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MODULE 6
Introduction
La thérapie cognitive a émergé au cours de ce que l’on a appelé « la révolution
cognitive », et a progressé jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des traitements les plus
employés. On ne peut nier les liens qui existent entre la thérapie comportementale,
que nous avons déjà abordée, et la thérapie cognitive. Elles fonctionnent d’ailleurs
souvent de pair. Cependant, certains facteurs les distinguent.
Ainsi, les causes des pathologies, et donc les cibles des interventions
thérapeutiques, sont les pensées ou les cognitions inadaptées, le plus souvent très
enracinées, et fonctionnant de manière automatique. Mais avant de définir
concrètement cette thérapie, revenons brièvement sur les circonstances qui ont permis
son avènement.
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Historique
La théorie cognitive est fondée sur des traditions intellectuelles qui remontent aux
philosophes stoïciens. Ces derniers affirmaient que ce qui nous dérange, ce ne sont pas
les choses en elles-mêmes, mais plutôt les jugements que nous portons sur ces choses.
La psychothérapie cognitive contemporaine se base donc sur le concept de
constructivisme psychologique.
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Ce qui manque dans la thérapie
comportementale, c’est de pouvoir rendre compte
des processus cognitifs comme les pensées, les
croyances, les assomptions, les attitudes, les
mémoires, les images mentales ou encore les
fantasmes, dont les clients font part en thérapie. De
plus, elle ne peut que s’appliquer à des problèmes
comportementaux. Les praticiens finissent donc par
estimer que tous les problèmes des clients ne
peuvent pas être appréhendés ainsi.
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La métaphore de l’ordinateur pour la
cognition humaine suggère donc un modèle
dans lequel la pensée humaine peut être
considérée comme objective, ou à tout le
moins mesurable, plutôt qu’uniquement
subjective.
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Ces pensées ne semblent pas
inconscientes ou étranges, ainsi que
Freud les avait décrites, mais elles sont
traitées comme parfaitement plausibles
par les clients. Elles sont également
associées à un affect négatif. Beck
conceptualise ces pensées comme
faisant partie d’un système interne de
traitement de l’information. Si des
changements sont effectués pour que ce
système interne soit moins biaisé
négativement, alors l’état dépressif
diminue.
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Fondements
théoriques
La thérapie cognitive considère que le sens que
nous donnons aux situations influence notre
comportement et notre ressenti. Ceci est
particulièrement vrai quand nous ne percevons pas
correctement des situations, par exemple en les
voyant plus négativement qu’elles ne le sont en
réalité.
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Quand nous sommes énervés, ce sont les
pensées automatiques qui sont responsables de
notre mauvaise humeur. La thérapie cognitive aide
les personnes à identifier les pensées à l’origine de
leur détresse et à évaluer leur degré de réalisme. Les
clients apprennent alors à changer leur pensée
biaisée. Quand nous pensons de manière plus
réaliste, nous ne souffrons pas gratuitement.
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Concepts-clés
• La triade cognitive
• Les schémas
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Les croyances naissantes de l’enfant, comme « mes
besoins ne sont pas respectés par les autres », « je suis
incompétent ou je ne sers à rien», et « je dois me
soumettre au contrôle des autres pour éviter d’être puni »
sont initialement représentées de façon non-verbale, en
tant qu’encodages subjectifs d’expériences vécues.
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Ainsi, les personnes déprimées parlent du schéma
suivant : « je suis incompétent». Ce schéma relève de
difficultés au niveau de l’autonomie et de la performance.
Elles fonctionnent aussi sous l’emblème de la déconnexion
et du rejet, pensant que « les personnes ne sont pas dignes
de confiance ». En revanche, les personnes très colériques
pensent que « le monde est dangereux ». Elles démontrent
une vigilance et une inhibition trop marquées, et croient
que « les personnes sont mal intentionnées ».
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La thérapie cognitive a donc tendance à se focaliser sur les
distorsions négatives ou inadaptées. L’un des aspects du traitement est
d’analyser ces distorsions et d’aider les clients à reconnaître leurs
conséquences dans leur vie.
Nous avons réuni certaines des distorsions les plus courantes et des
pathologies qui y sont associées :
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Buts de la
thérapie
cognitive
La thérapie cognitive est basée sur un modèle
éducationnel, puisqu’elle part du principe que les
distorsions cognitives à l’origine des problèmes
émotionnels et cognitifs sont apprises. Dès lors, le
but de la thérapie est d’aider les clients à identifier
les processus de pensées inadaptées, et de leur
enseigner de nouvelles façons de penser. Ainsi, si le
client parvient à apprendre ce que le thérapeute a à
lui enseigner, il ne sera plus confronté aux problèmes
personnels qui le font souffrir.
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Étude de cas - Grégory
Grégory a quarante-trois ans, il est marié et a deux filles de
dix-huit et vingt ans. Depuis bientôt dix ans, il est le patron de
sa propre entreprise de réparation d’ordinateurs, qui marche
plutôt bien. Malgré tout, il est malheureux au fond de lui. Bien
qu’il bénéficie de tous les signes extérieurs de réussite, il a
l’impression de ne pas avoir réalisé pleinement son potentiel.
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Cependant, lorsque ce dernier lui rappelle qu’il a démarré
son entreprise avec succès, et lui dit qu’il peut se servir des
mêmes compétences pour apprendre de nouvelles façons de
penser, Grégory se sent profondément reconnu et encouragé. Il
finit par comprendre qu’il a tendance à voir n’importe quel petit
échec, et même une réussite mineure, comme une pure
défaillance.
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L’évaluation en thérapie
cognitive
L’identification de problèmes spécifiques et l’évaluation objective des interventions sont
des éléments essentiels de la thérapie cognitive. De nombreux outils ont été conçus pour
cet usage, le plus souvent administrés au début du traitement, puis répétés à des étapes
plus avancées de la thérapie. Nous vous présentons ici l’exemple de l’YSQ, pour Young
Schema Questionnaire. Il est employé pour évaluer les schémas inadaptés précoces.
Consigne à donner au client : vous trouverez ci-dessous des affirmations qui pourraient
être utilisées par une personne pour se décrire elle-même. Lisez chaque affirmation et
indiquez à côté à quel point elle donne une bonne description de vous-même (échelle de 1 à
6). Si vous hésitez, basez votre réponse sur ce que vous ressentez émotionnellement, et non
pas sur ce que vous pensez rationnellement être vrai pour vous.
Échelle :
______ La plupart du temps, je n’ai eu personne pour m’éduquer et avec qui je puisse
partager une relation, ou qui se soucie vraiment de tout ce qui m’arrive.
______ En général, les autres n’ont pas été présents pour me donner de la chaleur, du
soutien et de l’affection.
______ Dans la majeure partie de ma vie, je n’ai jamais eu le sentiment que j’étais
important pour quelqu’un d’autre.
______ En grande partie, je n’ai eu personne qui m’écoute réellement, me comprenne, et
soit en accord avec mes vrais besoins et mes vrais sentiments.
______ J’ai eu rarement une personne forte pour me donner des bons conseils, ou le
chemin à suivre quand je n’étais pas sûr(e) de ce qu’il fallait faire.
ED
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______ Je suis souvent en train de m’accrocher aux personnes dont je suis proche, car j’ai
peur qu’elles me quittent.
______ Quand je sens que quelqu’un à qui je tiens s’éloigne de moi, je deviens
désespéré(e).
______ Parfois, j’ai si peur que les autres me quittent que je les rejette.
______ Je m’inquiète beaucoup que les gens que j’aime trouvent quelqu’un d’autre qu’ils
préfèrent, et qu’ils finissent par m’abandonner.
______ J’ai tellement besoin des autres, que je m’inquiète de les perdre.
AB
______ Aucun homme ou femme que je désire ne pourra m’aimer une fois qu’il (ou elle)
aura vu mes défauts.
______ Aucune personne que je désire ne pourrait rester à mes côtés, si elle sait qui je suis
réellement.
______ Je ne mérite pas l’amour, l’attention et le respect des autres.
______ Je sens que je suis quelqu’un que l’on ne peut pas aimer.
______ Je suis trop fondamentalement inacceptable pour me révéler aux autres.
DS
______ Presque rien de ce que je fais au travail (ou à l’école) n’est aussi bon que ce que les
autres font.
______ Je suis incompétent(e) quand il s’agit de réussir.
______ La plupart des gens sont plus capables que moi.
______ Je n’ai pas autant de talent que les autres au travail.
______ Je ne suis pas aussi intelligent(e) que la plupart des gens quand il s’agit du travail (ou
de l’école).
FA
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______ Je ne me sens pas capable de me débrouiller par moi-même dans la vie de tous les
jours.
______ Je me considère comme une personne dépendante au quotidien.
______ Si je faisais confiance à mon instinct dans les situations quotidiennes, je prendrais la
mauvaise décision.
______ Je manque de bon sens.
______ On ne peut pas se fier à mon jugement dans les situations quotidiennes.
DI
_____ Il ne me semble pas possible d’échapper au sentiment que quelque chose de mauvais
va bientôt se passer.
_____ J’ai le sentiment qu’un désastre naturel, criminel, financier ou médical pourrait
frapper à tout moment.
_____ J’ai peur d’être attaqué(e).
_____ Je me soucie de perdre tout mon argent et de me retrouver dans le besoin.
_____ Je me soucie de développer une maladie grave, même si rien de sérieux n’a été
diagnostiqué par un médecin.
VH
_____ Je n’ai pas été capable de me séparer de mes parents, comme les autres personnes
de mon âge l’ont fait.
_____ Mes parents et moi avons tendance à être trop impliqués dans les vies et les
problèmes des uns et des autres.
_____ Il est vraiment difficile pour mes parents et pour moi-même de garder secrets des
détails intimes, sans que nous nous sentions trahis ou coupables.
_____ Je sens souvent que je n’ai pas une identité distincte de mes parents ou de mon
partenaire.
_____ J’ai souvent l’impression que mes parents vivent à travers moi, je n’ai pas une vie qui
me soit propre.
EM
_____ Je pense que si je fais ce que je veux, je suis seulement en train de créer des
problèmes.
_____ Je sens que je n’ai pas d’autre choix que de me soumettre aux souhaits des autres,
autrement ils exerceront des représailles ou me rejetteront d’une façon ou d’une autre.
_____ Dans les relations, je laisse l’autre me dominer.
_____ Je laisse toujours les autres choisir pour moi, car je ne sais pas vraiment ce que je
veux moi-même.
_____ J’ai beaucoup de difficultés à exiger que mes droits soient respectés et que mes
sentiments soient pris en compte.
SB
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_____ Je suis celui ou celle qui finit
habituellement par prendre soin des
autres.
_____ Je suis quelqu’un de bon, car je
pense aux autres plus qu’à moi-même.
_____ Je suis si occupé(e) à faire des
choses pour les gens dont je me soucie,
que j’ai peu de temps pour moi.
_____ J’ai toujours été celui ou celle qui
écoute les problèmes des autres.
_____ Les autres me voient comme
quelqu’un qui en fait trop pour les autres,
mais pas assez pour lui-même.
SS
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_____ J’ai beaucoup de mal à accepter qu’on me réponde « non »
quand je veux obtenir quelque chose de la part des autres.
_____ Je suis quelqu’un de spécial, et je ne devrais pas accepter la
plupart des restrictions auxquelles les autres doivent se
soumettre.
_____ Je déteste être limité(e) ou empêché(e) de faire ce que je
veux.
_____ J’ai le sentiment que je n’ai pas à suivre les règles et les
conventions comme les autres.
_____ Je ressens que ce que j’ai à offrir est d’une plus grande
valeur que les contributions des autres.
ET
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Ce test constitue une bonne base pour
déterminer sur quelles distorsions cognitives la
thérapie devra se focaliser. Voici une brève description
des 15 schémas différents, signalés en gras et en
majuscules dans le test, dont l’YSQ rend compte :
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- FA = Échec : croyance que l’on a échoué,
que l’on échouera inévitablement, ou que l’on
est fondamentalement inadéquat dans
différents domaines de réalisation (école,
carrière, sports, etc.). Implique souvent la
croyance que l’on est stupide, inapte, sans
talent, ignorant, moins doué ou talentueux
que les autres.
- DI = Dépendance, incompétence,
impuissance : croyance que l’on est incapable
de gérer les responsabilités quotidiennes de
façon compétente, sans l’aide significative des
autres.
- VH = Vulnérabilité au mal, aux maladies :
peur exagérée qu’une catastrophe imminente
va frapper, et que l’on sera incapable de
l’empêcher de se produire.
- EM = Enchevêtrement : implication
émotionnelle et proximité excessive avec un
proche ou plus (souvent les parents), aux
dépens d’une individuation complète ou d’un
développement social normal. Implique
souvent la croyance qu’au moins un des
individus enchevêtrés ne peut survivre ou être
heureux sans le soutien constant de l’autre.
Peut aussi inclure l’impression d’être étouffé
ou fusionné avec d’autres, ou d’avoir une
identité individuelle insuffisante.
- SB = Subjugation : soumission excessive
au contrôle des autres, habituellement pour
éviter leur colère, leurs représailles ou leur
abandon.
- SS = Sacrifice de soi : focalisation
excessive sur les besoins des autres, au
détriment de son propre bien-être. Les
raisons le plus souvent invoquées sont : éviter
de faire du mal aux autres, éviter le sentiment
de culpabilité en se sentant égoïste, ou
maintenir le lien avec les autres. Résulte
d’une hypersensibilité à la douleur des autres.
Débouche parfois sur le sentiment que ses
propres besoins ne sont pas pris en compte,
ou un ressentiment envers ceux qu’on a aidés.
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- EI = Inhibition émotionnelle :
inhibition excessive de la communication,
des actions, des sentiments spontanés, le
plus souvent pour éviter la désapprobation
des autres, un sentiment de honte ou de
perte de contrôle de ses pulsions.
- US = Normes implacables : croyance
que l’on doit batailler pour atteindre des
normes de performance et de
comportement très élevées, souvent pour
éviter les critiques. Résulte typiquement
de sentiments de pression, ou d’une
critique excessive de soi et des autres.
- ET = Esprit de grandeur : croyance que
l’on est supérieur aux autres, que l’on a le
droit à des privilèges spéciaux, ou que les
règles de réciprocité qui guident les
interactions sociales ne s’appliquent pas à
soi. Implique souvent l’assurance que l’on
devrait pouvoir faire tout ce que l’on veut,
en dépit de ce qui est réaliste, de ce que
les autres considèrent comme
raisonnable, ou du coût pour les autres.
Focalisation exagérée sur sa supériorité
(avoir le plus de succès, être le plus
célèbre, le plus riche, etc.). Inclut parfois
une compétitivité extrême ou une
domination des autres, sans considération
pour leurs besoins et leurs sentiments.
- IS = Insuffisance du contrôle de soi,
d’autodiscipline : refus d’exercer
suffisamment de contrôle de soi ou de
tolérer la frustration pour atteindre ses
objectifs personnels, mais aussi difficulté à
restreindre l’expression excessive de ses
émotions et de ses pulsions. Dans sa
forme modérée, les clients peuvent
présenter un évitement excessif de
l’inconfort : éviter la douleur, le conflit, la
confrontation, les responsabilités, au
détriment de l’accomplissement
personnel, de l’engagement, et de
l’intégrité.
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Les tâches thérapeutiques
permettant le changement
• Identifier et tester les pensées automatiques
Il s’agit de la tâche principale de la thérapie cognitive. Les clients sont invités à recueillir
des données sur les différents types de pensées automatiques qui les traversent, ainsi que
sur leur fréquence. Ils sont alors chargés de tester la validité de leurs croyances. Par
exemple, les clients qui pensent « personne ne m’aime » peuvent tenir un registre pour
noter les moments où quelqu’un les traite avec gentillesse.
Ainsi, même un simple sourire de la part d’une personne qu’ils ne connaissent pas, les
forcera à modifier leur croyance en : « je ne suis pas aimé par tout le monde, mais certaines
personnes m’apprécient ». Les conséquences émotionnelles sont dans ce cas tout à fait
différentes.
• Ré-attribution
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• Dédramatiser
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• Externalisation des voix
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• La technique des quatre colonnes
La technique des quatre colonnes est habituellement employée comme tâche à réaliser
à la maison, pour aider les clients à identifier leurs pensées automatiques et irrationnelles.
Le thérapeute peut demander au client de construire un tableau, comme celui présenté ci-
dessous, qui répertorie la situation de cause, la pensée automatique, l’erreur logique que la
pensée automatique renferme, et une réponse rationnelle à la situation initiale.
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Étude de cas - Margot
Margot a vingt-deux ans et elle vit encore chez ses parents
lorsqu’elle se rend pour la première fois chez le thérapeute. Elle
travaille à mi-temps comme caissière, et a récemment
abandonné sa deuxième année de Licence en Littérature dans
une prestigieuse université. Margot a suivi une psychanalyse
pendant trois ans, et a été diagnostiquée dépressive. Depuis un
an, un psychiatre lui a prescrit un traitement médicamenteux,
sans que celui-ci se montre très efficace.
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Quand elle a quitté la maison familiale
pour suivre ses études universitaires, Margot
a commencé à s’isoler de plus en plus, elle
n’allait plus en cours, et ses pensées
suicidaires étaient de plus en plus présentes.
Après plusieurs appels désespérés à ses
parents, il a été décidé que Margot devait
rentrer à la maison, et faire une pause dans
ses études jusqu’à aller mieux. Ainsi, bien
qu’elle ait toujours tenté d’être une « enfant
parfaite », Margot est en proie à des
sentiments internes de colère, de dépression
et d’inadéquation.
29
Voici comment le thérapeute conceptualise les
difficultés de Margot :
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Les premiers objectifs de la thérapie avec
Margot sont d’établir un rapport de confiance,
dresser une liste de ses problèmes, et lui
présenter le déroulement d’une thérapie
cognitive. Au cours des premières séances,
Margot est triste et anxieuse, elle fait part
d’une vision pessimiste, et cherche toujours à
ce que le thérapeute la rassure en lui disant
qu’elle va bien.
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Par exemple, Margot se voit comme
quelqu’un de bête, de peu intelligent, alors
que ses résultats scolaires ou lors de sa
première année universitaire, démontrent
l’inverse. Toutes les preuves tendent à
démontrer qu’elle est même plutôt
intelligente. Une interprétation plus
raisonnable de ses expériences est la
suivante : Margot a toujours manqué de
confiance en ses capacités, et elle n’était
pas préparée à gérer l’anxiété associée à
l’éloignement de ses parents.
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Le planning des activités sert à aller à
l’encontre de ce processus. Margot et son
thérapeute développent une liste
d’activités simples qu’elle doit réaliser
chaque jour. Par exemple, se lever à 9h du
matin et prendre une douche, plutôt que
rester au lit jusqu’à midi quand elle ne
travaille pas, appeler une amie et accepter
une invitation à sortir, aller à la piscine
municipale, etc.
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Exercice - Être attentif au
langage dysfonctionnel
La thérapie cognitive considère le langage comme un reflet de ce que nous pensons.
Pour vous sensibiliser à la façon qu’ont les personnes de s’exprimer avec un langage qui
reflète leurs pensées, essayez de réaliser l’exercice qui suit. Prenez garde à ne pas attirer sans
cesse l’attention des personnes sur leurs distorsions cognitives, car elles pourraient vous en
tenir rigueur.
Cet exercice cherche simplement à vous faire prendre conscience de la fréquence des
pensées inadaptées. À la fin de chaque journée, relisez vos notes et demandez-vous si vous
pouvez relever la présence de certains thèmes récurrents, et par quelles formules efficaces
vous pourriez remplacer les pensées inadaptées que vous avez identifiées.
Consigne : notez sur un petit carnet ou enregistrez avec un appareil les pensées
dysfonctionnelles telles qu’elles sont exprimées dans votre langage et dans celui des autres.
Par exemple :
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Journal personnel de
réflexion
L’une des idées centrales de la thérapie cognitive est que le cycle pensée-sentiment-
comportement peut advenir dans des situations personnelles et interpersonnelles
particulières. Par exemple, prenez quelques instants pour vous détendre et réfléchissez à
une situation où l’on vous a critiqué. Essayez de vous rappeler tout ce que vous pouvez sur
cette situation : qui était présent ? Où étiez-vous ? etc.
À présent, essayez de vous souvenir de vos pensées face à ces critiques, suivies de vos
sentiments, et de votre comportement en réponse à ces pensées. Ensuite, choisissez des
pensées alternatives, plus positives, et imaginez le cycle qui en découlerait. Notez dans
votre journal de bord si vous avez trouvé que cet exercice était plutôt facile ou difficile. Est-
ce que ces résultats vous permettent de voir plus clairement vos affinités avec l’approche
cognitive ?
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