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FACULTE MEDECINE ANNABA

ASPECTS THERAPEUTIQUES DE LA SCHIZOPHRENIE

Objectifs
- Connaitre les différentes options thérapeutiques en schizophrénie
- Connaître les recommandations de conduite thérapeutique

PLAN
 Principes du traitement
 Indications d’hospitalisation
 Traitement pharmacologique
o Neuroleptiques et antipsychotiques
o Autres psychotropes
 Autres traitements biologiques
 Mesures psychothérapiques et médico-sociales

I.Principes du traitement

Un certain nombre de principes est à respecter lors de la prise en


charge de la schizophrénie. Le traitement de la pathologie complexe ne
peut se réduire à l’emploi d’une seule méthode thérapeutique, ainsi les
psychotropes sont associés à des mesures non pharmacologiques avec un
volet socio-thérapeutique.
Le traitement est donc pharmaco-psycho-social.

Il est important que le traitement soit instauré le plus tôt possible,


sinon la rémission risque d’être moins nette et plus longue à obtenir (Loebel
et coll., 1992). Il est prouvé qu’après une rechute (2 e ou 3e) ; l’instauration
du traitement n’est pas rapidement suivie d’unerémission de symptômes.
L’importance de la symptomatologie résiduelle est proportionnelle au
nombre de rechutes et à leur sévérité (Lieberman, 1997).

D’autre part, en plus du mode évolutif vers le déficit (quelque soit son
intensité et son évolutivité), le suicide est l’un des éléments pronostiques au
cours de la schizophrénie. 10% des schizophrènes meurent par suicide
(Meltzer, 2002).

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La qualité de vie, les possibilités d’adaptation, le potentiel de
dangerosité et les déficits cumulés, justifient un traitement personnalisé et
no pas une prescription standardisée. Les antipsychotiques constituent le
traitement de l’accès aigu et permettent de prévenir les rechutes. Ils doivent
être maintenus au long cours.

Le thérapeute retiendra le déni du trouble, la lassitude et l’envie de se


libérer de ce qui est perçu par le patient comme une dépendance à une
molécule chimique. Ces paramètres compromettent une bonne observance
thérapeutique. Une stratégie spécifique pour assurer une compliance
satisfaisante fait partie du projet thérapeutique.

Ce dernier ne peut être conduit de façon optimale qu’avec une bonne


coordination de l’intervention de plusieurs catégories de professionnels.

II.Indications d’hospitalisation
1. Dans quels cas hospitaliser ?

 Prévention du risque suicidaire ou homicidaire


 Nécessité de traiter rapidement des symptômes aigus
 Impossibilité de maintien dans la communauté
 Etablissement du diagnostic et évaluation des troubles (observation)
 Instauration d’un traitement psychotrope (surveillance appropriée et
traitement des EI)
 Désorganisation majeure

2. Quels sont les objectifs de l’hospitalisation

 Instauration d’une relation thérapeutique


 Diminution de la symptomatologie
 Observation du comportement du patient et de ses interactions avec
les autres
 Surveillance de l’observance, de l’efficacité et de la tolérance du
traitement

3. Comment se déroule l’hospitalisation?

La durée doit être rationnalisée (en fiction des symptômes et de


l’histoire de la pathologie). Penser toujours que l’hôpital est un milieu

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artificiel. Ni sortie prématurée avec risque de rupture thérapeutique, ni de
prolongation excessive qui pourrait limiter l’insertion sociale en extra
institutionnel.

Les mesures d’hospitalisation sous contrainte peuvent être levées


lorsque le patient consent aux soins et n’est plus dangereux (en général, à
la sortie de l’hôpital).

Les soins devant succéder à l’hospitalisation doivent être préparés


durant le séjour à l’hôpital

4. Hospitalisation et suivi ambulatoire :


La prise en charge devrait être pluri-focale et médico-sociale. Les
différents intervenants devraient travailler avec concertation et s’appuyer
sur les structures intermédiaires et ressources en fonction du système de
soin : (CMP, consultations, centres de réinsertion professionnelle, atelier
protégé, foyer de transition, etc.).

III.Pharmacothérapie

Le traitement pharmacologiquerepose essentiellement sur les


neuroleptiques ou antipsychotiques. Ces médicaments sont au centre de la
prise en charge car ils représentent le seul traitement efficace de la plupart
des symptômes

III.1 Antipsychotique:
Les antipsychotiques permettent à la fois le traitement de la phase
aiguë et la prévention des rechutes. Ils doivent être poursuivis à long terme
en fonction des données cliniques.

1. Histoire brève des antipsychotiques :

L’introduction de ces médicaments en 1952 a révolutionné le


traitement de la schizophrénie, puisqu’avant cette date, seules la camisole
physique et la sédation (barbituriques ou antihistaminiques) pouvaient
apaiser les malades. Ces molécules ont permis de briser l’isolement des
patients et d’apaiser plusieurs symptômes handicapants.
Bénéfices apportés par les neuroleptiques
2. Les antipsychotiques : quel apport ?
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 Amélioration de l’état clinique de 60-75% des patients en phase aiguë
(après 6 semaines)
 Réduction du taux de rechute à un an à 25%,
 Les rechutes à l’arrêt des neuroleptiques surviennent dans les 10
premiers mois (10% par mois (Houy-Durand et Thibaut, 2002)).

3. Les antipsychotiques quel effet clinique  ?

Les neuroleptiques provoquent classiquement


 Une indifférence psychomotrice
 Une diminution de l'agressivité et de l'agitation
 Une réduction des symptômes psychotiques aigus ou
chroniques (hallucinations et du délire)
 Des effets neurologiques et neurovégétatifs
 Des effets sous-corticaux prédominants

L’action sédative précède l’action anti-délirante.

Les antipsychotiques atypiques se distinguent en pratique par leur profil


d’EI. Ils sont indiqués en première intention (conférence de consensus,
2003)

4. Effets biochimiques des neuroleptiques

Antagonisme des récepteurs à la dopamine post-synaptiques. L’efficacité


antipsychotiques est corrélée au taux d’occupation des récepteurs D2.
L’action sur les récepteurs noradrénergiques, cholinergiques,
histaminergiques, et GABAergiques est responsable d’effets indésirables.
Les antipsychotiques atypiques ont en plus des effets antagonistes 5HT2.

5. Effets indésirables (EI) des neuroleptiques


Neurovégétatifs (hypoTA, sécheresse buccale, dysurie, glaucome
aigu, syndrome malin)
Neurologiques (Dyskinésies aiguës, syndrome parkinsonien,
akathisie, dyskinésies tardives, épilepsie)
Psychiques (sédation, confusion, anxiété, indifférence psychomotrice,
dépression)
Endocriniens et métaboliques (hyperprolactinémie, prise de poids,
diabète, hyponatrémie de dilution)

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Sexuels (impuissance, frigidité)
Cardiaques (allongement du QT, risque de mort subite)
Divers (leucopénie, granulocytose, tératogénicité,
photosensibilisation, rétention biliaire, cytolyse hépatique, dépôt
cornéen)

6. Instauration du traitement neuroleptique


a/ Interrogatoire
Historique du traitement psychotrope
Traitement actuel
ATCD cardiaques personnels ou familiaux
Cardiopathie atteinte rénale , prostatique ou hépatique
Grossesse

b/Clinique
Examen clinique et paraclinique (avant et pour surveiller)
Examen clinique préalable : examen neurologique (signes neurologiques
mineurs)
Biologie préalable: NFS, créatinine, bilan hépatique, glycémie, ionogramme
sanguin, triglycérides et cholestérol
ECG, EEG (en cas d’ATCD de comitialité) avant le traitement et ECG sous
traitement
Surveillance clinique : température, tension artérielle, transit intestinal,
mouvements anormaux, poids et BMI

• Observance médicamenteuse:
Elle dépend de la conscience des troubles et des bénéfices procurés par le
traitement. Elle est à surveiller. Elle n'est pas seulement due aux effets
secondaires (pas plus fréquents chez les patients qui interrompent leur
traitement que chez les autres (Ayuso-Gutierrez et del Rio Vega, 1997). La
première cause de rechute:
la mauvaise observance. 73% des patients s’aggravant ne prennent pas
correctement leur traitement (Ayuso-Gutierrez et coll., 1997).

Les facteurs impliqués:


o défaut d’insight
o déni de la maladie
o croyances négatives liées au traitement
o effets indésirables des NL

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o isolement social
o attitude familial négative à l’égard du traitement
o manque d’information appropriée quant à la nature de la
maladie et aux bénéfices attendus du traitement

• Autres causes de rechute


 Evolution propre de la maladie
 Facteurs pharmacologiques
o dose minimale efficace
o utilisation des formes retard
o traitement uniquement lors de l’apparition des premiers signes
non spécifiques de rechute (perte d’appétit, insomnie, anxiété,
fluctuations de l’humeur). Cette dernière manière de procéder
conduit à + de rechutes.
o 20-30% des patients répondent partiellement ou sont non
répondeurs aux NL typiques (Ayuso-Gutierrez et coll., 1997)
 Facteurs psycho-sociaux
 Consommation d’alcool ou de drogue

7/ Prévention des rechutes

 A quelle dose prescrire les médicaments ?


Les doses standards préviennent mieux les rechutes que des doses très
réduites. La recherche de la dose minimale efficace est recommandée
Durée du traitement: 1-2 ans pour un premier épisode,
Durée prolongée en cas de rechute ou de récidive (conférence de
consensus, 2003)

III. 2/ Autres médicaments

1/ Anticholinergiques
(conférence de consensus de 1994) si la réduction de la posologie des
neuroleptiques n’a pas fait disparaître les symptômes
Inefficaces dans l’akathisie (qui répond mieux aux benzodiazépines ou aux
bêta-bloquants). Contre-indiqués dans les dyskinésies tardives qu’ils
peuvent aggraver.

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2/ Antidépresseurs ils sont controversés.Contre-indiqués dans la phase
aiguë, même en présence de symptômes d’allure dépressive. Ils sont
indiqués lorsqu’il existe une symptomatologie dépressive en dehors de la
phase aiguë (dépression post-psychotique), en association avec un
neuroleptique. Cette association réduirait le risque suicidaire. La prudence
exige l'usage des ISRS.

3/ Benzodiazépines
 Potentialisation des effets sédatifs des antipsychotiques
permettant d’employer des doses moins importantes (Wolkowitz
et Pickar, 1991)
 Durée de prescription limitée du fait de leurs EI (dépendance,
amnésie antérograde, diminution du tonus musculaire)

4/ Thymorégulateurs: Indiqués en association dans les états


d’excitation délirante atypique, les troubles schizo-affectifs,
l’agressivité et les formes résistantes. 3 molécules:Valproate,
carbamazépine et lithium.

III.3/ ECT
Qu’est-ce que l’ECT ?

• Première fois en 1938 utilisée pour le traitement de la


schizophrénie.L’électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie
consiste à provoquer une crise d’épilepsie chez le patient. c'est un
courant électrique à administration transcrânienne, sous anesthésie
générale. Sa réglementation dépend du pays. l'ECT exige un
consentement obligatoire.

• 2010, Rapport du Comité européen pour la prévention de la torture et


des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) : « Pour tout
recours à la sismothérapie, le consentement éclairé et écrit du patient
(ou de son tuteur ou curateur, lorsque la personne concernée fait l’objet
d’une mesure de protection) – fondé sur une information exhaustive et
compréhensible – doit être sollicité et conservé dans le dossier du
patient. Le traitement ne devrait pas être administré tant que ce
consentement n’a pas été obtenu. Il convient également de mettre en
place un registre spécifique destiné à recenser les recours à ce type de
soins (paragraphe 138). »

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• ECT indications:
 Episode dépressif majeur
 État maniaque
 Schizophrénie

• ECT Comment?
 Bilan complet et une consultation en anesthésie,
 Séance d’ECT sous anesthésie générale courte et curarisation.
 Curarisation
 Délivrer dans le crâne du patient des stimulations électriques
répétées et de très courte durée (moins de 8 secondes),
 Courant de très faible intensité (0,8 ampère).
 La séance se déroule en présence du médecin anesthésiste, du
médecin psychiatre et d’une infirmière.
2 ou 3 fois/ semaine
 Nombre total de 4 à 20, selon l’évolution de l’état de santé.
 Elle peut être associée aux neuroleptiques (en deuxième intention
dans certaines formes cliniques (trouble schizo-affectif, épisode
catatonique, forme paranoïde sévère avec risque vital, épisode aigu
résistant aux médicaments) ou pour potentialiser l’effet des
médicament.
 Elle est faite en phase aiguë uniquement,jamais en phase chronique.

• Contre-indications de l'ECT
 Absolue: L’hypertension intracrânienne

 Contre-indications relatives (rapport bénéfice/risque pour chaque


patient ?): existence de lésions intracrâniennes, hémorragie cérébrale
ou infarctus du myocarde récents, décollement de la rétine, prise de
certains traitements (ex : anticoagulant)… 

• ECT effets indésirables


 La mortalité (1 pour 10 000 patients traités ou 2 pour 100 000
séances) comparable à l’anesthésie générale.
 Morbidité 1 accident pour 1300 à 1400 séances : laryngospasme,
traumatisme dentaire, luxation ou fracture, défaillance circulatoire ou
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encore brûlure cutanée au point d’application des électrodes.
Des troubles immédiats temporaires état confusionnel, céphalées,
nausées, douleurs musculaires)
 Troubles mnésiques transitoires parfois pérennes

• ECT Questionnement éthique: Utilisation abusive et des accidents


traumatiques en ont parfois résulté, discréditant cette technique.

III. 4/ TMS

• Principes de la TMS
La TMS est basée sur les 2 principes de l’électromagnétisme décrits par
Ampère et Faraday. Placé en regard du crâne, le champ magnétique induit
un champ électrique secondaire. Plusieurs paramètre sont contrôlables :
l’intensité (habituellement calculée en fonction du seuil moteur), la surface
stimulée (sonde 0 versus 8), le type de stimulation (single pulse, double-
pulse, répétitive), et la fréquence de stimulation.
Effet aigu : désorganisation de l’activité corticale physiologique
Effet rémanent ou « after-effect » : modulation de l’excitabilité corticale

Fréquence basses (< 1 Hz) : effet inhibiteur


Fréquences hautes (> 5 Hz) : effet excitateur

Effet direct et effet à distance : ces derniers ayant été montrés par
exemple lors d’études d’imagerie cérébrale

• rTMS Tolérance :Très bonne, y compris sur les fonctions


cognitives. il est important à considérer vu les capacités de la
rTMS de modifier le fonctionnement cognitif, en particulier
mnésique chez le Ss sain

• Une approche guidée par une hypothèse sur la base de données


fonctionnelles. Les régions impliquées sont celles du langage

• Mais la représentation corticale des aires du langage est variable d’un


sujet à l’autre (Xiong J et coll., 2000). De plus, les aires du langage ne

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sont peut-être pas aussi bien latéralisées chez les patients
schizophrènes.

• Une approche guidée par une hypothèse sur la base de


données fonctionnelles: Martinot et coll. à Orsay vont
cartographier en IRMf les aires impliquées dans la compréhension
du langage (langue maternelle – langue étrangère). Puis, ils vont
appliquer la stimulation directement sur les aires repérées en
imagerie fonctionnelle grâce à un système de neuro-navigation.
Position de la sonde en fonction des repères externes : électrodes
EEG et du site moteur de certains muscles. De plus l’orientation
par rapport aux sillons doit être contrôlée.

• rTMS de maintien: Dans la dépression des protocoles de maintien


de l’efficacité sont proposés, par ex, 1 X / semaine. Pour les
hallucinations, la même question se pose : Poulet et coll (2006),
sur la base d’un cas clinique rapporté dans Schizophrenia
Research proposent plutôt de faire une semaine par mois de
traitement intensif. Ils notent aussi qu’une seconde séance de
traitement est plus efficace que la première chez cette patiente

IV. Traitement de la schizophrénie: Recommandations de la


conférence de consensus américaine de 1999 J Clin Psychiatry
1999; 60 (suppl 11)
 Recommandation 1: traitement de 1ère intention d’un épisode aigu
 Recommandation 2: CAT en cas de réponse insuffisante au
traitement de première intention
 Recommandation 3: CAT face à un abus de substance ou à un défaut
d’observance
 Recommandation 4: choix du médicament face à un symptôme
spécifique
 Recommandation 5: choix du médicament pour éviter les effets
indésirables
 Recommandation 6: phase d ’entretien
 Recommandation 7: conseils posologiques
 Recommandation 8: changement d’antipsychotique

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• Recommandation 1: traitement de 1ère intention d’un épisode aigu

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• Recommandation 2: CAT en cas de réponse insuffisante au traitement
de 1ère intentionayant été poursuivi 3-8 semaines en cas de réponse
thérapeutique faible ou nulle ou 5-12 semaines en cas de réponse
partielle

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• Recommandation 3A:CAT face à un abus de substance

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• Recommandation 3B:CAT face à un défaut d’observance

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• Recommandation 4: choix du médicament face à un symptôme
spécifique

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• Recommandation 5: choix du médicament pour éviter les effets
indésirables

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• Recommandation 6: phase d’entretien

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• Recommandation 7: conseils posologiques

7A: Médicaments par voie orale

7B: Médicaments d’action prolongée

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• Recommandation 8A: quand instaurer et quand ne pas instaurer un
atypique

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• Recommandation 8B: comment faire le changement

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• CAT face à une résistance des symptômes

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V/ Psychothérapies
1/ Psycho éducation

2/ Les psychothérapies cognitivo-comportementales

3/ Les thérapies de groupe sont adaptées aux patients dont la gravité de la


maladie rend difficile la prise en charge individuelle.

4/ Le psychodrame permet, au patient qui n’est pas capable de verbaliser


ses angoisses, de mettre en acte ses difficultés relationnelles ou ses
conflits inconscients.

5/ Les psychothérapies institutionnelles sont mises en oeuvre dans les


institutions psychiatriques pour aider le patient, dès le début de son séjour,
à maintenir ses liens avec son environnement.

1/ Education thérapeutique

• Manuel de réadaptation psychiatrique

• Programmes standardisés!:

• Chambon programmes simples à intégrer dans la pratique clinique


avec des outils fiables

• Prelapse Kissling 1994: ‘10 séances de 90 minutes) pour les patients


et leurs familles pour la prévention des rechutes

• Profamille: Cormier 1991: pour les proches, gestion de leur propre vie
personnelle, leur capacité de réalisation, de gestion des situation en
lien avec les conséquences de la maladie du proche. Amélioration de
l’estime de soi . 9 séances de 90 minutes (groupe)

• Modules psychoéducatifs de Lieberman:


Interactif améliorer ou apprendre des compétences sociales dans un
domaine précis (traitement). Programme PACT (psychose aider

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comprendre traiter) Vidéo avec des scènes de famille, de la vie
sociale avec des problèmes liés à la schizophrénie à discuter.

2/ TCC
 Économie des jetons: Ayllon et Azrin 1968 technique désuète ailleurs
Mobilisation de tout l’environnement pour développer des comportements
utiles et non réduire les comportements pathologiques. Principe du
renforcement, c'est une action qui dure. Le travail se fait avec les patients
les plus réticents aux soins usuels. Avec le temps réduire la valeur des
jetons et favoriser les sorties comme récompense et conséquence logique

 Approche comportementale:
Boisvert et Trudel se sont intéressés aux modifications des comportements
psychotiques obtenues en changeant le contexte, en utilisant le milieu de
vie comme facteur de renforcement. Ces programmes s’appuient sur
l’analyse des besoins comportementaux de chaque sujet (comportements
ciblés : apathie, travail, interactions sociales, soins personnels) et sur la
diversité des moyens mobilisables. L’accroissement des comportements
verbaux adaptés avec diminution des expressions délirantes est corrélé aux
renforçateurs sociaux (sourire, expression du visage, encouragement) émis
par le thérapeute. La stratégie mise en place associait un entraînement par
façonnement à la conversation avec renforcement par des jetons et une
technique de coût de la réponse si le patient avait des verbalisations
incessantes. Les auteurs insistent sur la généralisation rapide des progrès
à d’autres domaines dès qu’il fut admis en foyer et centre de jour.

 L'approche cognitive:
La conviction délirante, la fréquence et l’intensité des hallucinations
auditives sont diminuées grâce à la restructuration cognitive, à l’affirmation
de soi et à l’autocontrôle des symptômes

 TCC et école de réadaptation sociale


La désinstitutionnalisation brutale a montré les incapacités des patients à
vivre dans le monde réel, incapacités que les praticiens ont dû évaluer pour
déterminer les priorités de la réadaptation sociale. Au-delà des contraintes
économiques défavorables et de la stigmatisation de la maladie, les
altérations cognitives conduisent à diminuer les comportements orientés
vers un but et la participation à des activités planifiées et organisées. Les
patients préfèrent souvent s’isoler pour diminuer leur niveau de stimulation

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 TCC case management:
Anthony, « l’école de Boston », insiste sur l’utilité de la technique du «case
management ». Cette technique ne réduit pas le « case manager» à la
gestion de « cas ». Nous préférons donc parler de « plan de soin », de «
réunion de projet de soin », et de personne référente coordonnatrice, avec
la personne soignée, de la mise en œuvre des soins décidés. . Il y a une
relation significative entre la qualité des compétences, du soutien
environnemental et le devenir de la réadaptation. Les évaluations initiales
du patient sont donc fondamentales et doivent être faites avec les proches
dans l’environnement réel, non hospitalier.

 TCC modèles de vulnérabilité


o Dans les modèles de vulnérabilité, seule la décompensation
épisodique est conceptualisée, et non la maladie au sens classique
du terme. Ce n’est pas la schizophrénie qui serait un trouble
chronique, mais la vulnérabilité à produire des épisodes
psychotiques.Les modèles ont pour intérêt d’intégrer les
déterminismes génétiques et biologiques des troubles et les
influences environnementales identifiées dans leur évolution. Ils
reposent sur l’hypothèse que la survenue du trouble serait déterminée
par des interactions complexes entre plusieurs facteurs. Zubin et
Spring furent les premiers à proposer que la maladie puisse résulter
de l’interaction entre une vulnérabilité permanente et des évènements
« provocateurs ».La vulnérabilité est présente à des degrés variables,
déterminant un seuil de tolérance individuel qui définit le niveau
maximal de contraintes auquel un sujet peut résister en sollicitant ses
compétences adaptatives. Elle est multifactorielle, soit innée, soit
acquise.
o La vulnérabilité innée est génétique, conditionnant le « terrain »
organique.
o La vulnérabilité acquise est d’origine environnementale.
L’environnement est ici conçu de manière élargie et recouvre à la fois
la notion de milieu interne et la notion de contexte externe, familial ou
social.
Les évènements « provocateurs » sont de même multifactoriels, soit
endogènes, soit exogènes. Ils perturbent l’homéostasie de l’individu,
l’obligeant à mettre en œuvre des réponses adaptatives.Les évènements
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endogènes concernent le fonctionnement de l’organisme et sont en lien par
exemple avec l’adolescence, la prise de toxiques. Ils fragilisent le sujet et
diminuent sa tolérance au stress. Les évènements exogènes se réfèrent
aux évènements de vie sources de stress, qui est lié à une discordance
entre la sollicitation de l’organisme et la perception que celui-ci a des
réponses possibles.

• Devant un patient schizophrène que faire (TCC)


o Identifier les problèmes et les objectifs
o L’inventaire des problèmes les savoir-faire sociaux, les
cognitions et émotions, les activités de la vie quotidienne.

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o Les déficits comportementaux
o Les excès comportementaux
o Les points forts comportementaux
o Les objectifs d’amélioration

• Entraînement aux habiletés


sociales et modifications
comportementales: Elles sont définies comme l’ensemble des capacités
cognitives et comportementales grâce auxquelles nous pouvons clairement
communiquer et réaliser nos aspirations dans le cadre de nos relations
interpersonnelles.

• Techniques comportementales: Les grandes lignes de ces techniques


sont l’anticipation positive (optimisme) : des changements attendus
sont possibles si l’entraînement aux habiletés sociales est modulé,
adapté à chacun ; croire que la motivation au changement peut être
créée aussi bien par le patient lui-même (motivation interne) que par la
mise en place du processus thérapeutique

• Compétences sociales: Les techniques de contrôle de l’anxiété sociale


sont utilisées dans les groupes psychoéducatifs grâce à l’effet
d’exposition à la situation anxiogène. Les patients tirent ainsi bénéfice
de toutes les techniques habituelles d’affirmation de
soi.L’apprentissage social normal décrit par Bandura se décompose en
trois phases. La première est une phase d’acquisition par observation.
Elle est renforcée par le plaisir que suscite l’identification sociale. La
deuxième étape est la phase de reproduction. Elle est facilitée par la
maîtrise de soi et le sentiment d’efficacité personnelle que le sujet
ressent à chaque réalisation. Troisièmement, le fait d’adopter un
comportement nouveau est renforcé par l’anticipation de ses
conséquences positives

• Améliorer la capacité à résoudre les problèmes interpersonnels :Le


thérapeute identifie avec le patient les situations qui lui posent un
problème interpersonnel. Quelle émotion, quelle ressource, quel
comportement sont manquants ou ne sont pas exprimés de façon

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appropriée ? Les aptitudes verbales et non verbales à la
communication sont vérifiées. Le patient apprend à reconnaître ses
émotions et à les exprimer. Le chapitre concernant la gestion des
émotions de l’IPT est un guide utile pour le thérapeute. La qualité des
expressions et des comportements sociaux est évaluée puis renforcée
grâce à la technique du jeu de rôle.

• Modification des stratégies d’adaptation (coping) Le terme de


coping( to cope with ) n’a pas d’équivalent francophone hormis des
périphrases comme : s’adapter à, faire face à, être à la hauteur de... Selon
Folkman et Lazarus, cités par Lalonde et al.,

3/ Les thérapies familiales


Lourdes et complexes à mettre en oeuvre, ou certaines interventions
simplifiées auprès des parents, visent à corriger certains
dysfonctionnements familiaux qui contribuent à pérenniser les troubles
mentaux et affectifs du patient en faisant prendre conscience aux proches
des effets négatifs que peuvent avoir sur lui des attitudes trop critiques ou
au contraire d’hyperprotection, qui favorisent son sentiment de culpabilité.

4/ Remédiation cognitive
Fonctions cognitives atteintes au cours de la schizphrénie: Attention,
mémoire, Fonctions exécutives. Ces déficits touchent 70-80 % des patients.
(Heinrichs et Zakzanis, Neuropsychology,1998), selon les normes définies
pour la population générale sont observés chez presque tous les patients
lorsque leur propre fonctionnement prémorbide sert de référence ( Gold,
OJWPA, 2008). Ils sont présents dès le premier épisode et stables dans le
temps. Ce sont des facteurs prédictifs d’une incapacité à travailler:
Altération cognitive (100% des études), Symptômes négatifs (87% des
études), Symptômes positifs (78% des études), Symptômes psychiatriques
aspécifiques (64% des études).
Seules des méthodes spécifiques ont un effet bénéfique net : efficacité
démontré de la remédiation cognitive par:
 Amélioration des fonctions déficitaires
 Amélioration de l’estime de soi
 Amélioration symptomatique
 Amélioration de la réadaptation sociale

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L'effet persiste à 6 moissur les fonctions exécutives, la mémoire de travail
et la mémoire verbale. Bellet al, 2007,Hodget al, 2008, Hogarty et al, 2006,
Medalia et al, 2002)

• Bilan pré remédiation


 Caractérisation du profil de déficit cognitif (variables
intermédiaires , Incapacités effectives)
 Mettre en lien les résultats avec le fonctionnement du patient
(synthèse clinique)
 Bénéfices en termes de pertinence du projet de réinsertion
sociale et professionnelle : meilleure appréhension des
possibilités du patient
 Mise en évidence de déficits accessibles à la remédiation
cognitive

• Programme remédiations
 IPT: remédiation cognitive + compétences sociales; prise en charge
groupale-
 2 animateurs ; peut s’adresser aux patients régressés

 REHA-COM; : programme assisté par ordinateur (initialement destiné


aux cérébro-léssés), stimule les fonctions de base (attention,
mémoire, raisonnement logique); non destiné aux patients régressés

 CRT: entraînement individuel, exercices papier, crayon, flexibilité


cognitive visée en priorité

 RECOS entraînement adapté aux déficits du patient; prise en charge


interindividuelle
 ; exercices papier, crayon et sur PC

Conclusion

La prise en charge thérapeutique de la schizophrénie répond à une


approche personnalisée et se se déroule dans une pluridiscplinarité. Il est
capital de garder ne esprit que la démarche s'inscrit dans la durée et qu'elle

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implique une grande adaptabilité aux besoins du patients et aux moyens
disponibles.

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