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Pathologie Biologie 51 (2003) 464–468

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Résistance aux antibiotiques

Quelles stratégies découlent de la surveillance des bactéries


multirésistantes aux antibiotiques afin de mieux maîtriser leur diffusion ?
Should we screen for colonization to control the spread of multidrug
resistant bacteria?
D. Lepelletier *, S. Perron, H. Huguenin, M. Picard, P. Bemer, J. Caillon, M.-E. Juvin,
H. Drugeon
Laboratoire de bactériologie, virologie, hygiène hospitalière, hôpital G&R-Laënnec, CHU de Nantes, boulevard J.-Monod, Saint-Herblain,
44093 Nantes cedex 1, France
Reçu le 24 juin 2003 ; accepté le 15 juillet 2003

Résumé
La surveillance continue des bactéries multirésistantes aux antibiotiques à l’hôpital Laënnec (CHU de Nantes) a débuté en 1999. Après
3 ans de sensibilisation, les résultats obtenus ont permis d’identifier les nouvelles orientations stratégiques pour améliorer la maîtrise de leur
diffusion. En 2001, les staphylocoques dorés résistants à la méticilline représentaient 45 % des 202 bactéries multirésistantes isolées. Le taux
d’incidence global était de 0,42 pour 100 admissions sur la période de surveillance, et celui des souches acquises dans notre établissement a
diminué significativement, passant de 0,27 % en 1999 à 0,18 % en 2001 (p < 0,05), notamment dans les services de médecine (p < 0,04). Depuis
3 ans, beaucoup d’efforts de formation/action ont été réalisés. Malgré cela, le taux d’incidence global est resté stable, même si notre action a
participé à la réduction du taux d’incidence des staphylocoques dorés résistants à la méticilline acquis dans notre établissement. Les résultats
de notre étude montrent que nous ne maîtrisons pas la diffusion des bactéries multirésistantes à partir des patients transférés d’autres
établissements, porteurs potentiels, et dont le statut infectieux n’est pas connu jusqu’à un prélèvement à visée diagnostique. La question du
dépistage de colonisation à l’entrée des patients, en particulier dans les services à risque, se pose. Par ailleurs, l’évaluation du bon usage des
antibiotiques à l’hôpital, en collaboration avec la commission des antibiotiques, et le développement d’une politique de transfert des patients
colonisés/infectés pourraient renforcer notre politique actuelle de maîtrise de la diffusion de bactéries multirésistantes aux antibiotiques et
réduire leur incidence.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Should we screen for colonization to control the spread of multidrug-resistant bacteria? A multidrug-resistant bacteria surveillance program
was performed in 1999 at Laënnec Hospital (Nantes, France). After a 3-year period, the results permit us to determine the strategy to strengthen
their spread. In 2001, Staphylococcus aureus resistant to methicillin represented 45% of the 202 multidrug-resistant bacteria isolated. The
global incidence rate per 100 admissions remained stable between 1999 and 2001 (0.42%), but those of infections acquired in our institution
decreased significantly from 0.27% in 1999 to 0.18% in 2001 (P < 0.05), particularly in medical care units (P < 0.04). In spite of this
surveillance program and hygiene trainings, the global incidence remained stable during the study period, even if our action contributed to
decrease the incidence of S. aureus resistant to methicillin acquired in our institution. Isolation precautions and screening for colonization
policy in intensive care units are not sufficient to control the spread of MRB at hospital level. They should be strengthened by procedures for
the transfer of infected or colonized patients and by antibiotic use control.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Surveillance ; Bactéries multirésistantes ; Dépistage des colonisations ; Prévention

Keywords: Surveillance; Multidrug-resistant bacteria; Screening for colonization; Preventive measures

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : didier.lepelletier@chu-nantes.fr (D. Lepelletier).

© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.


doi:10.1016/S0369-8114(03)00150-0
D. Lepelletier et al. / Pathologie Biologie 51 (2003) 464–468 465

1. Introduction 2.3. Analyse statistique

La prévention de l’émergence de la résistance aux antibio- Les données ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel
tiques et de la diffusion de bactéries multirésistantes aux Epi Info (version 6.04c, Centers for Disease Control and
antibiotiques représente un enjeu majeur de santé publique Prevention, Atlanta, GA). Le test du v2 ou le test exact de
pour les établissements de soins [1,2]. La prévalence de la Fisher ont été utilisés pour les comparaisons.
résistance à la méticilline chez Staphylococcus aureus varie
selon les pays, et est particulièrement élevée dans les pays
d’Europe du Sud [3,4]. En France, plusieurs institutions ont 3. Résultats
incité les établissements de soins à mettre en place des
programmes de surveillance et de maîtrise de la diffusion des 3.1. Caractéristiques des patients
bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) [5]. À
l’hôpital Laënnec (Nantes), un programme de surveillance et Quatre cent trente-cinq patients étaient infectés ou coloni-
de prévention des BMR a été instauré en 1999, suivant les sés par une des cinq BMR pendant la période de surveillance.
recommandations du Comité Technique national des Infec- Soixante-trois pour cent des patients étaient des hommes.
tions Nosocomiales (CTIN). Les objectifs de ce programme L’âge moyen était de 64 ans (1 à 99), les femmes étant
étaient de calculer le taux d’incidence pour 100 admissions, significativement plus âgées (67 ans) que les hommes
en prenant en compte le type de bactéries multirésistantes et (63 ans) (p < 0,01). Cent trois patients (42 %) venaient de leur
l’origine d’acquisition de la souche (importée d’un autre domicile, 195 (45 %) étaient transférés d’un autre service de
établissement ou acquise dans notre hôpital). Ce programme l’établissement et 57 (13 %) étaient transférés d’un autre
incluait également des actions de formations du personnel établissement de santé ; 274 (63 %) avaient un antécédent
soignant aux mesures préventives. Cette étude évalue l’im- d’hospitalisation dans l’année précédente et 70 (16 %)
pact de ce programme de maîtrise de la diffusion des BMR avaient des antécédents d’infection/colonisation par une
sur l’incidence des BMR entre 1999 et 2001. BMR.

3.2. Caractéristiques des BMR


2. Matériels et méthodes
Cinq cent vingt-deux BMR ont été isolés pendant les trois
2.1. Situation de l’étude
années de surveillance (143 en 1999, 177 en 2000 et 202 en
L’hôpital Laënnec est l’un des sites du centre hospitalier 2001). Parmi ces 522 BMR, 229 (44 %) étaient des Staphy-
universitaire de Nantes. Il comprend 446 lits de court séjour lococcus aureus résistants à la méticilline (SARM), 157
et 64 lits de long séjour. La surveillance a été effectuée de (30 %) étaient des Pseudomonas aeruginosa (P. aerugi-
mars 1999 à décembre 2001. Tous les patients hospitalisés à nosa), 114 (22 %) étaient des entérobactéries et 22 (4 %)
l’hôpital Laënnec ont été inclus dans l’étude, exceptés les étaient des Acinetobacter baumannii (A. baumannii). Les
patients hospitalisés en hôpital de jour et les patients atteints entérobactéries productrices de b-lactamases à spectre élargi
de mucoviscidose. représentaient moins de 10 % des entérobactéries isolées
chaque année. Aucun entérocoque résistant à la vancomycine
2.2. Recueil des données n’a été isolé pendant la période de surveillance. Le délai
médian d’isolement des BMR était de 16 jours (1–99), quel
Cinq bactéries sentinelles, multirésistantes aux antibioti- que soit le statut infecté ou colonisé du patient. Ce délai
ques, étaient surveillées, suivant les recommandations du variait de 7 jours pour SARM et les entérobactéries, à
Comité technique national des infections nosocomiales [5]. 13 jours pour A. baumannii et 15 jours pour P. aeruginosa.
Un doublon était défini comme l’isolement de la même Deux cent quatre-vingt-une BMR (54 %) ont été acquises
souche, quel que soit le site d’isolement, chez un même dans notre établissement, les autres BMR étaient importées
patient au cours de la même hospitalisation, avec un même d’autres établissements. SARM, P. aeruginosa et A. bau-
antibiogramme. Aucun prélèvement systématique dans le mannii étaient plus souvent isolés dans les services de méde-
cadre d’un dépistage de colonisation n’a été effectué pendant cine alors que les entérobactéries étaient plus fréquemment
la période de surveillance, tous les prélèvements étaient des isolées dans les unités de soins intensifs (Tableau 1).
prélèvements à visée diagnostique. Chaque semaine, le labo-
ratoire de Bactériologie transmettait la liste des BMR isolées 3.3. Taux d’incidence global
à l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH) qui
réalisait une évaluation des mesures d’isolement prescrites Le taux d’incidence global pour 100 admissions, quelle
dans les services concernés. Les données recueillies étaient que soit l’origine acquise ou importée de la BMR dans les
saisies et interprétées chaque année par l’EOHH puis trans- services de court séjour était stable durant la période de
mises au RAISIN (réseau d’alerte d’investigation et de sur- surveillance (0,76 % en 1999 et 0,80 % en 2000 et 2001)
veillance des infections nosocomiales) par l’intermédiaire du (Fig. 1). Le taux d’incidence le plus élevé était observé dans
CCLIN ouest. les unités de soins intensifs, variant de 1,4 % en 1999 à 2,1 %
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Tableau 1
Répartition de l’ensemble des bactéries multirésistantes aux antibiotiques isolés à l’hôpital Laënnec (CHU Nantes) entre 1999 et 2001
Type de service Bactéries multirésistantes aux antibiotiques Total
SARM P. aeruginosa Entérobactéries A. baumannii
Médecine 123 (54 %) 73 (46 %) 33 (29 %) 14 (64 %) 243 (46 %)
Chirurgie 47 (21) 38 (24) 23 (20) 6 (27) 114 (22)
Réanimation 28 (12) 34 (22) 45 (40) 2 (9) 109 (21)
Long séjour 31 (13) 12 (8) 13 (11) 0 56 (11)
Total 229 157 114 22 522 (100)

en 2001 (p < 0,12). Les taux d’incidence dans les services de services de médecine (p < 0,04). Le taux d’incidence pour
médecine et de chirurgie étaient stables sur la même période 100 admissions des entérobactéries (0,12 % en 1999 et
(Fig. 1). Dans les unités de long séjour, Le taux d’incidence 0,16 % en 2001) et celui de P. aeruginosa (0,14 % en 1999 et
pour 1000 journées d’hospitalisation étaient stables (1,42 ‰ 0,15 % en 2001) restaient stables, sauf dans les services de
en 1999 et 1,53 ‰ en 2001). chirurgie où l’on observait une augmentation significative du
Cependant, l’évolution de ces taux variait selon le type de taux d’incidence de P. aeruginosa (p < 0,007) (Tableau 2).
BMR. Le taux d’incidence pour 100 admissions était stable
pour P. aeruginosa et augmentait pour les entérobactéries 3.5. Mesures d’isolement
(p < 0,001). Le taux d’incidence de SARM augmentait entre
1999 et 2000 (p < 0,03) mais restait stable entre 2000 et 2001. Pendant la période d’étude, 84 formations spécifiques sur
Le taux d’incidence d’A. baumannii diminuait significative- l’hygiène hospitalière ont été dispensées, touchant 80 %
ment de 0,02 % en 1999 à 0,005 % en 2001 (p < 0,00007) (n = 983/1250) du personnel soignant de l’hôpital Laënnec :
(Fig. 2). précautions standard et mesures d’isolement (35 séances,
58 heures d’enseignement et 450 soignants formés) ; lavage
3.4. Taux d’incidence des BMR acquises à l’hôpital des mains et utilisation des solutions hydro-alcooliques
Laënnec (35 séances, 35 heures d’enseignement et 500 soignants
formés) ; circuit des déchets contaminés (5 séances, 10 heu-
Le taux d’incidence pour 100 admissions des BMR était res d’enseignement et 40 soignants formés) ; circuit du linge
stable dans les services de court séjour (0,37 % en 1999 et souillé (9 séances, 9 heures d’enseignement et 137 soignants
0,40 % en 2000 et 2001). Ce taux variait entre 1999 et 2001 formés).
selon le type d’activité des services, sans différence signifi- Les mesures d’isolement vis-à-vis des patients
cative : 0,29 contre 0,26 % dans les services de médecine et colonisés/infectés par une BMR étaient de mieux en mieux
0,26 contre 0,38 % dans les services de chirurgie. Le taux prescrites entre 1999 et 2001 : signalement sur la porte de la
d’incidence pour 1000 journées d’hospitalisation dans les chambre du patient (de 82 % en 1999 à 91 % en 2001,
unités de long séjour augmentait significativement de 0,85 ‰ p < 0,02), utilisation d’un mobile d’isolement spécifique (de
en 1999 à 0,99 ‰ en 2001 (p < 0,006). Le taux d’incidence 48 % en 1999 à 63 % en 2001, p < 0,0006), port de masque
pour 100 admissions des SARM diminuait significativement pour les infections respiratoires avec risque de projection ou
de 0,27 % en 1999 à 0,18 % en 2001 (p < 0,05) (Tableau 2). d’aérosolisation (de 34 % en 1999 à 57 % en 2001, p < 0,01),
Cette diminution était particulièrement observée dans les mise à disposition de solution hydro-alcoolique (de 5 % en

Fig. 1. Taux d’incidence global de colonisations/infections, quelle que soit Fig. 2. Taux d’incidence global de colonisations/infections, en fonction du
l’origine acquise ou importée de la bactérie multirésistante aux antibiotiques type de bactérie multirésistante aux antibiotiques, quelle que soit leur ori-
à l’hôpital Laënnec (CHU Nantes), en fonction du type d’activité entre 1999 gine acquise ou importée à l’hôpital Laënnec (CHU Nantes) entre 1999 et
et 2001. 2001.
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Tableau 2
Taux d’incidence pour 100 admissions de colonisations/infections à bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) acquises à l’hôpital Laënnec (CHU
Nantes) entre 1999 et 2001
BMR Activité Taux d’incidence p
1999 2000 2001
Staphylococcus aureus Médecine 0,20 0,08 0,10 < 0,04
Réanimation 0,64 0,09 0,40 NS
Chirurgie 0,17 0,10 0,18 NS
Total 0,27 0,10 0,18 <0,05

Pseudomonas aeruginosa Médecine 0,10 0,05 0,08 NS


Réanimation 0,43 0,46 0,45 NS
Chirurgie 0,05 0,006 0,13 <0,007
Total 0,14 0,09 0,15 NS

Entérobactéries Médecine 0,05 0,04 0,08 NS


Réanimation 0,64 0,37 0,65 NS
Chirurgie 0,06 0,07 0,08 NS
Total 0,12 0,09 0,16 NS

1999 à 85 % en 2001, p < 0,00001). Le port de surblouse lières sur l’incidence des BMR. Nous avons analysé les
(78 %) et de gants (85 %) était stable sur la période de résultats de cette surveillance en stratifiant les taux d’inci-
surveillance. L’isolement géographique dans une chambre à dence en fonction du type de BMR et de leur origine acquise
un seul lit était prescrit dans 80 % des cas en 1999 et dans ou importée dans notre établissement.
85 % des cas en 2001 (p < 0,18). En 2001, les mesures Depuis 1999, de nombreuses formations sur l’hygiène
d’isolement n’étaient pas encore mises en place lors du hospitalière ont été réalisées, touchant un nombre important
passage de l’hygiéniste dans 13 % des cas par défaut d’infor- du personnel soignant de notre établissement. L’utilisation
mation la plupart du temps. des préparations hydro-alcooliques (solutions ou gels) est
largement passée dans les habitudes des soignants au contact
d’un patient colonisé/infecté par une BMR puisque le taux
4. Discussion
d’utilisation est passé de 5 % en 1999 à 85 % en 2001. Malgré
une augmentation significative de la mise en place des mesu-
La maîtrise de la diffusion des BMR s’inscrit depuis
res d’isolement au contact des patients colonisés/infectés par
quelques années dans une démarche de prévention des infec-
une BMR, le taux global d’incidence est resté stable sur la
tions nosocomiales [6,7]. Cette prévention s’appuie sur l’ap-
période de surveillance, même si notre action a contribué à la
plication de précautions par le personnel soignant médical et
baisse significative du taux d’incidence de
paramédical. Ces précautions dites « standard », s’appliquent
colonisations/infections à SARM acquises dans notre éta-
à chaque patient quel que soit son statut infectieux. Elles
blissement, spécialement dans les services de médecine. Ces
doivent protéger systématiquement le patient et le personnel
résultats montrent que nous ne maîtrisons pas la diffusion de
soignant du risque infectieux lié aux liquides biologiques.
BMR à partir de patients transférés depuis un autre service ou
Elles comprennent en particulier le lavage des mains, notam-
établissement, dont le statut infectieux n’est pas connu, ou
ment par l’utilisation des préparations hydro-alcooliques.
connu à retardement après la prescription d’un prélèvement à
Comme la France est l’un des pays présentant les taux de
visée diagnostique. Doit-on alors proposer un dépistage sys-
résistance bactérienne aux antibiotiques les plus élevés, ces
tématique de colonisation des patients à l’admission comme
précautions standard doivent être complétées par des précau-
l’ont réalisé certains pays d’Europe du Nord ? Cette stratégie
tions particulières [8,9]. Cela implique la participation du
parait être réalisable et efficace dans des services accueillant
personnel soignant et des patients, ainsi que tout intervenant
des patients à risque comme les services de réanimations
auprès des patients.
[10]. Est-elle réalisable à l’échelle d’un établissement ? Sûre-
Nous avons mis en place au Centre Hospitalier Universi-
ment pas ou alors faudrait-il s’orienter vers un dépistage
taire de Nantes (hôpital Laënnec), un système de surveillance
ciblé, concernant des patients à risque (patients aux antécé-
et de maîtrise des BMR entre 1999 et 2001, suivant les
dents d’hospitalisations prolongées, patients transférés de
recommandations du Comité Technique national des Infec-
services à haute endémicité de SARM) [11], avec une mé-
tions Nosocomiales [5]. L’objectif de cette étude était de
thode de dépistage rapide et spécifique d’une BMR comme le
déterminer un taux d’incidence de BMR pour 100 admissi-
SARM.
ons en court séjour et pour 1000 journées d’hospitalisation en
long séjour afin d’avoir une appréciation de la situation En conclusion, les programmes de surveillance des BMR
locale. Nous avions également comme objectif d’évaluer et de formation à l’hygiène hospitalière sont indispensables
l’impact de l’application des précautions standard et particu- pour connaître l’écologie locale d’un établissement et pour
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sensibiliser et faire participer le personnel soignant à la mise [6] Goldman DA, Weinstein RA, Wenzel RP, et al. Strategies to prevent
en place des mesures d’isolement [8]. Cependant, les résul- and control the emergence and spread of antimicrobial-resistant
microorganisms in the hospitals: a challenge to hospital leadership.
tats de notre étude montent qu’il faut renforcer notre maîtrise Jama 1996;275(3):234–40.
actuelle de la dissémination des BMR par une politique
[7] Garner JS. Guideline for isolation precautions. The Hospital Infection
d’information sur le transfert des patients colonisés/infectés Control Practices Advisory Committee. Infect Control Hosp Epide-
par une BMR, notamment par la mise en circulation d’une miol 1996;17:53–80.
fiche de transfert entre services et établissements, suivant le [8] Lepelletier D, Richet H. Surveillance and control of methicillin-
patient dans tous ses déplacements. De même, une politique resistant Staphylococcus aureus infections in French hospitals. Infect
de bon usage des antibiotiques, en lien avec la commission Control Hosp Epidemiol 2001;22:677–82.
des antibiotiques, doit également renforcer notre politique [9] Vincent JL, Bihari D, Suter P. The prevalence of nosocomial infection
actuelle puisque les BMR isolées dans les services de réani- in intensive care units in Europe: results of the European prevalence of
infection in intensive care unit (EPIC) study. Jama 1995;274:639–44.
mations de notre établissement sont surtout des bacilles à
[10] Lucet JC, Chevret S, Durand-Zaleski I, Chastang C, Regnier B.
Gram négatif multirésistants aux antibiotiques, reflétant la
Prevalence and risk factors for carriage of methicillin-resistant Sta-
pression de sélection des antibiotiques, la relation entre phylococcus aureus at admission to the intensive care unit: result of a
consommation des antibiotiques et résistance bactérienne multicenter study. Arch Intern Med 2003;163(2):181–8.
n’étant plus à démontrer [12–15]. [11] Girou E, Pujade G, Legrand P, Cizeau F, Brun-Buisson C. Selective
screening of carriers for control of methicillin-resistant Staphylococ-
cus aureus (MRSA) in high-risk hospital areas with a high level of
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