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ANTIBIOGRAMME

STANDARD

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PLAN
INTRODUCTION

I. Rappels

II. Réalisation de l’antibiogramme

III. Contrôle qualité

IV. Interprétation de l’antibiogramme

V. Limites et causes d’erreurs

Conclusion
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INTRODUCTION:

1. Définition :

- Etude in vitro de l’action d’un ATB sur une souche bactérienne,


permettant de déterminer la sensibilité de la bactérie à l’ATB en cause.

- Consiste à étudier la croissance bactérienne face à un gradient de


concentration d’ATB .

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INTRODUCTION:
2. Intérêt :

- Epidémiologique : Surveillance des résistances bactériennes aux


antibiotiques  Évolution des spectres cliniques des antibiotiques
- Diagnostic : l’identification du germe par la mise en évidence de
résistances naturelles.
- Thérapeutique : Orientation du clinicien dans le choix d’un
antibiotique pour traiter une infection bactérienne
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I. Rappels

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I. Rappels
1. Mécanisme d’action des antibiotiques :

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I. Rappels

2. Résistance bactérienne aux antibiotiques :

- Croissance d’une bactérie , en présence d’une concentration


d’antibiotique plus élevée que celle qui inhibe les autres souches de la
même espèce .

- Deux types de résistances : Naturelle et Acquise .

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I. Rappels

2. Résistance bactérienne aux antibiotiques :

• Naturelle : • Acquise:
- Innée - Propre à certaines souches d’une espèce

- - Support : chromosome , extra-chromosome


Propre à une espèce
- Phénotype Résistant
- Support : chromosome
- Fréquente
- Phénotype sauvage
- Rare
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I. Rappels
3. Mécanismes de résistances :

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II. Réalisation de
l’antibiogramme standard

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

• Méthode de Kirby-Bauer (recommandée par l’OMS)

• Méthode de diffusion sur gélose

• Permet de mesurer les diamètres d’inhibition de la croissance d’une


bactérie autour d’un disque imprègné d’antibiotique et de les comparer
aux diamètres pré établis .

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

1. Principe:

- Des disques imprégnés d’antibiotiques sont déposés à la surface d’un milieu de


culture standardisé , préalablement ensemencé avec un inoculum calibré de la
bactérie à tester.

- Le diamètre de la zone d’inhibition est proportionnel à la sensibilité de la


bactérie testée.

- Catégorisation clinique (résistant, intermédiaire, sensible)


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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

2. Choix du milieu :

- Gélose Mueller-Hinton (MH) : Milieu standardisé de 4 mm d’épaisseur.

- Additionné de 5 % de sang de cheval ou de mouton pour les bactéries


exigeantes.

- pH neutre : entre 7,2 et 7,4

- Teneur en (Ca2+, Mg2+) contrôlée

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

3. Disques d’antibiotiques :
- Conservation à 2 - 8 °C avec un déshydratant.

- Au sec et à l’abris de la lumière .

- Le diamètre des disques est de 6,35 mm.

- Abréviation ou sigle de 1-3 lettres .

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard
Sigle Antibiotique Famille
AM Ampicilline Aminopénicilline

AMC Amoxicilline + acide Aminopénicilline


clavulanique
AMX Amoxicilline Aminopénicilline

AN Amikacine Aminosides

ATM Aztréonam Monobactame

AZM Aziththromycine Macrolides

B Bacitracine Polypeptides

C Chloramphénicol Phénicolés

Exemples d’abréviation de quelques antibiotiques. 15


II. Réalisation de l’antibiogramme standard

4. Etapes de réalisation :
 Préparation et ajustement de l’inoculum

 Ensemencement sur milieu de culture

 Choix et disposition des disques d’ATB

 Incubation

 Lecture

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Préparation et ajustement de l’inoculum :


- Prélever à l’aide d’un inoculateur , des colonies bien isolées et identiques , à

partir d’une culture jeune

- Transférer dans un tube avec 1,5ml d’eau physiologique

- Agiter au vortex

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard
 Préparation et ajustement de l’inoculum :
- Ajuster la densité de l’inoculum :

 A l'aide d'un densitomètre : D.O. de 0,08 à 0,10

 Comparaison à l’œil nu de la turbidité de la


suspension bactérienne à celle de l’étalon 0,5 de la
gamme de Mc Farland .

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Ensemencement :
• Inoculum bactérien ensemencé dans les 15 min après la préparation

• Maximum dans les 60 min qui suivent .

• 2 téchniques :

 Par écouvillonnage

 Par inondation (n’est plus recommandée )

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Ensemencement :

 Technique par écouvillonnage :

- Tremper un écouvillon stérile sec dans l’inoculum

- Ensemencer sur totalité de la surface de la gélose dans 3


directions

- Passer enfin l’écouvillon sur le bord de la gélose.

- Laisser sécher la boite fermée pendant quelques mn.


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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Choix et disposition des disques d’antibiotiques :

• Le choix du disque se fait selon :

- L’identification du germe

- La connaissance des résistances naturelles

- Indications cliniques / types d’infection

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Choix et disposition des disques d’antibiotiques :


• La disposition des disques :
- Déposer les disques à la surface de la gélose via une pince stérile ou un distributeur de disques

- Délai de 15min , en évitant de toucher la gélose avec la pince

- Ne pas déplacer les disques après application

- Respecter 25-30mm entre les disques :

- BP de 90 mm  6 disques

- BP de 150 mm 12-16 disques

- BP carrée de 120mm  16 disques 22


II. Réalisation de l’antibiogramme standard

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

 Incubations :
- Retourner les boîtes après dépôt (couvercle en bas ) .
- Incuber dans les 15 min suivant le dépôt (max 30mn).

- 37°C pdt 18-24h en atmosphère normale: pour la plupart des bactéries.

- 48h + 5% CO2 : pour Streptocoques , Haemophilus et Neisseria .

- 48h + absence d’02 : pour anaérobies strictes .

- 72h +micro-aérophilie : pour H.pylori .

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

Lecture :
- Mesurer par une règle ou un pied à coulisse
et noter le diamètre de chaque zone
d’inhibition en mm .
- Comparer avec les diamètres de référence
figurant dans les tableaux d’interprétations .
- Catégoriser les bactéries vis-à-vis de chaque
antibiotique testé: S-I-R. 25
II. Réalisation de l’antibiogramme standard
 Lecture :

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II. Réalisation de l’antibiogramme standard
- Comparaison du diamètre d’inhibition
mesuré aux diamètres critiques :
d(CCsup) et D(Ccinf)
 Concentration critique supérieure :
dose maximale d'antibiotique qui fait effet
sur la souche bactérienne
 Concentration critique inférieure: dose
minimale d'antibiotique qui fait effet sur
la souche bactérienne
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II. Réalisation de l’antibiogramme standard

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III. Contrôle de qualité

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III. Contrôle de qualité
• Permet de valider la qualité du milieu et celle des disques utilisés pour
l'antibiogramme.

• Principe: Utilisation souches de contrôle pour apprécier la performance globale du


test .

• Recommandation : utiliser des souches sensibles, mais egalement des souches


résistantes pour confirmer que la méthode détecte un mécanisme de résistance
connu.

• Achat des souches soit dans les collections soit dans le commerce
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III. Contrôle de qualité

 préparation
• Conserver les souches dans des conditions qui maintiennent à la fois
leur viabilité́ et leurs caractéristiques.
• Une méthode pratique consiste à les conserver en cryotubes à billes.
Deux tubes de chaque souche de contrôle doivent être conservés :
- tube « en cours » (en service)
- le tube « archivé » pour fournir ultérieurement un nouveau tube en cours si
besoin.
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III. Contrôle de qualité
 Réalisation
• Une fois par semaine, décongeler une bille du tube en cours, l’ensemencer sur un milieu non sélectif et
vérifier sa pureté.
• De manière à disposer tous les jours d’une subculture fraîche, préparer chaque jour de la semaine un
repiquage de la souche :
 pour les bactéries à croissance rapide, prélever les colonies à partir de la primoculture (celle obtenue
après décongélation de la souche) ;
 pour les bactéries à croissance lente, le repiquage quotidien de la souche doit être effectué à partir de la
subculture préparée la veille.
• Lorsque le tube « en cours » est vide, repiquer une bille du tube « archivé » pour préparer de nouveaux tubes
« en cours » à partir de la subculture obtenue.
• Lors des étapes de subculture, utiliser plusieurs colonies pour effectuer les repiquages

utiliser une subculture fraîche de la souche de contrôle qualité et réaliser l’antibiogramme en suivant les mêmes
instructions que celles qui s’appliquent pour les souches à tester en routine.
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III. Contrôle de qualité

Quelques souches de référence


 S. aureus ATCC 25923
 P. aeruginosa ATCC 27853
 E. coli ATCC 25922
 H. influenzae ATCC 49766
 S. pneumoniae ATCC 49619
 K. pneumoniae ATCC 70060

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IV. Interprétation
de l’antibiogramme

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques
a. Resistance aux b lactamines
Inactivation enzymatique : Modification de la cible :
Mécanisme Pénicillinase PLP additionnelle de moindre affinité pour les BL PLP2a ou PLP2c
(gène mecA ou mecC, porté par cassette chromosomique SCCmec)
Mise en Péni G 6µg  Oxacilline
évidence : Diamètre < 26mm ou présence de Diamètre > 20mm sans colonie dans la zone d’inhibition: souche
grosses colonies (squatters) Méti-S
Diamètre < 20mm ou si présence de colonies (même minuscules )
dans la zone d’inhibition: souche Méti-R
 Céfoxitine
Diamètre >27 mm : souche Méti-S
Diamètre < 27 mm : souche Méti-R
Conséquence Inactive péni G, A, carboxy- et Souche Méti-R  résistance à toutes péni (+/- IBL), aux
uréido-pénicillines céphalosporines et aux carbapénèmes, même s’il existe une sensibilité
apparente in vitro

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques
a. Resistance aux b lactamines
 Phénotypes

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques
b. Resistance aux aminosides
Mécanisme: inactivation enzymatique
Mise en évidence par des disques de kanamycine, tobramycine et gentamicine

Phénotype Enzymes Kanamycine Tobramycine Gentamicine


Amikacine
Sauvage S S S
K Amino Phospho transférase APH R S S
KT Amino Nucleotidyl Transférase ANT R R S
KTG Amino Phospho transférase-Amino
R R R
Acétyl transférase APH-AAC

1. Les souches résistantes à la gentamicine sont résistantes à̀ tous les aminosides.


2. Les souches résistantes à la tobramycine sont résistantes à la kanamycine et à l’amikacine.

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IV. Interprétation de l’antibiogramme

1. Antibiogramme et staphylocoques
b. Resistance aux Fluoroquinolones

 Mécanisme : Modification de la cible

Modification de l'ADN gyrase (topoisomérases II) (gènes gyr A et gyr B ) ou les


topoisomérases IV (gènes par C et par E). Ces enzymes sont directement impliquées
dans les mécanismes de désenroulement et de superenroulement de l'ADN

 Mise en evidence
• Norfloxacine 10 μg
• Resistance si diamètre < 17mm

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques
c. Resistance aux Macrolides-Lincosamides-Streptogramines
 Erythromycine 15μg : résistance si diamètre inférieur à 21mm Souche de S. aureus sensible
 Clindamycine 2μg : résistance si diamètre inférieur 22mm
 Quinupristine - dalfopristine 15μg : résistance si diamètre inférieur 21mm

 Phénotypes Souche de S. aureus


MLSB inductible
Interprétation
Erythromycine Lincosamides Pristinamycine Conséquence
(Phénotype)
R érythromycine,
R S S MLSb inductible
clarythromycine, azythromycine
R toutes les macrolides, Souche de S. aureus
R R S MLSb constitutif MLSB constitutive
lincomycine, clindamycine
S R S R isolée à la lincomycine L

R S S R isolée à l’érythromycine ERM

Résistance par efflux

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
1. Antibiogramme et staphylocoques
d. Resistance aux autres antibiotiques
 Cyclines :
 Tétracycline 30μg
 Resistance si diamètre < 22 mm
 Phénicolés :
 Chloramphénicol 30μg
 Resistance si diamètre < 18mm
 Sulfamides et associés :
 Cotrimoxazole = Triméthoprime 1,25μg - sulfaméthoxazole 23,75μg
 Resistance si diamètre < 14mm

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
a. Résistances naturelles

Streptococcus (dont S. Pneumoniae) Enterocoques spp


Quinolones de 1ère génération et fluoroquinolone Aminosides (bas niveau): gentamicine,
(effet modérée) streptomycine, kanamycine
Acide fusidique Quinolones de 1ère génération et fluoroquinolone
(effet modérée)

Aminosides (bas niveau): gentamicine, Céphalosporines (toute génération)


streptomycine, kanamycine
Oxacilline
Sulfamides
E. gallinarum et E. flavescens possèdent résistance
naturelle à Vancomycine

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
b. Antibiotiques à tester:
 Streptococus spp.

Liste standard Liste complémentaire


Clindamycine Dalbavancine ou oritavancine Rifampicine
Érythromycine Daptomycine Streptomycine
Gentamicine Doxycycline Tédizolide
Pénicilline G Fluoroquinolones Téicoplanine
Tétracycline (dépistage) Linézolide Tigécycline
Minocycline Triméthoprime
Nitrofurantoïne Norfloxacine Triméthoprime-sulfaméthoxazole
(dépistage) Pristinamycine Vancomycine

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
b. Antibiotiques à tester:
 Streptococus pneumoniae

Liste standard Liste complémentaire


Ampicilline ou Oxacilline (dépistage) Autres β-lactamines Linézolide Minocycline
amoxicilline Céfotaxime Pénicilline G Chloramphénicol Rifampicine
ou ceftriaxone Pristinamycine Doxycycline Triméthoprime-
Clindamycine Tétracycline (dépistage) Gentamicine Léfamuline sulfaméthoxazole
Érythromycine Vancomycine ou
Fluoroquinolones téicoplanine
Norfloxacine (dépistage)

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
b. Antibiotiques à tester:
 Enterococcus spp.

Liste standard Liste complémentaire

Ampicilline ou amoxicilline Chloramphénicol Norfloxacine (dépistage)


Gentamicine Daptomycine Quinupristine-dalfopristine ou
Nitrofurantoïne Éravacycline E pristinamycine
Téicoplanine ́ rythromycine Rifampicine
Vancomycine Imipénème Streptomycine
Léfamuline Tigécycline
Lévofloxacine ou moxifloxacine Triméthoprime
Linézolide Triméthoprime-sulfaméthoxazole

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
c. Resistance aux B lactamines

Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus spp

Mise en évidence Oxacilline 1 μg Pénicilline G1 1 UI Ampicilline 2 μg

interprétation Resistance si le diamètre est Resistance si le diamètre est Resistance si le diamètre est
inférieur à 20mm inférieur à 18mm (19mm en cas inférieur à 8mm
de méningite)
Conséquence R aux Pénicillines, R aux Pénicillines, aux aminopénicillines
Céphalosporines et Céphalosporines et uréidopénicillines et aux
Carbapénèmes Carbapénèmes carbapénèmes
Remarques Le méropénème est le seul La résistance aux β-lactamines Toutes les espèces
carbapénème recommandé dans est exceptionnelle chez les d’Enterococcus sont
le traitement des méningites streptocoques du groupe B naturellement résistantes aux
lexception de la pénicilline V céphalosporines, à l’exception du
pour les streptocoques du groupe ceftobiprole vis-à-vis de E.
B faecalis.

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
d. Resistance aux fluoroquinolones
Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus
Mise en évidence norfloxacine 10 µg norfloxacine 10 µg norfloxacine 10 µg

interprétation • Diamètre ≥ 10 mm : souche • Diamètre ≥ 12 mm : souche • Diamètre ≥ 12 mm : souche


sensible (S) aux fluoroquinolones sensible (S) aux sensible (S) aux
• diamètre < 10 mm : souche fluoroquinolones fluoroquinolones
sensible forte dose avec risque • Diamètre < 12 mm : souche • Diamètre < 12 mm : souche
élevé de sélection in vivo de sensible forte dose avec risque sensible forte dose avec
mutant résistant en cas d’échec élevé de sélection in vivo de risque élevé de sélection in
thérapeutique mutant résistant en cas d’échec vivo de mutant résistant en
thérapeutique cas d’échec thérapeutique
Remarques Si le test de dépistage est négatif Si le test de dépistage est négatif Si le test de dépistage est négatif
(diamètre ≥ 10 mm), les souches (diamètre ≥ 12 mm), les souches (diamètre ≥ 12 mm), les souches
peuvent être catégorisées « sensibles » peuvent être catégorisées « peuvent être catégorisées «
à la moxifloxacine et « sensibles à sensibles » à la moxifloxacine et à sensibles » à la lévofloxacine. Si
forte posologie » à la lévofloxacine. Si la délafloxacine, et « sensibles à le test de dépistage est positif, la
le test de dépistage est positif, les forte posologie » à la lévofloxacine. lévofloxacine doit être testée
autres fluoroquinolones doivent être Si le test de dépistage est positif, les individuellement
testées individuellemen autres fluoroquinolones doivent être
testées individuellement

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
e. Resistance aux aminosides

Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus

Mise en évidence • Gentamycine 500 µg • Gentamycine 30 µg

interprétation • Diamètre ≥ 17 mm : Souche sauvage (bas niveau de • Diamètre ≥ 8 mm : Souche sauvage (bas niveau de
résistance) et synergie possible avec Bêtalactamines résistance) et synergie possible avec Bêtalactamines et
et Glycopeptides (si sensible) Glycopeptides (si sensible)
• Diamètre < 17 mm: Souche avec haut niveau de • Diamètre < 8 mm: Souche avec haut niveau de
résistance et synergie impossible. résistance et synergie impossible.
Remarques Les streptocoques présentent une résistance naturelle de Les entérocoques présentent une résistance de bas niveau
bas niveau (BNR) à tous les aminosides qui n’empêche aux aminosides. Cependant, l'association avec des
pas d’obtenir un effet synergique bactéricide entre un inhibiteurs de la paroi bactérienne (pénicillines,
aminoside et une pénicilline (ou un glycopeptide). glycopeptides) est synergique et bactéricide vis-à-vis des
L’acquisition d’une résistance de haut niveau (HNR) souches sensibles à ces antibiotiques et ne présentant pas
abolit cet effet synergique bactéricide. une résistance de haut niveau aux aminosides. L'espèce E.
faecium produit deux enzymes chromosomiques, AAC(6')-li
et EfmM, abolissant la synergie entre
pénicillines/glycopeptides et aminosides (sauf gentamicine
et streptomycine).

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
f. Resistance aux glycopeptides
Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus

Mise en évidence Vancomycine 5 μg Vancomycine 5 μg Vancomycine 5 μg


• Diamètre ≥ 16 mm : Souche • Diamètre ≥ 13 mm : Souche • Diamètre ≥ 12 mm : Souche
Sensible (bord zone Sensible (bord zone d’inhibition Sensible (bord zone d’inhibition
d’inhibition nets) nets) nets)
• Diamètre < 16 mm: Souche • Diamètre < 13 mm: Souche • Diamètre < 12 mm: Souche
Résistante Résistante Résistante
Remarques Les souches résistantes aux Les souches « sensibles » à la Les souches ne doivent pas être
glycopeptides n’ont pas encore été vancomycine peuvent être rendues « répondues « sensibles » avant 24 h
rapportées. Vérifier le résultat ainsi sensibles » à la dalbavancine et à d’incubation.
que l’identification l’oritavancine.
La détection de la résistance de bas
niveau à la vancomycine (VanB) peut
nécessiter une incubation prolongée à
44 ± 4 h
Les souches d'entérocoques sensibles
à la vancomycine présentent des
zones d'inhibition avec une bordure
nette, sans colonie dans la zone

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
f. Resistance aux macrolides – lincosamides - streptogramines

Macrolides Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus

Mise en évidence Érythromycine 15ug Érythromycine 15ug Érythromycine 15ug

interprétation Resistance aux macrolides si le Resistance aux macrolides si le Resistance aux macrolides si le
diamètre est inférieur à 22mm diamètre est inférieur à 21mm diamètre est inférieur à 23mm

Streptogramines Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp. Enterococcus

Mise en évidence Pristinamycine 15μg Pristinamycine 15μg quinupristine-dalfopristine 15μg


interprétation Resistance si le diamètre est Resistance si le diamètre est Resistance si le diamètre est
inférieur à 19mm inférieur à 22mm inférieur à 22mm
Remarques Les souches résistantes aux streptogramines sont rares. Vérifier le La catégorisation de la
résultat ainsi que l’identification en cas de resultat positive pristinamycine peut être déduite de
-- celle de la quinupristine-
dalfopristine. Ne pas rendre la
quinupristine-
dalfopristine sur le compte rendu,
rendre à la place la catégorisation
de la pristinamycine.

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
f. Resistance aux macrolides – lincosamides - streptogramines

lincosamides Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp.

Mise en évidence Clindamycine 2μg Clindamycine 2μg

interprétation Resistance si le diamètre est inférieur à Resistance si le diamètre est inférieur à 17mm
19mm
Remarques Pour les souches sensibles à la clindamycine, une
résistance inductible peut être mise en évidence par une
image d’antagonisme (D-test) entre la clindamycine et
l’érythromycine
Si une résistance inductible est détectée, les souches
doivent être rendues «résistantes» à la clindamycine (et à la
spiramycine). En l’absence de résistance inductible, les
souches peuvent être rendues «sensibles» à la clindamycine
(et à la spiramycine).

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IV. Interprétation de l’antibiogramme
2. Antibiogramme, streptocoques et entérocoques
f. Resistance aux tétracyclines

Streptococcus Pneumoniae Streptococcus spp.

Mise en évidence Tétracycline 30μg Tétracycline 30μg

Interprétation Resistance si le diamètre est Resistance si le diamètre est


inférieur à 25mm inférieur à 23mm

Remarques si le test de dépistage est négatif , les souches peuvent être


catégorisées « sensibles » à la doxycycline et à la minocycline. Si
le test de dépistage est positif les autres tétracyclines doivent être
testées individuellement.

52
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
• Imperméabilité du Lipopolysaccharide (LPS):
• Résistance naturelle aux β-lactamines hydrophobes et/ou aux antibiotiques de haut poids
moléculaire
- Pénicilline G, V et M
- MLS
- Glycopeptides
- Rifampicine
- Acide fucidique
- Oxazolidinones
- Lipopeptides
- Tétracyclines

53
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries

54
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
7 grands phénotypes de résistance naturelle aux β-lactamines chez les entérobactéries

55
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries

56
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
a. Résistances acquises
• Résistances acquises non enzymatiques
- Modification de la cible
Mutation des PLP, résistance aux bétalactamines
Diminution de la PLP 1A, résistance à l’imipénème et au mecilinam chez P.
mirabilis
- Diminution de la perméabilité
Modification ou perte des porines, résistance aux céphalosporines
- Hyperproduction de système d’efflux
Résistance aux bétalactamines

57
IV. Interprétation de l’antibiogramme

3. Antibiogramme et entérobactéries
a. Résistances acquises
• Résistances acquises par production de bétalactamases
 Pénicillinase chez une bactérie dépourvue naturellement = de bas niveau
 Pénicillinase produite en grande quantité = de haut niveau
 Pénicillinase résistante aux IßL (TRI)
 Pénicillinase à spectre élargi (BLSE)
 Céphalosporinase produite en grande quantité = de haut niveau
 Carbapénèmase

58
IV. Interprétation de l’antibiogramme

59
IV. Interprétation de l’antibiogramme

BLSE au laboratoire:
Synergie IBL avec C3G et/ou C4G
Images en bouchon de champagne
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IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Groupe 1: Entérobactéries naturellement sensibles à toutes les β- lactamines

Antibiotiques P.sauvage PNB PHN Case TRI BLSE CHN


Aminopénicillines S R R R R R R
aminopénicillines + I
S S I/R R R R R
BL
Carboxypénicillines S R R S R R R
Uréidopénicillines S I/R I/R S R R R
C1 G S I I/R R S R R
C2 G S S S/R S S R R
C3 G S S S S S R R
C3 G+ IBL S S S S S S R
C4 G S S S S S R S
Céphamycines S S S S/R S S R
Carbapénèmes S S S S S S S
61
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Groupe 2: Entérobactéries naturellement résistantes aux pénicillines A et carboxypénicillines par production
d’une pénicillinase à bas niveau
P.Sauvage =
Antibiotiques PHN BLSE
PBN
Aminopénicillines R R R
aminopénicillines + IBL S R R
Carboxypénicillines R R R
Uréidopénicillines I R R
C1 G S R R
C2 G S I/R R
C3 G S S R
C3 G + I BL S S S
C4 G S S R
Céphamycines S S S
Carbapénèmes S S S
62
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Groupe 3: Entérobactéries naturellement résistantes aux pénicillines A associées ou non
aux IBL, aux C1G par production d’une céphalosporinase inductible.
P.sauvage = Case
Antibiotiques PHN BLSE CHN
inductible
Aminopénicillines R R R R
aminopénicillines + I BL R R R R
Carboxypénicillines S R R R
Uréidopénicillines S R R R
C1 G R R R R
C2 G S/R R R R
C3 G S S R R
C3 G+ I BL S S S R
C4 G S S R S/I
Céphamycines S/R S/R S/R R
Carbapénèmes S S S S

63
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Groupe 4: Entérobactéries naturellement résistantes aux pénicillines A associées ou non aux IBL, aux
carboxypénicillines, aux C1G par production pénicillinase+céphalosporinase

Antibiotiques P.sauvage BLSE


Aminopénicillines R R
aminopénicillines + I BL R R
Carboxypénicillines R R
Uréidopénicillines I/R R
C1 G R R
C2 G S R
C3 G S R
C3 G+ I BL S S
C4 G S R
Céphamycines S S
Carbapénèmes S S

64
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Groupe 5: Entérobactéries naturellement résistantes aux pénicillines A, aux carboxypénicillines, aux C1G, C2G par production d’une céfuroximase

Pase
Antibiotiques P.sauvage BLSE
chromosomique
Aminopénicillines R R R
aminopénicillines + IBL S R R
Carboxypénicillines R R R
Uréidopénicillines S R R
C1 G I/R R R
C2 G I/R R R
C3 G (CRO, CTX) S R R
C3 G (CAZ) S S R
C3 G ( ATM) S R R
Céphamycines S S S
Carbapénèmes S S S

65
IV. Interprétation de l’antibiogramme

3. Antibiogramme et entérobactéries
• Classification des carbapénèmases (Ambler)
- Classe A (sérine protéases): NmcA, SME, IMI, SFC, GES, KPC (Klebsiella
pneumoniae carbapénémase) ...
- Classe B (métallo-β-lactamases): IMP, VIM, GIM, KHM, NDM (NDM-1: Inde,
Pakistan, GB) ...
- Classe D (oxacillinases, sérine protéases): OXA 48 (transposon) , OXA-23,
OXA-48 like...

66
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Spectre d’hydrolyse des principales carbapénémases produites par les
Entérobactéries
Classe A Classe B Classe D
IMP/
Antibiotiques KPC GES
NDM/VIM
OXA-48

Pénicilline + + + +
Aztréonam + - - -
Céphalosporines de 1ère et de 2ème + + + +
génération
Céphalosporines de 3ème génération + + + -
Imipenème + +/- + +/-
Méropénème + +/- + +/-

Ertapénème + +/- + +/-

67
IV. Interprétation de l’antibiogramme
3. Antibiogramme et entérobactéries
Test de Hodge modifié

68
IV. Interprétation de l’antibiogramme

4. Antibiogramme et Pseudomonas
a. Résistances naturelles:
Posssède naturellement
- Céphalosporinase
- Oxacillinase
- Systèmes d’efflux
- Imperméabilité
Résistance

69
IV. Interprétation de l’antibiogramme
4. Antibiogramme et Pseudomonas
b. Résistances acquises

70
IV. Interprétation de l’antibiogramme

4. Antibiogramme et Pseudomonas
c. Résistances acquises aux Bétalactamines
- Hyperproduction céphalosporinase chromosomique (céfépime souvent I/R)
- Mutants de AmpC (ESAC)
- Pénicillinase
- BLSE
- Carbapénémase : VIM, IMP, ...
- Surexpression pompe d’efflux
- Modification PLP
- Perte de porine OprD2

71
IV. Interprétation de l’antibiogramme
4. Antibiogramme et Pseudomonas

72
IV. Interprétation de l’antibiogramme
4. Antibiogramme et Pseudomonas

73
IV. Interprétation de l’antibiogramme

74
IV. Interprétation de l’antibiogramme

75
V. Limites et causes d’erreurs
de l’ABG standard

76
V. Limites et causes d’erreurs de l’ABG
standard
• Liées aux milieux de culture:
- Défectueux
- Préparation inadéquate
- Souillé
• Liées aux disques ATB:
- Mauvaise diffusion dans la gélose: polymixine,
glycopeptides
- Qualité de conservation
- Date de péremption
77
V. Limites et causes d’erreurs de l’ABG
standard
• Liées à la bactérie
- Nécessité d’une culture pure et identifiée
- Bactéries exigeantes (Haemophilus, Brucella, Pasteurella,
Campylobacter…)
- Bactéries à croissance lente
- Germes intracellulaire
• Associées à l’inoculum
- Contamination: mauvaise interprétation
- Non standardisé selon CASFM

78
V. Limites et causes d’erreurs de l’ABG
standard
• Conditions d’incubation
- Durée trop courte ou longue
- Température trop basse
- Atmosphère inappropriée en O2 ou CO2
• Liées à la lecture interprétative
- Lecture prématuré
- Erreurs de mesure
- Mauvaise interprétation

79
Conclusion

80
Conclusion

• Etape clé dans le diagnostic bactériologique


• Aide au diagnostic pour le clinicien
• Guider le choix thérapeutique
• Identification des résistances acquises
• Surveillance de l’antibiorésistance +++

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Références
• Lecture et Interprétation de l ’antibiogramme : Jocelyne Caillon
Bactériologie Nantes 07.10.2005 Hôpital de Nantes
• CASFM / EUCAST : Société Française de Microbiologie.
Recommandations 2023. V.1.0 Juin
• L’antibiogramme et son interprétation phénotypique, revue
francophone des laboratoires
• François D. Marie Cécile P. et al. Bactériologie médicale. Techniques
usuelles. 3e édition. Novembre 2016.
• https://www.memobio.fr/html/bact/ba_an_saup.html
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Références
• Microbiologiemedicale.fr/gelose-mueller-hinton
• Résistance aux antibiotiques : P.Nordmann, Hôpital de Bicetre,
université Paris Sud XI
• J.L Mainardi. Mécanisme d’action et de résistance aux
antibiotiques/session interactive autour de l’antibiogramme. Service
de microbiologie de l’hôpital Georges Pompidou. Faculté et Université
Paris René Descartes.
• Protocole de test de sensibilité à la diffusion du disque Kirby Bauer ,
23 février 2023 .

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