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5eme année
Université d'Alger
Faculté de Médecine
Pr Z/BOUHANNACHE
LE RETRAITEMENT
ENDODONTIQUE
MOYENS ET TECHNIQUES
Polycopié distribué aux étudiants de Sème année
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Le retraitement endodontique se définit comme la réalisation d'un nouveau
traitement à la suite d'un traitement initial inadéquat ou de son échec
thérapeutique.
C'est un acte opératoire quotidien mais aux difficultés multiples. Ce traitement ne
se limite pas à la simple désobturation d'un canal, mais consiste à nettoyer,
désinfecter, mettre en forme puis obturer le ou les canaux ou la portion canalaire
qui n'ont pas été concernés par le traitement initial et qui constituent le siège
d'une prolifération bactérienne.
Cette réintervention peut se faire par voie canalaire dite orthograde et dans
certains cas par voie chirurgicale ou rétrograde.
Le retraitement par voie rétrograde permet de retraiter la dent par sa partie
apicale et reste un complément au traitement orthograde.
S'il s'agit d'un tenon préfabriqué avec un pas de vis type « screw
post »
Les screw post sont vissés dans le canal, le seul moyen de les déposer est de le
dévisser.
-Après suppression du matériau de restauration plastique, la tête du tenon est
délicatement dégagée à l'aide une fraise en évitant de l'endommager pour ne
pas compliquer sa dépose.
-Un insert de descellement ultrasonique à puissance maximale, est ensuite
placé directement au contact de la tête du tenon et animé d'un mouvement de
rotation dans le sens antihoraire, va permettre désagréger le ciment de
scellement et de dévisser le tenon par vibrations.
D'autres moyens sont également utilisés pour déposer ce tenon comme:
•!• Le Screw Post extraction kit
•!• La trousse de Gonon
-Le WamKey qui est à ce jour l'instrument le plus efficace pour ce type
d'opération. Il est utilisé pour les dents postérieures(pm et molaires)
-L'arrache couronne électrique ou pneumatique.
-Le Metalift
-La pince de Furer,
Dans certains cas et après la dépose d'un tenon, il peut persister au fond du
logement un bouchon de ciment de scellement qui empêche l'accès au canal.
Ce bouchon peut être éliminé par l'utilisation d'une lime ou d'un insert
ultrasonique.
Quand cette première lime ressort propre et ne peut plus avancer dans le
canal, une lime de diamètre inférieur est utilisée de la même façon et
ainsi de suite jusqu'à élimination complète de la pâte.
t/ la désobturation mécanisée
Deux systèmes sont largement utilisés aujourd'hui pour la désobturation
mécanisée.
'"4- LE SYSTEME PROTAPER UNIVERSAL
LE SYSTEME R- ENDO
Le rôle de ces instruments rotatifs est limité à la simple désobturation des
matériaux ramollis dans des solvants. En aucun cas, ils ne permettent de
franchir une butée, de retrouver la perméabilité du canal ou de gérer un
instrument fracturé. Ils assurent cependant t un confort et un gain de temps
appréciable pour la phase désobturation.
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décroissante(Fig1 )
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Parfois, et malgré tous les efforts du praticien cette partie apicale du canal ne
peut être perméabilisée, seule la partie accessible est mise en forme sous
irrigation abondante puis obturée.
A. La technique du BYPASS
Cette technique consiste à faire passer un instrument manuel entre le fragment
fracturé et la paroi canalaire. Ce passage latéral est facile à obtenir si le canal est
de section ovalaire, mais sera plus difficile si le canal a une section ronde et que
l'instrument occupe complètement la lumière du canal.
../ Persistance d'une lésion, alors qu'il y a impossibilité technique de mener à bien
un retraitement par voie coronaire car il y'a présence d'obstacles canalaires
(butée, calcification, fragment d'instrument) qui ne peuvent être contournés et qui
empêchent la désinfection de la partie apicale du canal.
2. TEMPS OPERATOIRE.
Les trois étapes du traitement sont les suivantes:
2. 1. Le protocole d'approche
Le patient confortablement installé, le praticien commencera par :
Anesthésie
L'anesthésie peut être locale ou locorégionale, et sera adrénalinée.
Cette anesthésie permet d'obtenir une anesthésie profonde et durable, mais
aussi une hémostase efficace qui permettra une visibilité peropératoire ainsi
qu'une obturation rétrograde sans risque de contamination par le saignement.
La tronculaire à l'épine de spix doit être complétée par une infiltration
vestibulaire pour anesthésier le nerf buccal qui innerve la muqueuse.
Incision
L'incision donne l'accès à l'os cortical, et est pratiquée à l'aide d'un bistouri. Elle
doit être ferme et continue et doit se faire en pleine épaisseur.
Pour l'incision de décharge verticale, la lame est tenue selon un angle droit par
rapport à la corticale alvéolaire et va couper à travers la muqueuse le tissu
conjonctif et le périoste.
Hémostase
Avant toute préparation canalaire, le site ne doit plus être hémorragique afin
d'éviter la contamination sanguine au sein du canal.
Radiographie de contrôle
La radiographie de contrôle est pratiquée juste après la retroobturation. Elle
permet d'objectiver l'axe de la préparation canalaire, de vérifier la densité et la
hauteur de l'obturation.
Le lambeau est rabattu (Fig. 9), après avoir vérifié l'absence de débris sur la
paroi interne. Il est replacé et plaqué à l'aide d'une compresse de gaze humide,
imbibée de sérum physiologique, pendant 5 minutes sous pression digitale, puis
suturé.
Pour protéger la plaie, un pansement chirurgical « COE PACK » est mis en place
afin de protéger les sutures et plaquer les papilles.
3. TEMPS POSTOPERATOIRE
Avant de libérer le malade lui demander :
-De placer une poche de glace au niveau de la zone cutanée de l'intervention,
afin de limiter l'œdème postopératoire et la douleur.
Il doit être informé, que le pic de la douleur est le plus souvent attendu pendant
les 24 premières heures. Une prescription antalgique est donc donnée de
manière systématique au patient.
-D' assurer l'hygiène de la zone opérée à l'aide d'un bain de bouche
antiseptique pendant les 24 premières heures.
Les fils de suture, sont retirés à partir du quatrième jour postopératoire.
CONCLUSION
Le retraitement endodontique est un acte opératoire quotidien. La règle est de
« tenter de faire mieux» et surtout « essayer de ne pas faire du mal». Le praticien
doit savoir poser l'indication d'une chirurgie ou d'un traitement orthograde. Et quelle
que soit la technique choisie, les avantages et les inconvénients de chaque option
thérapeutique doivent être pris en considération et évalués.
Il doit également savoir choisir l'instrumentation et le protocole le mieux adapté, en
maitriser parfaitement le fonctionnement et être disponible. Il doit être capable
d'analyser sa capacité à gérer son acte et d'accepter de passer la main si
nécessaire.
Bibliographie
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