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En 1945, c’est-à dire 16 ans après la découverte de la Pénicilline (découvert par Flemming en 1929),
l’antibiothérapie a véritablement débuter dans le traitement de maladies infectieux.
En 1941, la pénicilline a été utilisée pour la 1ère fois pour Staphylocoque. L’euphorie de cette année
est bien vite tempéré, Flemming prévoit déjà la résistance des bactéries à la pénicilline. Deux années
suffisent à confirmer ses craintes. Et donc c’est en 1947, qu’on repérait déjà les premières souches
de staphylocoques capables de dégrader la pénicilline.
Depuis le nombre de souches résistantes aux ATB n’a cessé d’augmenter à cause de l’introduction
successive de différents antibiotiques en thérapeutique.
c) Types de résistance
On peut parler d’une résistance d’une bactérie à un antibiotique lorsque celui-ci est inefficace
contre cette bactérie et que celle-ci peut continuer son développement.
Il existe deux types de résistances : la résistance naturelle et la résistance acquise.
On trouvera généralement ce type de résistance chez les souches bactériennes sauvages, qui
n’ont jamais rencontré d’antibiotiques.
Pour un antibiotique donné, l’ensemble des espèces bactériennes qui y sont sensibles
représente son spectre d’activité.
Les antibiotiques ne provoquent pas les mutations directement mais les favorisent.
Les antibiotiques n’induisent pas la résistance mais, grâce à leur pression de sélection, ils
permettent l’émergence des souches résistantes qui, au sein d’un biotope, seront favorisées
par rapport aux souches sensibles.
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Ces processus de sélection et de transfert sont d’autant plus efficaces que l’antibiotique est
présent en concentration trop faible ou pendant un temps trop court. Les bactéries, même
faiblement résistantes, peuvent alors se multiplier plus aisément. C’est pourquoi les médecins
insistent pour que les prescriptions d’antibiotiques soient respectées à la lettre, c’est-à-dire à
la dose et pendant la durée indiquées sur l’ordonnance, même si les symptômes s’améliorent.
Il ne s’agit pas de dire que les bactéries se mettent à produire des adaptations leur permettant
de résister (dans le sens où les bactéries contrôleraient de façon consciente la façon dont elles
évoluent), mais simplement de dire que c’est parce qu’il y a utilisation massive
d’antibiotiques que les bactéries deviennent résistantes (celles qui ne le sont pas meurent et ne
reste plus dans la population que les bactéries résistantes).
d) Modalités de résistance
L’acquisition d’une résistance passe par des modifications du patrimoine génétique des
bactéries. Ces changements peuvent être interne ou par incorporation externe.
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Plusieurs de ces mécanismes peuvent co-exister dans une même souche.
d1. Imperméabilité
Modification de la perméabilité membranaire (altération des porines). Ce mécanisme est
spécifique des bactéries à Gram négatif.
Les bactéries à Gram négatif sont résistantes naturellement aux Macrolides et à la Pénicilline
M, car les molécules de ces antibiotiques sont trop encombrantes et ne peuvent pas passer à
travers les porines.
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d3. Modifications de la cible
L’antibiotique agit sur une cible précise. Lors de ce type de résistance, la bactérie modifie
cette cible ou lui substitue une autre cible qui n’aura pas d’affinité avec l’antibiotique. Ainsi
l’antibiotique sera inefficace.
Ce type de résistance est employé par exemple par Staphylococcus aureus, les entérocoques,
S. pneumoniae et les Pseudomonas aeruginosa pour lutter contre les Bêtalactamines.
Certaines bactéries sont capables de modifier leurs ribosomes pour lutter contre les
antibiotiques de la famille des macrolides.
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e) Acquisition de cette résistance
La résistance bactérienne peut être acquise de plusieurs manières.
Ensuite on peut aussi trouver l’acquisition plasmidique. Les bactéries ont la capacité de
transférer l’information génétique contenue dans leur plasmide, les bactéries ont la capacité de
transférer les éléments mobile de leur matériel génétique (génome). Ce qui arrive
fréquemment est que les bactéries concentrent plusieurs gènes de résistance dans leur
plasmide et l’échangent.
f) Résistance croisée
Résistance d'un microorganisme à un médicament, souvent un antibiotique, auquel il n'a pas
été exposé, résultant d'une résistance acquise envers un autre médicament.
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On parle de résistance croisée lorsqu'une bactérie est résistante à deux ou plusieurs
antibiotiques de la même famille ou du même sous-groupe par le même mécanisme de
résistance.
La conséquence majeure de la résistance croisée est la sélection croisée : n’importe quel
antibiotique de la classe peut sélectionner des bactéries résistantes à tous les autres membres.
g) Co-résistance
Dans la co-résistance, plusieurs mécanismes de résistance sont associés chez la même
bactérie, parfois stabilisés par intégration dans le chromosome. Chacun confère (par résistance
croisée) la résistance à une classe d’antibiotiques, ce qui entraîne in fine un large phénotype
résistant de la bactérie hôte. Là encore, la conséquence de cette organisation génétique est la
co-sélection.
Dans ce cas, une classe d’antibiotiques à laquelle la bactérie est résistante pourra sélectionner
la résistance à des classes d’antibiotiques non reliées. Ceci est par exemple le cas chez les
pneumocoques
h) Alternatives à l’antibiothérapie
Afin de contourner les problèmes posés par la résistance aux antibiotiques et la pénurie de
nouveaux médicaments, on recherche des manières radicalement différentes de traiter les
infections.
-La « phagothérapie » repose sur l’utilisation de bactériophages (des virus pouvant avoir été
génétiquement modifiés, ou non) ou d’enzymes de phages afin de détruire les bactéries.
A chaque type de bactériophage est alloué un type bien précis de bactérie à détruire. C'est la
raison pour laquelle, contrairement aux antibiotiques qui attaquent un spectre de bactéries
sans faire de distinction entre les bonnes et les mauvaises bactéries, le bactériophage (ou
phage) ne va détruire que la bactérie incriminée sans faire aucun autre dommage. C'est
pourquoi, il n'y a pas d'effets secondaires à cette thérapie.
Elle est aujourd'hui la seule solution connue pour soigner des bactéries multi résistantes.
-La plupart des bactéries utilisent un système de communication, le quorum sensing, qui leur
permettent d’adapter leur comportement en fonction de la taille de la population. Les bactéries
mutualisent ainsi leurs efforts de survie en synchronisant entre elles la régulation de gènes
impliqués notamment dans la virulence, la résistance aux antimicrobiens ou la formation du
biofilm. Des inhibiteurs chimiques, des anticorps ou encore des enzymes capables d’interférer
avec les autoinducteurs ont été développés et se sont montrés efficaces pour diminuer la
virulence des bactéries à la fois in vitro et in vivo. Cette stratégie, appelée quorum
quenching, a également montré des effets synergiques avec des traitements antibactériens
classiques. Il permettrait notamment d’augmenter la sensibilité des bactéries aux
antibiotiques.