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Les antibiotiques

Introduction
Classification des antibiotiques :
 Famille des bétalactamines
 Famille des glycopeptides
 Famille des aminosides
 Famille des phénicolés
 Famille des cyclines
 Familles des macrolides et apparentés
 Famille des polypeptides
 Famille des rifamycines
 Familles des sulfamides
 Famille des quinolones
 Famille des nitrofuranes
 Famille des nitro-imidazolés
 Famille des antibacillaires
Mécanismes d’action des antibiotiques
 Traverser les couches externes de la bactérie et pénétrer à l’intérieur de la bactérie à
travers les porines
 Se fixer sur une cible cellulaire spécifique et bloquer une fonction physiologique
indispensable à la vie bactérienne
 Ne pas être inactivé par des enzymes telles que les bétalactamases
 Ne pas être rejeté à l’extérieur (efflux)
Mécanismes de résistance bactérienne aux antibiotiques :
 Mécanismes de résistance
 Facteurs favorisants la diffusion des souches résistantes
Conclusion

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Introduction :
 Un antibiotique est une substance d’origine naturelle ou semi-synthétique, capable
d’inhiber la croissance ou de détruire les bactéries, en agissant spécifiquement sur une
étape essentielle du métabolisme bactérien
 Cependant les antibiotiques ne sont pas actifs sur toutes les espèces bactériennes sans
distinction
 On définit alors le spectre théorique d’activité d’un antibiotique par l’ensemble des
espèces bactériennes sensibles à cet antibiotique
 On décrit 3 types de spectres :
o Antibiotiques à spectre large : actifs sur les bactéries gram – et gram +
o Antibiotiques à spectre limité aux bactéries gram – ou bactéries gram +
o Antibiotiques à spectre très étroit limité à une espèce bactérienne
 Il est important de signaler qu’une souche théoriquement sensible à un antibiotique
peut lui devenir résistante par un phénomène de mutation chromosomique ou par
acquisition d’un plasmide de résistance
 Les antibiotiques sont classés en familles sur la base d’une structure chimique
commune leur conférant le même mécanisme d’action
Classification des antibiotiques :
 Famille des bétalactamines :
o Antibiotiques dont la structure présente un cycle bétalactamase
o Groupe des pénicillines :
 Pénicilline G :
 Active sur :
 Cocci gram + sauf Staphylocoques producteurs de pénicillinase
 Cocci gram –
 Bacilles gram +
 Leptospires
 Tréponèmes
 Anaérobies sauf les bactéroïdes
 Inactive sur : Bacilles gram –
 Pénicilline M :
 Résistant aux pénicillinases des staphylocoques
 Remplacée par l’Oxacilline et la Cloxacilline, antistaphylococciques
majeurs, actifs sur les staphylocoques producteurs de pénicillinase
 Les staphylococques peuvent acquérir une résistance par mutation
d’une PLP entraînant une résistance à touts les bétalactamines
 Pénicilline A :
 Spectre pénicilline G
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 Bacilles gram – non producteurs de bétalactamase :
 Haemophilus
 Escherichia coli
 Salmonella
 Shigella
 Carbapénème : Imipenème
 Très actif sur un grand nombre d’espèces bactériennes gram + et
gram -
 Inactif sur les staphylocoques méthicilline résistant
 Inhibiteurs des bétalactamases :
 Acide clavulanique, Sulbactam et Tazobactam
 Ce sont des molécules qui ont une structure semblable à celle des
pénicillines
 Elles servent à piéger les bétalactamases bactériennes permettant
ainsi l’activité antibactérienne des autres bétalactamines
 Elles sont toujours utilisées en association :
 Ampicilline + Sulbactam
 Amoxicilline + acide clavulanique
o Groupe des céphalosporines :
 Inactives sur les staphylocoques méticillino-résistant
 Elles sont classées en génération :
 1ère génération :
 Spectre de pénicilline M
 Spectre de pénicilline A
ème
 2 génération
 3ème génération :
 Céfotaxime, Céfopérazone, Céftriaxone, Céeftazidime…
 Elles sont inactives sur les Entérocoques et les Listeria
 Elles diffusent très bien dans le liquide céphalorachidien
 Famille des glycopeptides :
o Vancomycine et Teicoplanine
o N’agissent que sur les bactéries à gram positif
o Sont indiqués dans le traitement des infections graves à staphylocoque résistant à
la Pénicilline M
 Famille des aminosides :
o Streptomycine à toxicité cochléo-vestibulaire et rénale : Tuberculose,
Endocardite, Brucellose
o Spectinomycine utilisé dans le traitement de l’urétrite gonococcique
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o Le groupe majeur ayant un spectre large :
 Gentamycine, Tobramycine, Nétilmycine, Amikacine
 Actif sur :
 Staphylocoques sensibles à la pénicilline M
 Bacilles gram –
 Bacilles gram +
 Inactif sur :
 Streptocoques
 Anaérobies
o Ils sont inactifs sur les bactéries intracellulaires
 Famille des cyclines :
o Antibiotiques à activité bactériostatique et à spectre large mais acquisition de
nombreuses résistances par :
 Bacilles gram –
 Staphylocoques
 Streptocoques
 Pneumocoques
o Les anaérobies sont naturellement résistants
o Ont une activité intracellulaire :
 Mycoplasme
 Chlamydia
 Brucella
 Rickettsia
o Deux groupes de cyclines :
 1ère génération :
 Tétracyclines et Chlor-tétracyclines
 Demi-vie courte
 Mauvaise tolérance digestive
ème
 2 génération :
 Minocyclines et Doxycyclines (les deux commercialisés au Maroc)
 Demi-vie longue
 Meilleure tolérance digestive
 Famille des phénicolés :
o Antibiotiques à activité bactériostatique et à spectre large
o Chloramphénicol et Thiamphénicol
o Spectre large :
 Cocci gram +
 Cocci gram -
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 Bacilles gram –
 Exceptionnellement anaérobies
o Toxicité hématologique (aplasie médullaire)
o Réservés à des indications thérapeutiques bien précises :
 Méningites
 Abcès cérébraux à germes sensibles
 Fièvre typho-paratyphiques

 Familles des macrolides et apparentés :


o Antibiotiques bactériostatiques
o Macrolides vrais :
 Erythromycine, Clarythromycine, Josamycine, Spiramycine
 Spectre limité à :
 Cocci gram +
 Cocci gram –
 Bacilles gram +
 Rickettsia
 Campylobacter
 Légionella
 Mycoplasme
 Chlamydia
 Anaérobies
 Inactives sur les entérobactéries
o Lincosamides :
 Lincomycine = anti-sptaphylococcique mineur
 Doué d’une toxicité non négligeable : colite pseudomembraneuse
 Indication actuelle : Dalacine dans le traitement de la toxoplasmose
o Synergistines : Pristinamycine = anti-staphylococcique majeur
 Famille des polypeptides :
o Polymixine – Colistine :
 Certains bacilles à gram - : Entérobactéries + pyocyanique
 Faible diffusion tissulaire : application locale sur la peau et les muqueuses
comme antiseptique intestinal
 Toxicité rénale
o Bacitracine – Tyrothricine :
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 Bacilles gram +
 Toxicité importante : seulement utilisation locale
 Famille des rifamycines :
o A activité bactéricide
o Spectre large, mais indications limitées :
 Aux germes multi-résistants :
 Staphylocoques résistant à la pénicilline M
 Entérobactéries
 Antituberculeux majeur
o A utiliser toujours en association, car risque d’augmenter l’émergence de mutants
hautement résistants

 Familles des sulfamides :


o Sulfamides non associés :
 Spectre théoriquement large, mais en raison des résistances, les indications
sont limitées aux infections intestinales
 Certaines ne sont pas absorbées par la muqueuse intestinale et peuvent
être utilisées comme traitement local

o Sulfasalazine : traitement des poussées de la rectocolite hémorragique


o Sulfamides associés :
 Triméthoprime – Sulfaméthoxazole
 Spectre large et bonne diffusion tissulaire
 Bactéries toujours résistantes :
 Pyocyanique
 Mycobactéries
 Anaérobies
 Tréponèmes
 Famille des quinolones :
o Quinolones classiques :
 Chef de fil : acide nalidixique
 Spectre étroit et diffusion tissulaire faible
 Limités au traitement des infections urinaires
 A utiliser en association car développement fréquent des résistances
o Nouvelles quinolones (Fluoroquinolones) :
 Ofloxacine, Ciprofloxacine, Norfloxacine
 Spectre plus large inclut les staphylocoques et le pyocyanique
 Bonne diffusion tissulaire et intracellulaire
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 Famille des nitrofuranes :
o Spectre : Cocci + Entérobactéries
o Nitrofurantoïne : antiseptique urinaire
o Nifuroxazide : antiseptique intestinale
o Nombreuses résistances acquises
 Famille des nitro-imidazolés :
o Métronidazole, Ornidazole
o Bonne activité :
 Anti-anaérobie
 Anti-giardiase
 Anti-amibiase
 Anti-trichomonase
 Anti-fongique
 Famille des antibacillaires :
o 4 antituberculeux majeurs :
 Isoniazide
 Rifampycine
 Streptomycine
 Pyrazinamide
o Autres : Ethambutol, Ethionamide
Mécanismes d’action des antibiotiques :
Pour qu’un antibiotique soit actif, il doit :
 Traverser les couches externes de la bactérie et pénétrer à l’intérieur de la bactérie à
travers les porines :
o Cette étape est importante surtout pour les bactéries gram –
o La plupart des bactéries gram – possèdent des cibles sensibles à la Pénicilline G
mais elles sont naturellement résistantes à cet antibiotique qui ne peut traverser
leur couche externe
o Les streptocoques sont naturellement résistants aux aminosides car ceux ci ne
peuvent traverser leur paroi. Par contre les aminosides agissent en synergie avec
les bétalactamines qui altèrent la paroi et permettent leur pénétration
 Se fixer sur une cible cellulaire spécifique et bloquer une fonction physiologique
indispensable à la vie bactérienne
o La cible diffère selon l’antibiotique :
 Antibiotiques agissant sur la synthèse de peptidoglycane :
 Les bétalactamines
 Les céphalosporines
 Les glycopeptides
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 Antibiotiques inhibant la synthèse protéique :
 Les aminosides
 Les cyclines
 Les phénicolés
 Les macrolides
 Antibiotiques agissant sur les membranes : les polypeptides
 Antibiotiques agissant sur les acides nucléiques :
 La rifampicine
 Les sulfamides et le triméthoprime
 Les quinolones

o Deux types d’activités d’antibiotique selon la fonction bloquée :


 Bactériostatiques :
 Blocage de la multiplication cellulaire
 Exemples :
 Cyclines
 Chloramphénicol
 Macrolides
 Bactéricides :
 Effet léthale sur la cellule
 Exemples :
 Bétalactamines
 Aminosides
 Rifampicine
 Ne pas être inactivé par des enzymes telles que les bétalactamases
 Ne pas être rejeté à l’extérieur (efflux)
Mécanismes de résistance bactérienne aux antibiotiques :
 Une bactérie naturellement sensible à un antibiotique peut devenir résistante par
modification de son patrimoine génétique : mutation ou acquisition de gènes provenant
de bactéries de même espèce ou d’espèces différentes
 Les mécanismes d’acquisition de ces gènes sont le plus souvent la coujugaison avec
échange de plasmides ou de transposons conjugatifs ou par transformation
(pneumocoque)
 Il existe 4 mécanismes de résistance :
o Inactivation enzymatique de l’antibiotique :
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 La bactérie produit des enzymes hydrolysant le cycle bétalactame avec
production de molécules inactives
 Exemple : les bétalactamases produites par le Staphylocoque Aureux,
inactivent la pénicilline G et A
o Modification de la cible : Le Staphylocoque Aureus devient résistant à la
pénicilline M, et le pneumocoque à la pénicilline, par modification de sa protéine
de liaison à la pénicilline PLP
o Diminution de la perméabilité du germe vis-à-vis de l’antibiotique :
 Par mutation et modification des porines, l’antibiotique ne peut plus
pénétrer dans la cellule bactérienne et atteindre la cible
 Exemple : Pseudomonas Aeruginosa résistant à l’imipenème
 Parfois une même souche peut présenter plusieurs mécanismes de
résistance à la fois au même antibiotique (la résistance des entéropathies
aux bétalactamines)

o Excrétion de l’antibiotique par mécanisme d’efflux :


 Certaines bactéries résistantes possèdent des systèmes énergie
dépendants capables d’extraire l’antibiotique de l’intérieur de la cellule
 Peut être accentuée sous l’effet d’une mutation sur le gène régulateur
 Exemples :
 Tétracyclines
 Macrolides
 Fluoroquinolones
 Facteurs favorisants la diffusion des souches résistantes :
o Les résistances aux antibiotiques ont deux principaux supports génétiques :
 Chromosomique : rare 10 à 20 % des cas
 Plasmidique :
 Par acquisition d’un plasmide de résistance
 80 % des résistances
 Responsable de diffusion épidémique et de multi-résistance
o La pression de sélection exercée par l’antibiotique :
 L’augmentation du nombre de souches résistantes est directement liée à
l’utilisation massive de cet antibiotique, car ce dernier actif sur les souches
sensibles, va limiter leur nombre, au profit des souches résistantes
 Cette pression de sélection est encore plus dangereuse pour les résistances
plasmidiques, ce qui entraîne une diffusion des souches multi résistantes
o La transmission croisée à l’hôpital est favorisée par les conditions suivantes :
 Terrain fragilisé du patient : immunodéprimé, affections graves
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 Multiplication des portes d’entrée (acte à visée diagnostique ou curative)
 Mauvaise observance des conditions d’asepsie
 Antibiothérapie de couverture
Conclusion :
 Les interactions bactérie-antibiotique sont complexes
 Les études microbiologiques essaient d’éclaircir les principaux mécanismes d’action et
de résistance
 Intérêt de la coopération : clinicien-biologiste dans l’instauration d’un traitement
adapté grâce aux résultats de l’antibiogramme et éviter les antibiothérapies abusives

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Auto-immunité
Introduction
Classification des maladies auto-immunes :
 Spécifiques d’organe
 Non spécifiques d’organe
Physiopathologie des maladies auto-immunes :
 Théories explicatives de l’auto-immunité
o Théorie des clones interdits
o Tolérance élective des cellules T
o Perte de la fonction T suppressive
 Facteurs favorisants et conséquences
o L’âge
o Le sexe
o L’hérédité
o Le terrain immunitaire
o Les infections virales et microbiennes
 Médiateurs de l’auto-immunité et leurs mécanismes d’action
o Auto-anticorps
o Complexes immuns
o Immunité cellulaire
Exploration biologique à la recherche des auto-anticorps
 Immunofluorescence indirecte
 Radio-immunologie
 Hémagglutination passive
 Immuno-précipitation
Arguments en faveur de l’auto-immunité :
 Argument direct
 Arguments indirectes
 Arguments biologiques
Conclusion

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Introduction :
 L’auto-immunité se définit par l’existence de lymphocytes T et/ou de lymphocytes B
(c'est-à-dire les anticorps) dirigés contre les composants du soi
 La grande majorité des maladies auto-immunes a pour support l’immunité humorale
avec la production d’auto-anticorps, mais dans certain nombre de cas, l’immunité
cellulaire est également en cause
 Intérêt : meilleure compréhension de la physiopathologie des maladies auto-immunes
pour une meilleure approche diagnostique, pronostique et thérapeutique
Classification des maladies auto-immunes :
 Spécifiques d’organe :
o Maladies auto-immunes type I ou maladies auto-immune localisées
o Glande thyroïde :
 Maladie de Basedow
 Thyroïdite d’Hashimoto
 Myxœdème inflammatoire
o Estomac : anémie pernicieuse de Biermer (anticorps anti-facteur intrinsèque)
o Surrénales : insuffisance rénale lente
o Pancréas : diabète insulinodépendant
o Foie : cirrhose biliaire primitive (anticorps anti-mitochondries) et hépatite auto-
immune (anticorps anti-muscle-lisse) = anticorps non spécifiques d’organes
 Non spécifiques d’organe :
o Maladies auto-immune type II, maladies auto-immunes généralisées ou maladies
systémiques
o Les organes atteints généralement sont : peau, rein, articulations, muscle
o Exemples :
 Anémie hémolytique auto-immune
 Dermatomyosite
 Sclérodermie
 Syndrome sec (anticorps anti SSA et anti SSB)
 Lupus érythémateux disséminé (Ac-antinucléaires, Ac-anti DNA, Ac-anti Sm,
Ac-anti phospholipides et Ac anti-coagulants circulants)
 Polyarthrite rhumatoïde (facteur rhumatoïde)
 Myasthénie
 Rhumatisme articulaire aigu
 Glomérulonéphrites aigues

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Physiopathologie des maladies auto-immunes :
 Théories explicatives de l’auto-immunité :
o Théorie des clones interdits :
 Chez les sujets normaux il y a élimination des clones lymphocytaires
reconnaissant les auto-antigènes
 Les clones dirigés contre des auto-antigènes séquestrés (œil, testicule,
cerveau…) sont les seuls qui s’échappent de cette élimination
 Ces auto-antigènes séquestrés, une fois libérés dans le sang, peuvent
induire une réponse immunitaire
o Tolérance élective des cellules T :
 A l’état normal, il existe une tolérance de type T vis-à-vis des auto-
antigènes
 Trois facteurs peuvent être responsables de la rupture de cette tolérance :
 Modification de l’auto-antigène
 Antigène exogène donnant lieu à une réaction croisée
 Action virale faisant apparaître des néo-Ag à la surface des cellules
o Perte de la fonction T suppressive :
 Normalement les lymphocytes T suppresseurs éliminent les lymphocytes B
et les lymphocytes T auto-réactifs
 En cas de déficits en cellules T suppressives, par défaillance de la fonction
thymique, se produit un emballement des cellules B
 Facteurs favorisants et conséquences :
o L’âge :
 La fréquence de certains auto-anticorps augmente avec l’âge
 Cependant, les maladies auto-immunes surviennent à un âge préférentiel
et leur fréquence n’augmente pas avec l’âge
o Le sexe : 2/3 des maladies auto-immunes ont une prédominance féminine nette
o L’hérédité :
 Des cas familiaux sont retrouvés
 Une certaine relation avec le système HLA a été retrouvée : hépatite
chronique active, la myasthénie, le diabète et l’hyperthyroïdie et
l’haplotype HLA-A1, B8 et DW3
o Terrain immunitaire :
 Déficit de l’immunité cellulaire, particulièrement des lymphocytes T
suppresseurs
 10 % des individus ayant certains déficits immunitaires congénitaux
o Infections virales et microbiennes :
 Perturbation du signal de reconnaissance des cellules du sujet
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 Hépatite B et C
 Médiateurs de l’auto-immunité et leurs mécanismes d’action :
o Auto-anticorps : agissent par plusieurs mécanismes
 Cytolyse par activation du système de complément (anémie hémolytique)
 Cytolyse par des anticorps lympho-dépendant
 Modification du signal transmis par le récepteur cellulaire :
 Activation du récepteur : maladie de Basedow
 Blocage du récepteur : diabète
 Action sur des molécules solubles
o Complexes immuns :
 In situ :
 Se déposent au niveau des tissus :
1. Induisent l’activation du complément
2. Libération des facteurs chimiotactiques
3. Libération des enzymes lysosomiales
4. Altération de l’organe cible
 Exemple : pemphigus / pemphigoïde
 Circulants :
 Se déposent dans les vaisseaux vasculaires responsables de lésions
de vascularite
 Exemple : lupus érythémateux disséminé
o Immunité cellulaire :
 Les lymphocytes T8 peuvent exercer une cytotoxicité directe sur les cellules
présentant des auto-antigènes et leur destruction
 Exemple : maladies auto-immunes spécifiques d’organe
Exploration biologique à la recherche des auto-anticorps :
 Immunofluorescence indirecte : test de routine le plus utile
o Anticorps anti-nucléaires
o Anticorps anti cellules pariétales
o Anticorps anti-mitochondriales
 Radio-immunologie :
o Anticorps anti-DNA
o Anticorps anti facteur intrinsèque
o Anticorps anti IgG
 Hémagglutination passive :
o Facteur rhumatoïde
o Anticorps anti-thyroglobuline
 Immuno-précipitation :
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o Anticorps anti SSA et anti SSb
o Anticorps anti RNA
Arguments en faveur de l’auto-immunité :
 Argument direct : mise en évidence d’un anticorps circulant sur un antigène autologue
 Arguments indirectes :
o Association d’une maladie auto-immune
o Mise en évidence d’un marqueur d’immunisation
o Association avec une anomalie du système immunitaire
o Analogie avec une maladie animale spontanée ou expérimentale, en rapport avec
un processus d’auto-immunisation prouvé
 Arguments biologiques :
o Hyper-gamma-globulinémie polyclonale
o Dépôt d’IgG avec ou sans complément dans les tissus
o Hyperplasie lymphoïde
o Action favorable des corticoïdes et des anti-inflammatoires
o Parallélisme entre la gravité des lésions et le titre des auto-anticorps
Conclusion :
 Les maladies auto-immunes sont fréquentes dans notre pays en particulier et les pays
de la méditerranée en général
 La connaissance des différents mécanismes d’auto-immunisation est capital car ceux-ci
diffèrent d’une maladie à autre, dans le perspective d’une bonne prise en charge
diagnostique, pronostique et thérapeutique

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Hypersensibilité immédiate
Introduction
Formes cliniques :
 Choc anaphylactique
 Anaphylaxie localisée
o Rhinite allergique
o Asthme bronchique
o Urticaire atopique
o Eczéma allergique
Mécanismes de l’hypersensibilité immédiate :
 Caractères généraux
 Eléments mises en jeu :
o Les allergènes ou antigènes
o Les anticorps
o Les récepteurs membranaires des mastocytes et basophiles
o Les cellules déclenchantes (basophiles / mastocytes)
o Les médiateurs
Diagnostic de l’hypersensibilité immédiate :
 Clinique
 Biologique :
o Tests in vivo
 Tests cutanés et identification des allergènes
 Tests de provocation directe
 Test de dégranulation des basophiles
o Tests in vitro :
 Dosage des IgE totales
 Dosage des IgE spécifiques
 Recherche de l’éosinophilie
Conclusion

Introduction :
 Il s’agit d’une réponse immunitaire spécifique exagérée ou inappropriée, à la
réintroduction de l’antigène dans un organisme déjà sensibilisé
 L’interaction entre l’allergène fixé sur le IgE à la surface des mastocytes et des
basophiles entraîne leur dégranulation et la libération des médiateurs directement
responsables des effets locaux ou généraux
 Ce type d’hypersensibilité correspond au type I de la classification de Gell et Coombs, et
comprend l’hypersensibilité anaphylactique et l’allergie atopique
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Formes cliniques :
 Choc anaphylactique :
o Constitue le degré le plus grave d’une réaction allergique
o Survient lorsqu’une dose massive d’antigène pénètre dans un organisme
hautement sensibilisé
 Piqûres d’insectes
 Rupture d’un kyste hydatique
 Médicaments : anesthésiques, curares
o Les organes affectés sont :
 Système cardio-vasculaire : hypotonie, tachycardie
 Système nerveux central : anxiété et troubles sensoriels
 Peau : prurit généralisé
 Tractus gastro-intestinal : diarrhées, vomissements, spasmes douloureux
 Sang : hypocalcémie, hyperkaliémie, éosinophilie
 Anaphylaxie localisée :
o Rhinite allergique :
 Provoquée par des allergènes inhalés en contact avec la muqueuse nasale
 Hypersécrétion et gonflement avec obstruction des voies aériennes
o Asthme bronchique :
 Du à une broncho-constriction avec hypersécrétion et insuffisance
ventilatoire
 L’atopie représente 60 % des cas d’asthme
o Urticaire atopique :
 Surélévations circonscrites érythémateuses de la peau
 il est souvent provoqué par des allergènes alimentaires, est alors associé à
des troubles gastro-intestinaux
o Eczéma allergique :
 Dermatite atopique
 Il est toujours associé à d’autres manifestations atopiques
Mécanismes de l’hypersensibilité immédiate :
 Caractères généraux :
o L’allergène est exogène, produit de l’environnement
o Les anticorps sont des IgE homocytotropes, fixés aux basophiles et mastocytes
o Libération des médiateurs : histamine, leucotriènes…
o Le temps de réponse est court : maximum 30 minutes
o Signes cliniques variés : papule, érythème, œdème
o Histologie : mastocytes dégranulés, éosinophilie…
o Transmissible par le sérum à des sujets normaux
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 Eléments mises en jeu :
o Les allergènes ou antigènes :
 Certains agents biologiques ou chimiques ont la propriété de déclencher la
production d’IgE chez des sujets génétiquement prédisposés
 Conditions :
 L’allergène doit être bivalent pour pouvoir se lier à 2 IgE adjacents
préalablement fixées sur la membrane cellulaire des mastocytes ou
des basophiles
 L’allergène doit posséder la même spécificité anticorps
 Exemples :
 Inhalés ou pneumallergènes : pollen, poussière de maison, germes…
 Ingérés ou tropho-allergènes : lait de vache, médicaments
 Poils et squames d’animaux : chiens, chats, cobayes, lapins…
 Venins d’hyménoptères
o Les anticorps :
 Il s’agit d’IgE essentiellement
 Ce sont des anticorps homocytotropes
 La réponse IgE est un phénomène localisé au site d’entrée de l’allergène
(muqueuses et/ou ganglions lymphatiques régionaux). C’est à ce niveau
qu’a lieu la production des IgE par les lymphocytes B
 Les IgE produites localement sensibilisent les mastocytes environnants en
se fixant par leur fragment Fc. La fixation est lente (72h) mais durable
(quelques semaines)
 Les IgE produites en excès passent dans la circulation sanguine où elles
sensibilisent les basophiles circulants puis les mastocytes tissulaires de
l’organisme (normalement les IgE sont à l’état de trace dans le sérum)
o Les récepteurs membranaires des mastocytes et basophiles :
 Les récepteurs de forte affinité :
 Récepteur monovalent qui fixe exclusivement d’IgE sous forme libre
monomérique
 Le taux d’IgE est le facteur limitant dans la sensibilisation des
mastocytes et des basophiles
 Les récepteurs de faible affinité : La sensibilisation par les IgE de certaines
cellules comme les éosinophiles et les plaquettes de sujets normaux les
rend cytotoxiques pou certains parasites
o Les cellules déclenchantes (basophiles / mastocytes) :
 Riches en granules spécifiques dits métachromatiques intra-cytoplasmique
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 Ce sont les principales cellules porteuses de récepteurs membranaires pour
les IgE
 Les basophiles : localisées essentiellement dans le sang mais aussi dans les
tissus
 Les mastocytes :
 Localisées dans les muqueuses surtout
 Deux types :
 Muqueux (2/3 des mastocytes pulmonaires)
 Conjonctifs (1/3 des mastocytes pulmonaires)
o Les médiateurs :
 Préformés :
 Libérés de façon instantanée
 Effets :
 Vasodilatation
 Augmentation de la perméabilité capillaire
 Attraction des polynucléaires
 Activation du complément
 Exemples :
 Histamine ++
 Héparine
 Protéases neutres
 Tryptase
 Néoformés :
 Responsables de la réponse retardée dans l’allergie immédiate
 Effets :
 Prolonger l’inflammation
 Accentuer la réponse allergique
 Exemples :
 Prostaglandines 2
 Leucotriènes 4
 PAF
 Interleukine 1, 4, 5 et 6
 Interféron gamma
Diagnostic de l’hypersensibilité immédiate :
 Clinique :
o Interrogatoire : retracer l’histoire clinique et confirmer l’hypothèse de l’allergie
o Antécédents familiaux
o Antécédents personnels
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 Biologique :
o Tests in vivo :
 Tests cutanés et identification des allergènes :
 Rechercher la sensibilisation d’un individu vis-à-vis d’un allergène
donné au niveau de la peau
 On distingue :
 La cuti-réaction : légère scarification et y déposer gouttelette
d’allergène
 L’intradermo-réaction : introduire l’allergène dans la région
intradermique avec une seringue
 Le prick-test : déposer sur la peau une fine gouttelette
d’allergène, puis à piquer à travers la gouttelette la peau avec
une micro-lance
 La lecture de ces tests est réalisée au bout de 20 minutes. Lorsque la
réaction est positive, elle se traduit par une réaction cutanée locale
sous forme de papule, érythème et prurit
 Tests de provocation directe :
 Bronchique, nasale, conjonctivale, alimentaire…
 Risque élevé de chocs anaphylactiques accidentels
 Test de dégranulation des basophiles : on énumère le pourcentage des
cellules basophiles dégranulés en présence de l’allergène soupçonné
responsable de l’allergène
o Tests in vitro :
 Dosage des IgE totales :
 C’est le dosage des IgE libres non fixées sur les cellules
 20 % des sujets allergéniques présentent un taux normal des IgE
totales
 Dosage des IgE spécifiques :
 Il permet de mettre en évidence la présence d’anticorps spécifiques
à un ou plusieurs allergènes donnés
 Exemples :
 RAST : Radio-allergo-sorbent-test
 PHADIATOP (allergie aux pneumallergènes courants)
 Recherche de l’éosinophilie dans le sang, les sécrétions bronchiques…
Conclusion :
20
 La thérapeutique peut actuellement intervenir à différents niveaux pour interrompre la
chaîne de réactions successives
 Cependant, la suppression de l’exposition à l’allergène sensibilisant reste le meilleur
moyen

21
Hypersensibilité à complexes immuns
Introduction
Les différents types de maladies à complexes immuns :
 Les infections persistantes
 Les maladies auto-immunes
 Inhalation de matériel antigénique
Etude de la pathogénécité des complexes immuns par les modèles animaux :
 Le phénomène d’Arthus
 La maladie sérique aigue expérimentale
 Mécanismes de l’hypersensibilité à complexes immuns
Les complexes immuns en pathologie humaine :
 La maladie sérique chez l’homme
 Les affections avec complexes immuns extravasculaires
Exploration des états d’hypersensibilité par complexes immuns :
 Détection des complexes immuns dans les tissus
 Détection des complexes immuns circulants
Conclusion

Introduction :
 L’hypersensibilité par complexes immuns est l’ensemble de manifestations cliniques et
biologiques dues aux lésions tissulaires provoquées par l’activation du complément et la
mise en jeu de cellules effectrices suite au dépôt des complexes immuns
 Constitue le type III de la classification de Gell et Coombs
 Les sites de dépôt des complexes immuns sont en partie déterminés par la localisation
de l’antigène dans les tissus et en partie par le mode de dépôt des complexes circulants
Les différents types de maladies à complexes immuns :
 Les infections persistantes :
o La combinaison d’une infection persistante à bas bruit et d’une réponse anticorps
modérée conduit à la formation prolongée de complexes immuns et à leur dépôt
dans les tissus
o Exemples : Lèpre, Paludisme, Hépatite virale, Endocardite infectieuse
 Les maladies auto-immunes :
o La production permanente d’un anticorps dirigé contre un auto-antigène conduit
à la formation prolongée de complexes immuns
o La quantité augmente dans le sang et les systèmes d’épuration ne suffisent plus à
éliminer les complexes immuns, qui sont alors déposés dans les tissus

22
o Exemples : Polyarthrite rhumatoïde, Lupus érythémateux disséminé

 Inhalation de matériel antigénique :


o Les complexes immuns peuvent contenir des antigènes exogènes dans les
poumons par exemple, après inhalation répétée d’antigène de végétaux, de
moisissures ou d’animaux
o C’est ce qu’on observe dans les alvéoles allergiques intrinsèques : maladie des
poumons de fermier, maladie des éleveurs d’oiseaux
o Les anticorps produits sont principalement des IgG
Etude de la pathogénécité des complexes immuns par les modèles animaux :
 Le phénomène d’Arthus :
o Description :
 Les animaux sont immunisés par des injections répétées d’antigène,
jusqu’à ce qu’ils aient un taux élevé d’anticorps précipitants,
principalement de classe IgG
 Lorsqu’on injecte alors l’antigène par voie sous cutanée ou intradermique,
une réaction inflammatoire se développe, et atteint sont intensité
maximale entre 4 et 10 heures
 Selon la dose de l’antigène, on observe un œdème et une hémorragie
autour des points d’injection
 Un ralentissement de la circulation capillaire et accumulation de
plaquettes et de polynucléaires neutrophiles dans les veinules
 La réaction régresse ensuite et elle est habituellement très réduite 48
heures plus tard
 Histologie : complexes immuns, complément et fibrine au niveau de lésion
o Mécanismes :
 Phénomènes spécifiques immunologiques :
 L’antigène : multivalent possédant plusieurs déterminants
antigéniques reconnus spécifiquement par l’anticorps
 L’anticorps :
 IgG ou IgM
 Doit être précipitant et doit fixer le complément
 Phénomène non spécifiques non immunologiques :
 Le complément : activé par voie classique et/ou alterne
 Les polynucléaires neutrophiles :
 Rôle initial bénéfique (phagocytose des complexes immuns)
 Mais leur accumulation entraîne des lésions dégénératives

23
 La maladie sérique aigue expérimentale :
o Description :
 Injecter à un lapin du sérum albumine humaine BSA marquée à l’iode 125
 Quelques jours après, on fait des prélèvements à l’animal à des intervalles
de temps réguliers, on fait précipiter les protéines et on dose BSA
résiduelle
 En parallèle, on fait des précipitations des immunoglobulines et on dose
BSA libre
 Histologie : dépôts de complexes BSA-anti BSA dans la paroi des capillaires
glomérulaires et certaines artères
o Interprétation :
 Ces mécanismes sont semblables à ceux donnés par la réaction d’Arthus
 Au début de la phase d’élimination immune, il apparaît des complexes
immuns solubles
 Puis, la quantité d’antigène diminue et celle des anticorps augmente
 On a alors un dépôt de complexes immuns circulants devenus instables
 Mécanismes de l’hypersensibilité à complexes immuns :
o Phase de sensibilisation : les anticorps se combinent avec des quantités
d’antigène croissant
o Phase de latence : hypersensibilité semi-retardée, provoquée en quelques heures
par les polynucléaires et le complément activé par les complexes immuns
o Phase des injections déclenchantes : les complexes immuns deviennent
pathogènes quand ils sont insolubles et en grande quantité
Les complexes immuns en pathologie humaine :
 La maladie sérique chez l’homme :
o Observée après injections de sérum hétérologue en vue d’une sérothérapie ou
d’une immunosuppression
o Clinique :
 8 à 10 jours après l’injection massive du sérum
 Fièvre
 Adénopathies
 Arthralgies
o Biologie :
 Présence de polynucléaires
 Thrombopénie
 Diminution du taux de complément
24
 Protéinurie transitoire sans hématurie
o Mécanisme : dépôt de complexes immuns au niveau des parois vasculaires
o Evolution favorable sans séquelles
 Les affections avec complexes immuns extravasculaires :
La source et la localisation de l’antigène en pathologie humaine est variable
o Glomérulonéphrites dues à des antigènes bactériens :
 Post streptococciques (antigènes streptococciques)
 Lèpre lépromateuse (antigènes libérés par le traitement par les sulfones)
 Paludisme
 Syphilis
 Toxoplasmose
o Glomérulonéphrites dues à des antigènes viraux :
 Hépatites virales B et C
 Epstein Baar
 Cytomégalovirus
o Glomérulonéphrites dues à des auto-antigènes : complexes immuns IgG-anti IgG
 Lupus érythémateux disséminé
 Polyarthrite rhumatoïde
 Cryoglobulinémie
 Insuline (anticorps anti-insuline) : néphropathie diabétique
o Le rejet subaigu des greffes d’organes : anticorps anti antigènes du greffon
o La maladie du système respiratoire : maladie du poumon de fermier
 Dans le sérum : anticorps anti-microspores
 Dans le poumon : antigène inhalé et des spores
Exploration des états d’hypersensibilité par complexes immuns :
 Détection des complexes immuns dans les tissus :
o Immunofluorescence ou ELISA
o Largement utilisées dans l’exploration des vascualrites et des glomérulonéphrites
à complexes immuns
 Détection des complexes immuns circulants
o Détection des complexes immuns indépendamment de l’antigène qu’ils
contiennent
o Trois méthodes fondés sur l’interaction des complexes immuns avec :
 Le complément
 Les facteurs rhumatoïdes
 Les récepteurs cellulaires
Conclusion :

25
 La détection des complexes immuns est un des éléments qui participent au diagnostic
de certaines maladies (lupus, polyarthrite rhumatoïde…)
 L’appréciation quantitative permet une surveillance de l’évolution et de l’efficacité
thérapeutique

26
Hypersensibilité retardée
Introduction
Paramètres de la réaction d’hypersensibilité retardée
Critères de la réaction d’hypersensibilité :
 Absence de prédisposition immunologique individuelle
 Conditions expérimentales de sensibilisation
 Spécificité des réactions d’hypersensibilité retardée
Classification des réactions d’hypersensibilité retardée :
 Hypersensibilité de Jone Mote
 Hypersensibilité de contact
 Hypersensibilité de type tuberculinique
 Hypersensibilité granulomateuse
Etats d’hypersensibilité retardée chez l’homme :
 Infections bactériennes
 Infections virales
 Infections parasitaires
 Vaccination par des bactéries vivantes atténuées
 Eczéma allergique
Exploration de l’hypersensibilité retardée :
 Exploration in vivo :
o Réactions cutanées
o Antigènes utilisées
 Exploration in vitro :
o Test de transformation lymphoblastique
o Test d’inhibition de la migration des macrophages
Conclusion

Introduction :
 Hypersensibilité retardée, hypersensibilité à médiation cellulaire ou hypersensibilité de
type IV selon Gell et Coombs
 Elle regroupe les réactions d’hypersensibilité nécessitant plus de 12 heurs pour se
développer
 C’est une réaction spécifique transférable d’un animal à un autre passivement et
exclusivement par les lymphocytes T sensibilisés préalable avec l’antigène

27
 Il y a une différence entre l’immunité à médiation cellulaire qui est un phénomène
physiologique défense contre les infections et les tumeurs) alors que l’hypersensibilité
retardée est un phénomène pathologique (eczémas de contact, maladies auto-immunes

Paramètres de la réaction d’hypersensibilité retardée :


 Les antigènes :
o Solubles : Nickel, tuberculines, produits cosmétiques..
o Cellulaires : antigène HLA anti-A, anti B, incompatibles
 Les cellules :
o Présentatrices d’antigènes : cellules de langerhans et macrophages
o Effectrices : lymphocytes Th et lymphocytes T cytotoxiques
 Les cytokines : interleukine 2, interféron gamma, TNF
Critères de la réaction d’hypersensibilité :
 Absence de prédisposition immunologique individuelle : contrairement à la réaction
d’hypersensibilité immédiate, où un terrain atopique prédisposant l’individu à
développer une réaction immédiate, la réaction d’hypersensibilité retardée ne nécessite
pas un terrain prédisposant
 Conditions expérimentales de sensibilisation :
o La nature de l’antigène sensibilisant : antigènes de haut poids moléculaire
induisent une réponse immunitaire de type cellulaire
o Les doses sensibilisantes :
 Doses importantes induisent une réponse de type humorale
 Doses relativement faibles induisent une réponse de type cellulaire
o Les voies d’administration :
 Toutes les voies induisent une immunité cellulaire
 La voie locale (intradermique ou sous cutanée) favorise plus la réponse
cellulaire
o L’influence des adjuvants : ils augmentent d’une manière non spécifique une
réponse immune
 Spécificité des réactions d’hypersensibilité retardée :
o La réponse à médiation cellulaire est dirigée spécifiquement contre la fraction
hapténique et porteuse
o La réponse humorale est plus importante et lus spécifique contre la fraction
hapténique que contre la fraction porteuse
Classification des réactions d’hypersensibilité retardée :
 Hypersensibilité de Jone Mote :
o Se caractérise par une infiltration de basophiles dans la zone immédiatement
sous jacente de l’épiderme
28
o Inductible par l’antigène soluble
o Atteint son maximum 7 à 10 heures après l’induction
o La tuméfaction cutanée est maximale 24 heures après la stimulation antigénique

 Hypersensibilité de contact :
o Caractérisée cliniquement par un eczéma au site de contact, généralement
maximale à 48 heures
o Les petits haptènes (Nickel, Chrome…) ne devraient pas être antigéniques mais
traversent la peau et se couplent par une liaison covalente ou non à des protéines
constitutives de l’individu
o Il s’agit d’une réaction épidermique
o Les cellules présentant l’antigène sont les cellules de Langerhans
o La lésion épidermique présente un infiltrat de cellules mononuclées
 Hypersensibilité de type tuberculinique :
o L’injection sous-cutanée de tuberculine, antigène lipoprotéique extrait du bacille
tuberculeux, provoque chez des patients tuberculeux une réaction fébrile avec
malaise général
o Elle s’accompagne d’une zone d’induration et de tuméfaction au site d’injection
o Infiltration importante de cellules mononuclées (50% des lymphocytes et 50% de
macrophages) 24 heures après l’injection
o 48 heures après, large infiltration péri vasculaire de lymphocytes s’étend dans le
derme
o Diminution des macrophages à 48 heures lorsque la réaction devient maximale
o L’évolution ultérieure d’une réaction granulomateuse est possible
 Hypersensibilité granulomateuse :
o Cliniquement, la forme la plus importante des hypersensibilités retardées
o Responsable des effets pathologiques impliquant l’immunité à médiation
cellulaire T
o Elle résulte de la persistance au sein des macrophages d’un agent que la cellule
est incapable de détruire (complexes immuns dans l’alvéolite allergique)
o Le processus aboutit à la formation de granulome à cellules épithéloïdes
(granulome = agrégation de macrophages)
Etats d’hypersensibilité retardée chez l’homme :
 Infections bactériennes :
o Tuberculose (hypersensibilité à latuberculine)
o Brucellose (hypersensibilité à la miélitine)
 Infections virales :
29
o Variole
o Rougeole
o Oreillons
o Herpès

 Infections parasitaires :
o Leishmaniose
o Toxoplasmose
o Mycoses profondes
o Helminthiases
 Vaccination par des bactéries vivantes atténuées : BCG
 Eczéma allergique :
o Tissus synthétiques
o Cosmétiques
Exploration de l’hypersensibilité retardée :
 Exploration in vivo :
o Réactions cutanées :
 Méthode la plus simple et la plus couramment utilisée
 Injection sous cutanée/intradermique d’une dose adéquate de l’antigène
 La lecture se fait 48 heures après l’injection en mesurant le diamètre de
l’érythème et de l’induration
 L’intensité de la réaction est fonction de la dose d’antigène et du degré de
sensibilisation du sujet
o Antigènes utilisés : tétanos, diphtérie, streptocoque, tuberculine, candida,
glycérine
 Exploration in vitro :
o Test de transformation lymphoblastique : mesurer la transformation puis la
division des lymphocytes activés par l’antigène spécifique
o Test d’inhibition de la migration des macrophages :
 Etudier la réaction des facteurs inhibant la migration des leucocytes ou de
macrophages :
 Exemples :
 MIF : facteur inhibant les macrophages
 LIF : facteur inhibant les lymphocytes

30
Conclusion :
 Les perturbations de l’immunité cellulaire en clinique relèvent de causes multiples
 En dehors de déficits immunitaires héréditaires, il faut insister sur les nombreuses
infections qui provoquent une diminution ou une suppression non spécifique des
réactions d’hypersensibilité retardée (hépatite, mononucléose infectieuse…)

31
Les immunoglobulines
Introduction
Fonctions des immunoglobulines :
 Fonctions de reconnaissance de l’antigène (fonction anticorps)
 Fonctions effectrices
Structure générale des immunoglobulines :
 Structure de base
 Structure des chaînes lourdes
 Structure des chaînes légères
 Domaines immunoglobuliniques
 Différents fragments des immunoglobulines
Caractéristiques des classes des immunoglobulines :
 Immunoglobulines G
 Immunoglobulines M
 Immunoglobulines A
 Immunoglobulines D
 Immunoglobulines E
Activités biologiques des immunoglobulines :
 Propriétés portées par le fragment Fab : site anticoprs
 Propriétés portées par le fragment Fc
Variations physiopathologiques :
 Variations physiologiques
 Variations pathologiques
Conclusion

Introduction :
 Les immunoglobulines sont des glycoprotéines produites par les lymphocytes B
 Elles sont présentes dans le plasma, les liquides extravasculaires et les sécrétions
 L’électrophorèse du sérum montre que les immunoglobulines sont très hétérogènes. On
distingue5 classes principales : IgG, IgA, IgM, IgD et IgE
 Ils ont une acticité anticorps et représentent les effecteurs de la réponse immunitaire
humorale

32
 Ils jouent un rôle capital dans la réponse immunitaire et l’élimination de l’agent
pathogène
 Leurs anomalies congénitales ou acquises se manifestent par différentes pathologies

Fonctions des immunoglobulines :


 Reconnaissance de l’antigène (fonction anticorps) : les anticorps sont synthétisés par les
plasmocytes en réponse à une substance antigénique
 Fonctions effectrices :
o La fixation du complément
o La fixation à certaines cellules : basophiles, mastocytes, monocytes…
o Le passage trans-placentaire (pour les IgG)
o Les réactions d’hypersensibilité (sauf les réactions de type IV)
Structure générale des immunoglobulines :
 Structure de base :
o Tétramère associant 2 chaînes lourdes H et 2 chaînes légères L
o Le module de base, constituant les chaînes H et L, est le domaine
immunoglobulinique
o Constitué d’une chaîne peptidique de 100 à 110 acides aminés organisés en 2
feuillets β plissés stabilisés par un pont disulfure intra-chaîne
 Structure des chaînes lourdes :
o La chaîne lourde est constituée de deux polypeptides :
 Polypeptide variable
 Polypeptide constant qui permet de distinguer plusieurs types de chaînes
lourdes :
 γ gamma : IgG
 α alpha : IgA
 µ mu : IgM
 δ delta : IgD
 ε epsilon : IgE
o Chaque chaîne lourde contient deux zones :
 Zone constante :
 Côté COOH terminal
 330 à 440 acides aminés
 Comporte une zone flexible responsable de la forme en Y
 Participe aux fonctions effectrices
 Zone variable :
 Côté NH2 terminal
33
 1 à 117 acides aminés
 Trois zones hypervariables au niveau desquelles la séquence des
acides aminés varie d’une immunoglobuline à l’autre
 Participe à la reconnaissance de l’antigène

 Structure des chaînes légères :


o Deux types : Kappa K ou lambda λ
o Une molécule d’immunoglobuline ne contient qu’un seul type de chaînes légères,
à l’exclusion de l’autre
o Deux zones :
 Zone constante
 Zone variable comportant trois zones hypervariables au niveau desquelles
se fixent les déterminants antigéniques
 Domaines immunoglobuliniques :
o Les domaines variables des chaînes H et L renferment le siège de la
reconnaissance de l’épitope
o La zone d’interaction avec le déterminant antigénique constitue le paratope
o La région constante des chaînes H est composée de 3 domaines pour les IgG, IgA
et IgD et de 4 domaines pour les IgM et IgE
o Les chaînes L possèdent un seul domaine constant
 Différents fragments des immunoglobulines :
o Action par la papaïne :
 Deux fragments identiques dits Fab : pouvoir de liaison à l’antigène
 Un fragment dit Fc dépourvu de toute activité anticorps
o Action par la pepsine : le fragment (Fab’)2 se comporte pratiquement comme un
anticorps entier et possède deux sites de combinaison avec l’antigène
Caractéristiques des classes des immunoglobulines :
 Immunoglobulines G :
o 70 à 80 % de toutes les immunoglobulines sériques
o Concentration sérique normale : 8 à 16 g/l (la fraction la plus importante sur le
plan quantitatif)
o 4 sous classes d’IgG :
 IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4
 Chacun de ces sous classes constitue un isotype
 Ils se distinguent par :
 Des différences légères au niveau de la séquence des acides aminés
du fragment Fc
34
 Le nombre et la position des ponts disulfures inter caténaires
 La longueur et la composition en acides aminés de la région
charnière (région la plus caractéristique de chaque isotype)

o Propriétés des IgG :


 Présentes dans les liquides organiques surtout les liquides extravasculaires
 Ont un faible pouvoir agglutinant et ont pour principale fonction anticorps
la neutralisation des virus et des toxines bactériennes
 Possèdent un pouvoir opsonisant (phagocytose des bactéries et des virus)
 Sont les dernières immunoglobulines à apparaître après une immunisation
 Seules possèdent la capacité de traverser le placenta et de regagner la
circulation fœtale. Donc protègent le fœtus et constituent la première ligne
de défense du nouveau-né
 Sont cytophiles : propriété de se fixer à certaines cellules (récepteurs
cellulaires sur les monocytes, les macrophages et les granulocytes)
 Activent le complément
 Immunoglobulines M :
o 10 % des immunoglobulines totales
o Concentration sérique normale : 0.5 à 2 g/l
o Pentamères, 5 sous unités réunies par une chaîne polypeptidique, la chaîne J et
par un pont disulfure
o Propriétés des IgM :
 Présentes essentiellement dans le compartiment intra-vasculaire
 Grande avidité pour l’antigène (10 fragments Fab dans chaque pentamère)
 Fonctions agglutinantes et cytolytiques (hémolysantes)
 Les premières à apparaître dans la réponse primaire à l’infection et
interviennent efficacement dans les infections bactériennes et virales
 Ne peuvent pas traverser le placenta car masse moléculaire élevée
 Cytophilie nulle
 Fixement très efficacement le complément (voie classique et alterne)
Note clinique : dosage des IgG et IgM est largement utilisé dans le diagnostic des
maladies infectieuses :
 IgM + et IgG – : infection (récente) aigue
 IgM + et IgG + : infection subaigue
 IgM – et IgG + : infection chronique
35
 Immunoglobulines A :
o IgA sériques :
 12 % des IgA sériques
 10 % de la totalité des IgA
 Concentration sérique normale : 1.4 à 4 g/l
 Se présentent pour la plupart, sous forme de monomères
 Faible fraction d’IgA sous forme de dimères ou de polymères qui sont
réunies entre elles par une chaîne J
o IgA sécrétoires :
 Apparissent sélectivement dans les sécrétions séro-muqueuses : salive,
larmes, fluide nasal, sueurs et sécrétions pulmonaires, génito-urinaires er
gastro-intestinales
 Présentent principalement sous forme dimérique et polymérique
 Les sous unités sont réunies entre elles par une chaîne J et par une pièce
sécrétoire qui les protège de l’action protéolytique des enzymes
intestinales, favorisant ainsi leur persistance et prolongeant leur action au
niveau de la muqueuse intestinale
o Deux sous classes identifiées par des différences antigéniques :
 IgA1 et IgA2
 Chacune de ces sous-classes constitue un isotype
 Immunoglobulines D :
o 0.2 à 1 % des immunoglobulines totales
o En faible concentration dans le sérum
o Sont absentes dans les autres liquides biologiques
o La quasi-totalité des IgD est présente à la surface des lymphocytes B immatures
avec des IgM membranaires
 Immunoglobulines E :
o A l’état de traces dans le sérum humain normal = 0.004 % des immunoglobulines
totales
o Jouent un rôle très important dans les réactions d’hypersensibilité immédiate :
 Fixation sur des récepteurs de haute affinité à la surface des basophiles et
des mastocytes
 Pontage de l’antigène
 Dégranulation
 Libération de médiateurs chimiques (histamine, leucotriènes,
prostaglandines…)
o Possèdent aussi des récepteurs sur les polynucléaires éosinophiles ce qui leur
permet de participer à la défense contre les infections parasitaires
36
Variations physiopathologiques :
 Variations physiologiques :
o Immunoglobulines G :
 Fœtus : dès le 6ème mois de vie intra-utérine, il possède des taux élevés
d’IgG maternelles
 Nouveu-né : le taux chute pour augmenter à nouveau vers l’âge de 3 mois
 Taux à 60 % par rapport au taux de l’adulte vers l’âge de 12 mois
 Taux comparable à celui de l’adulte vers 2 ans

o Immunoglobulines M :
 Fœtus : apparaissent 3 mois avant la naissance
 Nouveau-né : augmentent de façon importante à la naissance
 Taux à 75 % par rapport au taux de l’adulte vers l’âge de 12 mois
o Immunoglobulines A, D, E : n’apparaissent qu’après la naissance et restent à des
taux faibles
 Variations pathologiques :
o Hypergammaglobulinémie :
 Polyclonales : augmentation pathologique de plusieurs types d’Ig
 Parasitaires : paludisme, leishmaniose
 Maladies auto-immunes : thyroïdite, lupus, polyarthrite rhumatoïde
 Monoclonales : augmentation pathologique d’un seul type d’Ig
 Maladie des chaînes légères
 Maladie des chaînes lourdes
 Maladie de Kahler
 Maladie de Waldenström
o Hypogammaglobulinémie :
 Primitives :
 Maladie de Bruton : IgG < 2 g/l ; Autres Ig = 0
 Hypogammaglobulinémie transitoire du nourrisson
 Hypogammaglobulinémie d’expression variable
 Hypogammaglobulinémie à IgA : maladie des cils vibratils
 Secondaires :
 Augmentation de la fuite :
 Néphropathies graves
 Brûlures
 Entéropathies exsudatives
 Diminution des apports protéiques : malnutrition
 Immunodépression d’origine virale : HIV, CMV, MNI…
37
Conclusion :
 Les immunoglobulines forment une famille très hétérogène ayant la même structure de
base mais des fonctions différentes
 Douées d’une double fonction anticorps et effectrice, ils jouent un rôle fondamental
dans le système immunitaire
 Cependant, ils peuvent présenter des pathologies d’origine congénitale ou acquise
 La découverte des anticorps monoclonaux a conduit à de nombreuses applications tant
en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée et en médecine

38
Le système du complément
Introduction
Nomenclature :
 Voie classique
 Voie alterne
 Voie MBL
 Les inhibiteurs
 Les protéines régulatrices
Voies d’activation :
 Nature des substances activatrices
 Déroulement de l’activation de la voie classique
 Déroulement de l’activation de la voie alterne
 Déroulement de l’activation de la voie MBL
Activités biologiques :
 Activité cytolytique
 Activités non cytolytiques
Variations physio-pathologiques :
 Variations physiologiques
 Variations pathologiques
Exploration biologique :
 Dosages fonctionnels
 Dosages pondéraux
Conclusion

Introduction :
 L’ensemble de globulines circulantes normalement dans le plasma à l’état inactif, et
pouvant subir une activation en chaîne sous l’influence de divers facteurs
 Voies d’activations : classique, alterne et MBL
 L’activation du complément a d’importantes conséquences biologiques :
o Elimination des complexes antigènes-anticorps
o Réactions inflammatoires d’origine immunologique
o Lyse des agents pathogènes
o Phagocytose des micro-organismes
o Neutralisation des virus
 L’activation du complément comprend :
o 3 unités d’activation : voie classique, voie alterne, et voie MBL
o 1 unité effectrice commune : unité d’attaque de la membrane cellulaire

39
Nomenclature :
 Voie classique :
o Ses composants sont désignés numériquement de C1 à C9. Il s’agit de 11
protéines différentes puisque C1 est formé de 3 sous unités C1q, C1r et C1s
o Quand un composant est activé, on trace un trait au dessus du symbole
numérique (exemple : C1 activé = C1 estérase = C1)
o La plupart des composants sont fragmentés lorsqu’ils sont activés. Les fragments
sont désignés par des lettres accolées au chiffre du composant initial (C3 est
fragmenté en C3a et C3b)
 Voie alterne :
o Facteur P ou Properdine
o Facteur B (C3PA)
o Facteur D
 Voie MBL :
o Abréviations en terme anglais qui indiquent la fonction de la molécule
o MBL : Mannose Binding Lectine
o MASP : MBL Associated Serine-Protéase
 Les inhibiteurs :
o INA : inactivateur
o INH : inhibiteur
o IA : inhibiteur des anaphylatoxines
 Les protéines régulatrices :
o β 1H-globuline : facteur H (compétition avec B)
o C4-bp : C4 binding protein
Voies d’activation :
Il existe trois voies d’activation du complément qui ont un tronc commun appelé
voie effectrice
 Nature des substances activatrices :
o La voie classique :
 Principalement les complexes antigène-anticorps où l’anticorps est de
classe IgM, IgG1, IgG2 ou IgG3
 Immunoglobulines agrégées
 Substances de nature non immune : thrombine, plasmine
 Surfaces du pathogène
o La voie alterne :
 Immunoglobulines : IgG1, IgG2, IgG3, IgG4, IgA et IgE
 Polysaccharides
40
 Lipopolysaccharides bactériens (endotoxines bactériennes)
 Levures (candida albicans)
 Cellules infectées par un virus
 Parasites
 Surfaces du pathogène
o La voie MBL : surfaces des pathogènes non encapsulées (Glycoprotéines de
surface + Levures)
 Déroulement de l’activation de la voie classique :
o L’activation de la voie classique fait intervenir successivement les 9 composants
du complément qui se regroupent en 3 sous unités :
 C1 : unité de reconnaissance
 C4, C2, C3 : unité d’activation
 C5 à C9 : unité d’attaque de la membrane cellulaire
o Etape de reconnaissance :
 Elle est réalisée par le 1er composant C1
 La nécessité de 2 sites Fc voisins pour lier deux valences du C1q explique la
plus grande efficacité des IgM par rapport aux IgG
o Etape d’activation :
 L’activation du C1 permet la formation de la C1 estérase. Elle est contrôlée
dans le sérum par le C1 INH
 C1 estérase permet le clivage de C2 et C4 en deux fragments :
 C2a et C2b (propriété kinine-like)
 C4a (anaphylatoxine) et C4b
 Les fragments C4b et C2a s’attachent entre eux et forment ce qu’on
appelle la convertase C4bC2a ou C3 convertase (C4b2a)
 La C3 convertase scinde C3 en deux :
 C3a : anaphylatoxine
 C3b
 C3b se fixe à la surface de la cellule au niveau du complexe C4b2a pour
former la C5 convertase (C3bC4bC2a)
o Etape d’attaque de la membrane :
 C5 convertase scinde C5 en deux :
 C5a : anaphylatoxine
 C5b
 C6, C7, C8 et 6 fragments de C9 viennent s’assembler autour de C5b qui se
fixe sur la membrane réalisant le complexe d’attaque membranaire
responsable de la destruction membranaire

41
 Déroulement de l’activation de la voie alterne :
o Phase initiale non spécifique :
 Spontanément ou sous l’action de substances activatrices, le C3 subit une
hydrolyse et devient C3H2O
 C3H2O se lie au facteur B en présence du Mg++
 Sous l’action du facteur D, il y a clivage de B en :
 C3H2OBa
 C3H2OBb = convertase alterne initiale
o Phase amplificatrice :
 La convertase alterne initiale clive C3 en
 C3a
 C3b : se lie au facteur B = C3bB
 Sous l’action du facteur D, clivage du C3bB en :
 C3bBa
 C3bBb = C3 convertase amplificatrice
 La C3 convertase amplificatrice est stabilisée par le facteur P : C3bBbP
 C3bBbP clive C3 en :
 C3a
 C3b
 Certaines molécules de C3b se fixent à la C3 convertase amplificatrice pour
former la C5 convertase (C3bBbC3b)
 C’est à partir de là que démarre la voie effectrice commune :
 C5 convertase clive C5 en C5a et C5b
 C5b se fixe à la membrane pour former le MAC
 Déroulement de l’activation de la voie MBL :
o La MBL, après fixation des résidus mannose, active des sérines protéases MASP1
et MASP2
o La MBL ressemble dans sa structure à C1q, la MASP1 à C1r et la MASP2 à C1s
o La MASP2 comme C1s agit sur C4 et C2 pour former la C3 convertase (C4bC2a) qui
est la même que celle de la voie classique
Activités biologiques :
 Activité cytolytique :
o Lyse osmotique des cellules par action du complexe d’attaque membranaire
o Seule action du complément où il y a absence de liaison à un récepteur

42
o Toutes les catégories de cellules peuvent être atteintes : hématies, leucocytes,
plaquettes, cellules tissulaires et micro-organismes (bactéries et virus)…
o Résistance à la lyse pour :
 Certaines cellules tumorales
 Certaines bactéries en absence de lysozyme (cofacteur)
 Activités non cytolytiques :
o Action anaphylactique par les fragments C3a, C4a et C5a :
 Activité C5a > C3a > C4a
 Augmentation de la perméabilité capillaire
 Contraction des fibres musculaires lisses
 Déclenchement de la dégranulation des basophiles et mastocytes
o Action sur les cellules :
 Chimiotactisme
 Réactions d’adhérence et d’opsonisation
Variations physio-pathologiques :
 Variations physiologiques :
o Adulte :
 Taux normal = 3 g/l
 5 % des protéines plasmatiques
o Naissance : taux à 50 % par rapport au taux de l’adulte puis augmente jusqu’à
l’âge de 2 ans
o 2 à 14 ans : taux un peu plus élevés que ceux des adultes
o Fin grossesse : augmentation du taux total et des fractions du complément
 Variations pathologiques :
o Hypercomplémentémie :
 Processus inflammatoires (tumeurs, maladie rhumatismale) et infectieux
 Augmentation du taux du complément total et ses composants
 Il s’agit d’un signe non spécifique d’inflammation et n’a que peu d’intérêt
en pathologie
o Hypocomplémentémie :
 Défaut de synthèse (déficit héréditaire) :
 Déficit en inhibiteur de la C1 estérase (C1 INH) :
 Déficit le plus fréquent et le plus grave
 Œdème angioneurotique héréditaire
 Déficit des composants de la voie classique d’activation de C3 :
maladies auto-immunes
 Déficit en C3 et C3b inactivateur
 Déficit en composants terminaux
43
 Activation anormale du complément
 Catabolisme exagéré

Exploration biologique :
 Dosages fonctionnels : évaluer l’activité du complément
o Activité hémolytique globale :
 CH50 pour la voie classique
 AP50 pour la voie alterne
o Activité de chaque composant
o Dosage de C1 inhibiteur
 Dosages pondéraux :
o Immunodiffusion radiale
o Electro-immunodiffusion
o Néphélométrie
o ELISA
Conclusion :
 Le complément est synthétisé au niveau du foie et se répartit dans le sérum, ainsi que
dans les autres liquides (articulaire, pleurale…)
 Il constitue un effecteur capital en immunologie, responsable de l’élimination des
antigènes étrangers grâce à son pouvoir bactéricide
 Cependant, il peut être perturbé dans plusieurs affections héréditaires et acquises

44
Les déficits immunitaires
Introduction
Conséquences d’un déficit immunitaire :
 Sensibilité accrue aux infections
 Proliférations tumorales
 Manifestations auto-immunes
Classification des déficits immunitaires :
 Déficits immunitaires primitifs ou congénitaux
 Déficits immunitaires secondaires ou acquis
Les déficits immunitaires primitifs :
 Epidémiologie
 Déficits de l’immunité adaptative :
o Déficit de l’immunité cellulaire
o Déficit de l’immunité humorale
 Déficits de l’immunité innée :
o Déficits en complément
o Anomalies des polynucléaires neutrophiles
Conclusion

Introduction :
 Défaillance d’un ou plusieurs éléments du système immunitaire :
o Immunité humorale :
 Immunité spécifique : immunoglobulines
 Immunité non spécifique : système du complément
o Immunité cellulaire :
 Immunité spécifique :
 Lymphocytes B
 Lymphocytes T
 Immunité non spécifique :
 Polynucléaires
 Monocytes / macrophages
 Cellules NK
 Cellules dendritiques
 Fragilisent l’organisme de façon passagère ou durable
 Favorisent la survenue d’infections graves
 Peuvent être primitifs (congénitaux) / secondaires (acquis) et Qualitatifs / quantitatifs
45
Conséquences d’un déficit immunitaire :
 Sensibilité accrue aux infections :
o Déficits de l’immunité cellulaire favorisent les infections par des agents
intracellulaires (bactéries, parasites, virus et agents fungiques)
o Déficits de l’immunité humorale favorisent les infections par des germes
extracellulaires
o Infections anormales par leur agent causal (infections opportunistes), leur
fréquence et/ou leur sévérité (nécessité d’hospitalisation, antibiothérapie
intraveineuse…)
 Proliférations tumorales :
o Il existe un risque accru de prolifération maligne dans les déficits immunitaires
o Rôle de l’immunité anti-tumorale dans la maîtrise des cellules cancéreuses
o Exemples :
 Dans les déficits congénitaux : lymphomes
 Dans les déficits acquis :
 Lymphomes
 Cancers malpighiens
 Sarcome de Kaposi
 Manifestations auto-immunes :
o Le système immunitaire, en plus de son rôle de défense contre les infections, il
assure une régulation de l’auto-immunité physiologique
o Tout déficit du système immunitaire entraîne donc un dérèglement de cette
fonction et expose la malade à des maladies auto-immunes telles que les
cytopénies auto-immunes
Classification des déficits immunitaires :
 Déficits immunitaires primitifs ou congénitaux :
o Origine génétique donc héritables
o Ils peuvent être déjà connus dans la famille ou de novo
 Déficits immunitaires secondaires ou acquis :
o Virus : VIH, Rougeole…
o Cancers
o Médicaments : immunosuppresseurs, cytotoxiques (chimiothérapie), corticoïdes..
o Radiothérapie
o Malnutrition (sujets âgés +++)

Les déficits immunitaires primitifs :


 Epidémiologie :
46
o Maladie rare : 1/500 à 1/500000 dans la population générale
o Ensemble de 220 maladies génétiques
o Environ 500 malades recensés au registre marocain des Déficits immunitaires
primitifs en 2015
o Prévalence sous estimée : pathologies sous-diagnostiquées, mal connues
 Déficits de l’immunité adaptative :
o Déficit de l’immunité cellulaire :
 Il s’agit de déficits en lymphocytes T
 Peuvent être associés à un déficit partiel ou total de la réponse humorale.
On parle alors de déficits immunitaires combinés qui peuvent être graves
(dits sévères)
 La principale conséquence est la survenue d’infections nécessitant
l’hospitalisation lors des premiers mois de la vie
 En l’absence de traitement de type greffe de moelle osseuse, leur évolution
est fatale dans l’année
 Exemple : le déficit immunitaire combiné sévère :
 Symptômes :
 Apparaissent dès les premiers jours de vie
 Infections respiratoires ou digestives
 Mort est inévitable en l’absence de greffe de moelle
 Le mécanisme le plus fréquent est un déficit en RAG-1/RAG-2
 Les gènes RAG :
 Gènes codant pour un complexe enzymatique nécessaire pour
le réarrangement des parties variables des récepteurs des
cellules T et B
 Empêchent le développement des cellules B et T possédant
des récepteurs fonctionnelles
 Ces patients possèdent très peu de lymphocytes T +/- B mais ont un
taux de NK normal ou élevé
o Déficit de l’immunité humorale :
 Représente 75 % des déficits immunitaires primitifs
 Il se caractérise par :
 Un déficit en immunoglobulines, touchant soit une seule fraction,
soit plusieurs, voire toutes les fractions
 Des tableaux cliniques proches et évocateurs :
 Infections pulmonaires récurrentes à germes pyogènes
 Infections digestives à Giardias

47
 Les bébés sont protégés pendant les 6 premiers mois de la vie par les
anticorps maternels qui disparaissent entre 6 et 12 mois. Donc c’est
seulement après l’âge de 6 mois qu’on a des signes cliniques
 On distingue :
 Déficit global en anticorps : agammaglobulinémie
 Déficit sélectifs des anticorps :
 Déficit en IgA
 Syndrome d’hyper IgM
 Exemple 1 : agammaglobulinémie liée au sexe ou maladie de Bruton
 Maladie masculine liée à l’X
 Apparaît généralement à partir de 6 mois
 Elle est caractérisée par :
 Absence de lymphocyte B dans le sang et les tissus lymphoïdes
 Agammaglobulinémie globale
 Origine et génétique :
 Défaut de maturation des précurseurs des lymphocytes B
 Anomalie génétique du gène XLA localisé sur le bras long du
chromosome X qui code pour le Bruton-tyrosine-Kinase (BTK)
spécifique de la lignée B
 Description clinique :
 Infections à répétition à bactéries à développement
extracellulaires
 Localisations ORL et bronchiques, se compliquant souvent de
dilatations de bronches
 Biologie :
 Concentration sérique en anticorps très faible, voire
indétectable
 Lymphocytes B pratiquement absents dans le sang
périphérique (< 2 % des lymphocytes)
 Lymphocytes T dont les fonctions et le nombre sont normaux
 Exemple 2 : déficit en IgA
 Forme la plus fréquente des déficits immunitaires primitifs
 Peut être sous forme sporadique ou familiale
 Asymptomatique dans 50 % des cas
 Formes symptomatiques :
 Infections récurrentes des voies respiratoires
 Parasitoses intestinales

48
 Exemple 3 : syndrome hyper-IgM
 Déficit de commutation de classe
 Mutation du gène du CD40L
 Taux des IgM normales ou élevés
 Les autres isotypes des immunoglobulines sont diminués
 Symptomatologie : infections respiratoires répétées le plus souvent
 Déficits de l’immunité innée :
o Déficits en complément :
 Déficit en C1 inhibiteur :
 Déficit du principal régulateur de la voie classique
 Œdème angioneurotique (ressemble à l’œdème allergique de quinck)
 Hémoglobinurie paroxystique nocturne :
 Défaut d’expression de certaines protéines de régulation
 Hémolyse nocturne des hématies : anémie hémolytique
 Déficit en C2, C4 : maladies auto-immunes (lupus)
 Déficit en C3 : infections à germes pyogènes (méningite à méningoque)
o Anomalies des polynucléaires neutrophiles :
 Quantitatives : neutropénies
 Qualitatives :
 Déficit de la phagocytose : granulomatose septique chronique
 Déficit des molécules d’adhésion :
 Anomalie de la migration des polynucléaires neutrophiles
 Abcès sans pus – hyperleucocytose majeure à PNN
Conclusion :
 Les déficits immunitaires sont des maladies sous diagnostiquées
 Ils ont permis la compréhension du fonctionnement du système immunitaire
 Il faut éliminer un déficit immunitaire acquis avant d’explorer les déficits immunitaires
primitifs

49
Aspects dynamiques du processus inflammatoire
Introduction
Conditions de la réaction inflammatoire :
 Siège
 Facteurs déclenchants :
o Exogènes
o Endogènes
Etapes du processus inflammatoire :
 Etape biochimique : médiateurs chimiques
 Etape vasculaire :
o Vasodilatation
o Exsudation
 Etape cellulaire :
o Chimiotactisme
o Margination et diapédèse
o Phagocytose
o Mobilisation, multiplication et la métamorphose
Evolution du processus inflammatoire :
 Guérison sans séquelles ou restitution adintegrum
 Persistance des phénomènes vasculaires
 Persistance des phénomènes cellulaires, abcès et phlegmons
 Passage à la chronicité avec formation d’un granulome
Conclusion

Introduction :
 Le processus inflammatoire est l’ensemble de phénomènes réactionnels déclenchés
dans un organisme vivant par une agression d’un agent pathogène
 Se déroule de façon préférentielle dans un tissu vasculaire, et sert à éliminer l’agent
pathogène et induit une série d’événements qui tend à éliminer et à réparer les effets
de l’agression
 La réaction inflammatoire est non spécifique de l’agresseur ≠ de la réponse immunitaire
 Habituellement bénéfique, le processus inflammatoire prend fin avec la réparation
(cicatrisation), parfois devient insuffisant ou nocif en cas d’hypersensibilité
Conditions de la réaction inflammatoire :
 Siège : phénomène omni tissulaire se déroule dans les tissus conjonctifs vascularisés et
dans le tissu conjonctif avasculaire (cartilage, cornée…)
50
 Facteurs déclenchants :
o Exogènes :
 Causes mécaniques : avec ou sans plaie
 Causes chimiques : acides, bases…
 Causes physiques : ultraviolets (coup de soleil), radiations, brulures, froid…
 Micro-organismes : bactéries, virus, parasites…
o Endogènes :
 Ischémies aigues secondaires à une thrombose
 Certaines réactions antigènes-anticorps et immunitaires (asthme)
 Maladies métaboliques (goutte)
 Inflammations dites physiologiques (éruption dentaire)
Etapes du processus inflammatoire :
 Etape biochimique : médiateurs chimiques
o Médiateurs d’origine cellulaire :
 Médiateurs préexistants :
 Histamine : amines vaso-actives (1er médiateur libéré)
 Enzymes lysosomiales
 Médiateurs nouvellement synthétisés :
 Dérivés de l’acide arachidonique :
 Prostaglandines, Protacycline et Thromboxane A2
 Leucotriènes B4, C4, D4, E4
 Facteurs d’activation plaquettaire
 Cytokine
 Oxyde d’Azote
 Radicaux libres d’oxygène
o Médiateurs d’origine plasmatique :
 Système des kinines
 Système du complément sérique
 Système de coagulation
o Interaction entre les différents médiateurs :
 Hyperperméabilité vasculaire :
 Essentiellement Histamine
 Accessoirement C3a et C5a par dégranulation des mastocytes
 +/- Bradykinine, leucotriènes
 Vasodilatation : prostaglandines
 Effets généraux :
51
 Fièvre : interleukine 1

 Douleur :
 Prostaglandines
 +/- Bradykinine
 Lésions cellulaires et tissulaires :
 Enzymes lysosomiales
 Radicaux libres d’oxygène
 Etape vasculaire :
o Vasodilatation :
 Premier phénomène visible
 Microscopie : congestion vasculaire + margination des polynucléaires
 Conséquences :
 Cliniques : rougeur, augmentation de la température locale
 Métaboliques : diminution de l’oxygénation des espaces interstitiels
et acidification du milieu
 Physiques : modification de la paroi endothéliale
o Exsudation :
 Fuite plasmatique dans le tissu interstitiel
 Mécanisme :
 Facteurs hémodynamiques
 Contraction des cellules endothéliales
 Conséquences :
 Cliniques : tuméfaction, rôle dans la douleur
 Physiques :
 Circonscription du foyer inflammatoire par un réseau fibrineux
pour éviter la diffusion des germes
 Absorption de substances : chimiotactisme des polynucléaires
 Blocage des lymphatiques pour maintenir l’œdème et donc
diluer les germes
 Apports humoraux de défense
 Etape cellulaire :
o Chimiotactisme :
 Mouvement cellulaire unidirectionnel le long d’un gradient chimique
constitué par des facteurs chimiotactiques
 Concerne surtout les polynucléaires et les macrophages
 Modifications fonctionnelles et morphologiques (surtout des macrophages)
52
 Perte de leur forme arrondie et régulière
 Excentration du noyau
 Polymérisation des microtubules et des filaments d’actine et de
myosine dans des pseudopodes
o Margination et diapédèse :
 Margination :
 Adhésion des leucocytes à la paroi endothéliale grâce à des
molécules d’adhésion particulières
 Lien entre phénomènes vasculaires et phénomènes cellulaires qui
débutent à la diapédèse
 Diapédèse :
 Passage des leucocytes du sang à travers l’endothélium vasculaire
 La première étape est l’adhésion des leucocytes à l’endothélium
grâce à des molécules d’adhésion :
 Superfamille des immunoglobulines
 Superfamille des intégrines (β1, β2, β3)
 Famille des sélectines
 Polynucléaires traversent la paroi sans la disloquer. Lymphocytes
passent à travers le cytoplasme
o Phagocytose :
 C’est la capture et la destruction des particules étrangères
 Rôle essentiel dans les processus de défense de l’organisme
 Les cellules impliquées :
 Polynucléaires (microphages) : particules de petite taille
 Macrophages (histiocytes) : particules de grande taille
 Description :
 L’adhésion :
 Possible par le mouvement amiboïde des polynucléaires, et
facilité par : l’œdème, les enzymes protéolytiques,
Chimiotactisme, Calcium et Magnésium
 La colchicine et la Vinblastine modifient les microtubules et
donc retentit sur la mobilisation des cellules
 AINS ne suppriment pas la migration des polynucléaires
 Les corticoïdes suppriment cette migration
 L’ingestion :
 A l’approche des particules à phagocyter :
 Invagination de la membrane plasmique
 Deux pseudopodes fusionnant

53
 Particule emprisonnée dans une vacuole : phagosome
 L’ingestion est favorisée et conditionnée par l’opsinisation
 Syndrome de Job : trouble de l’englobement (déficit en C5)

 Devenir des corps phagocytés :


 La digestion :
 Disparition des corps phagocytés lorsque les lysosomes
s’ouvrent dans le phagosome
 Souvent le polynucléaire meurt après destruction du corps
phagocyté, ses débris seront phagocytés par les macrophages
 Granulomatose chronique de l’enfant (suppurations multiples
et récidivantes) : déficit de la bactéricidie
 Les corticoïdes diminuent la bactéricidie
 La multiplication des germes :
 Polynucléaires incapables de détruire les agents bactériens
 Abcès et même septicémie
 Certains germes résistent naturellement à la phagocytose et à
la bactéricidie (tuberculose, lèpre…)
 La symbiose : phagocytose sans destruction du germe (brucellose,
listériose, tuberculose…)
 L’éjestion : rejet immédiat
o Mobilisation, multiplication et la métamorphose :
 Apanage exclusif des cellules du système des phagocytes mononuclées
 Constituants du système des phagocytes mononuclées :
 Cellules en position endothéliale :
 Cellules de Küpffer
 Cellules bordant les sinus de la moelle osseuse, de la rate et gg
 Histiocytes du tissu conjonctif et des organes lymphoïdes (rate et gg)
 Monocytes sanguins
 Mise en jeu :
 Mobilisation et multiplication des cellules histiocytaires :
 Cellules histiocytaires phagocytent les germes et les débris
cellulaires lors de l’inflammation
 Monocytes du sang +++
 Multiplication des histiocytes locaux
 La métamorphose :
 Les macrophages prennent une morphologie particulière :

54
 Cellules épithéloïdes
 Cellules géantes multinucléaires
 Dans l’inflammation aigue banale, ces cellules n’apparaissent
pas. Mais ils apparaissent dans certaines inflammations
chroniques (tuberculose)
Evolution du processus inflammatoire :
 Guérison sans séquelles ou restitution ad-integrum : agression peu nocive et terrain
favorable
 Persistance des phénomènes vasculaires :
o Inflammation congestive :
 Chaleur
 Ultraviolets
 Certains agents infectieux à tropisme particulier pour les vaisseaux comme
le virus de la rougeole
o Inflammation œdémateuse :
 Dans les cavités pré-formées (péricarde, plèvre, articulations…) : cause
habituellement infectieuse
 Dans le tissu conjonctif lâche (œdème de la glotte dans la réaction
anaphylactique)
 Dans les organes pleins, l’obstruction de cette phase est très difficile
o Inflammation fibrineuse :
 Epanchement séro-fibrineux dans les séreuses
 Formation de brides et d’adhérences
 Persistance des phénomènes cellulaires :
o Abcès : Inflammation purulente, localisée dans une cavité néo-formée
o Phlegmon : suppuration non limitée survient en cas de défaillance dans la
réaction de l’organisme (diabète, immunosuppresseurs) et de virulence excessive
du germe
o Inflammations gangréneuses : phénomènes de nécrose ischémique par occlusion
vasculaire
 Passage à la chronicité avec formation d’un granulome
Conclusion :
 Processus dynamique, évolutif, complexe et fréquent
 Ensemble de phénomènes cellulaires et intercellulaires, vasculaires et humoraux, a pour
but d’éliminer l’agent nocif et réparer les tissus lésés
 La restauration du tissu lésé est soit :
o Bénéfique : réparation
o Non bénéfique : réponse insuffisante ou excessive
55
Granulome inflammatoire
Introduction
Granulome inflammatoire chronique :
 Granulome
 Granulome inflammatoire
Causes du granulome inflammatoire :
 Inflammations non spécifiques
 Inflammations spécifiques :
o Inflammation spécifique d’origine infectieuse :
 Infections bactériennes
 Infections fungiques ou mycoses
 Viroses
 Parasitoses
o Granulomes à corps étrangers :
 Corps étrangers inertes
 Corps étrangers toxiques
o Granulomes épithélio-giganto-cellulaires
Conclusion

Introduction :
 Un foyer inflammatoire aigu entraîne une organisation puis une réparation de façon
consécutive, lorsque l’agression est de courte durée
 Si l’agression perdure, on aura une organisation et une réparation de façon simultanée
 Organisation = apparition de cellules nouvelles = tissu de granulation ou granulome
Granulome inflammatoire chronique :
 Granulome :
o Ensemble cellulaire polymorphe : polynucléaires, histiocytes et cellules
immunologiquement compétentes (lymphocytes et plasmocytes)
o Fibroblastes et fibres de collagène pour la réparation
o La proportion de ces diverses cellules varie selon :
 La nature de l’agent agresseur
 Moyens de défense de l’organisme
o Selon cette proportion les granulomes ont une appellation différente :
 Granulomes macrophagiques
 Granulomes plasmocytaires
 Granulomes à cellules géantes
56
 Granulome inflammatoire :
o Inflammation chronique : processus inflammatoire qui persiste ou s’aggrave
malgré la thérapeutique. Etat d’équilibre entre les phénomènes d’agression et de
réparation
o Granulome : lymphocytes, plasmocytes et histiocytes
o Les cellules de granulome peuvent avoir une organisation diffuse ou nodulaire
o Sclérose d’intensité variable : marque de la chronicité
Causes du granulome inflammatoire :
Persistance de l’agent agresseur peut être liée à :
 Phagocytose insuffisante voire impossible
 Inefficacité des processus inflammatoire
 Débordement de ces deux processus de défense
 Inflammations non spécifiques :
o Inflammations chroniques très fréquentes
o Souvent lésions non spécifiques
o Etiologie non déterminée
o Si phénomènes inflammatoires chroniques très importantes : pseudo tumeur
inflammatoire
 Inflammations spécifiques :
o Inflammation spécifique d’origine infectieuse :
 Infections bactériennes :
 Causent souvent une inflammation aigue avec nécrose tissulaire
 Causent parfois des infections chroniques :
 Germe non vu : pyélonéphrite aigue (réaction inflammatoire
non spécifique)
 Germe vu : gastrites chroniques à Helicobacter pylori (infiltrat
lympho-plasmocytaire et fibrose)
 Infections fungiques ou mycoses :
 Fréquentes, favorisées par les traitements et le Sida
 Mycoses cutanéo-muqueuses et mycoses profondes
 Lésions histologiques sont variées :
 Lésions inflammatoires banales
 Lésions granulomateuses épthélio-giganto-cellulaires
 Diagnostic précis : mise en évidence du champignon (PAS)
 Viroses :
 Virus épidermotropes :

57
 Virus herpétique : cellules épithéliales infectés, volumineuses,
plurinucléés, avec inclusion intranucléaires
 Papilloma virus : hyperplasie + koïlocytes avec noyau
volumineux hyperchromatique, contour irrégulier, entouré
d’un halo clair
 Virus hépatotropes :
 Seuls les virus B, D et C peuvent entraîner une hépatite
chronique
 Infiltrat inflammatoire portal lymphocytaire avec fibrose et
nécrose hépatocytaire
 Virus B : inclusion cytoplasmiques
 Cytomégalovirus : inclusions virales éosinophiles dans le rein, le foie,
le pancréas, les glandes salivaires et le poumon
 Parasitoses :
 Amibiase
 Parasitoses vermineuses : granulome inflammatoire riche en PNE
 Schistosomiase : granulome épithéloïde autour des œufs
 Pneumocystose :
 Toxoplasmose : adénite épithéloïde
o Granulomes à corps étrangers :
 Corps étrangers inertes
 Réaction essentiellement macrophagiques, les polynucléaires
incapables de détruire ce matériel : naissance de cellules géantes
multi nucléés
 Réactions inflammatoires ne régressent pas si le corps étranger n’est
pas éliminé
 Ce granulome est souvent accompagné de fibrose en périphérie. S’il
est de grande taille : pseudotumeur
 Corps étranger peut être exogène (matériel chirurgical, d’origine
traumatique…) ou endogène (poils, débris alimentaires…)
 Corps étrangers toxiques : granulome silicotique
 Nodule silicotique pratiquement acellulaire
 Fibrose se dispose en lamelles
 Insuffisance respiratoire chronique
o Granulomes épithélio-giganto-cellulaires :
 Lésions fréquentes dans des affections très diverses
 Peuvent orienter le diagnostic étiologique (spécificité relative)

58
 Tissus souvent touchés : ganglions lymphatiques, poumons, foie, tissu
hématopoïétique et peau
 Description : cellules épithéloïdes dispersées de façon concentrique en
follicules et souvent associées à des cellules géantes
 Mécanisme :
 Phénomènes d’immunité à médiation cellulaire (hypersensibilité
retardée)
 Participation prédominante des lymphocytes T
 Ce granulome se forme par l’intermédiaire de lymphokines, en
présence de l’antigène
 Etiologies :
 Infections :
 Mycobactéries : tuberculose, lèpre, mycobactéries atypiques
 Brucellose (nodules tuberculoïdes)
 Maladie des griffures de chat
 Yersiniose
 Certaines mycoses
 Sarcoïdose :
 Diagnostic différentiel : granulome tuberculeux
 Jamais de nécrose caséeuse
 Souvent de petite taille
 Souvent entouré par un tissu scléro-hyalin
 Evolution spontanée dans 80 % : les granulomes diminuent de
taille et se fibrosent
 Maladie de Crohn
 Cancers ou hémopathies
Conclusion :
 L’introduction d’un agent étranger dans l’organisme entraîne :
o Soit une réaction inflammatoire non spécifique
o Soit une réaction inflammatoire caractéristique de l’agent pathogène
 Souvent, seule la mise en évidence de l’agent pathogène permet = inflammation
spécifique
 Granulome épithélio-giganto-cellulaire : pas de spécificité
 Granulomes fréquents, souvent mentionnés sur les comptes rendus anatomo-
pathologiques
 Pour atteindre le diagnostic étiologique, faire une corrélation anatomique, biologique,
clinique et radiologique

59
La cellule cancéreuse
Introduction
Rappel sur la cellule normale :
 Sur le plan morphologique
 Sur le plan génétique
 Sur le plan fonctionnel
Etapes de cancérisation :
 Phase d’initiation
 Phase de promotion
 Phase de progression
Anomalies de la cellule cancéreuse :
 Anomalies morphologiques
 Anomalies génétiques
 Anomalies fonctionnelles
Applications cliniques :
 Moyens d’étude de la cellule cancéreuse :
o Prélèvements
o Moyens d’étude
 Intérêt clinique :
o Sur le plan diagnostique
o Sur le plan pronostic
o Sur le plan thérapeutique
Conclusion

Introduction :
 Une cellule cancéreuse est une cellule dont la croissance et la division sont continues et
anarchiques.
 C’est une cellule qui échappe aux mécanismes d’homéostasie et de régulation cellulaire
 Elle correspond à une lésion du génome cellulaire
 Son étude capitale car elle permet de poser le diagnostic du cancer, de comprendre son
évolution et d’établir une meilleure thérapeutique
Rappel sur la cellule normale :
 Sur le plan morphologique :
o Membrane plasmique
o Cytoplasme
o Noyau contient la chromatine avec un rapport nucléo-cytoplasmique normal
généralement de 10 %

60
 Sur le plan génétique :
o Proto-oncogènes : gènes stimulant la prolifération cellulaire
o Anti-oncogènes : gènes inhibant la prolifération cellulaire, mais lorsqu’ils sont
dépassés il y a déclenchement de phénomènes d’apoptose ou mort programmée
 Sur le plan fonctionnel :
o Une durée de vie limitée
o Adhésivité intercellulaire
o Inhibition de prolifération en contact des autres cellules
o Régulation intercellulaire de croissance
Etapes de cancérisation :
 Phase d’initiation :
o Acquisition par la cellule des caractères de malignité à la suite d’une modification
de l’ADN par un facteur carcinogène
o Facteurs de la carcinogenèse :
 Facteurs intrinsèques :
 Génétiques : rétinoblastome, cancer colorectal
 Hormonaux : œstrogènes et cancer du sein, de l’endomètre
 Immunitaires : VIH et sarcome de Kaposi
 Facteurs extrinsèques :
 Alimentaires :
 Alimentation riche en graisses et pauvre en fibres et cancer
colorectal
 Nitrosamines et cancer gastrique
 Physiques :
 Ultraviolets et cancers cutanés
 Alimentation chaude et cancer de l’œsophage
 Chimiques :
 Dérivés du tabac et cancer du poumon
 Amiante et mésothéliume
 Infectieux :
 Virus de l’hépatite B et C et cancer hépatique
 Virus d’Epstein Baar et lymphome de Burkit
o Phase brutale et irréversible
o Deux situations sont possibles. Ces cellules initiées sont soit :
 Reconnues pathologiques, donc rejet et destruction par le système
immunitaire
 Tolérées par l’organisme et restent quiescents sans proliférer
61
 Phase de promotion :
o Acquisition par la cellule initiée de la possibilité de proliférer
o Les facteurs carcinogènes interviennent également dans la promotion. si leur
action continue, les cellules quiescents du clone initié s’individualisent,
prolifèrent et acquièrent des propriétés nouvelles d’agression
o C’est une phase longue et réversible
 Phase de progression : sélection de clones tumoraux capables de résister à
l’environnement et de se multiplier indéfiniment
Anomalies de la cellule cancéreuse :
 Anomalies morphologiques :
o Anomalies nucléo-cytoplasmiques :
 Anisocytose (différence de taille des cellules)
 Anisocaryose (différence de tailles des noyaux)
 Gigantisme cellulaire
 Augmentation du rapport nucléo-cytoplasmique
 Nucléole irrégulier
 Hyperchromatisme
 Irrégularité des formes des noyaux
o Anomalies de la membrane cellulaire : épaisse et irrégulière avec microvillosités
anormales
o Anomalies de la mitose :
 Quantitatives : augmentation de l’index mitotique (SBR du cancer de sein)
 Qualitatives :
 Existence de mitoses anormales : multipolarité et répartition inégale
du matériel chromosomique
 Mitonécrose : mort cellulaire au cours de la mitose
 Anomalies génétiques :
o Anomalies chromosomiques :
 Quantitatives : anomalies du nombre
 Aneuploïdie : nombre de chromosome est différent de 46 ou d’un
multiple de ce nombre
 Polyploïdie : le nombre de chromosome est un multiple de 46
 Qualitatives : anomalies de structure
 Délétion : perte d’une partie de chromosome
 Rétinoblastome
 Cancer colorectal
62
 Translocation : transfert d’un fragment de chromosome sur un autre
 Leucémie myéloïde chronique t (22, 9)
 Lymphome de Burkitt t (8, 14)
o Oncogènes et anti-oncogènes :
 Proto-oncogènes : leur amplification ou mutation les transforment en
oncogènes qui interviennent dans la survenue du cancer
 Anti-oncogènes : leur absence ou leur déficience permet l’expression des
oncogènes et l’apparition du cancer (BRCA 1 et BRCA et le cancer de sein)
 Anomalies fonctionnelles :
o Perte d’adhésivité : les molécules d’adhésion sont absentes ou endomagés cequi
favorise la dissémination locale et à distance
o Perte de l’inhibition du contact :
 Caractère le plus important du potentiel invasif
 Normalement le contact entre deux cellules stoppe la mitose. Par contre
les cellules cancéreuses s’entassent en amas multi stratifiés
o Immortalité : elles se multiplient indéfiniment
o Transplantabilité
o Perte de capacités de régulations intercellulaires
o Sécrétion des facteurs de croissance autocrines destinés à la stimulation de leur
multiplication propre
o Hypersécrétion des facteurs angiogéniques : formation de néo-vaisseaux
o Agressivité des cellules cancéreuses vis-à-vis de cellules normales
o La cellule cancéreuse peut :
 Conserver la fonction des cellules normales : cellules différenciées
(sécrétion de mucus dans l’adénocarcinome)
 Perdre la fonction des cellules normales : cellules indifférenciées
 Acquérir de nouvelles fonctions : marqueurs tumoraux
 Antigènes onco-fœtaux : ACE, αFP…
 Antigènes placentaires : βHG, HPL…
 Hormones protéiques : ACTH, PTH, Prolactine…
 Produits de sécrétion : phosphatases acides, immunoglobulines…
Applications cliniques :
 Moyens d’étude de la cellule cancéreuse :
o Prélèvements :
 Cytologiques : mise en évidence d’anomalies cyto-nucléaires
 Frottis (cancer du col)
 Empreintes (ganglions)
 Histologiques : mise en évidence d’anomalie architecturales
63
 Biopsies
 Pièces opératoires

o Moyens d’étude :
 Aspect macroscopique
 Microscopie optique
 Microscopie électronique
 Caryotype
 Biologie moléculaire
 Immuno-histochimie
 Cytométrie en flux
 Marqueurs tumoraux
 Intérêt clinique :
o Sur le plan diagnostique :
 Les anomalies morphologiques permettent le diagnostic cytologique du
cancer
 La cytognénétique présente un grand intérêt dans le diagnostic
 Intérêt de la biologie moléculaire dans l’étude des gènes
 Intérêt des marqueurs tumoraux dans le diagnostic infraclinique
o Sur le plan pronostic :
 Envahissement vasculaire et un élément de mauvais pronostic
 Anomalies cyto-nucléo-cytoplasmiques et de la mitose définissent le grade
du cancer
o Sur le plan thérapeutique : mise au point d’anticorps anti facteurs angiogéniques
Conclusion :
 L’étude des caractères de la cellule cancéreuse permet une meilleure compréhension
des conséquences locales et générales du cancer
 Elle permet aussi d’avoir une meilleure approche diagnostique, pronostique et
thérapeutique du cancer

64
Les métastases cancéreuses
Introduction
Voies de dissémination :
 Dissémination lymphatique :
o Voies d’acheminement
o Destinée des cellules cancéreuses dans la lymphe
o Caractère macroscopique
o Cancers lymphophiles
 Dissémination hématogène :
o Voies d’acheminement
o Destinée des cellules cancéreuses dans le sang
o Caractère macroscopique
o Caractère microscopique
o Cancers hématogènes
o Principaux sites métastatiques
 Autres voies de dissémination :
o Voie canalaire
o Cavités séreuses
o Liquide céphalo-rachidien
o Voie péri-nerveuse
Pathogénie des métastases cancéreuses :
 Facteurs conditionnant la dissémination
 Etapes de processus métastatique
 Population cellulaire métastasante
 Hypothèse d’invasion de la matrice extracellulaire
Conclusion

Introduction :
 Une métastase cancéreuse correspond au déplacement des cellules cancéreuses d’un
foyer primitif vers un autre foyer dit secondaire, avec implantation et prolifération
nouvelle des clones néoplasiques
 Le déplacement peut se faire par voie lymphatique pour les carcinomes, ou par voie
sanguine pour les sarcomes
 La métastase peut être :
o Révélatrice, elle est dite précessive
o Synchrone à la tumeur primitive
o Tardive
65
 Intérêt :
o Dans la classification du cancer
o Thérapeutique : la connaissance des voies de dissémination permet la mise en
place de nouvelles thérapeutiques
Voies de dissémination :
 Dissémination lymphatique :
o Voies d’acheminement :
 Les cellules cancéreuses après effraction lymphatique sont entraînées vers
les ganglions satellites de la tumeur primitive
 De relais en relais, les cellules peuvent atteindre des groupes
ganglionnaires plus en plus éloignés
 Deux voies différentes :
 Voie directe :
 Par les lymphatiques afférents, les cellules cancéreuses
atteignent le sinus périphérique et la corticale
 = Métastase corticale
 Voie rétrograde :
 par les lymphatiques efférents, les cellules cancéreuses
atteignent le hile du ganglion
 métastase médullaire
o Destinée des cellules cancéreuses dans la lymphe :
 Soit détruites
 Soit traversent le ganglion vers le canal thoracique, puis le retour veineux
de la grande circulation sanguine et enfin essaimer par la circulation
artérielle
o Caractère macroscopique :
 Adénopathies augmentées de volume
 Fixes et dures
 Uniques ou multiples
o Cancers lymphophiles : (LCSTT)
 Sein
 Col utérin
 Testicules
 Thyroïde
 Langue
 Dissémination hématogène :
o Voies d’acheminement :
 Sont représentées surtout par les capillaires et les veinules
66
 L’armature fibro-élastique des gros troncs artériels et veineux ne livre pas
passage aux cellules cancéreuses
 Lorsque les cellules cancéreuses passent dans le sang, on parle de cytémie
cancéreuse
 Quatre modes de drainage :
 Système cave va aux poumons
 Système porte va au foie
 Drainage veineux pulmonaire vers la grande circulation
 Drainage veineux rachidien : au cours d’un effort de toux ou de
défécation, on aura un inversement du courant sanguin dans le
système cave inférieur, donc un drainage des cellules cancéreuses
vers les plexus para vertébraux puis vers l’os (cancer de la prostate)
o Destinée des cellules cancéreuses dans le sang :
 Dans le sang :
 Soit détruites
 Soit traversent les vaisseaux au niveau de la microcirculation des
organes
 Dans les engaines :
 Soit détruites
 Soit restent à l’état dormant
 Soit se multiplient pour former un clone tumoral
o Caractère macroscopique :
 La plupart des métastases sont nodulaires uniques ou multiples
 De tailles variables
 Des remaniements hémorragiques et nécrotiques
 Déformant l’organe et modifiant ses rapports anatomiques
o Caractère microscopique :
 Une métastase peut présenter la même structure que la tumeur primitive
ou être moins ou mieux différenciée
 En cas de métastase révélatrice, la différenciation peut orienter la
recherche de la tumeur primitive
o Cancers hématogènes : (PPCCST)
 Cerveau
 Prostate
 Poumon
 Corps utérin
 Sein
 Thyroïde

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o Principaux sites métastatiques :
 Foie (hépatomégalie)
 Poumon (image en lâcher de ballon à la radiographie)
 Os (ostéolyse, ostéo-condensation) = cancers ostéophiles (Poumon,
Prostate, Rein, Sein, Thyroïde)
 Autres voies de dissémination :
o Voie canalaire :
 Voie urinaire : cancer du bassinet avec localisation vésicale
 Voie trachéo-bronchique : cancer oro-pharyngé avec localisation broncho-
pulmonaire
o Cavités séreuses :
 Cancer de l’estomac avec métastases ovariennes bilatérales (tumeur
Krükenberg)
 Cancer de l’ovaire avec carcinose péritonéale
o Liquide céphalo-rachidien : tumeur cérébrale avec localisation dans l’ensemble du
névraxe
o Voie péri-nerveuse : plexus solaire dans le cancer du pancréas
Pathogénie des métastases cancéreuses :
 Facteurs conditionnant la dissémination :
o Morphologiques :
 Taille de la tumeur
 Le site
 Le degré de différenciation
o Anatomiques : plus le régime circulatoire est rapide plus les cellules disséminent
o Immunitaires : prédisposition au cancer est élevée au cours du Sida
 Etapes de processus métastatique :
o Phase d’échappement
o Phase vasculaire
o Phase d’implantation

 Population cellulaire métastasante :


o Capacité de mouvement et de pénétration dans les vaisseaux
o Capacité de circuler dans les vaisseaux sans être détruite
o Arrêt intra-vasculaire dans un ganglion ou un organe et extravasation
o Migration dans tissu hôte et multiplication entraînant le développement d’une
tumeur secondaire
 Hypothèse d’invasion de la matrice extracellulaire :

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o Attachement de la cellule par l’intermédiaire de récepteurs membranaires à la
laminine et la fibronectine matricielles
o Sécrétion d’enzymes hydrolytiques induites par les cellules de l’hôte
o Déplacement dans la région modifiée par la protéolyse
Conclusion : grâce au progrès scientifiques réalisés ces 10 dernières années dans le domaine
de la carcinologie, une meilleure connaissance des caractères morphologiques, génétiques et
fonctionnelles des cellules cancéreuses ainsi que leurs mécanismes de dissémination ont
permis de prendre des décisions thérapeutiques pour assurer de meilleurs résultats au
traitement du cancer

69
Les marqueurs tumoraux
Introduction :
Classification des marqueurs tumoraux :
 Marqueurs passant dans la circulation sanguine ou marqueurs sériques
o Marqueurs sécrétés par la tumeur
o Marqueurs témoins de l’envahissement tumoral
 Marqueurs non excrétés présents sur la tumeur
Intérêt clinique des marqueurs tumoraux :
 Dans le dépistage
 Dans le diagnostic
 Dans le pronostic
 Dans la surveillance
Marqueur tumoral idéal
Principales indications des marqueurs tumoraux
Conclusion

Introduction :
 Les marqueurs tumoraux sont des substances biochimiques souvent protéiniques et
glycoprotéiniques quantitativement anormales, produites par les cellules cancéreuses
dont le métabolisme est perturbé
 Ils sont présents au niveau de la tumeur, soit libérés et mesurables dans le sang
circulant par des méthodes immunologiques très sensibles
Classification des marqueurs tumoraux :
 Marqueurs passant dans la circulation sanguine ou marqueurs sériques
o Marqueurs sécrétés par la tumeur :
 Protéines d’origine embryonnaire :
 Antigène carcino-embryonnaire (ACE)
 Alpha foeto-protéine (αFP)
 Protéines d’origine placentaire : hormone chorio-gonadotrophique (HCG)
 Marqueurs provenant de cellules matures :
 D’origine hormonale : Thyrocalcitonine
 D’origine enzymatique :
 Phosphatases acides prostatiques (PAP)
 Neurone spécific enolase (NSE)
 D’origine tumorale :
 CA 15.3
70
 CA 125
 CA 19.9
 CA 50
 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
 Squamous carcinom antigen (SCC)
o Marqueurs témoins de l’envahissement tumoral :
 Thyroglobuline
 Béta 2 macroglobuline
 Marqueurs non excrétés présents sur la tumeur : ce sont les marqueurs tissulaires non
circulants qui sont difficilement accessibles à l’analyse
Intérêt clinique des marqueurs tumoraux :
 Dans le dépistage :
o Le dépistage d’un cancer consiste à le découvrir chez un sujet apparemment sain,
en bonne santé, par la pratique systématique d’un examen clinique ou des
examens complémentaires
o Intérêt des marqueurs tumoraux est considéré nul pour des raisons :
 Faible sensibilité
 Faible spécificité
 Taux significativement augmenté dans le sang ne sont observés qu’à un
stade avancé du cancer
 Dans le diagnostic :
o Il n’a de valeur que si celui-ci est fait tôt et en cas de rechute
o Exemples :
 αFP : cancer hépatique
 HCG : choriocarcinome placentaire ou testiculaire
 Dans le pronostic :
o Un taux faible de marqueur tumoral signe un bon pronostic alors qu’un taux élevé
de marqueur tumoral signe un mauvais pronostic
o C’est le cas de l’ACE dans le cancer du sein où les récidives sont beaucoup plus
fréquents chez les patients présentant un taux élevé en préopératoire
 Dans la surveillance : ils se révèlent très intéressants pour aider à évaluer l’efficacité
d’un traitement
Marqueur tumoral idéal :
 Les marqueurs tumoraux sont nombreux. Pour mieux les exploiter, ils doivent répondre
à un certain nombre de critères qui permettent de définir le marqueur tumoral idéal

 Ces critères sont :


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o Doit être spécifique de la maladie
o Doit être sensible
o Doit être dosable facilement et reproductible
o Doit refléter la taille de la tumeur
o L’interférence, due aux cellules normales, doit être aussi faible que possible
Principales indications des marqueurs tumoraux :
 ACE : poumon, estomac, colon, rectum
 αFP : foie, testicule
 CA 15.3 : sein
 CA 125 : ovaire
 CA 19.9 : estomac, colon
 HCG : utérus, testicule
 NSE : poumon, cerveau
 PSA : prostate
 Thyrocalcitonine : thyroïde
Conclusion :
 Les marqueurs tumoraux sont nombreux mais leur efficacité n’est jamais absolue
 Leur dosage est couteux d’où les indications doivent être mesurées
 Leur intérêt reste très limité en matière de dépistage
 Ils jouent cependant un rôle fondamental dans la surveillance de certains cancers,
surtout lorsque leur taux est élevé au moment du diagnostic

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