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Orthod Fr 2021;92:141–157

© SFODF, 2021
https://doi.org/10.1684/orthodfr.2021.44 Article original

Réduction amélaire proximale : apport au contrôle


des effets iatrogènes parodontaux
Olivier Sorel1,2*, Adam Aïfa2
1
UFR d’Odontologie, Université de Rennes 1, 2 avenue du Pr Léon Bernard, 35043 Rennes cedex, France
2
CHU de Rennes, Pôle d’Odontologie et de Chirurgie Buccale, 2 place Pasteur, 35000 Rennes, France

MOTS CLÉS : RÉSUMÉ – Introduction : La gencive et le feston gingival en particulier sont


Diagnostic / des éléments incontournables de la bonne santé parodontale et de l’harmonie du
Pronostic / sourire. En quoi cela engage-t-il l’orthodontie ? Les orthodontistes sont direc-
Risque iatrogène / tement concernés par la position verticale des collets qu’ils doivent prendre en
Anatomie dentaire / compte. Plus indirectement, ils peuvent avoir une influence sur le feston gingival
Feston gingival / et notamment sur les papilles. Matériels et méthodes : L’analyse de la littérature
Papilles inter-dentaires / des effets indésirables de l’orthodontie sur le parodonte est fournie mais avec des
Triangle noir conclusions limitées qui ne constituent pas des évidences scientifiques. Il reste très
important de les analyser afin d’en tirer un guide de conduite clinique. La version
vestibulaire et l’expansion alvéolaire présentent des risques de récession gingivale
qu’il faut prendre en compte. La présence des papilles répond à des conditions
anatomiques précises qu’il faut maîtriser sous peine de créer de désastreux triangles
noirs lors de l’alignement dentaire. La forme des dents est directement impliquée
dans ces phénomènes. Discussion : La réduction amélaire proximale (RAP) peut
être une réponse thérapeutique adaptée pour prévenir ou limiter ces effets iatro-
gènes. La démarche est tout d’abord diagnostique (identification de la forme des
dents, analyse de la dysharmonie dento-dentaire (DDD), évaluation de la RAP et
de ses conséquences sur la DDD), puis pronostique afin d’aboutir à l’établissement
du plan de traitement… L’auteur illustrera cette démarche par les enseignements de
la littérature et par des illustrations cliniques de cas traités. Conclusion : L’équilibre
d’un sourire repose sur le respect des formes, des proportions anatomiques et des
conditions nécessaires à la bonne santé des tissus. C’est notre rôle de les respecter
dans le projet d’établir l’harmonie. La beauté du sourire reflète la personnalité propre
du patient : « Les orthodontistes sont les techniciens du sémaphore de l’âme », Axel
Kahn, Journées de l’Orthodontie, 2007.

KEYWORDS: ABSTRACT – Stripping: contribution to the control of iatrogenic periodontal effects.


Diagnosis / Introduction: The gum and the gingival festoon in particular are essential elements of the
Prognosis / good periodontal health and the harmony of the smile. How does this engage orthodontics?
Iatrogenic risk / Orthodontists are directly concerned by the vertical position of the collars which they must consider.
Tooth shape / More indirectly, they can have an influence on the gum festoon and in particular on the papillae.
Gingival festoon / Materials and Methods: The analysis of the literature of the undesirable effects of orthodontics on
Interdental papillae / the periodontium is provided but with limited conclusions which do not constitute scientific evidence.
Black triangle It remains very important to analyze them in order to draw a guide of clinical conduct. The vestibular
version and the alveolar expansion present risks of gingival recession that must be taken into account.
The presence of the papillae responds to precise anatomical conditions that have to be controlled to
avoid disastrous black triangles when aligning the teeth. The shape of the teeth is directly involved in
these phenomena. Discussion: Stripping may be an appropriate therapeutic response to prevent or
limit these iatrogenic effects. The approach is first of all diagnostic (identification of the shape of the
teeth, analysis of the dento-dental disharmony (DDD), evaluation of the amount of stripping and its

* Correspondance : sorelolivier@wanadoo.fr

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consequences on the DDD) and then prognostic in order to establish the treatment plan... The author
will illustrate this approach by the teachings of the literature and by clinical illustrations of treated cases.
Conclusion: The balance of a smile is based on the respect of shapes, anatomical proportions and
the conditions necessary for healthy tissue. It is our role to respect them in the project of establishing
harmony. The beauty of the smile reflects the patient’s own personality: « Orthodontists are the technicians
of the semaphore of the soul », Axel Kahn, Journées de l’Orthodontie, 2007.

1. Introduction radiculaire, sous forme de cémentoïde non calcifié.


Ce phénomène peut être impliqué dans un retard
L’analyse de l’architecture dento-parodontale voire un arrêt de l’évolution dentaire, la coudure des
répond au besoin de considérer les dents et le racines64.
parodonte comme un organe unique et non d’ap- Les rapports occlusaux semblent ne pas affecter
préhender les dents et le parodonte comme deux le déplacement dentaire, même si une occlusion
entités indépendantes. traumatique peut entraîner des lésions au sein du
L’orthodontie n’existerait pas sans les capacités ligament parodontal60.
quasi magiques du parodonte de modeler l’os alvéo- Avec le développement de l’orthodontie, des
laire. Deux théories permettent d’expliquer le dépla- effets iatrogènes indésirables sont apparus comme
cement dentaire49: la théorie piézoélectrique, où les les résorptions radiculaires, les pertes de papille
contraintes transmises au cristal d’hydroxyapatite de inter-proximale ou de parodonte marginal18,29.
l’os alvéolaire génèrent des phénomènes électriques Rapidement, dès le début du 20e siècle, les pion-
qui modifient le métabolisme des cellules osseuses niers de l’orthodontie ont mis en cause la récidive
et la théorie de la variation des pressions avec, du de l’encombrement25,49,51. La notion de dyshar-
côté de l’application de la force, une extension des monie dento-maxillaire (DDM) positive avec
fibres ligamentaires et, de l’autre, une compression comme réponse l’extraction de dents saines est une
des fibres du ligament. Meikle56 propose un modèle solution toujours actuelle et toujours discutée20.
où, du côté en tension, les fibroblastes par diffé- La dent n’est alors considérée que comme un
renciation ostéoblastique (ostéoblastes quiescents) volume dans l’équation et les prémolaires sont les
synthétisent une matrice ostéoïde51 et, du côté en premières victimes19,55. Le taux d’extractions a forte-
pression, les fibroblastes comprimés synthétisent ment évolué, la tendance actuelle est d’y avoir de
des cytokines favorisant la diapédèse de mono- moins en moins recours (Fig. 1).
cytes et l’expression, par les ostéoblastes, du ligand À la fin du 20e siècle, après avoir acquis une
RANKL impliqué dans la différenciation ostéoclas- grande expérience des traitements orthodontiques,
tique... La résorption osseuse va alors se produire2,5,39. de nombreux auteurs ont consacré leurs
L’intensité des forces, leur application continue ou travaux à préciser ces effets iatrogènes. Un bilan
discontinue jouent un rôle important dans le dépla- parodontal est indispensable afin de prévenir les
cement dentaire50. La transformation des forces en risques de récession gingivale33. L’anatomie du
réponse cellulaire par le biais de la déformation du complexe dento-gingival permet de comprendre
ligament dentoalvéolaire (mécano-transduction) se la physiologie, notamment la vascularisation.
fait selon un cycle décrit par Baron : le cycle ARIF7 L’anatomie parodontale38 mais aussi dentaire a une
(Activation - Résorption - Inversion – Formation). influence sur la santé de l’ensemble. L’orthodontiste
Ce cycle se reproduit à chaque activation de l’appareil doit prendre en compte le parodonte et ses
orthodontique. rapports avec l’anatomie dentaire afin de limiter ou
Le génie humain a compris qu’il pouvait orienter d’éviter les conséquences iatrogènes à son niveau.
ce phénomène pour déplacer les dents et corriger La forme des dents, l’épaisseur et le niveau de l’os
certaines imperfections de l’occlusion dentaire... alvéolaire, la qualité du parodonte, la distance inter-
La mise en œuvre du déplacement dentaire est radiculaire, la distance du point de contact à la crête
précédée d’une réaction inflammatoire qui est le osseuse sont des paramètres diagnostiques qui ont
résultat de l’altération des tissus lors de l’application une influence majeure dans la prise de décision
d’une force orthodontique. Outre les effets décrits thérapeutique.
précédemment, la traction des fibres desmodontales La nature des mouvements dentaires est aussi
active aussi la néoformation de cément sur la surface un facteur de risque26,27. La version est souvent
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 143

Pourcentage d’extraction
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020

Figure 1
Pourcentage d’extraction en fonction des auteurs sur une centaine
d’années (1900, Angle 0,2 % - 1913, Case 6,5 % - 1931, Friel 8 % -
1953, Proffit 30 % - 1963, Proffit 70 % - 1966, Tweed 80 % - 1993,
Proffit 42 % - 2000, Damon < 5 % - 2010, Greefield < 1,5 %).

évoquée comme étiologie de la récession parodon- par la gencive marginale ou découpe gingivale et vers
tale vestibulaire23. L’alignement dentaire est systé- le bas par la ligne ou découpe incisale45. Un décalage
matiquement impliqué dans la perte des papilles (vertical) des collets gingivaux crée une asymétrie
inter-proximales et l’apparition de triangles noirs qui perturbe l’harmonie du sourire. La symétrisation
après traitement orthodontique44. peut se faire par une chirurgie parodontale ou par
Nous consacrons une première partie aux géné- orthodontie.
ralités et aux affections parodontales. Nous expo-
sons ensuite les effets iatrogènes du déplacement 2.1. La récession gingivale
dentaire sur le parodonte en nous appuyant sur les La récession gingivale est un déplacement apical
données de la littérature. Et, dans une troisième de la gencive marginale avec exposition de la surface
partie, nous précisons la conduite à tenir face au
de la racine. La physiopathologie de la récession
risque iatrogène, l’intérêt du bilan parodontal de
gingivale peut être divisée entre les causes directes
dépistage par l’orthodontiste, l’apport de la réduc-
et les facteurs prédisposants. Dans les cas de réces-
tion amélaire proximale (RAP) dans le contrôle de
sion gingivale, le premier mécanisme de la migration
ces effets iatrogènes, mais aussi les limites de son
gingivale apicale est une perte de la crête osseuse
indication. Nous concluons ce chapitre en illustrant
alvéolaire71. Suivent les causes traumatiques, un
par un cas clinique la démarche à suivre afin d’as-
brossage inadapté, des prothèses en surcontour mal
surer les conditions requises pour un traitement
adaptées, des objets contondants comme les pier-
orthodontique.
cings, mais aussi les dysfonctions ; ainsi, une contrac-
tion du sillon labio-mentonnier peut constituer une
2. Généralités bride musculaire qui écrase le parodonte vestibulaire
Le parodonte (paro : autour - odonte : dent) des incisives mandibulaires9 (Fig. 2). Cette pertur-
est l’ensemble des tissus de soutien de la dent. bation limite la vascularisation et ainsi affaiblit son
Il comprend l’os alvéolaire, le ligament alvéo- potentiel de régénération, ce qui peut provoquer
dentaire, la gencive, le cément de la racine dentaire, localement une inflammation (Fig. 3). Nous devons
ainsi que des éléments nerveux et sanguins. aussi être vigilants aux étiologies bactériennes ou
La gencive marginale est cliniquement repré- virales (herpès simple) liées à une inflammation
sentée par une ligne festonnée qui suit le contour marginale.
de la jonction amélo-cémentaire, 1 à 2 mm en coro- La situation clinique est souvent complexe avec
naire. La notion « d’arc dentaire antérieur » recouvre une situation chronique engendrée par un cercle
l’entité morphologique constituée par les six dents vicieux : la récession peut commencer par un
antérieures maxillaires50. Cet arc est limité en haut traumatisme de la gencive et/ou de la surface
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Figure 2
Dysfonction de la sangle labio-mentonnière, le sillon labio-mentonnier est très marqué. En regard, le parodonte semble écrasé
avec une récession au niveau de la 41, l’incisive la plus en avant. À son niveau, il y a peu de gencive kératinisée, les tissus
sont inflammatoires.

radiculaire qui deviennent hypersensibles avec une mesure la distance inter-radiculaire (DIR) afin de
répercussion négative sur le brossage, l’accumula- préciser le cadre optimal pour la présence des
tion de plaque donc de bactéries… papilles65. Plus les distances point de contact – crête
osseuse et inter-radiculaires augmentent et moins
2.2. La perte des papilles inter-proximales les papilles sont présentes15. La perte des papilles
La perte des papilles inter-proximales est un peut apparaître avec le vieillissement naturel qui
phénomène qui suit la perte de hauteur de l’os s’accompagne d’une perte de hauteur de l’os alvéo-
alvéolaire, notamment marquée au niveau de la laire, notamment en inter-proximal (Fig. 4).
crête osseuse inter-proximale. Cette perte repré- La zone inter-proximale est particulièrement
sente pour les patients une disgrâce qui affecte sensible d’un point de vue tissulaire, notamment
négativement leur sourire31,32. L’association d’une parce que sa vascularisation à son niveau est termi-
absence de papille et d’une ligne de sourire haute nale, comme du point de vue de l’harmonie du
affecte l’esthétique du sourire42. Le vieillissement sourire, point critique dans l’estime de soi.
naturel affecte plus les personnes qui présentent
des dents triangulaires ou ovoïdes57. De nombreux 2.3. La prévalence des problèmes parodontaux
travaux ont montré le lien entre la distance qui La prévalence des problèmes parodontaux chez
sépare le point de contact de la crête osseuse (DPC) 2 110 adultes québécois de 35 à 44 ans examinés
et la présence des papilles. Tarnow ajoute à cette entre septembre 1994 et juillet 1995 au Québec
est de plus de 80 % ; 5,2 % des personnes n’avaient
besoin d’aucun traitement et une personne sur cinq
avait besoin d’un traitement complexe10. En France,
le rapport de l’ANAES de 2002 révèle que la gingi-
vite est retrouvée dans 80 % de la population adulte.
La conclusion de ces statistiques est : pas de traite-
ment orthodontique sans contrôle parodontal strict.

3. Effets iatrogènes sur le parodonte


Les effets iatrogènes sur le parodonte superficiel
sont essentiellement de deux ordres : des récessions
Figure 3
gingivales et des pertes de papilles avec apparition
Déhiscence naturelle chez un enfant de 8 ans qui présente
un encombrement important, la 41 est en vestibulo-
de triangles noirs disgracieux auxquelles s’ajoutent
position et un sillon labio-mentonnier contracté et hyperto- les hypertrophies gingivales qui récupèrent avec
nique comprime le parodonte. l’arrêt du traitement11.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 145

Figure 4
Vues intrabuccales. À l’arcade maxillaire, l’encombrement est estimé à 3,5 mm, il est caractérisé au niveau de la 12 qui est
en infra-vestibulo-version. À l’arcade mandibulaire, le manque de place est plus marqué, estimé à 5,5 mm. On note de légers
triangles noirs entre 11-21, 32-31 et au niveau des secteurs latéraux 1, 2 et 4.

Au niveau du parodonte profond, on retrouve les équivalente à la disjonction classique chez l’enfant
déhiscences, les fenestrations osseuses et les résorp- et le jeune adolescent. Elle est plus sûre en ce qui
tions radiculaires29. concerne les récessions gingivales au niveau des
prémolaires et des molaires13.
3.1. Récessions gingivales iatrogènes Le risque de développer une déhiscence osseuse
Le traitement orthodontique peut favoriser le et une récession gingivale peut conduire les clini-
développement de récessions. Le mécanisme par ciens à préférer l’extraction à l’expansion dans les cas
lequel le traitement orthodontique influence l’ap- limites4. Bassarelli8 compare deux groupes traités,
parition de récessions reste incertain. Le change- l’un avec expansion et l’autre sans. La première
ment d’inclinaison de l’incisive mandibulaire est remarque est que l’expansion est plus importante
souvent impliqué dans le développement de réces- chez les hommes, la deuxième est que l’expansion
sions gingivales labiales. Les études sur le sujet sont est corrélée à la version vestibulaire et la troisième
nombreuses, elles ne concluent pas à l’existence d’un qu’aucun effet iatrogène n’a pu être démontré.
lien statistiquement significatif entre la modification L’expansion semble toutefois avoir ses limites12.
de l’inclinaison des incisives inférieures pendant La corticotomie combinée à une régénération osseuse
le traitement et la survenue de récessions gingi- guidée, en maintenant le volume osseux alvéolaire, a le
vales vestibulaires. Toutes ces études relèvent une potentiel d’augmenter la portée du traitement ortho-
augmentation de la hauteur des couronnes cliniques dontique conventionnel en permettant des mouve-
pendant le traitement3,39,58,59,70. Les facteurs pouvant ments d’expansion au-delà des limites traditionnelles.
entraîner une récession gingivale après un mouve- L’association entre le traitement orthodontique
ment de bascule et/ou de translation orthodontique et la récession gingivale est d’un grand intérêt pour la
ont été identifiés comme une épaisseur réduite de spécialité. Ceci est particulièrement vrai à la lumière
la gingivale, une symphyse mandibulaire étroite, un du changement vers une approche d’expansion des
contrôle inadéquat de la plaque dentaire et un bros- arcades dentaires afin de repousser les extractions.
sage de dents agressif6,52. L’évaluation de la tonicité La prévalence à long terme de la récession gingivale,
musculaire de la sangle labiale n’est pas rapportée après les mouvements de vestibulo-version des inci-
dans ces études. sives mandibulaires et l’expansion maxillaire, montre
L’expansion transversale orthopédique de l’ar- que le traitement orthodontique n’est pas un facteur
cade maxillaire est susceptible de développer des de risques majeurs (statistiquement non significatifs)
récessions gingivales. L’expansion assistée chirur- pour le développement de la récession gingivale.
gicalement des maxillaires montre une efficacité Je crains que ces conclusions soient optimistes car
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elles disent en fait qu’il n’y a pas assez de récession La fragilité de la papille inter-proximale exige une
pour que le risque soit important ou significatif. attention particulière tant sur le plan diagnostique
C’est donc un choix thérapeutique que nous devons que sur le plan clinique avec une estimation précise
faire qui dépend de notre sensibilité à l’échec. des risques.
Déplacer les dents dans un rempart alvéolaire
souvent fin constitue un risque de récession diffi- 4. Conduite à tenir face au risque
cile à mettre en évidence statistiquement d’où la iatrogène : apport de la réduction
recherche de solutions connexes. amélaire proximale
3.2. Perte de papilles iatrogènes Cette partie clinique est consacrée à l’apport de
La perte des papilles n’est malheureusement pas la réduction amélaire proximale dans un plan de
un effet iatrogène discuté44. Le facteur morpholo- traitement où l’on doit gérer un risque parodontal
gique de l’espace inter-proximal est une donnée marqué. Afin d’estimer ce risque, un bilan de dépis-
ancienne qui explique la fragilité de cette zone17. tage est nécessaire.
La présence de la papille est déterminée par deux
4.1. Bilan parodontal de prétraitement
distances essentielles : la distance inter-radicu-
orthodontique
laire (DIR) et la distance entre la crête osseuse et
le point de contact (DPC)14,43. Après un traitement Ce bilan parodontal de dépistage avant un trai-
orthodontique, la prévalence des triangles noirs tement d’orthodontie est indispensable afin de
qui marquent l’absence des papilles est nette- prévenir les risques de récession gingivale et de perte
ment augmentée40. Avec l’alignement des dents, de papille. Il doit être pratiqué par l’orthodontiste
les deux distances DIR et DPC augmentent. Cette qui, en cas d’inflammation, doit adresser le patient
augmentation est d’autant plus marquée que les au chirurgien-dentiste ou vers un parodontologue.
faces proximales de ces dents sont divergentes. Il Une analyse préalable du phénotype paro-
est alors nécessaire de dépister les formes à risque63. dontal permet de qualifier le type de parodonte
Les formes à risque sont les formes triangulaires et sa susceptibilité à la maladie parodontale21,54,56.
(21 %) et ovoïdes (21 %), elles peuvent être carac- L’examen de dépistage systématique permet de
térisées par l’indice de Le Huche qui mesure le déceler une inflammation nécessitant l’intervention
surplomb du point d’intersection entre le bord soit du dentiste généraliste soit d’un parodonto-
libre et la face proximale et le point qui se situe au logue34. Il est basé sur une méthode binaire.
niveau de l’émergence radiculaire61. La préférence À ce stade, le praticien ne se concentre pas sur
du public concernant la forme des dents va vers les l’intensité des signes cliniques mais sur l’existence ou
dents rectangulaires (faces proximales relativement non de signes de maladie parodontale. Cet examen
parallèles) avec des angles arrondis31,66. Ces formes est divisé en quatre étapes : inspection, palpation
sont celles qui présentent le moins de potentiel de gingivale, palpation dentaire et sondage.
perte de papille. Lors de grandes réhabilitations – Inspection : le praticien recherche des zones
prothétiques, les prosthodontistes choisissent ces d’érythème et d’œdème notamment au niveau des
formes qui ont le grand avantage d’avoir un point papilles, ainsi que la présence de plaque dentaire.
de contact inter-dentaire très proche de la gencive, – Palpation gingivale : la palpation bucco-gingivale
ce qui favorise une distance DPC courte et donc la de l’apical au coronal sur toutes les dents permet
présence des papilles24. L’égression orthodontique, d’exprimer l’exsudat contenu dans la poche paro-
avant reconstruction prothétique, entraîne une trac- dontale et/ou de vérifier la présence de sang et
tion parodontale qui remonte le niveau de l’os alvéo- de pus, marqueurs d’activité pathogène16 (Fig. 3).
laire, ce que Kokich appelait le nivellement de l’os – Palpation dentaire : la palpation dentaire permet
alvéolaire41. Cette technique rapproche le sommet d’évaluer les stades de la mobilité dentaire.
de la crête osseuse du (futur) point de contact35,36. La L’absence des signes et des symptômes décrits
perte des papilles peut être compensée par un trai- précédemment ne permet pas à l’examinateur d’ex-
tement chirurgical par greffes notamment tunne- clure la présence de poches parodontales.
lisées72 ou par infiltrations d’acide hyaluronique22. – Sondage : à ce stade, la « détection par sondage »
Dans certaines conditions, une solution avec réduc- est le seul examen qui permette de valider la
tion amélaire proximale peut être envisagée. présence de poches parodontales.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 147

Grâce au mode binaire, l’orthodontiste détermine


s’il y a ou non des poches. L’absence d’infection
parodontale est validée par l’absence totale de
poches. À l’inverse, dès que l’examen montre Présence de pus
qu’il y a des poches parodontales sur au moins
quatre dents, l’examinateur arrête le sondage car
les résultats du test sont positifs pour la présence
d’une maladie parodontale. Figure 5
L’examen radiologique complète la détection Palpation gingivale vestibulaire d’apical en
et aide le praticien à établir un diagnostic basé sur coronaire sur toutes les dents. La pression
les faits. Un examen panoramique numérique est digitale d’apical en coronaire permet d’ex-
térioriser l’exsudat contenu dans la poche
recommandé à ce stade1. Il présente l’avantage parodontale et/ou de mettre en évidence
d’être simple et rapide. Comme il est reproductible, les saignements et suppurations, marqueurs
il présente une vision globale et multidisciplinaire de d’activité pathologique.
la cavité buccale. Si nécessaire, cet examen peut être
complété par des radiographies rétro-alvéolaires.
retrouvent dans peu de cas. Pour les dents rectan-
La maîtrise de l’hygiène bucco-dentaire tout au
gulaires que l’on retrouve chez 58 % des personnes,
long du traitement et l’élimination des facteurs
le gain d’espace est négligeable et la RAP très peu
aggravants (piercing, brossage traumatique, inser-
indiquée.
tion de frein) permettront de stabiliser les tissus
Le risque de pratiquer une RAP sur une dent qui
parodontaux. Pour les patients en maintenance
a des proportions harmonieuses est de rompre cet
parodontale, un suivi régulier, tous les deux à trois
équilibre et rendre les dents étroites. Prendre en
mois, est indispensable. Les mouvements orthodon- compte ce risque nous amène à limiter la RAP afin
tiques devront être contrôlés et adaptés à la situa- d’optimiser l’harmonie globale.
tion anatomique. Une attitude paro-consciente est Compter sur la RAP pour repositionner les inci-
ainsi préconisée. sives mandibulaires est une vision théorique sédui-
Engager un traitement sur un parodonte inflam- sante qui n’a que très peu d’indications pratiques.
matoire engage la responsabilité de l’orthodontiste,
même si le correspondant assure, par écrit, que les 4.3. RAP et prévention de la perte des papilles
conditions sont parfaites pour déplacer les dents.
Depuis les articles de Kokich41 et Zachrisson67-69,
4.2. RAP et récession il n’est pas possible d’ignorer les effets de l’ortho-
dontie sur la création des triangles noirs. Est-ce
Le potentiel de gain de place avec la RAP est une faute ou une mauvaise manœuvre des ortho-
dépendant de la forme des dents. Plus les faces dontistes ? Nous ne le pensons pas. Le triangle noir
proximales sont divergentes (dents triangulaires est le résultat de paramètres propres à l’anatomie
et ovoïdes) et plus la RAP peut être indiquée avec dentaire du patient dans la très grande majorité des
un potentiel de gain d’espace pouvant aller jusqu’à cas. Ces paramètres sont liés à l’anatomie des dents
8 mm sur une arcade mandibulaire. Avant, il faut quand leurs faces proximales sont divergentes. Plus
s’assurer que la proportion des dents reste dans la divergence est marquée et plus la probabilité de
une certaine norme. S’il n’y a pas d’encombrement créer une perte de papille lors de l’alignement des
et que la courbe de Spee n’est pas à mettre à plat, dents est forte. C’est un problème de géométrie
la possibilité de repositionnement de l’incisive infé- défini par la distance entre le point de contact et la
rieure est donc d’une dizaine de degrés. crête osseuse, et la distance inter-radiculaire (Fig. 5).
Mais, comme il y a toujours un peu d’encom- Il devient important de prendre en compte ces
brement ou la nécessité de porter des tractions données afin d’optimiser les résultats de traitement.
élastiques intermaxillaires..., la possibilité de reposi- La discrimination des formes des dents permet de
tionnement est très faible, non significative. repérer les formes à risques.
De plus, un gain d’espace de 8 mm demande Les formes rectangulaires sont sans risque
des conditions anatomiques dentaires extrêmes important de développer des triangles noirs après
avec des faces proximales très divergentes qui se la phase d’alignement. Les faces proximales sont
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DPC 1
DPC 2
DPC 3

1. 2. 3.

DIR 1 DIR 2 DIR 3

Figure 6
La forme des dents est ici schématiquement triangulaire. Sur le schéma 1, les dents
se chevauchent, le point de contact est bas, la DPC 1 est faible comme la DIR 1;
les conditions de présence de la papille sont bonnes. La correction du chevauche-
ment propulse le point de contact au niveau du bord occlusal. Sur le schéma 2,
la DPC 2 et la DIR sont très augmentées; les conditions de présence de la papille
sont mauvaises. Sur le schéma 3, la RAP est simulée, ce qui permet de limiter la
migration du point de contact et donc l’augmentation de la DIR 3 et de la DPC 3;
les conditions de présence de la papille sont contenues et limitent l’effet iatrogène.

naturellement parallèles, ce qui se traduit par un Le set up au niveau des incisives semble un
point de contact très gingival (Fig. 6). élément incontournable qui permet de figurer le
Les formes triangulaires et ovoïdes sont à risque ; résultat de traitement, mais est aussi un élément
plus leurs faces sont divergentes et plus le risque de communication pour expliquer au patient l’im-
est important. Il faut alors travailler au projet final portance du remaniement des formes de ses dents
et estimer les répercussions du traitement. Nous pour l’harmonie de son sourire (Fig. 7).
sommes accoutumés à mettre en œuvre cette L’illustration de cette démarche par la présen-
démarche dans nos traitements, mais peut-être tation d’un cas clinique permet de fixer notre
pas assez pour la prise en compte des formes des réflexion sur la notion de prise en compte des
dents. La mesure des dents permet de façon globale facteurs prédisposant aux effets iatrogènes sur le
de prendre en compte l’harmonie dento-dentaire parodonte.
(HDD), de calculer l’indice de Le Huche qui peut Nous avons choisi le cas d’une patiente de 37 ans
être un élément d’alerte, d’envisager la RAP et ses adressée par son parodontiste afin de répondre à
conséquences sur l’HDD... une demande d’alignement dentaire.
Ces éléments ont été publiés dans l’Orthodontie L’examen intrabuccal révèle une hygiène irré-
Française en 202063. prochable, de belles dents qui paraissent longues

Figure 7
L’alignement de ces dents à la forme rectangulaire n’a pas créé l’ouverture de triangles noirs bien que le parodonte de cette
patiente de 45 ans soit fragile. La 43 a été extraite par le parodontiste pour des raisons de déhiscence parodontale marquée.
La correction de la rotation de la 32 a mis à jour une récession gingivale corrigée en fin de traitement par greffe de conjonctif
enfoui1,62.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 149

b
Figure 8
(a) iSetup où le résultat de traitement apparaît tout à fait correct. Il faut quand même se méfier de l’image virtuelle où la gencive
suit le traitement. (b) La divergence des faces proximales de 11 et 21 doit nous alerter car tout est réuni pour que le minime
triangle noir préexistant évolue vers un horrible triangle noir disgracieux.

et de formes triangulaires. Le parodonte est fin, soustrait 0,25 mm par face proximale sur la 11, la
classé comme fragile dans la nouvelle classifica- proportion passerait à 62 %. La récession gingi-
tion en parodontologie de Chicago 2017. On note vale étant généralisée, cela nous interdit de réduire
la présence de triangles noirs aux deux arcades la hauteur des incisives car la répercussion serait
ainsi qu’un encombrement aux deux arcades. À un déséquilibre au niveau des hauteurs du feston
l’arcade maxillaire, l’encombrement est estimé à gingival.
3,5 mm ; il est caractérisé au niveau de la 12 qui Nous avons choisi d’utiliser une technique par
est en infra-vestibulo-version. À l’arcade mandibu- aligneurs30 qui nous semble être particulièrement
laire, le manque de place est plus marqué, estimé à adaptée à cette situation ; d’une part, le type de
5,5 mm ; il est réparti de canine à canine. Les arcades mouvements à effectuer est compatible avec cette
sont en classe I d’Angle, le surplomb et le recouvre- technique et, d’autre part, les gouttières sont les
ment sont corrects (Fig. 8). Le groupe incisivo-canin appareils les moins sensibles à la contamination bacté-
madibulaire présente une asymètrie : à droite, les rienne des complexes orange et rouge (Fusobacterium
dents présentent un encombrement et, à gauche, nucleatum plus souvent présent sur les brackets
32 et 31 sont relativement alignées. Côté encom- linguaux, Fusobacterium periodontium sur les brackets
brement, les papilles sont présentes alors qu’à vestibulaires et Tannerella forsythia et Campylobacter
gauche nous observons des triangles noirs (Fig. 9). rectus sur tous les dispositifs)28. À ce stade, nous
La patiente explique la fragilité de ses gencives par proposons un plan de stripping à Orthocaps® afin de
ses grossesses, elle est consciente des problèmes et concevoir un iSetup® (Figs. 7 et 10). Nous acceptons,
reste très motivée. en retour, le iSetup même si nous craignons que la
La correction orthodontique ne semble pas RAP entre 11 et 21 soit insuffisante et favorise un
compliquée mais un traitement d’alignement sans triangle noir. La situation sera réévaluée en finition.
précaution pourrait conduire à des effets iatro- Nous avons choisi une fréquence de réévalua-
gènes irréversibles sur un parodonte aussi fragile. tion tous les huit aligneurs. Au huitième aligneur,
On imagine alors gagner la place nécessaire par RAP une nouvelle empreinte optique est enregistrée et
mais les proportions dentaires sont déjà défavo- envoyée à Orthocaps®. Nous recevons en retour un
rables en raison des récessions qui commencent à rapport de suivi qui nous permet de valider ou d’in-
découvrir les racines. Par exemple, la proportion de fléchir nos prescriptions pour la nouvelle phase d’ali-
la 11 est de 66 % par rapport à la norme qui est de gneurs (Fig. 11). Une nouvelle phase de stripping est
86 %, d’où cet aspect de dents hautes. La RAP risque validée (Fig. 12). À la fin de la phase 2, l’ensemble des
d’augmenter la disproportion ; par exemple, si l’on résultats attendus est en place (Fig. 13).
150 Orthod Fr 2021;92,141–157

Point de contact très


Point de contact abaissé occlusal dû à
en raison du l’alignement et à des
chevauchement faces proximales
divergentes

41 et 42 se chevauchent, la DPC est 31 et 32 sont alignées, la DPC (6,5 mm)


et la DIR (4 mm) sont importantes et, à 37
courte (5 mm), pas de triangle noir
ans, il y a apparition d’un triangle noir
à déplorer.
La malposition de 41 resserre l’espace
inter-proximal; la DIR (2 mm) est faible,
présence de la papille

Figure 9
L’encombrement protège la papille et l’alignement des dents la met en danger.

Protocole de la RAP (Phase-I)


Maxillaire (OK)

Étapes Espace inter-dentaire


du traitement
18-17 17-16 16-15 15-14 14-13 13-12 12-11 11-21 21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28
Stage 1 - - - - 0.3 - - 0.4 0.4 - 0.3 - - - -
Stage 2 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 3 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 4 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 5 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 6 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 7 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 8 - - - - - - - - - - - - - - -
Mandibule (UK)

Étapes Espace inter-dentaire


du traitement
48-47 47-46 46-45 45-44 44-43 43-42 42-41 41-31 31-32 32-33 33-34 34-35 35-36 36-37 37-38
Stage 1 - - 0.5 0.4 0.3 - - - - 0.3 - 0.5 0.5 - -
Stage 2 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 3 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 4 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 5 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 6 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 7 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 8 - - - - - - - - - - - - - - -

Figure 10
Plan de réduction amélaire proximale maxillaire et mandibulaire. Phase 1. Dans le cas de notre patiente, la RAP est pratiquée
dès la première gouttière. Au maxillaire, l’encombrement se concentre au niveau de la 12, ce qui ne permet pas de pratiquer
le stripping à son niveau comme à la mandibule au niveau des incisives.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 151

Rapport de suivi Rapport de suivi

Figure 11
Un rapport de suivi est fourni à chaque étape de traitement, c’est-à-dire toutes les 8, 10 ou 12 gouttières.
La couleur verte marque un écart 0 par rapport à la position prévue. La visualisation des résultats peut
être appréciée sur une reconstruction 3D en pratiquant des coupes où l’on souhaite.

Protocole de la RAP (Phase-2)


Maxillaire (OK)

Étapes Espace inter-dentaire


du traitement
18-17 17-16 16-15 15-14 14-13 13-12 12-11 11-21 21-22 22-23 23-24 24-25 25-26 26-27 27-28
Stage 1 - - - - - - 0.4 - - - - - - - -
Stage 2 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 3 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 4 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 5 - - - - - 0.3 - - - 0.3 - - - - -
Stage 6 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 7 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 8 - - - - - - - - - - - - - - -
Mandibule (UK)

Étapes Espace inter-dentaire


du traitement
48-47 47-46 46-45 45-44 44-43 43-42 42-41 41-31 31-32 32-33 33-34 34-35 35-36 36-37 37-38
Stage 1 - - - - - 0.3 0.4 0.3 - - - - -
Stage 2 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 3 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 4 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 5 - - - - - - - - 0.3 - 0.3 - - - -
Stage 6 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 7 - - - - - - - - - - - - - - -
Stage 8 - - - - - - - - - - - - - - -

Figure 12
Plan de réduction amélaire proximale maxillaire et mandibulaire. Phase 2. La progression du traitement permet d’avoir la
possibilité de pratiquer le stripping dans les zones qui étaient encombrées.
152 Orthod Fr 2021;92,141–157

Figure 13
Photographies intrabuccales en fin de phase 3. L’ensemble des résultats attendus est en place. Comme nous le craignions,
entre 11 et 21, la papille s’est rétractée et laisse apparaître un triangle noir disgracieux. Avec le léger stripping, les incisives
centrales gardent un aspect triangulaire marqué. Nous envisageons donc de reprendre la RAP à ce niveau.

Comme nous le craignions, entre 11 et 21, la la forme de 11 et 21 a déplacé le point de contact


papille s’est rétractée et laisse apparaître un triangle apicalement et réduit totalement le triangle noir.
noir disgracieux. Avec le stripping léger que nous La RAP a autorisé un traitement qui répond à nos
avons effectué, les incisives centrales gardent un objectifs, c’est-à-dire la maîtrise des formes, des
aspect triangulaire marqué. Nous envisageons donc effets iatrogènes sur le parodonte et du contrôle
des formes d’arcades en contenant l’expansion
de reprendre la RAP à ce niveau et nous l’effectuons
(Fig. 16). Durant la contention, nous avons proposé
avant de prendre les empreintes numériques pour la
à la patiente de régulariser le rebord incisif de la 21,
dernière phase de finition (Fig. 14). Après cinq gout- ce qu’elle avait refusé à la fin du traitement. Nous
tières, l’espace inter-incisif est fermé et le traitement avons prévisualisé le résultat directement en bouche,
terminé. La contention est assurée par un fil collé en ce qui lui a permis d’accepter le geste (Fig. 17, 18).
lingual de 3 à 3 à la mandibule et une gouttière de Le résultat hors contention est satisfaisant (Fig. 19).
contention au maxillaire (Fig. 15). La rectification de Le sourire de la patiente est harmonieux (Fig. 20).

a b c
Figure 14
(a) Après alignement et une RAP trop légère, ni la forme ni le triangle noir n’ont été corrigés. (b) Un nouveau stripping a été
pratiqué afin de rendre les faces proximales très verticales à partir du sommet de la papille. (c) Après fermeture de l’espace
avec de nouvelles gouttières de finition, le résultat est obtenu : le triangle noir est éliminé et les incisives centrales ont une
forme plus rectangulaire. Au total, 3 mm ont été éliminés à l’arcade maxillaire et 4,1 mm à la mandibule.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 153

Figure 15
La RAP a visiblement réduit la taille des incisives qui, une fois alignées, présentent de légers triangles noirs.
La proportion des dents est modifiée et il est difficile d’aller plus loin dans la RAP qui a permis un alignement sans
ouverture notable de triangles noirs ni de déhiscences vestibulaires.

Figure 16
Notre objectif était de trouver une solution d’alignement en limitant au maximum l’expansion dento-alvéolaire
pourvoyeuse de risques de récession. Les superpositions numériques de fin de traitement montrent un objectif
atteint grâce à la RAP qui a ouvert l’espace nécessaire.
154 Orthod Fr 2021;92,141–157

b c
Figure 17
(a) On marque la partie d’émail que l’on souhaite éliminer avec un marqueur noir à alcool. (b) Puis le patient avec
un contrasteur en bouche regarde ses dents dans un miroir. (c) La zone marquée au feutre noir se confond avec
la plaque noire, ce qui permet de visualiser le résultat.

Avant Après

Figure 18
La régularisation du bord libre de la 21 par meulage se justifie par l’alignement des collets des incisives centrales
et par des dents déjà hautes.

Figure 19
Photographies intrabuccales prises après deux années de contention.
Sorel O, Aïfa A. Réduction amélaire proximale : apport au contrôle des effets iatrogènes parodontaux 155

Figure 20
Sourire de la patiente en fin de traitement. L’harmonie du sourire naît de la correc-
tion orthodontique, mais aussi de l’harmonie de la forme des dents, des tissus
gingivaux et de l’absence de triangles noirs.

5. Conclusion 7. Baron R, Vignery A, Horowitz M. Lymphocytes, macrophages


and the regulation of bone remodeling. In Bone and Mineral
La maîtrise des effets iatrogènes est toujours diffi- Research. Annual 2, New York : WA. Peck Elsevier, 1983.
8. Bassarelli T, Dalstra M, Melsen B. Changes in clinical crown
cile et reste une de nos préoccupations majeures.
height as a result of transverse expansion of the maxilla in
Cette difficulté globale, notamment due à un travail adults. Eur J Orthod 2005;27(2):121-128.
d’orthodontie compliqué, ne doit pas occulter 9. Bassigny F. Manuel d’Orthopédie Dento-Faciale. 1re édition.
certains effets annexes, notamment au niveau paro- Ed. Masson, 1983, 211p.
dontal. Une attitude « paro-consciente » est néces- 10. Bourgeois D, Bouchard P, Mattout C. Epidemiology of
periodontal status in dentate adults in France, 2002–2003.
saire afin d’optimiser les résultats de traitement. J Periodontal Res 2007;42(3):219-227.
La réduction amélaire proximale fait partie de 11. Brodeur JM, Payette M, Benigeri M, Charbonneau A, Olivier
notre arsenal thérapeutique. Quand elle est indi- M, Chabot D. Maladies parodontales chez les adultes de 35 à
quée, elle répond à trois objectifs convergents qui 44 ans du Québec. J Can Dent Assoc 2001;67:34.
12. Brugnami F, Caiazzo A, Mehra P. Can corticotomy (with or
sont l’optimisation des formes, le gain d’espace without bone grafting) expand the limits of safe orthodontic
et la prévention d’effets iatrogènes parodontaux. therapy ? J Oral Biol Craniofac Res 2018;8(1):1-6.
Attention ! Elle a ses limites et la maîtrise de son 13. Carmen M, Marcella P, Giuseppe C, Roberto A. Periodontal
exécution est nécessaire. evaluation in patients undergoing maxillary expansion.
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14. Chen MC, Liao YF, Chan CP, Ku YC, Pan WL, Tu YK.
Liens d’intérêt Factors influencing the presence of interproximal dental
papillae between maxillary anterior teeth. J  Periodontol
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt 2010;81(2):318-324.
concernant les données publiées dans cet article. 15. Cho HS, Jang HS, Kim DK, Park JC, Kim HJ, Choi SH, et al.
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