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20es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S30–S34 S33

ans et une prévalence élevée d’ITL chez les contacts scolaires du 3e cercle. PADS 01-09
Les difficultés de dépistage et de suivi et le caractère épidémiogène des souches Tuberculose en prison : incidence,
Beijing/L2 pourraient expliquer en partie ces observations. Une surveillance ren-
caractéristiques des cas et évaluation du
forcée se poursuit avec une attention particulière sur les rechutes ou l’éventuelle
émergence d’une résistance.
dépistage
L. Caudrelier 1 , J. Le Grusse 2
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens 1 CH Cahors service de maladies infectieuses, Cahors, France
d’intérêts. 2 Hôpital Joseph-Ducuing, Cahors, France

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.087 Introduction En France l’incidence de la tuberculose maladie en milieu carcé-


ral paraît bien supérieure à l’incidence moyenne nationale du fait principalement
PADS 01-08 de populations incarcérées à risque et des conditions de détention. Peu de
Le troisième tubage gastrique/expectoration travaux ont étudié la tuberculose en prison, et aucun n’a permis de calculer
une incidence récente. Le dépistage présente un enjeu considérable pour les
pour le diagnostic de tuberculose pulmonaire
détenus mais aussi pour les personnels pénitentiaires. En décembre 2010, les
est-il réellement nécessaire ? recommandations de dépistage ont été modifiées, la radiographie thoracique ne
L. Courtellemont , J. Guinard , L. Bret , C. Guillaume , L. Hocqueloux , devenant plus systématique, seulement en cas de signes cliniques évocateurs.
T. Prazuck Notre travail comportait 2 objectifs : étudier les caractéristiques des cas de tuber-
CHR Orléans, Orléans, France culose maladie en prison, avec calcul d’une incidence et évaluer le dépistage
Introduction Les tubages gastriques (TG) et expectorations (E) sont les prélè- proposé.
vements de choix pour diagnostiquer rapidement les patients les plus contagieux Matériels et méthodes Nous avons effectué une étude descriptive rétrospec-
atteints de tuberculose pulmonaire. La Haute Autorité de Santé (HAS, 2007) tive monocentrique au sein d’une maison d’arrêt sur une période de 10 ans, du
recommande la réalisation de 3 prélèvements sur 3 jours consécutifs (expec- 1er janvier 2006 au 31 décembre 2015, incluant tous les nouveaux entrants, non
toration spontanée, induite ou contenu gastrique). L’objectif de cette étude récidivant. Nous avons exclu tous les patients ayant des antécédents de traite-
est d’analyser quel prélèvement est déclaré positif le premier (E1, E2, E3 ou ment antituberculeux ou chez lesquels une tuberculose avait été diagnostiquée
TG1, TG2, TG3) avec présence de BAAR à l’examen direct afin de valider ou avant leur incarcération, ainsi que les prisonniers en liberté partielle ou hébergés
d’amender la stratégie diagnostique actuelle. à l’extérieur. Un cas était défini chez tout patient avec une tuberculose maladie
Matériels et méthodes Cette étude rétrospective a consisté à extraire active diagnostiquée à l’entrée ou lors de sa détention, confirmé ou non par la
l’ensemble des prélèvements d’expectorations et tubages gastriques réalisés de culture. Nous avons analysé les dossiers médicaux des cas signalés au Centre de
janvier 2015 à décembre 2018. La décision de réaliser soit une série de tubages lutte antituberculeuse et vérifié avec les Déclarations obligatoires. La stratégie
soit des expectorations soit une association des deux était liées aux conditions de dépistage a été évaluée par le calcul le taux de dépistage radiographique et par
du patient et aux habitudes des cliniciens. Les examens directs ont été effectués l’estimation du temps entre l’incarcération et le dépistage, et entre le dépistage
sur chaque prélèvement par coloration à l’auramine. Les prélèvements étaient et l’hospitalisation.
incubés en milieu liquide MGIT (Mycobacteria growth indicator tubes) dans Résultats Parmi les 18 356 entrants inclus, 45 cas ont été diagnostiqués, en
le BACTEC MGIT durant 42 jours. Les patients pour lesquels une culture de majorité des hommes (95,6 %), d’âge compris entre 35 et 39 ans (27,9 %),
mycobactérie atypique est retrouvée positive, furent exclus. provenant d’Europe de l’Est ou du Maghreb (24,4 %), en France depuis moins
Résultats Durant la période d’étude, 1426 patients ont été inclus pour lesquels de 2 ans (46,4 %). Le taux d’incidence cumulée moyen était de 245,2 pour 100
2631 expectorations et 1721 tubages gastriques ont été effectués. Trente-huit 000 entrants, soit 30,6 fois plus que dans la population générale française. Plus
patients ont eu un examen direct positif déclaré à partir de l’un des prélève- de la moitié des cas diagnostiqué (54 %) était asymptomatique lors de l’examen
ments successifs réalisés. Parmi eux, 14 patients ont eu des tubages gastriques clinique dont 7 (20 %) contagieux. Aucune résistance aux antituberculeux de
et expectorations de façon concomitante. Dix-sept patients ont eu uniquement première ligne n’a été retrouvée. Le taux de dépistage des entrants était estimé
des expectorations, et 7 patients, uniquement des tubages. Parmi ces patients, à 100 %, la durée moyenne entre la date d’incarcération et le dépistage était de
31 ont eu une expectoration avec présence de BAAR. L’examen direct était 3,8 jours, et entre le dépistage et l’hospitalisation de 9,9 jours.
positif dès E1 pour 24 patients (78 %), à partir de E2 pour 6 patients (19 %) et Conclusion Au vu de ses résultats et notamment du nombre de cas asymp-
uniquement à E3 pour un patient (3 %). Pour ce dernier patient, les 3 expectora- tomatiques, il semble indispensable de poursuivre un dépistage efficace de la
tions (E1, E2, E3) et TG1 étaient tous positifs en culture. Concernant les tubages tuberculose en prison avec la réalisation systématique de la radiographie thora-
gastriques, 16 patients ont eu un examen direct avec présence de BAAR. Pour cique à l’entrée.
13 d’entre eux (81 %), l’examen direct était positif dès TG1, Pour 3 patients
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
(19 %), le premier tubage gastrique avec un examen direct positif était TG2.
d’intérêts.
Lorsque TG1 et TG2 étaient négatifs, TG3 était toujours négatif. Les troisièmes
tubages gastriques réalisés n’ont apporté aucune information supplémentaire https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.089
pour le diagnostic de tuberculose pulmonaire bacillifère.
Conclusion La majorité des patients (97 %, 37/38) pour lesquels un prélève- PADS 01-10
ment d’expectoration ou de tubage gastrique est réalisé, est positif à l ‘examen Caractéristiques des infections à
direct au prélèvement numéro 1 ou numéro 2. La limitation du nombre de tubages
métapneumovirus humain (hMPV) chez des
gastriques à 2 permettrait de réduire l’inconfort du patient, ainsi que les coûts
induits par des examens et des journées d’hospitalisation inutiles. Les carac- adultes hospitalisés avec un syndrome
téristiques cliniques et radiologiques de chaque patient doivent être prises en grippal, France, 2012–2018
considération dans la stratégie diagnostique. P. Mathieu 1 , P. Loubet 1 , N. Lenzi 2 , F. Galtier 3 , F. Lainé 4 , Z. Lesieur 2 ,
P. Vanhems 5 , X. Duval 1 , F. Carrat 1 , O. Launay 1
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens 1 AP–HP, Paris, France
d’intérêts. 2 I-REIVAC, Paris, France
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.088 3 CHU de Montpellier, Montpellier, France
4 CHU de Rennes, Rennes, France
5 CHU de Lyon, Lyon, France

Introduction Depuis sa découverte en 2001, le métapneumovirus humain


(hMPV) est un pathogène retrouvé en pathologie respiratoire communautaire
principalement chez les enfants, mais aussi les personnes âgées et/ou immuno-
déprimées. Les données sur sa pathogénicité chez l’adulte sont peu nombreuses.
S34 20es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S30–S34

Les objectifs de cette étude étaient de décrire la prévalence, les caractéristiques La durée moyenne de séjour pour les pts hMPV+ était de 7 jours, 62 % (56/90)
cliniques et les complications des infections par le hMPV dans une population ont développé une complication, 21 % (14/68) ont été admis en réanimation
d’adultes hospitalisés avec un syndrome grippal (SG). et 4 % (4/90) sont décédés lors de l’hospitalisation. En comparaison aux pts
Matériels et méthodes Les patients (pts) hospitalisés avec un SG en période grippe+, les pts hMPV+ étaient plus âgés (médiane de 69 ans [54–82] et 78 ans
de circulation du virus grippal ont été inclus dans une étude prospective, mul- [70–86], respectivement, p < 0,001) et présentaient moins de malaise lors de
ticentrique conduite dans 5 à 6 CHU français pendant 6 hivers consécutifs l’inclusion (OR = 0,41 [0,21 ; 0,73], p < 0,01). En comparaison aux pts VRS+,
(2012–2018). Les virus respiratoires étaient identifiés par RT-PCR multiplexe les pts hMPV+ étaient moins souvent fumeurs (OR = 0,41 [0,19 ; 0,86], p = 0,04)
sur des prélèvements nasopharyngés. Les pts hMPV+ ont été comparés aux pts et moins souvent atteints d’un cancer (OR = 0,46 [0,21 ; 0,94], p = 0,02).
hMPV−, aux pts grippe+et aux pts virus respiratoire syncytial (VRS)+ Les cas Conclusion La présentation et les caractéristiques cliniques des pts adultes
de co-infection ont été exclus des analyses. Les facteurs de risque d’une infec- infectés par hMPV sont proches de celles d’une infection à VRS. Les infections
tion à hMPV ont été identifiés en analyse multivariée par régression logistique à hMPV de l’adulte sont rares, touchent principalement les personnes âgées,
pas à pas descendante. et sont responsables de complications fréquentes justifiant le développement
Résultats Au total, 3148 pts ont été inclus, 1449 (46 %) femmes, 1988 (63 %) d’antiviraux et de vaccins pour les populations à risque.
âgés de 65 ans et plus ; 2508 (80 %) pts présentaient une maladie chronique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
Un virus respiratoire a été mis en évidence chez 1514 (49 %) pts dont 100 cas d’intérêt.
d’hMPV (100/3148, 3 %). Les autres virus les plus fréquents étaient la grippe
(1123/3148, 36 %), le picornavirus (167/3148, 5 %) et le VRS (145/3148, 5 %). https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.090

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