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Résorption en orthodontie
K. Diop Ba, V. Samadet, L. Delsol, P. Canal, L. Frapier, M. Chouvin, W. Bacon

Il est généralement admis que l’un des risques associés au traitement orthodontique est la résorption
radiculaire apicale. Elle peut cependant se produire en dehors de tout traitement orthodontique. Quoi
qu’il en soit, elle provoque le raccourcissement radiculaire. Actuellement, la littérature orthodontique sur
la résorption radiculaire ne fournit pas de consensus sur les facteurs associés à l’apparition, la gravité
et la gestion de la résorption radiculaire. En revanche, tout le monde s’accorde sur le fait qu’elle peut
affecter le pronostic à long terme et la stabilité du système dentaire. Pour cette raison, il est important
d’identifier les facteurs de risques de résorption pour en tenir compte au cours du traitement. Cette
précaution pourrait permettre de minimiser cet acte iatrogène. Par ailleurs, les orthodontistes sont sans
doute les seuls spécialistes de la chirurgie dentaire qui utilisent le processus inflammatoire en tant que
moyen thérapeutique. Ils doivent connaître les facteurs de risque de cette inflammation sur la racine.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Résorption radiculaire ; Résorption apicale ; Traitement orthodontique ; Résorption externe

Plan La résorption radiculaire a été décrite la première fois par Bates


en 1856 [3] ; sa survenue au cours du traitement orthodontique a
■ Introduction 1 été observée par Ottolengui en 1914 [4] . Ketcham, en 1927 [5] , fut le
premier à mettre en évidence la relation entre le traitement ortho-
■ Effets de l’application d’une force sur une dent 1 dontique et l’apparition de résorptions pathologiques (Fig. 1).
Cinétique du déplacement dentaire 2 Le sujet a par la suite fait l’objet de nombreux travaux de
Réponse tissulaire 2 recherche. Selon Levander et al. [6] , tous les patients présentent
■ Mécanisme de la résorption 2 après déplacement orthodontique un certain degré de résorption
■ Histopathologie 3 radiculaire (au moins microscopique).

Actuellement, on sait que la résorption radiculaire est mul-
Facteurs de risque 3
tifactorielle, qu’elle est souvent la conséquence indésirable du
Facteurs de risque liés au traitement orthodontique 3
traitement orthodontique, mais qu’elle peut survenir sur des dents
Facteurs de risque liés au patient 4
permanentes en dehors de tout traitement orthodontique ; elle
■ Conduite à tenir devant une résorption radiculaire 6 peut donc être liée à une susceptibilité individuelle.
■ Recommandations 7 Il apparaît également qu’elle est le fait de facteurs biologiques
■ Conclusion 7 (systémiques, anatomiques, traumatiques, fonctionnels) et/ou de
facteurs mécaniques (intensité et durée des forces appliquées, type
de mouvement, etc.).
Une résorption radiculaire sévère peut compromettre le pronos-
tic des dents concernées. Pour cette raison, l’orthodontiste doit
connaître les facteurs de risque de la résorption pathologique afin
de pouvoir prévenir sa survenue. Si malgré toutes les précautions
 Introduction une résorption survenait, l’orthodontiste doit être en mesure de
la prendre en charge selon un protocole codifié pour un meilleur
La résorption dentaire est une disparition physiologique ou pronostic du traitement.
pathologique de la couronne et/ou de la racine d’une dent. La
résorption de la racine d’une dent temporaire est un phénomène
physiologique qui aboutit à la disparition de celle-ci et à son rem-
placement par une dent définitive. Lorsqu’elle touche la racine
d’une dent définitive, elle est pathologique [1] .
 Effets de l’application
La rhizalyse désigne la résorption physiologique ou patholo- d’une force sur une dent
gique d’une racine dentaire [2] .
La résorption pathologique est souvent une conséquence iatro- L’application d’une force sur une dent provoque momentané-
gène du traitement orthodontique et consiste en une perte de ment un déséquilibre ; la réponse biologique à ce stress mécanique
cément et dentine radiculaire, se manifestant radiologiquement se traduit par une série de réactions tendant à rétablir l’équilibre
par une diminution de la longueur radiculaire. physiologique de l’entité dentoparodontale.

EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 1


Volume 8 > n◦ 4 > novembre 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0860(13)64667-9
23-492-E-13  Résorption en orthodontie

Les ostéoblastes contrôleraient et réguleraient localement la


résorption ostéoclastique.
Résorption
Les préostéoclastes fusionnent et forment des ostéoclastes plu-
rinucléés qui sapent la matrice osseuse minéralisée. Ces cellules
délimitent d’abord un compartiment dans l’os qu’elles vont aci-
difier, puis rejettent par la suite des enzymes protéolytiques. Les
fibroblastes et les macrophages vont ensuite phagocyter les pro-
duits de dégradation. À la fin de la résorption, on remarque la
présence d’une lacune osseuse appelée lacune de Howship.
Les facteurs de croissance libérés par la dégradation de la matrice
osseuse stimulent les précurseurs des ostéoblastes, induisent leur
maturation en ostéoblastes et la formation d’os limitée à la lacune
osseuse.
Figure 1. Résorption radiculaire généralisée après traitement
orthodontique. Inversion
Il s’agit de la phase de couplage entre la résorption et la for-
mation. Lors de l’inversion, les ostéoclastes laissent la place aux
Cinétique du déplacement dentaire ostéoblastes qui vont réparer la perte osseuse. Cette phase est mar-
quée par l’existence d’une ligne qui permet de fusionner l’ancien
Baron [7] a systématisé le déplacement dentaire provoqué en au nouvel os formé.
trois phases :
• la phase initiale (24–48 heures) qui correspond à un mouve- Formation
ment rapide et instantané de faible amplitude de la dent au C’est la phase de l’apposition osseuse.
sein de son alvéole ; Les ostéoblastes récemment recrutés sécrètent la matrice osseuse
• la période de latence (20–30 jours) qui lui succède et qui se carac- et le tissu ostéoïde qui sera minéralisé dans un second temps.
térise par un déplacement dentaire minime, voire nul. En fait, À la fin de l’apposition, la surface osseuse se trouve dans une
au cours de cette phase, se produit une hyalinisation dans une situation identique à celle de départ, et entre en phase de repos.
zone bien délimitée au niveau du ligament alvéolodentaire qui Au cours de la réparation de la lacune de résorption, certains
empêche tout mouvement dentaire ; ostéoblastes vont disparaître, d’autres vont se confondre dans l’os
• la période de post-latence au cours de laquelle le déplacement néoformé et devenir des ostéocytes ; d’autres enfin deviendront
se fait graduellement ou subitement à la suite de l’éviction du des cellules bordantes caractéristiques d’une surface de repos.
tissu nécrosé dans la zone de hyalinisation.
Effets biologiques à court terme
La constriction vasculaire à la suite de la compression du
Réponse tissulaire ligament a pour conséquence une diminution de l’apport méta-
La réponse tissulaire au stress mécanique se traduit en effets bolique conduisant logiquement à une nécrose localisée du
mécaniques et biologiques. ligament. Les faisceaux de collagènes sont également comprimés
et les cellules du ligament dégénèrent ou sont chassées. Il appa-
raît ainsi une zone où aucune cellule ne vit, qui présente un aspect
Effets mécaniques immédiats vitreux (au microscope), hyalin, qui lui vaut l’appellation de zone
Ces effets se résument ainsi : de hyalinisation. Cette zone considérée par Thilander [10] comme
• au niveau dentaire, à la compression du ligament alvéoloden- une zone de « nécrose stérile » est limitée à 1 ou 2 mm de diamètre.
taire du côté de la force (côté pression) et à l’étirement du L’existence de cette zone s’oppose à tout déplacement dentaire.
ligament du côté opposé à la force (côté tension). Il s’ensuit un Les fibroblastes et macrophages provenant des parties latérales
déplacement immédiat dû essentiellement au passage de fluide du desmodonte procèdent par la suite au « nettoyage » de cette
de la zone en compression à celle en tension et à la constriction zone pour autoriser la poursuite du mouvement initial.
vasculaire du côté en compression ; Une fois cette zone de hyalinisation complètement évidée, une
• au niveau alvéolaire, selon Baumrind [8] , la force appliquée résorption osseuse se produit directement au niveau de la paroi
déforme l’os alvéolaire qui est plus malléable que les autres en pression. Cette période de post-hyalinisation est caractérisée
structures de l’environnement de la dent. La flexion de l’os par une importante activité cellulaire rendant possible une régé-
alvéolaire différencie deux faces présentant chacune une charge nération vasculaire, le rétablissement de fibres collagènes ainsi
électrique différente ; que la formation d’un nouvel os et d’un néocément. Ce remo-
◦ la face électronégative, du côté tension, favorise l’activité delage au sein du desmodonte a pour but de rétablir la dimension
ostéoblastique, donc l’apposition osseuse, physiologique de l’espace desmodontal.
◦ la face électropositive, du côté pression, favorise l’activité
ostéoclastique et par la même occasion la résorption osseuse.
Pour Epker et Frost [9] , cette déformation serait le stimulus déter-  Mécanisme de la résorption
minant de l’activité cellulaire (résorption ou formation).
Selon Baron [7] , le remodelage osseux se fait selon un La résorption radiculaire peut être liée au traitement orthodon-
cycle activation–résorption–inversion–formation (ARIF), schéma- tique et pourrait se manifester pendant ou à la fin du traitement.
tisé par une cascade d’étapes immuables, dans les conditions La résorption commence approximativement au bout de deux à
physiologiques, au sein d’unités fonctionnelles. cinq semaines mais n’est décelable radiologiquement qu’au bout
de trois à quatre mois. C’est un processus biologique complexe
Phase d’activation dont plusieurs aspects demeurent obscurs mais qui apparaît quand
C’est la première étape du remaniement. Elle implique : les forces appliquées au niveau de l’apex dépassent la résistance
• la détermination de la zone à remanier ; et la capacité de réparation des tissus périapicaux [11] . Au cours
• le recrutement des précurseurs d’ostéoblastes ; du déplacement dentaire, on distingue les zones en compres-
• l’accès de ces ostéoclastes à la zone à résorber. sion, où l’activité des ostéoclastes présente des aires de résorption,
Les ostéoblastes sécrètent des enzymes qui préparent la zone à et les zones en tension où l’on observe une hyperactivité des
résorber, ce qui va libérer des peptides ayant un pouvoir chimio- ostéoblastes, donc une formation osseuse. Dans les conditions
tactique sur les monocytes sanguins précurseurs des ostéoclastes physiologiques, la balance entre la formation osseuse et la résorp-
et rendre possible leur action. tion est en équilibre et permet ainsi le déplacement de la dent vers

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le côté où l’os est résorbé. Un déséquilibre de cette balance induit La résorption lacunaire étend la surface radiculaire et, de ce fait,
la perte de la protection du cément et par conséquent l’accès indirectement, les pressions appliquées diminuent.
des ostéoblastes et cémentoblastes à la surface radiculaire et à sa Ainsi, la décompression permet l’inversion du processus et la
résorption. Tant que la zone hyalinisée est présente, il n’existe réparation du cément [13] .
aucun mouvement dentaire. Pour autoriser une régénération du Si la force orthodontique est appliquée pendant plusieurs
ligament périodontal et à nouveau un déplacement dentaire il faut heures, les cellules multinucléées, cellules positives, développent
que la zone hyaline soit complètement éliminée par des cellules une morphologie et des fonctions de type ostéoclastique et com-
plurinucléées géantes. mencent une résorption complète du cément, mettant à nu les
Au cours de l’élimination de la zone hyaline, la face externe aires dentinaires [13] . À ce stade, la résorption est réversible pourvu
de la racine dentaire composée d’une couche de cémentoblastes que les forces cessent et que l’étendue de la surface endommagée
peut être endommagée, exposant ainsi le cément sous jacent soit limitée.
très dense et minéralisé. La progression et la sévérité de la Dans les cas sévères pour lesquels la surface endommagée est
résorption radiculaire apicale sont liées à plusieurs facteurs de importante ou bien le temps d’application de la force est long,
risque. les cellules multinucléées continuent le processus de résorption
Il y a trois types de résorption inflammatoire dus au traitement incluant la dentine mise à nu. Les ostéoclastes qui ont été acti-
orthodontique dont la sévérité dépend du degré d’implication des vés à la suite de la persistance de l’inflammation provoquent une
tissus radiculaires [12, 13] : résorption tridimensionnelle irréversible et visible à la radiogra-
• la résorption de surface : seules les couches externes du cément phie.
sont résorbées et sont donc complètement régénérées et remo- Des études histologiques ont rapporté plus de 90 % de survenue
delées une fois que les facteurs étiologiques sont retirés ; de résorption radiculaire sur des dents déplacées orthodontique-
• la résorption profonde : le cément et les couches externes de ment [19] mais, dans la plupart des cas, la perte de la structure de
la dent sont résorbés et sont généralement réparés par du néo- la racine est minimale et cliniquement insignifiante.
cément. La forme finale de la racine après cette résorption et Selon Lupi et al., l’incidence de la résorption radiculaire
ce processus de réparation pourrait ou pas être identique à la inflammatoire est de 15 % avant traitement et de 73 % après
forme d’origine ; traitement [20, 21] . En utilisant les radiographies panoramiques ou
• la résorption circonférentielle : une résorption des composants les radiographies rétroalvéolaires pour le diagnostic, la moyenne
des tissus durs de l’apex se produit et le raccourcissement de la des résorptions radiculaires inflammatoires est généralement
racine est évident. Quand la racine perd la couche de cémen- inférieure à 2,5 mm [22–24] ou varient de 6 à 13 % selon les
toblastes protectrice, la dentine est mise à nue, la réparation dents.
devient impossible et la résorption est irréversible. En utilisant une échelle graduée, la résorption radiculaire
Cependant, un peu de cément et éventuellement de la den- inflammatoire est généralement classée comme mineure ou
tine sur la surface radiculaire va être résorbée si les ostéoclastes modérée pour la plupart des patients [25–27] . Les résorptions
accèdent aux tissus dentaires minéralisés à cause d’une brèche sur sévères définies comme dépassant 4 mm ou un tiers de la lon-
la couche de cellule protectrice. gueur originale de la racine sont rencontrées dans 1 à 5 % des
cas [28, 29] .

 Histopathologie  Facteurs de risque


La résorption radiculaire se définit comme une aire microsco-
pique de résorption lacunaire qui peut être visualisée grâce à des De nombreux facteurs peuvent initier la résorption radiculaire
techniques histologiques [14] . Elle serait due à l’utilisation de forces au cours du traitement orthodontique : ces facteurs peuvent être
lourdes au cours du traitement orthodontique, à la hyalinisa- biologiques (liés au patient), mécaniques (liés au traitement) ou
tion du ligament périodontal et à l’augmentation de l’activité des autres.
ostéoclastes et des cémentoclastes [15] .
Le mécanisme de la résorption s’échelonne comme suit :
• lésion des surfaces externes de la racine entraînant l’exposition Facteurs de risque liés au traitement
des tissus minéralisés ; orthodontique
• stimulation prolongée des cellules multinucléées.
Les tissus minéralisés exposés sont envahis par des cellules mul- Durée de traitement
tinucléées, ce qui initie le processus de résorption. Selon certaines études, un temps de traitement allongé entraîne
Sans stimulation supplémentaire par les cellules impliquées une augmentation de l’incidence de la résorption orthodon-
dans le processus de résorption, une régénération spontanée va tique [30–33] .
se produire avec l’apposition de cément néoformé en deux à trois La sévérité de la résorption est également liée à la durée du
semaines (résorption de surface). traitement [34–36] .
Si la stimulation persiste, le processus inflammatoire au niveau Cependant, d’autres auteurs estiment que ce lien n’est pas signi-
de la racine dénudée va continuer. Cela dépend de l’activité des ficatif [37] .
ostéoclastes et atteint la racine profonde (la dentine), ce qui est Des facteurs tels que des plans de traitement plus difficiles
généralement radiologiquement décelable [16] . Dans la résorption ou l’absence de coopération des patients peuvent être associés à
radiculaire inflammatoire, les lésions résultent de la pression exer- l’allongement de la durée du traitement, et ces facteurs pourraient
cée sur la racine pendant le déplacement dentaire orthodontique. aussi contribuer indirectement à la résorption radiculaire.
Cette pression entraîne une nécrose ischémique du ligament
parodontal du côté pression [13] . Les cellules multinucléées et les
macrophages sont activés par des signaux biochimiques prove-
Intensité de la force appliquée
nant du tissu nécrotique stérile. Il est admis qu’une force assez importante provoque une résorp-
L’élimination initiale du tissu nécrotique a lieu à la périphérie tion radiculaire plus étendue parce que la formation des lacunes
de la zone hyaline. est plus rapide et le processus de réparation des tissus est compro-
Pendant l’élimination de la zone hyaline, la surface externe de mis [34, 38–41] .
la racine à proximité peut être endommagée [13, 17, 18] . Dans les cas Toutefois, d’après certaines études, lorsque l’intensité de la force
sévères, la pression orthodontique peut endommager directement est doublée ou quadruplée par rapport au seuil, il n’y a pas d’effets
la surface externe de la racine, notamment les couches de cémen- sur la fréquence ou la sévérité de la résorption radiculaire, ou
toblastes et de néocément [13] . L’activité des macrophages et des sur la vitesse du déplacement dentaire, et ce bien que la varia-
cellules multinucléées se poursuit jusqu’à l’élimination complète tion individuelle dans la résorption radiculaire et l’importance du
du tissu hyalin et/ou la diminution de la force appliquée. mouvement soient grandes [42, 43] .

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Type de mouvement Il est admis que l’usage de fil à mémoire de forme, de


fil superélastique pour les premières phases de traitement et
Tous les types de mouvement orthodontique causent des
de fil acier rectangulaire de moyenne section pendant la
résorptions radiculaires.
rétraction incisive et les finitions diminuerait le risque de
Toutefois, l’ingression est le mouvement le plus nocif
résorption mais, en comparant l’Edgewise standard à différents
puisqu’elle concentre la pression au niveau de l’apex [38, 40, 44] .
appareils autoligaturants actifs ou passifs, aucune différence sta-
En comparant l’incidence de la résorption lors des mouvements
tistiquement significative n’a été trouvée pour la résorption
d’ingression et d’égression, et en utilisant une force continue
radiculaire [55] .
d’une intensité égale, il a été trouvé que l’ingression entraînait
Brin, en comparant deux groupes d’enfants traités respective-
quatre fois plus de résorption que le mouvement d’égression. Les
ment en deux temps et en un temps, conclut que la résorption
zones de résorption profondes et étendues situées près de l’apex
radiculaire était plus rarement diagnostiquée chez les enfants qui
radiculaire étaient observées au niveau du tiers apical de la racine
avaient bénéficié de deux phases de traitement (interception puis
de la dent ingressée ; des aires de résorption superficielles et déli-
orthodontie fixe) que chez ceux qui ont eu d’emblée un traitement
mitées autour du foramen apical étaient caractéristiques des dents
multibague [26] .
égressées [45] .
Dans la littérature, on attire notre attention sur le fait que les
Quand on examine les incisives centrales maxillaires, les mou-
tractions intermaxillaires peuvent causer des résorptions radicu-
vements de torque radiculolingual sont fortement corrélés avec le
laires. Les résorptions les plus sévères seraient localisées au niveau
début de la résorption radiculaire. La combinaison d’une ingres-
de la zone d’application des élastiques. Ainsi, les élastiques de
sion et d’un torque radiculolingual entraîne le plus grand risque
classe III seraient à l’origine de la résorption de la racine distale
de résorption radiculaire inflammatoire [11, 46] .
de la première molaire maxillaire [13] . D’autres études sur les trac-
Les incisives centrales maxillaires ont quatre à cinq fois plus
tions intermaxillaires de classe II ont montré que ces dernières
de chance de développer une résorption radiculaire sévère si elles
n’avaient pas d’incidence sur l’apparition des résorptions radicu-
sont soumises à un torque ; cela est dû à l’importance de la force
laires apicales [24] .
requise pour torquer ces dents. De plus, les forces sont concentrées
au niveau de l’apex qui est la partie de la dent la plus sensible à la
résorption radiculaire.
Les mouvements de translation sont moins pourvoyeurs de Facteurs de risque liés au patient
résorption radiculaire parce que la force est répartie plus unifor-
La susceptibilité individuelle est considérée comme un facteur
mément le long de la racine [11, 47] . Dans la littérature, les avis sont
majeur dans la détermination du potentiel de résorption radicu-
divergents ; pour certains auteurs le mouvement de version induit
laire avec ou sans traitement orthodontique [14, 31, 56] .
plus de résorption que le mouvement de translation, et pour
Il existe une forte corrélation entre l’étendue (nombre de dents
d’autres c’est l’inverse. Au cours du mouvement de « tipping » (ver-
impliquées) et la sévérité de la résorption au début du traitement
sion), la résorption radiculaire apparaît au niveau cervical et apical
et au moment où l’appareil est enlevé [14, 18, 57] .
de la racine, alors qu’au cours du mouvement de translation elle
Les dents présentant un apex émoussé ou une forme de
se situe au milieu de la racine ; cela est dû à la forme très fine de
pipette ont des risques importants d’external apical root resorp-
l’espace desmodontal au niveau du tiers moyen de la racine.
tion (EARR), voire des risques de résorption sévère au cours du
Les mouvements de rotation, quand ils sont effectués de façon
traitement orthodontique [27] . La présence d’une coudure radi-
lente, causent très peu de résorption radiculaire.
culaire est également un facteur de risque selon ces mêmes
auteurs.
Importance du déplacement apical Sameshima et Sinclair [24] confirment que les dents ayant une
Segal et al., dans une méta-analyse, ont indiqué que la racine en forme de pipette, dilacérée ou pointue ont un risque
résorption radiculaire inflammatoire était liée à l’amplitude du accru de résorption au cours du traitement orthodontique.
déplacement apical durant le traitement orthodontique [31] . Essentiellement grâce à des études prospectives, les formes
radiculaires atypiques et d’autres anomalies dentaires ont été
Modalité d’application de la force répertoriées comme facteurs de risque de résorption radicu-
laire [24] .
Continue versus discontinue
Cependant, d’autres auteurs n’ont trouvé aucune corrélation
L’application d’une force discontinue entraîne une résorption statistiquement significative entre les anomalies dentaires [26] , la
radiculaire moindre que celle d’une force continue parce que la forme des racines, les microdonties des incisives latérales et
pause lors de l’application de la force discontinue permettrait l’EARR [58] .
une régénération du cément et préviendrait une résorption ulté- Il est généralement admis que les racines courtes subissent plus
rieure [38, 48–50] . Cependant, pour Owman-Moll [51] , il n’y a pas de de résorption [59] .
différence entre les dents déplacées avec des forces continues ou Une autre étude soutient le contraire, c’est-à-dire que la ten-
discontinues. dance à la résorption augmente avec celle de la longueur de la
Il y a un faible niveau de preuve attestant que « les mouve- dent [22] . D’après Brezniak et Wasserstein, les incisives latérales
ments de va-et-vient » (Jiggling) ont un rôle dans l’aggravation maxillaires sont les dents les plus susceptibles à la résorption
de la résorption radiculaire et, de ce fait, l’utilisation des appareils radiculaire, viennent ensuite par ordre décroissant les incisives
amovibles et des élastiques intermaxillaires n’est plus remise en centrales mandibulaires, la racine distale de la deuxième molaire
cause [13, 52] . mandibulaire, les deuxièmes prémolaires mandibulaires, et enfin
Type d’appareil les deuxièmes prémolaires maxillaires [13] . Pour Sameshima et
L’expansion maxillaire rapide de même que les forces extrabuc- Sinclair [24] , les incisives centrales maxillaires viennent après les
cales (FEB) à traction cervicale sont impliquées dans la résorption incisives latérales maxillaires et suivent par ordre de fréquence
radiculaire sévère des premières molaires maxillaires [18] . décroissant les canines maxillaires, les canines mandibulaires et
Selon Ketcham [5] , on observe moins de résorption avec des les incisives latérales mandibulaires. Indépendamment des fac-
appareils amovibles. Selon Stuteville cité par Brezniak [13] , les teurs génétiques ou des facteurs liés au traitement, les incisives
forces délivrées par les dispositifs amovibles sont plus nocives maxillaires présentent plus de résorptions radiculaires que les
pour les racines du fait des mouvements de va-et-vient qu’ils autres dents, suivies par les incisives mandibulaires et les pre-
entraînent. mières molaires mandibulaires [24, 26, 58, 59] .
Cela pourrait s’expliquer par le fait que l’amplitude de mou-
Technique de traitement vement de ces dents au cours du traitement orthodontique est
La technique de Begg pourrait induire plus d’effets nocifs sur les généralement plus importante que pour le reste de la denture,
racines d’après certains auteurs [53] . D’autres ont trouvé qu’il n’y a et la particularité de la structure radiculaire des incisives, notam-
pas de différence significative entre la technique de Begg, celle de ment leur rapport avec l’os et le ligament alvéolodentaire, tend à
Tweed et les différentes techniques d’arc droit Edgewise [11, 54] . transférer la plupart des forces au niveau de l’apex [60] .

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Facteurs génétiques
Plusieurs études soutiennent l’existence de l’influence de
facteurs génétiques sur l’apparition de la résorption radicu-
laire [14, 61, 62] .
Une étude portant sur 123 paires de frères traités avec la même
technique par le même opérateur a montré qu’il existait une
plus grande différence significative entre les paires qu’au sein des
paires [61] .
Dans certaines études, la résorption radiculaire inflammatoire
a été liée aux gènes IL1B prouvant une importante prédisposition
génétique à ce problème. Pour Newman [58] , Harris et coll. [61, 63] , il
existe une composante génétique qui rendrait les individus plus
susceptibles à l’EARR. Les travaux d’Al-Qawasmi et coll. [64] ont A
montré qu’il existait une relation hautement statiquement signi-
ficative entre la dysfonction du séquençage du polymorphisme de
IL1B et l’EARR.
Pour eux, les sujets homozygotes pour IL1B allèle 1 sont 5,6 fois
plus exposés à l’EARR de plus de 2 mm après traitement orthodon-
tique.
Hartsfield et coll. [14] concluent que le facteur génétique compte
pour près de 50 % des variations d’incidence de l’EARR. Pour
Bassigny [65] et Ngan et coll. [62] , il existerait une prédisposition
familiale.
Un autre gène incriminé dans l’apparition de la résorption radi-
culaire est le TNFRSF11A qui code un récepteur tumor necrosis
factor (TNF) qui transmet le signal aux précurseurs des ostéoclastes
contribuant à la résorption radiculaire inflammatoire pendant le B
traitement orthodontique [64] . Figure 2. Résorptions d’origine systémique : patient asthmatique et
Sameshima et Sinclair ont rapporté que des patients asiatiques allergique au pollen (A, B).
ont beaucoup moins de résorption radiculaire que les patients cau-
casiens ou hispaniques [24] . Cependant, l’analyse statistique de ces
données ne mentionne pas clairement si cela est dû à des facteurs résultats sont à prendre avec beaucoup de précaution quand on
génétiques ou à des différences dans les approches du traitement sait qu’il a été rapporté que l’administration de la thyroxine chez
orthodontique [66] . les patients orthodontiques s’est faite dans le cadre d’un essai cli-
nique non randomisé chez les humains dans le but de rechercher
Facteurs systémiques la L-thyroxine.
Les patients asthmatiques présentent une augmentation de
Bacon et al. [67] ont noté que certains troubles systémiques en
l’incidence de la résorption radiculaire apicale et cela au niveau
rapport avec l’homéostasie du calcium, le facteur vasculaire ou
des molaires maxillaires. Cela peut résulter de la proximité des
les cellules nerveuses sont des facteurs de risque d’EARR. Il a été
racines avec les sinus enflammés et la présence de médiateurs de
rapporté que certaines affections étaient en rapport avec l’EARR,
l’inflammation chez ces patients [13] .
en l’occurrence l’ostéoporose [68, 69] . Ils ont établi que les patients
Les médiateurs inflammatoires produits chez l’asthmatique
allergiques (Fig. 2) constituaient un groupe à haut risque d’EARR
peuvent pénétrer dans le ligament périodontal et agir en synergie
lors du traitement orthodontique.
pour augmenter la susceptibilité à la résorption. Bien que l’asthme
Becks cité par Brezniak a démontré que la carence en vita-
ait augmenté l’incidence de la résorption radiculaire, les asthma-
mine D et en calcium peut être à l’origine de la résorption
tiques de même que les patients sains présentent un degré de
pathologique [18] . L’insuffisance de la production d’œstradiol a été
sévérité similaire de résorption radiculaire.
également retenue comme facteur de risque d’EARR [14] . Il a été
noté une susceptibilité à l’EARR accrue chez les patients qui ont
bénéficié de chimiothérapie dans leur enfance à la suite d’un can- Proximité entre la racine et l’os cortical
cer [70] . Le risque de résorption de la racine est 20 fois plus grand
Il a également été démontré que la résorption peut être réduite quand les incisives maxillaires sont tout près de la corticale [80] ,
grâce à l’utilisation de médicaments et d’hormones (Fig. 3). Le mais les racines ont été évaluées avec des radiographies panora-
principal médicament utilisé à cet effet est le bisphosphonate miques et les corticales ont été évaluées avec la téléradiographie de
qui réduit la résorption radiculaire en fonction de la dose admi- profil. Une étude semblable qui a utilisé seulement des radiogra-
nistrée (étude faite chez le rat) [71, 72] . Cependant, ce médicament phies de profil a rapporté une corrélation beaucoup plus faible
« dangereux » peut altérer la surface cémentaire, en inhibant la entre la proximité de la racine et de la corticale avec le degré
formation de cément acellulaire, augmentant la vulnérabilité de de résorption [81] . Une autre étude utilisant seulement l’analyse
la racine au processus de résorption [73, 74] . céphalométrique n’a montré aucune association [32] .
Le nabumétone, un médicament appartenant à la famille des
anti-inflammatoires non stéroïdiens, réduit l’importance de la
résorption radiculaire et contrôle la douleur provoquée par les
Densité de l’os alvéolaire
forces orthodontiques intruisives, sans affecter le déplacement de Le déplacement de la dent dans l’os dense nécessite
la dent [75] . Les désordres endocriniens incluant l’hypothyroïdie l’application d’une force plus grande ou une durée plus longue,
et l’hypopituitarisme pourraient jouer un rôle dans l’apparition aboutissant par conséquent à plus de résorption radiculaire [82] .
de la résorption radiculaire. Il a été démontré chez les rats que Une étude expérimentale sur un modèle de rongeur, chez qui on
l’administration de L-thyroxine augmente la résistance du cément a induit une diminution de la densité de l’os alvéolaire, a mon-
et de la dentine à l’activité ostéoclastique [76] . tré que les dents pour se déplacer plus rapidement développaient
Shirazi et al. ont trouvé que l’administration de doses progres- toujours une résorption radiculaire [83] . Une étude semblable chez
sives de L-thyroxine à des rats entraînait la réduction de l’étendue les chiens a montré que le déplacement de la dent était plus lent
de la résorption radiculaire [77] . dans des complexes dentoalvéolaires plus denses [84] . L’étude de la
Une réduction de la résorption radiculaire chez les humains quantité d’os alvéolaire autour de la racine, l’épaisseur d’os cor-
a été rapportée après l’administration de la thyroxine chez trois tical, la densité du réseau trabéculaire chez l’homme n’a montré
patients en dehors de toute affection de la thyroïde [78, 79] . Ces aucune corrélation significative avec la résorption [32] .

EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 5


23-492-E-13  Résorption en orthodontie

B
B
Figure 4. Résorption de la 22 suite à la désinclusion de la 13 (A, B).

constitue pas en soi un facteur de risque pour la résorption [13, 22, 57] .
Au contraire, le traitement endodontique rendrait la dent plus
résistante à cause d’une dureté accrue de la dentine [89] .

Occlusion traumatique
Elle est notamment sur les dents antérieures un facteur de risque
non négligeable de l’EARR [90] .

Proximité radiculaire
C
Elle est due à un encombrement sévère, peut-être à l’origine
Figure 3. Déficit en hormone parathyroïdienne (sans traitement d’EARR et cela en dehors de tout traitement orthodontique [91] .
d’orthopédie dentofaciale) (A à C).
Désinclusion
La désinclusion d’une canine incluse haut située peut être à
Alcoolisme chronique l’origine de la résorption des dents à proximité, à savoir l’incisive
latérale et/ou la première prémolaire (Fig. 4).
Des alcooliques chroniques qui bénéficient d’un traitement
orthodontique présentent un risque élevé de développer une
résorption radiculaire sévère pendant le traitement orthodon- Facteurs fonctionnels
tique [85] . Selon Chouvin [92] et Bassigny [65] , la déglutition dysfonction-
nelle serait un facteur de risque d’EARR. En effet, la pulsion
Passé traumatique linguale continue constitue un stress permanent sur les dents.
Les dents qui ont un passé de traumatisme aigu présentent Elle est systématiquement associée à la déglutition dysfonction-
plus de risque de résorption que leurs homologues indemnes [18] . nelle et constitue de ce fait un facteur de risque d’EARR.
Quant aux dents transplantées, le risque est variable selon le res- La succion digitale et/ou d’objets, l’onychophagie, le bruxisme
pect peropératoire de l’intégrité du ligament alvéolodentaire [86] . provoquent des microtraumatismes sur les dents antérieures et
Toutefois, plusieurs études ont constaté qu’il n’y avait pas de diffé- augmentent de ce fait le risque de résorption [14] .
rence statistiquement significative pour ce qui est de la résorption
entre des patients avec des dents traumatisées et non trauma-
tisées [26, 87] . Cependant, si une dent précédemment traumatisée  Conduite à tenir devant
présente une résorption avant le traitement, il y a de fortes
chances que le mouvement orthodontique augmente le processus une résorption radiculaire
de résorption [14, 18, 57] .
Pendant le traitement orthodontique, un contrôle radiogra-
phique régulier doit être scrupuleusement assuré après six à neuf
Traitement endodontique mois pour déceler très tôt la survenue de la résorption radiculaire
Quelques auteurs ont rapporté une augmentation de la fré- inflammatoire.
quence de résorption sur les dents traitées endodontiquement [88] . Si une résorption est détectée, le traitement actif doit être stoppé
Cependant, il a été démontré que le traitement endodontique ne pendant deux à trois mois.

6 EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale


Résorption en orthodontie  23-492-E-13

Bien que la technique de radiographie périapicale soit la


meilleure pour détecter le raccourcissement radiculaire, sur le plan
géométrique elle est inexacte [94] .
La téléradiographie de profil donne une vue précise et repro-
ductible de la longueur de l’incisive maxillaire mais est soumise
à un facteur d’agrandissement de 5 à 12 %. En outre, la
superposition des côtés droit et gauche rend l’image floue [95] .
Alors que la radiographie est un outil précieux de diagnostic pour
la détection de la résorption radiculaire, les mesures quantitatives
sont relativement pauvres et devraient être évitées.
Pour le cas d’un orthodontiste qui travaille dans un établisse-
A ment public de santé, il devra obéir aux règles de responsabilité
en service public :
• si le dommage est dû à une mauvaise organisation ou un mau-
vais fonctionnement du service, ou l’exécution défectueuse de
soins, une faute simple suffit à engager la responsabilité de
l’établissement ;
• en revanche, si le dommage est dû à l’exécution défectueuse
d’un acte médical, une faute lourde est nécessaire pour engager
la responsabilité du service.
La résorption radiculaire, même si elle est considérée comme
une faute commise par l’orthodontiste, revêt un grand inté-
rêt médicolégal dans la mesure où elle peut contribuer à
l’identification future du patient en cas d’amnésie ou de décès.
B

 Recommandations
Chaque patient doit être pris en charge en fonction de la pré-
sence ou non de facteurs de risque et du degré de sévérité de ces
derniers.
Si le risque est faible, le traitement peut être entrepris après
information et consentement éclairé du patient.
Au besoin, la rééducation fonctionnelle se fera avant le début du
traitement. Il faut également prévoir un contrôle radiographique
des incisives maxillaires, à six à neuf mois, puis tous les six mois. La
C thérapeutique employée doit être bien maîtrisée. La planification
de traitement doit être rigoureusement respectée.
Figure 5. Résorptions sévères au cours d’un traitement d’orthopédie Lorsque le risque est modéré, il faut se prémunir de précautions
dentofaciale (A à C). Peu de changements dix ans après la dépose de spécifiques. En plus de l’information, du consentement éclairé et
l’appareil (B,C). de la rééducation fonctionnelle avant le début du traitement, un
contrôle et une thérapeutique parodontale de soutien sont for-
tement recommandés. La durée du traitement doit être la plus
Levander et al. [6] ont trouvé qu’une pose de deux à trois mois courte possible.
avec des arcs passifs permet de diminuer la prévalence et la sévérité La surveillance radiographique est accrue chez les patients
des résorptions radiculaires. présentant ce type de risque (status complet avant traitement,
Si une résorption sévère est diagnostiquée, le plan de traitement radiographie rétroalvéolaire tous les six mois sur les dents anté-
doit être réévalué avec le patient. L’option alternative pouvant rieures).
inclure des solutions prothétiques pour fermer les espaces, libérer Il faut absolument limiter les mouvements exposant à la résorp-
les dents en utilisant des arcs passifs, préférer la réduction proxi- tion radiculaire tout en utilisant des forces légères interrompues.
male amélaire à la place des extractions et très vite solidariser les Il faut également éviter les surcharges occlusales ; pour ce faire,
dents résorbées [13] . on utilise des cales de désocclusion. Le suivi est strict et bien
Après le traitement, si une résorption radiculaire sévère est mené, la contention définitive et l’équilibration occlusale de
présente, un suivi radiologique est recommandé jusqu’à ce que mise.
la lésion soit stabilisée. Une résorption radiculaire peut surve- Si le risque est sévère, la décision sera une thérapeutique de
nir après la dépose de l’appareil orthodontique (rare) à la fin compromis, ou une abstention.
du traitement actif. Si tel est le cas, un protocole de traitement Dans tous les cas, l’information et le consentement éclairé du
endodontique à l’hydroxyde de calcium peut être envisagé [56] . patient sont plus qu’obligatoires.
Après le traitement orthodontique, des mobilités peuvent sur- Les objectifs de traitement vont se limiter aux aspects fonction-
venir mais seulement si la résorption radiculaire dépasse 9 mm nels et esthétiques.
(Fig. 5) [93] . Il faut éviter tous les mouvements inducteurs de résorption
La contention fixe doit être posée avec beaucoup de précau- radiculaire et utiliser des cales de désocclusion.
tion car le trauma occlusal des dents fixées peut entraîner une La surveillance radiologique est démultipliée. La contention
résorption radiculaire à l’extrême [13] . longue, voire définitive, et l’équilibration occlusale sont de
La détection radiographique est un outil important dans rigueur.
l’identification des résorptions radiculaires, mais à cause de divers
degrés d’agrandissement de la valeur quantitative précise des
radiographies, elle est discutable. La surface de résorption ne peut  Conclusion
être détectée que si elle se produit dans le plan mésiodistal per-
pendiculairement aux rayons X ou si la résorption a progressé à On ignore comment les éléments du traitement orthodontique
un stade avancé. influencent la résorption orthodontique. L’étiologie est complexe
Il a été rapporté que les radiographies panoramiques suresti- et multifactorielle mais il apparaît que la résorption radiculaire
maient la quantité de perte de racine de 20 % par rapport aux apicale est le résultat d’une combinaison de variables biologiques
radiographies périapicales [24] . individuelles et de facteurs mécaniques. Beaucoup de praticiens

EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 7


23-492-E-13  Résorption en orthodontie

pensent que la résorption est un phénomène que l’on peut éviter [8] Baumrind S. A consideration of the propriety of the “pressure tension”
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décelée pendant le traitement, il y a quelques preuves qu’une pose [10] Thilander B, Ryghh P, Reitan K. Tissue reactions in Orthodontics. In:
de trois à quatre mois va entraîner globalement une stabilisation Graber TM, Vanarsdall RL, Vig KW, editors. Orthodontics current
de la résorption permettant sans aggravation de celle-ci de termi- principles and techniques. St Louis: CV Mosby; 2005.
ner le traitement. Toutefois, des recherches cliniques de meilleure [11] Parker RJ, Harris EF. Directions of orthodontic tooth movement asso-
qualité qui examinent la résorption avec des protocoles identiques ciated with external apical root resorption of the maxillary central
incisor. Am J Orthod Dentofacial Orthop 1998;114:677–83.
sont nécessaires pour donner une approche globale basée sur les
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une fois apparue impose une interruption temporaire ou défini- [14] Hartsfield Jr JK, Everett ET, Al-Qawasmi RA. Genetic factors in exter-
tive du traitement orthodontique. nal apical root resorption and orthodontic treatment. Crit Rev Oral Biol
Au cours de l’établissement du bilan orthodontique, une éva- Med 2004;15:115–22.
luation correcte des facteurs de risque potentiel de chaque patient [15] Healey D. Root resorption 2004 Avalaible from URL:
est indispensable et peut contribuer à minimiser la résorption www.Orthodontist.org.nz/root resorption.htm.
radiculaire mais il est extrêmement difficile de l’éviter. [16] Fuss Z, Tsesis I, Lin S. Root resorption: diagnosis, classification
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biologiques (systémiques, anatomiques, traumatiques, [22] Mirabella AD, Artun J. Risk factors for apical root resorption of
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La résorption commence approximativement au bout de [23] Mavragnani M, Boe OE, Wisth PJ, Selvig KA. Changes in root length
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périodontal et à l’augmentation de l’activité des ostéo- [25] McNab S, Battistutta D, Taverne A, Symons AL. External apical root
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Il existe des patients à risque qu’il faut traiter avec beau- 2-phase treatment. Am J Orthod Dentofacial Orthop 2003;124:151–6.
coup de précautions. [27] Levander E, Malmgren O. Evaluation of the risk of root resorption
Pendant le traitement orthodontique, un contrôle radio- during orthodontic treatment: a study of upper incisors. Eur J Orthod
graphique régulier doit être scrupuleusement assuré après 1988;10:30–8.
six à neuf mois pour déceler très tôt la survenue de la [28] Janson GR, De Luca Canto G, Martins DR, Henriques JF, De Frei-
tas MR. A radiographic comparison of apical root resorption after
résorption radiculaire inflammatoire. orthodontic treatment with 3 different fixed appliance techniques. Am
Si une résorption est détectée, le traitement actif doit être J Orthod Dentofacial Orthop 1999;118:262–73.
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8 EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale


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K. Diop Ba, Maître de conférences agrégé (khadydiopba2000@yahoo.fr).


Service d’orthodontie, Département d’odontologie, Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie, Université Cheikh-Anta-Diop, BP 5005 Dakar Fann,
Dakar, Sénégal.
V. Samadet.
Faculté d’odontologie et de chirurgie dentaire, 549, avenue du Pr.-Jean-Louis-Viala, 34193 Montpellier Cedex 5, France.
L. Delsol.
CHU Montpellier, 39 Avenue Charles-Flahault, 34090 Montpellier, France.
P. Canal.
Faculté d’odontologie et de chirurgie dentaire, 549, avenue du Pr.-Jean-Louis-Viala, 34193 Montpellier Cedex 5, France.
L. Frapier.
UFR d’Odontologie de Montpellier, Université Montpellier I, Montpellier, France.
CHU Montpellier, 39 Avenue Charles-Flahault, 34090 Montpellier, France.
M. Chouvin.
CHU Montpellier, 39 Avenue Charles-Flahault, 34090 Montpellier, France.
W. Bacon.
Faculté d’odontologie et de chirurgie dentaire, 549, avenue du Pr.-Jean-Louis-Viala, 34193 Montpellier Cedex 5, France.
Université de Srasbourg, Strasbourg, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Diop Ba K, Samadet V, Delsol L, Canal P, Frapier L, Chouvin M, et al. Résorption en orthodontie.
EMC - Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 2013;8(4):1-10 [Article 23-492-E-13].

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