Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
avec confusion
Jean-Daniel ORTHLIEB CLINIQUE
o c clu s o d o n t i e
Fonctions-dysfonctions orales,
Faculté d’Odontologie,
Cadre diagnostique de
des dysfonctionnements(DAM)
Université d’Aix-Marseille
Pôle Odontologie,
CHU Timone, APHM Marseille l’appareil manducateur
u,
is Cheynet , Anne Giraudea
1
2
Marion JEANY
sur une évaluation diagnos aboutir aux troubles tion, et proposer un concept
idéal structurel) fondée est fondé sur une sable à toute pro-
ue. Ce pra g m atisme musculo-articulaires constituent un préalable indispen
cla i re, spécifiq à trois tique.
d’une phys i o p athogénie d’origine position diagnostique ou thérapeu
compréhension globale A
sance pluridisciplinaire. dysfonctionnelle
dimensions, sur une connais
Fonctions-dysfonctions orales, p a rtir de cet ensemble complex
de simplici té.
e, on doit savoir en dédui- (DAM primaire).
Il se caractérise par
D éfinitions
D ys fonctionnement de l’App
areil Manducateur
re une logique Co sten (3), le sy n-
un cadre général de (DAM). Après le syndrome de
Faculté d’Odontologie, Dans ce but, deux art icles
réf lexion et d’action visant
propose nt
à favoriser une prise en
char- des bruits
articulaires, d rome my ofascial de Travell
(17), le
puis Laskin
28), en 1993, le terme
SADAM de Rozencweig (10,
Université d’Aix-Marseille ge des DAM efficace et
Cette première partie est
économe.
consacrée à l’aspect diagnos
- des algies et des
dyscinésies. «TemporoMandibular Disorder
» (T.M.D) a été pré-
of Orofacial Pain pour
e traitera de l’aspect thérapeutique. féré par l'American Academy
tic, une deuxièm contest ée de «Cra n i o-
re m p lacer l’appellation
Pôle Odontologie, Article de Formation
M a n d i bu lar Disorders» (C.M.D)
(20). En dehors du
se traduire en Français
fait que «disorders» doit
CHU Timone, APHM Marseille Soumis le 9 janvier 2004
accepté pour publication le
27 janvier 2004
L’INFORMATION D E N TA
IRE N° 19 12 MAI 2004
1196
Anne PARFU
Fonctions-dysfonctions orales,
Faculté d’Odontologie, De fait, muscles, articulations temporo-
Université d’Aix-Marseille
mandibulaires (ATM) et occlusion dentaire
Pôle Odontologie,
CHU Timone, APHM Marseille sont mariés pour le meilleur et, parfois, pour
le pire. Imaginer l’absence d’interrelation
Jean-Philippe RÉ est probablement aussi peu judicieux que
Fonctions-dysfonctions orales, de penser que la moindre « mal »occlusion
Faculté d’Odontologie,
Université d’Aix-Marseille provoquera automatiquement des symptômes
Pôle Odontologie, de dysfonctionnements temporo-mandibulaires
CHU Timone, APHM Marseille
(DTM), voire d’autres troubles à distance.
L
a grande majorité des travaux montrant que Mais, en fait, l’absence de calage génère plutôt une inhi-
l’occlusion n’a rien à voir avec rien revendique bition de la capacité de serrement [2-4]. Ainsi, l’absence
avec raison une méthodologie scientifique de calage postérieur serait moins pathogène que la créa-
rigoureuse ; mais encore faut-il qu’elle s’appuie tion iatrogène d’une prothèse terminale en sous-occlu-
sur des données initiales pertinentes. Souvent, sion. Dans ce cas, le sujet peut mastiquer des aliments
occlusion rime avec confusion, discréditant beaucoup de avec un risque de compression de l’ATM. Mais, surtout,
publications. La profession serait dans un « chaos majeur il peut, dans des phases de bruxisme ou de mastication,
à propos de l’occlusion » [1] ; il y a donc des précisions à trouver un contact occlusal postérieur grâce à la dépres-
apporter ; c’est l’objectif de cet article. sibilité articulaire et à la souplesse de l’os mandibulaire,
et développer alors un fort risque de compression arti-
culaire (fig. 2a et b).
Le calage
Ne pas confondre arcade courte
Ne pas confondre perte de calage
ou arcade réduite
et perte de DVO
L’absence de dents postérieures augmente la charge
La variation de la dimension verticale d’occlusion occlusale sur les dents restantes, mais diminue la force
(DVO) est une rotation antérieure autour de l’axe de bi- appliquée et donc le risque articulaire [5]. Il est souvent
condylien, elle est sans contrainte pour l’ATM. La perte décrit que les arcades courtes limitées aux dents anté-
de calage postérieur correspond, au contraire, à une rieures et aux prémolaires remplissent en général les exi-
rotation mandibulaire postérieure autour du point de gences d’une denture fonctionnelle [6]. Mais c’est oublier
contact occlusal distal, cette situation peut être critique l’importance de la première molaire. Il s’agit de la dent
pour l’ATM [24] (fig. 1). la plus volumineuse ; peut-on se passer aisément de sa
surface masticatoire, de son support radiculaire, de son
Ne pas confondre sous-occlusion effet de stabilisation mandibulaire et de protection des
dents plus antérieures ? Il semble judicieux de distinguer
et perte de calage la notion d’arcade réduite de la notion d’arcade courte
On pourrait penser que l’absence de calage posté- (fig. 3). L’arcade réduite maintient clairement des carac-
rieur provoque un risque de compression de l’ATM. tères fonctionnels, mais l’arcade courte, sans molaire,
3. Arcade réduite (avec les 6) et arcade courte (sans les 6) doivent être distinguées.
représente un traitement de compromis impliquant une d’une occlusion « inversée », d’une occlusion « en bout
forme de handicap fonctionnel et/ou de risque pour les à bout » ou d’une occlusion « en ciseau ». Très souvent,
dents résiduelles. dans la littérature, ces trois entités sont regroupées sous
l’unique terme très ambigu d’« occlusion croisée ou
Les 8 ne comptent pas ; les 7 ne sont pas indispensables, crossbite ». En effet, est-ce que « occlusion croisée »
on doit conserver ou remplacer les 6. signifie que les dents se croisent, comme deux voitures
Rien n’est plus important en dentisterie que la qualité sur la route, ou que deux dents antagonistes s’affrontent
des premiers soins sur les premières molaires permanentes. dans un rapport transversalement anormal ? Dans un
cas, il y a absence de calage, alors que dans l’autre, la
fonction de calage est maintenue ; ce qui est probable-
Ne pas confondre occlusion inversée ment très différent sur le plan pathogénique. Il existe en
et occlusion en ciseau fait cinq catégories de relations occlusales postérieures
En occlusion d’intercuspidie maximale (OIM), une ano- transversales en OIM dont les potentialités pathogènes
malie occlusale transversale se présente sous la forme sont probablement très différentes (fig. 4) :
4. Occlusion
transversale
postérieure en OIM :
cinq catégories
diagnostiques (vue
de face de l’occlusion
molaire gauche,
V pour Vestibulaire).
Relation
Centrée
(sur butée 5. Décentrage
occlusale transversal : un delta
antérieure) transversal entre
ORC et OIM induit
un conflit latéral
au niveau de
l’ATM gauche
vraisemblablement
plus pathogène
d’un delta sagittal.
OIM
Décentrée
à gauche
- normocclusion transversale : le calage occlusal est toléré ; mais un delta transversal, même un léger, semble
optimal : la grosse cuspide dans la grande fosse ; plus risqué (fig. 5). Plusieurs auteurs relèvent la prédomi-
- occlusion en bout-à-bout : il existe une insuffisance de nance de signes de contraintes dans le tiers supéro-latéral
calage occlusal (instabilité de la position mandibulaire) ; de l’ATM, zone où le disque articulaire est toujours
- occlusion inversée : la fonction de calage est maintenue moins épais [7-12]. Ce différentiel transversal est très
(cette relation occlusale est stable) ; rarement évalué dans les études classiquement citées
- occlusion en ciseaux : le calage occlusal est absent ; pour évaluer les relations occlusion/DTM.
- occlusion en ciseaux inversés : le calage occlusal
est absent. ATM : le pincement latéral est probablement plus risqué
que la rétroposition.
Il faut bannir le terme d’occlusion croisée (« crossbite »).
Le guidage (fig. 6)
Le centrage
Ne pas confondre interférence
Ne pas confondre différentiel sagittal occlusale postérieure et contact
et transversal équilibrant
Un léger différentiel sagittal entre l’occlusion en relation Nombre de travaux ont recherché, souvent sans succès,
centrée (ORC) et l’OIM est très fréquent, souvent bien un lien causal entre la présence de contact occlusal
Fonction groupe
Modèle naturel fréquent.
La canine associée à des dents latérales
désengrène l'ensemble des autres dents
dans les mouvements de diduction.
Ce guidage induit plus de frottement,
plus de charge excentrée.
Réglage clinique difficile.