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Généralités sur les bactéries

et les antibiotiques

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1.1. Définition de concepts de base
• Antibiotiques : molécules capables
d’inhiber ou de détruire certaines
espèces bactériennes. Ils sont
produits par des champignons ou des
bactéries et par synthèse ou
hémisynthèse
1928 : Alexander Fleming révèle les antibiotiques au monde

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1.1. Définition de concepts de base
• Bactérie : une bactérie est un être unicellulaire
(procaryote) de petite taille(1 à 10 µm), de
morphologie variable qui présente des
caractéristiques propres.

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1.1. Définition de concepts de base
• Bactéries opportunistes :
o elles ne donnent habituellement pas de maladie
chez les sujets sains.
o Mais, peuvent devenir pathogènes chez les sujets
aux défenses immunitaires altérées
o Ces bactéries sont souvent des bactéries
commensales qui vivent à la surface de la peau et
des muqueuses de l’homme
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1.1. Définition de concepts de base
• Bactéries pathogènes :
o responsables d'une maladie même chez le sujet "
sain " (fièvre typhoïde, choléra, TB, méningite...).
o Les bactéries pathogènes peuvent
(pneumocoque, Haemophilus, méningocoque..)
ou non (M. tuberculosis , Salmonella, Shigella, V.
cholerae..) appartenir à la flore humaine
commensale

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1.1. Définition de concepts de base

• Infection :

o résultat de l’agression d’un organisme par une bactérie, un virus, un parasite ou un


champignon.

o peut être d’origine exogène (acquise à partir de l’entourage ou de l’environnement),


ou endogène (provenant du microbe de l’hôte).

• Spectre antibactérien :

o l’ensemble des bactéries sur lesquelles l’antibiotique est actif.

o paramètre permettant de choisir un antibiotique pour un traitement probabiliste


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1.3. Écologie bactérienne au Burkina Faso

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1.3.1. Écologie bactérienne des infections respiratoires

• Infections respiratoires non TB: 2ème motif de


consultation et 2ème cause de décès dans les
formations sanitaires de base au BFA.

• Responsables de 34 199 cas


d’hospitalisation et 1217 décès au niveau
hospitalier en 2016.

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1.3.1. Écologie bactérienne des infections respiratoires

• Bactéries fréquemment retrouvées :


K. pneumoniae, S. pneumoniae,
Staphylococcus aureus*.

• Au BFA (1960-2015): Resistance: K.


pneumoniae , 52,6% à Amoxi-Clav; 40,1% à la
ceftriaxone ; 55,4% au Cotri et 30,2% à la
ciprofloxacine**
*
Annuaire statistique de la santé, 2016
**
Rapport de surveillance épidémiologique 2017)
9
1.3.2.Écologie bactérienne des méningites
• BFA appartient à la ceinture africaine de la méningite
caractérisée par une endémicité et des pics
épidémiques saisonniers.

• Taux de létalité 7,8% en 20151 ;

• Surveillance épidémiologie (2017) : S. pneumoniae


(63,3%), N.meningitidis W (17,1%), X (10,5%), C
(2,8%), Y (1%), H. influenzae (5,8%)2.

• Vaccin MenAfrivrac a réduit la circulation du N.


meningitidis sérogroupe A mais avec une émergence
des sérogroupes
Annuaire
1
W2016
statistique de la santé et X 10
Rapport de surveillance épidémiologique 2017
2
1.3.3. Écologie bactérienne des diarrhées
• Etiologie des diarrhées chez les enfants(< 5 ans) virale
et bactérienne (E.coli ECEP, enteropathogène, S.
enterica, Salmonella spp, Shigella spp, campilobacter).
• Des résistances dans les souches isolées des diarrhées à
Ouagadougou:
o Shigella: cotri (81%) et streptomycine(83%)*.

o E. Coli : Amoxi-Clav (77,4%), Amoxi (77,4%),


pipéracilline (64,5%), ceftri (41,9%), nétilmicine
(12,9%), Ac. nalidixique (19,4%) et imipénème
(16,1%)**
*
Boukoungou et al, 2013
**
Ali Konate et al, 2017 11
1.3.4. Écologie bactérienne des infections urinaires
• Étiologie des ITU: E.coli, K.pneumoniae, S. aureus,
Streptococcus du groupe D, Acinetobacter sp, E. cloacae.
• Profil de résistance des entérobactéries dans les ITU au
BFA*:
o E. coli: Amoxi (71,01%); Amoxi-Clav (25%); Cipro
(10,86%); Cotri (74,35%)
o K. pneumoniae: Amoxi (76,29%); Amoxi-clav (19,9%);
Cotri (36,6)
o St. aureus: Amoxi (22,27%) ; cefotaxime (15,17%) et
cefazoline (11,85%)
o Streptococus du groupe D: cefazoline (20,83%) et au
cefotaxime (14,58%)
*
Simplice karou et al. , 2009
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1.4. Eléments d’interprétation de l’antibiogramme
Lecture interprétative de l’Antibiogramme fondée:
• Lecture des CMI ;
• Diamètres d’inhibition ;
• Cohérence d’identification (résistance naturelle) ;
• Connaissance des mécanismes de résistance
acquise ;
• Tests complémentaires éventuels ;
• Déduction du mécanisme de résistance probable

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1.4. Eléments d’interprétation
de l’antibiogramme

• Lecture interprétative de l’antibiogramme:

o Peut permettre à transformer un résultat


initialement catégorisé « S » en « I » ou « R » en
raison d’un risque d’échec thérapeutique.

o Pour quelques couples bactérie-antibiotique:


malgré́ une catégorisation « S», le risque accru
de sélection in vivo de mutants résistants
justifie un commentaire particulier destiné au
clinicien
14
1.4.1.Définition des catégories cliniques
3 catégories cliniques retenues pour
l’interprétation des tests de sensibilité in vitro:

• Souches sensibles: souches pour lesquelles la


probabilité de succès thérapeutique est forte
dans le cas d’un traitement par voie générale
ou orale

• Souches résistantes : les souches pour


lesquelles il existe une forte probabilité
d’échec thérapeutique quel que soit le type de
traitement et la dose d’antibiotique utilisée 15
1.4.1.Définition des catégories cliniques

• Catégorie intermédiaire :

o souches pour lesquelles la CMI mesurée (ou le diamètre) > à la concentration


critique basse et < ou = à la concentration critique haute (raisonnement
identique pour les diamètres vis-à-vis des diamètres critiques correspondants).

o probabilité de succès thérapeutique forte uniquement dans le cas d’un


traitement par voie systémique avec une posologie forte, ou lorsque
l’antibiotique se concentre au site de l’infection
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1.4.1.Définition des catégories cliniques
Tableau : critères de catégorisation selon les valeurs critiques

Critères de catégorisation selon les valeurs critiques

CMI (mg/L) Diamètre (∅) (mm)

S CMI ≤ c ∅≥ D

R CMI > C ∅< d

I c < CMI ≤ C d ≤ ∅<D

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1.4.2.CMI et dose d’antibiotique à administrer
• Activité concentration dépendante :

o activité de l’antibiotique optimale lorsque sa


concentration est élevée, même si cette
concentration n’est présente que transitoirement
sur 24 heures.

o administration de ces antibiotiques à faire de façon


à obtenir des Cmax élevées en 1 ou 2 fois par jour
selon la ½ vie (exple : moxifloxacine, aminosides).

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1.4.2.CMI et dose d’antibiotique à administrer

• Activité temps dépendant :

o activité de l’antibiotique liée au temps passé avec une


concentration supérieure à la CMI de la bactérie
(T>CMI)

o Une concentration suffisante doit être maintenue le


plus longtemps possible, donc administration de
plusieurs doses quotidiennes (exple : pénicillines,
céphalosporines, glycopeptides).
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ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE LA RAM AU BFA

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2019-2020:Mise en place du STOH
• 2019: Décret n° 2019-1 086RES/PM/MRAH/MINEFID/MESRSI/ MS
IMAAH/MEEVCC du 7 novembre 2019 portant création, attributions,
organisation et fonctionnement de la Plateforme nationale de
coordination One Health

• 2020: Arrêté interministériel n°2020-210 MS/MINEFID/MESRSI/


MAAH/MRAH/MEEVCC portant attributions, organisation,
composition et fonctionnement du Comité Technique de Pilotage,
des Commissions Thématiques, du Secrétariat Technique et des
Points Focaux One Health:

Mise en place de 7 Commissions dont la Commission N°2 traite

du domaine technique «Résistance aux antimicrobiens

• 2020: Mise en place de la plateforme électronique One Health

Fig. plateforme électronique


One Health 21
Les 7 commissions thématiques
• Commission N°1 chargée de la coordination/gouvernance

• Commission N°2 traite du domaine technique «Résistance aux antimicrobiens »

• Commission N°3 traite du domaine technique« Sécurité sanitaire des aliments»

• Commission N°4 traite des domaines techniques suivants: « Événements


d'origine chimique », « Situations d'urgence radiologique»

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Les 7 commissions thématiques

• Commission N°5 traite des domaines techniques suivants : « Surveillance» ;

« Notification », « Préparation» , « Vaccination», « Interventions d'urgence »,

« Moyens médicaux et déploiement de personnel »

• La Commission N°6 traite du domaine technique « Zoonoses» ;

• La Commission N°7 traite des domaines techniques suivants « Système national


de laboratoire», « Biosécurité et bio sureté́».
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Les comités techniques de la commission N°2 RAM

• Le comité technique «laboratoire et surveillance»

• Le comité technique « surveillance de la consommation des antimicrobiens et usage


rationnel »

• Le comité technique « vigilance et qualité des antimicrobiens »

• Le comité technique « réglementation »

• Le comité technique « communication et sensibilisation »

• Le comité technique « prévention et contrôle des infections associées aux soins et


sécurité des patients »
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2018:Désignation d’un LNR RAM:
Labo bactériologie-virologie/CHUSS

Mission:
Organiser, coordonner et suivre les activités du réseau national des laboratoire dans le
domaine de la lutte contre la RAM 25
Organisation de la surveillance au
Laboratoire
Type de surveillance: passive basée sur le traitement des échantillons cliniques de
routine à partir de 19 sites sentinelles

Une surveillance active pourrait être envisagée en cas de besoin.

Choix des sites sentinelles:

-Capacités en ressources humaines existantes

-Capacités en moyens matériels

-Existence de procédures standardisées

-Répartition géographique des laboratoires afin de couvrir l’ensemble du pays.


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Organisation de la surveillance au Laboratoire
1.CHUR Ouahigouya 11. Centre de recherche en santé de NOUNA

2.CHR Tenkodogo
12. Laboratoire National d’élevage (LNE)
13. Laboratoire de la Polyclinique Notre Dame
3.LNSP de la Paix
4.Hôpital Protestant Schiphra 14. CHU-Bogodogo
5.CHR Gaoua 15. CHUP-Charles de Gaulle
6.CHU Sourô SANOU 16. CHU- Tengadogo
7.Centre Muraz 17. CHR de Kaya
18. Clinique SANDOF
8.CHR Banfora
9.CHR de Dedoudou
19.CHU Yalgado OUEDRAOGO
10.CHR de Koudougou

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