11e Congrès de Pneumologie de Langue Française
504 506
Stents métalliques et pathologies trachéobronchiques
bénignes. Évolution à long terme
R. El Euch1, L. Bertoletti1, F. Costes2, J.M. Vergnon1
1
Service de Pneumologie, 2 Service d’Explorations Fonctionnelles Cardio-Respiratoires,
CHU, Saint-Étienne.
Les prothèses endobronchiques métalliques sont efficaces à court-terme
dans des pathologies bénignes trachéo-bronchiques. Leurs effets à long
terme sont méconnus. Nous rapportons notre expérience quant à l’utili-
sation de prothèses ultraflex° expansibles (Boston scientific) non couvertes.
Tous les patients adressés pour trachéobronchomalacie (TBM) ou sténose
bronchique bénigne et ne relevant pas d’une prothèse en silicone ont été
inclus.
Le bilan réalisé comprenait : examen clinique, radiographie pulmonaire,
mesure du Débit Expiratoire de Pointe (DEP) et du VEMS, répété à
2 jours, 2, 6, 12 et 18 mois après la pose de prothèse. Un contrôle
endoscopique était réalisé à 2 mois, 6 mois, puis tous les 6 mois.
14 patients furent inclus (7 sténoses bénignes, 7 TBM).
Dans les deux cas, on note une amélioration nette du DEP et du VEMS.
Ce bénéfice apparaît dès le 2e jour (respectivement 200 ml et 660 ml,
p < 0,05). Il se maintient 18 mois pour les sténoses bénignes, et les
6er mois pour les TBM pour ensuite diminuer (en restant au-dessus des
niveaux initiaux). Tous les patients porteurs de TBM ont eu des
complications : granulomes obstructifs, infections, ruptures de prothèse,
contre aucun dans le groupe sténose. Ces complications sont survenues
entre le 12e et le 18e mois, et prédominaient dans les malacies trachéa-
les.
Nos résultats confirment les données sur l’efficacité initiale des prothè-
ses dans les indications bénignes. Celle-ci se maintient à 18 mois dans
les cas de sténoses stables mais disparaît à un an dans les TBM.
505
Traitement endoscopique avec cryothérapie
des tumeurs carcinoïdes typiques
L. Bertoletti1, R. El Euch1, J.M. Vergnon1, R. Jean-François2
1
CHU de Saint-Étienne, Service de Pneumologie, Saint-Étienne, 2 Service de Pneumol-
ogie, Hôpital Notre-Dame, Montréal, Canada.
Les tumeurs carcinoïdes typiques sont rares, leur traitement est actuelle-
ment chirurgical, mais un traitement curatif endoscopique semble pos-
sible. L’endoscopie interventionnelle (E.I.) avec Cryothérapie ayant
montré son efficacité dans certains cancers, nous avons étudié l’efficacité
d’une résection endoscopique avec cryothérapie du pied d’implantation,
dans les carcinoïdes typiques certains, strictement endoluminaux, acces-
sibles à l’EI.
18 patients adressés pour carcinoïdes bronchiques dans les services de
Pneumologie des CHU de Saint-Étienne et de Montréal (Canada), rem-
plissaient les critères d’inclusion.
Une résection mécanique complète était réalisée, avec cryothérapie du
pied d’implantation et de la paroi bronchique, avec suivi radiologique et
endoscopique.
Le suivi moyen fut de 55 mois. Un seul cas de récidive a été observé
(7 ans après le traitement), dont l’analyse rétrospective mettait en évi-
dence des facteurs prédictifs d’échec (perdu de vue pendant 7 ans, résec-
tion probablement incomplète du fait d’une localisation très distale).
Un patient a présenté un emphysème sous-cutané spontanément régres-
sif, un autre a nécessité l’instillation de glypressine° perendoscopique
devant un saignement important. Aucun cas de sténose bronchique n’est
survenu.
La résection endoscopique assistée d’une cryothérapie permet un traite-
ment curatif des carcinoïdes bronchiques typiques strictement endolu-
minaux. Cette stratégie doit s’intégrer dans une prise en charge
multidisciplinaire et multimodale restant à définir.
1S152 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 1S145-1S158
La ponction transbronchique (PTB) guidée en temps
réel par écho-endoscopie : évaluation dans le staging
médiastinal du cancer pulmonaire
P. Pierard, J. Faber, O. Bauwens, T. Prigogine, V. Ninane
CHU de Charleroi, Institut Jules Bordet, Bruxelles, Belgique.
La tomographie par émission de positrons (TEP) est plus performante
que la tomodensitométrie thoracique dans le staging des ganglions hilai-
res et médiastinaux en cas de cancer pulmonaire. En cas de positivité,
une confirmation histologique doit néanmoins être obtenue. La perfor-
mance du nouvel écho-endoscope linéaire (BF-UC160F-OL8 ; Olympus
Ltd, Japon) a été évaluée dans cette indication, avec PTB guidée en
temps réel. Tous les patients porteurs d’un cancer pulmonaire avéré ou
suspecté, et référés pour diagnostic et/ou staging de ganglions médiasti-
naux TEP positifs, ont été inclus. Les données ont été collectées de façon
prospective. En cas d’absence de diagnostic, une procédure chirurgicale
a été sollicitée. De décembre 2004 à février 2006, 51 patients consécu-
tifs ont été inclus. La procédure a toujours été pratiquée sous anesthésie
locale, sans hospitalisation, et sans complication. Le nombre moyen de
ponctions par patient a été de 4,9. Chez 26 patients, la ponction s’est
avérée positive, et une procédure chirurgicale a donc été évitée dans
53 % des cas. La sensibilité, la performance, et la valeur de prédiction
négative dans cette indication sont respectivement de 90 %, 93 %, et
84 %. Nous suggérons donc que la PTB sous écho-endoscopie soit préfé-
rée en première ligne à la médiastinoscopie dans le staging des ganglions
médiastinaux TEP positifs.
507
15 ans d’expérience dans la prise en charge
endoscopique des sténoses trachéobronchiques
G. Buiret, A. Belnoue, O. Merrot, J.C. Pignat
CHU Croix-Rousse, Grande Rue de la Croix-Rousse, Lyon, France.
But : Pour déterminer les facteurs pronostiques d’échec, de retrait ou
de remplacement des endoprothèses trachéobronchiques, nous avons
étudié le suivi à long terme des patients ayant bénéficié de la pose d’une
prothèse trachéobronchique dans une optique curative ou palliative dans
le service d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale de l’Hôpital de la
Croix-Rousse à Lyon entre 1990 et 2005.
Matériel et méthodes : Étude rétrospective sur dossiers portant sur
103 patients (67 hommes et 36 femmes) ayant bénéficié de la pose de
145 prothèses trachéobronchiques entre août 1990 et octobre 2005. Les
patients ont été répartis en quatre quartiles d’âge. Les différents types de
prothèses utilisées ont été regroupés en trois catégories (expansibles cou-
vertes, expansibles non couvertes et non expansibles).
Résultats : Cent quarante-cinq prothèses ont été mises en place.
96,1 % des patients ont eu un soulagement immédiat de la dyspnée et
73,8 % n’ont eu qu’une seule prothèse. L’ablation de la prothèse et son
éventuel remplacement étaient significativement liés à l’étiologie (plus
fréquents chez les patients ayant une sténose post-trachéotomie ou post-
intubation) mais pas au type de prothèse. Par ailleurs, le taux de reprises
successives suit une progression exponentielle.
Conclusion : La mise en place d’une prothèse est un traitement sûr et
efficace des sténoses trachéobronchiques. L’ablation et le remplacement
de prothèses étaient liés à l’étiologie de la sténose et non au type de pro-
thèse. Les sténoses avec une composante inflammatoire étaient plus
sujettes à des poses itératives de prothèses.