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Antibiogramme

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous


connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci
de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et
en les liant à la section « Notes et références »

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes


sources ?

Un antibiogramme est une technique de laboratoire visant à tester la


sensibilité d'une souche bactérienne vis-à-vis d'un ou plusieurs antibiotiques
supposés ou connus.

Le principe consiste à placer la culture de bactéries en présence d’un ou des


antibiotiques et à observer les conséquences sur le développement et la
survie de celles-ci. On peut par exemple placer plusieurs pastilles imbibées
d'antibiotiques sur une souche bactérienne déposée dans une boîte de Petri.
Il existe trois types d'interprétation selon le diamètre de la zone d'inhibition
qui entoure le disque d'antibiotique : bactérie sensible, intermédiaire ou
résistante à l'antibiotique.

Réalisation d'un antibiogramme


un antibiogramme

Matériel …
une gélose Mueller-Hinton en boîte de Petri

disques d'antibiotique, ou un distributeur permettant le dépôt standardisé


des disques sur la gélose.

une souche pure de la bactérie à étudier

un râteau ou un écouvillon

une pipette de 1 mL

tube à hémolyse

pipette pasteur

étalon de Mac Farland Modèle:Numéro 0.5 (1.5*10⁸ UFC/mL)

Eau physiologique stérile...

Étapes …
Réalisation d'une suspension

Il y a deux solutions possibles :

Soit vous disposez d'un bouillon de culture vieux de 24 h (phase stationnaire)


vous pouvez l'utiliser de la manière suivante :

pour les gram-positif, effectuer une dilution au 1/500 ;

pour les gram-négatif, effectuer une dilution au 1/5000.

Soit vous disposez de colonies pures sur un milieu de culture, dans ce cas :

mettre stérilement de l'eau physiologique dans un tube à hémolyse ;

prélever les colonies pures et les mettre en suspension jusqu'à obtenir la


même opacité que l'étalon Mac Farland 0.5 ;

si la suspension est trop trouble, ajuster l'opacité en ajoutant de l'eau


physiologique.
Préparation de la gélose

prendre la gélose de Mueller-Hinton, vérifier l'absence d'eau à la surface ;
s'il y en a, laisser sécher ;

annoter où seront positionnés les disques d'antibiotiques sur le fond de la


boîte (Il faut les éloigner de 1 cm du bord minimum) ;

(conseil : diviser la boîte autant de fois (maximum 5 pour une boîte de


10 cm, ou 12 pour une boîte de 15 cm) que vous avez d'antibiotiques, ou
utiliser un patron) ;

ensemencer la gélose par 1 mL de suspension ;

étaler le volume avec le râteau du centre vers les bords ;

ou tremper l'écouvillon dans la suspension, enlever l'excès d'inoculum par


pression sur les bords du tube, écouvillonner régulièrement la gélose en
tournant la plaque de 60° jusqu'à ensemencement de la totalité de la
surface ;

laisser sécher de 3 à 5 minutes ;

déposer les disques d'antibiotiques ;

incuber 24 h.
Lecture des résultats

Mesurer les diamètres des auréoles (zones d'inhibition de croissance de la
souche microbienne).

Pour chaque souche microbienne, la sensibilité ou la résistance à un


antibiotique est différente. Elle fait appel aux notions de concentration critique
inférieure (c) et de concentration critique supérieure (C).

c : dose minimale d'antibiotique qu'un malade peut recevoir sans dangers et
qui fait effet sur la souche bactérienne.

C : dose maximale d'antibiotique qu'un malade peut recevoir sans dangers
et qui fait effet sur la souche bactérienne.

Pharmacocinétique : chez quelqu'un correctement traité par un antibiotique,


la concentration d'antibiotique dans l'organisme est supposée osciller entre
les concentrations critiques inférieure et supérieure.

Ces données sont disponibles sur des abaques.

Pour chaque couple bactérie-antibiotique, on détermine une concentration


minimale inhibitrice (ou CMI). La CMI est la plus petite concentration
d'antibiotique qui inhibe toute croissance visible. En comparant la CMI aux
concentrations critiques, on détermine la sensibilité ou la résistance de la
bactérie à l'antibiotique :

la bactérie est sensible à l'antibiotique quand la CMI est inférieure à la


concentration critique inférieure. Concrètement, ceci signifie qu'il suffit
d'une faible concentration d'antibiotique pour tuer les bactéries et que
cette dose nécessaire est encore plus faible que la plus faible des doses
qu'on peut administrer chez l'homme. Donc en clair, si on traite quelqu'un
avec l'antibiotique, la concentration de celui-ci dans l'organisme sera
toujours suffisante pour tuer les bactéries ;

la bactérie est résistante à l'antibiotique quand la CMI est supérieure à la


concentration critique supérieure. Concrètement, la dose nécessaire pour
tuer les bactéries est bien trop élevée pour être supportée chez l'homme
sans effets secondaires importants. Cet antibiotique ne peut pas être utilisé
pour traiter une infection ;

la bactérie est intermédiaire à l'antibiotique quand la CMI est comprise entre


les deux concentrations critiques. En pratique, ça correspond à une
situation où la concentration est tantôt suffisante pour tuer les bactéries,
tantôt insuffisante. Il faut considérer que la bactérie sera résistante in vivo
et il ne faut pas utiliser cet antibiotique.
Lecture critique de l'antibiogramme

Un antibiogramme doit s'interpréter dans la mesure où les résultats in vitro ne
sont pas toujours reproductibles in vivo. Par exemple, si un Staphylococcus
aureus (Staphylocoque doré) est résistant à l'oxacilline (anciennement
méticilline), il faut le considérer résistant à toutes les bêta-lactamines (toutes
les pénicillines et toutes les céphalosporines deviennent inutilisables). On
appelle une telle bactérie un SARM (Staphylococcus aureus résistant à la
méticilline, MRSA en anglais).

L'utilisation de l'antibiogramme au quotidien

L'antibiogramme est un outil validé par un biologiste médical qui permet au


médecin de choisir le bon antibiotique, ou l'association d'antibiotiques
permettant de traiter efficacement un patient. Cependant, la plupart du
temps, il n'est pas nécessaire car beaucoup d'infections sont traitées
efficacement de façon probabiliste. On fait une hypothèse sur l'antibiotique et
la bactérie à traiter en fonction du lieu de l'infection (amygdale, abdomen,
poumon...) car ce sont souvent les mêmes espèces qu'on trouve aux mêmes
endroits. Un antibiogramme est fait dans les cas d'infections graves (choc
septique, infections nosocomiales...) ou lorsque les antibiotiques choisis en
probabiliste ne fonctionnent pas. Cette attitude aboutit à l'utilisation répétée
des mêmes antibiotiques et contribue à l'émergence de souches résistantes.

Du prélèvement à l'antibiogramme …

On recueille les bactéries :

dans le sang. Elles sont ensuite mises en culture (hémoculture) ;

dans les urines, les fientes ;

dans les selles, les excréments ;

dans les crachats, les lavages broncho-alvéolaires (on lave à l'eau les
bronches pendant une fibroscopie et on analyse ce liquide de lavage) ;

dans le liquide céphalo-rachidien, dans lequel baigne le cerveau, le tronc


cérébral, le cervelet et la moelle épinière, etc.

Les bactéries sont mises en culture et ensuite identifiées : on détermine si


c'est un staphylocoque, un streptocoque, etc. Ensuite, c'est le biologiste qui
décide s'il est nécessaire de réaliser un antibiogramme.

La réalisation pratique de l'antibiogramme …


L'antibiogramme est souvent automatisé. Les bactéries sont déposées en
suspension (dans un liquide) dans un récipient, puis la machine aspire ce
liquide et le dépose sur une carte (format carte de crédit) dans laquelle il y a
de petites zones correspondant à chaque antibiotique. La machine lit
ensuite cette carte et donne automatiquement les résultats (sensible,
intermédiaire, résistant).

Parfois, on peut refaire un antibiogramme pour certains antibiotiques


choisis par le biologiste. Soit on réalise la procédure décrite en 1. Soit on
utilise d'autres techniques plus onéreuses, mais plus simples comme le E-
test. On ensemence une boîte de Petri, puis on dépose une bande E-test
qui comprend un gradient d'antibiotique croissant d'une extrémité à l'autre
(pas d'antibiotique à gauche, concentration maximale à droite) et ces
concentrations d'antibiotiques sont écrites directement sur cette bande. On
met en incubation la boîte et on lit la CMI à l'intersection du disque
d'inhibition avec la bande.

un E-test

Interprétation de l'antibiogramme …
 

Antibiogramme testant un Escherichia coli retrouvé sur un examen cytobactériologique


des urines.

L'antibiogramme n'est pas rendu tel quel. Une interprétation des données
brutes est nécessaire.

Les résistances des bactéries ne s'expriment pas toujours. Il est donc


important de connaître les résistances naturelles.

Certaines résistances sont hétérogènes et ne vont toucher qu'une partie


des souches. Dans ce cas, il est parfois nécessaire de travailler dans des
conditions qui favorisent l'expression de la résistance.

L'étude des mécanismes de résistance permet d'établir des profils de


résistance.

L'antibiogramme est également un bon outil d'orientation pour certaines


souches difficiles à identifier.

NB: Les différents disque d'antibiotiques utilisés pour réaliser l'antibiogramme


en phase solide sur gélose portent des abréviations, dont voici la liste:

Code Antibiotique

AM Ampicilline

AMC Amoxicilline + acide clavulanique

AMX Amoxicilline

AN Amikacine
ATM Aztreonam

C Chloramphénicol

CAZ Ceftazidime

CD02 Ceftazidime + Ac. Clavulanique 02

CD03 Ceftazidime + Ac. Clavulanique 03

CF Céfalotine

CIP Ciprofloxacine

CPO Cefpirome

CS Colistine

CTX Céfotaxime

CXM Céfuroxime

E Érythromycine

FA Acide fusidique

FEP Céfépime

FOS Fosfomycine

FOX Céfoxitine

FT Nitrofurane-furane

GEN Gentamicine 500

GM Gentamicine 500

IMP Imipénème

K Kanamycine

KAN Kanamycine 1000

L Lincomycine

LVX Lévofloxacine

MA Céfamandole

MOX Moxalactame - Latamoxef

MXF Moxifloxacine

N Néomycine

NA Acide Nalidixique
NOR Norfloxacine

OFX Ofloxacine

OX Oxacilline

P Pénicilline

PEF Péfloxacine

PIP Pipéracilline

PT Pristinamycine

RA Rifampicine

SPX Sparfloxacine

SXT Co-trimoxazole = Triméthoprime + Sulfaméthoxazol

TCC Ticarcilline + Ac. Clavulanique

TE Tétracycline

TEC Teicoplanine

TIC Ticarcilline

TM Tobramycine

TZP Pipéracilline + Tazobactam - Tazocilline

VA Vancomycine

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Dernière modification il y a 2 mois par Simans9093

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