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Le Comportement Neuro-Musculaire

1. Introduction :
Les notions physiologiques et physiopathologiques concernant le comportement
neuromusculaire représentent des éléments nécessaires pour une meilleure compréhension des
mécanismes lésionnels nous permettant ainsi d’établir un diagnostic des diverses anomalies du
CNM, rencontrées en clinique et par voie de conséquence une orientation plus favorable.
DESIRABODE en 1843, nous laisse la première référence concernant l’ensemble musculaire : les
lèvres à l’extérieur, la langue à l’intérieur constituent un ensemble de forces qui peut maintenir
les dents dans leurs positions.
En 1900, ANGLE reconnaît l’importance de l’environnement musculaire et son influence
sur les arcades mais refuse l’hypothèse selon laquelle il pourrait entraîner un échec et insiste sur
l’importance de la contention.
En 1914, BENNET écrit : « les dents sont constamment soumise à un ensemble de forces,
s’exerçant dans toutes les directions».
En 1935, NANTHUL étudie la relation entre la phonation et la malocclusion.
EN 1947, GWYNNE EVANS confirme que l’anomalie de la déglutition est une
persistance de la déglutition du nourrisson due à un retard de maturation du comportement
neuro-musculaire d’origine centrale ou corticale.
En 1952, CAUHEPE et FIEUX relient l’endoalvéolie supérieure symétrique à une étiologie
neuro-musculaire.

2. Définition :
Le comportement neuro-musculaire (CNM) est la réponse motrice à une fonction, c’est la
coordination et l’adaptation des contractions musculaires au but déterminé sous le contrôle du
système nerveux central.
Chaque individu a son propre CNM, contrairement à la fonction commune.
Le CNM est lié au mécanisme du développement psychomoteur.
Pour HEUYER : «La coordination dynamique met en jeu l’action synergique, non seulement des
muscles mais de l’intelligence et de l’affectivité et a pour but d’établir des rapports sociaux
entre l’enfant et le milieu nécessaire à son développement ».

3. L’équilibre musculaire :
Il s’agit de l’équilibre réglé au niveau des chaînes musculaires antagonistes.
L’activité musculaire qui en découle se déroule aussi bien en position de repos qu’au cours
des différentes fonctions.
3.1. L’équilibre musculaire au repos :
Il est conditionné par 3 éléments susceptibles de connaître des variations qui sont:
Le tonus musculaire : variable d’un sujet à l’autre, car il est délimité en grande partie par
l’hérédité.
Le rapport des bases maxillaires : il agit directement sur la posture musculaire en modifiant la
direction des insertions musculaires.
Les caractères propres du muscle : le développement et la forme d’un muscle sont
essentiellement variables d’un sujet à l’autre.

L’équilibre labio-linguo-jugal correspond à l’équilibre entre la résultante des forces


labiales, jugales et linguales ainsi que la poussée mésialante des DDS, ce qui définit le couloir
dentaire de CHATEAU, cet équilibre musculaire conditionne l’équilibre dentaire vestibulo-lingual.

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3.2. L’équilibre musculaire en fonction :


La sphère oro-faciale est le siège de nombreuses fonctions :
● Les fonctions vitales : déglutition, respiration, mastication.
● Les fonctions de relation : mimique, phonation.
3.2.1. La ventilation :
Définition :
C’est une fonction adaptée à l’échange d’oxygène et de gaz carbonique entre l’organisme et le
milieu environnant et à la protection des variations climatiques et microbiologiques de
l’atmosphère, si la déglutition est la fonction vitale du fœtus à la naissance, la respiration est la
fonction vitale la plus importante.
Se fait par l’inspiration et l’expiration qui sont purement nasales. Durant le temps pharyngien, le
voile entre en contact par son bord inférieur avec le versant postérieur de la langue réalisant un
verrouillage postérieur d’où la nécessité de la position debout pour une respiration nasale.
Normalement, lors de la respiration physiologique, les muscles oro-faciaux n’interviennent jamais,
ils sont au repos et dans des conditions anatomiques normales.
En cas de verrouillage postérieur déficient ou d’un obstacle mécanique (végétations adénoïdes,
amygdales hypertrophiques…), la respiration buccale s’installe.

Le contact langue-palais mou réalise un système de fermeture pour isoler les voies aériennes,
parmi les causes de la respiration buccale :
● Chez les nouveau-né : causes congénitales : fente labio-palatine - obstruction de la
partie postérieure de fosses nasales – troubles nutritionnels.
● Chez l’adulte : Soit qu’il s’agit de déformation au niveau des narines qui sont d’origine
congénitales, traumatiques, ou fonctionnelles (incompétence musculaire).
Soit qu’il s’agit de pathologie au niveau des fosses nasales telle que la déviation de
cloison nasale ou un processus infectieux qui aggrave l’obstruction nasale qu’il soit
d’origine tumorale ou inflammatoire, c’est qu’il s’agit d’une atteinte au niveau du
pharynx qui soit dû aux hypertrophies des tissus lymphoïdes, aux tumeurs du cavum, ou
aux perforations choanale unilatérales.
Conséquences de la ventilation buccale :
Les manifestations cliniques de l’insuffisance respiratoire nasale et +/- grave selon la
localisation, l’importance et la nature de l’obstacle ainsi que selon l’age auquel elle apparaît.
Manifestations générales :
Troubles de la ventilation pulmonaire et baisse d’O2 dans l’organisme, retarde la maturation
squelettique et retarde la maturation sexuelle.
Phénomènes infectieux telle que les amygdalites et infection trachéo-bronchique récidivante.
Troubles du sommeil.
Manifestations maxillo-faciales :
L’étage nasal : l’hypo-développement et l’altération de la pneumatisation des sinus va
rendre l’aspect facial plus plat, chose qui est souvent observée chez les respirateurs
buccaux.
L’étage buccal : au niveau du maxillaire, on remarque un hypo-développement de la base
maxillaire (DDM), avec des dimensions transversales diminuées de cette base avec une
proalvéolie fréquente due à l’incompétence labiale.
Au niveau de la mandibule : vue l’atteinte de la base antagoniste, elle va essayer de
trouver une position de confort et de concordance d’où :
La latéro-déviation, la latérognathie : l’asymétrie faciale et mandibulaire.
Prognathie mandibulaire fonctionnelle (position antérieure de la mandibule).
Béance antérieure (excès vertical) qui est au début fonctionnel puis devient basal.

Classification de Mme Müller :


Cet auteur rassemble et classe les anomalies suivant 3 critères :
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Modalités de comportement des groupes antagonistes (muscles faciaux - langue).


Fonction primordiale de la mastication.
Dimension verticale.
Modalités du comportement : muscles faciaux-langue :
Rupture de l’équilibre en direction excentrique :
Classe excentrique 1 :
Pointe de la langue au niveau horizontal élevé.
Hyperactivité linguale ou inaptitude labiale ou les deux
Conséquences : prognathie supérieure, proalvéolie supérieure, béance.
Classe excentrique 2 :
Pointe linguale au niveau horizontal moyen.
Hyperactivité linguale ou incompétence labiale ou les deux.
Conséquences : proalvéolie supérieure, biproalvéolie, béance.
Classe excentrique 3 :
Pointe linguale au niveau horizontal inférieur.
Hyperactivité linguale.
Conséquences : proglissement mandibulaire, prognathie inférieure, proalvéolie inférieure,
latérodéviation, béance.

Rupture de l’équilibre en direction concentrique :


Classe concentrique 1 :
Pointe linguale au niveau horizontal élevé.
Hyperactivité des parois labiales et jugales ou langue trop postérieur ou le deux.
Conséquences :
Rétrognathie supérieure, rétroalvéolie supérieure.
Rétrognathie mandibulaire.
Endognathie, endoalvéolie supérieure.
Mésioposition des 1ères molaires supérieures.
Raccourcissement de l’arcade supérieure.
Classe concentrique 2 :
Pointe de la langue au niveau horizontal moyen.
Hyperactivité des parois ou rétraction de la langue ou les deux.
Conséquences : Endoalvéolie, rétroalvéolie maxillaire, DDM, inclusion et rétention des germes.
Classe concentrique 3 :
Pointe de la langue basse.
Hyperactivité des parois
Conséquences : Rétroalvéolie.

3.2.2. La déglutition :
Elle représente l’acte par lequel le bol alimentaire est propulsé de la bouche vers
l’estomac.
⮚ Déglutition chez le nouveau-né et le jeune enfant :
Succion-déglutition : C’est un phénomène réflexe, en effet lors de la tétée, les phénomènes de
succion et de déglutition sont indissociablement liés.
Alimentation au sein : il existe plusieurs théories pour expliquer le passage du lait.
La théorie de la succion : Elle consiste à l’aspiration passive du lait, la bouche joue le rôle d’une
pompe aspirante, l’aspiration est produite grâce à la langue qui presse l’extrémité du mamelon
contre la voûte palatine, elle se glisse contre les crêtes alvéolaires, prend appui sur les faces
internes des joues, des lèvres, fortement contractées.
La théorie de la pression alternative :
Le nouveau-né aspire le mamelon et non pas le lait.

Alimentation au biberon :
Il y’a compression de la tétine entre les gencives, cette compression se fait par :
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Mouvement d’élévation de la langue alors que sa base s’abaisse pour réaliser un plan incliné
vers l’arrière.
Une pression de la pointe de la langue et le dos de la langue pousse vers l’oro-pharynx.
Le voile du palais est soulevé et atteint la paroi postérieure du pharynx, le temps buccal est
terminé, la pointe de la langue s’abaisse.
Alimentation à la petite cuillère :
Elle commence entre 4 et 6 mois, les lèvres deviennent plus actives mais l’enfant essaye toujours
de sucer la cuillère, chez le nourrisson, la déglutition se fait de la même façon pour les aliments
semi-solides ou liquides.
La déglutition chez les adultes :
Elle se fait en trois temps :
Temps buccal : C’est le seul temps contrôlable et volontaire.
Temps pharyngien et le temps oesophagien sont totalement réflexes.
La phase buccale est une praxie, donc une activité motrice volontaire susceptible d’être acquise
et perfectionnée par un apprentissage de la déglutition.
Pour l’orthodontiste :
Les mouvements considérés comme normaux sont :
⮚ Les arcades dentaires entièrement en occlusion.
⮚ La pointe de la langue se place au niveau de la papille rétro-incisives.
⮚ La langue s’étale, prend appui par ses bords sur le pourtour de la voûte palatine, au
dessus du collet des dents.
⮚ Une ondulation de son dos, chasse le bol alimentaire vers le pharynx, donc, la langue
reste à l’intérieur de la cavité buccale.
⮚ Les muscles élévateurs mettent les dents en occlusion et maintiennent fixe le maxillaire
inférieur, il n’y a pas de modification de la mimique musculaire.
La transition entre la déglutition du nourrisson et celle de l’enfant s’effectue vers 18 mois.
Toutefois, la persistance de cette déglutition atypique avec pulsion linguale ne doit être
considérée comme anormale que si elle persiste au-delà de 10 ans, selon quelques auteurs.
RIX et BALLARD ont différenciés 3 formes de déglutition atypiques :
● Déglutition avec poussé en avant de la langue, les arcades étant en occlusion.
● Déglutition avec poussé en avant de la langue, les arcades étant en inocclusion.
● Déglutition sans poussée linguale, celle-ci étant en position haute et distale avec
inocclusion des arcades et constriction importante de orbiculaires.
Selon BOUVET : « cela dénote un retard du CNM vis-à-vis de la présence des arcades
dentaires ».
Les signes classiquement décrits de la déglutition infantile :
● Pas de contraction des masséters, arcades en inoclusion.
● Interposition linguale soit dans les secteurs latéraux, soit d’un côté seulement, soit entre
les incisives ou encore étalée entre les arcades.
● Pression importante de la pointe de la langue sur les incisives supérieures et/ou
inférieures : appui addental.
● Les muscles de la langue hypotoniques et le sujet semble devoir s’aider d’une
contraction énergique de l’orbiculaire pour rejeter le bol alimentaire vers le pharynx
ainsi que les muscles du visage, des joues et mylohyoïdiens.
Expression clinique des dysmorphoses :
Malgré les anomalies, la fonction est accomplie, les perturbations n’étant qu’orthodontiques.
La déglutition infantile ne produit pas de malformations spécifiques car les positions de la
langue sont infiniment nombreuses, et que l’intensité de pression est variable. De plus, la
déglutition n’est pas toujours la cause principale des déformations.
Selon Cauhépé :
Toutes les variations du mécanisme de déglutition et l’articulation de la parole échappent à une
description systématique, car les positions au niveau de la langue, les syncinésies des muscles

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peauciers et les associations des unes avec les autres sont aussi nombreuses que les enfants
examinés, il est fréquent de rencontrer :
Dans le sens vertical :
● Infraclusion incisive par infra-alvéolie supérieure ou inférieure ou bimaxillaire.
● Infraclusion molaire unilatérale ou bilatérale selon la localisation de l’interposition
linguale.
Dans le sens sagittal :
● Proalvéolie supérieure ou inférieure ou bimaxillaire.
BRAWER et HOLT ont établi une classification des poussées linguales :
Type 1 : Poussée de la langue sans malformation.
Type 2 : Poussée de la langue avec malformations : Béance antérieure – Biproalvéolie.
Type 3 : Poussée de la langue avec déformations antérieure et latérale :
● Béance antérieure et postérieure.
● Protrusion associée des dents antérieures.
● Occlusion croisée postérieure.

3.2.3. La mastication :
Elle est utilisée pour préparer les aliments à la déglutition réalisant leur insalivation.
Définition : c’est un acte complexe grâce auquel les aliments sont broyés.
RIX : « c’est un jeu d’ensemble des muscles qui permet au bol alimentaire d’être conduit et
amené précisément de la position où les dents les broient ».
L’insalivation : Les aliments ou le bol alimentaire est imbibé et modifié par la salive. Le bol
fractionné, écrasé entre les arcades dentaires sous l’action mécanique des dents.
Les forces exercées par les muscles sont importantes pour accomplir cette fonction.
La trajectoire du point inter-incisif est représenté par des ellipses successives et à chaque fois
que le point inter-incisif revient à la position de départ, on dit que la mandibule a accompli un
cycle masticatoire. Pendant ce cycle, ce point inter-incisif s’abaisse en se dirigeant vers l’arrière
et légèrement vers le coté non travaillant, puis il s’élève en se dirigeant vers le coté travaillant et
vers l’avant pour se retrouver en occlusion centrée.
Le cycle masticatoire est le résultat de l’activité successive des muscles masticateurs, les lèvres, les
joues, la langue qui agissent de manière coordonnée afin de diriger le bol alimentaire entre les
dents et éviter la morsure des tissus mous.
En résumé : La mastication est un mouvement alternatif d’ouverture et de fermeture, mouvements
d’avant en arrière et mouvements latéraux.
Sa maturation se fait vers 2 ans avec celle de la déglutition.
Mme Müler a établi un rapport entre l’activité musculaire et la morphologie crânio-faciale
une liaison :
Une activité tardive du masséter peut entraîner une base du crâne courbée.
Une activité importante du temporal antérieur et des masséters pendant l’ICM provoque un
prognathisme élevé, une rotation antérieure de la mandibule.
Une forte activité du temporal postérieur et une activité du ptérygoïdien externe et du
digastrique pendant la mastication peuvent provoquer une supraclusion incisive, un prognathisme
réduit. 

3.2.4. La phonation :
Définition :
C’est un acte essentiel de la vie humaine car c’est elle qui permet la communication entre
les individus régissant donc la vie sociale.
La phonation par définition est la production de sons à l’aide de phonèmes c-à-d d’éléments
sonores d’un langage donné possédant des caractéristiques distinctives ; par rapport aux autres
sons du langage.
Lors de la prononciation des consonnes, le rôle de la langue est important et ses appuis au
palais varient selon la consonne prononcée sans jamais prendre appui sur les arcades.

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Les linguo-palatales antérieures : T D N


Le T et le D résultent de l’ouverture brusque du conduit buccal, la pointe de la langue s’appuie
sur la papille rétro-incisive, les bords latéraux contre les parois latérales. Le D exige une
vibration pharyngée, T non.
Le N exige une fermeture du conduit buccal, la langue est appliquée d’une manière presque
identique pour le T et le D, le son pharyngien s’écoule par les fosses nasales.
Les linguo-palatales latérales : CH-J
Elles résultent du passage continu de l’air à travers un canal médian compris entre la voûte
palatine et la langue, la langue s’appuie par ses bords latéraux contre les parois latérales de la
voûte palatine avec sa pointe en position postérieure vers la partie moyenne de la voûte mais
non appliquée contre elle, J exige une vibration laryngée.

Les linguo-dentales : S-Z


S et Z résultent du passage de l’air dans un canal médian compris entre la partie antérieure de
la voûte palatine et les bords latéraux de la langue incurvée en gouttière appliquée contre les
parois latérales de la voûte, sa pointe venant prendre appui contre les incisives inférieures sans
exercer de pression excessive.
Z exige une vibration laryngée et pas le S.

Le temps de l’articulation d’un phonème est de 1/10 de seconde, pendant ce temps, les muscles
péri-buccaux exercent une pression beaucoup moins importante que pendant la déglutition d’où
l’importance moindre des anomalies des appuis de la musculature buccale pour la phonation
que pour la déglutition.
Les labio-dentales : F-V
La lèvre inférieure touche le bord libre des incisives supérieures sans pression.
Les bilabiales : B-P
Elles résultent de l’ouverture brusque de l’orifice labial, ne nécessitant pas de vibration laryngée
pour P et nécessitant celle-ci pour B. Le M résulte en fait d’une fermeture de l’orifice labial
pendant laquelle le son primaire laryngé passe par les fosses nasales.
Stigmatisme antérieur :
Le point d’articulation est inter-dental, la pointe de la langue se situe entre les deux arcades :
Pour les S – Z, les troubles sont audibles le plus souvent appelés : zézaïment, zozotement.
Pour les T-D-N : les troubles ne sont pas audibles.
Stigmatisme latéral :
Le schuintement atteint le Ch-J et S-Z, il y a interposition latérale de la langue au lieu
d’écoulement d’air médian, il se produit un écoulement généralement unilatéral mais quelque
fois bilatéral ;
Dans le premier cas : le sujet met en contact la langue, la région palatale antérieure et un coté
de l’arcade dentaire ce qui ne laisse qu’un étroit passage de l’autre coté entre la langue, les
dents et les joues.
Dans le 2ème cas : la langue ne ferme pas la voie médiane.
Ces défauts coïncident de façon fréquente, avec un approfondissement de la voûte palatine,
dans la région médiane.
Stigmatisme addental :
Le point d’articulation est addental ; la pointe de la langue exerce une pression sur les faces
linguales des incisives supérieures ou inférieures.

3.2.5. La mimique :
Elle fait participer l’ensemble des muscles peauciers et linguaux à l’expression de la
pensée ou d’un sentiment par le geste, et le jeu de la physionomie orientant l’aspect facial
externe.
Chez le nouveau-né, seule la lèvre inférieure semble mobile, les 1ères grimaces exprimes un
inconfort du bébé, et à partir du 6ème mois, le sourire apparaît indifférent au début, puis
adressé à des personnes, en particulier celles reconnues par le bébé.
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Certains enfants conservent un visage expressif jusqu’à la puberté, d’autres ont des mimiques
dans leur enfance, et retrouve une expression passive vers 9 à 12 ans.
Chez l’adulte, l’expression reflète la tension du mode de vie moderne ; normalement, au repos
les lèvres sont jointes sans effort, la lèvre inférieure doit recouvrir le 1/3 de la hauteur coronaire
des incisives supérieures.
En ODF :
C’est la mimique propre aux muscles labio-juguaux qui est la plus importante, action
morphogénétique des arcades.
La forme et les rapports des arcades alvéolo-dentaires sont conditionnés par l’action modelante
des muscles.
Une forte tendance des procès alvéolaires à s’incliner de façon à compenser tout ou
partiellement les anomalies squelettiques.
L’équilibre entre la langue, les lèvres et les joues est physiologique, La direction de croissance
des procès alvéolaires est objectivée par les axes dentaires, ce qui va permettre de
détermination des différentes positions.

3.3. Les Parafonctions


3.3.1. Succion des lèvres :
L’interposition avec aspiration ou mordillement des joues et des lèvres, perturbation de la
mimique faciale.
3.3.2. Succion du pouce :
C’est la plus fréquente, cette dernière est d’abord réflexe puis se transforme en une
véritable praxie qui peut se prolonger de façon variable au cours de la petite enfance et même
plus tard.
Donc, si elle persiste jusqu’à l’age de 3 ans (réflexe normal).
Plus de 5 ans, le CNM devient incorrect, cette succion du pouce persiste en général pour des
raisons d’ordre psycho-affectif, ainsi LAURAS confirme que les excès dans l’éducation peut
provoquer la succion du pouce, ainsi qu’une éducation trop stricte est à l’origine d’un replis de
l’enfant sur lui-même qui suce son pouce pour des raisons de compensations, de même au cas
d’une éducation trop protective.
3.3.3. Le bruxisme :
C’est un grincement non fonctionnel des dents à caractère agressif répétitif ou continu qui
peut se produire soit pendant le jour soit pendant la nuit ou les deux à ma fois. Il existe un
bruxisme centré (en PIM) et un bruxisme excentré.
Le bruxisme peut être d’étiologie locale (interférences occlusales) ou générale (Choc
émotionnel).
Parmi les signes cliniques du bruxisme, on retrouve :
▪ L’usure occlusale qui provoque l’affaissement progressif de la dimension verticale.
▪ L’hypertonicité musculaire qui se répercute sur l’équilibre du couloir dentaire de Château.

4. Conclusion :
La mise en place des comportements oro-faciaux s’effectue donc de manière complexe
au cours de la croissance de l’enfant.
Elle est réglée par des phénomènes subtils en relation avec la double maturation
biologique et psychique. Cette dernière détermine finalement la personnalité de l’individu dont
le comportement neuro-musculaire apparaît comme un reflet d’autant plus profond qu’il
échappe en partie au domaine de la conscience.
Il ne faut cependant jamais oublier, face à un trouble du comportement, le rôle
fondamental joué par les récepteurs périphériques qui informent en permanence le système
nerveux central des conditions morphologiques dans lesquelles se déroulent les fonctions et la
capacité d’adaptation de la neuro-musculature.
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