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Dr Moussa OUEDRAOGO (MCA)

L3 médecine
1.Définir la notion d’antibiotique (ATB).

2.Classer les ATB en citant des exemples.

3.Décrire les mécanismes d’action des groupes

d’ATB en précisant des exemples..

4.Décrire les critères de choix et de conduite du

traitement.
Introduction

1. éléments physiopathologies

2. Classifications des ATB

3. Quelques groupes (MA, spectre)

4. Utilisations en thérapeutique des ATB

Conclusion
§ Les ATB sont des médicaments antiinfectieux
antibactériens .

§ Ce sont soit des substances naturelles

produites par des bactéries ou champignons =


ATB vrais, soit des composés chimiques d’hémi-
synthèse ou de synthèse totale
(antibiomimétiques).
§ L’utilisation des ATB est une pratique encadrée,

raisonnée. Il peut s’agir d’une antibiothérapie de


présomption ou documentée (sur des germes
identifiés, profil de sensibilité connue)
§ Le choix des ATB dépend des germes (sensibilité,

localisation); des propriétés du médicaments et des


caractéristiques du terrain (contre-indications,
allergies, IH, IR etc).
§ Les ATB retenus doivent présenter une
pharmacocinétique en adéquation avec la
localisation des germes et une efficacité sur les
germes aux ATB.
§ De plus des germes résistants aux ATB courants
naturellement ou par acquisition sont apparus. Ce
risque oblige le praticien à réaliser parfois des
associations d’ATB afin d’élargir le spectre
d’action, obtenir une synergie ou réduire la
toxicité chez l’hôte.
§ L’arrêt d’un traitement par les ATB doit répondre

à des critères bien précis, microbiologiques ou


cliniques de guérison conformément aux
recommandations.

§ La connaissance des propriétés des ATB, le

respect des recommandations en matière


d’antibiothérapie sont essentiels pour une
utilisation rationnelle de ces antiinfectieux.
§ L’homme vit en symbiose avec de nombreux
microorganismes résidents ou flore commensale
(bouche, tube digestif, peau etc.) qui participe à la
barrière naturelle des défenses contre les
microorganismes pathogènes.
§ La rupture des barrières naturelles cutanéo-
muqueuses, permet une invasion et une pathogénie de
la flore commensale ; mais aussi l’introduction de
germes pathogènes caractérisés par leur virulence
(adhérence aux muqueuses, pénétration intracellulaire
ou émission de toxines diffusibles).
Les infections sont favorisées par la rétention
ou stases liquidiennes, les hématomes,
l’anaérobiose (foyer nécrotique), le pH alcalin les
glucides etc.
De l’agression de l’organisme par les
microorganismes va résulter un conflit hôte-
bactérie dont la traduction constitue les aspects
cliniques de l’infection.
La gravité de l’infection dépend: la virulence du
germe, de sa résistance aux moyens de défense de
l’organisme et/ou exogènes.
La réponse de l’hôte consiste à une réaction
inflammatoire et au développement d’une immunité
humorale et/ou cellulaire à l’encontre du germe.
La guérison survient avec l’élimination du
microorganisme ou des substances pathogènes
avec parfois l’acquisition d’une immunité
spécifique.
La localisation intracellulaire de certains germes
pose le problème de foyer résiduel si ces germes
ne sont pas totalement éradiqués, avec des
possibilités de rechutes.
Après la guérison des maladies réactives post
infectieuses peuvent survenir, arthrites,
rhumatismes, néphropathies.
L’objectif du traitement antibactérien peut -être
curatif (éradiquer les germes en cause) ou
préventifs ou antibioprophylaxie ou
antibiothérapie de couverture.
1. Selon la chimie, on distingue
- Betalactamines
- aminosides (glycoaminosides)
- Cyclines
- Macrolides et synergistines et Lincosamides
- Polypeptides
- Glycopeptides
- Quinolones
- Nitro – imidazoles
- Sulfamides et autres
Selon le critère pharmaco-clinique

- Bactéricides : ATB qui entraînent la mort des


bactéries. Exemples bêta-lactamines, aminosides,
polypeptides

- Bactériostatiques : ATB qui arrêtent la


multiplication des bactéries.

Exemples: Tétracyclines, macrolides, sulfamides,


Selon le mode d’action les ATB se distinguent :
1. Inhibiteurs de la synthèse de la paroi : Bêtalactamines,
Glycopeptides, Fosfomycine
2. Inhibiteurs de la synthèse protéique: Aminosides,
Macrolides, Tétracyclines, Oxazolidinones
3. Inhibiteurs de la synthèse des acides nucléiques:
Quinolones, Sulfamides antibiotiques
4. Destructeurs des membranes bactériennes:
Lipopeptides cycliques, Polymyxines
Pénicillines
Pénicilline G : Benzylpénicilline (pénicilline G), Benzathine
benzylpénicilline
Pénicilline V: Pénicilline V
Pénicilline M: Oxacilline, Cloxacilline
Pénicilline A et apparentée : Aminopénicilline ( Amoxicilline),
Amidinopénicilline (Pivmecillinam)
Pénicilline antipyocyanique : Uréidopénicilline ( Piperacilline),
Carboxypénicilline (Ticarcilline, Témocilline)
Céphalosporines
C1G: Céfaclor, Céfadroxil, Céfalexine, Céfradine, Céfazoline
C2G: Céfuroxime-axétil, Céfoxitine, Céfamandole
C3G: Céfixime, Céfotiam-hexétil, Cefpodoxime-proxétil,
Céfotaxime, Ceftazidime, Ceftriaxone
C4G: Céfépime
C5G: Ceftobiprole médocaril, Ceftaroline
Carbapénèmes
Ertapénem, Imipénem-cilastatine, Méropénem
Monobactam
Aztréonam
Bêtalactamine-inhibiteur de bêtalactamase
Amoxicilline-acide clavulanique
Ticarcilline-acide clavulanique
Piperacilline-tazobactam
Ampicilline-sulbactam
Ceftolozane-tazobactam
Ceftazidime-avibactam
Mécanisme d’action : blocage des activités transpeptidase et
carboxypeptidase de la PLP (protéine liant les pénicillines
Elles inhibent l’enzyme de transpeptidation et de
polymérisation se traduisant par l’inhibition de la
synthèse du peptidoglycane. L’absence de paroi
conduit à la lyse de la bactérie
q Familles
Macrolides naturels
Érythromycine, Josamycine, Spiramycine
Macrolides synthétiques
Azithromycine, Roxithromycine, Clarithromycine
Midécamycine
Apparentés
Lincosamides : Clindamycine
Synergistines : Pristinamycine
Kétolide: Télithromycine
q Mécanisme d’action

Ils se lient à la sous unité 50s inhibent la peptidyl


transférase responsable de la transpeptidation
conduisant à des protéines courtes, inactives dans
la bactérie.

Les synergistines et les lincosamides ont des


mécanismes d’action similaires
q Spectre d’action
Large centré sur les germes à gram positif exception des
BGN (Neisseria spp, Helicobacter pylori, Campylobacter,
Legionella pneumoniae entre autres).
• Bactéries intracellulaires : Chlamydophila, Mycoplasma ;
• Cocci à gram positif : streptocoques bêtahémolytiques,
SARM ;
• Bacilles à gram positif : Corinebacterium dyphteriae,
Actinomyces ;
• Cocci à gram négatif : Branhamella catarrhalis,
méningocoque ;
• bacilles à gram négatif : H. pylori (clarithromycine),
Campylobacter jejuni, Bordetella pertussis, Treponem
pallidum.
q Médicaments

Gentamicine
Tobramycine
Amikacine
Kanamycine
q Mécanisme d’action
Inhibition de la synthèse protéique des bactéries:
Fixation irréversible sur la sous-unité 30 S du
ribosome ou sur la molécule d’ARN ribosomique
(ARNr) 16S entraînant des perturbations :
- Perturbation de l’initiation de la traduction des
molécules d’ARNm;
- Fin prématurée de la synthèse du polypeptide ;
- Intégration d’acides aminés ne correspondant pas
aux codons de l’ARNm.
=> protéines non fonctionnelles
q Mécanisme d’action
Bacilles à Gram négatif aérobies :
Entérobactéries, P. aeruginosa, Acinetobacter spp.,
CGP aérobies : Staph auréus Méticilline Sensibles
Bacilles à Gram positif aérobies:
L. monocytogenes, Bacillus spp, corynébactéries
Bacilles acido-alcoolo-résistants aérobies:
Mycobacterium sp. (amikacine, streptomycine)
q Groupes
• Quinolones de 1re génération (ou urinaires) :
Acide pipémidique; fluméquine
Quinolones de 2e génération
ou fluoroquinolones (ou systémiques) :
Ciprofloxacine; lévofloxacine, loméfloxacine,
moxifloxacine; norfloxacine; ofloxacine, péfloxacine
q Mécanisme d’action
Les quinolones sont bactéricides agissant par
inhibition des topo-isomérases II bactériennes,
les gyrases (chez les bactéries à Gram négatif)
ainsi que des topo-isomérases IV (chez les
bactéries à Gram positif).
Action par inhibition de la replication de l’ADN
conduisant à une lyse bactérienne.
membranaires.
q Spectre d’action
- Bactéries à Gram négatifs: Enterobactéries (E.
coli, Proteus sp., Klebsiella sp., Salmonella sp.,
Shigella sp, etc.)
- Le spectre des fluoroquinolones est élargi vers :
les CGP (staphylocoques sensibles à la méticilline),
les streptocoques et les germes résistants aux
antibiotiques comme P. aeruginosa, Acinetobacter
baumanii
- les bactéries intracellulaires comme Chlamydia
pneumoniae et Mycoplasma …….
§ Sulfamides : cotrimoxazole

§ Tetracyclines : doxycyclines

§ Glycopeptides : vancomycines

§ Polymyxines : colistine, polymyxine B

§ Oxazolidinones : linézolide, tédizolide


1. Critères de choix des antibiotiques

. Germe

- Bactérie ou forte suspicion

- Espèce(s) et sensibilité (supposées,

attendues ou connues)
1. Critères de choix des antibiotiques

. Infection

- Communautaire ou nosocomiale

- Foyer ou infecté: Œil, prostate, SNC, Os,


embryon/fœtus … en relation avec la
diffusion de l’ATB

- Sévérité actuelle ou potentielle


1. Critères de choix des antibiotiques
. Patient
- Statut immunitaire
- Age, poids
- Grossesse, allaitement
- Allergie, insuffisance rénale ou hépatique
- Traitement en cours : interactions
1. Critères de choix des antibiotiques
Caractéristiques des ATB disponibles
- Spectre : traitement probabiliste
- Bactéricide ou bactériostatique
- Voie d’administration (Forme galénique)
- Pharmacocinétique (diffusion, voie
d’excrétion)
- Contre indication effets indésirables
- Coût
2. Modes d’antibiothérapie
Antibiothérapie documentée
Elle est mise en place après un prélèvement
bactériologique, isolement et détermination du
profil du ou des germes en cause.
Elle peut être en mono ou multi-antibiothérapie
La posologie et la durée du traitement dépendent
de l’infection et des recommandations.
2. Modes d’antibiothérapie
Antibiothérapie probabiliste
Elle se fonde sur un pari sur le ou les germes et
leur sensibilité. Elle dépend de la nature de
l’infection, gravité, terrain et l’épidémiologie
Représente 80/90 % des traitements initiales
d’ATB
Pour les infections nosocomiales ou graves, le
traitement est initié en attendant les résultats
bactériologiques.
Posologies et durée du traitement sont fonction de
l’accessibilité du site et de la virulence du germe
3. Contre-indications
- Allergie
- Grossesse : CI au cours de la grossesse :
aminosides, quinolones, cyclines, phénicolés,
pyrazinamide, sulfamide (T1 et M9), imidazolés
(T1, M9?)
- Allaitement: CI sulfamides, Synergistines,
quinilones, cyclines, Erythromycine (Macrolide)
3. CONTRE-INDICATIONS

- Enfant : cyclines (< 8 ans), quinolone


(problème de croissance)

- Espace QT long: erythromycine IV,


moxifloxacine

- Exposition au soleil ou UV : cyclines,


sulfamides, quinolones

-
3. CONTRE-INDICATIONS
- Cytopénie ou antécédent d’aplasie médullaire :
phénicolés
- Myasthénie : aminosides, cyclines en IV,
Colimycine
- Déficit en G6PD : phénicolés, sulfamides,
quinolones
-Porphyrie: sulfamides
4. Indications d’association d’atb

Objectifs

- Recherche de synergie d’action

- Pévention de la sélection de mutants


résistants

- Elargissement du spectre
4. Indications d’association d’atb
q indications
- Patients: immunodéprimés (neutropénie…)
- Infections : nosocomiales, à sites
particuliers (septicémie, endocardite,
ostéite, Polybactérienne (péritonites),
sévère à germe non encore identifié ou à
staph, stretocoque ou BGN, mycobactérie
Exemple d’association : Bêtalactamine +
Aminoside
5. SURVEILLANCE
Efficacité
La réévaluation est impérative:
- Surtout si antibiothérapie probabiliste
- Des réception de l’ATG et après 48-72h de
traitement
- L’évaluation est clinique (signes spécifiques
et généraux) biologiques (ATG, Cpe, CRP,
NFS, culture de nouveaux prélèvements
5. SURVEILLANCE
q Efficacité: Les échecs stratégique,
diagnostique, microbiologique (résistance,
polymicrobisme), pharmacologique (posologie
insuffisante, inobservance, interaction
médicamenteuse, diffusion insuffisante
(Concentration < CMI)
q Tolérance : Effets indésirables,
Biologie: aminosides (créatininémie avec les, dosage
des CP, Audiogramme si trt >10 jrs)
Sulfamides,phénicolés (NFS/semaine)
q Arrêt : guérison, brutal
6. Principaux effets indésirables
Communs
- Troubles digestifs: Douleurs, N,V Diarrhées
(perturbation de la flore, effet
prokinétique) candidose buccale ou vaginale
par déséquilibre de la flore
- Allergie : éruption cutanée, prurigineuse,
Lyell, Stevens-johnson, choc anaphylactique…
- Déséquilibre d’un traitement AVK
6. Principaux effets indésirables
Communs
- Troubles digestifs: Douleurs, N,V Diarrhées
(perturbation de la flore, effet
prokinétique) candidose buccale ou vaginale
par déséquilibre de la flore
- Allergie : éruption cutanée, prurigineuse,
Lyell, Stevens-johnson, choc anaphylactique…
- Déséquilibre d’un traitement AVK
6. Principaux effets indésirables
q Spécifiques de groupe
- Bêtalactamines :
o Allergie (croisée à 5% entre CSP et
pénicillines),
o Eruptions cutanée non allergiques avec les
pénicillines en cas de virose ou association
d’allopurinol
oCytopénie, fièvre
oConvulsions (surdosage)
oDiarrhée motrice
6. Principaux effets indésirables
q Spécifiques de groupe
Aminosides:
o Néphrotoxicité
oOtotoxicité
Macrolides:
o Troubles digestifs hépatites cholestatique,
allongment de QT (Ery en IV) interaction avec
la théphylline et dérivés de l’ergot de seigle
(surdosage)
6. Principaux effets indésirables
q Spécifiques de groupe
Glycopepetides:
o Néphrotoxicité
oOtotoxicité
oVeinite, éruption pseudoallergique en cas
perfusion trop rapide avec la vancomycine
Fluoroquinolones :
o Photosensibilisation, tendinopathie,
arthromyalgie, confusion mentale, crise
d’épilepsie allongement de QT avec la
monofloxacine.
§ L’antibiothérapie doit être raisonnée afin
d’éviter les échecs thérapeutiques par
exacerbation de la toxicité ou émergence d’une
résistance au traitement.
§ Le diagnostic de certitude ou de présomption
(bien mené), le choix judicieux des
médicaments adaptés au problème et au terrain
augmente la probabilité de succès
thérapeutique.
§ La prévention des BMR reste une
préoccupation aux regards des résidus ATB
alimentaires mais aussi dans les détergents..
§MERCI

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