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Praticien en

psychothérapie
MODULE 1
Choisir une approche
thérapeutique
Bienvenue dans notre formation de base en psychothérapie. Tout d’abord, félicitations
pour votre choix ! Il n’existe en effet rien de plus noble et de plus gratifiant que de venir en
aide à son prochain, car il s’agit bien de cela : le psychothérapeute œuvre au mieux-être
d’autrui.

Une formation en psychothérapie implique également une introspection, un voyage à


l’intérieur de soi pour mieux se connaître et pouvoir en retour mieux aider les autres à être
en paix avec leur propre intériorité.

Comme vous allez le découvrir, il existe plusieurs formes de psychothérapies basées sur des
théories et des approches pratiques différentes. Nous vous présenterons uniquement les
principales. Le dénominateur commun à toutes ces méthodes est la mise en place d’une
relation de soin entre le professionnel et son client qui s’inscrit dans un but thérapeutique.

Cet objectif de soin est important, car il distingue la prise en charge du psychothérapeute
de celle prodiguée par d’autres professionnels de la relation d’aide comme les spécialistes
du développement personnel ou les coachs.

2
Cette formation vous apportera donc les bases de la pratique du métier de
psychothérapeute et les outils nécessaires à l’exercice de cette profession. Grâce aux
techniques spécifiques que vous aurez apprises, vous serez en mesure d’accompagner
des personnes souffrant de difficultés psychologiques diverses, d’ordre
comportemental, existentiel, psychosomatique, relationnel, etc.

Après avoir obtenu une spécialisation dans l’une des disciplines étudiées, vous pourrez
exercer en libéral, mais aussi intervenir ponctuellement ou régulièrement dans des institutions
ou des associations. Il s’avère essentiel pour tout psychothérapeute de bien comprendre les
différentes orientations de cette pratique, de prendre conscience de leurs points forts, mais
aussi de leurs limites.

La personnalité du thérapeute aura donc pour effet de l’attirer vers certaines


approches et de diminuer son intérêt pour d’autres. Ainsi, le choix d’une méthode
favorite s’avère très personnel. Heureusement la psychothérapie est assez variée en
concepts et pratiques pour que vous trouviez celle qui vous convienne.

Commençons sans plus attendre ce voyage au cœur de la psyché humaine…

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Définition de la
psychothérapie
Depuis la nuit des temps, les êtres humains connaissent le pouvoir guérissant de la
parole et de la relation à autrui. Dans les sociétés anciennes, la parole réparatrice
prenait le plus souvent place dans un cadre religieux, qui constituait alors le système
dominant pour donner un sens à l’existence. Il faudra attendre la fin du 19ème siècle
pour que la « cure par la parole » soit introduite par Freud et permette l’émergence du
concept moderne de psychothérapie.

Ainsi, l’un des apports les plus importants de Freud est d’avoir permis aux
conversations thérapeutiques de s’extraire du domaine de la religion pour prendre
place au sein d’une pratique médicale laïque. Peu de temps après, des médecins, des
travailleurs sociaux, des psychologues ou des conseillers ont entrepris des
conversations thérapeutiques avec des adultes, des enfants, des familles ou des
couples dans le but de les aider à dépasser certaines difficultés psychologiques.

Aujourd’hui, la psychothérapie est acceptée et valorisée comme un moyen d’aider


autrui à réduire sa souffrance et à améliorer sa qualité de vie. Elle permet à un individu
de modifier certaines de ses caractéristiques personnelles qu’il considère comme
inadaptées : ses sentiments, valeurs, attitudes ou comportements.

De nos jours, les formes de psychothérapie sont extrêmement variées et de


nombreuses études tendent à démontrer leur globale efficacité. Aucune technique
n’est donc meilleure qu’une autre, même pour traiter des troubles spécifiques comme
l’anxiété ou la dépression. Le principal est qu’elle convienne autant au thérapeute qu’au
patient.

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Voyons maintenant le fonctionnement
habituel d’une psychothérapie. Quels sont
les points communs entre les différentes
techniques qui font leur efficacité ? Tout
d’abord, le traitement mis en place doit
comporter des activités en lien avec une
théorie thérapeutique à laquelle le
thérapeute et le client adhèrent. Ensuite,
le client doit chercher de l’aide auprès
d’un praticien en qui il a confiance. Enfin,
le client doit faire l’expérience d’une
relation de type collaboratif avec le
thérapeute.

Ainsi une entente commune entre le


praticien et le client doit être établie
concernant la nature du problème du
client et les moyens d’y remédier.
Certains chercheurs nomment ce
phénomène « la théorie du changement
». Avec une théorie du changement
acceptable et susceptible de susciter la
confiance du thérapeute et du client, il
leur devient possible de collaborer vers
certains objectifs, par le biais de tâches
convenues ensemble.

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Le concept de
personnalité

Toutes les approches thérapeutiques sont en


fait des tentatives pour changer ou améliorer certains
aspects de la personnalité ou certains types de
comportements problématiques. Même si la
définition de la personnalité d’un individu varie selon
les théories, trois éléments se retrouvent dans
chacune d’elle :

- La personnalité n’est pas une simple


collection de caractéristiques individuelles ou
de comportements déconnectés, mais s’avère
structurée, organisée et intégrée.
- Cette structure implique un degré de
consistance et de stabilité dans le
fonctionnement de la personnalité, et ses
manifestations comportementales peuvent
ainsi varier en fonction de la situation vécue.
- Il existe un aspect lié au développement
de la personnalité qui prend en compte les
expériences vécues dans l’enfance et pendant
l’adolescence. La personnalité émerge avec le
temps, comme conséquence d’influences
biologiques et sociales.

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Il existe une connexion intime entre une
approche psycho-thérapeutique donnée, et les
facteurs considérés à l’origine d’un changement. Dans
le cas de la psychanalyse par exemple, l’accent est mis
sur des aspects inconscients du fonctionnement
humain qui incluent des motivations cachées,
l’ambivalence des relations humaines, ainsi que les
interactions imbriquées entre les différentes
structures de l’esprit comme le Ça, le Moi et le
Surmoi.

Dès lors, il n’est pas étonnant que le principal


facteur de guérison réside dans l’interprétation des
buts, des défenses, des conflits, et des autres
caractéristiques cachées de la personnalité. Dans le
cadre d’une théorie cognitive de la personnalité, les
structures mentales déterminent la façon dont un
individu évalue et interprète les informations relatives
à lui-même et aux autres.

Cette théorie évoque ainsi des schémas ou des


scripts qui définissent et organisent le comportement
et l’expérience des individus. La psychothérapie liée à
cette approche impliquera donc une rééducation
cognitive, où les comportements irrationnels et mal
adaptés seront désappris, et remplacés par d’autres,
plus adaptés.

7
Santé
psychologique
et pathologie
Les symptômes présentés par le client
peuvent résulter d’une expérience vécue
particulièrement difficile et source de
stress, ou d’une interaction entre des
dispositions personnelles et un événement
actuel à l’origine d’un trouble émotionnel.

Ainsi, même les courants


thérapeutiques qui évitent de fonder un
jugement sur la santé d’une personne en
fonction de critères extérieurs (par
exemple des difficultés interpersonnelles)
évoquent les conséquences de ces
comportements sur son bien-être général.

Il est donc utile pour le


psychothérapeute en formation de
discerner pour chaque méthode les liens
entre la théorie de la personnalité, la
description de la psychopathologie, et la
façon d’évaluer les modes de changements
recherchés.

8
La relation
Le processus thérapeutique et la
d’évaluation clinique place du thérapeute

La façon dont les thérapeutes La recherche a démontré que la


s’engagent dans le processus d’évaluation personnalité du thérapeute influe
clinique varie d’une approche à l’autre, grandement sur les résultats de la
mais elles intègrent toutes des entretiens psychothérapie et ce, indépendamment
cliniques face à face. La majorité des de la méthode employée. Même les
thérapeutes mettent l’accent sur une thérapies focalisées sur le symptôme et
conversation directe avec le client comme qui reposent grandement sur l’utilisation
première source de recueil d’informations. de techniques clairement définies se
déroulent dans le cadre d’une relation
Certains thérapeutes complètent ces humaine caractérisée par le soutien et le
entretiens par des observations directes du réconfort, la persuasion et
problème, notamment en cas de conflits l’identification.
familiaux ou de couple, ou pour certains
cas d’anxiété basés sur l’évitement d’un Cependant, les différentes
stimulus spécifique. Des questionnaires ou orientations théoriques impliquent des
des guides d’entretien structurés peuvent qualités et des inclinaisons personnelles
aussi être utilisés au cours du processus différentes chez le thérapeute. Ainsi, les
d’évaluation. thérapeutes avec un style plus personnel
seront plus à l’aise dans des approches
thérapeutiques qui requièrent de leur
part une activité plus structurante.

9
Les facteurs de
guérison
Plusieurs facteurs communs aux
différentes approches thérapeutiques
sont considérés comme responsables du Le rôle du
mieux-être du client (par exemple la
motivation positive et l’expectative de psychothérapeute
changement). Les qualités du thérapeute
représentent aussi des variables
importantes. Elles font notamment La place du praticien est
appel à son côté chaleureux, sa capacité fondamentale pour le bon déroulement
à créer une bonne alliance de la thérapie, et quelle que soit la
thérapeutique avec le client, et à faire méthode employée, la relation construite
preuve d’empathie. avec le client est tout à fait centrale pour
entamer un processus de guérison. Les
D’autre part, les processus conseils pratiques qui suivent, illustrés de
stratégiques de la thérapie comme le cas cliniques, vous aideront à construire
feedback (c’est-à-dire l’information sur le cette relation.
résultat d'une action dans le but
d'apporter des modifications), et
l’exposition des clients aux éléments à
l’origine de leurs problèmes, jouent aussi
un rôle thérapeutique considérable.
Enfin, les caractéristiques structurelles
du traitement, ainsi qu’un cadre
théorique cohérent pour les
interventions, sont aussi responsables
de la guérison obtenue en thérapie.

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Impliquez le client
dans la thérapie
Nombreux sont les clients confrontés à des conflits personnels qui
parviennent à être aidés par la psychothérapie simplement parce
qu’ils vivent une relation intime avec leur thérapeute. Certains ont
pourtant peur de cette intimité, parce qu’ils sont convaincus qu’il
existe à l’intérieur d’eux-mêmes quelque chose d’intrinsèquement
inacceptable, répugnant ou impardonnable.

Dès lors, le fait de se révéler entièrement à un autre, et d’être tout


de même accepté par lui, peut constituer le facteur principal
d’aide thérapeutique. D’autres clients évitent cette intimité, car ils
ont peur d’être exploités ou abandonnés. Là encore, une relation
thérapeutique intime et affective qui ne se termine pas en
catastrophe peut constituer une expérience émotionnelle
corrective.

Il est donc très important de veiller à préserver au mieux la


relation avec le client, notamment en termes de respect
réciproque. Le client se montre-t-il distant, inattentif aux
commentaires du thérapeute ? Fait-il part d’un respect excessif,
n’exprime-t-il que rarement son désaccord ? Est-il indifférent ou
méfiant ? Toutes ces observations s’avèrent essentielles au
thérapeute pour évaluer sa relation avec le client.

À chaque séance, il pourra ainsi poser des questions telles que : «


Comment définiriez-vous notre relation aujourd’hui ? », «
Comment ressentez-vous l’espace entre nous aujourd’hui ? ». Vous
pouvez aussi lui demander de se projeter dans le futur : «
Imaginez-vous dans une demi-heure, vous êtes sur le chemin du
retour pour rentrer chez vous et vous repensez à notre séance.
Que ressentez-vous à ce sujet ? Quelles sont les remarques ou les
questions que nous n’avons pas formulées concernant notre
relation actuelle ? »

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Étude de cas - Marc
Marc met plus d’une heure pour arriver au cabinet de son
psychothérapeute. Il se sent souvent pris de panique quand il a l’impression
que les autres profitent de lui. Il sait qu’il est submergé par la colère, mais il
n’arrive pas à l’exprimer correctement. Au cours d’une des séances, il décrit
une situation frustrante vécue avec sa compagne actuelle qui, pense-t-il,
profite de lui. Pourtant, il est paralysé de peur à l’idée de se confronter à
elle.

Cette séance donne au thérapeute la sensation d’être répétitive, car ils


ont déjà passé un temps considérable à discuter de ce sujet, et il sent qu’il
ne parvient pas à l’aider réellement. Le thérapeute arrive à capter la
frustration que Marc a en lui. Ce dernier lui fait comprendre qu’il en a
discuté avec ses amis et qu’ils arrivent tous à la même conclusion que le
thérapeute : il doit en parler avec sa compagne ou mettre fin à leur
relation. Le thérapeute tente alors de parler à la place de son client :

- Marc, laissez-moi essayer de deviner ce que vous êtes en train


de ressentir pendant cette séance. Vous mettez une heure pour venir
me voir et, en plus, vous payez des honoraires conséquents. Malgré
tout, il semble que nous nous répétions. Vous sentez que je ne vous
donne pas assez de valeur. Je dis les mêmes choses que vos amis, qui
eux, vous donnent ces conseils gratuitement. Vous devez être déçu
par moi, peut-être même avez-vous l’impression que je suis en train
de vous voler, et êtes-vous fâché parce que je vous donne si peu.

Marc sourit légèrement et reconnaît la justesse de l’évaluation du


thérapeute. Ce dernier lui demande alors de revenir sur ce qu’il ressent
avec ses propres mots. Marc s’exécute avec un petit tremblement dans la
voix. Le thérapeute lui répond alors que, même s’il ne se réjouit pas
d’apprendre qu’il ne lui a pas donné ce qu’il souhaitait, il a beaucoup
apprécié le fait qu’il lui dise ces choses directement.

Le fait d’être franc et honnête l’un avec l’autre procure une sensation
agréable que Marc découvre, lui qui transmet toujours ses sentiments
indirectement. L’ensemble de cet échange s’avère donc très utile pour lui.
Ses sentiments envers son thérapeute constituent une analogie de ceux
éprouvés à l’égard de sa compagne, et le simple fait de les exprimer, sans
conséquences désastreuses, se révèle très instructif.

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Soutenez vos
clients
L’un des plus importants bénéfices de la relation
thérapeutique est celui de ressentir le soutien du
thérapeute. N’ayez pas peur d’exprimer régulièrement
vos pensées et vos sentiments positifs à l’égard de vos
clients, qu’il s’agisse de leurs aptitudes sociales, de leur
curiosité intellectuelle, de leur affectuosité, de leur
loyauté envers leurs amis, de leur délicatesse avec leurs
enfants, de leur capacité à articuler des idées, de leur
courage à affronter leurs faiblesses intérieures, de leur
implication dans un désir de changement, de leur
disposition à s’autorévéler, etc.

Ne soyez pas avare en compliments, mais en même


temps évitez ceux qui seraient vides de sens. N’oubliez
pas que le thérapeute dispose d’un grand pouvoir,
justifié par le fait qu’il est au courant des événements
de la vie, des pensées, et des fantasmes les plus intimes
de ses clients. Dès lors, l’acceptation et le soutien de
quelqu’un qui les connaît aussi intimement, s’avère très
encourageant pour les clients.

Quand ils effectuent une avancée thérapeutique


importante, n’hésitez donc pas à les féliciter. Parfois, le
thérapeute est le seul à être témoin d’actes de courage.
C’est un privilège, car même si les clients ont d’autres
confidents, il est peu probable que l’un d’entre eux ait la
même vision que le thérapeute sur certains actes d’une
grande importance.

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Étude de cas - Sarah
Sarah, une cliente qui a entamé une psychothérapie à
cause de son addiction au cannabis, décide un jour de se
débarrasser de tout son stock et d’effacer définitivement de son
téléphone le numéro de son fournisseur. Elle en parle à son
thérapeute et celui-ci comprend tout de suite qu’il s’agit d’un
acte extrêmement important. Il est conscient qu’il doit valoriser
son courage et lui exprime donc de l’admiration pour son
attitude. Quelques semaines plus tard, Sarah se sent encore
tourmentée par le manque. Le thérapeute lui offre alors son
soutien :

- Vous savez, Sarah, le type de dépendance que vous


avez développée ne s’oublie pas rapidement. Il est tout à
fait normal que vous ressentiez une certaine forme de
manque. C’est inévitable et fait partie de la nature
humaine.

- Oui, me défaire de mes faiblesses… J’aimerais être


une femme en acier et arriver à m’en débarrasser pour
toujours.

- Il existe un nom pour les créatures en acier de ce


genre : des robots. Et fort heureusement, vous n’êtes pas
un robot. Nous avons parlé plusieurs fois de votre
sensibilité et de votre créativité. Ce sont vos biens les
plus précieux et c’est ce qui attire les autres à vous. Mais
ces mêmes traits de caractère ont un côté obscur : votre
anxiété. Ils font qu’il vous est impossible de traverser ces
circonstances de façon sereine.

Repensez à tout le chemin que vous avez parcouru jusqu’ici.


Vous pouvez être fière de vous. Il vous a fallu beaucoup de
courage pour faire ce que vous avez fait. Vous avez voulu
changer certains aspects de votre existence et, notamment,
mettre fin à votre dépendance. Vous êtes sur la bonne voie pour
y parvenir. Je ne peux que vous féliciter.

14
Soyez
empathique
La thérapie sera d’autant plus efficace que le
praticien parviendra à rentrer dans le monde de son
client. En effet, les clients bénéficient grandement
d’être simplement considérés dans leur entièreté et
d’être pleinement compris. Il est donc essentiel de
comprendre la façon dont le client vit le passé, le
présent et le futur, et de toujours vérifier vos
suppositions - comme dans l’exemple qui suit.

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Étude de cas - Jacques
- Jacques, lorsque je pense à votre relation
avec Anne-Laure, je comprends la chose
suivante. Vous dites que vous êtes
incompatibles, que vous voulez vraiment vous
séparer d’elle, qu’elle vous ennuie et que vous
faites tout pour éviter de passer des nuits
entières avec elle.

Mais maintenant qu’Anne-Laure a agi


comme vous le souhaitiez et qu’elle s’est
éloignée de vous, vous recommencez à
éprouver du désir pour elle. Je crois que ce que
je vous entends dire, c’est que vous ne voulez
pas être avec elle, et pourtant vous n’arrivez
pas à supporter l’idée qu’elle puisse ne pas être
disponible si, par hasard, vous aviez besoin
d’elle. J’ai raison jusque-là ?

N’oubliez pas non plus que les clients perçoivent


les heures consacrées à la thérapie différemment des
thérapeutes. Quand ils évoquent les sentiments
traversés lors de la séance précédente, il est essentiel
de les questionner sur leur propre expérience. Vous
apprendrez sans doute des choses nouvelles
auxquelles vous ne vous attendiez pas.

Par ailleurs, avoir connaissance du passé du client


augmente la capacité du thérapeute à voir le monde à
travers ses yeux. Ainsi, un client qui aura traversé une
longue période de deuils sera plus à même de
percevoir le monde à travers le filtre de la perte. Il se
peut donc qu’il ne vous permette de vous rapprocher
de lui, de peur de souffrir à nouveau. Dès lors,
investiguer sur son passé aidera le thérapeute à mieux
exprimer son empathie.

16
Que faire lorsque
l’un de vos clients
pleure ?
Que faites-vous lorsque l’un de vos amis pleure en
votre présence ? Normalement, vous lui prodiguez du
réconfort en lui disant « Voilà, voilà, c’est fini » pour le
consoler, ou vous le prenez dans vos bras, en lui offrant
un mouchoir, ou encore vous trouvez une manière de
l’aider à se contrôler et à arrêter de pleurer.

Cependant, la situation thérapeutique exige autre


chose qu’un simple réconfort. Le fait de pleurer est
souvent le signe que l’on pénètre dans les zones les plus
profondes de l’émotion. Le rôle du thérapeute n’est
donc pas d’être bien élevé et d’aider son patient à
arrêter de pleurer.

À l’inverse, vous devrez plutôt aider les patients à


plonger encore plus profondément dans leurs émotions
et à partager leurs pensées avec vous en leur disant par
exemple : « N’essayez pas de sortir de cet espace.
Restez-y. S’il vous plaît, essayez de continuer à me
parler, essayez de mettre des mots sur vos sentiments.
» Ou encore : « Si vos larmes avaient une voix, que
seraient-elles en train de dire ? »

Le psychothérapeute incite donc à des actes


d’expression émotionnelle, mais il s’agit toujours de les
compléter avec une réflexion sur les émotions
exprimées. Ainsi, quand l’un de vos clients pleure,
n’hésitez pas à le plonger d’abord dans le contenu et la
signification de ses pleurs, pour ensuite analyser l’acte
même de pleurer, surtout celui survenu lors de la
séance. Ne questionnez donc pas uniquement les
sentiments relatifs au fait de pleurer en général, mais
aussi la sensation particulière de pleurer en présence du
thérapeute.

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Étude de cas - Nathalie
Nathalie a souffert d’abus sexuel étant petite, et
elle présente des difficultés dans ses relations
physiques avec son mari. Ce blocage met en péril son
mariage. Dès que son mari tente de l’approcher
sexuellement, elle se met à revivre les événements
traumatiques de son enfance. Le travail autour de la
relation à son mari est très difficile à entreprendre
puisqu’il nécessite d’abord qu’elle se libère de son
passé, ce qui constitue un processus particulièrement
intimidant.

Le thérapeute décide alors d’examiner sa relation


avec sa cliente dans le cadre du processus
thérapeutique, et se rend compte qu’il existe plusieurs
similitudes dans la relation qu’entretient Nathalie avec
lui et avec son mari. Le thérapeute se sent souvent
ignoré pendant ces séances, car même si Nathalie se
livre sans problème, le thérapeute a du mal à se sentir
présent avec elle, connecté, proche d’elle, avec un
certain sentiment de réciprocité.

Nathalie a tendance à divaguer, elle ne pose jamais


de questions au thérapeute, elle n’exprime que très
peu de curiosité envers lui pendant les séances, elle
donne l’impression de n’être jamais réellement
présente dans la relation avec lui. Peu à peu, alors que
le thérapeute insiste pour se focaliser sur la relation
qu’ils ont créée au cours de la thérapie, l’intensité de
son absence et la façon dont il se sent rejeté, Nathalie
commence à comprendre à quel point elle tient son
mari éloigné.

18
Un jour, elle commence une séance en disant « Je
ne sais pas exactement pourquoi, mais je viens de faire
une grande découverte : je ne regarde jamais mon mari
dans les yeux quand on fait l’amour ». C’est alors qu’elle
commence à pleurer à chaudes larmes, sans pouvoir
s’arrêter. Le thérapeute l’amène à explorer ses
sentiments :

- Essayez de creuser ce que vous ressentez,


Nathalie. Autorisez-vous à explorer vos
émotions. Qu’est-ce qui vous rend si triste et
désemparée ? Restez présente avec moi à cet
instant de notre séance. N’ayez pas peur de vos
sentiments, laissez-vous toucher par ce qui vous
vient à l’esprit, et partagez ces pensées et ces
sensations avec moi.

Nathalie parle beaucoup au cours de cette séance


et elle se livre avec une authenticité que le thérapeute
ne lui connaissait pas. Certaines de ses barrières
tombent, elle revient sur son enfance, et fait le lien avec
le traumatisme qu’elle a vécu et son habitude de
s’extraire du moment présent pour ne pas avoir à
souffrir. Elle évoque la distance établie avec le
thérapeute comme miroir de ce qu’elle fait vivre aux
hommes et à son mari, et parvient à interroger sa
relation aux autres.

19
Entreprenez vous-
même une
thérapie
personnelle
Le thérapeute doit montrer la voie à ses clients de
façon personnelle. Il est tenu de démontrer à ses clients
son aptitude à rentrer dans une intimité profonde et à
se familiariser avec ses zones d’ombre. Ce processus
exige qu’il explore ses propres sentiments pour mieux
analyser ceux de ses clients.

Une expérience de thérapie personnelle permet


également au thérapeute en formation d’essayer
différents aspects du processus thérapeutique en se
mettant à la place du client, comme la tendance à
idéaliser le thérapeute, l’angoisse d’être dépendant, la
gratitude envers celui qui écoute de façon attentive et
concernée, le pouvoir octroyé au thérapeute. Les
thérapeutes en formation doivent apprendre à accepter
un feedback, à se voir comme les autres les voient et à
évaluer leur impact sur autrui.

Faites vous-même l’expérience de différentes


approches thérapeutiques, il n’existe pas de meilleure
manière d’apprendre à pratiquer une méthode que de
se retrouver soi-même dans la position du client. Ainsi,
vous vous rendrez compte des points forts de chaque
technique.

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Évaluation de l’efficacité des séances
Si vous recherchez une source fiable d’informations sur l’efficacité des séances,
vous pouvez utiliser des échelles d’évaluation. Ces outils simples et rapides à mettre en
place permettent de mesurer la qualité de l’alliance thérapeutique établie avec le client,
ainsi que sa perception des progrès effectués.

Les informations recueillies peuvent être employées en retour dans le cadre du


processus thérapeutique et utilisées pour déterminer avec le client si la thérapie peut
continuer sur la même voie, ou si des ajustements sont nécessaires.

• Échelle de satisfaction

Consigne - Réfléchissez à la semaine qui vient de passer, ou au temps qui s’est écoulé
depuis votre dernière visite, y compris aujourd’hui, et évaluez votre ressenti dans les
domaines suivants de votre existence grâce à l’échelle ci-dessous qui va de 1 à 10.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Individuel (bien-être
personnel)
Interpersonnel (famille,
relation avec les proches)
Social (travail,
scolarité, amitiés)
Général (sentiment
général de bien-être)

21
• Échelle d’évaluation de la séance

Consigne - Évaluez la séance d’aujourd’hui grâce à l’échelle graduée ci-dessous :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Relation Je ne me Je me suis
suis pas senti
senti écouté,
écouté, compris
compris, ni et
respecté respecté
Objectifs Nous Nous
et sujets n’avons pas avons
abordés travaillé, ni travaillé
parlé de ce ou parlé
que je de ce que
voulais je voulais
Approche L’approche L’approchĞ
ou du du
méthode thérapeute thérapeutĞ
ne me me
convient convient
pas
Général Il y a De façon
quelque générale,
chose qui je suis
m’a satisfait
manqué de la
séance
dans la
séance d’aujourd’ŚƵŝ
d’aujourd’hƵŝ

22
Contrat thérapeutique
Un contrat passé dès les premières
séances entre le thérapeute et son client
favorisera certainement le développement
d’une alliance de travail et donc, une issue
thérapeutique satisfaisante. Quand les clients
arrivent en thérapie, ils ont la plupart du
temps une idée de leurs objectifs principaux,
souvent liés à un soulagement de leurs
symptômes.

Ils sont aussi conscients qu’un travail


intrapsychique et interpersonnel considérable
peut s’avérer nécessaire pour résoudre leurs
problèmes. Cependant, il est essentiel que le
contrat négocié laisse assez de place à une
certaine part de flexibilité pour que des
possibilités nouvelles puissent émerger au
cours du travail.

Ainsi, un client qui s’engage dans un


processus thérapeutique peut solliciter des
informations sur le fonctionnement de la
thérapie et le genre d’activités auxquelles il
s’apprête à participer, aussi bien dans le cadre
des séances thérapeutiques qu’en dehors de
celles-ci.

Les clients ont aussi besoin de savoir


comment s’engager dans des processus
d’auto-réflexion. Cela implique l’exploration
des attentes et des préconceptions
éventuelles du client sur la nature des tâches
thérapeutiques, puisque celles-ci peuvent
différer de celles du thérapeute.

23
Le contrat pourra aussi porter sur les
tâches relatives au lien thérapeutique. Il est
recommandé d’y noter l’importance pour le
client de partager ses sentiments sur la
thérapie et le thérapeute au cours des
séances.

Par ailleurs, le fait d’avoir un contrat écrit


à donner à vos clients assure une
transparence sur les questions administratives
et sur les termes et conditions de la thérapie.
Un contrat écrit est utile dans la mesure où les
clients sont souvent tendus ou émotifs lors de
la première rencontre avec leur nouveau
thérapeute, et ils peuvent oublier des
informations importantes. Avec un contrat
écrit, le thérapeute minimisera ainsi les
risques de confusion, et s’assurera aussi de
bonnes pratiques éthiques.

Le praticien devra donc aborder différents


éléments qui pourraient, par manque de
clarté, causer un désaccord ou un malentendu
pendant la thérapie. Il devra ainsi intégrer :

- Les honoraires : quels sont les


honoraires des séances ? Existe-t-il des
arrangements pour le paiement des
honoraires ?
- La politique d’annulation : quelle
est la politique concernant la facturation
des séances ratées, ou le délai pour
annuler les séances ?
- Confidentialité : quelles sont les
frontières et les limites de la
confidentialité ? Quelle est la politique
de gestion des risques ? Lorsque les
clients sont sous médication, comment
établir une discussion professionnelle
avec leur médecin traitant ou leur
psychiatre ?

Voici un exemple de contrat


thérapeutique que vous pourrez bien
entendu remodeler selon vos besoins :

24
Contrat thérapeutique
Je vous prie de bien vouloir signer et dater ce document.

Cher client,
Je vous souhaite la bienvenue dans ce processus thérapeutique. Je suis ravi d’avoir
l’occasion de travailler avec vous. Comme nous l’avons évoqué, la psychothérapie consiste à
vous aider à atteindre vos objectifs par le biais d’une exploration personnelle, de
l’établissement d’objectifs précis et de tâches thérapeutiques adaptées.

Au cours de mon expérience, j’ai remarqué que les personnes ont de meilleurs résultats
lorsqu’elles sont honnêtes avec elles-mêmes tout au long du processus thérapeutique. Je
ferai de mon mieux pour être franc avec vous et vous soutenir. La communication est en effet
la clé de la réussite.

Engagements :
Il est important que nous soyons en accord sur les points suivants :
- Être ouverts aux idées nouvelles et accueillir les défis qui peuvent nous aider à
avancer ;
- Travailler ensemble en tant que partenaires ;
- Être respectueux et solidaires ;
- Respecter nos engagements.

Le client doit se sentir libre de :


- Poser des questions ;
- Dire ce qui marche et ce qui ne marche pas ;
- Travailler au développement d’une relation thérapeutique efficace et
enrichissante pour lui-même ;
- Noter et partager avec le thérapeute ce qui est positif pour lui et à l’inverse, ce
qui ne l’est pas.

Confidentialité :
Je suis conscient que, dans le cadre de notre travail, vous pourrez être amené à partager
avec moi diverses informations personnelles et professionnelles. Je vous assure qu’en aucun
cas je n’utiliserai, de façon directe ou indirecte, les informations fournies pour mon bénéfice
personnel. Je ne partagerai ni ne communiquerai de quelque façon que ce soit aucune
information à un tiers.

Je soussigné, (indiquez ici votre nom), ne divulguerai pas sans votre accord que nous
partageons une relation thérapeutique. Je garderai confidentiel tout ce que nous nous disons
et faisons à moins que vous ne présentiez un danger physique pour vous-même ou pour
d’autres personnes. Dans ce cas, j’évoquerai avec vous en premier lieu ce que je compte
faire, et les raisons pour lesquelles je me dois de divulguer des informations vous
concernant.

25
Clause spéciale relative à la confidentialité et à la protection des clients sous médication
ou faisant l’objet d’un suivi psychiatrique :
Si vous êtes actuellement sous médication ou que vous faites l’objet d’un suivi
psychiatrique, il me sera utile de rentrer en contact avec votre médecin traitant ou votre
psychiatre. Ce contact s’effectue le plus souvent par courrier. Je discuterai du contenu de
cette lettre avec vous. Je ferai des commentaires généraux et ne divulguerai pas le contenu
de nos séances.

Nature de la relation :
Les sentiments que les personnes ont sur la thérapie et leur thérapeute sont souvent
d’une importance capitale. En prêtant attention à ces sentiments et en les explorant
ensemble, nous pouvons percevoir les problèmes des personnes, leur façon de voir les
choses, leurs schémas de pensée et, bien entendu, leurs relations avec les autres. La thérapie
fournit un environnement unique pour réaliser cela.

Par exemple, les clients se sentent parfois un peu anxieux ou inexplicablement honteux,
il arrive aussi qu’ils pensent que le thérapeute les juge. Tous ces sentiments sont importants.
Même si cela peut vous sembler un peu étrange au début, je vous encourage à partager tout
ce qui vous passe par la tête, surtout ce qui est en rapport avec moi ou votre expérience de
la thérapie, peu importe que cela vous semble bizarre ou irrationnel.

Honoraires :
Le paiement s’effectue après chaque séance. Les honoraires des séances sont de (notez
ici le prix que vous aurez fixé pour une séance).

Politique d’annulation des séances :


Toute séance annulée doit l’être au moins une semaine avant la date prévue du rendez-
vous, sous peine d’être comptabilisée.

Le client a lu et accepte les conditions de la pratique thérapeutique de (indiquez ici votre


nom) qui ont été énoncées précédemment.

Signature du client : Date :

Signature du thérapeute : Date :

26
Fiche client
Nous vous proposons ici un modèle de fiche client qui vous permettra de recueillir des
données essentielles à la construction d’une prise en charge thérapeutique. Vous pouvez
utiliser cet exemple librement, ou l’agencer et le perfectionner en fonction de votre
pratique.

Il est possible de compléter cette fiche avec le client au cours de la première séance,
ou de lui fournir en amont, pour qu’il la remplisse avant sa première rencontre avec vous.
Dans le cas où cette fiche a été remplie en amont, elle peut servir de point de départ à la
première séance. Vous pouvez partager avec le client l’intérêt que vous avez eu à la
parcourir, vous pouvez également lui poser des questions au sujet des éléments ayant
attiré votre attention.

• Informations générales

Nom : Prénom :
Sexe :
Date de naissance : / /
Lieu de naissance :
Numéro de téléphone :
Adresse mail :

Décrivez votre situation de vie actuelle :


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

27
Enfants : oui □ non □
Si oui, noms et âges des enfants :

NOMS ÂGES

Qui sont les personnes qui comptent pour vous, avec qui vous entretenez des relations
fortes ? Comment pourriez-vous décrire votre rapport avec elles ?
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Emploi : oui □ non □


Si oui, décrivez votre situation professionnelle actuelle :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

• Vous

Décrivez la nature de votre problématique principale :


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Décrivez en quelques mots la façon dont vous vous sentez actuellement, mais aussi la
façon dont vous vous voyez (pensez aux aspects à la fois positifs et négatifs) :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Quels sont vos hobbies, vos activités favorites et vos centres d’intérêt ?
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

28
Comment occupez-vous votre temps libre ?
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Pratiquez-vous des activités physiques régulières ? oui □ non □


Si oui, veuillez préciser :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Comment pourriez-vous définir vos objectifs de vie ?


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Quelles sont vos plus grandes peurs ?


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

• Histoire familiale

Nom de la mère :
Âge :
État de santé :
En cas de décès, précisez l’âge et la cause du décès, ainsi que votre âge au moment de
son décès :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Décrivez en quelques mots la personnalité de votre mère :


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Nom du père :
Âge :
État de santé :
En cas de décès, précisez l’âge et la cause du décès ainsi que votre âge au moment de
son décès :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Décrivez en quelques mots la personnalité de votre père :


____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

29
Avez-vous des frères et sœurs : oui □ non □
Si oui, indiquez leur nom, leur âge et écrivez quelques mots à propos de chacun d’entre
eux :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Quelles sont les autres personnes qui vous ont marqué au cours de votre enfance ?
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Avez-vous été victime d’une quelconque forme d’abus au cours de votre enfance
(négligence, maltraitance, violence verbale, physique ou sexuelle) ? oui □ non □
Si oui, exprimez en quelques mots ce que vous avez subi :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Avez-vous connu des litiges en lien avec un divorce ou la garde de vos enfants ? oui □
non □
Si oui, veuillez préciser :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

• Passé médical, psychiatrique et thérapeutique

Avez-vous déjà suivi une thérapie par le passé ? oui □ non □


Si oui, quand s’est déroulée la prise en charge ?
Combien de temps a-t-elle duré ?

M’autorisez-vous à rentrer en contact avec votre ancien thérapeute ? oui □ non □


Si oui, pouvez-vous donner les renseignements suivants :
Nom du thérapeute :
Numéro de téléphone :
Adresse :

Avez-vous déjà été hospitalisé pour des problématiques émotionnelles ? oui □ non □
Si oui, quand et pendant combien de temps ?
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

30
Un de vos proches a-t-il déjà été hospitalisé pour des problèmes psychiatriques ? oui □
non □
Si oui, veuillez donner quelques détails :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Avez-vous déjà subi des opérations ou des hospitalisations pour motif médical ? oui □
non □
Si oui, veuillez évoquer les diagnostics et les dates relatives à ces hospitalisations :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Avez déjà souffert ou souffrez-vous actuellement d’une quelconque forme de maladie


grave ou chronique ? oui □ non □
Si oui, veuillez préciser :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Souffrez-vous de symptômes physiques ? oui □ non □


Si oui, veuillez préciser :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

Prenez-vous des drogues ou des médicaments psychotropes prescrits par votre


médecin traitant ou votre psychiatre ? oui □ non □
Si oui, veuillez préciser le type de drogue ou de médicament, et décrivez la fréquence
d’utilisation et les effets recherchés :
____________________________________________________________________
____________________________________________________________________

31
Description d’une séance
type
Bien évidemment les techniques thérapeutiques diffèrent
grandement et selon celle(s) employée(s), le déroulé des séances sera
susceptible de varier. De plus, chaque thérapeute est différent, chaque
client est unique et chaque relation thérapeutique est distincte. Ainsi, il
est difficile de donner une description universelle d’une séance
thérapeutique. Cependant, certaines caractéristiques relèvent de la
plupart des prises en charge, nous avons choisi de vous présenter ces
points-clés dans la liste qui suit :

• Chaque séance constitue essentiellement une activité de


résolution de problème. Le client décrit sa situation actuelle et
les sentiments qu’il a vis-à-vis de sa situation. Le thérapeute
utilise alors son expertise pour l’aider à résoudre sa
problématique et s’approcher davantage de la vie qu’il
souhaiterait avoir.

• Avant la séance, il peut être utile pour le praticien de relire


ses notes au sujet du client, s’il en dispose, afin de pouvoir avoir
sa situation bien en tête.

• Lorsqu’il accueille son client, le thérapeute peut lui faire


comprendre qu’il est heureux de le voir. Il peut lui sourire, le
regarder dans les yeux et lui dire quelque chose comme : « Je
suis ravi de vous revoir, Paul ».

32
• Le thérapeute peut ensuite poursuivre avec une
conversation informelle, échanger quelques phrases
en parlant de la pluie et du beau temps. Ce moment
peut se poursuivre brièvement pour offrir au client
la liberté de prendre la direction qu’il souhaite. Pour
le thérapeute, cette conversation informelle peut lui
fournir des renseignements précieux sur l’état
d’esprit du client (gai, triste, excité, flegmatique,
etc.). Cette observation peut le conduire à une
première question, par exemple : « Vous avez l’air
plus heureux aujourd’hui. C’est formidable !
Pourriez-vous m’en dire un peu plus sur ce qui s’est
passé ces derniers jours ? »

• S’il s’agit de la première séance menée avec le


client, il peut être utile pour le praticien de noter
l’impression qu’il produit sur lui. Cette première
impression est probablement celle qu’il renvoie
dans un contexte professionnel ou relationnel. Si le
thérapeute dénote un quelconque type de
problème (contact visuel fuyant, faible énergie,
attitude agressive), il est conseillé de ne pas en
discuter tout de suite avec le client, mais de prendre
note de cet élément afin de pouvoir l’aborder en
temps voulu.

• Le thérapeute peut aussi offrir quelque chose à


boire à son client. Ceci autorise encore quelques
instants d’informalité qui peuvent permettre au
thérapeute de voir comment le client réagit dans
des circonstances plus naturelles que celle d’une
rencontre thérapeutique, sachant que la plupart des
personnes se comportent différemment dans ces
deux types de contextes.

• S’il s’agit de la première séance, le thérapeute


peut inviter le client à s’assoir dans le fauteuil, sur la
chaise ou le coussin qui lui sont réservés avec une
phrase qui le mette à l’aise. Il s’agit ici d’être à la fois
professionnel, informel et en même temp de
conduire le client à une certaine forme de
relaxation, pour réduire le stress inhérent à la
première rencontre.

33
• Au début de la séance, le thérapeute invite
généralement le client à partager ce qui se passe
dans sa vie actuelle, ce qu’il a à l’esprit, ce qui le
dérange, ou les objectifs qu’il souhaite atteindre. Il
propose au client de parler ouvertement, le
praticien écoute et peut prendre des notes, pendant
qu’il parle ou après la séance. Il peut aussi
commencer par une phrase qui reprend ce qui a été
abordé au cours de la séance précédente.

• Il est important de préciser au client, surtout au


cours de la première séance, que la conversation
thérapeutique est une forme de conversation
spéciale dans laquelle il peut se sentir à l’aise pour
exprimer ce qu’il ressent, en toute honnêteté, sans
se préoccuper de blesser quelqu’un, détruire une
relation, ou être pénalisé d’une quelconque façon.
Tout ce qui a besoin d’être dit peut être dit. Le
thérapeute n’est pas là pour critiquer, juger ou
interrompre le client, et les propos tenus sont
strictement confidentiels.

• Certains thérapeutes attribuent des tâches à


effectuer à leurs clients. Ces dernières peuvent être
discutées à la fin de la séance, puis abordées lors de
la séance suivante, au cours de laquelle le praticien
pourra interroger le client sur le déroulement de ces
tâches, ou les difficultés qu’il a pu rencontrer.

• À la fin de la séance, le praticien peut


demander au client de la résumer. Il peut également
fournir lui-même un résumé de la séance. Ceci est
très utile pour pouvoir faire le point sur ce qui a été
dit ou sur les émotions qui ont été soulevées.

• Il est important, tout en restant honnête,


d’essayer de terminer la séance sur une note
positive, par exemple : « Je crois que nous avons
bien avancé aujourd’hui. Cela va être intéressant de
voir comment ces avancées se traduiront sur votre
état d’esprit dans les jours qui viennent ».

34
Choix d’une
technique
Pourquoi devriez-vous adopter une théorie
thérapeutique particulière, alors que nous avons dit
qu’aucune théorie n’est plus efficace qu’une autre ?
Rappelons rapidement ce que représente une théorie de
la pratique. Il s’agit d’un ensemble organisé
d’affirmations, offrant un cadre pour la création
d’hypothèses sur les processus de changement, et
permettant d’atteindre des objectifs thérapeutiques.

La théorie de la pratique permet aussi de formuler


des tâches spécifiques pour faciliter ces processus de
changement, ainsi que pour évaluer les progrès effectués
au regard des objectifs thérapeutiques. Une théorie
thérapeutique déterminée permet donc d’aider les
praticiens à organiser les nombreuses informations qui
émergent au cours d’une thérapie. Elle les aide aussi à
savoir comment procéder.

Le choix d’une technique psychothérapeutique


s’avère donc fondamental, car elle vous servira de socle
pour mieux accompagner vos clients. Cela ne signifie pas
que les stratégies d’intervention du thérapeute doivent
être limitées. La modification comportementale n’est pas
réservée qu’aux comportementalistes, de même que
l’analyse du transfert n’est pas réservée qu’aux
psychanalystes.

Le choix d’une théorie amène, certes, à une


préférence pour un mode d’action donné, mais ne doit
pas empêcher l’émergence d’une certaine flexibilité qui
permette de répondre au caractère unique des
problèmes, caractéristiques et circonstances propres à
chaque rencontre avec un client.

35
Nous allons maintenant vous accompagner dans le choix d’une technique
psychothérapeutique qui vous corresponde. Les méthodes mises en avant par n’importe
quelle théorie sont basées sur une certaine vision du monde concernant la nature même de
la réalité. La préférence pour une théorie thérapeutique par rapport à une autre est donc
liée à la correspondance entre cette théorie et les croyances personnelles sur le
fonctionnement du monde.

Ainsi, la compréhension de votre propre vision du monde est un point de départ


important pour adopter une théorie psychothérapeutique qui vous soit adaptée. On peut
classer les différentes orientations théoriques selon des axes fondamentaux : une vision
analytique s’opposant à une vision expérientielle, et une vision objective s’opposant à une
vision subjective. En croisant ces axes, il devient possible de classer les principales méthodes
psychothérapeutiques :

- Axe analytique-objectif : vision du monde empirique (psychothérapies cognitivo-


comportementales, hypnose, PNL)
- Axe analytique-subjectif : vision du monde rationaliste (psychothérapies
psychanalytiques, thérapies psychocorporelles, art-thérapie)
- Axe expérientiel-subjectif : vision du monde humaniste (analyse
transactionnelle, Gestalt-thérapie)
- Axe expérientiel-objectif : vision du monde collectiviste (psychothérapies
systémiques, psychogénéalogie)

La vision du monde empirique définit le comportement humain comme le résultat d’un


apprentissage. Même si l’existence est considérée comme jalonnée d’obstacles et de luttes,
il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Les problèmes peuvent être résolus par le biais
d’actions directes. Les personnes sont considérées comme entretenant des conflits avec des
situations difficiles dans lesquelles elles se trouvent.

Les problèmes de l’existence sont le résultat de situations externes ou d’habitudes


apprises pouvant être maîtrisées par l’application appropriée de techniques données. Les
réponses émotionnelles aux pensées irrationnelles sont éliminées ou contrôlées en y
substituant des pensées rationnelles. Les psychothérapies basées sur une vision empirique
du monde utilisent des stratégies soigneusement sélectionnées qui sont appliquées à des
problèmes spécifiques, pour parvenir à des résultats concrets et mesurables.

36
Le thérapeute approche les problèmes avec une vision
optimiste et un esprit positif. Les instructions thérapeutiques
prennent la forme d’une pensée rationnelle ou de
comportements adaptés, et sont conçues pour modifier les
pensées et actions du client, afin de les accorder davantage aux
exigences de la réalité.

La vision du monde rationaliste présuppose qu’il faut


d’abord se comprendre soi-même avant de pouvoir
comprendre le monde qui nous entoure. La participation dans
un processus intellectuel et émotionnel de réflexion
personnelle est le moyen par lequel on peut accéder à une
meilleure compréhension de soi. Nos processus émotionnels et
subjectifs, ainsi que les influences du passé peuvent être
découverts et compris et, alors que notre compréhension de
nous-mêmes évolue, nous pouvons prendre des décisions
rationnelles.

Les imperfections personnelles sont acceptées et


considérées comme des expressions inévitables de notre
humanité, et servent de base pour s’améliorer. Les limites de
l’existence sont acceptées, rien ne peut être entrepris pour
défaire les événements tragiques ou traumatiques de la vie. La
mort ne peut pas être évitée et la nature humaine ne peut pas
être perfectionnée. Le client et le thérapeute s’engagent dans la
compréhension de significations anciennes, et en créent de
nouvelles plus logiques.

Dans le cadre d’une vision du monde humaniste, les


personnes sont considérées comme intrinsèquement motivées
par leur développement et un comportement social constructif.
Les problèmes adviennent lorsque la motivation intrinsèque est
mise en échec. Les échecs eux-mêmes sont conçus comme des
challenges développementaux, s’accompagnant généralement
d’un déséquilibre émotionnel. Ils sont perçus comme des
opportunités pour l’émergence d’un Soi plus évolué.

37
Les personnes sont considérées comme
fondamentalement actives, complexes, autonomes et
créatives. L’existence est conçue comme riche en
possibilités diverses et se doit d’être vécue dans le moment
présent. Une potentialité créative existe en chacun de nous
et elle gagne à être entretenue par le biais d’une expression
personnelle libre, désinhibée et authentique.

Le contact empathique entre le thérapeute et le client


permet d’encourager l’acceptation et la compréhension
personnelle, ainsi que le développement d’un Moi
parfaitement fonctionnel. La relation thérapeutique est
fondée sur une acceptation inébranlable plutôt que sur
l’action ou l’explication.

Enfin, la vision du monde collectiviste considère que le


contexte social donne du sens à l’existence et que les
personnes et les groupes sont actifs, autonomes, créatifs et
intégrés dans une matrice sociale qui tend vers un
fonctionnement sain. Les individus ne peuvent pas être
compris indépendamment de leurs influences
interpersonnelles, et les problèmes sont d’autant mieux
résolus qu’ils incluent d’autres personnes dans leur
résolution.

Les individus et les systèmes s’influencent


réciproquement, et un changement dans le système social
entraîne des changements individuels et vice-versa. Les
problèmes de l’existence sont considérés comme des
produits d’un dysfonctionnement systémique et indiquent
que quelque chose doit être retravaillé dans le
fonctionnement du système. Les thérapeutes qui travaillent
avec une perspective systémique ont pour objectif
d’apporter des changements au système et attendent des
clients qu’ils s’impliquent de façon active dans ce processus.

Une fois que vous aurez identifié la vision du monde


qui vous correspond le mieux, vous y verrez plus clair dans
le choix de votre méthode psychothérapeutique. Ainsi, telle
théorie vous semblera juste si elle capture votre façon de
donner du sens à l’expérience humaine. Ensuite, il sera
temps de la mettre en pratique : vous devrez alors
comprendre de quelle façon aider les personnes qui
rechercheront vos services.

38
Telle que nous l’avons définie, la psychothérapie décrit l’action d’un praticien qui propose
des tâches thérapeutiques conçues pour faciliter des processus de changement en vue
d’objectifs déterminés, et il est essentiel que ces tâches, ces processus de changement, et ces
objectifs soient acceptés par le client et le thérapeute. Pour illustrer notre propos, voici un
exemple du traitement de l’anxiété selon différentes théories psychothérapeutiques :

Théorie Tâche Processus de Objectif


changement
Psychanalyse Libre association Prise de conscience Compréhension
augmentée personnelle
Systémique Reformuler l’anxiété Nouveaux modèles L’anxiété n’est plus
en tant qu’excitation interpersonnels un problème
Comportementaliste Exposition au Contre- Diminution de
stimulus craint conditionnement l’angoisse
Cognitive Modification des Identification des Nouvelle façon
croyances au sujet processus de d’interpréter les
de soi, du monde et pensées inadaptées situations
du futur
Psychogénéalogie Compréhension du Libération vis-à-vis Se réapproprier
transgénérationnel de l’héritage familial l’histoire de sa lignée
Analyse Expression des Tolérance envers les Acceptation de soi
transactionnelle sentiments négatifs sentiments négatifs
dans un contexte
dénué de tout
jugement
Art-thérapie Communiquer des Expression Trouver des solutions
sentiments à travers personnelle symboliques aux
l’art tensions internes
Hypnose Accéder au Suggestions du Ancrer des
subconscient praticien comportements
souhaités

39
Théorie Tâche Processus de Objectif
changement
PNL Transformation de Actions inscrites Développement de
soi et meilleure dans l’ici et comportements de
perception de soi- maintenant réussite
même et des autres
Psychocorporelle Répondre aux Communication Construction d’un
besoins du psychique physique mieux-être physique
par le biais du et psychique
somatique
Gestalt-thérapie Explorer l’interaction Appréhension Conscience
de l’individu avec le globale de la augmentée, plus
monde personne grande capacité
d’autorégulation et
d’auto-détermination

40
Étude de cas - Nathan
Nathan découvre petit à petit son intérêt pour la psychothérapie et décide
d’entreprendre une formation dans ce domaine. Au départ, il ne pense pas vouloir devenir
psychothérapeute, mais seulement élargir son champ de compétences. À chaque fois qu’il
apprend quelque chose de nouveau au cours de sa formation, il veut aussitôt l’appliquer pour
venir en aide aux autres. Il travaille en tant qu’éducateur dans un centre pour personnes
souffrant d’un handicap moteur.

Le déclic se fait un jour qu’il est en train de venir en aide à un patient souffrant de
plusieurs handicaps, sévèrement défiguré, et dans l’incapacité de communiquer verbalement. En
utilisant son clavier, le patient tape lettre par lettre : « Regarde-moi, je suis un monstre. »
Nathan le regarde, et le patient regarde aussi Nathan dans les yeux. Nathan ressent une
profonde connexion humaine avec le patient et ils pleurent ensemble, en silence.

Nathan se sent désemparé, il aurait aimé savoir quoi dire ou quoi faire pour l’aider. Il
décide alors de se lancer vraiment dans la pratique de la psychothérapie. Il commence à tenir un
journal pour illustrer ses expériences et se rendre compte de ses progrès. Il entame lui-même
une psychothérapie, mais il se sent anxieux et peu sûr de lui. Quelque chose lui manque.

Sa sœur qui connaît son intérêt pour la psychologie et son projet de devenir
psychothérapeute, l’appelle un jour pour son fils de sept ans. Elle est préoccupée par la réaction
extrême de son fils à la mort de leur chien, et demande à Nathan pourquoi il se comporte de
manière aussi peu logique. Nathan répond, comme s’il pensait à voix haute, que sa réaction est
peut-être tout simplement liée à son effort pour donner un sens à l’absurdité de la mort.

Après cette conversation avec sa sœur, Nathan se rend compte qu’il a une vision du
monde rationaliste, et se lance dans l’étude des psychothérapies existentialistes avec beaucoup
d’enthousiasme. Il a finalement découvert la méthode qui lui convient le mieux. Il désire aider
ses clients dans leur expérience de l’existence, et leur servir de témoin pour les soutenir dans
leur confrontation avec la mort, la maladie ou l’isolement, afin qu’ils puissent donner sens à
leurs expériences personnelles.

41
Exercice - Déterminer votre
vision du monde
Pour pouvoir choisir la méthode de psychothérapie qui vous convient le mieux, en tant que
praticien, il est temps d’identifier votre vision du monde personnelle.

Consigne - Prenez le temps de lire attentivement chacune des affirmations suivantes, et


notez le degré qui correspond à ce que vous pensez.

Affirmation A - Le monde peut être compris en identifiant les caractéristiques stables des
phénomènes. La meilleure façon de comprendre le monde est de réunir des mesures
publiquement confirmables.
Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tout à fait

Affirmation n° 1 - La meilleure approche pour comprendre le monde se fait par le biais de


l’analyse logique qui nous permet d’aboutir à des degrés supérieurs de compréhension des
lois de la nature. Une explication est complète lorsque les causes d’un phénomène ont été
identifiées.
Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tout à fait

Affirmation B - Le monde peut être compris par la personne qui essaie de le comprendre. La
meilleure approche pour comprendre le monde est l’introspection, qui aboutit à un résultat
très personnel. Une explication satisfaisante se résume à une description d’expérience riche
et complète.
Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tout à fait

42
Affirmation n° 2 - La meilleure façon d’appréhender le monde est de le
concevoir comme dirigé par des processus conduisant à un fonctionnement sain. La
meilleure façon de le comprendre est d’y participer sans idées préconçues, pour que
ces processus puissent être expérimentés.
Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tout à fait

Interprétation des résultats - À présent, reportez les notes de chaque catégorie


et déterminez la méthode de psychothérapie qui vous convient le mieux. Prenez en
compte les deux notes les plus élevées que vous avez attribuées pour les lettres
(Affirmation A ou B) et pour les nombres (Affirmation n° 1 ou n° 2) :

- Affirmation A : Objectivité : -------------------


- Affirmation n° 1 : Analytique : -------------------
- Affirmation B : Subjectivité : -------------------
- Affirmation n° 2 : Expérientiel : -------------------

Par exemple, des notes plus élevées aux affirmations A et n° 2, signifie que vous
avez une vision du monde plutôt collectiviste. Les méthodes psychothérapeutiques
qui vous conviennent le mieux sont celles de type expérientiel-objectif se basant sur
les théories systémiques.

À l’inverse, des notes supérieures aux affirmations B et n° 1 indiquent que vous


vous situez sur un axe analytique-subjectif et une vision du monde rationaliste. Vous
serez sans doute plus à l’aise avec les psychothérapies psychanalytiques ou
existentielles.

En revanche, si vous avez donné votre préférence à l’affirmation A qui traduit


l’objectivité et à l’affirmation n° 1 qui est d’ordre analytique, votre vision du monde
est plutôt empirique, les méthodes thérapeutiques qui vous correspondent le plus
sont celles de type cognitivo-comportemental.

Enfin, si vous avez mieux noté les affirmations B et n° 2, vous êtes sur un axe
expérientiel-subjectif, votre vision du monde est plutôt humaniste et nous vous
conseillons de vous tourner vers la pratique des thérapies de type Approche centrée
sur la personne (ACP).

43
Il n’est pas absolument indispensable d’identifier à tout prix LA théorie
psychothérapeutique qui vous conviendrait le mieux. En fait, nombreux sont les
thérapeutes à travailler avec plusieurs méthodes. Le plus important est d’éviter de se
lancer dans la pratique d’une technique basée sur une vision du monde incompatible
avec la vôtre.

Tant que vous commencerez avec une théorie compatible, vous serez sur la
bonne voie, mais au cours de votre carrière vous serez sans doute amené à explorer
différentes théories, en même temps que vous développerez votre propre approche
de la psychothérapie.

44
Exercice - Journal
personnel de
réflexion
Nous vous invitons à démarrer dès à présent un
journal personnel de réflexion que vous compléterez à la
fin de chaque module. Le but est de vous amener à vous
interroger sur votre perspective individuelle concernant
les forces et les faiblesses de chaque approche. Choisir
une orientation thérapeutique particulière requiert de
digérer pleinement l’information qui s’y rapporte.

45
L’écriture est un excellent moyen de le faire, mais vous
pouvez tout aussi bien entamer un journal audio ou
vidéo, ou tout autre mode d’expression qui vous
convienne. Vous pouvez aussi garder à proximité un
papier et un stylo, ou n’importe quel appareil pour vous
enregistrer, ou pour noter vos pensées et vos impressions
tant qu’elles sont encore fraîches.

Les réactions immédiates constituent une excellente


source d’information à propos de vous-même, et il est
bon d’en garder une trace avant qu’elles ne disparaissent.
Au fur et à mesure de votre avancée dans la formation,
nous vous demanderons de réfléchir à ce qui vous attire
dans chaque approche, ce à quoi vous pouvez vous
identifier, ce que vous avez du mal à accepter, etc.

Pour ce premier module, vous pouvez commencer


par noter comment vous en êtes venu à désirer effectuer
une formation en psychothérapie. Pensez aux
circonstances déterminantes de votre carrière de
psychothérapeute jusqu’à présent, même si vous venez à
peine de débuter cette formation. Quels sont les
principaux événements de votre existence qui vous ont
donné envie de devenir psychothérapeute ?

Quels choix importants avez-vous été amené à


effectuer ? Quand avez-vous décidé de devenir
psychothérapeute ? Quelles sont vos idées à propos de ce
qu’est un psychothérapeute et de ce qu’il fait ? Comment
en êtes-vous arrivé à construire ces idées ? Vous pouvez
réfléchir à ce qui a pu influencer votre choix. Ces
influences sont-elles familiales, personnelles ou autre ?
Prenez le temps de noter vos réponses à ces questions,
ainsi qu’à toutes celles qui vous viendraient à l’esprit.

46

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