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i l’occlusion d’intercuspidie maxi- tion centrée, relation myocentrée, posi- nue lorsque les condyles sont dans
S male (OIM) constitue la position
occlusale de référence, la relation cen-
tion mandibulaire « énergétique », etc.
Ces querelles sont stériles, elles nais-
leur position la plus supéro-antérieure
dans la fosse articulaire ; elle est dite
trée (RC) constitue la position articu- sent surtout de méconnaissances éle- musculo-squelettiquement stable [2].
laire de référence. Le concept de rela- vant des murs d’incompréhension. Sans prétendre à une connaissance
tion centrée, utilisé en dentisterie depuis Chacune de ces conceptions possède universelle, une analyse objective, fon-
1 siècle, représente un élément clé de vraisemblablement une part de vérité. dée sur les principes élémentaires de
la pratique clinique quotidienne du fait Il y a 25 ans, Rudolf Slavicek [1] écri- l’anatomie, de la physiologie et de la
de la nécessité de disposer d’une posi- vait : « Pour un nombre non négligeable biomécanique, doit permettre de pro-
tion mandibulaire de référence indé- de praticiens, les diverses thèses pro- poser un concept fédérateur par sa
pendante des dents, mais il ne fait pas posées ont engendré confusion, incer- logique et sa simplicité de mise en
l’objet d’un consensus. Depuis des titude et finalement résignation au lieu œuvre. C’est l’objectif de cet article.
générations, de nombreuses écoles, de la clarté et du pragmatisme Les auteurs fondent leur théorie sur leur
enfermées dans leurs certitudes, se attendu. » expérience clinique et sur des argu-
déchirent autour du concept de posi- Pour Okeson, « la position articulaire ments scientifiques faiblement validés :
tion de référence non dentaire : rela- orthopédiquement stable » est obte- il s’agit donc d’un article d’opinion.
Position de référence En 1929, Gysi [4] constate que l’apex à la situation condylienne de référence
indépendante des dents de son arc gothique représente la posi- correspondant à une coaptation
tion mandibulaire la plus reculée non condylo-disco-temporale haute, simul-
Il existe un consensus : pour le forcée, position de départ reproduc- tanée, obtenue par contrôle non forcé.
chirurgien-dentiste, la notion de posi- tible, physiologique, des mouvements Elle est réitérative dans un temps
tion mandibulaire de référence indé- mandibulaires. donné et pour une posture corporelle
pendante des dents est incontournable. En 1930, fondée sur l’observation donnée et enregistrable à partir d’un
Par définition, une position de de crânes secs, la première définition mouvement de rotation mandibulaire. »
référence doit être reproductible. Cela est donnée par la National Society of Parallèlement, une école dite myo-
signifie que l’on doit pouvoir retrouver Denture Prosthetics : « En position de centrée, sous l’impulsion de Jankelson
exactement le même rapport maxillo- relation centrée, quand les têtes condy- [10], s’est opposée au concept de la
mandibulaire à différents moments, liennes sont dans une position la plus relation articulaire de référence. En
que ce soit cliniquement ou à l’aide postérieure et que des mouvements France, l’école dite fonctionnaliste,
des moulages des arcades dentaires. de latéralisation sont encore pos- représentée principalement par Jean-
Chez le sujet denté, sans malocclusion sibles. » monod [11] puis Abjean [12], adopte
majeure, la position mandibulaire dic- En 1952, Posselt [5] définit la RC une relation musculaire comme réfé-
tée par l’OIM fournit une position man- comme la position limite des mouve- rence, nommée « relation habituelle de
dibulaire stable, toujours la même, ments mandibulaires. Il confirme, à par- fonction ».
généralement indépendante des ten- tir de la RC, le mouvement de rotation
sions musculaires. Elle correspond « pure » : le mouvement axial terminal. Positions mandibulaires
donc exactement au critère de repro- En 1971, Saizar [6] introduit la théo-
ductibilité que l’on attend d’une posi- rie discale et, pour Farrar [7], la RC est Les positions mandibulaires déter-
tion de référence. Mais, pour tous les la position la plus haute des condyles minées uniquement par les muscles
acteurs de la sphère odontologique, il pour laquelle un mouvement charnière sont instables, donc non reproductibles.
est indispensable de disposer d’une peut être enregistré « sans dérange- Depuis les années 1980, de nom-
position mandibulaire de référence ment discal ». breux travaux montrent que toutes les
indépendante des dents : soit parce En 1973, Lundeen [8] parle de positions mandibulaires maintenues
qu’elles sont absentes, soit pour éva- « powercentric » impliquant la mise en par le simple jeu musculaire (sans
luer la qualité de la relation maxillo- tension du système musculaire. appui dentaire ou squelettique) se
mandibulaire que ces dents induisent. En 1978, Moffet [9], au cours du sym- caractérisent par leur absence de
Une position mandibulaire de réfé- posium de Chicago, évoque une posi- reproductibilité. Il est donc contre-indi-
rence a les caractéristiques suivantes. tion mandibulaire limite la plus recu- qué de les rechercher comme position
Elle est : lée, l’appui ligamentaire assurant la de référence. La posture de repos et
– non dentaire, c’est-à-dire indépen- reproductibilité. la posture d’activité électromyogra-
dante de l’occlusion ; En mars 1984, au symposium de phique minimale sont instables. Rugh,
– physiologiquement acceptable ; Newport, des notions biologiques, his- en 1981 [13], a montré que la position
– techniquement enregistrable ; tologiques, physiologiques et anato- de repos induite par stimulation élec-
– reproductible en clinique ou au labo- miques sont intégrées au concept : trique transcutanée (myomonitor) dif-
ratoire. « La RC n’est pas la position la plus férait de la position de repos clinique,
reculée, il doit y avoir interposition dis- les deux n’étant pas reproductibles.
Histoire de la relation centrée cale, il s’agit d’une position non for- Les techniques d’électrostimulation
cée. » (TENS) aboutissent, de manière non
La recherche d’une position mandi- En même temps, en mars 1984 à reproductible, à une position souvent
bulaire de référence ne date pas d’hier. Toulouse, le premier congrès du Col- plus antérieure que l’OIM. La position
Elle est passée d’une simple rela- lège national d’occlusodontologie obtenue ne peut-être que dépendante
tion osseuse condyle-fosse à des (CNO) énonce : « La RC correspond de multiples variables liées à une
repères anatomophysiologiques plus à la situation de coaptation condylo- stimulation indirecte de la masse
élaborés. disco-temporale haute, simultanée, musculaire (place des électrodes par
En 1905, pour Campion [3], la rota- enregistrable à partir d’un mouvement exemple) [14]. La référence à la déglu-
tion mandibulaire « pure » est possible de rotation, obtenue par guidage non tition et à la phonétique est encore
jusqu’à 20 mm d’ouverture au niveau forcé. » En 2001, il affine la définition plus aléatoire. La panoplie des tests
incisif. dans son lexique : « La RC correspond « énergétiques » semble montrer
cliniquement une variabilité pour le verture au niveau des incisives. Ce structures garantissant à elles seules
moins fantaisiste ; nous n’avons pas mouvement n’est possible que lorsque cette stabilité.
connaissance d’expérimentation. l’axe bicondylien est parfaitement
Si l’on exclut les appuis dentaires et stable. Appelé alors axe charnière, il Stabilisation osseuse
que l’on considère les muscles comme est en position dite de relation centrée. Pour Stuart [22], la stabilité corres-
incapables de stabiliser la mandibule McCollum a montré que cet axe pou- pondait à un calage osseux (fig. 1 et 2).
de manière reproductible, il est donc vait être localisé de manière précise Ce concept a abouti à la notion de posi-
nécessaire de confier ce rôle aux struc- [20]. Celenza [21] considère cette rota- tion condylienne la plus reculée,
tures condyliennes. Il est indispensable tion comme la « providence du chi- enchâssée au fond de la fosse man-
de remarquer également que des ten- rurgien-dentiste » car elle donne une dibulaire (fig. 3 et 4a et b).
sions musculaires peuvent largement position mandibulaire stable, donc
perturber cette stabilisation condylienne. reproductible, tout en permettant Stabilisation ligamentaire
l’abaissement et l’élévation mandibu- Pour Ramfjord [23], la stabilité était
Mouvement axial terminal laire, ce qui autorise son enregistre- le résultat de la mise en tension liga-
Le mouvement axial terminal (rota- ment. Ainsi, la mandibule peut être en mentaire, en particulier au niveau
tion) est providentiel. relation centrée alors que les dents du puissant ligament latéral avec sa
L’articulation temporo-mandibulaire sont plus ou moins séparées. corde zygomato-mandibulaire [24].
(ATM) a une double capacité de rota- Lauritzen [25] préconisait la manipula-
tion et de translation. Ces deux mou- Stabilité condylienne tion dite en « tap-tap » destinée à inhi-
vements élémentaires se combinent La reproductibilité de la position man- ber le jeu musculaire du patient par la
systématiquement dans tous les mou- dibulaire signifie stabilité condylienne. rapidité d’un mouvement mandibulaire
vements spontanés [15]. Mais depuis C’est la stabilité de la situation condy- répétitif entièrement réalisé par la main
Campion en 1905 [16], on sait qu’il lienne, à droite et à gauche, qui per- du praticien. Des études cliniques com-
existe une possibilité anatomique de met la reproductibilité de la position paratives intra-individuelles ont montré
stabilisation des 2 condyles mandibu- mandibulaire. Cette stabilité condy- la précision et la reproductibilité de cette
laires qui autorise un simple mouve- lienne en relation centrée, est-elle mus- technique dite du push back [26, 27].
ment de rotation dite pure, c’est-à-dire culaire, osseuse, ligamentaire, muscu- Okeson [28] remarque qu’une pres-
en l’absence de translation combi- laire ? Les condyles doivent s’appuyer sion (même légère) vers l’arrière appli-
née [16, 17]. Ce mouvement de rota- sur des structures anatomiques peu quée à la mandibule sépare le com-
tion est appelé mouvement axial ter- déformables, non mobiles, pour per- plexe condylo-discal du rebord
minal, il n’est possible que sur une mettre une position stable. C’est bien postérieur du tubercule articulaire (alias
plage d’environ 10° [18, 19], ce qui là le problème des références muscu- éminence temporale), en particulier
correspond à environ 10 à 15 mm d’ou- laires qui ne peuvent constituer des dans les articulations présentant une
fig. 1 - Le mouvement axial terminal : mouvement de rotation fig. 2 - L’observation d’un crâne sec donne une fausse idée de
mandibulaire (élévation-abaissement) sur environ 10 à 15 mm la stabilité du condyle au fond de la fosse mandibulaire.
au niveau incisif.
4a 4b
certaine laxité. Il souligne qu’en posi- cée par une manipulation bimanuelle d’amener physiologiquement la coap-
tion condylienne la plus haute, il existe du praticien. La stabilité mandibulaire tation de l’ensemble condylo-discal le
un certain jeu sagittal mais que seule transversale est anatomiquement long du tubercule articulaire lors des
la position antéro-supérieure est réel- confirmée par Zola [31], la reproducti- mouvements de retour (fermeture,
lement stable, calée sur un point d’ap- bilité de la manipulation (dans un rétropulsion) [1]. Ce groupe muscu-
pui supérieur, antérieur. nuage de points d’environ 1 mm de laire est parfois dénommé appareil ten-
Les ligaments empêchent la déco- côté) est, entre autres auteurs, confir- seur du disque [33]. Coiffant la partie
aptation, mais ne créent pas la coap- mée par McKee [32]. Malgré ses qua- antérieure de l’ensemble condylo-dis-
tation articulaire. lités de reproductibilité, cette manipu- cal, cet ensemble est constitué des
De fait, les ligaments ne sont pas élas- lation présente des inconvénients fibres respectivement du chef supé-
tiques, ils ne coaptent pas une articu- majeurs de mise en œuvre : rieur du muscle ptérygoïdien latéral,
lation. Ils constituent des limites (comme – elle est directive voire coercitive, car du muscle temporal et de la partie pro-
des amarres) à certains déplacements ce sont les muscles du praticien qui fonde du muscle masséter (fig. 7 et 8).
en en autorisant d’autres par défaut. sont activés pour positionner l’en- Bell disait que ce n’est pas au prati-
Naturellement, ces ligaments peuvent semble condylo-discal le long du tuber- cien de déterminer la position optimale
êtres plus ou moins lâches ou disten- cule articulaire ; du condyle dans une articulation saine,
dus par la fonction. La loi de Sicher, citée – elle a le désavantage de mobiliser pas davantage aux rayons X ou aux
par Bell [29], énonce que dans toutes les deux mains du praticien, nécessi-
les articulations, les os y participant sont tant la présence d’une assistante pour
maintenus en contact articulaire étroit marquer des contacts ou maintenir des
par les muscles animant cette articula- supports d’enregistrement ;
tion et non par les ligaments. En consé- – le praticien est placé derrière le
quence, en relation centrée, il doit y avoir patient, ce qui empêche tout contrôle
coaptation condylo-disco-temporale visuel direct (fig. 5 et 6).
pour garantir la stabilité, et cette coap-
tation est donc en partie musculaire. Situation donnée par le patient
lui-même
Situation donnée par le praticien Nous savons, depuis 1986 avec Bell
Pour Dawson [30], la situation de la [29] et depuis 1989 avec Okeson [28],
mandibule en RC, correspondant à un qu’il est possible d’obtenir, naturelle- fig. 5 - Les renforcements capsulaires
ment, le résultat recherché par la comme le ligament temporo-
calage structurel transversal (sur les
mandibulaire (document P. Carpentier)
pôles condyliens médiaux), nécessite manœuvre de Dawson. En effet, il empêchent la séparation mais ne créent
une pression verticale et en avant exer- existe un ensemble musculaire chargé pas la coaptation articulaire.
Le patient doit identifier le contact C’est le patient qui réalise les mou- L’indispensable validation
prématuré : vements d’abaissement-élévation, car
– « Refermez doucement jusqu’au ce sont ses muscles et non ceux du La manipulation en relation centrée
contact dentaire » ; praticien qui créent la stabilité articu- restant toujours délicate, différentes
– « Montrez-moi de quel côté vous tou- laire. étapes de validation sont nécessaires.
chez en premier » ; Le rôle du praticien reste indispen- Toujours assisté par le praticien, le
– « Plutôt devant, plutôt au fond ? Mon- sable pour créer et vérifier l’obtention patient devient capable de retrouver
trez-moi où. » des conditions favorables à la réalisa- aisément cette position, de la conser-
Dès ce moment, le mouvement man- tion du mouvement axial terminal : ver, pour permettre au praticien d’ap-
dibulaire est « éclairé ». Cette infor- – amplitude de mouvement faible, précier cliniquement le rapport occlu-
mation proprioceptive dentaire aide 1 cm environ ; sal global en RC et le trajet de la RC
considérablement au relâchement – palpation mentonnière douce pour vers l’OIM. Le praticien marque ce
musculaire du patient. Pour être en « sentir » toutes hésitations (crispations contact en ORC avec un ruban mar-
complète confiance, celui-ci à besoin musculaires) et détecter toutes les pro- queur (10 µm) et vérifie la reproducti-
d’identifier la cible du mouvement de pulsions ; bilité de la marque. Si ce n’est pas le
rotation, c’est-à-dire le contact en occlu- – le patient mobilise sa mandibule au cas, la position mandibulaire en RC
sion de relation centrée (ORC), dit commandement du praticien : n’est pas stable.
contact prématuré. Il prend conscience « Ouvrez légèrement… Fermez dou- L’ennemi de la manipulation en RC
de cette position (fig. 11). cement. » est le recrutement du muscle propul-
seur : le chef inférieur du muscle pté-
rygoïdien latéral. Le point de contact
prématuré est repéré sur le schéma
occlusal de la fiche du patient.
fig. 11 - La L’enregistrement de la position
manipulation en mandibulaire en RC est toujours à réa-
relation centrée est liser plusieurs fois (3 jeux de cire) pour
un simple
accompagnement valider au laboratoire la reproductibi-
tactile d’un lité des positions enregistrées. La
mouvement double base engrenée du moulage
homogène de maxillaire monté en articulateur consti-
rotation de faible
amplitude (1 cm tue un amplificateur d’erreur qui consti-
environ), le tuera un deuxième niveau de valida-
mouvement axial tion.
terminal se
caractérisant par
La troisième étape réside dans
l’absence totale de la comparaison de la localisation
translation. du contact prématuré obtenu sur
l’articulateur et celui noté sur la fiche dien latéral qui empêche la réalisation
du patient. d’un mouvement de rotation homo- La relation centrée myostabilisée
Si ces trois étapes ne sont pas obte- gène et interdit l’obtention d’une posi- • Position orthostatique du patient
nues, cela signifie que le montage est tion de relation centrée. Si l’utilisation et du praticien
• Point d’appui cervical
faux ou que la situation musculo-arti- extemporanée d’une butée antérieure
• Stabilisation faciale et mandibu-
culaire perturbée interdit d’obtenir une plate peut fréquemment relâcher les
laire par le praticien
RC stable. tensions musculaires, une thérapeu-
• Mouvement de rotation exécuté
En synthèse : tique initiale occlusodontique permet,
par le patient sous contrôle tactile
– première validation : reproductibilité dans bon nombre de cas, de retrou-
du praticien
clinique de la marque du contact pré- ver des conditions pacifiées d’enre- • Éducation du patient : percep-
maturité ; gistrement. tion du contact prématuré, mise en
– deuxième validation : reproductibi- Une relation centrée physiologique confiance
lité de plusieurs enregistrements sous-entend, au sens strict, l’intégrité • Reproductibilité du mouvement
contrôlés à l’aide de la double base des deux ensembles condylo-discaux. de rotation sans translation (sensa-
engrenée ; Cependant, dans les cas de désunion tion tactile)
– troisième validation : reproductibilité condylo-discale chronique, il existe sou-
de la localisation du contact en ORC vent une métaplasie tissulaire par
sur articulateur ou en clinique. fibrose de la zone rétro-discale et par
aplatissement du bourrelet postérieur
Relation centrée instable qui permet de recréer des conditions
stables de fonction et d’obtention de Par ses perceptions digitales, le pra-
Instabilité articulaire et tensions mus- la relation centrée. Toutefois, le prati- ticien vérifie l’homogénéité du mou-
culaires créent une relation centrée cien doit être conscient que les capa- vement de simple rotation caractérisé
instable. Le terrain mérite parfois d’être cités d’absorption des contraintes de par l’absence de crispations (oscilla-
assaini. Tout d’abord, il existe parfois ces articulations sont vraisemblable- tions verticales) et de translation (oscil-
une très forte prématurité occlusale, ment diminuées. lations sagittales). C’est le patient lui-
concernant souvent une dent égres- En l’absence de réelle articulation, même, en activant son propre
sée, en malposition, créant une dys- comme dans une fracture condylienne, mouvement de fermeture, qui assure
harmonie des courbes occlusales. le praticien doit s’efforcer de trouver, la coaptation correcte de son ensemble
Cette prématurité « d’évidence » doit suivant le même principe de manipu- condylo-discal en haut, le long du
être corrigée d’emblée, souvent par lation que précédemment, un com- tubercule articulaire. L’appui cervical,
meulage ou extraction, avant de pro- promis entre recherche d’un centrage la stabilisation mandibulaire par le
céder à l’enregistrement de la RC mandibulaire et stabilisation muscu- contrôle mentonnier, l’information glo-
(fig. 12). laire. Ce sont toujours des situations bale du patient par les explications, la
Un état inflammatoire intra-articulaire de compromis, dont l’instabilité intrin- répétition de l’exercice et l’information
ou péri-articulaire des tensions mus- sèque est à compenser par un parfait périphérique par l’engrammation de
culaires crée une activité permanente calage occlusal. la localisation du contact prématuré
du chef inférieur du muscle ptérygoï- sont autant de paramètres qui facilitent
Conclusion l’obtention de la relation centrée. ■
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RÉSUMÉ Avec Slavicek et Okeson, le concept de la relation centrée est modernisé en comprenant mieux le rôle de chaque
structure articulaire. Les structures osseuses créent le cadre global permettant à la fois la stabilité et le mouvement. Mais ce
n’est qu’un cadre, une arène très ouverte en ce qui concerne l’ATM : beaucoup de mouvements autorisés donc peu de sta-
bilité articulaire. La clé de la relation centrée est donc musculaire. Les ligaments ne sont pas élastiques, ils n’assurent pas la
coaptation. Ils constituent des limites (comme des amarres) aux déplacements en en autorisant d’autres par défaut. La loi de
Sicher énonce que dans toutes les articulations, les os qui y participent sont maintenus en contact articulaire étroit par les
muscles qui animent l’articulation. Le concept de manipulation mandibulaire vers l’arrière, issu des heures glorieuses de l’école
gnathologique, a été remplacé depuis les années 1980 (consensus de Newport aux États-Unis et congrès du CNO de Tou-
louse) par la recherche d’une coaptation en position haute. Le concept d’une inhibition totale des muscles du patient est rapi-
dement apparu comme utopique, une activité musculaire de maintien postural étant toujours effective. Ainsi est apparue la
recherche d’une coaptation condylo-disco-temporale haute, mais vers l’avant, par une pression sous-angulo-mandibulaire,
objectif de la manœuvre de Dawson. Cette manipulation présente de nombreux inconvénients. Forte du concept de la rela-
tion centrée myostabilisée, la manipulation mandibulaire en relation centrée devient alors uniquement incitative, il s’agit en fait
d’un simple accompagnement mandibulaire en demandant au patient de réaliser lui-même, lentement, quelques petits mou-
vements d’abaissement-élévation (environ 1 cm d’amplitude au niveau incisif approchant sans atteindre le contact occlusal).
Par ses perceptions digitales, le praticien vérifie l’homogénéité du mouvement de simple rotation caractérisé par l’absence
de crispations (oscillations verticales) et de translation (oscillations sagittales). C’est le patient lui-même, en activant son propre
mouvement de fermeture, qui assure la coaptation correcte de son ensemble condylo-discal en haut, le long du tubercule arti-
culaire. L’appui cervical, la stabilisation mandibulaire par le contrôle mentonnier, l’information globale du patient par les expli-
cations, la répétition de l’exercice et l’information périphérique par l’engrammation de la localisation du contact prématuré
sont autant de paramètres qui facilitent l’obtention de la Relation Centrée.
Keywords À venir
Orthlieb JD, Ré JP, Perez C, Darmouni L, Mantout B, Gossin G, Giraudeau A. La relation centrée myostabilisée : un concept simple, physiologique
et consensuel. Cah Prothèse 2008;141:?-?.