Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
JEANNE
GROULT Manon UE1-EC2 Parodontologie
23/09/19
CHIRURGIE D’ASSAINISSEMENT
PARODONTAL
La chirurgie parodontale peut être nécessaire au niveau de certains sites de la cavité buccale où
persistent des poches résiduelles mais aussi pour améliorer le contexte parodontal en faisant de
l’ostéoplastie, des élongations coronaires etc.
Elle est donc réalisée en seconde intention, après une diminution de la charge bactérienne
parodontale par un traitement étiologique.
La chirurgie va permettre un accès au parodonte profond via un décollement gingival pour réaliser
un débridement avec une bonne visibilité. Ce décollement gingival doit être propre, sans déchirer le
parodonte.
Rappel
La gencive comprend 2 zones topographiques :
- Gencive libre : parodonte marginale (flottante, discontinue aux surfaces dentaires via le sillon
gingivo-dentaire)
- Gencive attachée = adhérente au périoste
On exerce des incisions pour désinsérer l’attache épithélio conjonctives pour obtenir un
décollement de la gencive attachée. Puis à la fin de l’opération, on repositionne la gencive à sa
position initiale ou non en fonction de l’indication de la chirurgie grâce à des sutures.
/!\ La chirurgie parodontale doit respecter les critères et concepts d’asepsie de toute chirurgie car
c’est un acte invasif (milieu stérile).
1
I - Les lambeaux d’accès
➢ Objectifs (selon les cas) :
Un lambeau d’épaisseur totale comprend l’épithélium, le tissu conjonctif et le périoste réalisé par
l’incision intra-sulculaire ou para-marginale avec un contact osseux puis un décollement.
1. Intérêt
Il permet un accès visuel et manuel dans les zones inaccessibles aux instrumentations, aux poches
de plus de 6 mm et dans les lésions apicales.
NB: Pour une poche très profonde sans chirurgie, les inserts ultrasonores ne permettent pas d’aller
instrumenter le fond de la lésion. Au-delà de 6 mm, il est quasi impossible d’accéder à la totalité de
la lésion (notamment au niveau apical). D’où l’utilité du décollement.
2. Indications
- Chirurgie de débridement
- Chirurgie implantaire
2
On utilise une lame 15 (rarement la lame 11) on incise de façon continue en suivant le
contour arrondi du collet des dents, au niveau du sillon gingivo-dentaire. La difficulté de l’incision est
de désolidariser le sommet papillaire entre le vestibule et le palatin/lingual.
Dans un espace inter-dentaire ouvert, l’incision est relativement simple, alors qu’un encombrement
incisif complique le décollement de la papille interdentaire.
3. Technique
a. Incision
Si le lambeau est conséquent il risque de déchirer, ce qui complique la suture puisqu’il faut refermer
berge à berge. Pour éviter ce risque il existe l’incision de décharge.
Une incision verticale vestibulaire et palatine de part et d’autre du lambeau risque de générer des
cicatrices et des fentes gingivales si la suture n’est pas parfaitement re-coaptée
Indication : Chirurgie Implantaire
3
● Décharge et lambeau triangulaire
● Décharge trapézoïdale
Lambeau bilétarale
Attention :
- Ne pas faire de décharge au sommet de la papille
→ Risque de ne pas suturer proprement et de provoquer
une rétraction de la papille
- Ne pas faire décharge centrée au collet
→ Risque de récession gingivale
➔ Technique : Se positionner à ⅓ de la distance centrée papille
👍
(Mouille : c’est une technique un petit peu théorique “si on fait une décharge bien oblique et droite
cela posera déjà un moindre risque pour la papille”)
4
➔ Au niveau de la longueur de la décharge : elle est toujours proportionnelle à l’importance de
décollement à réaliser. Éviter de franchir la ligne muco-gingival, car c’est très hémorragique
à ce niveau.
➔ A llonger la distance du lambeau : prolonger les incisions jusqu’en distal des prémolaires
(ex : 34 et 44 voire en mésial des 5).
➔ Conséquence de l’allongement du lambeau sur la zone centrée sur les incisives et canines :
meilleure souplesse du lambeau sans avoir besoin de faire de décharge.
➔ Sans ce prolongement du lambeau, les décharges au niveau du bloc incisivo-canin risquent
de léser l’anatomie (ex : le foramen mentonnier en mandibulaire).
b. Le décollement
NB: s’il y a des difficultés pour décoller le lambeau → Ré-inciser avec la lame
5
● On peut avoir à réaliser des ostéoplasties si certaines zones osseuses sont trop
anfractueuses. On utilise des fraises à os ou une râpe pour régulariser le contour osseux et
avoir un feston osseux afin d’avoir un feston gingival qui suit le rebord osseux propre,
esthétique et fonctionnel.
● Utilisation de fraise à os, de biomatériaux, de membrane pour réaménager le tissu.
d. Repositionnement de la gencive
NB : Bien décaler le noeud des fils par rapport à la zone interdentaire, pour éviter la rétention de
plaque.
1. Technique
6
➔ Nettoyage
➔ Repositionnement
➔ Sutures
Le lambeau permet l’accès aux lésions parodontales, et éventuellement à des lésions osseuses plus
profondes, objectivables à la radio. On peut réaliser un CBCT pour évaluer la morphologie du défaut
osseux et prévoir le plan de traitement à l’avance : d’abord un curetage, puis comblement osseux si
nécessaire après analyse du CBCT.
Il est nécessaire de travailler vite lors de ce genre d’intervention : le tissu gingival décollé est en
souffrance vasculaire pendant que l’on intervient au niveau osseux et radiculaire, même si le
lambeau reste vascularisé.
Pour une intervention longue ou avec une ostéotomie ou ostéoplastie = avec travail sur l’os => on
prescrit systématiquement des antibiotiques.
1. Technique
➔ Désinfection et anesthésie
➔ Gingivectomie à biseau interne avec triple incision :
1. Incision para-marginale : à distance du sillon gingivo-dentaire proportionnel à la
collerette de gencive que l’on veut éliminer = position plus apicale du lambeau
quand on le replace. (hauteur à déterminer avant intervention en fonction de nos
objectifs)
Plus on élimine de tissu gingival, plus le lambeau aura un positionnement apical
quand on le remplacera. On détermine la hauteur à éliminer avant l’intervention.
2. Incision intrasulculaire (parallèle à la première incision)
3. Amorçage du décollement et incision horizontale pour désolidariser les 2 parties de
la gencive et éliminer une collerette de gencive
Le plus souvent, en pratique, on s’arrange pour que l’incision intra-sulculaire rejoigne l’incision
para-marginale, et on fait un lambeau en forme de triangle. Mais il y a un risque de déchirure du
lambeau.
7
➔ Débridement,
➔ Repositionnement du lambeau
➔ Sutures
2. Indications
1. Technique
➔ Désinfection
➔ Anesthésie
➔ Incision intra-sulculaire discontinues sans section des papilles : On commence
l’incision en disto-vestibulaire de la dent, assez loin dans l’espace interdentaire, on
incise jusqu’en mésial, le plus loin possible dans l’espace interdentaire, et on lève la
lame. On passe en disto-vestibulaire de la dent suivante, dans l’espace interdentaire,
jusqu’en mésial, on lève la lame et on répète la manoeuvre sur toute la longueur du
lambeau.
➔ Incision intra-sulculaire arciforme palatin : à distance du collet, en regard de la zone
interdentaire, en respectant la papille.
➔ Décollement progressif en palatin : On prend un petit décolleur, un papillotome,
que l’on positionne en palatin, et on décolle délicatement la petite collerette de
8
gencive, en insérant le décolleur le plus loin possible au contact osseux dans la zone
interdentaire.
➔ Passage des papilles en vestibulaire : On fait franchir la papille sous le point de
contact, et on la refoule en vestibulaire.
➔ Décollement du lambeau vestibulaire
➔ Débridement
➔ Repositionnement des papilles
➔ Sutures palatines en “O”
NB :
- Le patient aura tendance à jouer avec sa langue sur les fils : il faut utiliser des fils fins 5.0 ou
6.0, non tressés.
- Il n’y aura pas de sutures en vestibulaires.
9
Contre indiqué en cas de biotype gingival fin ou d’espace interdentaire réduit (ex : secteur incisif
mandibulaire). Il y a un trop grand risque de déchirer la papille gingivale, dont l’épaisseur sera
proportionnelle à la taille de l’espace interdentaire.
1. Objectifs
Permet de faire une élongation coronaire sans supprimer de gencive. On va juste modifier la position
de la gencive en plaçant le lambeau plus apicalement.
Ce ne sont pas les sutures qui tractent le lambeau, le lambeau doit se mettre naturellement à sa
place en fin d’intervention. /!\ TRACTION = NÉCROSE
2. Technique
➔ Désinfection et anesthésie
➔ Incision intrasulculaire avec deux incisions de décharge, de part et d’autre de la dent.
➔ Décollement en épaisseur totale du ⅓ de la hauteur du lambeau.
➔ Décollement en épaisseur partielle au delà de la ligne muco-gingivale. Le décollement en
épaisseur partielle permet de conserver la vascularisation du lambeau et de lui donner de
la laxité. Il doit après se positionner tout seul à l’endroit que l’on a défini.
➔ Réalisation de l’ostéotomie/ostéoplastie en fonction de la hauteur coronaire que l’on veut
obtenir.
➔ On replace le lambeau en position apicale et on le maintient avec des sutures.
➔ Sutures interdentaire au niveau de la zone de décharge et suture matelassier horizontale
apicale au delà de la ligne muco-gingivale pour replaquer le lambeau décollé en épaisseur
partielle contre la partie qui est restée adhérente. Cela maintient le lambeau en position
apicale, et forme un petit bourrelet. On fait la suture matelassier horizontale en dessous du
bourrelet, pour bien plaquer la partie la plus coronaire du lambeau. Le bourrelet se résorbe
avec le temps.
10
Il faut tout planifier avant intervention en fonction de la situation clinique et de l’examen
radiographique :
- on fait un sondage profond pour évaluer l’espace biologique
- on définit la hauteur de l’élongation, la position finale du lambeau
- on définit s’il est nécessaire de réaliser une ostéotomie/ostéoplastie, et leur valeur
3. Indication
- Elongation coronaire sur une dent avec une lésion limitée, avec un longueur radiculaire pour
réaliser une prothèse
- Lésion carieuse sous gingivale
- Suite à une fracture, pour sauver la racine et s’en servir comme pilier, pour éviter la pose d’un
implant chez un sujet jeune
➔ Risques :
- Si on augmente trop la hauteur coronaire, on peut inverser le rapport couronne clinique/racine
clinique, et la restauration ne tiendra pas.
- Si on augmente trop le positionnement apical de la gencive, on va perdre la régularité des festons
gingivaux et ce sera inesthétique.
A. Indications
IV - L’espace biologique
L'ensemble attache épithélio-conjonctive/sillon gingivo-dentaire définit la zone de respect de
l'espace biologique que toute reconstitution doit respecter sous peine de provoquer une atteinte
parodontale. L'espace biologique est le maillon critique de l'interface parodonte/prothèse. C'est
pourquoi il est important d'anticiper pour choisir le type de chirurgie adéquate. Il fait environ 2mm
Pour permettre de respecter l’espace biologique on peut être amener a réaliser une ostéotomie
pour dégager un espace biologique
11
➔ Choix de la technique en fonction du contexte
- Widman modifié → gingivectomie à biseau interne si la gencive est épaisse ou
hypertrophique
- Lambeau avec ostéoplastie si le rapport avec l’os insuffisant
- Dent abrasée ou fracturée avec gencive fine → lambeau positionné apicalement +
ostéotomie
- Pour une dent abrasée → ostéotomie totale = sur tout le pourtour de la dent
- Pour une fracture ou une lésion carieuse → ostéotomie partielle = seulement dans la
zone où on a besoin d’une élongation coronaire.
V - Gingivectomie/Ostéotomie
A. Technique
- Désinfection
- Anesthésie
- Incision para-marginale (sondage)
- Incision intra-sulculaire
- Incision de décharge
- Décollement
- Ostéotomie
- Préparation coronaire
- Repositionnement du lambeau
- Suture
12
/!\ Attention :
Avant ostéotomie, il faut avoir prévu en amont la provisoire : il faut la positionner pour que les tissus
cicatrisent et se réparent avec le respect de la provisoire, qui préfigure la future prothèse. Sinon la
gencive risque de trop sertir la préparation coronaire, car il n’y aura pas eu de guide de cicatrisation.
Cela préfigure la zone esthétique que l’on veut obtenir.
B. Soins post-opératoires
- Antalgiques de niveau 1
- Antiseptiques : Bain de bouche, pas forcément de la chlorexidine (spectre large), plutôt de
l’Alodont = chlorure de cétylpérydinium, à commencer juste après l’intervention. Il n’y a pas
de risque hémorragique car les sutures coaptent parfaitement la plaie.
- Brosse à dent post-chirurgicale sans dentifrice : 6/100èmes (Petit cadeau post-chirurgie
pour le patient : il vous trouvera sympa et il sera content, et il ne risque de ne pas en trouver
à la pharmacie).
La brosse à dent post-chirurgicale à utiliser seulement dans le secteur opéré, et ne pas
utiliser de brossettes à cet endroit, jusqu’au retrait des fils.
- Brossage avec brosse normale + dentifrice + brossettes dans les autres secteurs.
13
C. Les conseils post-opératoires
- Poche de glace contre l’oedème post-op pendant 20 min. Problème si l’oedème est associé à
de la douleur. Conseiller au patient de revenir s’il ressent une douleur et qu’il y a de
l’oedème.
- Prévenir le patient qu’il peut avoir un hématome.
- Privilégier une alimentation insipide : texture non agressive, froid ou tiède, pas d’épices, pas
d’agrumes, pas de vinaigrette.
- Pas de sport qui font gesticuler de la tête, ou de natation, pendant au moins 8 jours.
NOMENCLATURE
On a eu une petite information sur les codages et facturations des actes bucco-dentaires de la CCAM
en parodontologie
En cabinet, on fait en général un détartrage par an aux patients, donc on peut les surcoter.
Pour tous les actes paro NPC :
Faire un devis + un consentement éclairé écrit, signé par le patient (débridement, chir muco, implanto, ortho).
14