %) dont une
dédoublonnage a été réalisé selon les critères de l’ONERBA. Parmi les 130 enté- seule souche isolée avait un profil de résistance aux carbapénèmes. Quarante-sept
robactéries, E. Coli était isolés dans 79 ECBU, Proteus spp. dans 13 ECBU et patients (63,5 %) ont reçu une antibiothérapie. En probabiliste, la ceftriaxone
des entérobactéries du groupe KES dans 18 ECBU. Les autres ECBU étaient était la molécule la plus utilisée (27,6 %), suivie des -lactamines avec inhibi-
polymicrobiens avec E. coli et KES (n = 18), ou E. Coli et Proteus spp. (n = 2). teurs de -lactamases (BL-IBL) (12,8 %), des carbapénèmes (14,5 %) puis des
Le taux de résistance de l’E. Coli au céfotaxime était de 20 % (16), à la céf- fluoroquinolones (4,8 %). A la réception de l’antibiogramme, le traitement a été
tazidime de 28 % (22), à l’acide nalidixique de 37 % (29) et au cotrimoxazole réévalué pour 19 patients : la ceftriaxone a été modifiée dans 70 % des cas ;
de 66 % (52). Sur l’ensemble des entérobactéries, 27 % (39) étaient résistants les BL-IBL ont été employées dans 26,4 % des cas, suivies des carbapénèmes
au céfotaxime, 34 % (50) à la céftazidime, 41 % (60) à l’acide nalidixique et et des fluoroquinolones dans 26,2 % des cas respectivement. L’évolution a été
69 % (101) au cotrimoxazole. Un taux de résistance particulièrement élevé est favorable pour 64 patients.
également observé pour les aminosides avec une résistance à l’amikacine de Conclusion Les infections à EBLSE représentent un enjeu thérapeutique
39 % (31) des E. Coli et 44 % (65) des entérobactéries et une résistance à la majeur. Cette étude de vraie vie met en avant certaines molécules qui semblent se
gentamycine dans 30 % (24) des E. Coli et 29 % (43) des entérobactéries. Les positionner comme alternatives thérapeutiques aux carbapénèmes, notamment
phénotypes de résistance observés sont différents de ceux observés en Europe les BL-IBL, mais aussi d’autres classes après documentation microbiologique
occidentale avec une hydrolyse préférentielle de la céftazidime sur le céfotaxime et selon le type d’infection.
et de l’amikacine plus que la gentamycine. Une souche d’ E. Coli était résistante Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
à l’ensemble des antibiotiques testé (carbapénèmes et colimycine non testé). d’intérêts.
Conclusion Les taux de résistance des entérobactéries isolées dans un centre
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.123
de santé communautaire en Géorgie sont très supérieurs à ceux observés en