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PAR DR D. DENTAIRE
CHERIF
LES RETRAITEMENTSMOYENS ET
TECHNIQUES
LES RETRAITEMENTS: MOYENS ET
TECHNIQUES
RETRAITEMENTS
réside dans la notion d’imprèvisibilité et d’impossibilité d’anticiper tous les problèmes
qui peuvent être rencontrés.
• De nouvelles technologies ont permis de faciliter et de rendre accessible l’endodontie à tous
les praticiens soucieux de qualité et de réussite. Les procédures de mise en forme,
d’obturation et de désinfection sont dorénavant prévisibles. La seule réelle
difficulté persistante est l’anatomie endodontique qui reste unique à chaque dent.
• Le retraitement endodontique est souvent considérée, à juste titre, comme l’une des
procédures les plus complexes de l’exercice du praticien. La principale difficulté
I/ QUAND DOIT-ON REPRENDRE
UN TRAITEMENT ENDODONTIQUE?
• La systématisation de l’indication de reprise de traitement est impossible. Chaque cas est
particulier et doit faire l’objet d’une analyse. C’est en pesant le pour et le contre, les
avantages et les inconvénients, les risques et les bénéfices d’une éventuelle réintervention que
la décision doit être prise.
• Certains facteurs objectifs permettent néanmoins d’orienter la décision:
- L’insuffisance manifeste de mise en forme d’un canal et une obturation à distance de l’apex
ne constituent une indication de retraitement que si une nouvelle reconstitution prothétique
est envisagée ou si une symptomatologie est associée
- Symptomatologie clinique récurrente décrite par le patient
- Présence d’une image radio claire à l’apex signant la présence d’un foyer inflammatoire osseux ; la découverte fortuite
d’une lésion chronique ne constitue pas une indication de reprise de traitement; la décision surveillance ou retraitement
- Un défaut d’étancheité coronaire: percolation bactérienne comme la restauration est considérée comme une
barrière
restaurations provisoires ne sont pas étanches ; il est fortement recommandé de reprendre le traitement
endodontique avant d’envisager la restauration coronaire.
A ces critères objectifs de nature purement endodontique s’ajoutent d’autres facteurs à considérer avant de décider
oui
non de reprendre le traitement endodontique :
- La qualité du support parodontal et le rapport couronne/racine clinique permettent d’évaluer le pronostic
parodontal
de la dent considérée( présence d’une fêlure ou une fracture ) si une lésion osseuse est associée à une fêlure ou une
fracture, l’extraction est la seule thérapeutique envisageable
- Si la restauration ne peut assurer l’etancheité de l’obturation endodontique, il est inutile d’entreprendre une
reprise
- Le bénéfice cout- sécurité le retraitement est une succession d’étapes difficiles présentant chacune des risques
d’echec et l’objectif est d’améliorer; si par anticipation les risques d’aggraver la situation le trt doit être revu ,le fait
d’adresser le patient à un confrère plus compétant peut être une alternative à l’avulsion de la dent
II/ OBJECTIFS
Lorsque l’indication est posée, l’objectif est de tout mettre en œuvre pour atteindre,
mettre en forme, nettoyer, désinfecter et obturer le ou les canaux ou la portion
canalaire qui n’ont pas été concernés par le traitement initial et qui ont depuis
été le siège d’une prolifération bactérienne.
Le retraitement endodontique ne se limite pas à la simple désobturation
d’un canal mais consiste en une succession d’actes cliniques plus ou moins
complexes. Pour y parvenir, de nombreux obstacles doivent être
contournés et/ ou éliminés.
C’est en cela que le retraitement est difficile: la technicité à mettre en œuvre
est spécifique à chaque situation clinique rencontrée et ne peut en aucun
cas être systématisée.
Des instruments de retraitement en nickel titane sont actuellement
disponibles
: Protaper Universal(Dentsply Maillefer)
Et R-Endo (Micro-Mega); ces instruments ne permettent en réalité d’accomplir
qu’une partie l’acte, à savoir la
désobturation canalaire. Leur intérêt est donc limité, car finalement la
désobturation d’un canal n’est pas la phase plus la plus complexe du
retraitement. Ils ne permettent pas non plus de supprimer des matériaux
d’obturations solides tels que les résines phénoplastes. Les étapes décrites ici
sont des techniques de base, souvent largement enseignées, qui peuvent être
adaptées et modifiées en fonction de la situation. Seules les procédures
faisant appel à un système particulier (comme La trousse de Gonon) doivent
être scrupuleusement respectées afin d’obtenir des résultats prévisibles et
reproductible.
III/ PROTOCOLE
OPERATOIRE
• Pose du champ opératoire
• Cavité d’accés
• Reprise de traitement proprement dit
-recherche de l’entrée des canaux
- solubilisation du contenu canalaire
- cathétérisme sous irrigation
- élimination totale du contenu canalaire
• Nouvelle mise en forme
• Obturation canalaire
IV/ DEMONTAGE DES ELEMENTS CORONAIRES
ET RADICULAIRES
• SECTION DE LA COURONNE
Cette technique qui consiste à sectionner une couronne pour la supprimer est la
manœuvre de démontage la plus connue. Néanmoins, elle condamne l’élement
prothétique et compromet sa réutilisation en tant que couronnerovisoire
p
.
1 section de la face
vestibulaire
2section prolongée sur toute la
hauteur de la couronne et sur
la moitié de la face occlusale
3 les deux berges sont
écartées
avec instrument coudé
WAMKEY ( WAM FRANCE )
moyens
Le WAMKEY est un système composé de trois clés de descellement. Il permet de déposer proprement
la majorité des couronnes et quelques petits bridges, en détériorant a minima l’element prothétique.
Celui-ci peut être réutilisé comme prothèse provisoire, mais ne pourra être rescellé de façon définitive
Une fraise boule diamantée de diametre014 ou 016 pour meuler la céramique sur la face vestibulaire
Une fenêtre est réalisée environ 1mm en dessous du sillon principal de la morphologie occlusale de la
dent dans
le sens mesio-distale
Une fraise transmetal est utilisée pour perforer le métal et créer une cavité sous la prothèse arrivant
jusqu’au
milieu de
La dent dans le sens vestibulo-lingual.
Trois clés sont à disposition : la plus petite (n°1) est insérée dans la fenêtre puis tournée autour de son
axe. Si la tête de
La clef fait un tour complet sans rencontrer aucune résistance, c'est qu’elle est inadaptée. La clef n°2 est
essayée à son
tour, voire la n°3. Pour une efficacité optimale, la clef doit pouvoir être insérée jusqu’au milieu de la
dent
dans le sens
Vestibulo-lingual. Elle est alors utilisée en tournant autour de son grand axe. Un quart de tour est
suffisant
pour desceller
La couronne. Le mouvement de rotation est important pour ce type de démontage. A aucun moment il
ne convient de
ELIMINATION DES TENONS
• Elimination d’un tenon à l’aide des ultrasons
- La couronne déposée, le tenon doit être éliminé afin de rendre
accessible l’endodonte
- Le matériau de restauration plastique est supprimé avec
une fraise diamantée tout en préservant la partie
émergente du tenon
- Pour rompre le joint de ciment de scellement le tenon au
canal, un insert ultrasonore est
• utilisé sous spray abondant, l’instrument est déplacé de haut en bas
sur la partie émergente du tenon, et autour du tenon dans le
ig. 1 : inserts ultra-sonores de descellement. De gauche à droite : ProUltra n°1 (Dentply-Maillefer) ; ET PR®
(Satelec) ; Start-X n°4 (Dentsply-Maillefer). Fig. 2 : nouvelle trousse de Gonon® Fig. 3 : radiographie pré-
opératoire (lésion d’origine endodontique en rapport avec un traitement insuffisant). La faible longueur de
tenon radiculaire nous oriente vers une couronne de type Richmond. Fig. 4 : à l’aide d’une fraise diamantée, on
réalise une tranchée vestibulaire étendue jusqu’à la limite périphérique cervicale. Fig. 5 : la tranchée ayant été
approfondie avec une fraise trans-métal sans mettre en évidence de joint de ciment, l’hypothèse d’une
couronne Richmond est vérifiée ; on procède au détourage du tenon sans toucher à la portion cervicale de la
couronne (cette collerette sera éliminée facilement)
2- Le matériau de restauration plas
tique est éliminé en préservant la
1- La couronne déposée partie émergente du tenon
Tenon doit être déposé
afin de rendre accessible
l’endodonte
Pince extractrice
Forets pointeurs
Rondelles
Filières
Trépans
Méthode :Préparation à la préhension
Principe: consiste en la création d’un épaulement circulaire dans le métal du corps étranger, si la taille
de celui-ci le permet. C’est donc un procédé réservé à des corps étrangers d’un certain volume (pivots gros
screw post)
Matériels (coffret de Gonon). On dispose d’une série de trois trépans dont le diamètre est le suivant:
- N°1 diamètre interieur:1mm diamètre extérieur: 1,7mm
- N°2 diamètre interieur:1mm 2 diamètre exterieur:1,9mm
- N°3diametre intérieur 1mm4 diamètre exterieur2,1mm
Technique: Ces trépans sont utilisés sur contre angle ou sur pièce à main
Profondeur de dégagement : l’épaulement circulaire dans le métal ou le dégagement dentinaire périphérique
doivent être réalisés sur une hauteur d’environ 2 mm ou plus.
Extraction: La préhension est réalisée par la création d’un filetage sur la partie précédemment préparée
du corps étranger. Ce filetage est obtenu au moyen de filières de diamètre correspondant aux
trépans utilisés manuellement.
Cette filière restant en place il est nécessaire de prendre soin d’enfiler préalablement sur la filière trois
rondelles (métal et caoutchouc) dans l’ordre et la position correcte indiquée par le fabricant. Ces rondelles ont
pour but de protéger la racine de l’appui de la pince
L’extraction proprement dite: est effectuée en solidarisant la filière à une pince extractrice effectuant un
mouvement de traction dans l’axe du corps étranger et prenant appui sur la racine.
Notons que souvent le descellement et l’extraction sont obtenus lors de la réalisation du filetage.
Dans le cas ou il est impossible de placer les mors de la pince entre les deux dents contiguës de la
racine on utilise une
filière longue munie d’une entroise
DESOBTURATION CANALAIRE
La diversité des matériaux susceptibles d’etre dans les canaux oblige le praticien à acquérir plusieurs
techniques
Opératoires de mise en œuvre afin de pouvoir répondre à toutes les situations cliniques.
Il est impossible de préjuger de la nature du matériau sur la simple lecture de la radiographie
preoperatoire. Ce
n’est qu’une fois le retraitement commencé, les élèments corono-radiculaires déposés, la dent
reconstituée et la
cavité d’acces terminée que la nature du matériau.
• La désobturation peut se faire soit avec des instruments manuels, soit avec
des
systèmes d’instruments rotatifs en Nickel titane dédiés.
• La reconstitution préalable de la dent est importante pour deux raisons,
elle permet:
-de poser le champ opératoire dans de bonnes conditions sur une dent
très délabrée
-d’obtenir une cavité d’accés à quatre parois, condition requise pour créer un
réservoir pour le solvant puis pour la solution de désinfection.
Cavité d’accès
La cavité d’accès est réalisée de façon conventionnelle avec une fraise boule diamantée puis une fraise
conique multilames.
La cavité est peaufinée avec une fraise LN montée sur contre-angle bague bleu . Tous les ressauts de
dentine ou
de matériau sont supprimés. Les entrées canalaires sont repérées dégagées puis élargies avec un foret
de Gates n°4 ou X-Gates qui combine les 4 sections de foret de Gates n° 1 2 3 4 5Dentsply Maillefer)
La dent préparée, la désobturation canalaire peut être envisagée. La technique de désobturation à
adopter dépend du matériau en place dans le canal
CONES DE GUTTA-PERCHA
Les cônes de gutta sont relativement faciles à désobturer. Si les solvants sont très efficaces
sur ce matériau
Il est néanmoins déconseillé. La création d’une boue de chloropercha est très désagréable,
collante, et finit par compliquer la procédure de désobturation.
Si le cône flotte dans le canal, ces cônes sont ôtés en vissant une lime
Hedstrom (lime H) entre le cône et la paroi dentinaire. Lorsque le cône est accroché,
l’instrument est retiré. Le cône sort en un seul bloc.
Si le canal est courbe et l’obturation est dense; un solvant peut être utilisé pour guider la lime ou le
canal désobturé
Avec un système mécanisé.
1- réchauffer la gutta avec un insert de Touch’n Heat , visser la lime H dans l’épaisseur du matériau.
L’instrument Se visse dans le plastique du tuteur dans la gorge prévue à cet effet, le tuteur est sorti du canal
avec l’instrument 2- La deuxième technique consiste à placer le fouloir du system B ( ou l’embout du
Touch’n Heat) au contact du
tuteur et de le chauffer qqes secondes. L’embout s’enfonce dans le plastique et après qques secondes de
refroidissement
emportant le tuteur qui lui reste collé
CIMENTS ET PATES D’OBTURATION
CANALAIRE
Action d’un solvant
La plupart des ciments oxyde de zinc –Eugenol sont dissous par des solvants comme le tétrachloro-éthyléne
(Endosolv de Septodont et Desocclusol P. Rolland).
D’autres produits sont également proposés pour supprimer les matériaux résineux mais aucun n’est
vraiment efficace.
La technique de désobturation canalaire dépend de l’aptitude du ciment à se dissoudre ou non avec
solvant
- Action du solvant en préopératoire:
Remplissage de la chambre pulpaire avec le produit de désobturation au moyen d’une pipette en
plastique
Tentative de progression en force d’une broche 15/100 en 21mm instrument court pour beneficier d’une
plus grande rigidité
- Action différée du solvant:
Dans le cas ou la progression immédiate est impossible il est conseillé de mettre en place un pansement
Temporaire hermétique
Mettre un Cotton saturé de solvant placé dans la chambre pulpaire et mettre un ciment provisoire type
oxyphosphate ou verres ionomere éviter les eugenolates et les ciments type Cavit qui seraient solubilisés par les
solvants. Une nouvelle tentative est effectuée lors d’une séance ultérieure
Si le matériau reste insoluble, la procédure de désobturation est délicate et
dangereuse. Seuls les ultrasons permettent de le supprimer. Des inserts de taille
décroissantes sont utilisés (ProUltra 6 7 et 8) pour descendre progressivement
dans le canal. Le risque de fausse route n’est pas négligeable. Des radiographies
de controles
Une fois désobturé, le canal est rempli de solution d’irrigation, et la perméabilité est
explorée avec une lime manuelle de petit diamètre.
Désobturation mécanisée
D 3 désobturation du tiers
apical
Système R-ENDO
Le système R-Endo comporte un instrument manuel (RM), et quatre limes de
désobturation mécanisé en nickel titane(Re, R1,R2,R3). Un instrument
accessoire (Rs) est disponible pour la mise en forme apicale après
désobturation. Ces instruments sont proposés avec des mandrins classiques
ou avec des manches InGeT; Ces derniers doivent être utilisés avec une pièce
à main spécifique dont la tète est réduite optimise la vision du champ
opératoire. La solubilité du ciment est testée avec Rm après avoir rempli la
cavité de solvant. Cet instrument est utilisé comme une dague , en cherchant
à piquer dans le matériau
1- Evaluationde la solubilité 2- Relocalisation des
du entrées
Materiaud’obturation avecRm canalaires avec Re
La précourbure de la pointe
Le passage d’une butée nécessite des Limes manuelles permet de
L’utilisation d’une lime fortement Négocier ces butés apicales
précourbée afin de retrouver et de
progresser apicalement. Après la
Perméabilité du canal la mise en
Forme et la désinfection est
possible
Une fois la butée passée, la lime
est animée d’un mouvement de va
et vient de faible amplitude qui
permet d’aténuer la marche.
1- IRS
Perforation basse:
Sont en fait des faux canaux réalisés lors de
la mise en forme. On procède à la
désobturation du canal et du faux canal
- Négocier le vrai canal
- Mise en forme et désinfection du vrai
canal
- Obturation du vrai et de la perforation par
CONCLUSION
L’objectif du retraitement est le meme que celui du traitement intial, à savoir désinfection du
système endocanalaire
et l’obturer afin de perenniser cette désinfection. Les nouvelles technologies et les
différents systèmes cités
(inserts ultrasoniques instruments rotatifs , trousse de Masserann …….) et les nouveaux
matériaux d’obturation
tel que MTA, ont permis de repousser les limites de l’endodontie, mais surtout celle du
retraitementendodontique. Cependant , cet acte reste un acte opératoire délicat et compliqué
composé d’une succession d’étapes toutes plus complexes les unes que les autres. Chaque phase
comporte des risques et peut conduire à l’echec.
IL EST IMPORTANT DE BIEN APPREHENDER
CHAQUE PHASE CLINIQUE ANTICIPER LES
DIFFICULTES
CONNAITRE SES LIMITES
ET SAVOIR S’ABSTENIR QUAND LE RISQUE
D’ECHEC EST PLUS IMPORTANT