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I. Généralités
Les troubles de la personnalité en tant que tels, au delà de leurs expressions cliniques,
posent surtout le problème de leur situation nosographique et plus particulièrement de
leur frontière, d’une part avec la personnalité normale supposée et d’autre part avec les
entités pathologiques avérées. La notion de normale n’est pas aisée à cerner et aucune
approche psychopathologique ne permet de la définir précisément. Cependant
l’absence d’une théorie satisfaisante et / ou admise de la normalité psychique, ne
constitue pas un obstacle majeur à l’étude clinique des troubles de la personnalité,
fondée essentiellement sur l’observation d’une double souffrance « souffrance de la
personne elle même mais aussi souffrance de la société face aux comportements de
cette personne ».
Depuis la création et la définition des termes de la névrose et de psychose, les
psychiatres, les psychanalystes et les psychologues ont présenté la nécessité de créer
un groupement nosologique pour des entités qui ne pouvaient rentrer ni dans le cadre
des névroses ni dans celui des psychoses.
La traduction française du terme Borderline par le terme Limite ou état limite produit
des effets de sens divers. Elle évoque tout d’abord la notion de frontière entre normal
et pathologique, entre nevrose et psychose ou entre nosographie psychiatrique et
psychanalytique.
Elle renvoie aussi à l’idée de confins, l’état limite ne correspond plus à une forme de
passage mais à une véritable entité morbide pourvue de critères propres.
II. Historique
Ce concept a été isolé à la suite de la mise en évidence au cours des cures analytiques,
de défense de type psychotique, chez des patients apparus initialement névrosés.
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Kreapelin « 1883 », réserve une place dans sa classification générale pour les formes
atténuées de la schizophrénie.
Le terme borderline est d’usage relativement ancien, en 1884 Hugues décrivait déjà
un « état borderline » aux frontières de la folie.
Magnan « 1893 », a évoqué en France, les formes de maladie mentale particulière
par leur évolution qui sont les « délires curables ».
Kretschmer « 1921 » a relié au biotype « leptosome » prédisposant à la
schizophrénie, un caractère pathologique, la schizoïde, au sein duquel l’inhibition
associée à l’impulsivité conduit à l’inadaptation sociale, sans que survienne de
processus dissociatif.
Minkowski « 1924 », a développé également en France ce concept. Même époque
Claude décrit les « schizoses » et isolé notamment la « schizomanie » caractérisée par
l’impulsivité, les bizarreries du comportement, la désadaptation au réel.
Le terme « Borderline » a été utilisé pour la première fois aux états unis pour désigner des
cas de symptô mes physiques survenant dans des affections psychiatriques ; pourtant il est
tombé dans l’oubli pour les psychiatres anglo-saxons, jusqu’à la période de la seconde
guerre mondiale.
H.Ey « 1955 » propose le concept de « schizonévrose » caractérisée par la
coexistence de comportement névrotiques, avec des décompensations psychotiques.
Mais l’expression de l’état limite n’a véritablement fait partie de la nosologie qu’à partir
de la description de Stern « 1938 » avec V. Eiseinstein, Bychowsky, « 1949 » qui
pour la première fois eurent recours au terme borderline ou état limite pour designer
l’intrication de traits névrotiques et psychotiques.
Bergeret insiste sur la dépression ou mieux la dépressivité, il décrit ainsi le noyau de
syndrome : état de colère à l’égard de l’objet, des échanges interpersonnels inadéquats,
sentiment de vide et de solitude.
Les systèmes standardisés de classification athéorique « CIM, DSM », marquent
indéniablement un nouveau départ pour la recherche sur la personnalité borderline en
proposant aux chercheurs un langage commun.
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En 1984, J.G Guenderson pointe le diagnostic sur l’axe II au DSM III, IIIr et IV, il décrit
un désordre de la personnalité se distinguant d’autres désordres de l’axe II.
Le diagnostic de l’état limite est devenu de plus en plus fréquent en psychiatrie car un
plus grand nombre de patients est atteint sans doute en raison des modifications
culturelles.
Limite de définition.
Difficultés diagnostiques avec risques de confusion.
IV. Epidémiologie
V. Description clinique
A. L’angoisse :
Manifestation la plus constante, elle figure dans toutes les descriptions cliniques des
états limites.
Elle est difficile, flottante, diffus, se caractérise par la facilité avec laquelle elle envahit
le patient et par la labilité.
il ne s’agit ni d’une angoisse banale de type névrotique, ni une angoisse de
morcellement schizophrénique, mais plutô t d’un sentiment de « vide » ou de « manque
incomblable ».
Elle est peut aller de « mal de vivre chronique » à la grande crise aiguë (attaque de
panique) avec son cortège de manifestations somatiques, sidération mentale et
déréalisation.
Pour Bergeret : cette angoisse correspond à une angoisse de perte d’objet « abandon » qui
apparaît dès que le sujet imagine que son objet « anaclitique » va lui faire défaut, cette
crainte de l’abandon est permanente.
La tonalité affective est dominée par des sentiments d’ennuis profonds, de vide
chronique d’insatisfaction et de désintérêt pour les objets qui pourraient être
gratifiants
Le désespoir et l’impuissance face à un objet inaccessible.
Des sentiments de rage froide, de colère plutô t que la tristesse, la colère est le plus
souvent rapportée par le patient qui observée par le clinicien, elle est inapproprié et
mal maîtrisée ainsi que les accès de violence peuvent se retourner contre le sujet lui
même. Témoignant du monde chaotique interne de ces patients.
Attitudes d’exigence et de manipulation de l’entourage.
L’intolérance à la solitude s’associe à l’insatisfaction et aux reproches adressés aux
autres.
Le risque suicidaire est majeur
La moindre sensibilité aux psychotropes.
1. Le passage à l’acte :
Ils sont principalement auto-agressifs : à type d’automutilation, tentatives de
suicide, ivresse aigu, surdosage de toxiques ou de médicaments, accès boulimiques,
accidents de la voie publique ou autres conduites à risque récurrentes.
Ils peuvent être également hétéro-agressifs à type de colère, violences, vols.
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3. Modalités relationnelles :
Le mode de relation anaclitique s’exprime, selon Bergeret, sous la forme d’une
attente passive de satisfactions et d’une manipulation agressive du partenaire, le
patient ne pouvant aménager une quelconque souplesse dans la distance relationnelle.
A travers ce type de lien, qui reproduit ses attachements parentaux précoces, le sujet
limite, oscillant entre la fusion et la fuite, confronte l’autre à son avidité affective jamais
comblée.
Réactions auto - ou hétéro-agressives et rejet sont la règle dès que le partenaire ne
répond pas exactement aux exigences de cette demande massive, renvoyant alors le
patient à ses angoisses d’abandon.
Bien entendu, ces modalités objectales particulières infiltrent également le lien que ce
type de patient tisse avec ses thérapeutes, rendant toute prise en charge
« chimiothérapique ou psychothérapique » délicate.
Mode général d’instabilité des relations inter-personnelles, de l’image de soi et des affects avec une
impulsivité marquée, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers,
comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes :
1. Efforts effrénés pour éviter les abandons réels et imaginés.
2. Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre les
positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation.
3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistance de l’image ou de la notion de soi.
4. Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet « exp :
dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ».
VII. Evolution
Selon les résultats d’une analyse multi-factorielle, des données comportementales, ont
décrit 4 groupes distincts d’états limites « Grinker et al » :
A. Type psychotique :
Caractérisée par une inadaptation comportementale, perception défectueuse de la réalité.
Colère et dépression.
B. Type borderline proprement dit :
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D. Type névrotique :
Anxiété et dépression anaclitique.
Se caractérise par une anxiété, une dépendance et des affects dépressifs.
Personnalité histrionique :
Une tendance à être impulsif, superficiel, à chercher l’excitation, à être téméraire,
séducteur et manipulateur. Toutefois ces sujets ont tendance à exagérer leurs émotions, et
typiquement ne s’engagent pas dans des comportements anti – sociaux. La manipulation
d’autrui existe dans le but d’être pris en charge. Le suicide et / ou l’automutilation sont
fréquents, plus grande stabilité des relations inter-personnelles.
Personnalité dépendante :
Les attachements sont stables.
Existence de la peur d’être abandonné mais elle réagit en devenant petit à petit plus
sereine et soumise et elle recherche de manière urgente une relation de substitution qui
lui apportera soutien et soins.
Personnalité psychopathique :
Les psychopathes tendent à être mois instables émotionnellement et plus agressifs que
ceux qui ont une personnalité limite. La manipulation vise à obtenir un profit, du pouvoir
ou un avantage matériel alors qu’elle a pour but dans la personnalité borderline de gagner
l’attention des personnes qui s’occupent du patient.
7. Problèmes d’identité :
Dont le cadre est réservé aux soucis concernant l’identité liés à une phase du
développement « exp ; adolescence » qui ne sont pas considérés comme un trouble mental
X. Psychopathologie
d’identité diffuse, « c’est à dire l’absence d’un concept de soi intégré et d’un concept
intégré d’objets totaux en relation avec soi ». Si comme dans le registre névrotique, les
frontières du Moi existent dans la plupart des domaines, elles font défaut dans celui des
relations interpersonnelles proches, aboutissant alors à un fonctionnement de type
psychotique sur ce terrain particulier.
Ce syndrome a des conséquences profondes sur la qualité des relations d’objet
internalisée du patient limite, ainsi que sur ses capacité d’abstraction et d’adaptation à la
réalité.
« La psychose de transfert » est une illustration de cette fragilité particulière.
L’altération des processus de pensée face à un stimulus peu structuré comme un test
projectif en est une autre, l’irruption de fantasmes primitifs pouvant alors altérer
transitoirement les capacités d’adaptation.
Pour Bergeret ; l’état limite n’est pas une structure, ce n’est ni une névrose, ni une
psychose. Rappelons à ce propos qu’il n’ya pas de communication d’une structure à
l’autre, on est soit névrosé, soit psychotique. Il ya donc un espace vide entre deux
structures et c’est le domaine des états limites.
Cette organisation ne reproduit ni les caractéristiques du conflit névrotique opposant le
ça eu Sur-moi à travers le Moi « conflit génital et œdipien », ni les caractéristiques de la
structure psychotique « conflit entre pulsion et réalité » qui remanie le Moi.
Les malades état limite ont dépassé le stade des frustrations et de la psychose, et ils n’ont
pas régressé vers ces fixations, ils ne sont ni névrosés ni psychotiques.
Un traumatisme affectif s’est produit très précocement, comme par exemple une tentative
de séduction érotique faite par l’adulte, le jeune enfant est alors soumis à une émotion
qu’il integre comme étant de nature génitale, sans avoir l’appareil psychique suffisant
puisqu’il n’a pas atteint le stade œdipien, l’enfant n’a pas la protection adéquate, il ne peut
se réfugier, tantô t vers son père, tantô t vers sa mère. Il en viendra de faire l’économie de
la période œdipienne et entrera dans une pseudo-latence.
Le traumatisme a arrêté l’évolution libidinale, cette pseudo-latence qui est précoce et
durable, la relation d’objet établie est de type anaclitique, elle va se prolonger jusqu’à l’â ge
adulte, faisant traverser l’adolescence sans problèmes apparents, c’est là le tronc commun
aménagé des états limites, on pourrait le qualifier de pseudo-normalité. Cet aménagement
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peut rester stable, sans symptô mes ; mais le réveil de l’angoisse d’abandon par tout ce qui
peut être vécu comme une menace de perte risque d’entraîner une décompensation,
certes le plus souvent sur un mode dépressif, mais aussi parfois sur un mode psycho-
somatique ou avec de nouveaux aménagement de type pervers , notamment.
La relation d’objet anaclitique constitue une dépendance à l’autre, massive, vitale, aussi
bien sur un mode passif que sur un mode de manipulation agressive plus ou moins
consciente sans atteindre toutefois la relation fusionnelle propre aux psychotiques.
Pour Widlö cher; l’organisation limite de la personnalité ne correspond pas à une
structure,
elle se caractérise par l’intrication de traits névrotiques et psychotiques et les
particularités des conflits qui lui donnent naissance sont la pluralité des fixations
pulsionnelles, la part prépondérante des organisations prégénitales, le rô le dominant de
l’oralité et le clivage de l’agressivité et des fixations libidinales.
Widlö cher a initialement considéré que les quatre traits sémiologiques fondamentaux des
états limites étaient :
- Une activité fantasmatique dénuée des défenses névrotiques habituelles.
- Une angoisse d’annihilation « destruction de la cohérence de Soi ».
- Une organisation chaotique du développement libidinal.
- Des tendances agressives particulièrement intenses avec crudité de l’expression
fantasmatique.
Cet auteur fait de l’importance de l’agressivité un des facteurs étio-pathogéniques des
états limites, agressivité liée à des décharges où des niveaux pulsionnels hétérogènes sont
en règle générale intriqués. Contrairement à ce qui se passe dans le conflit névrotique, le
fantasme, dans l’état limite « revêt la forme d’une attaque interne où représentations du
Soi et de l’objet se confondent dans une expérience d’une force menaçante destructrice
interne. Dans l’organisation limite, les représentations du soi et de l’objet fonctionnent
comme des parties de Soi, des introjects ».
Mécanismes de défense :
Contrairement aux patients névrosés qui utilisent, pour lutter contre l’envahissement
pulsionnel, des défenses de haut niveau de l’ordre du refoulement, les patients limites ne
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de l’objet permet au sujet de conserver de lui même une image régressive idéale, parée de
qualités grandioses.
Mais le maintien par le Moi de ce mécanisme archaïque a un fort coû t énergétique sans
pour autant toujours empêcher l’émergence déstructurante de l’angoisse : il se traduit par
l’estompage des capacités de discernement du patient ainsi que par l’inefficacité relative
de la plupart de ses conduites symptomatiques.
En situation thérapeutique, il empêche toute prise de conscience de la réalité et de la
complexité des affects liés à une relation d’objet en général, et en particulier la relation au
thérapeute.
Idéalisation primitive :
Elle est la conséquence des mécanismes de clivage, les objets externes sont perçus comme
totalement bons, afin qu’ils puissent protéger le sujet contre des mauvais objets, contre
ses pulsions agressives et contre la contamination de ses objets environnants par
projection de son agressivité. Il s’agit d’une manifestation directe d’un fantasme primitif
protecteur sans réelle considération pour l’objet idéal. Le Moi du patient doit renforcer
des processus toujours plus coû teux d’idéalisation et de clivage. Leur inefficacité
déclenche une rage destructrice et un rejet avec déni de l’idéalisation antérieure.
Elle se distingue de l’idéalisation comme formation réactionnelle névrotique visant à
idéaliser des objets pour maintenir éloignée la culpabilité du patient venant de son
agressivité envers l’objet. le patient névrosé a le souci de l’objet et a accès à la culpabilité,
contrairement au patient limite.
Identification projective :
Est proche de la projection, elle consiste à s’identifier à l’objet afin de le protéger « il est
comme moi, on est pareil ». Elle permet au patient limite d’expulser à l’extérieur de lui
même les mauvaises images de soi et d’objet, les empêchant ainsi de venir menacer les
bonnes. Il les projette sur autrui, l’angoisse persécutive le contraignant alors à exercer un
contrô le étroit de l’objet perçu comme dangereux et à en forcer encore l’idéalisation.
véritable cercle vicieux, ce mécanisme estompe les limites entre soi et l’objet, contribuant
au syndrome d’identité diffuse.
Le déni :
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Ici est représenté la situation chez l’individu normal ou névrosé. Les pulsions « les flèches noires »
partent de l’inconscient (1) et doivent traverser le Moi (2) pour atteindre leur objet (a).
Toutes ces pulsions ne sont pas acceptables et le Moi va devoir s’en protéger. Pour cela, il utilise ici
les mécanismes de défense normaux.
Avec le refoulement, la pulsion ne traverse pas le Moi, elle reste inconsciente.
Grâce à la sublimation, le Moi détourne la pulsion ‘inacceptable’ de son objet initial (a) vers un
objet mieux valorisé socialement et acceptable par le Moi (a’).
Le trouble psychotique serait une pathologie narcissique. Le Moi est défectueux et il n’est plus
capable de se protéger efficacement des pulsions « archaïque » issues de l’inconscient.
L’état limite est une situation intermédiaire, une partie du Moi est saine « la partie épaisse sur le
schéma » et une autre partie « la partie fine » est défaillante et elle se protège mal des pulsions.
Si l’objet d’une pulsion inacceptable est en regard de la partie saine du Moi, celle-ci pourra être
refoulée, par contre la partie défaillante du Moi la laissera passer, dans ce cas la Moi utilisera des
mécanismes de défense pathologiques type psychotique « projection, idéalisation, identification ».
a clivage
a ’
2 2
sublimatio
n
1 1
Refoulement
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Il n’existe pas de schéma-type de la prise en charge de tels patients. Selon les sujets et les
options théoriques, les grandes lignes du traitement varient notablement. Pourtant,
certaines
Opérations restent valables quelles que soient les modalités de prise en charge.
A. Hospitalisation :
Qu’elles émanent du patient lui-même ou de l’entourage socio-familial de celui-ci, les
demandes d’hospitalisation, souvent en urgence, sont fréquentes, survenant au décours
d’une énième décompensation dépressive, d’un passage à l’acte suicidaire ou hétéro-
agressif, d’un épisode dissociatif aigu, l’admission est souvent rapidement suivie d’une
amélioration symptomatique, la perception du cadre hospitalier suffisant en général à
rassurer le patient. Afin de garder à ses yeux son caractère structuré et sa cohérence,
évitant ainsi la résurgence de comportements préjudiciables pour la suite de la prise en
charge, le séjour doit être court et faciliter une réinsertion rapide du patient dans sa
réalité extérieure.
L’hospitalisation doit également se situer dans la mesure du possible dans la continuité de
la prise en charge ambulatoire si elle existe, ces patients cherchant souvent à faire rejouer
aux différents thérapeutes, leurs conflits intérieurs.
B. Chimiothérapie :
Utile pour passer un cap aigu et sur de courtes durées, les psychotropes voient en général
leur efficacité diminuer dans les prescriptions prolongées.
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Si les médicaments peuvent aider à renforcer l’alliance thérapeutique, ils ne sont qu’un
volet de la prise en charge et ils doivent toujours être replacés dans le contexte général de
la relation patient-thérapeute.
Beck insiste sur l’importance du contrat préalable établi avec le patient qui fixe
explicitement les règles de la thérapie.
Après le renforcement de la coopération thérapeutique et bien avant l’abord proprement
cognitif des schémas, Beck préconise l’affaiblissement de la pensée dichotomique par la
méthode progressive du continuum « classement hiérarchique des individus, des
situations et des émotions selon les pô les de confiance ou de défiance, de plaisir ou de
déplaisir, etc… », puis l’amélioration du contrô le des émotions et de l’impulsivité par une
série de techniques cognitives précises. L’abord des schémas, enfin, passe par la prise de
conscience par le patient de certains succès remportés dans les épreuves de la réalité qui
viennent progressivement invalider certaines croyances antérieures concernant les
thèmes d’abandon, de dévalorisation, d’échec et de solitude.
XII. Conclusion