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LELOUP Adrien Chirurgie buccale

HEURTAULT Hugues 20 / 01 / 2020


Dr. Krisnen MURDEN

Cours 5
Extraction complexe
Sujet d’examen probable: cas clinique où on devra décrire une chirurgie

Pour la partie sur les médicaments : seulement connaitre les schémas décisionnels de
chaque type de médicament.

Ce qui est en gris n’a pas été dit par le prof mais permet d’illustrer le cours

Dès qu’on touche l’os (alvéolectomie par exemple) → ATB

I. Définition
Dent incluse: dent retenue sous l’os et sous la gencive, elle n’a aucun contact avec la
cavité buccale.

Dent sous muqueuse: elle ne communique pas avec la cavité buccale mais elle n’est pas

recouverte d’os, seulement de muqueuse.

Dent enclavée: dent contre un obstacle anatomique. Ex: contre la branche montante ou
contre la 7 pour une dent de sagesse (pb : accumulation de plaque, on essaye de les
enlever avant qu’elles ne finissent dans cette position).

Extraction complexe, situations cliniques:


- Extraction d'une dent présente sur arcade, enclavée, incluse ou sous muqueuse.
- Extraction nécessitant la mise en œuvre de moyens chirurgicaux (fraise boule montée
sur pièce à main chirurgicale, micromoteur) ou médicamenteux (patient à risque
hémorragique donc sous anticoagulant ou à risque d’ostéonécrose, éponges
hémostatiques, colle biologique uniquement en milieu hospitalier)
- Chez un patient sain ou porteur d'une pathologie (si porteur de valve, avec risqué d’EI,
il va falloir prendre des précautions autour de notre acte chirurgical ✏
ATBprophylaxie).
Un patient avec une mauvaise hygiène bucco-dentaire n’est pas considéré comme
un patient avec
une pathologie.
Attention: Une extraction peut être simple au début et devenir complexe au cours de
l’acte.

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Extraction simple rappel des étapes:

1- Décontamination exo et endobuccale


2- Syndesmotomie
3- Luxation à l’élévateur
4- Avulsion au davier
5- Curetage de l’alvéole pour enlever les débris et permettre la formation d’un caillot sanguin
6- Si besoin suture (pas obligatoire)
7- On fait mordre le patient sur une compresse sèche.

A. Extraction complexe : situations cliniques


Fracture de la couronne : dent dévitalisée couronnée, carie coronaire importante. On
arrive au stade de racine résiduelle.
Fracture d'apex : fréquente sur les 1ères PM max biradiculées avec des racines fines et
grêles. Conseil: Quand on extrait la dent, il faut la garder sur notre champ opératoire (et ne
pas la jeter directement) pour bien regarder si on a la dent en intégralité (si on a bien l’apex).

Dents sous muqueuses ou incluses: inciser, décoller, faire un lambeau. Alveolectomie

Pas de décharge en distale des dents de sagesse en mandibulaire (le faire directement
quand on est en mésiale de la dent adjacente.

Décharge en distale des dents de sagesse en maxillaire

Patient à risque hémorragiques (ex AAP, AVK, NACO...) ou à risque d’ORN/ONM


(ostéoradionécrose ou ostéonécrose des machoires: précautions supplémentaires (colle
biologique pour patient qui on fait une radiothérapie par exemple).

Conseils: ne jamais faire l’acte le soir chez ces patients, s’il y a un problème, le patient peut
revenir dans la journée comme ca.

Ostéonécrose : (MC)
Si on laisse trainer l’ostéoradionécrose, elle va toucher l’os basilaire, si il est touché on
risque d’avoir une fracture de la mandibule.

En chirurgie il faut prévoir un moteur à côté pour être sur que si il y a un problème (comme
une fracture de la couronne), on aura pas de prise avec le davier, donc on aura besoin de
fraise pour pouvoir finir notre acte.

Toujours faire attention au risque infectieux et risque hémorragique !!

B. Matériel
On reprend tout le plateau clinique de l’extraction simple:
- Matériel pour incisions et sutures (lame 15 pour l’incision)
- Fil, porte aiguille, ciseaux pour couper les fils de suture, pince à disséquer pour tenir
les berges
- Pièce à main chirurgicale avec arrivée d'eau stérile.

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- Fraises à os : fraise fissure pour découper la dent et fraise boule pour l’os.
→ Avoir une bonne irrigation sinon l’os chauffe et risque d’osteonecrose voir d’ostéite
chronique.

Plateau chirurgical (à préparer en amont):


- Seringue à carpules
- Porte-lame
- Écarteur pour écarter les lèvres et les gencives (Dautrey)
- Bistouri avec lame 11 (pointue) ou 15 ++ (arrondie)
- décolleur pour décoller le lambeau
- Syndesmotome faucille
- Curette (2 types ici)
- Pince Gouge pour régulariser les contours osseux (aussi utiliser pour enlever certains
tissus de
granulation)
- Matériel de suture : ciseaux, porte-aiguille (conseil: prendre avec anneau doré, cela
signifie que les
mors sont en tungstene: meilleure qualité) et pince à disséquer (avec ou sans griffe).
Fil de suture au dessus.

II. Situations cliniques


A. Fracture de la couronne
Situation ou on a plus de couronne, la racine est à hauteur de la gencive, on a aucune prise
au Davier.

Dans quelles situations la couronne est absente?


- Fêlure ou fracture pré-existante,
- Carie importante (qui atteint par exemple la furcation),
- Mylolyse: brossage traumatique à un stade avancé/ Carie cervicale —> Fragilité de la
couronne
- Erreur de protocole. Ex: quand on sert trop fort avec le davier et qu’on fracture la
couronne.

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Protocole:
● Incision : une incision intrasulculaire suffit généralement. On incise en respectant
la forme des collets, et on fait une décharge (pas obligatoire).

● Décollement d'un lambeau en épaisseur totale: On est en sous-périosté. On utilise


un syndesmotome ou un décolleur. Faire en lambeau pour une dent en postérieur
mais pas en antérieur car bonne visibilité et raison esthétique. Le but en antérieur
c’est de conserver les papilles c’est pour cela qu’on ne fait pas de décharge/
lambeau
● Mise en charge de l'écarteur (suffit parfois pour placer le davier): en contact osseux
• +/- Alvéolectomie vestibulaire apical à minima (a minima car le rempart vestibulaire
guide la cicatrisation de l’alvéole donc il est à conserver) ou Ostéotomie (en dentaire,
on parle plutôt d’alveolectomie: ne pas retenir ostéotomie):
- exposition partielle de la racine: quand on fait l’alveolectomie, on s’arrête des qu’on
voit la racine. On doit pouvoir passer l’élévateur et c’est bon.
- extraction selon les moyens habituels

1. Focus sur l’ Alvéolectomie +++ :


• Sur les mono-radiculées : on fait une alvéolectomie en proximale (souvent en mésial).
On fraise avec la fraise fissure et on va attaquer un peu la dent pour éviter de déperioster
(sinon on perd de l’os en épaisseur: en gros il vaut mieux mettre un coup de fraise dans la
dent que dans l’os!) = création d’une tranchée de plusieurs mm de profondeur (2-3mm) qui
va permettre de faire passer l’instrument (élévateur ou syndesmotome fossil) pour avulser la
dent ensuite. Si besoin, on peut le faire en distal aussi en faisant toujours attention à l’os.

Si on touche la table osseuse vestibulaire on pénalise le patient pour l’implantologie

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• Sur les pluriradiculées : séparation des racines à la fraise fissure : On attaque au milieu
de la face occlusale (repère: le sillon inter-cuspidien), entre les deux racines, on fait une
rainure d’environ 2-3mm de largeur: il faut créer un jeu suffisant entre les deux racines, si
ça ne bouge pas on agrandit encore la largeur. En profondeur, on essaie d’atterrir au
niveau de la furcation (1-2mm sous la furcation), si on s’arrête avant la furcation, ça va
casser au dessus et pas au niveau des racines.

Section en « T ou Y » pour les molaires maxillaires: On a 3 racines: on fait 2 séparations


avec toujours 2-3mm de largeur et on atteint la furcation aussi.

Conseil: d’abord luxer la racine palatine et ensuite les racines vestibulaires.

En T au maxillaire, la séparation des racines permet de revenir à une extraction simple


En Y: plus de chance d’être dans la racine palatine, technique préférable.
Pour savoir les sections que l’on va faire, le mieux reste de bien regarder les radios pour
savoir situer les racines+++

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✏ Section Vestibulo-Linguale pour les molaires mandibulaires

✏ Section Mésio-Distale pour les 1eres PM maxillaires

✏ → puis luxation dans les zones de séparation.

On fraise la couronne 1-2 mm en dessous de la gencive puis on fraise les racines et on


soulève les racines

La réalisation d’un lambeau (incision + décollement) n’est pas obligatoire pour pratiquer une
séparation des racines, si on a une visibilité et qu’on peut faire bras de levier !!

2. Séparation des racines lorsque la couronne est


encore là

Quand est ce qu’on fait on ca?

A priori c’est un peu chacun fait ce qui veut, on le sait avec l’expérience.

Exemple: molaire avec racines courtes, pas besoin. Si molaire avec racines divergentes: on
le fait.

On sectionne la couronne en deux avec une fraise fissure dans le sens vestibulo-lingual.
Une fois la section faite on enlève une racine puis l'autre grâce au davier ou au décolleur. En
général, après la séparation, y’a au moins une des deux racines qui vient facilement, sinon
c’est qu’on a pas bien séparé.

Remarque: risque de fraiser la table interne ou externe osseuse. Notamment risque de


fraiser la table osseuse au niveau du collet. Il est conseillé de faire des séparations
incomplète: on laisse un peu de dent non séparée en vestibulaire ou en lingual (on garde
1-2mm) et quand on va passer l’instrument (l’élévateur) ça va casser.

Attention: La réalisation d'un lambeau (incision + décollement) n'est pas obligatoire pour
pratiquer une séparation des racines. Si on ne fait pas de lambeau, on a moins de
résorption (moins de risque d’infections et tout et tout après....)

Cas clinique:

En image, une molaire mandibulaire délabrée au ras de la gencive, pas de point d’appui
donc on fait :
- Une séparation des racines dans le sens VL pour séparer racine mésiale et racine
distale à l’aide fraise fissure.

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- Une fois découpée (on garde 1/2 mm de tissu dentaire pour ne pas fraiser dans la
muqueuse linguale), on passe un élévateur dans la rigole linguale
- Une fois que la dent est découpée, avec l’élévateur on coupe la dent et on l’élève.
- Une fois que la racine est bien mobilisée, on prend un davier (dont les mors se
touchent) pour extraire
la dent.
✏ On transforme ainsi une extraction complexe en extraction simple.

B. Fracture d’apex
Quand on enlève une prémolaire, il peut y avoir une fracture d’apex (on entend un crack: il
faut bien écouter quand on extrait: on peut couper l’aspiration pour bien entendre).

Si on a pas entendu le crack, comment sait-on qu’on a cassé l’apex?

→ On passe le doigt sur l’apex et si c’est tranchant, c’est qu’il manque un peu d’apex.
Parfois ça se voit vraiment pas très bien!! Il peut rester un micro morceaux!

Conséquence si oublie de l’apex: risque d’infection quasi direct, et le pue ressort par
l’alvéole au niveau du caillot sanguin ou se termine avec une fistule, lorsque l’infection
gagne l’os (plus rare et prend du temps). Une néoformation osseuse se forme au dessus de
l’apex si l’apex reste d’ans l’alvéole.

Protocole pour retirer l’apex:

En première intention, on va éviter de fraiser. On utilise alors des instruments plus fins :
élévateur d’apex et CK6 ovale ou excavateur fin (plus rare) et on se met dans l’espace du
ligament pour être moins délabrant.

En deuxième intention, on détruit le septum inter-radiculaire avec une fraise boule.

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En troisième intention, on fait une alvéolectomie apexienne/intra-alvéolaire (dernier recours):
notamment utilisé sur une monoradiculée car dans ce cas il n’y a pas de septum.

On fait une alveolectomie à la fraise boule au niveau de l’apex en vestibulaire et on fait sortir
l’apex par voie cristal (= voie occlusale) et non pas par voie vestibulaire.

Autre possibilité, fraisage de l’apex fracturé : si l’apex est ankylosé, on ne peut pas l’extraire
avec des techniques habituelles et on fraise l’apex fracturé jusqu’a voir l’os. Risqué et
compliqué puisqu’il faut effectuer une radio alvéolaire (prend du temps…)

C. Dents incluses : les dents de sagesse.


Rappel: Dent incluse est différente de dent sous muqueuse.

1. Dents de sagesse (DDS) mandibulaires


Les indications sont fréquentes. Leur extraction est plus complexe et longue que pour les
DDS maxillaires.

● Anesthésie :

On peut faire une anesthésie de type tronculaire avec un rappel du nerf buccal ou bien une
anesthésie de type para-apicale avec un rappel lingual (moins conseillé car si on fait mal la
para apical le patient peut sentir: ça peut lui faire mal.)

● Incision :

On effectue une incision intra-sulculaire au niveau de la 1ère ou de la 2ème molaire, puis on


fait une décharge. Il faut faire attention au nerf lingual lors de la décharge: le nerf est
vraiment proche, si on fait une incision sur le nerf lingual ça va pas du tout! Préciser les
risques dans la copie d’exam.

On doit bien faire la décharge en partant en vestibulaire+++.

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Conseils: Il faut bien inciser au contact osseux: ça évite les problèmes. On fait une bonne
palpation de la branche montante avant d’inciser et normalement il y a peu de risques de
couper le nerf.

● Décollement :

Ensuite on fait un lambeau pour le décollement avec un décolleur ou syndesmotome en


faisant des allers-retours mésial-distal. La partie disto-vestibulaire de la 7 est difficile a
décoller (on prend son temps, si on y arrive pas on re-incise). On incise dans le sulcus e
commancant au milieu de la première molaire en lingual, puis on part en biais après la
deuxième molaire.

On charge le lambeau et on lève le lambeau.

On décolle un peu en linguale mais vraiment très peu. Si on décolle trop, risque de
tomber dans le plancher et de rencontrer le nerf lingual.

● Ostéotomie (Alveolectomie)
L’alveolectomie permet de découvrir la dent. On utilise une fraise boule avec irrigation
constante.
On réalise une gouttière d’alveolectomie en vestibulaire avec une résection à minima
dans les zones bloquant la dent puis morcellement de la dent (fraise fissure: on sépare
dans le grand axe de la dent).
Attention on ne fraise JAMAIS en linguale. (sinon on va fraiser le nerf++)

● Avulsion par luxations successives


On finit donc par découper les dents de sagesse : on enlève le fragment de couronne
distale qui nous gêne, puis on luxe la dent vers l’arrière.
Ensuite on met l’élévateur dans la gouttière avec la partie concave contre la dent à
extraire. Si la dent ne vient pas, on sera peut être amenés à effectuer une séparation
des racines.

● Nettoyage de la cavité
Pour se faire, on utilisera une curette et une pince Gouge (pour virer le sac folliculaire).
On rince beaucoup pour les dents de sagesse sinon des particules vont rester bloquées
dans l’alvéole.

● Sutures
Le premier point se fait toujours au niveau de l’angle de la décharge: partie disto-
vestibulaire de la 7. On fait un point simple.

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Si la papille est mobile, on fait un point de suture au niveau de la papille (2) . Les points
qui suivent sont fait au niveau de la décharge.

2. Dents de sagesse maxillaires


• Anesthésie :on peut faire une anesthésie de type tubérositaire haute ou une anesthésie
de type para- apicale.

• Incision:

Pas au début de sa pratique mais après quelques années: on peut faire une incision en
intrasulculaire puis incision en postérieur → engage à ne pas forcément mettre du fil car la
joue va venir se plaquer dessus. Au niveau tubérositaire il y a moins de sensations.

Incision avec une décharge mésial (pas obligatoire, réservé si DDS est très haute, par
exemple si dans le sinus) ou distal. Si la DDS est profonde, plutôt en mésial.

On commence par une incision intrasulculaire dans le sulcus de la 7, si besoin on peut faire
une décharge en vestibulaire de la face mésiale de la 7 ou en distale de la 6 mais cela n’est
pas systématique (permet juste d’avoir plus de visibilité pendant l’intervention).

• Décollement : Si on voit un bout de dent : décollement pas obligatoire !!

On est toujours en sous-périosté. On devra faire une alvéolectomie pour


pouvoir visualiser la couronne. L’os maxillaire est très friable, permet de
faire une extraction plus facilement.

NB: Le plus grand risque en extraction des molaires maxillaires c’est la


projection: risque d’avoir des morceaux qui partent dans le sinus, la joue ou
dans la fosse infra temporale.

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• Alvéolectomie :

Os plus friable= alveolectomie beaucoup moins nécessaire que à la


mandibule. (n’est pas souvent fait).

Le but est de dégager le collet de la dent et si possible la face mésiale.


C’est la zone où on met un instrument pour luxer et extraire.

Pas forcement besoin de pièce à main car l’os maxillaire est plus fin
(ressemble à une coquille d’œuf), un syndesmotome suffira.

• Avulsion :

On passe le syndesmotome; On luxe la dent d’abord en distal puis en


vestibulaire (comme si on enroulait la dent). Une dent de sagesse
maxillaire peut sortir en 30 seconde si on fait bien le geste.

+++ rare de faire des morcellements, car on a moins de visibiliter, il vaut


mieux les sortir en un seul morceau (compliqué +++ si racine proche du
sinus lorsqu’on extrait la dent en plusieurs fois)

• Sutures :

4-5 points nécessaires

2 points sont suffisants: le point 1 et 2. pour la technique après quelques


années d’exercice

Le premier point sert à aligner la gencive attachée, il est en mésial de la


7. On fait un deuxième point en distal de la 7.

Les autres points ne sont pas nécessaires.

III. Patients à risque hémorragique


A. Antiagrégants plaquettaires (AAP)
Parmi les AAP conventionnels, ceux qu’on croise le plus souvent sont :

Clopidogrel : Plavix ®

AAS (acide acétylsalicylique) : Kardégic®, Aspirine®, Aspégic®, Cardiosolupsan®

Maintenant ce qui se prescrit beaucoup : les bithérapies :

AAS + clopidogrel : Duocover®, Duoplavin® → appeler médecin prescripteur (+1 point


dans la copie) pour savoir si on peut enlever un des deux pour faciliter les suites post-
opératoires

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AAS + pravastatine : Pravadual ®

La pravastatine est un hypocholestérolémiant. Il faut toujours vérifier que les personnes qui
prennent un hypocholestérolémiant ne prennent pas le Pravadual qui a aussi un effet AAP.

Les patients qui sont sous biothérapies ont un risque hémorragique augmenté. Il est
préférable de fractionner les extractions et dans certains cas d’utiliser une hémostase locale
de niveau 2.

Les nouveaux AAP : ils ont encore plus de risque hémorragique par rapport au clopidogrel

● Prasugrel : Efient ®
● Ticagrélor : Brilique ®
Le patient en général sait qu‘il est sous anti-plaquettaire. Si on a un doute, on regarde
dans le VIDAL.
Quand on prend un traitement AAP, les plaquettes sont en nombre normal mais le
fonctionnement est altéré. Ils se fixent sur les plaquettes et ont une action irréversible.
L’effet antiagrégant dure tout le temps de la durée de vie des plaquettes, donc il y a
en gros une semaine avant que le médicament ne fasse plus effet.
La NP (numération plaquettaire) est inutile car on n’a pas une diminution du nombre
mais une altération de leur fonction.
On fait un protocole hémostase de niveau 1 (Curaspon, suture et exacyl) et
hémostase de niveau 2 pour les biothérapies (ex: Duoplavin).

Protocole Exacyl:
Ampoule Exacyl a conserver au frigo: pour entrainer une meilleure vasoconstriction
J-J/ J+1: Compression a réaliser pendant 10 min toutes les heure. (pendant la nuit, il peut le
faire s’il se réveille).
J+2: Compressions 10min toutes les 2h J+3: Compressions 10min toutes les 3h
Sans avaler l’exacyl!! Il faut bien presser la compresse avant de la mettre en bouche. Il faut
éviter que le patient crache !

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B. AVK
● Acénocoumarol : Sintrom ®
● Warfarine : Coumadine ®
● Fluindione : Préviscan ®
Les AVK agissent sur les facteurs de coagulation en modifiant la coagulation
plasmatique (cascade enzymatique), en agissant sur la voie extrinsèque.

● Examen à prescrire : INR à réaliser dans les 24h avant l’intervention (matin ou la veille)
car c’est très instable. On demande de faxer les résultats.
En fonction de la valeur de l’INR :
- Si INR < 3 et stable: hémostase de niveau 1. Le patient peut être pris en charge au
cabinet.
- Si INR entre 3 et 4 : il faut du tissucol. C’est forcément une prise en charge
hospitalière.
Pendant la consultation pré-opératoire, il y a une question qu’il faudra toujours poser
chez les patients sous AVK : il faut toujours demander l’INR habituel et vérifier la
stabilité de son INR. En général les patients arrivent avec un petit carnet sur lequel il
y a une courbe avec les dernières valeurs d’INR et on vérifie si l’INR a tendance à
être facilement supérieur à 3 ou non, et s’il a tendance à être très instable. Si c’est le
cas, prévoir l’intervention en milieu hospitalier pour pouvoir faire une hémostase de
niveau 2.

- Si INR > 4 on n’intervient pas. On diffère, on réadresse à son médecin pour qu’il
rééquilibre son traitement.

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C. Nouveaux Anti-Coagulants Oraux
- Pradaxa
- Xarelto (Rivaroxaban)
- Eliquis (apixaban)
Ce sont les nouvelles molécules. Il y en a de plus en plus de prescrit. On n’a pas d’examens
biologiques pour connaitre le risque hémorragique. Quand on fait notre extraction, on ne sait
pas si ça va saigner ou non et il n’y a pas d’antidote spécifique commercialisé à ce jour.

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D. Héparine
Pour actes chirurgicaux à faible risque hémorragique (extraction dentaire, pose d’implant) :
poursuivre le traitement par une HBPM (héparine de bas poids moléculaire) ou HNF
(héparine non fractionnée).

Exceptionnellement : pour des actes chirurgicaux à risque hémorragique élevé (ex : greffe
osseuse, interventions multiples dans plusieurs quadrants...) les héparines peuvent être
arrêtées par le médecin prescripteur avant l’intervention (6 à 8 heures avant pour les HNF et
24 heures avant pour les HBPM).

E. Pathologies entrainant un risque de saignement


Exemple : hémophilie, thrombopénie, cirrhose, patients sous chimiothérapie (thrombopénie
liée à l’aplasie).

Prescription d’examens adaptés à la situation clinique (ex : NP, TP, TCA, dosage de facteurs
de coagulation...).—> On demande la NFS avec bilan sanguin complet.

Valeur normale de plaquettes : 150 000 à 450 000 / mm3

Si le patient est entre de 80 000 et 100 000 plaquettes, on fait hémostase de niveau 1. (sauf
si on a beaucoup de dents à extraire, qu’on fait un acte à gros risque hémorragique ou que
le patient n’est pas coopérant pour faire les compressions, on va partir sur une hémostase
de niveau 2)

Si le patient est à moins de 80000 plaquettes, on fait hémostase de niveau 2. (D’une


manière générale, ce n’est pas une règle absolue)

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Moins de 50 000 plaquettes, on n’intervient pas car trop grand signe de saignement. Le
protocole sera déterminé en collaboration avec le médecin responsable (hématologue,
hépatologue, oncologue).

Prévention du risque hémorragique chez tout patient à risque de saignement

A la consultation pré-opératoire :

Prévoir l’intervention préférentiellement le matin et en début de semaine (ne pas opérer une
veille de WE ou de jour férié)

Patient sous AVK : Ne pas opérer un lundi (car besoin d’un INR < 24h et les laboratoires
d’analyses ne sont pas ouvert le dimanche.)

Si risque hémorragique élevé (lié au geste ou au terrain du patient) : prévoir intervention en


milieu hospitalier (avec colle biologique)

Prescrire des compresses et des ampoules d’acide tranexamique (Exacyl) dans


l’ordonnance préop (+ prescrire un INR si patient sous AVK). Bien écrire le protocole !!

En per-opératoire :

Avoir une approche segmentaire : Si extractions multiples, les réaliser en plusieurs séances
(opérer de préférence par quadrant ou par côté en fonction de la volonté du patient aussi)

Respect des contre-indications telles que l’ALR au NAI (« tronculaire »).

Pas de tronculaire à un patient à risque hémorragique (sinon risque d’hématome latéro-


phayngé).

Réaliser une hémostase locale :

- Exérèse de la gencive hyperplasie


- Parage alvéolaire
- Eponge hémostatique biorésorbable intra-alvéolaire
- +/- Colle biologique (en milieu hospitalier : si risque hémorragique élevé)
- Sutures résorbables
- Compressions intermittentes àl’acide tranexamique
En postopératoire :
Donner les conseils postop et consignes en cas de saignement ✏ par oral et par écrit
Assurer la continuité des soins ✏ assurer un suivi postop et/ou être joignable en postop

CONCLUSION

1. Savoir prévenir et gérer les complications qui peuvent survenir pendant nos
interventions:

Les complications per-opératoires (+++):


- Fracture de couronne, d’apex
- Fracture osseuse. Pendant l’intervention on tient d’une main le davier et de l’autre
main les tables osseuses pour gérer la force qu’on exerce. Malgré tout, il peut y avoir
des fractures osseuses notamment la table osseuse vestibulaire et surtout quand la

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paroi est fragilisée par un kyste par exemple. Il faudra toujours enlever le fragment
fracturé.
- Projection dentaire ou apexienne par exemple dans le sinus Les complications post
opératoires :
- Saignement post op : savoir anticiper et rechercher des facteurs à risque de
saignement, faire une hémostase en cas de saignement important. Si on est en
cabinet et qu’on n’arrive pas à gérer l’hémostase, on adresse en milieu hospitalier.

2. Exemple de prescription :
Antibiotique : amoxicilline / spiramycine + métronidazole
+/- Corticoïdes : bétaméthazone / prednisolone
+/- Prémédication sédative : hydroxyzine (Atarax pour les jeunes, Alprazolam pour les
personnes agées)
Antalgiques : paracétamol (+/- codéine ou tramadol LP) +/- Antifibrinolytique : Acide
tranexamique + compresses Antiseptique : chlorhexidine
Selon la situation: +/- examens biologiques (ex : INR, ...)

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